Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

culture et histoire - Page 849

  • De l'Institut de formation politique à l'Académie de sciences politiques

    Lu dans L'Express :

    6a00d83451619c69e201b8d2eac751970c-800wi.png"A la différence de la vingtaine d'autres étudiants, son visage est connu. Mais lorsque Marion Maréchal-Le Pen sort vers 22 heures, ce dimanche soir de mars 2015, de l'Institut de formation politique (IFP), ni son âge - elle a 25 ans -, ni ses bonnes manières ne la distinguent vraiment de ses petits camarades. Pendant 48 heures, la députée Front national (FN) du Vaucluse a planché sur une série de cours : "Comment l'euro détruit l'Europe", "L'islam et l'islamisme", "Comment convaincre ses interlocuteurs". Elle a étudié comment "traduire ses valeurs dans l'action", participé à une joute oratoire intitulée "Deux minutes pour convaincre". Et c'est elle qui l'a remportée. Pour 50 euros, Marion Maréchal-Le Pen vient de suivre un séminaire d'initiation dans la seule école de France qui propose, selon les termes de son directeur Alexandre Pesey, "une formation à la fois intellectuelle et pratique, ouverte à toutes les sensibilités de droite : libérale, conservatrice, souverainiste, identitaire".

    6a00d83451619c69e201bb0a03a7aa970d-800wi.jpgTrois ans plus tard, Marion Maréchal-Le Pen n'est plus députée. Dans une tribune publiée à la fin de février dans Valeurs actuelles, elle confirme s'être "associée à la création d'une académie de sciences politiques". Alors que la plus grande discrétion entoure ce projet, elle en délivre deux grandes lignes : détecter et former les dirigeants de demain. En leur donnant "des armes intellectuelles, culturelles, juridiques, techniques et médiatiques", à travers un enseignement théorique et pratique. Elle vise explicitement la "jeunesse conservatrice" française. Voilà presque un copier-coller des principes de formation de l'IFP.

    Le projet, à ce stade, présente d'évidentes différences. L'IFP est une école parisienne installée dans le 16e arrondissement. L'académie de Marion Maréchal-Le Pen sera provinciale, vraisemblablement lyonnaise. L'IFP propose à des jeunes de 18 à 30 ans des séminaires en parallèle à leurs études, le soir et surtout le week-end. Le Sciences po de droite de la nièce de Marine Le Pen ambitionne d'être une formation diplômante "du magistère à la formation continue".

    La forme diffère. "Mais, in fine, nos buts se rejoignent, car, idéologiquement, ils sont sur la même ligne. Ils s'inspirent de la philosophie conservatrice", confirme Jacques de Guillebon. Ce proche de Marion Maréchal-Le Pen dirige notamment la revue L'Incorrect. "Lors de son passage à l'IFP, la députée avait l'air surprise que la convergence entre les différentes chapelles de la droite se réalise concrètement, ici, au niveau de la jeunesse", se souvient l'un de ses anciens professeurs.

    S'il n'existe pas de collaborations directes entre son projet et l'IFP, ce dernier est bel et bien l'école qui se rapproche le plus de la future académie marioniste. "Il y a eu des rencontres informelles", souffle sans plus de détail Jacques de Guillebon. Le philosophe catholique Thibaud Collin confirme avoir été approché par l'entourage de l'ex-élue pour intégrer un futur conseil scientifique. Il donne déjà des cours d'anthropologie politique à l'IFP. "C'est un milieu assez petit, où tout le monde se connaît", glisse-t-il.

    Petit, mais en pleine expansion. Depuis sa création en 2004, l'IFP dit avoir accueilli près de 1 400 élèves - on parle, ici, d'"auditeurs". Selon les chiffres fournis par l'école, 419 jeunes ont postulé l'année dernière pour à peine 180 places. Etudiants comme jeunes professionnels de droite sans tabou s'y pressent pour s'offrir une colonne vertébrale idéologique, recevoir des conseils concrets pour effectuer une levée de fonds, répondre aux journalistes et, surtout, réseauter sans exclusive. "Le phénomène de la Manif pour tous a fait se croiser des gens de tous les horizons. Il n'y a plus de cloison étanche entre les proches de LR [Les Républicains] et du FN, entre libéraux et droite réactionnaire", se félicite le maurrassien Charles de Meyer. Un adjectif qu'il assume. Cet ancien auditeur de l'IFP y est formateur depuis trois ans. Il est l'un des collaborateurs de la députée Ligue du Sud, Marie-France Lorho, et préside la très active organisation SOS Chrétiens d'Orient.

    Un pied dans la politique et l'autre dans l'associatif, Charles de Meyer représente le parcours modèle de "l'engagement et l'action dans la Cité" que veut promouvoir l'IFP. A la création de l'école, l'engagement des élèves était avant tout partisan. Il est aujourd'hui "métapolitique", comme l'on dit à la droite de la droite pour désigner ce militantisme idéologique : investir tous les champs, de l'humanitaire à l'éducatif, en passant par les médias. L'idée que les victoires culturelles précèdent les batailles électorales est devenue un truisme. "Il est temps, pour nous aussi, d'appliquer les leçons d'Antonio Gramsci", écrit, comme en écho, Marion Maréchal-Le Pen dans sa tribune à Valeurs actuelles.

    [...] "L'IFP est un laboratoire dans lequel le processus de convergence des droites est possible, observe Guillaume Bernard qui y enseigne 'les valeurs de la droite'. Mais l'objectif initial était d'ouvrir des formations à des jeunes pour être plus efficaces. L'IFP assure une fonction que les partis ne remplissent plus depuis les années 1970." [...]

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Maurras en vérité

    A son procès 

    527808532.jpgNon seulement « la bêtise n'était pas son fort », comme aurait pu dire de lui Valéry, mais la médiocrité lui était radicalement étrangère. Comment l'image trop souvent donnée de lui peut-elle être à ce point faussée ? 

    « Le 4 avril 2017, Sarah Halimi, une femme juive, est assassinée de manière effroyable, à son domicile, au cœur de Paris. À n’en pas douter, il faut une certaine déconnexion avec le réel et l’humanité pour battre, torturer et défenestrer une femme de soixante-cinq ans à son domicile en pleine nuit. Mais l’Histoire démontre que la folie, l’usage de stupéfiants ou la haine rance ne sont pas exclusifs de l’antisémitisme. » Sacha Ghozlan, président de l’Union des Étudiants Juifs de France (UEJF), évoquant en septembre dernier le meurtre particulièrement abominable d’une juive, souligne que le caractère sordide du crime n’exclut en rien une motivation antisémite. Cependant, pour les juges saisis de l’affaire, il s’agit de comprendre les véritables mobiles de l’assassin, de discerner, ce qui n’est pas simple, la réalité de ses intentions. Les juges s’y sont appliqués : appelons cela la justice.

    LES EFFETS D’UNE RUMEUR PERSISTANTE

    Osera-t-on alors demander que ce qui est accordé à l’occasion d’un fait divers crapuleux, le soit également dans une tout autre affaire, celle d’un homme dont on peut considérer qu’il est la victime d’un amalgame largement arbitraire et fait l’objet d’une rumeur, dans le sens de la « rumeur d’Orléans » d’Edgar Morin, très répandue dans l’esprit public ?

    C’est un fait que le silence gêné qui s’établit dès que le nom de Maurras surgit dans les conversations constitue le premier degré de cette rumeur, qui s’accommode parfaitement de formules vagues du genre « la part d’ombre » ou « les aspects inacceptables », ou le récent « Maurras n’est pas sauvable » d’Alain Finkielkraut. On a vu, à l’occasion de l’affaire des commémorations nationales, jusqu’à quel degré la fièvre peut monter. Les réseaux sociaux ont, de ce point de vue, un effet accélérateur, alors même qu’aucun élément concret n’est apporté. La rumeur s’amplifie d’elle-même, comme l’effet Larsen bien connu des salles de conférence.

    Maurras sert alors d’identification au mal. En ce sens que, s’il n’existait pas, il faudrait l’inventer. Ce qui est principalement visé est clairement son antisémitisme. Sans même que ce soit nécessairement explicite. La condamnation de son soutien à Vichy, notamment, est largement liée à l’idée supposée d’une compromission avec les nazis, et donc d’un certain degré de complicité dans la Shoah. Les autres aspects de sa doctrine et de sa personnalité qui ont été le plus souvent critiqués – son nationalisme (« intégral »), son royalisme, son opposition déclarée aux institutions républicaines et à la démocratie, ou encore sa verve polémique et ses violences verbales – n’apparaissent plus en première ligne. Les accusations d’antichristianisme, voire d’athéisme, comme ce qui lui valut une condamnation papale en 1926, tout cela n’est plus le fait que de quelques clercs ou laïcs marqués par de vieux réflexes démocrates-chrétiens. Par contre, la rumeur de son antisémitisme le recouvre comme une chape de plomb. La stigmatisation continue de le frapper comme si on lui avait jeté un sort.

    Une vie qui a exclu toute possibilité de médiocrité

    Pourtant, quand on suit le fil complet de l’existence de Maurras, depuis l’enfance bénie à Martigues, la « tragi-comédie » de sa surdité à l’adolescence, la jeunesse brillante mais tourmentée à Aix puis à Paris, la « perte » de la foi, la correspondance avec l’abbé Penon, les articles et les livres de sa première notoriété, les grandes œuvres de la maturité, l’affrontement à une forme de christianisme jugée dévoyée, le combat politique « pour une patrie, pour un roi… les plus beaux qu’on ait vu sous le ciel », les guerres mondiales et la défense éperdue de la France, la correspondance avec le Carmel, enfin la prison rejetée avec hauteur mais acceptée dans la sérénité, tout ce parcours d’une vie exceptionnelle, perpétuellement sous tension exclut toute possibilité de médiocrité. « Ce vieux cœur de soldat n’a point connu la haine », a-t-il affirmé : hypocrisie ? mensonge ? Pour quiconque a pris la peine de suivre Maurras de bout en bout, c’est là une chose rigoureusement impossible. Inutile d’en faire un héros ou un saint. Simplement, par toute sa vie, il a montré que l’antisémitisme vulgaire, « ordinaire », et a fortiori l’antisémitisme criminel et génocidaire, lui étaient radicalement étrangers. Mais alors, dira-t-on, quid de cet antisémitisme revendiqué, de ces dénonciations des hordes juives, de ce Blum « à fusiller mais dans le dos », de ces dérapages verbaux dans les polémiques ?

    C’est là où il est devenu impératif qu’on rende enfin à Maurras la justice impartiale qui lui a été refusée en 1945, une justice sereine, sans complaisance, apte à relever les erreurs, les excès, les fameux « dérapages », à redresser ses torts en déterminant leur exacte mesure, en les situant dans la vérité de leur contexte.

    Maurras était un soldat que terrifiaient les menaces pesant sur la France. L’idée de voir la soldatesque germanique fouler le sol martégal était « le cauchemar de son existence ». Plus que tout, il avait, à la veille de la Grande Guerre, redouté de voir « cinq cent mille jeunes Français couchés, froids et sanglants, sur leur terre mal défendue. »

    « LA MENACE D’UN NOUVEL HOLOCAUSTE… »

    Ils furent plus du triple. Après cette première gigantesque catastrophe du siècle – qu’il ne serait pas inapproprié de qualifier de « shoah », selon le terme hébreu que popularisera Claude Lanzmann –, Maurras fut terrorisé à l’idée qu’elle se renouvelle vingt ans plus tard, selon ses propres prophéties et celles de Bainville. Le 6 novembre 1920, il écrivait dans l’Action française : « La victoire a été achetée par 1 500 000 sacrifices humains ! Et le fruit va s’en envoler ! Le malfaisant, le sanglant empire ne sera pas détruit (…) La menace d’un nouvel holocauste continuera de planer sur le monde (…) » Que Maurras n’ait pas plus que quiconque prévu le génocide des juifs mis en œuvre par les Nazis est une évidence. Mais, pour tous ceux qui le lisent avec attention, il est tout aussi évident que, vingt ans à l’avance, il en avait prévu et décrit les causes. Et pendant l’entre-deux-guerres, voir la IIIe République laisser se réaliser, pas à pas, ce qu’il redoutait par-dessus tout, éveillait chez lui une sorte de fureur sacrée. Ce combattant se voyait combattre une hydre à mille têtes. Que dans la violence des coups, il ait pu frapper à côté ou même à tort, il était impossible, compte tenu des circonstances et de son tempérament, qu’il en fût autrement. Mais Maurras, par son désintéressement, par sa vitalité généreuse, par son honnêteté intellectuelle et morale foncière, a droit au regard de justice qui lui a été refusé. Refus qui l’a fait condamner pour « intelligences avec l’ennemi », lui qui en était rigoureusement incapable.

    Du point de vue judiciaire, cette condamnation ne peut plus être sujette à révision. L’appel inévitable ne peut plus être fait que devant le tribunal de l’histoire. Certains viennent encore de tenter de le lui refuser. Dix historiens d’un haut comité officiel ont heureusement rejeté cette tentative. La tâche aujourd’hui réservée aux historiens est d’appliquer à Charles Maurras, à sa vie, à son action et à son œuvre – et aussi à son antisémitisme politique qui lui est spécifique et n’a rien à voir avec la haine raciale, il avait des amis et des disciples juifs – le même discernement qui s’impose aux juges en charge de l’affaire Sarah Halimi. Il ne s’agit de rien d’autre que de rendre à ce Français exceptionnel sa vérité, toute sa vérité d’homme.  

    Christian Tarente

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Nouvelle « affaire Maurras » : Pour en finir avec le temps où les Français ne s'aimaient pas ...

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/04/11/maurras-en-verite-6042753.html

  • Succès du colloque « Fiers d’être Européens ! » organisé par l’Institut ILIADE

    colloque-iliade-succes-maison-chimie-588x330.jpg

    Ce samedi 7 avril à la Maison de la Chimie à Paris, plus d’un millier de personnes ont participé au Ve colloque annuel de l’Institut Iliade (1). Un beau succès pour une réunion culturelle et politique majeure, complètement occultée par les médias dominants.

    « Fiers d’être Européens ! »

    « Fiers d’être Européens ! » Tel était le thème de cette journée, centrée autour d’une quinzaine d’interventions, rythmées par plusieurs respirations esthétiques et culturelles.

    Plusieurs universitaires et intellectuels de renom se sont succédé sur la scène de la Maison de la Chimie, évoquant chacun à leur manière leur fierté d’appartenir à l’une des plus grandes civilisations du monde.

    Les participants ont eu le plaisir d’assister aux interventions de Philippe Conrad, Bernard Lugan, François Bousquet, Olivier Dard, Gérard Dussouy, Rémi Soulié, Javier Portella, Paul-Marie Couteaux, Thibault Mercier, Jean-François Gautier, Ferenc Almssy et Jean-Yves Le Gallou.

    Lire la suite sur Polemia

     
     
  • Sur le passé des staliniens

    Pour recevoir régulièrement les liens de L'Insolentil suffit de le demander à son rédacteur en cliquant sur ce lien.

    6a00d8341c715453ef01b7c95f21c9970b-320wi.jpgNous abordons en ce lundi 9 avril un nouveau jour de grève politique à tactique révolutionnaire(1)⇓. Difficile d'esquiver dans un tel contexte le poids des nostalgies et, bien plus encore, des volontés de recommencement. On peut les qualifier de "communistes", s'agissant de la CGT, de "gauchistes", s'agissant de Sud-Rail, voire de "soixante-huitardes" etc. Toutes ces appellations ne doivent pas nous faire perdre de vue que, quand elles réussissent, ces entreprises qualifiées de façons diverses aboutissent aux mêmes résultats, à peu près identiques, de mort, de ruine, de misère, de crasse et d'oppression. Nous pouvons appeler cela "stalinisme", sachant que Staline n'était que le principal disciple de Lénine(2)⇓, lui-même un excellent élève de Marx(3)⇓. Marxisme, léninisme et stalinisme fonctionnent donc pratiquement, à cet égard, comme des synonymes.

    Ceci ne vaut sans doute pas pour une partie des esprits, ceux qui disent, et parfois chantent, "du passé faisons table rase". Ceci, au contraire, s'impose largement si l'on prend au sérieux les enseignements de l'Histoire, si l'on pense, avec Boris Souvarine qu'il "faut connaître la sinistre histoire d'hier pour comprendre la tortueuse politique d'aujourd'hui et de demain."

    C'est donc, si j'ai bien compris, dans cet esprit, qu'une équipe majoritairement composée d'anciens communistes, d'anciens maoïstes, etc., ayant complètement compris les méfaits du marxisme, du léninisme et du stalinisme, travaille, au sein de l'Institut d'Histoire sociale de Nanterre, sous la présidence d'Emmanuel Leroy-Ladurie et la direction de Pierre Rigoulot, à passer au crible le legs actif des totalitarismes, à l'œuvre dans le monde actuel, y compris dans le cadre de la menace islamo-terroriste. Et je considère que c'est pour moi, qui n'ai jamais été de près ou de loin communiste, un honneur de travailler avec eux.

    Sur le site de cet Institut est régulièrement publiée une chronique reprenant des informations de provenance en général très sérieuse, mais qui malgré leur importance passent rapidement à la trappe des mécanismes de la désinformation.(4)⇓

    En date du 5 avril, cette chronique ose s'interroger, sans affirmation péremptoire, sur le rôle d'une personnalité parisienne bien connue, Julia Kristeva épouse à la ville de Philippe Sollers.(5)⇓

    Le Courrier des Balkans résumait ainsi l'état de la question en date du 29 mars : "La Commission pour la Déclassification des documents et l’Annonce de l’affiliation des citoyens bulgares à la Sécurité d’État et aux Services de renseignements de l’armée nationale a révélé mardi 27 mars que Julia Kristeva aurait été une espionne du régime communiste. La philologue, linguiste, psychanalyste et femme de lettres connue pour son engagement féministe était enregistrée en tant qu’agente et associée secrète du Premier département général du bureau de la Sécurité d’État [Dajarna Sigournost]"

    Un lecteur de cette chronique en date du 5 avril 2018, a donc adressé aux administrateurs du site le message suivant :

    … "je souhaite apporter les commentaires ci-dessous -- avec la signature que vous trouverez au bas de mon texte: "Il n'est pas très élégant, ni honnête, ni citoyen, de relayer sans aucun esprit critique les manipulations des services spéciaux staliniens."

    Personnellement, je répondrais volontiers à ce commentateur que, s'agissant du principe qu'il énonce, sur le papier, en s'en tenant formellement à ses trois lignes, il n'y aurait rien à redire.

    Rien à redire si effectivement la mise en cause de Kristeva 1° venait des services staliniens, et 2° si elle était reprise sans réserve par la chronique ainsi incriminée.

    Or, ce ne sont pas de vagues trolls staliniens ou post-soviétiques qui se trouvent à l'origine de l'information : c'est d'abord la Commission de lustration de Bulgarie. Dans son pays d'origine, on se préoccupe, comme dans d'autres pays de l'Est, de mettre au clair le passé des anciens agents de l'oppression communiste et de l'occupation soviétique. Et cette instance éprouve plus que des doutes quant au rôle de Julia Kristeva. C'est elle qui l'a fait savoir.

    D'autre part, en France, le principal relais de cette information ne vient pas de L'Humanité ou de Mediapart, mais du Nouvel Observateur qui, dans ses pages réservées aux abonnés, diffuse des documents très suggestifs venant des archives de la Dajarna Sigournost [Sécurité d’État] du régime communiste imposé à la Bulgarie, qui comptait environ 1 000 communistes en 1944, par l'occupant soviétique.

    Enfin je constate que le titre comporte un point d'interrogation : "Julia Kristeva a-t-elle été ?".

    Non ce n'est pas "élégant", en effet, de mettre en cause d'innocentes brebis. En revanche, à l'heure où les tactiques révolutionnaires cherchent à repartir de plus belle dans notre pays, il est nécessaire, fécond et légitime de chercher à savoir la vérité.

    JG Malliarakis  

    Lien FB de l'insolent

    À lire en relation avec cette chronique

    La Sociologie du communisme de Jules Monnerot à commander sur la page cataloguede l'éditeur ou par correspondance en adressant un chèque de 39 euros pour les trois volumes aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi 75006 Paris.

    Apostilles

    1. cf. à ce sujet la chronique des Événements courants du 9 avril
    2. cf. Stéphane Courtois "Lénine l'invention du Totalitarisme" publié en 2017 chez Perrin. 
    3. on doit lire à ce sujet les deux livres d'André Senik "Marx, les Juifs et les droits de l'homme: À l'origine de la catastrophe communiste"" Denoël 2011 et "Le Manifeste du parti communiste aux yeux de l'Histoire" publié en 2015 aux éditions Pierre-Guillaume de Roux.
    4. Pour recevoir régulièrement et gratuitement les liens de ces chroniques, il suffit de Recevoir nos mises à jourle demander sur ce lien à l'administration du site. 
    5. (5) cf. chronique du 5 avril Julia Kristeva a-t-elle été une espionne communiste ?

    http://www.insolent.fr/

  • Nouveau livre de Bernard Lugan : “Mai 68 vu d’en face”

    lugan_51UYHUnrkvL.jpgL’auteur, qui était à l’époque responsable pour l’Action française à Nanterre et chargé du service d’ordre de cette organisation, nous donne ici un témoignage sur Mai 68 vu d’en face, sous la forme de récits de différents épisodes qui dessinent l’état d’esprit d’une époque et sa postérité.

    À travers une vingtaine d’anecdotes, Bernard Lugan fait entendre un ton différent sur la perception des “événements” 50 ans après. Un auteur emblématique, une voix originale sur Mai 68.

    Liste des chapitres :
    – Le couscous de Nanterre-La Folie
    – La Corniche du lycée Henri IV
    – Le réveil de la belle endormie
    – Les cerises de Mai 1968
    – Comment je suis entré à Sciences-Po
    – Le grand escalier de la faculté de Lyon
    – “Certes, les apparences sont contre nous…”
    – “Prince, tu diras au Prétendant…”
    – Le doyen qui ne voulait pas voir le sang couleur sur sa belle moquette
    – Les fourches caudines d’Assas
    – Derniers outrages gare Saint-Lazare
    – Le dîner d’huitres
    – Les “amis” du Père Bourdaloue
    – Des anciens qui ont la pêche
    – Une belle soirée place Contrescarpe

    Pour le commander cliquer ici

    https://fr.novopress.info/

  • Grand Texte XXXVIII • Charles Maurras : : « Une patrie, ce sont des champs, des murs, des tours et des maisons ... »

    Le texte de Maurras que nous publions aujourd'hui date de la fin de sa vie. Il est extrait d'un livre - Votre bel aujourd’hui - publié après sa mort. L'époque à laquelle il l'écrit est la France de Vincent Auriol, de la IVe République, des lendemains de la Libération. C'est aussi le temps de son ultime captivité, où il songe à l'avenir de la France et des idées qui ont été la matière de toute sa vie.

    Justement, le texte qui suit nous parle ; il tombe, si l'on peut dire, à point nommé, au moment précis où toutes les composantes du Système s'emploient à nous prêcher, à nous seriner même, en tout cas à nous imposer, les dogmes mondialistes, européistes, immigrationnistes, consuméristes ... Pour construire une France hors sol, une société liquide, multiculturelle et diversitaire, noyée dans le grand marché mondial.

    Maurras oppose à cette « politique » une conception radicalement autre. Il leur oppose la France réelle, fait d'histoire, fait de naissance et, avant tout, dit-il, phénomène de l'hérédité. Ici, nous sommes au cœur du débat d'aujourd'hui. Ce débat est maintenant largement ouvert. En Europe même, les patries ne s'effacent pas, nombre de nations resurgissent, s'opposent au nivellement. Comme sur les autres continents. En ce sens, c'est le triomphe de  Maurras.  Lafautearousseau        

    Charles Maurras, Votre bel aujourd’hui, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1953

    « Une patrie, ce sont des champs, des murs, des tours et des maisons ; ce sont des autels et des tombeaux ; ce sont des hommes vivants, père, mère et frères, des enfants qui jouent au jardin, des paysans qui font du blé, des jardiniers qui font des roses, des marchands, des artisans, des ouvriers, des soldats, il n’y a rien au monde de plus concret.

    Le patriotisme n’est pas seulement un devoir. C’est un plaisir. « Pour ma part, disait Ulysse aux bons Phéniciens, je ne sais rien de plus agréable à l’homme que sa patrie. » Il le disait d’un pauvre rocher sur la mer. Comment parlerons-nous de la nôtre ? En est-il de plus belle, plus digne d’être défendue ? Qui, un jour se penchant dans l’embrasure d’une haute colline ou vers quelque vallon ouvrant sur le fleuve et la mer, ne s’est pas arrêté, suspendu, presque sidéré par un chœur imprévu de couleurs et de formes demi-divines ?…

    La patrie est une société naturelle ou, ce qui revient absolument au même, historique. Son caractère décisif est la naissance. On ne choisit pas plus sa patrie – la terre de ses pères – que l’on ne choisit son père et sa mère. On naît Français par le hasard de la naissance. C’est avant tout un phénomène d’hérédité.

    Les Français nous sont amis parce qu’ils sont Français ; ils ne sont pas Français parce que nous les avons élus pour nos amis. Ces amis sont reçus de nous ; ils nous sont donnés par la nature… Rien ne serait plus précieux que d’avoir des Français unis par des liens d’amitié. Mais, pour les avoir tels, il faut en prendre le moyen et ne pas se borner à des déclarations et à des inscriptions sur les murs.

    Certes, il faut que la patrie se conduise justement. Mais ce n’est pas le problème de sa conduite, de son mouvement, de son action qui se pose quand il s’agit d’envisager ou de pratiquer le patriotisme ; c’est la question de son être même, c’est le problème de sa vie ou de sa mort… Vous remercierez et vous honorerez vos père et mère parce qu’ils sont vos père et mère, indépendamment de leur titre personnel à votre sympathie. Vous respecterez et vous honorerez la patrie parce qu’elle est elle, et que vous êtes vous, indépendamment des satisfactions qu’elle peut donner à votre esprit de justice ou à votre amour de la gloire. Votre père peut être envoyé au bagne : vous l’honorerez. Votre patrie peut commettre de grandes fautes : vous commencerez par la défendre, par la tenir en sécurité et en liberté.

    Le patriotisme n’a pas besoin d’un idéal, socialiste ou royaliste, pour s’enflammer ; car il naît de lui-même, du sang et du sol paternels. Ce qu’il faut saluer, c’est le suprême sacrifice de la vie fait sur le sol qu’il s’est agi de défendre. Ce sol sacré serait moins grand, moins cher, moins glorieux, moins noble et moins beau si les Français de toute origine et de toute obédience n’y payaient pas en toute occasion nécessaire la juste dette de leur sang. Plus haut que l’armée et que le drapeau, plus haut que la plus fière conscience de la patrie, vit la patrie même, avec les saintes lois du salut public. Ce sont elles qui font consentir à de durs sacrifices pour défendre l’intégrité du reste et préserver son avenir. Qu’elle vive d’abord ! »  

  • Alexandre Gabriac (Civitas) prendra la parole le dimanche 13 mai à 10 h lors de la Jeanne d'Arc de la Dissidence française

    29792645_1662095253845163_5273690295790206976_n.png