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culture et histoire - Page 848

  • L’Historien face à l’Histoire : La place de l’Historien

    La structure temporelle de l'histoire existe bel et bien et d'ailleurs suit un schéma assez simpliste car elle se définit par un début et une fin. Si elle n'est pas valorisée par sa régularité c'est par sa connaissance sûre d'un passé et d'un futur qu'on peut la considérer comme fiable.

    L’historien doit s'appliquer à la règle du relativisme historique et la nécessité de comprendre que des choses échappent à notre raison, que tous les phénomènes humains qui forment l'histoire (selon Henri-Irénée Marrou) ne sont pas justifiés et compréhensibles et que ce relativisme consiste à établir des alternatives, des hypothèses (à ne pas se rendre sceptique) et non des arguments d'autorité qui ont toujours fait défaut à l'Histoire. Les historiens doivent être les "philosophes de l'histoire" dans le sens où ils doivent être les régulateurs de la conscience, le cerveau d'une impartialité historique pour lutter contre la subjectivité des hommes et surtout incarner une force contre-nature qui établit sa protection sur un concept naturel : L'Histoire. Cette logique implacable mais toujours efficace de la temporalité de l'histoire explique la suite logique de certains événements comme celui de mai 68.

    Le retour à l'ordre après les fièvres révolutionnaires ont fait comprendre aux historiens que la chute était inévitable et qu'il ne s’agissait pas de sauver mais de profiter de l'instant présent pour peut-être essayer d'améliorer le futur, l'anticiper pour peut-être le rendre moins insupportable. Au travers d’un message fort d'un "carpe diem" historique, l'histoire n'est pas faîte pour être changée mais pour être vécue. Cette temporalité est importante pour non seulement comprendre l'Histoire et sa temporalité mais également le commun des hommes, ce qui les unit, comme "le mariage" ou l' "engagement politique", ce que Marrou appelle la compréhension des phénomènes humains. Cependant l’histoire peut être menacée par le devoir de mémoire souvent visible que l'exemple des simples commémorations constitue pour la société et encore plus haut pour l’État, un prestige culturel immense ainsi que d'une forte autorité politique. Il est important de surligner une différence entre devoir de mémoire et d'histoire, une importance qu'il surligne sur quatre raisons. La première est que le devoir d'histoire se traduit par la connaissance d'un jour que l'on commémore, que l'on met en évidence sans expliquer les trames historiques, les causes qui ont conduit à sa création.

    Une société qui prétend travailler avec les agents de l'histoire ne fait que les détruire en faisant passer la culture pour de la politique et en détruisant tout respect de la continuité historique en la jalonnant de "flash" commémoratifs. Cela justifie alors le travail de l'historien sur cette injustice: l'historien doit réparer cette injustice en rétablissant la juste valeur historique c'est à dire replacer dans  la file historique, le récit historique l'événement commémoré et l'y renforcer par sa présence pour marquer sa contestation face à une société qui semble l'oublier. Le deuxième point est le danger que le devoir de mémoire représente pour l'histoire, par son accumulation de "faits hérités" il menace la juste conduite et logique de l'histoire, des événements, des causes et conséquences de l'histoire, le message est que l'histoire est une science et non un  loisir que l'on peut exploiter à son avantage, c'est un moyen qui comme le dis Lucien Febvre "permet d'organiser le passé pour qu'il pèse moins sur les épaules des hommes". La troisième raison est de ne pas se laisser tenter par l'affectif du devoir de mémoire qui laisse grands nombres de blessures et cicatrices. Il faut essayer de rester objectif, de rester rationnel sans laisser parler ses émotions, être historien c'est aussi avoir un certain enclin à être introvertie de par l'impartialité qui nous caractérise. Il faut également essayer de vérifier et justifier son vocabulaire à ne pas exagérer le poids de l'histoire comme pour l'affaire Bernard Lewis par exemple.

    Si la temporalité de l'histoire ainsi que son devoir de mémoire justifie un certain relativisme de la raison par rapport au vécu, aux sentiments, l'exploitation de l'histoire, ses causes et ses conditions en revanche témoigne de la confusion des historiens sur la détermination des causes par rapport aux conséquences. Pour l’historien il est plus facile e comprendre les conséquences que les causes. Pourquoi? Parce que les conséquences sont claires et y sont pour beaucoup dans les événements commémorés, elles sont soulignées et surlignées, elles sont comme des flashs, isolées pour être mieux comprises. Cependant ces conséquences découlent des causes qui sont, elles, beaucoup moins compréhensibles. Les causes sont plus floues car elles sont difficiles à déterminer de par la multiplicité des points de vue et des exemples et donc plus difficiles de les hiérarchiser. Cependant ces causes en sont pour beaucoup liées au contexte (comme mai 68 ou le Vietnam), c'est à dire influencées directement par la société. Elles découlent d'une série d'événements plus ou moins liées que l'historien doit hiérarchiser; c'est à dire remonter encore plus dans les causalités des événements historiques jusqu'à mélanger des domaines de périodes différentes: il se doit de connaître tous les domaines et les approfondir, en être curieux. C'est un travail donc extrêmement sélectif qui doit sélectionner les meilleures sources et dans ce but unique: la recherche de la vérité.

    Eugène de Molandre

    http://www.vexilla-galliae.fr/actualites/divers/2635-l-historien-face-a-l-histoire-la-place-de-l-historien

  • Histoire de la monarchie de Juillet (1830-1848), par Sébastien Charléty

    histoire-de-la-monarchie-de-juillet.jpgSébastien Charléty (1867-1945), membre de l’Institut, fut nommé recteur de l’académie de Strasbourg en 1919, puis recteur de l’académie de Paris. Auteur de plusieurs biographies, c’est sa contribution au développement du sport universitaire qui a fait passer son nom à la postérité, lorsque Charléty est devenu le nom d’un célèbre stade parisien.

    C’est dans le cadre du projet éditorial d’Ernest Lavisse, d’employer l’Histoire à la construction d’un grand projet collectif, national et républicain, que Sébastien Charléty fut désigné pour rédiger cette Histoire de la monarchie de Juillet publiée pour la première fois en 1921. L’ouvrage de ce républicain fervent paraît donc en un temps où cette monarchie de Juillet reste un sujet sensible. La dernière fille du « roi des Français », Clémentine, est morte en 1907, suivant de quelques années seulement ses frères les plus âgés, le duc d’Aumale et le prince de Joinville. Et en cette année 1921, L’Action française, le mouvement royaliste doté du journal du même nom et dirigé depuis vingt ans par Charles Maurras, exerce un véritable magistère intellectuel dans une partie qualitativement importante des élites françaises.

    Si ce livre n’est donc pas dénué de parti pris, il est cependant loin d’être sans intérêt et certainement plus agréable à lire que beaucoup d’ouvrages historiques écrits aujourd’hui. Bien documenté, ce livre nous décrit finalement une impasse. Car cette monarchie parlementaire et libérale incarnée par Louis-Philippe n’a plus rien de commun avec la tradition monarchique qui a fait la France. Comme le déclare Thiers à l’époque, « le roi règne mais ne gouverne pas », il est regardé comme « un Bourbon acceptable », « le fils d’Egalité, le soldat de Jemappes, le seul prince émigré qui n’eût pas combattu sa patrie », formé par un « apprentissage révolutionnaire ». Au moment même où s’affirment la révolution industrielle et le capitalisme naissant, ce roi-là, pétri de républicanisme, ne peut plus grand chose pour la France.

    Histoire de la monarchie de Juillet (1830-1848), Sébastien Charléty, éditions Perrin, 576 pages, 25 euros

    A commander en ligne sur le site de l’éditeur

    http://www.medias-presse.info/histoire-de-la-monarchie-de-juillet-1830-1848-par-sebastien-charlety/90894/

  • A droite : cultiver les points de convergences plutôt que d’entretenir les motifs de division

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    Dans une tribune publiée dans Valeurs Actuelles, Karim Ouchikh, président du SIEL et conseiller régional Ile-de-France, écrit :

    "[...] Parce que le sentiment patriotique y subsiste plus qu’ailleurs, la relève viendra à coup sûr de la droite de l’échiquier politique : pas de cette droite molle, européiste, libérale et libertaire, partie naturellement grossir les rangs du parti présidentiel, mais de cette droite authentique qui éprouve un amour charnel pour la France et qui accorde depuis toujours une vertu certaine au temps (qui encourage la fidélité des êtres et façonne la continuité historique des peuples), aux limites (qui bornent les espaces et préservent les repères collectifs) et à la spiritualité (qui féconde les âmes et corrige les dérives humaines).

    Dans cet espace considérable qui sépare LR et le FN, la vraie droite peut retisser les liens, aujourd’hui brisés, d’une confiance renouvelée avec les Français et refonder les bases d’une véritable alternance politique qui ferait la part belle moins aux partis qu’aux trois priorités existentielles suivantes, lesquelles relèvent au fond d’une même détermination à préserver intact l’être français :

    • renverser les flux migratoires qui mettent en péril les grands équilibres ethnico-culturels de notre peuple, en interdisant toutes formes d’immigration, en démantelant les dispositifs d’appel d’air et en organisant la remigration ;
    • instaurer un droit du peuple français à sa continuité historique, opposable à tous, qui s’appuierait sur des politiques publiques volontaristes, de l’enseignement scolaire aux médias audiovisuels, en passant par la redéfinition de notre modèle républicain (refondation de la laïcité, réhabilitation de notre héritage chrétien, mise sous tutelle de l’islam…) ;
    • bâtir une Europe nouvelle qui protègerait les peuples européens de l’emprise totalitaire de Davos, du Califat et des GAFA, en mettant les Nations et les Etats de notre continent à l’abri de la bureaucratie bruxelloise.

    Fort de la cohérence, de la constance et de la solidité de mes engagements politiques, toujours soucieux de l’unité et de la prospérité des Français, notamment des plus vulnérables, je crois exprimer idéalement, avec le SIEL et d’autres esprits libres, cette droite populaire, identitaire et européenne. Comme beaucoup de nos compatriotes, j’avoue cependant ne trouver actuellement dans l’offre des partis de la droite française aucune réponse satisfaisante ; comme en témoigne du reste les récentes prises de positions de Laurent Wauquiez, de Marine Le Pen ou de Nicolas Dupont-Aignan qui se sont livrés ces dernières semaines à une surenchère infantile, - à coup de conférences de presse, de pétitions et autres propositions de référendum -, à seule fin d’élargir leurs parts de marché respectives, à l’occasion du vote de la loi Asile et Immigration ou de la polémique sur la limitation de vitesse à 80 kms/h sur le réseau routier secondaire… Tout cela en vérité n’est à la hauteur ni des défis de civilisation de ce temps, ni des aspirations de notre peuple au rassemblement sincère des forces de la droite. 

    Les Français dont le cœur penche à droite attendent avant tout de leurs représentants politiques un langage de vérité : de LR qu’il revienne définitivement aux fondamentaux idéologiques du RPR, qu’il écarte les personnalités centristes qui menacent encore son unité et qu’il adopte une cohérence idéologique entre ses votes pratiqués à Paris, à Bruxelles et dans les exécutifs locaux ; du FN qu’il assume enfin sa ligne politique de droite, qu’il rompe avec le mode de fonctionnement autoritaire de sa direction nationale et qu’il acquière au plus vite une culture de partenariat ; de DLF, qu’il s’affranchisse courageusement des pesanteurs du politiquement correct, qu’il ne reproduise pas les travers centralisateurs du FN et qu’il rassemble réellement, au sein des Amoureux de la France, toutes les sensibilités de la droite, sans exclusive.

    Considérant que la sauvegarde de l’être français constitue, au diapason des préoccupations fondamentales des Français, le ressort politique central qui doit désormais animer notre famille de pensée, je ne lésinerai sur aucun effort pour œuvrer, sur cette base idéologique, au rassemblement de la vraie droite, dans toutes ses composantes, de LR au FN, avec comme seul objectif l’intérêt supérieur de la France. Cultiver en somme les points de convergences plutôt que d’entretenir les motifs de division, chercher aujourd’hui à être en communion d’idées pour être demain en communion d’action, sans jamais oublier que les partis politiques, qui concourent malgré leurs insuffisances à l’expression du suffrage, doivent se réinventer et imaginer de nouvelles formes de collaboration démocratique avec tous les acteurs de la vie publique (fondations, médias, associations locales, mouvements divers…) pour séduire à nouveau le cœur de tous nos compatriotes…"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2018/04/a-droite-cultiver-les-points-de-convergences-plut%C3%B4t-que-dentretenir-les-motifs-de-division.html

     
  • « Mort aux confrères ! »

    746596051.jpgEric Delcroix

    Tel est le sous titre du Dictionnaire de l’épuration des gens de lettres 1939-1949* que vient de publier Jacques Boncompain, ancien directeur de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD). M. Boncompain a prolongé son étude aux autres sociétés d’auteurs et d’éditeurs d’envergure nationale, savoir la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique (SACEM) et à la Société des Gens de Lettres.

    Certes, l’ouvrage comporte des dictionnaires des personnes épurées ou inquiétées, mais aussi des développements historiques extrêmement riches, ce qui fait que l’honnête homme de nos milieux ne peut aujourd’hui en faire l’économie. Brasillach, par exemple, y est mentionné sur quelques vingt-trois pages.

    La fièvre des épurations

    La période recouverte par l’ouvrage, 1939-1949, fait que l’on y trouve bien sûr ceux qui furent les premiers épurés, avant la lettre, dans l’ordre chronologique du Dictionnaire et donc les auteurs juifs visés par les lois de Vichy, contre la surreprésentation juive dans les professions intellectuelles et artistiques. « Dans le cadre de la mission d’étude sur la spoliation des biens des auteurs juifs, présidée par M. Mattéoli, M. Yannick Simon, au terme des travaux au sein de la SACEM, conclut que l’on a pas trouvé trace de détournements. » (page 91). D’ailleurs l’histoire devrait retenir que les procédures contre les ministres et fonctionnaires de Vichy n’ont pas non plus révélé de cas de concussion ou de corruption. Autres temps, autres moeurs...

    Le grande épuration sera celle de la réputée Libération, puisque De Gaulle, lit-on, « Au risque d’attiser les haines et les persécutions … recourut à une législation de circonstance, inspirée par « la loi des Suspects » adoptée sous la Terreur. Le Maréchal avait « fait don de sa personne à la France ». Il fit « don de la France à sa personne » (page 694) selon le mot de Paul Morand.

    L’étude de Jacques Boncompain permet de voir que si la Société des Gens de Lettres s’est complue dans l’Epuration entreprise en 1944, tel ne fut guère le cas de la SACD et de la SACEM, ces deux sociétés n’agissant « que sous la pression du gouvernement provisoire et répugnent … à se transformer en tribunal ». Elles « accueilleront avec une forme de soulagement la création d’une Commission Nationale d’Epuration », alors que la Société des Gens de Lettres « y verra une atteinte à son autorité » (page 696). Ces Gens de Lettres chafouins seront appuyés par le Comité National des Ecrivains avec Sartre, Eluard, Mauriac, Georges Duhamel ou Paul Valéry ; avec Vercors ou Raymond Queneau « qui s’attacheront à définir les critères de la trahison » (page 148). Accessit pour Claude Roy, «  passé de Je suis Partout au communisme ». D’une Terreur à l’autre, Paul Léautaud écrira alors : « Ce que nous voyons n’est pas loin de 93. »

    De Gaulle et les communistes contre la France

    Le travail de l’auteur le conduit à rechercher les ressorts de l’Epuration et donc à analyser la situation de la France d’après juin 1940, le pourquoi du comment. En effet c’est une première, car même « A l’issue de la Commune de Paris [les organisations professionnelles d’auteurs] avaient été laissées à l’écart de la répression. » (page 25).

    A cet égard, le rappel des propos du vice-amiral Muselier, premier officier général ayant rejoint De Gaulle à Londres, permet de remonter aux causes. Emile Muselier dira de De Gaulle que son « but personnel était de se faire connaître comme l’incarnation de la France, exactement comme le maréchal Pétain, et de ce fait Pétain apparut bientôt comme son principal ennemi. » Au surplus, toujours selon Muselier, plus généralement De Gaulle « semblait oublier que nos ennemis n’était pas les Français. »

    Pour parvenir à ses ambitions, le général De Gaulle fera sans vergogne l’alliance que l’on sait avec les communistes, alliance dont le souvenir est évanescent. Aussi fallait-il que les structures politiques et administratives de Vichy fussent démantelées et, à cette fin, faire de la France de nouveau un théâtre de guerre (observable à souhait de Londres ou d’Alger). Et pourtant, tout cela pouvait par hypothèse être évité ; le Dictionnaire rappelle opportunément la stratégie élaborée par le futur maréchal Juin et dont De Gaulle dissuada Churchill. Cette stratégie eût été de porter tout l’effort des alliés occidentaux sur une attaque par le sud, vers Vienne, afin d’amener les Allemands à quitter la France d’eux-mêmes, pour défendre le territoire du Reich… Inimaginable pour la cause des gaullo-communistes, qui eussent vu une transition apaisée de Vichy à la France libérée et réconciliée. D’où le propos rappelé de René Benjamin : « Je ne pense plus sans horreur à l’orgueil de De Gaulle, responsable de tout puisque c’est lui – ne l’oublions jamais – qui a offert aux Anglo-Saxons son pays comme champ de bataille. »

    Même sans cette occasion, De Gaulle, pour ses ambitions, espérait tout de la politique du pire. Comme l’a écrit Jacques Laurent, encore cité par l’auteur « [De Gaulle ] voulut l’épuration avec passion, il la prépara avec méthode, il l’attendit avec impatience ».

    Grâce au travail sans concession de Jacques Boncompain, nous disposons d’un outil historique très utile, réplacé à bon escient dans de la nouvelle Terreur dont nous avons hérité sans le soulagement que nous aurait valu un nouveau Thermidor. La République, à l’enseigne du bonnet phrygien** des terroristes, cultive malheureusement toujours l’esprit de la guerre civile.

    Pour la commémoration de l’anniversaire de la mort du Général, ce 9 novembre 2017, les bons esprits politiciens « patriotiques », tels Philipot ou Dupont-Aigan, se sont précipités à Colombey-les-deux-Eglises. Qu’ils n’oublient pas la date du 11 juillet, anniversaire du compère Maurice Thorez, à Paris, au Père-Lachaise...

    * Editions Honoré Champion, Paris, 2016, préface d’Henri-Christian Giraud.

    ** Bonnet de la canaille terroriste qui fut l’emblème du RPR.

    1060821434.jpgArticle paru dans le n°48 de la revue Synthèse nationale cliquez ici

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • La NSA ou la plus grande et la plus puissante organisation de surveillance au monde

    A une quinzaine de kilomètres au nord de Washington se trouve la plus grande et la plus puissante organisation de surveillance au monde. Ouverte en novembre 1952, descendante directe des cryptologues de la Seconde Guerre mondiale et de l’équipe de Bletchley, la NSA (National Security Agency/Agence de sécurité nationale) a, dans son hall d’entrée, des armoiries qui résument parfaitement son rôle : un aigle tenant une clé entre ses serres – symbole de son emprise mondiale sur le renseignement d’origine électromagnétique et des secrets qu’elle découvre grâce à une technologie avec laquelle aucune organisation ne peut, même de loin, rivaliser
        Sur les centaines d’hectares de Fort George Meade, son bâtiment anonyme s’élève au-dessus de la campagne du Maryland et, bien que ses activités soient aujourd’hui reconnues, on l’appelle toujours la No Such Agency (l’agence qui n’existe pas) dans certains milieux de Washington. Ceux qui y travaillent préfèrent dire Sigint city ; ce qui leur rappelle qu’ils sont à la pointe des codes et des cryptages, au sein de l’agence la plus hermétique de la communauté du renseignement américaine. 
         Il s’agit du plus récent regroupement de superordinateurs du monde, tous fabriqués spécifiquement d’après les plans de la NSA. Les machines sont manipulées par le plus grand nombre de mathématiciens jamais réunis en une seule organisation, ainsi que par des milliers de cryptologues et d’analystes. Pendant les cinq premières années, pour accomplir leur tâche, ils ont consommé pour quarante millions de dollars d’électricité par an. (En 2007, on évaluait cette dépense annuelle à soixante millions de dollars.) Le budget annuel de la NSA reste un espace blanc sur les études financières que publient les journaux sérieux sur le coût de revient des services secrets américains. On estime qu’il s’élève, au minimum, à trente milliards de dollars. Un seul satellite peut coûter un milliard de dollars ; la NSA en possédait vingt-quatre en 2007. Les milliers d’ordinateurs de l’agence sont tous spécialement conçus pour elle. Ils sont le produit final d’un long travail de recherche et développement – souvent plusieurs années – dont l’objectif est de pouvoir traiter un nombre sans cesse croissant de communications. Les ordinateurs sont reliés à des systèmes de stockage contenant chacun un pétaoctet de données ; ce qui représente huit fois le nombre de mots de l’ensemble des ouvrages de la bibliothèque du Congrès ou de la British Library. Une partie du budget sert à financer le centre interne de recherches sur les superordinateurs, spécialisé dans l’informatique appliquée à la cryptologie et l’élaboration de techniques de traitement plus rapides. 
         La vitesse est l’élément le plus vital de l’analyse d’informations et la force motrice de toutes les activités de la NSA. La rapidité des ordinateurs est passée de milliards de données à la seconde à un quatrillon – la vitesse pétaflop (soit un million de milliards), que seul le plus rapide des microordinateurs ultrarapides peut atteindre
         Une autre partie du budget est consacrée au développement de logiciels de destruction des bases de données étrangères. Selon l’ancien directeur de la CIA, William Colby, tout ce qui passe à la NSA « donne l’impression que les éclairs sont lents. Une fois, j’ai vu un programme qui pouvait traduire sept langues au rythme de cinq cents mots à la minute. Un mois plus tard, quand j’ai vérifié, il avait doublé sa capacité et, donc, réduit de moitié son temps de traduction. » 
         A Sigint City, on clamait depuis longtemps que les ordinateurs pouvaient, si on le leur demandait, capter les premiers cris d’un bébé et le suivre toute sa vie jusqu’à la mort, où qu’il aille sur terre. Que cela soit vrai ou non, cela faisait partie de l’idéologie volontariste des employés de Sigint City pour qui rien n’était impossible. De jour comme de nuit, selon leurs factions, ils quittaient régulièrement leurs maisons – toutes dotées de leur petit carré de gazon à l’avant et de leur barbecue à l’arrière, dans l’un ou l’autre des lotissements réservés aux employés qui entouraient Fort George Meade – et empruntaient la sortie de la route Baltimore-Washington qui menait aux grilles gardées d’un monde si secret, si opaque, qu’aucun d’entre eux ne savait tout ce qu’il s’y passait. 
         Les informations recueillies étaient réparties en plus de trente catégories : elles étaient toutes secrètes, certaines plus que d’autres, et d’autres encore l’étaient tellement que les employés ignoraient d’où elles provenaient. Ils savaient seulement qu’une fois analysées, elles étaient envoyées à des organisations du renseignement américain telles que la CIA, le NIC (National Intelligence Council/Conseil national du renseignement) et le WSSIC (Weapons and Space Systems Intelligence Committee/Comité sur les armes et les systèmes de renseignement spatial). Il y avait plus d’une douzaine de services et chacun d’entre eux avait ses propres priorités. Ensemble, ils formaient le Système, le nom générique donné à tout ce que faisait la NSA pour intercepter les conversations des gouvernements étrangers et celles de leurs organisations diplomatiques et militaires. Aucun code ne pouvait résister aux cryptologues. Cela pouvait prendre des jours – voire, des semaines – mais, au bout du compte, leurs compétences finissaient toujours par triompher. 
         Dès que des mots étaient prononcés au téléphone, ou envoyés par fax ou par e-mail cryptés, à travers l’immensité de l’espace, ils étaient secrètement interceptés grâce aux moyens technologiques de la NSA, à Fort Meade ou dans l’un des vingt-cinq postes d’écoute dont elle disposait aux quatre coins du monde : depuis le Waihopai, en Nouvelle-Zélande, et Kojarena, dans l’ouest de l’Australie, jusqu’à la frontière nord de la Finlande, le Système recueillait des informations. Un million de mots par seconde. Soixante-dix milliards par jour. Chaque jour. Chaque semaine. Chaque mois. Personne ne connaissait l’envergure du « butin ». Comme presque tout à la NSA, ces chiffres étaient gardés secrets. 
         Ceux qui travaillaient dans ce monde compartimenté baignaient dans les abréviations : du Comint (Communications Intelligence/Renseignement des transmissions) au Telint (Telemetry Intelligence/Renseignement télémétrique), c’est-à-dire les données transmises par les missiles, il y avait un « int » pour chacune des tâches qui constituaient leur complexe univers. Un petit groupe avait pour unique mission de revoir, changer et créer de nouveaux noms pour réduire les risques de fuites. 
         La superficie couverte par la NSA sur la planète était en perpétuelle extension : on lançait de nouveaux satellites ; on ajoutait de nouveaux systèmes télémétriques ; on sélectionnait de nouvelles pistes pour les orbites circumpolaires ; on ouvrait de nouvelles stations. 
    Gordon Thomas, Histoire des services secrets britanniques

  • Le projet d’université de Marion Maréchal-Le Pen se précise

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    FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    Retirée de la vie politique depuis la fin de son mandat en juin 2017, Marion Maréchal-Le Pen a toutefois le souci de continuer à s’engager au service du bien commun. C’est dans cette optique qu’elle a annoncé vouloir créer une académie de sciences politiques.

    Quelle serait la nature exacte de cette institution ?

    Si l’Institut de formation politique (ou IFP) est parfois cité en exemple, le projet a clairement une ambition universitaire, et pourrait se rapprocher ainsi de l’Institut catholique de Vendée (ICES) créé en 1990. En effet, à la différence de l’IFP, il ne s’agirait pas uniquement d’un lieu de formation ponctuelle non diplômante et de réseau, mais d’un établissement qui serait habilité à délivrer des diplômes. Les candidats seront recrutés sur dossier, et la première promotion constituée à la rentrée 2018. La composition du corps professoral n’a pas encore été dévoilée.

    Faut-il y avoir une école de formation spécifiquement politique ?

    Si Marion Maréchal assume la dimension politique, ancrée à droite, de son futur établissement, elle le souhaite toutefois libre et indépendant. Les matières enseignées concerneraient les sciences sociales, et non les sciences de la nature comme c’est le cas pour l’ICES. Le but de cette école serait ainsi d’assurer une formation solide à une future génération de décideurs et de dirigeants.

    Comment comprendre le choix de la ville de Lyon pour accueillir les locaux ?

    C’est premièrement un moyen de montrer que les forces vives ne sont pas toutes contenues dans la capitale. Deuxièmement, la ville de Lyon offre une dynamique politique et culturelle intéressante. Le siège de l’école serait situé dans le quartier Confluence, tout près de la région Rhône-Alpes Auvergne. Certains y verront un message adressé à son président Laurent Wauquiez, mais aucun retour sur la scène politique ne semble prévu à court terme.