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culture et histoire - Page 875

  • ”Le Pen, un destin français”

    Alors que paraît le 1er volume des Mémoires de Jean-Marie Le Pen, TV Libertés présente un document exceptionnel et exclusif :”Le Pen, un destin français”. Fruit de très nombreuses heures d’entretien réalisées de l’été 2017 à mars 2018, TV Libertés vous propose de partir à la découverte de celui qui affirme :”Je pense l’avouer en touchant du bois, j’ai eu une belle vie”.

    Au fil des semaines va se dessiner le portrait sans filtre d’un petit Breton poussé par la Grande France. De Jean-Marie à Le Pen, de la Trinité-sur-Mer à la maison de Montretout, va se construire l’histoire incroyable et inégalé d’un destin français.

    Dans la 1ère partie de l’entretien, Jean-Marie Le Pen évoque son enfance :”J’en demande bien pardon aux culs-bénits de la pensée unique, je suis un de souche”. Breton et Français toujours…

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Notre vision du monde - petit bréviaire pour étudiant militant (suite)

    B. Notre vision de l’homme et du cosmos
    Le cosmos est ordonné indépendamment de la volonté humaine :
    Dieu a crée l’univers et il a disposé ses parties avec une sagesse infinie dont tous les efforts de compréhension des scientifiques ne viendront jamais à bout.  L’ordre du cosmos est beau et admirable. 
    La place de l’homme dans la création :
    L’homme n’est qu’une créature au milieu de cet immense univers. Mais Dieu a voulu que l’homme soit le gardien libre de sa création afin de le faire participer à cette magnifique oeuvre. Si l’homme a reçu l’intelligence en don pour aménager son habitat sur cette terre, il n’a pas le droit de la détruire ou de se faire l’égal de Dieu en la dénaturant. 
    L’homme est un être sociable par nature :
    il reçoit tout de la société, il nait infiniment redevable vis à vis de ses ancêtres. Pour grandir il s’enracine dans une culture et une communauté à laquelle il doit apporter sa contribution personnelle. « L’égoïsme rationnel » des penseurs libéraux est donc contre nature. La société est un fait de nature, ce n’est pas à l’État de créer artificiellement un ordre social rationnel et égalitaire coupé du dynamisme de la nature humaine. 
    L’homme est fait pour la vertu :
    d’un point de vue strictement naturel, l’homme devient véritablement homme (c'est à dire libre et non plus dominé par sa part d’animalité) en conquérant la liberté sur ses passions et en dominant ses instincts (tempérance), il acquiert les vertus par répétition d’actes bons qui lui permettront de faire le bien même lorsque cela est rendu difficile à cause de certaines situations (courage), d’être juste à l’égard de ses semblables (justice) avec intelligence et sagesse (prudence). Il y a un vrai bien objectif pour l’homme contrairement à ce que disent les modernes, un homme qui ne devient pas vertueux est une loque et il en souffre, un homme qui acquiert les vertus (prudence, tempérance, courage et justice) est un homme heureux car c’est là que réside la fin naturelle de l’homme. 
    Le mystère du mal :
    Puisque nous sommes chrétiens nous croyons que nos premiers ancêtres, Adam et Ève ont contracté par leur désobéissance et leur orgueil une blessure qui se transmettra à toute l’humanité. Cette blessure nous la connaissons tous, c’est ce qui nous empêche de faire le bien que nous voulons faire et ce qui fait que nous faisons le mal que nous ne voulons pas commettre. De là il est important de se souvenir qu’il n’y aura jamais de paradis sur terre et que toutes les institutions politiques, mêmes les mieux intentionnées, seront toujours imparfaites. Mais cela ne nous empêche pas de désirer le meilleur tout en sachant que cela restera imparfait. 
    L’homme est fait pour s’élever vers Dieu :
    la révélation chrétienne nous fait connaître la voix de Dieu et son dessein pour l’humanité. Nous savons que l’homme n’est pas fait pour vivre éternellement sur cette terre. La terre est le lieu du combat pour choisir l’alliance à laquelle Dieu nous invite et pour renoncer aux pièges du démon. Nous ne sommes pas fait pour durer, c’est pour cela que nous ne devons pas craindre la mort mais seulement le jugement de Dieu. 
    La sainteté :
    En tant que chrétien nous voulons aimer Dieu et vivre avec lui en le contemplant dans ce monde de béatitude qu’est le paradis qui nous attend après la mort sur cette terre. Mais en attendant la mort nous devons vivre sur cette terre car Dieu l’a voulu ainsi. Nous devons imiter Jésus Christ et particulièrement son sacrifice d’amour. Notre existence sur terre doit se résumer à un sacrifice d’amour en union avec le sacrifice de Jésus-Christ qui nous sauve du péché. L’amour parfait c’est l’amour de Dieu d’où découle celui pour ses créatures. L’amour pour les créatures doit être proportionné car l’amour excessif d’une créature peut nous éloigner de Dieu et c’est justement en cela que consiste le péché : préférer la créature au créateur. Dieu veut que nous fassions le bien et que nous luttions contre le mal, il veut que nous vivions conformément à la nature qu’il nous a donné sinon il nous aurait donné une autre nature.
    Sainteté et politique : 
    Le chrétien doit aimer son prochain mais cet amour s’incarne dans l’ordre naturel voulu par Dieu c'est à dire dans le cadre de la communauté puis de la société.
    Ainsi il est normal d’aimer d’abord ses parents, ses enfants, les autres membres de sa famille, puis les membres de sa communauté, puis son peuple, puis les peuples plus proches de nous, puis l’homme en général, puis les animaux, les plantes, les rochers…
    Aimer d’abord ne signifie pas détester les autres, mais cela signifie que nous sommes d’abord responsables du bien de ceux que Dieu à fait « nos proches » avant d’être responsable du bien de ceux qui sont plus éloignés de nous.
    Dieu a fait l’homme de façon qu’il vive en communauté, et détruire la communauté est contraire à la volonté de Dieu. Un des devoirs du chrétien sur cette terre c’est donc la charité politique qui consiste à faire le bien de ceux qui partagent la même cité et de participer au bien de cette cité : c'est à dire de mettre en commun un certain nombre de biens, de veiller aux plus démunis et aux plus pauvres, et de défendre la cité contre les attaques ennemies. Car le monde est ainsi fait depuis le péché originel : oui il faut le dire, il y a des ennemis et des gens qui veulent faire du mal à nos proches. Individuellement, le chrétien peut et doit accepter les souffrances que la vie lui impose, mais il doit lutter contre celles qu’on impose à ses proches, c’est ainsi qu’il se sanctifie. La politique est le plus haut degré de la charité car il s’agit de militer pour le bien de la communauté.  C’est une responsabilité qui incombe à chacun (avec des degrés variés dans le mode d’action, mais avec un même degré dans la qualité de l’engagement). 

  • Notre vision du monde - petit bréviaire pour étudiant militant

    A. Ce qui ne va pas dans notre monde 
    a. Prendre du recul sur notre époque :
    Il est difficile d’avoir du recul sur son époque. Comment qualifier notre monde et notre société alors que nous sommes entièrement partie prenante de celle-ci ? Sommes-nous capables de nous extraire suffisamment de ce monde pour y jeter un regard critique ? L’adage « nihil nove sub solle » nous avertit contre les jugements hâtifs qui consisteraient à voir notre époque comme la pire de toutes. À chaque époque, des esprits, parfois qualifiés, à juste titre ou non, de réactionnaires ont décrit leur époque comme celle du déclin et de la fin de la civilisation. Il faut donc se prémunir des comparaisons trop simples avec le passé. On a facilement tendance à idéaliser le passé et à en oublier la complexité pour n’en retenir que des éléments figés. Un certain nombre de problèmes sociaux que sont la prostitution, la drogue, l’alcoolisme, les guerres de religion, la violence de rue, le racisme… se sont déjà posés à d’autres époques. L’histoire est faite par les hommes, et la nature humaine garde en elle quelques invariants quelles que soient les époques. « Partout où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie ». Une société où tous ces problèmes seraient évacués est une société imaginaire et utopique. Partout où l’homme a voulu réaliser la société idéale, il n’a fait qu’établir l’enfer sur terre. 
    b. Faut-il pour autant en conclure que notre époque n’a rien de particulier ? 
    Notre société est une société technique !
    • Monde de flux : Le chemin de fer, les avions, les compagnies low-coast l’automobile, les autoroutes, les transports en commun, le T.G.V…. ont considérablement augmenté nos capacités de déplacement et réduit l’espace temps. À l’époque de nos grands-parents il fallait compter au moins une demi-journée pour se rendre à Paris. Lorsque les compagnies comme easy-jet n’existaient pas, les voyages à l’étranger étaient très exceptionnels. On pouvait visiter une fois dans sa vie un pays du Maghreb, la Hollande, l’Italie et la Pologne… En 2015 une campagne de publicité proposait aux consommateurs d’acheter leurs billets d’avion dans des distributeurs de nourriture pour illustrer la banalité de l’avion. Notre époque est donc celle de la mobilité et des flux comme jamais aucune autre époque n’a connu. 
     
    • Hyper communication : Le téléphone, la télévision, les chaînes d’information continue, la télé réalité, internet, les réseaux sociaux, le smartphone, ont considérablement modifié notre rapport au monde et à la communication. Grâce à nos smartphones nous sommes en permanence connectés au monde, nous pouvons savoir à la minute près ce qui se passe à n’importe quel endroit de la planète, nous pouvons voir nos proches à l’autre bout du monde grâce à une connexion 4G, nous pouvons échanger des photos en moins d’une seconde. Notre quotidien est bercé par les images diffusées par les médias de masse à tel point que celles-ci façonnent notre représentation du monde. Nous éprouvons facilement plus de compassion pour les malheureux qui nous sont présentés sur nos écrans que pour notre voisin dont nous ne connaissons pas les soucis quotidiens. Grâce aux réseaux sociaux nous avons accès librement à la vie privée de nos contacts qui peuvent partager tous les détails de leur existence. Mais si nous sommes aussi de plus en plus connectés à nos smartphones nous sommes de moins en moins connectés au monde physique qui nous entoure. Encore une fois notre époque est une époque non seulement des flux de transport, mais aussi celle des flux de communication et d’images virtuelles. 
    • Santé et humain augmenté : Grâce à la génétique, aux I.R.M., au don du sang, au transfert d’organe, au clonage, et aux progrès de la chirurgie, nous pouvons vivre plus longtemps, et guérir de maladies dont on mourait autrefois. La mort est donc constamment repoussée à plus tard. L’homme a gagné une maîtrise quasi parfaite du vivant : il est désormais question de transhumanisme. Non seulement nous voulons, mais aussi, nous devons repousser toujours plus loin nos limites naturelles pour vivre plus longtemps, pour faire plus de choses, pour ne plus payer le prix de la fatigue et de la vieillesse. Ces progrès de la médecine ont complètement chamboulé notre rapport à la mort qui devient de moins en moins acceptable dans nos sociétés. La mort qui était autrefois une réalité quotidienne (on veillait les morts chez eux, on assumait le caractère macabre de la mort par un culte des morts très présent dans la société) est devenue une réalité avec laquelle nous sommes de plus en plus mal à l’aise. La mort est devenue une réalité aseptisée, on meurt à l’hôpital et on fait semblant de ne pas être triste aux enterrements. 
    • Sexe et technique : Notre époque a aussi un rapport très particulier au sexe, aujourd’hui la pornographie est accessible gratuitement à partir de n’importe quel appareil disposant d’une connexion internet. En 2004 une enquête du CSA révélait que 80 % des garçons entre 14 et 18 ans et 45 % des filles du même âge avaient vu au moins une fois un film X durant l’année. C’était il y a treize ans… L’imaginaire pornographique précède l’accès des jeunes à la sexualité, à tel point que c’est la sexualité telle qu’elle est mise en scène dans la pornographie qui dicte ses codes dans les premiers rapports sexuels des jeunes. Notre époque est aussi celle de l’accès à la contraception : préservatifs distribués gratuitement à l’école dès le collège, pilules du lendemain en accès libre et gratuit, avortements remboursés par la sécurité sociale… Nous vivons pour la première fois à une époque où la possibilité technique de déconnecter l’acte sexuel de la procréation est rendue non seulement possible mais nécessaire. 
     
    • Technico-capitalisme : Notre époque est encore davantage celle d’un nouveau capitalisme, renouvelé et amplifié par la technique. La condition ouvrière n’a pas disparue, elle s’est transformée.
      Le capitalisme du XXIème siècle fonctionne d’une part sur la dématérialisation des capitaux, la création monétaire sans limite et la spéculation infinie sur les dettes. D’autre part elle vise des gains de productivité qui poussent les multinationales à délocaliser sans cesse leurs usines de production là où la main d’œuvre est la moins chère tout en la remplaçant petit à petit par des robots.
      La publicité vise à créer des besoins permanents chez la population afin d’écouler une marchandise inutile produite en quantité croissante. 
    Notre monde a construit des structures de péché !
    • Vivre pour consommer : Nous vivons dans un monde où l’enrichissement est devenu un modèle de société qui justifie tous les sacrifices. Nos sociétés sont arrivées à un stade paradoxal de la modernité où nous inventons et produisons des objets sensés nous affranchir de la domination de la nature mais qui nous aliènent à un nouveau système : celui du cycle de la production et de la consommation. Jusqu’où sommes nous prêts à aller pour nous payer le confort moderne ? Vivre dans un petit appartement étriqué entouré d’autres cages à lapin, respirer la pollution des voitures lorsque l’on sort dans la rue, prendre deux fois par jour un bus ou un métro bondé, subir les avanies d’un chef de service, de collègues ou de clients revêches, passer ses journées devant un écran pour produire des salaires qu’on est priés de dépenser illico en fringues jetables entretenant ainsi le très rentable et inutile mécanisme du gaspillage, partir en vacances en même temps que tout le monde, pour parcourir des circuits prédéfinis par l’industrie du tourisme. Nous sommes devenus des handicapés bardés de diplômes : incapable d’enfoncer un clou, de planter des roses ou des radis, d’éduquer un enfant ou de faire la cuisine et c’est tout bénéfice pour le système marchand. 
     
    • Démesure : L’homme moderne a perdu le sens de la mesure, il veut toujours plus et ne supporte aucune limite à son désir. La crise de société que nous vivons consiste principalement dans le fait qu’il est devenu légitime aux yeux de la société de n’accepter aucune limite à son désir. Le besoin d’aménager son environnement pour le rendre plus habitable est un besoin naturel de l’homme, mais tout besoin peut se changer en folie et en démesure comme le besoin de se nourrir peut mener à l’orgie.
      La société occidentale a développé des modèles ou des voies qui conduisent l’homme à s’éloigner des limites imposées par la nature, de la loi divine… ce sont ce que le Pape Jean-Paul II appelait des structures de péché. 
    • Libéralisme : Le libéralisme fait de la liberté un absolu. Rien ne peut s’imposer à elle que ce soit la morale, la vérité ou le bien. La rentabilité économique s’impose comme l’ultime raison des décisions politiques et économiques. Pour « lutter contre le chômage » on est donc prêt à perdre les acquis sociaux obtenus par des siècles de lutte.  Il est devenu légitime qu’un grand patron qui gagne dix fois le salaire de ses employés puisse les licencier quand il juge que son entreprise court un « risque ». 
    • Divinisation de l’argent : Le capitalisme fait de l’argent une fin. L’argent est un bon serviteur mais un mauvais maître. Dans notre société il est devenu normal de vivre pour produire de l’argent. L’argent ne sert plus simplement de valeur d’échange qui permet aux hommes de se procurer ce dont ils ont besoin pour vivre, l’accumulation de l’argent devient un objectif. L’homme, la morale, la beauté, tout est subordonné à l’argent. 
     
    Notre univers culturel a été remplacé !
    • Américanisation : Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les États Unis sont devenus les maîtres de l’occident. L’Europe a consenti à cette domination militaire et économique en pensant ainsi se préserver du péril soviétique. Le soft power américain nous impose désormais un mode de vie, un univers culturel et une vision du monde. On peut résumer ce nouvel ordre culturel américain par trois idées : sex, fun and money. 
    • Art moderne : L’art moderne a imposé une nouvelle définition de l’art. La rupture et la créativité pure constituent l’essence de l’art. La beauté est désormais considérée comme un sentiment primaire. Ainsi on a vu les pires horreurs comme un sextoy ou un vagin géant être reconnus par nos gouvernants comme des œuvres d’art officielles, sans oublier les différentes pièces de théâtre comme Golgotha piquenique…. La laideur sponsorisée, érigée en art officiel est imposée aux peuples européens. C’est le règne de la laideur qui envahit nos vies. Le beau est systématiquement tourné en dérision. 
    • Culture populaire et standardisation : Derrière cet art qui sert également à blanchir de l’argent on subit l’influence plus diffuse de la société du spectacle hollywoodienne. De Marvel à Games Of Throne en passant par Disney et Cyril Hanouna… il s’agit d’un imaginaire destiné à remplacer nos traditions qui étaient foncièrement hostiles au marchandage. La culture du hipster et du rappeur ont remplacé nos traditions populaires. La culture populaire est devenue totalement artificielle et marchande puisqu’elle devient un produit dont le rôle est de produire de l’argent. Sa part spirituelle est réduite à minima quand elle ne diffuse pas des valeurs mondialistes ou anti-française. La standardisation des objets du quotidien illustrée par la bibliothèque Ikéa et le pavillon d’habitation manifeste une immense perte anthropologique. Depuis toujours les hommes ont éprouvé le besoin d’inscrire leur propre marque dans les objets du quotidien, les outils, les meubles et les maisons étaient peints, sculptés ou gravés. L’homme exprimait ainsi son besoin de spiritualiser la matière. Quelle spiritualité dans l’objet industriel standardisé si ce n’est celle du vide ? L’homme moderne est dans l’incompréhension devant ceux qui préfèrent encore le beau au confort et à la praticité. 
    Les poisons intellectuels qu'on nous injecte depuis l'enfance !
    En plus d’un univers esthétique dominé par le rap et les séries américaines, c’est notre intelligence elle-même qui est contaminée par des idées qui nous paralysent totalement.
    • Idéologie du progrès : Le mythe du progrès consiste à croire que ce qui vient après est nécessairement supérieur à ce qui était avant. Depuis les Lumières les partisans du progrès essayent d’imposer l’idée que toute critique des idées modernes libérales ou égalitaristes, de la technique, sont des tentatives de retour en arrière. L’idéologie du progrès consiste à croire que le progrès est continu et infini : que l’histoire du monde est une histoire du progrès.
      Le progrès n’est pas univoque, il ne va pas dans un seul sens, il est aussi synonyme de disparitions et de destructions : l’électricité a fait disparaître les allumeurs de réverbères à gaz, les organes servant aux greffes qui peuvent sauver nos vies, sont les organes de personnes décédées d’un accident de la route… Les objets fabriqués à la chaîne au Bangladesh que nous achetons représentent autant d’objets qu’un artisan normand n’arrivera pas à vendre… Les autoroutes construites sont aussi des paysages défigurés… L’invention du micro-onde et des plats surgelés mène petit à petit à la raréfaction de la gastronomie française, à la désacralisation du repas… Les heures passées devant un écran sont des heures en moins passées à discuter entre amis… etc… etc…
    • Culture de la repentance : Nous croyons que les européens sont responsables de la colonisation et de l’esclavage et que nous portons tous la responsabilité collective des crimes commis en cette période. La culture de la repentance c’est la culture de l’excuse qui nous fait systématiquement baisser la tête, avoir honte de notre histoire et nous fait voir nos ancêtres comme des criminels. La repentance empêche notre peuple d’être fier de son passé et le force à s’incliner devant l’étranger.
     
    • Antiracisme : Le corollaire de cette culture de la repentance c’est l’antiracisme qui s’impose comme un dogme et une idéologie. L’autre nom de l’antiracisme c’est le racisme anti-blanc. Toutes les races peuvent se plaindre des discriminations subies au nom de leur différence à l’exception des blancs qui ont le devoir de culpabiliser de ce qu’ils sont. 
    • Antifascisme : L’intelligentsia de gauche a développée une puissante arme qui s’appelle l’antifascisme. Celle-ci permet de diaboliser systématiquement son adversaire de droite en l’accusant de fascisme ce qui équivaut à le rapprocher du nazisme et donc du mal absolu. Le fascisme partageant la quasi-totalité de ses fondamentaux avec la tradition de droite, il est donc impossible d’échapper à l’anathème sans se conformer à l’idéologie de gauche. C’est tout le drame de La Manif pour tous ou du Front National qui se sont persuadés qu’ils rencontreront le succès à l’unique condition qu’ils arrivent à éviter d’être qualifiés de fascistes, malheureusement ces tentatives ont été vaines. 
    • Féminisme : La femme serait dominée et exploitée par l’homme depuis la préhistoire. Le féminisme serait la prise de conscience de cette domination et la lutte des femmes pour redresser l’inégalité.  Mais le féminisme qui voulait faire de la femme l’égale de l’homme lui a souvent ôté les privilèges de sa condition d’épouse et de mère dont le rôle était de faire renaître la vie dans le foyer à travers les tâches sacrées du quotidien :  travaux de la maison, soin aux enfants, préparation des repas, attention à la toilette, autant de tâches par lesquelles un foyer existe ou non et par lesquelles la transmission de la tradition s’effectue; les femmes doivent faire un métier pour devenir autonomes et entrer dans la logique de production qui les fait sortir de leur fonction sacrée. La nature tend vers l’harmonie à partir des contraires. L’égalitarisme remplace l’harmonie par l’unisson, détruit les différences pour uniformiser les conditions. 
    • Universalisme : Les déterminismes que sont la culture, le sexe, la langue, la religion doivent être gommés afin que chacun puisse choisir ce qu’il veut être. On doit pouvoir choisir sa nationalité, son sexe et être accepté ainsi par tous. Rien ne doit dicter aux hommes qui ils sont et donc on doit abolir tout ce qui détermine les hommes dans une identité car cela enferme les hommes dans des cases et génère des discriminations. L’individu roi impose sa dictature au détriment des communautés naturelles. Tout devient interchangeable et finalement tout tend vers l’uniformité. On pourrait imaginer dans cette logique un jour où à force de métissage il n’y aurait plus qu’une seule race, plus qu’un seul sexe, qu’une seule langue et qu’une seule culture. 
     
    • Relativisme : Depuis l’Antiquité les hommes se disputent pour démontrer et argumenter en faveur de visions du bien différentes. Les chrétiens prétendent avoir démontré l’existence de Dieu, les athées auraient prouvé son inexistence. La raison et les arguments sont des mirages. Il n’y a pas de vérité, tous les comportements et toutes les croyances se valent. L’homosexualité est aussi légitime que le mariage, l’urinoir de Duchamp est aussi digne d’être dans un musée que la Joconde… Ce qui est naturel et évident au Nord ne l’étant plus au Sud, tout se vaut. Le relativisme est lui aussi un dogme qui mériterait d’être relativisé. 
    Des dangers pour l’avenir :
    • Absence de sursaut électoral : L’avenir semble encore plus sombre car les signes du réveil tant attendu peinent à se montrer et les hommes politiques élus se font les serviteurs du mondialisme libéral le plus extrême. La vague populiste que beaucoup annonçaient il y a encore quelques mois semblent s’être changée en flaque ou avoir montré son vrai visage : celui de la démagogie. Trump n’est pas le héros de droite dont certains rêvaient, Alexis Tsipras en Grèce, le mouvement 5 étoiles en Italie tombent dans les mêmes travers que la caste politique corrompue et se soumettent au diktat de Bruxelles. 
     
    • Surveillance généralisée : La vague d’attentats qui s’est abattue sur l’Occident aurait pu réveiller nos compatriotes mais au lieu de cela elle est un prétexte à la mise en place d’une société du contrôle permanent. La police et les services de renseignements ont accès à nos messageries, plus besoin de mandat pour nous espionner. Les marchands de caméras de surveillances voient leurs ventes exploser. Les renseignements intérieurs ont même décidé de débloquer un budget pour surveiller les mouvements nationalistes. Autrement dit la lutte contre le terrorisme islamique légitime une surveillance accrue des militants patriotes.
    • Perte de contrôle du système technicien : Dans un autre domaine nous pouvons légitimement craindre du côté des technologies : nous avons mis au point un univers technologique que nous ne maîtrisons plus. Les accidents nucléaires sont des événements qui nous guettent en permanence, chaque année de nouvelles épidémies et de nouveaux virus dont nous pouvons suspecter une origine humaine, liée à des expérimentations, font leur apparition, notre alimentation est de plus en plus toxique (O.G.M; pesticides, engrais chimiques…) la vie est de plus en plus menacée par nos inventions techniques : ondes wifi, pollution, produits toxiques présents dans les savons, les produits d’entretien…  Le plus grand drame étant la perte de contrôle et de maîtrise de nos propres inventions. 
    • Développement d’une nouvelle humanité :  On voit également apparaitre un véritable marché de l’eugénisme avec la possibilité de passer par des banques de sperme et d’ovules, entreprises qui permettent de choisir le sexe, la couleur des yeux, le caractère de son enfant. L’avortement nous permet d’éliminer les trisomiques et autres handicapés, la PMA nous permet de fabriquer l’homme idéal. Pour couronner le tout, le transhumanisme financé par Google et d’autres entreprises aux projets rassurants nous permettra d’augmenter nos facultés naturelles. Bien évidement cet eugénisme sera réservé à ceux qui en ont les moyens, les autres serviront de réservoir d’organes pour les privilégiés. Les pires cauchemars de la science fiction se réalisent sous nos yeux. 
    • Invasion migratoire : Après avoir voulu imposer la démocratie par les bombes et la guerre, les Etats-Unis et leurs alliés ont totalement bouleversé les délicats équilibres du Moyen Orient. L’Afrique et les pays du Moyen-Orient sont dans un état de tension permanente, les mafias locales de passeurs organisent main dans la main avec les ONG soutenues par l’Open Society de Georges Soros un énorme trafic d’êtres humains que cautionnent nos gouvernements européens. Une véritable vague migratoire déferle sur l’Europe, chaque week-end ce sont des milliers de clandestins qui débarquent sur les côtes italiennes et les îles grecques. Ce flux n’est pas prêt de se tarir et les pays européens font tout pour encourager ce trafic et cet immense exode du Sud vers le Nord. Cet immense phénomène migratoire pose des questions existentielles. En plus de voir les pays africains se vider de leur population, la présence d’une majorité d’hommes et de musulmans parmi les dits « migrants » peut légitimement nous inquiéter. Mais il ne s’agit pas simplement de cela : à quoi ressemblera l’Europe dans vingt ans si nous continuons à accueillir ces populations ? Les capitalistes y voient une main d’oeuvre bon marché et peu exigeante en terme de droit du travail. Si l’on peut assimiler des individus quand on est une civilisation sûre d’elle-même, on voit mal comment assimiler des peuples lorsque l’on est une civilisation décadente.  L’islam représente une véritable menace pour le continent européen qui risque de connaître de nouvelles guerres de religions s’il ne se soumet pas à l’islam. 

    À suivre

    http://www.oragesdacier.info/2018/03/notre-vision-du-monde-petit-breviaire.html

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray [XIII]

    Nous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. Nous entamons ici la 2ème partie de cette étude. La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

    2ème partie : Une révolution copernicienne 

    L'ÂGE DU CHARBON ET DE L'ACIER

    Le septennat de M. Giscard d'Estaing fut marqué, à l'inverse, par l'hégémonie du capitalisme financier. Les banques laissèrent péricliter nos entreprises de machine-outil, leur refusant des crédits parce qu'elles ne les rentabilisaient pas assez vite, alors qu'il faut sept à huit ans avant de commencer à dégager des bénéfices. Par contre elles financèrent des « contrats du siècle » en Iran ou en Irak ! La Garantie de l'Etat leur assurait des profits confortables et surtout les protégeait du risque. Tandis que les Japonais s'implantaient, n'investissant que pour s'assurer de fidèles clients, l'argent nécessaire à la modernisation de notre industrie fut dilapidé. Une fois un « contrat du siècle » achevé notre présence commerciale s'évanouissait, comme rose au

    Certes les membres de l'Etablissement, qui grouillaient autour de leur Prince, s'enrichirent effrontément au point qu'il fallut se résoudre à liquider M. de Broglie, et le peuple eut droit aux miettes du festin. On lui permit de continuer d'améliorer son niveau de vie. On ne toucha pas à un système de prestations sociales, dont le coût se développait anarchiquement. Les Français dépensaient pour se soigner de plus en plus d'argent, et cet argent manquait à nos industriels.

    L'Etablissement savait bien qu'une prospérité artificielle masquait ses pilleries. Quand les socialistes vinrent au pouvoir, ils chargèrent M. Bloch-Lainé et quelques autres membres de la bonne société de dresser le bilan du giscardisme. Les naïfs furent surpris des éloges adressés à la politique sociale de leur adversaire. La gestion scandaleuse de l'Etablissement ne fut pas dénoncée. 11 y a des choses qui ne se font pas.

    Pourquoi l'aurait-elle été ? M. Mitterrand veillait. Il n'oubliait pas qu'il avait commencé sa carrière comme employé de M. Schueller, le patron de l'Oréal, qu'il avait protégé des conséquences d'une collaboration qui n'avait pas été seulement économique. L'un des principaux commis de Schueller, Jacques Corrèze, avait été, avant-guerre, l'un des chefs de la « Cagoule », aux côtés de Deloncle, dont un frère de Mitterrand épousera la fille. Les amitiés nouées, du temps où il appartenait à l'extrême droite, firent du petit avocat besogneux un protégé de l'Etablissement. Son ami François Dalle deviendra d'ailleurs le P.D.G de l'Oréal, la société de Schueller dont l'héritière, la femme la plus riche de France, épousera M. Bettencourt, qui fera carrière dans le gaullisme. La famille avait ainsi un pied dans chaque camp.

    L'Etablissement qui se doutait qu'un jour ou l'autre le prolétariat intellectuel et la plèbe moderne s'empareraient du pouvoir l'avait d'avance pourvu d'un guide, qui empêcherait les débordements. Cependant d'autres puissances s'intéressaient aussi à M. Mitterrand, lié par les frères Riboud aux supranationales. Les socialistes nationalisèrent le crédit en arguant d'ailleurs d'une excellente raison : l'appareil bancaire n'avait pas assez investi dans la modernisation de l'industrie française, qui se trouvait, après sept ans de giscardisme dans un état de délabrement effectivement inquiétant. Il fallait s'arranger pour que cette mesure profite, en définitive, à l'Etablissement. Ce qui fut fait. Le gouvernement acheta, à grands frais, des coquilles vides. Worms ou Rothschild avaient replié leur haut personnel sur des sociétés financières, emmenant avec eux la clientèle. De même Dassault conservera l'électronique, l'Etat se chargeant de fabriquer les carlingues. L'opération se révéla d'autant plus rentable pour l'Etablissement que les capitaux versés par le gouvernement, comme indemnités de rachat, se placèrent en bourse, provoquant une euphorie artificielle, donc une progression rapide du prix des actions, la demande augmentant tandis que, du fait des nationalisations, l'offre se réduisait. Les fantaisies ruineuses du prolétariat intellectuel mirent la France dans une situation désastreuse si bien que l'Etablissement s'imagina qu'elle ne tarderait pas à-reprendre le pouvoir, grâce à la victoire électorale de l'opposition. Elle n'avait sans doute pas compté sur un phénomène relativement récent, l'apparition de multinationales, qui entendaient bien administrer directement l'Europe. L'Allemagne ou la Hollande l'étaient déjà. En France l'Etablissement, dans la mesure où il gardait des liens de famille avec la bourgeoisie catholique, rechignait. Il fallait des apatrides. On eut Fabius, par sa maman apparenté à la haute banque germano-américaine, liens encore renforcés par son mariage avec une demoiselle Castro. Certes, l'établissement a toujours été cosmopolite du fait de ses composantes juives et protestantes. Mais aussi de son caractère « mondain ». Le rôle des « riches héritières américaines »,dans un système fondé sur le matriarcat, n'a jamais fait l'objet d'études sérieuses. En dehors de son aspect romantique, les épousailles de Rainier et de Grâce Kelly manifestent la transformation de la principauté de Monaco en multinationale. Désormais, les carrières ne se fabriquent plus dans les salons parisiens mais au sein d'organismes internationaux, comme la Trilatérale, où se concertent les grands patrons de l'économie mondiale. L'irrésistible ascension de M. Barre, homme de confiance de la Trilatérale précisément, attesté que l'Etablissement ne joue plus qu'un rôle subordonné. Ses membres, un Giscard où ses commis, un Chirac ou un Rocard, ne pèsent plus très lourd, face à un Barre ou à un Fabius.

    Mitterrand, lui-même, ne doit pas son destin historique seulement à l'Etablissement mais d'abord à la multinationale Schlumberger, qui emploie 85.000 personnes dans 76 pays. Son patron, Jean Riboud, fils d'un banquier de Lyon, appartient par ses origines à l'Etablissement. Il en fut exclu, du fait de sympathies communistes trop affichées. Son père le casa chez les Schlumberger, jouant des solidarités protestantes. En dépit de ses 430.000 francs de salaire mensuel, il ne craint pas l'impôt sur le revenu ; le siège de la société étant installé à Curaçao, petit paradis fiscal. Jean Riboud qui a conservé un profond ressentiment contre l'Etablissement a utilisé l'entreprise supranationale qu'est désormais Schlumberger pour régler ses comptes. Il a d'abord subventionné « l’Express »,afin de lancer l'opération « Monsieur X », qui devait propulser M. Defferre à l'Elysée. Le cheval se révéla un toquard. Il misa alors sur Mitterrand que Defferre, bon prince, porta à la tête du parti socialiste. Dans son numéro du 18 juin 1982, « l’Express » le présentait comme « le P.D.G. de l’Elysée ». Le président, selon cet hebdomadaire n'a rien à lui refuser. Pardi ! Il lui doit tout. Il est permis de se demander si la prise du pouvoir par les socialistes n'en dissimule pas une autre, celle des multinationales. Si l'hypothèse se vérifie, le successeur de M. Mitterrand sera soit M. Barre soit M. Fabius et, plus vraisemblablement d'abord M. Barre, au bénéfice de l'âge, puis M. Fabius. Ce serait la fin des dynasties républicaines, remplacées par les commis apatrides de l'Internationale des grandes affaires.

    Quoi qu'il en soit, de ces supputations, une chose est certaine. Le capitalisme financier n'a cessé de compromettre le progrès technique. Il l'a brisé net, à l'aube des temps modernes, il aurait recommencé à la fin du XIXe siècle, sans les artisans de génie qui maîtrisèrent le moteur à explosion. Il a entravé la troisième révolution industrielle en prêtant à tout va au tiers monde. L'argent n'a cessé d'être gaspillé et néanmoins l'appareil bancaire est indispensable pour la collecte des capitaux et leur distribution. Les socialistes se sont imaginés qu'il suffisait de nationaliser le crédit afin qu'il serve à la modernisation de l'industrie. Le seul fait qu'ils ne pouvaient toucher aux banques étrangères rendait vaine l'entreprise. L'intention était bonne, le moyen mauvais.

    Cependant, la nationalisation du crédit peut se révéler une opération fort utile. Tout dépendra de la manière dont on dénationalisera. Si l'on saisit l'occasion de subordonner le capitalisme financier au capitalisme industriel, le capital argent au capital machines, il conviendra de lier les banques aux régions et aux professions. Les actions mises en circulation ne pourront être achetées ou échangées qu'à l'intérieur de la région ou de la profession, qui auront reçu la direction d'une banque d'investissements. M. Chevènement, qui a parfois de bonnes idées, avait pensé à une banque d'investissements mais il la concevait au plan national. Ce qui supposait des structures trop lourdes et surtout dirigées de Paris, technocratiquement. Dans ce domaine, il faut décentraliser ni trop ni trop peu.

    Il convient, en effet, de prendre conscience de la véritable nature de la crise. Les socialistes, paradoxalement, ont fini par la découvrir. L'économie française n'a pas fait à temps l'effort de modernisation qui s'imposait. L'argument vaut sans doute contre M. Giscard d'Estaing mais il se retourne aussi bien contre eux. N'ont-ils pas, quand ils se trouvaient dans l'opposition, combattu les timides tentatives de restructuration industrielle, que tentaient les gouvernements Chirac et Barre ? Si ceux-ci se sont montrés trop timides ce fut, pour une part, parce qu'ils craignaient des troubles sociaux, déclenchés par la C.G.T. et la C.F.D.T., avec l'appui de la gauche, alors unie. Il n'en est pas moins vrai que les banques n'ont pas fait leur métier, qu'elles fussent nationalisées ou privées, elles se sont révélées incapables de gérer le long terme. Il importe donc de modifier non pas la structure juridique, de peu d'importance, mais le mode de gestion.

    Le véritable péché mortel de M. Giscard fut d'attribuer la crise à un accident, les deux « chocs pétroliers ». Il semblait ignorer que le Japon, plus dépendant encore que nous des émirats arabes, s'en tirait sans vrais dommages. La crise n'était pas conjoncturelle comme il le croyait, liée à des circonstances fortuites, mais structurelles. La troisième révolution technologique et l'arrivée sur le marché de nouveaux concurrents exigeaient la transformation de nos structures industrielles. D'où la nécessité du démantèlement de certains secteurs, comme la sidérurgie ou les chantiers navals que nous ne soutenions qu'à coup de subventions ruineuses et d'énormes investissements dans la recherche, pour la modernisation des équipements, pour la formation des hommes. Ce qui supposait des licenciements, une baisse générale du niveau de vie, la libération des prix, une réforme de l'enseignement, une politique rigoureuse de l'immigration.

    Rien ne fut fait durant le septennat de M. Giscard d'Estaing et, pendant deux ans, les socialistes firent l'inverse de ce qu'il fallait. Cependant si lourdes que fussent leurs responsabilités, elles ne sauraient dissimuler que l'erreur fatale vient de beaucoup plus loin. Plutôt que d'automatiser notre industrie, le patronat, public ou privé, jugea plus rentable d'attirer des immigrés, par de belles promesses, parfois par des procédés qui rappellent la « presse », en usage autrefois dans la marine. On améliora encore la rationalisation du travail afin qu'il puisse être exécuté par des ouvriers qui n'avaient pas même besoin d'apprendre notre langue. Cette main-d’œuvre que l'on espérait docile, peu coûteuse n'exigeait que de faibles investissements et l'accélération des cadences, aux limites du supportable, permettait des gains de productivité encore que compensés par la médiocre finition des produits qui imposait d'en mettre une partie au rebut ou, en tous cas, d'en dissimuler les malfaçons. •  A suivre  (A venir : La machine contre l'homme - machine).

    Lire les articles précédents ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

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    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/02/27/une-politique-pour-l-an-2000-de-pierre-debray-xii-6030108.html

  • COMMENT LES MÉMOIRES DE JEAN-MARIE LE PEN SONT DEVENUS UN BEST-SELLER

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    Malgré l’offensive médiatique portée contre son livre et sa personne, on apprend que le premier tome des Mémoires de Jean-Marie Le Pen, à peine sorti, connaît un immense succès. Il est en tête des ventes sur Amazon. Un nouveau tirage de 50.000 exemplaires est en cours. Pour un ouvrage dont on prophétisait l’échec !

    Beaucoup de journalistes ou de politologues n’ont pourtant pas lésiné sur leurs efforts pour disqualifier ces fameux Mémoires, sur la base de quelques extraits, en cherchant à disqualifier l’homme : antisémite, pétainiste, tortionnaire et (cerise sur le gâteau) présumé intégriste, puisque son éditeur serait proche des milieux catholiques traditionalistes.

    Quiconque prétend réfléchir avant de juger devrait se montrer curieux de connaître le regard d’une personnalité politique sur trois Républiques, sur les événements tragiques qui les ont marquées – la Seconde Guerre mondiale, la guerre d’Indochine, la guerre d’Algérie – et juger sur pièces. D’autant plus que des mémoires ne sont pas a priori un écrit provocateur ni polémique, mais un témoignage sur sa vie et sur l’Histoire. Force est de constater que trop de médias ne pensent qu’à travers le filtre monochrome de leurs préjugés.

    Jean-Marie Le Pen, se plaisent-ils à souligner, estime notamment que le maréchal Pétain « n’a pas failli à l’honneur en signant l’armistice » avec l’Allemagne nazie en 1940 : c’est un des passages les plus cités de son livre. Comme s’il était scandaleux de le penser. Ces journalistes, si prompts à donner des leçons de morale, devraient commencer par se cultiver plutôt que de répéter, comme des perroquets, les slogans de la pensée unique.

    La vérité historique est plus complexe. Elle ne se réduit pas à une division manichéenne des Français entre bons et méchants, entre résistants et traîtres. Les plus actifs dans la collaboration venaient de la gauche. Dans les rangs de l’armée restée fidèle à Pétain, beaucoup estimaient qu’il fallait sauver ce qui restait des forces françaises – à commencer par sa flotte – mais considéraient que l’ennemi à vaincre, c’étaient « les Boches ». On sait comment tout cela se termina.

    Pour avoir une vision plus éclairée de l’Histoire, nos journalistes bien-pensants pourraient lire, par exemple, l’ouvrage de Jacques Laurent Année 40, Londres-de Gaulle-Vichy (1965). Il y écrit, entre autres, que « l’histoire officielle ne s’est jamais résolue à admettre que de Gaulle était parti pour Londres comme envoyé de Paul Reynaud ». Propos qui donne à réfléchir, même si on ne lui accorde pas une confiance aveugle.

    En croyant lui nuire, les médias ont fait à Jean-Marie Le Pen une publicité hors pair. Il était évident que la droite authentique, la droite patriote, celle qui a été blessée par la politique algérienne du général de Gaulle – faut-il rappeler que beaucoup d’anciens résistants se retrouvèrent dans les rangs de l’OAS ? –, des rapatriés, des harkis et leurs descendants, se précipiteraient sur ces Mémoires.

    S’y ajoutent tous les curieux d’Histoire et de petite histoire, tous ceux qui, même s’ils ne partagent pas les idées de l’ex-président du Front national, considèrent l’esprit critique comme une qualité, ne se laissent pas guider par la pensée unique, souhaitent se forger une idée par eux-mêmes. Au total, cela fait pas mal de monde !

    En voulant discréditer ses Mémoires, les médias en ont fait un best-seller.

    http://www.bvoltaire.fr/memoires-de-jean-marie-pen-devenus-best-seller/

  • Renaud Camus sur la Jeanne d’Arc métissée : « Un piège diabolique »

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    Par Renaud Camus, écrivain — La désignation d’une jeune française aux origines mixtes (polonaises par sa mère et béninoises par son père) pour incarner Jeanne d’Arc lors des prochaines fêtes johanniques d’Orléans n’en finit pas de faire couler de l’encre dans le milieu de la droite française. Renaud Camus, écrivain et infatigable combattant du Grand Remplacement a lui aussi pris la parole sur cette affaire qui semble déchirer la grande famille de la droite.

    Plieux, vendredi 23 février 2018, minuit.  Les réseaux sociaux ne bruissent que de l’affaire d’Orléans, autour du choix d’une jeune métisse d’origine béninoise et polonaise, Mathilde Edey Gamassou, pour incarner Jeanne d’Arc aux prochaines fêtes johanniques. Il y avait là, pour les adversaires du changement de peuple, un piège diabolique, évidemment. Ils se sont empressés d’y tomber, moi le premier, car le moyen de faire autrement ?Parmi ces antiremplacistes la majorité ne trouve rien à redire, je le constate, à cette innovation un peu forte, une Jeanne d’Arc noire, ou demi-noire : la jeune fille est catholique, elle habite Orléans depuis longtemps, elle est profondément attachée, nous dit-on, à l’héroïne nationale et à la France. Bien, très bien : il n’est évidemment pas question — c’est encore trop d’avoir à l’écrire — d’insulter si peu que ce soit cette jeune personne, de mettre en doute sa sincérité, ou de lui causer le moindre chagrin, si du moins on peut l’éviter. Il reste qu’il n’est pas possible non plus d’envisager cet épisode en dehors du contexte politique, qui n’a pas grande importance, mais surtout du contexte historique, démographique, ontologique : celui du changement de peuple imposé, du remplacement ethnique, du génocide par substitution. Voici que la Pucelle d’Orléans, d’héroïne de la résistance qu’elle était, devient emblème du consentement, de la résignation, de la soumission. Et encore il faudrait applaudir, remercier.

    Toutes les catastrophes qui ont été infligées à notre peuple depuis un demi-siècle l’ont été par ce procédé simple, et d’une efficacité sans pareille : obliger l’adversaire, s’il entend protester contre elles,  à tenir l’emploi du méchant — que personne ne souhaite assumer, évidemment : qui veut chagriner Mlle Gamassou ? qui veut jouer le rôle de l’affreux raciste ? C’est à quoi tout opposant est contraint, pourtant, à moins qu’il ne se résigne à se taire, et à accepter le fait accompli, dès lors qu’à la jeune Mathilde  échoit le rôle de Jeanne d’Arc. Or c’est là, d’évidence, une étape décisive dans l’effacement du peuple français, dans l’éradication de sa mémoire, dans la suppression de tout lien charnel entre sa pauvre existence d’aujourd’hui et ses aïeux, qui sont à peu près tout ce qui lui reste.

    Tous les vertueux ont répété à l’envi, toute la journée, la bonne doctrine, et l’article de catéchisme afférent : « être français, ce n’a jamais été une couleur de peau ». Or il faut avoir le courage de l’assumer, avec quinze, vingt ou trente siècles de l’histoire de ce territoire, dès avant qu’il ne s’appelle France : bien sûr que si, c’est une couleur de peau. Ce ne l’est pas exclusivement, bien entendu, c’est bien autre chose aussi, ce peut aussi ne pas l’être, il y a de nombreuses exceptions, mais elles restent des exceptions, car ce l’est es-sen-ti-el-le-ment. De Gaulle a dit là-dessus tout ce qu’il y avait à dire, comme souvent ; et sa phrase fameuse est plus que jamais d’actualité, selon laquelle c’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns, mais à condition qu’ils restent une petite minorité :

    « Sinon, la France ne serait plus la France ».

    Pour ma part je n’en démords pas.

    Pareille conviction est allée absolument sans dire pour tous nos aïeux sur des dizaines de générations, jusqu’aux deux ou trois dernières. Elle est d’ailleurs, mutatis mutandis, celle de tous les peuples de la terre, et notamment de ceux qui sont en train de nous remplacer, et qui ne peuvent le faire qu’à raison de notre silence. C’est ce silence qui nous livre. C’est ce sans dire qui nous perd, car il est exploité contre nous par les envahisseurs, bien sûr, mais d’abord, et surtout, plus cyniquement, par les omniprésents lobbyistes de l’industrie de la MHI. Il ne reflète à la vérité qu’une évidence si forte et si partagée que nul n’aurait seulement songé, aussi longtemps que la France fut la France, à la traduire en mots. Mais à présent qu’elle ne l’est plus, ou si peu, et si mal, ce sans dire est interprété et présenté, de la façon la plus mensongère, par ceux qui veulent à tout prix noyer les Français dans la pâte humaine universelle, comme un consentement doctrinal, consubstantiel à la nation.

    Pour faire disparaître les races et les peuples, l’antiracisme est bien plus efficace que le racisme. Le remplacisme ne s’y trompe pas, d’ailleurs, qui l’a choisi comme allié privilégié, jusqu’à se confondre avec lui. Ils ont compris qu’un vrai génocide, pour être efficace et mené jusqu’à terme, ne saurait être accompli, désormais, qu’au nom du bien : c’est la condition nécessaire pour obtenir le soutien indispensable des génocidés — qu’il importe de convaincre, non seulement qu’ils n’existent pas, mais qu’ils n’ont jamais existé : d’où la formidable campagne actuelle pour mettre des arabes et des noirs partout, non seulement dans tous les coins et recoins du territoire, par le truchement du prétendu “logement social’, et par le biais de la redistribution des non moins prétendus “réfugiés”, mais dans tous les coins et recoins des siècles, aussi bien, de l’histoire et de la littérature : qu’il s’agisse des chevaliers de la Table ronde, des Trois Mousquetaires ou des courtisans de Louis XV. Avec Jeanne d’Arc, un pas décisif de plus est franchi. Bientôt on ne pourra plus distinguer Napoléon de Roustan.

    Le défi qui nous est lancé, d’ailleurs, doit être considéré de façon plus large encore, philosophique, presque métaphysique. Il s’agit toujours, en conformité avec les caractères fondamentaux du remplacisme global — cette haine de l’être —, et selon les pulsions constantes de la modernité prométhéenne, de refuser le donné, le déjà-là, l’acquis, l’irréversible ; et de jeter à la face des dieux que l’homme est tout-puissant, même sur le passé : pourquoi les géants en surpoids ne pourraient-ils être jockeys, les personnes de petite taille basketteurs, les hommes enceints, les homosexuels mariés (ensemble) et pères de famille ; et pourquoi les blancs ne pourraient-ils incarner Mandela ou Martin Luther King, et les noirs figurer Jeanne d’Arc ? Qui dit que ce doive être une femme, d’ailleurs ? Pourquoi ne serait-ce un garçon ? Je suis sûr que les statuts des fêtes johanniques n’ont même pas songé à l’exclure…

    Mlle Gamassou doit bien s’en convaincre, et ceux qui nous accusent d’humilier Mlle Gamassou doivent bien le comprendre : ce n’est pas une humiliation, de ne pouvoir incarner Jeanne d’Arc. On me dirait que je ne peux pas incarner Anne Frank, ou Nelson Mandela, je ne le prendrais pour une insulte personnelle. Et je trouverais fort niais de consacrer ma vie à bien prouver que si, je le peux, ou à devenir critique musical, si j’étais  sourd, ou peintre, si je n’avais pas de bras, ou contrefait et monstrueux, si j’étais très beau et très bien bâti : c’est tout ordonnancer autour d’une impossibilité, se laisser obséder par elle, au lieu d’exploiter le champ du possible, et d’y fonder sa liberté.
    Le remplacisme global est bien l’enfant de mai 68 et de la révolution petite-bourgeoise. Il s’interdit de s’interdire. Tout lui est bonheur de ce qui abolit les frontières, les empêchements, les distinctions, les limites, qu’elles soient géographiques, conceptuelles ou morales. Rien de ce qui est ne l’entrave. Il ne veut surtout pas d’héritage, ce facteur d’inégalité, de discrimination, de grumeaux. Il est toujours prêt à tout reprendre au début : d’autant que le passé n’est jamais bien profond, à ses yeux, ni le futur bien distinct. Tout lui est présent, rien ne lui est présence. Que les choses soient, voilà ce qui lui est intolérable : et surtout qu’elles soient ce qu’elles sont. Être lui semble une prétention abusive, et surtout qu’il comprend mal. Ce n’est pas dans sa culture, comme il dit. Il échange, déconstruit, subtilise, remplace. L’important est que les usines tournent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, que la MHI soit livrée, que ceux qui l’ont produite l’achètent, et ainsi se dévorent eux-mêmes.

    Renaud Camus 23/02/2018

    Source : Journal en ligne de Renaud Camus via https://fr.novopress.info/

    Crédit photo : Albert Lynch [Domaine public], via Wikimedia Commons