culture et histoire - Page 848
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Joffrey Marrot & Daniel Conversano : la singularité technologique (VIVE L'EUROPE)
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Hommage à Charles Maurras du 21 avril 2018 à Avignon
Notre correspondant SN
« Tenons serré le lien qui nous tient réunis avec les pères de notre esprit et de notre goût » Ch. Maurras Préface d’Anthinéa 1942
L’association Amitié et Action Française entendait en ce 21 avril 2018 fêter le cent-cinquantième anniversaire de Charles Maurras né le 20 avril 1868. Une messe fut d’abord célébrée pour le repos de son âme avec une homélie remarquable. Puis, c’est dans le magnifique cadre du Castel de Villeneuve-lès-Avignon que, se substituant à la république défaillante (une redondance) qui avait rayé son nom du catalogue des commémorations 2018 après l’y avoir inscrit, Clement Gautier, animateur énergique de cette association fidèle à la pensée et à l’oeuvre immémoriales de Charles Maurras a réuni ses nombreux fidèles.
Y ont participé sous le patronage prestigieux et effectif de Son Altesse Royale le Prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme, différents orateurs de grand talent : Marion Sigaut, historienne spécialiste de la Révolution et du XVIIe qui traita avec fougue de « Charles Maurras et la révolution » ; Alain Escada, président de l’Institut Civitas, évoqua l’essence-même de la pensée maurassienne avec : « Le Pays réel ou la Patrie charnelle » ; Yvan Benedetti, directeur de Jeune Nation, fit un exposé tout autant remarqué sur : « Charles Maurras ou l’espérance et l’exigence nationalistes » suivi de l’exposé sur « L’Autorité en haut et les libertés en bas » reflet du type d’organisation nationaliste par Maître Elie Hatem,membre du Comité Directeur de l’Action Française. Gérard Bedel, Professeur de Lettres classiques à l’ICES, ancien collaboratuer de l’hebdo de l’Action Française 2000,évoqua un Maurras plus méconnu , le « Maurras poète de l’Ordre et de l’Espoir. »
Il revint au Prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme de remercier les organisateurs et les intervenants de cette brillante cérémonie d’hommages au Maître martégal et en tirer les conclusions sur un Charles Maurras toujours vivant dans nos mémoires et toujours d’actualité dans la France d’aujourd’hui.
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Paris samedi 12 mai • Colloque Mai 68 et le Bien Commun : utopies, échecs et perspectives
Samedi 12 mai, Forum des Halles, 5 rue de la Croix Nivert, 75015 PARIS, de 14 h à 18 h
Mai 68 et le Bien Commun : utopies, échecs et perspectives
Mai 68, c'est la volonté utopique de tout recommencer à zéro, avec comme conséquences ironiques l'enterrement du marxisme et l'exaltation du consumérisme. L'utopie a accouché de Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron, et la gueule de bois dure depuis 50 ans. Les révolutionnaires travaillent le dimanche dans les supermarchés tout en rêvant de GPA.
Mais Mai 68, c'est aussi l'idée d'un bien commun à tous, d'une société à refonder totalement. L'intuition était juste, les chemins désastreux : n'est-il pas temps de retrouver l'intuition et de sortir le politique de l'ornière de l'économique, de faire en sorte que la société ne soit plus une machine à jouir et donc à asservir ?
Programme
I. Redéfinir le Bien Commun : 50 ans à revisiter
II. Internationalismes, nations et populismes
III. Mai 2018 : 6 chantiers, 6 [contre] révolutions
IV. Réinventer demain
Librairie de Flore
Le stand de la Librairie de Flore vous proposera une réduction de 10% pour tout achat, sur présentation de votre carte d'adhérent 2018.
Tarifs
Pour assister au colloque : 10 euros
Pour assister au colloque et au banquet qui suivra : 25 euros
Pour vous associer au développement de l'Action française, vous pouvez choisir le tarif « soutien » : il vous donne la possibilité de choisir le montant de votre participation !Inscriptions ICI
Le dimanche 13 mai à 10 h, 100ème cortège de Jeanne d'Arc
http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/04/26/paris-samedi-12-mai-colloque-mai-68-et-le-bien-commun-utop-6046509.html -
Jean-Marie Le Pen, Fils de la Nation. Un plébiscite populaire sur fond de mutation du Front national
Source Métamag cliquez ici
Depuis leur parution aux éditions Müller en février 2018, le premier volume des mémoires de Jean-Marie Le Pen (qui en comporteront deux) défient la chronique.
Un événement politique et littéraire ! Imprimées à 50 000 exemplaires et rapidement épuisées, l’éditeur a dû hâtivement lancer une seconde impression. Ce livre connaît un incontestable succès populaire. Un succès qui créerait un « malaise » chez certains libraires des quartiers bobos parisiens. Ici les mémoires du « sulfureux » et « négationniste » Le Pen sont mises à leur « juste place ». Ailleurs, elles sont fièrement exposées en vitrine. Ce qui est certain, c’est que leur publication marque définitivement l’entrée de Jean-Marie Le Pen dans l’Histoire : une manière pour les Français de prendre acte des insuffisances des hommes politiques ayant dirigé leur pays depuis 1969.
Ce qui est rassurant aussi, c’est que les Français lisent et prennent conscience du déclin de notre civilisation. Ce succès de librairie se situe dans la continuité de ceux d’Eric Zemmour (Le suicide françaiss’est vendu à plus de 300 000 exemplaires), Michel Houellebecq (pour son roman Soumission), Michel Onfray (Décadence) ou bien Patrick Buisson (La cause du peuple qui vient d’être réédité).
Bien sûr, la date de parution de ces mémoires n’a pas été choisie au hasard (même si le début de leur écriture remonte à 1975). Jean-Marie Le Pen qui n’est pas dépourvu d’humour a réalisé un clip promotionnel pour son livre avec une référence appuyée au personnage de Star Wars, Dark Vador. Jean-Marie Le Pen, le côté obscur de la Force et le diable de la République. Oui, mais aussi un héros de science-fiction dont la réplique la plus célèbre à son fils Luke est : « je suis ton père ». Un « n’oublie pas qui t’a fait roi » sur fond de sacre populaire (comme l’atteste ne nombre des ventes qui dépasse largement le cadre des sympathisants et électeurs du Front National) pour le fondateur d’un parti qui n’existera peut-être plus même de nom. La quête fanatique du pouvoir a conduit à des mutations, certes parfois nécessaires de la droite nationale, mais aussi à des formulations des contre-sens démagogiques (comme la retraite à 60 ans). Crise, certes, mais passagère. Car en dépit des errements et de la phase de doute consécutifs à la défaite électorale de l’année dernière, Marine Le Pen reste néanmoins porteuse d’un héritage. Seul le parti pourrait changer de nom.
Fils de la nation et tribun de la plèbe
Jean-Marie Le Pen est né le 20 juin 1928 à la Trinité-sur-Mer. Sa mère était couturière et son père, Jean, connaîtra une fin tragique en 1942. Marin-pêcheur de métier, et ancien mousse sur un cap-hornier, celui-ci disparaîtra en mer après que son chalut ait emmêlé une mine. Orphelin de père, Jean-Marie Le Pen devient pupille de la Nation. Ce drame a indélébilement marqué sa vie, il se considère depuis comme investi d’une mission particulière et marqué par le destin. Issu d’un milieu pauvre, on retrouve dans la trajectoire de Jean-Marie Le Pen le sort d’une large majorité de Français de l’entre-deux guerre : une vie dure et faite de labeur. Des conditions de vie oubliées aujourd’hui, et bien pire que celle que pourrait connaître la majeure partie des citoyens modestes de nos jours (travailleurs immigrés compris). Après maintes péripéties (passage avorté dans la Résistance et expulsion du lycée pour indiscipline), Jean-Marie Le Pen entre à la faculté de droit de Paris (1948) et présidera l’Association corporative des étudiants en droit (ou « Corpo »). Pour financer ses études, il travaille dur : il est tour à tour main pêcheur, mineur de fond et métreur d’appartements. Hyper-actif, il organise et participe avec le soutien du président de la République, Vincent Auriol (rencontré au cours d’une soirée organisée par la Corpo) une mission de soutien aux sinistrés victime d’une inondation majeure en Hollande. Quelques-mois plus tard, il part pour l’Indochine en qualité de sous-lieutenant du 1er bataillon étranger de parachutistes.
De retour en métropole, le Breton se lance pour de bon en politique, il soutient le mouvement poujadiste et est élu député dans la 1ère circonscription de la Seine (1955). Il est à 27 ans l’un des plus jeunes députés de France (il sera réélu dans la 3e circonscription en 1958-1962). Jean-Marie Le Pen quitte un temps l’Assemblée nationale pour participer à la campagne de Suez avec son bataillon, puis en Algérie (1956). Après sa rupture avec Pierre Poujade, Jean-Marie Le Pen s’associe à la création du Front national des combattants et du Front national pour l’Algérie française (qui seront tout deux rapidement dissous). En 1963, il est le directeur de campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour qui sera battu à l’élection présidentielle de 1965. Un temps éditeur de productions phonographiques, sa carrière politique est relancée par les responsables du mouvement Ordre Nouveau qui font appel à lui pour former un nouveau parti : le Front national qui voit le jour en 1972.
Jean-Marie Le Pen est l’incarnation d’une époque mouvementée et violente (qui a accéléré l’émancipation et forgé le caractère du jeune Le Pen) : la Seconde Guerre mondiale et l’immédiat après-guerre (une « Europe barbare » marquée par une montée en puissance du communisme), puis les conflits de décolonisation. Le parcours singulier du fondateur du Front National sur le limes d’un empire colonial en décomposition a fait de lui un observateur privilégié des problématiques actuelles associées à l’immigration et au terrorisme.
Si Jean-Marie Le Pen lie le déclin de la France au communisme et à ses déclinaisons contemporaines, je pense que celui-ci est plutôt le fruit des contradictions des Européens eux-mêmes. Le communisme et ses idéaux de progrès, d’égalité entre les hommes ou de victoire promise du prolétariat ne sont-ils pas une déclinaison désacralisée du christianisme ?
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L’Historien face à l’Histoire : La place de l’Historien
La structure temporelle de l'histoire existe bel et bien et d'ailleurs suit un schéma assez simpliste car elle se définit par un début et une fin. Si elle n'est pas valorisée par sa régularité c'est par sa connaissance sûre d'un passé et d'un futur qu'on peut la considérer comme fiable.
L’historien doit s'appliquer à la règle du relativisme historique et la nécessité de comprendre que des choses échappent à notre raison, que tous les phénomènes humains qui forment l'histoire (selon Henri-Irénée Marrou) ne sont pas justifiés et compréhensibles et que ce relativisme consiste à établir des alternatives, des hypothèses (à ne pas se rendre sceptique) et non des arguments d'autorité qui ont toujours fait défaut à l'Histoire. Les historiens doivent être les "philosophes de l'histoire" dans le sens où ils doivent être les régulateurs de la conscience, le cerveau d'une impartialité historique pour lutter contre la subjectivité des hommes et surtout incarner une force contre-nature qui établit sa protection sur un concept naturel : L'Histoire. Cette logique implacable mais toujours efficace de la temporalité de l'histoire explique la suite logique de certains événements comme celui de mai 68.
Le retour à l'ordre après les fièvres révolutionnaires ont fait comprendre aux historiens que la chute était inévitable et qu'il ne s’agissait pas de sauver mais de profiter de l'instant présent pour peut-être essayer d'améliorer le futur, l'anticiper pour peut-être le rendre moins insupportable. Au travers d’un message fort d'un "carpe diem" historique, l'histoire n'est pas faîte pour être changée mais pour être vécue. Cette temporalité est importante pour non seulement comprendre l'Histoire et sa temporalité mais également le commun des hommes, ce qui les unit, comme "le mariage" ou l' "engagement politique", ce que Marrou appelle la compréhension des phénomènes humains. Cependant l’histoire peut être menacée par le devoir de mémoire souvent visible que l'exemple des simples commémorations constitue pour la société et encore plus haut pour l’État, un prestige culturel immense ainsi que d'une forte autorité politique. Il est important de surligner une différence entre devoir de mémoire et d'histoire, une importance qu'il surligne sur quatre raisons. La première est que le devoir d'histoire se traduit par la connaissance d'un jour que l'on commémore, que l'on met en évidence sans expliquer les trames historiques, les causes qui ont conduit à sa création.
Une société qui prétend travailler avec les agents de l'histoire ne fait que les détruire en faisant passer la culture pour de la politique et en détruisant tout respect de la continuité historique en la jalonnant de "flash" commémoratifs. Cela justifie alors le travail de l'historien sur cette injustice: l'historien doit réparer cette injustice en rétablissant la juste valeur historique c'est à dire replacer dans la file historique, le récit historique l'événement commémoré et l'y renforcer par sa présence pour marquer sa contestation face à une société qui semble l'oublier. Le deuxième point est le danger que le devoir de mémoire représente pour l'histoire, par son accumulation de "faits hérités" il menace la juste conduite et logique de l'histoire, des événements, des causes et conséquences de l'histoire, le message est que l'histoire est une science et non un loisir que l'on peut exploiter à son avantage, c'est un moyen qui comme le dis Lucien Febvre "permet d'organiser le passé pour qu'il pèse moins sur les épaules des hommes". La troisième raison est de ne pas se laisser tenter par l'affectif du devoir de mémoire qui laisse grands nombres de blessures et cicatrices. Il faut essayer de rester objectif, de rester rationnel sans laisser parler ses émotions, être historien c'est aussi avoir un certain enclin à être introvertie de par l'impartialité qui nous caractérise. Il faut également essayer de vérifier et justifier son vocabulaire à ne pas exagérer le poids de l'histoire comme pour l'affaire Bernard Lewis par exemple.
Si la temporalité de l'histoire ainsi que son devoir de mémoire justifie un certain relativisme de la raison par rapport au vécu, aux sentiments, l'exploitation de l'histoire, ses causes et ses conditions en revanche témoigne de la confusion des historiens sur la détermination des causes par rapport aux conséquences. Pour l’historien il est plus facile e comprendre les conséquences que les causes. Pourquoi? Parce que les conséquences sont claires et y sont pour beaucoup dans les événements commémorés, elles sont soulignées et surlignées, elles sont comme des flashs, isolées pour être mieux comprises. Cependant ces conséquences découlent des causes qui sont, elles, beaucoup moins compréhensibles. Les causes sont plus floues car elles sont difficiles à déterminer de par la multiplicité des points de vue et des exemples et donc plus difficiles de les hiérarchiser. Cependant ces causes en sont pour beaucoup liées au contexte (comme mai 68 ou le Vietnam), c'est à dire influencées directement par la société. Elles découlent d'une série d'événements plus ou moins liées que l'historien doit hiérarchiser; c'est à dire remonter encore plus dans les causalités des événements historiques jusqu'à mélanger des domaines de périodes différentes: il se doit de connaître tous les domaines et les approfondir, en être curieux. C'est un travail donc extrêmement sélectif qui doit sélectionner les meilleures sources et dans ce but unique: la recherche de la vérité.
Eugène de Molandre
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Cette année-là : La rédaction d’éléments se transporte en 1983
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Histoire de la monarchie de Juillet (1830-1848), par Sébastien Charléty
Sébastien Charléty (1867-1945), membre de l’Institut, fut nommé recteur de l’académie de Strasbourg en 1919, puis recteur de l’académie de Paris. Auteur de plusieurs biographies, c’est sa contribution au développement du sport universitaire qui a fait passer son nom à la postérité, lorsque Charléty est devenu le nom d’un célèbre stade parisien.
C’est dans le cadre du projet éditorial d’Ernest Lavisse, d’employer l’Histoire à la construction d’un grand projet collectif, national et républicain, que Sébastien Charléty fut désigné pour rédiger cette Histoire de la monarchie de Juillet publiée pour la première fois en 1921. L’ouvrage de ce républicain fervent paraît donc en un temps où cette monarchie de Juillet reste un sujet sensible. La dernière fille du « roi des Français », Clémentine, est morte en 1907, suivant de quelques années seulement ses frères les plus âgés, le duc d’Aumale et le prince de Joinville. Et en cette année 1921, L’Action française, le mouvement royaliste doté du journal du même nom et dirigé depuis vingt ans par Charles Maurras, exerce un véritable magistère intellectuel dans une partie qualitativement importante des élites françaises.
Si ce livre n’est donc pas dénué de parti pris, il est cependant loin d’être sans intérêt et certainement plus agréable à lire que beaucoup d’ouvrages historiques écrits aujourd’hui. Bien documenté, ce livre nous décrit finalement une impasse. Car cette monarchie parlementaire et libérale incarnée par Louis-Philippe n’a plus rien de commun avec la tradition monarchique qui a fait la France. Comme le déclare Thiers à l’époque, « le roi règne mais ne gouverne pas », il est regardé comme « un Bourbon acceptable », « le fils d’Egalité, le soldat de Jemappes, le seul prince émigré qui n’eût pas combattu sa patrie », formé par un « apprentissage révolutionnaire ». Au moment même où s’affirment la révolution industrielle et le capitalisme naissant, ce roi-là, pétri de républicanisme, ne peut plus grand chose pour la France.
Histoire de la monarchie de Juillet (1830-1848), Sébastien Charléty, éditions Perrin, 576 pages, 25 euros
A commander en ligne sur le site de l’éditeur
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A droite : cultiver les points de convergences plutôt que d’entretenir les motifs de division
Dans une tribune publiée dans Valeurs Actuelles, Karim Ouchikh, président du SIEL et conseiller régional Ile-de-France, écrit :
"[...] Parce que le sentiment patriotique y subsiste plus qu’ailleurs, la relève viendra à coup sûr de la droite de l’échiquier politique : pas de cette droite molle, européiste, libérale et libertaire, partie naturellement grossir les rangs du parti présidentiel, mais de cette droite authentique qui éprouve un amour charnel pour la France et qui accorde depuis toujours une vertu certaine au temps (qui encourage la fidélité des êtres et façonne la continuité historique des peuples), aux limites (qui bornent les espaces et préservent les repères collectifs) et à la spiritualité (qui féconde les âmes et corrige les dérives humaines).
Dans cet espace considérable qui sépare LR et le FN, la vraie droite peut retisser les liens, aujourd’hui brisés, d’une confiance renouvelée avec les Français et refonder les bases d’une véritable alternance politique qui ferait la part belle moins aux partis qu’aux trois priorités existentielles suivantes, lesquelles relèvent au fond d’une même détermination à préserver intact l’être français :
- renverser les flux migratoires qui mettent en péril les grands équilibres ethnico-culturels de notre peuple, en interdisant toutes formes d’immigration, en démantelant les dispositifs d’appel d’air et en organisant la remigration ;
- instaurer un droit du peuple français à sa continuité historique, opposable à tous, qui s’appuierait sur des politiques publiques volontaristes, de l’enseignement scolaire aux médias audiovisuels, en passant par la redéfinition de notre modèle républicain (refondation de la laïcité, réhabilitation de notre héritage chrétien, mise sous tutelle de l’islam…) ;
- bâtir une Europe nouvelle qui protègerait les peuples européens de l’emprise totalitaire de Davos, du Califat et des GAFA, en mettant les Nations et les Etats de notre continent à l’abri de la bureaucratie bruxelloise.
Fort de la cohérence, de la constance et de la solidité de mes engagements politiques, toujours soucieux de l’unité et de la prospérité des Français, notamment des plus vulnérables, je crois exprimer idéalement, avec le SIEL et d’autres esprits libres, cette droite populaire, identitaire et européenne. Comme beaucoup de nos compatriotes, j’avoue cependant ne trouver actuellement dans l’offre des partis de la droite française aucune réponse satisfaisante ; comme en témoigne du reste les récentes prises de positions de Laurent Wauquiez, de Marine Le Pen ou de Nicolas Dupont-Aignan qui se sont livrés ces dernières semaines à une surenchère infantile, - à coup de conférences de presse, de pétitions et autres propositions de référendum -, à seule fin d’élargir leurs parts de marché respectives, à l’occasion du vote de la loi Asile et Immigration ou de la polémique sur la limitation de vitesse à 80 kms/h sur le réseau routier secondaire… Tout cela en vérité n’est à la hauteur ni des défis de civilisation de ce temps, ni des aspirations de notre peuple au rassemblement sincère des forces de la droite.
Les Français dont le cœur penche à droite attendent avant tout de leurs représentants politiques un langage de vérité : de LR qu’il revienne définitivement aux fondamentaux idéologiques du RPR, qu’il écarte les personnalités centristes qui menacent encore son unité et qu’il adopte une cohérence idéologique entre ses votes pratiqués à Paris, à Bruxelles et dans les exécutifs locaux ; du FN qu’il assume enfin sa ligne politique de droite, qu’il rompe avec le mode de fonctionnement autoritaire de sa direction nationale et qu’il acquière au plus vite une culture de partenariat ; de DLF, qu’il s’affranchisse courageusement des pesanteurs du politiquement correct, qu’il ne reproduise pas les travers centralisateurs du FN et qu’il rassemble réellement, au sein des Amoureux de la France, toutes les sensibilités de la droite, sans exclusive.
Considérant que la sauvegarde de l’être français constitue, au diapason des préoccupations fondamentales des Français, le ressort politique central qui doit désormais animer notre famille de pensée, je ne lésinerai sur aucun effort pour œuvrer, sur cette base idéologique, au rassemblement de la vraie droite, dans toutes ses composantes, de LR au FN, avec comme seul objectif l’intérêt supérieur de la France. Cultiver en somme les points de convergences plutôt que d’entretenir les motifs de division, chercher aujourd’hui à être en communion d’idées pour être demain en communion d’action, sans jamais oublier que les partis politiques, qui concourent malgré leurs insuffisances à l’expression du suffrage, doivent se réinventer et imaginer de nouvelles formes de collaboration démocratique avec tous les acteurs de la vie publique (fondations, médias, associations locales, mouvements divers…) pour séduire à nouveau le cœur de tous nos compatriotes…"
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Perles de Culture #164 : Honneur à la mythologie médiévale.
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« Mort aux confrères ! »
Eric Delcroix
Tel est le sous titre du Dictionnaire de l’épuration des gens de lettres 1939-1949* que vient de publier Jacques Boncompain, ancien directeur de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD). M. Boncompain a prolongé son étude aux autres sociétés d’auteurs et d’éditeurs d’envergure nationale, savoir la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique (SACEM) et à la Société des Gens de Lettres.
Certes, l’ouvrage comporte des dictionnaires des personnes épurées ou inquiétées, mais aussi des développements historiques extrêmement riches, ce qui fait que l’honnête homme de nos milieux ne peut aujourd’hui en faire l’économie. Brasillach, par exemple, y est mentionné sur quelques vingt-trois pages.
La fièvre des épurations
La période recouverte par l’ouvrage, 1939-1949, fait que l’on y trouve bien sûr ceux qui furent les premiers épurés, avant la lettre, dans l’ordre chronologique du Dictionnaire et donc les auteurs juifs visés par les lois de Vichy, contre la surreprésentation juive dans les professions intellectuelles et artistiques. « Dans le cadre de la mission d’étude sur la spoliation des biens des auteurs juifs, présidée par M. Mattéoli, M. Yannick Simon, au terme des travaux au sein de la SACEM, conclut que l’on a pas trouvé trace de détournements. » (page 91). D’ailleurs l’histoire devrait retenir que les procédures contre les ministres et fonctionnaires de Vichy n’ont pas non plus révélé de cas de concussion ou de corruption. Autres temps, autres moeurs...
Le grande épuration sera celle de la réputée Libération, puisque De Gaulle, lit-on, « Au risque d’attiser les haines et les persécutions … recourut à une législation de circonstance, inspirée par « la loi des Suspects » adoptée sous la Terreur. Le Maréchal avait « fait don de sa personne à la France ». Il fit « don de la France à sa personne » (page 694) selon le mot de Paul Morand.
L’étude de Jacques Boncompain permet de voir que si la Société des Gens de Lettres s’est complue dans l’Epuration entreprise en 1944, tel ne fut guère le cas de la SACD et de la SACEM, ces deux sociétés n’agissant « que sous la pression du gouvernement provisoire et répugnent … à se transformer en tribunal ». Elles « accueilleront avec une forme de soulagement la création d’une Commission Nationale d’Epuration », alors que la Société des Gens de Lettres « y verra une atteinte à son autorité » (page 696). Ces Gens de Lettres chafouins seront appuyés par le Comité National des Ecrivains avec Sartre, Eluard, Mauriac, Georges Duhamel ou Paul Valéry ; avec Vercors ou Raymond Queneau « qui s’attacheront à définir les critères de la trahison » (page 148). Accessit pour Claude Roy, « passé de Je suis Partout au communisme ». D’une Terreur à l’autre, Paul Léautaud écrira alors : « Ce que nous voyons n’est pas loin de 93. »
De Gaulle et les communistes contre la France
Le travail de l’auteur le conduit à rechercher les ressorts de l’Epuration et donc à analyser la situation de la France d’après juin 1940, le pourquoi du comment. En effet c’est une première, car même « A l’issue de la Commune de Paris [les organisations professionnelles d’auteurs] avaient été laissées à l’écart de la répression. » (page 25).
A cet égard, le rappel des propos du vice-amiral Muselier, premier officier général ayant rejoint De Gaulle à Londres, permet de remonter aux causes. Emile Muselier dira de De Gaulle que son « but personnel était de se faire connaître comme l’incarnation de la France, exactement comme le maréchal Pétain, et de ce fait Pétain apparut bientôt comme son principal ennemi. » Au surplus, toujours selon Muselier, plus généralement De Gaulle « semblait oublier que nos ennemis n’était pas les Français. »
Pour parvenir à ses ambitions, le général De Gaulle fera sans vergogne l’alliance que l’on sait avec les communistes, alliance dont le souvenir est évanescent. Aussi fallait-il que les structures politiques et administratives de Vichy fussent démantelées et, à cette fin, faire de la France de nouveau un théâtre de guerre (observable à souhait de Londres ou d’Alger). Et pourtant, tout cela pouvait par hypothèse être évité ; le Dictionnaire rappelle opportunément la stratégie élaborée par le futur maréchal Juin et dont De Gaulle dissuada Churchill. Cette stratégie eût été de porter tout l’effort des alliés occidentaux sur une attaque par le sud, vers Vienne, afin d’amener les Allemands à quitter la France d’eux-mêmes, pour défendre le territoire du Reich… Inimaginable pour la cause des gaullo-communistes, qui eussent vu une transition apaisée de Vichy à la France libérée et réconciliée. D’où le propos rappelé de René Benjamin : « Je ne pense plus sans horreur à l’orgueil de De Gaulle, responsable de tout puisque c’est lui – ne l’oublions jamais – qui a offert aux Anglo-Saxons son pays comme champ de bataille. »
Même sans cette occasion, De Gaulle, pour ses ambitions, espérait tout de la politique du pire. Comme l’a écrit Jacques Laurent, encore cité par l’auteur « [De Gaulle ] voulut l’épuration avec passion, il la prépara avec méthode, il l’attendit avec impatience ».
Grâce au travail sans concession de Jacques Boncompain, nous disposons d’un outil historique très utile, réplacé à bon escient dans de la nouvelle Terreur dont nous avons hérité sans le soulagement que nous aurait valu un nouveau Thermidor. La République, à l’enseigne du bonnet phrygien** des terroristes, cultive malheureusement toujours l’esprit de la guerre civile.
Pour la commémoration de l’anniversaire de la mort du Général, ce 9 novembre 2017, les bons esprits politiciens « patriotiques », tels Philipot ou Dupont-Aigan, se sont précipités à Colombey-les-deux-Eglises. Qu’ils n’oublient pas la date du 11 juillet, anniversaire du compère Maurice Thorez, à Paris, au Père-Lachaise...
* Editions Honoré Champion, Paris, 2016, préface d’Henri-Christian Giraud.
** Bonnet de la canaille terroriste qui fut l’emblème du RPR.
Article paru dans le n°48 de la revue Synthèse nationale cliquez ici