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culture et histoire - Page 872

  • Les royalistes en Mai 68. Partie 2 : L'Action Française à la veille de Mai 68, une "vieille dame" fatiguée ?

    Quand on pense à Mai 68, on pense rarement aux royalistes, même si, dans quelques articles (1) et livres (2) récents, ils sont évoqués, furtivement, et souvent comme de simples opposants anti-gaullistes au mouvement contestataire de Mai. Pourtant, leur rôle mérite d'être souligné et leurs idées, plutôt non-conformistes pour une certaine frange de ceux-ci, ne sont pas ridicules, loin de là, à la fois dans l'analyse et dans la réponse à Mai 68, à ses espérances comme à ses illusions, parfois totalitaires pour quelques unes. Se replonger dans les archives de l'Action Française est, à cet égard, extrêmement instructif et, même, enrichissant.

    Mais, quand surgit Mai 68, que sont les royalistes ? Quels sont leurs moyens d'expression, leur corpus idéologique, leur visibilité ? En fait, au printemps 1968, le royalisme, c'est d'abord et presque exclusivement l'Action Française, du moins dans les kiosques, les facultés, les esprits. Malgré les choix politiquement dévastateurs faits par le maître d'icelle, Charles Maurras, durant une guerre qu'il avait pourtant bien et tristement prévue, et que ses compagnons de combat Bainville (dès le 14 novembre 1918, dans son fameux article « Demain » publié dans l'A.F. quotidienne) et Daudet (le terrible article du 1er février 1933, si juste, si prophétique) avaient eux aussi annoncée et dénoncée, et malgré le discrédit de l'après-guerre, le mouvement maurrassien a resurgi, sans doute plus faiblement qu'auparavant, et a refondé une presse nationale, certes de moindre influence que du temps du quotidien (1908-1944), mais qui s'affiche dans les kiosques et se crie dans les rues des grandes villes : Aspects de la France, hebdomadaire dirigé par Pierre Pujo, le fils d'un des fondateurs de la première A.F. ; mais aussi Amitiés Françaises Universitaires, lancé en 1955 et devenu au milieu des années 60 AF-Université, adressé au public lycéen et étudiant ; sans oublier quelques bulletins locaux ou catégoriels, comme L'Avenir Français, qui traite des questions sociales, ou L'Ordre Provençal, bulletin de l'Union Royaliste Provençale... Les chiffres de vente restent modestes, mais tout de même significatifs, et Aspects est régulièrement cité dans les revues de presse, et toujours bien lu au Palais-Bourbon.

    Il y avait un autre grand hebdomadaire royaliste jusqu'en 1967, mais qui disparaît quelques mois avant les événements de Mai : La Nation Française, dirigé par le penseur Pierre Boutang et par son fidèle compagnon Philippe Ariès, n'a pas survécu aux remous et déchirures de la guerre d'Algérie et à l'échec de la restauration monarchique du comte de Paris, avortée en 1965 par la décision du général de Gaulle d'accomplir un second mandat présidentiel. De plus, durant toute son existence (1955-1967), cet hebdomadaire de grande qualité a sans doute souffert de ne pas disposer d'un mouvement militant (malgré quelques vaines tentatives à la fin des années 1950) et de relais de diffusion dans le monde des lycéens et étudiants. A sa disparition, La N.F. laisse quelques orphelins et le souvenir d'une occasion manquée pour le renouveau intellectuel du royalisme contemporain.

    Au milieu des années 60, les militants royalistes sont rares, et La Restauration Nationale (héritière des organisations d'A.F. de l'avant-guerre), après l'échec de l'Algérie française, ne connaît une nouvelle vitalité que grâce à la volonté de quelques jeunes cadres, comme Hilaire de Crémiers, Patrice Sicard ou Bertrand Renouvin, et à l'esprit organisateur d'Yvan Aumont et de mainteneur de Pierre Juhel. Il y a aussi Pierre Debray qui joue un rôle de penseur non négligeable dans la formation des jeunes militants, en particulier lors des universités d'été du mouvement, le Camp Maxime Real del Sarte (du nom du fondateur des Camelots du Roi), qui se tient sur une quinzaine de jours chaque été en juillet. Des groupes de travail au sein de l'organisation planchent sur les questions économiques, universitaires ou sur la francophonie, et nourrissent les cercles d'études et les réflexions des jeunes militants, tandis que les bagarres au Quartier Latin renforcent les liens d'amitié et de compagnonnage politique. 

    Au début de 1966, le sabotage joyeux d'une réunion publique de Jean Lecanuet, ancien candidat centriste de l'élection présidentielle de l'hiver 1965 opposé à de Gaulle, vaut à l'A.F. une « reconnaissance » qui dépasse les milieux traditionnels de la Droite nationaliste : sur les papillons qui volent dans la salle de la Mutualité quand M. Lecanuet, excédé, insulte les jeunes royalistes, l'on peut lire « l'A.F., la seule opposition » ou « Contre l'Europe des trusts, l'A.F. », et les rieurs sont du côté des monarchistes... Mais, désormais, le combat contre l'européisme sera l'une des grandes constantes du combat nationaliste d'A.F. et marque sa différence majeure d'avec les groupes comme Occident ou ceux des anciens partisans de Tixier-Vignancour (lui aussi candidat face à de Gaulle en 1965) qui prônent une Europe fédérale, autant par antigaullisme que par conviction européenne profonde, comme le prouvera par la suite de sa carrière politique l'ancien dirigeant d'extrême-droite Alain Madelin...

    Bientôt, à l'université de Nanterre au printemps 1968, Patrice Sicard observe et relate ensuite dans Aspects de la France les provocations d'un certain Cohn-Bendit, anarchiste revendiqué et agitateur habile... 

    (à suivre : les royalistes d'A.F. face aux Vietniks) 

    Notes : (1) : Le Figaro Magazine, vendredi 2 et samedi 3 mars 2018 ; L'incorrect, mars 2018. 

    (2) : Ludivine Bantigny, 1968. De grands soirs en petits matins, Seuil, 2018. Voir la page 205.

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray [XVII]

    Nous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. Nous sommes ici dans la 2ème partie de cette étude. La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

    2ème partie : Une révolution copernicienne 

    LE RÈGNE DE LA QUANTITÉ S'ACHÈVE

    En réalité, ce qui importe c'est l'évolution structurelle de la consommation des ménages en fonction de celle des revenus. Tout le monde reconnaît que la part des dépenses alimentaires n'a cessé de diminuer tandis qu'augmentait la productivité de l'agriculture. D'où l'idée, universellement admise, que le nombre des paysans doit continuer de décroître. Ce qui est vrai en valeur relative l'est-il nécessairement en valeur absolue ? Il existe une demande de produits de qualité. Les Français boivent de moins en moins de vin et de plus en plus de bon vin. Deux mouvements contradictoires poussent dans ce sens. Le souci d'entretenir leur corps pousse nos contemporains à rechercher des aliments sains. La campagne contre le veau aux hormones a prouvé qu'ils consentiraient à payer plus cher une viande dont ils seraient assurés que ce serait celle d'un veau sous la mère. En même temps, le succès des guides gastronomiques témoigne d'un souci de bonne chère. Un marchand de livres par correspondance vient d'ajouter à son commerce celui des vins.

    L'avenir appartient à l'agriculture biologique, moins soucieuse de rendement que d'amélioration de la qualité des produits. Le nombre des paysans devrait donc à tout le moins se stabiliser et même augmenter dans la mesure où se multiplieraient les petites exploitations, vendant directement ou par l'intermédiaire de commerçants faisant connaître l'origine des produits. On visite bien les caves. Pourquoi pas l'étable où sont élevées les bêtes que l'on mange ? Le lien entre le producteur, le commerçant et le consommateur tend à se renouer. L'Etat devrait, par le biais de la fiscalité encourager une évolution, que contrarie le système européen des quotas quantitatifs, en favorisant les catégories de la population les plus évoluées culturellement. L'ingénieur ou le professeur s'intéressent davantage à la qualité de ce qu'ils mangent et boivent que le manœuvre. Le choix de la nourriture reste inégalitaire. Même si cela contrarie la justice sociale, il faut en jouer, si l'on veut éviter la désertification des campagnes. Maintenir le paysan à la terre, en lui donnant les moyens d'en vivre et lui rendant le plaisir d'en tirer le meilleur parti n'est-ce pas supprimer des chômeurs potentiels et empêcher le retour de la friche ? Alors qu'il y a une décennie ou deux, les sociologues prédisaient la disparition de la paysannerie remplacée par une agriculture industrialisée, exploitant intensivement des champs qui ne représenteraient plus qu'un outil de travail, l'évolution se renverse.

    De même, au contraire de ce que l'on affirme trop souvent, à l'étourdi, les chances de l'industrie de pointe sont liées à une répartition plus inégalitaire des revenus. Plus ceux-ci augmentent, plus le choix tend à se porter sur les modèles haut de gamme, la voiture de sport ou la chaîne hi-fi, ceux qui continueront d'incorporer le plus de travail. Il en va de même pour le prêt-à-porter. Désormais l'informatique permet de fabriquer de petites séries, dont chaque élément peut être adapté au goût du client, totalement personnalisé. Il y a plus. Une industrie de pointe ne se développe que si elle est capable d'imaginer de nouveaux produits. Nous avons vu apparaître au cours des dernières années le magnétoscope, l'ordinateur domestique ou le disque numérique. Tout nouveau produit coûte cher. Les prix ne baissent que progressivement à mesure qu'il se répand. Il convient d'amortir les coûts, toujours élevés, de la conception avant de songer aux investissements à long terme que nécessite la production de masse. Ce qui suppose l'existence d'un marché potentiel assez large qui dispose de moyens financiers suffisants pour satisfaire son goût de l'innovation. C'est le cas au Japon, et aux Etats-Unis. Cela ne l'est pas en France et plus généralement en Europe. Japonais et Américains ne lancent un nouveau produit sur le marché européen qu'après qu'ils soient en mesure, ayant amorti les coûts de conception, de se lancer dans la fabrication en grandes quantités. Nos industriels ne se trouvent en mesure de défendre leur part de marché que s'ils sont solidement implantés aux Etats-Unis, comme le hollandais Philips. Le français Thomson doit se contenter de vendre sous sa marque des appareils japonais. Il ne fabrique que les étiquettes.

    Il suffit de considérer le mouvement général de l'innovation. Avant 1914, donc avant l'introduction de l'impôt sur le revenu, la France dominait les deux industries de pointe de l'époque, l'automobile et l'aviation. Dans l'automo­bile, sa situation n'a cessé de se dégrader. Il en allait de même dans l'aviation jusqu'à ce que Pompidou lance le programme « Concorde ». L'échec, tout conjoncturel, ne fut qu'apparent. Nous avons pu maîtriser les techniques qui provoqueront le succès de l'Airbus. Il a fallu, ce qui est grave, l'intervention directe de l'Etat. L'on m'objectera qu'au Japon et aux Etats-Unis l'impôt sur le revenu existe aussi. Sans doute mais la progressivité seule importe. Chez nous, elle est beaucoup plus rapide. D'ailleurs qu'a fait Reagan, sitôt élu, en 1980 ? Il a réduit ce funeste impôt.  •  A suivre  (A venir : Le règne de la quantité s'achève 2).

    Lire les articles précédents ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

    I     II     III     IV     V     VI     VII     VIII    IX     X    XI     XII     XIII     XIV     

    XV   XVI

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Samedi 24 mars, de 10 h à 18 h, 2e Fête du pays réel organisée par Civitas

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    Plus d'infos cliquez là

    Venez nous retrouver sur

    le stand de Synthèse nationale

    Et le soir : le dîner de Synthèse nationale cliquez ici

  • Jean-Marie Le Pen : des mémoires qui en disent long, par Francis Bergeron

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    9064-20180306.jpg« Bonjour Madame, je cherche l’autobiographie de Jean-Marie Le Pen, je ne la vois pas en rayon.

    « Le livre de Monsieur Le Pen ? Nous avons tout vendu, me chuchote la libraire d’Argenton-sur-Creuse. Nous sommes en rupture de stock. J’ai demandé un “réassort”, nous les recevrons la semaine prochaine. »

    Le premier tirage, à 50 000 exemplaires, a été vendu dès sa sortie. L’ouvrage est numéro un des ventes d’Amazon. 10 000 exemplaires ont été écoulés en ligne presque instantanément. Un retirage de 50 000 exemplaires est en cours. Et ce n’est pas fini. Les ventes ne font que commencer. Il s’agit seulement du premier des deux tomes prévus. En volume de ventes, « le menhir » pourrait bien battre les actuels champions, Astérix et Obélix.

    Guillaume de Thieulloy, qui dirige les éditions Muller, a la sérénité des vieilles troupes, malgré cette extraordinaire déferlante. Le manuscrit de Le Pen a été refusé par les « gros » éditeurs, soit pour des motifs idéologiques, soit du fait de la réaction de tel ou tel auteur maison. Amélie Nothomb, par exemple, a menacé de quitter Albin Michel si Le Pen y était publié. La famille Nothomb est pourtant une famille belge historiquement liée à l’extrême droite du pays. Le chantage de cette dame montre pour le moins que la liberté d’expression est une notion qui lui est étrangère.

    Certains éditeurs pensaient que Le Pen n’irait pas au bout de ses mémoires, compte tenu de son âge et du travail que représente l’écriture d’un tel livre, et ont refusé l’aventure. Mais Le Pen est en passe de déjouer tous les pronostics et le second tome est déjà annoncé pour 2019, prévu pour traiter de la période allant de 1972 à aujourd’hui.

    Un public qui lit plus que la moyenne

    Les experts de l’édition prédisaient enfin des ventes modestes. Le journal Le Monde, toujours bien informé, était en mesure de révéler que le livre ne se vendrait pas, car les électeurs et sympathisants du FN « ne sont pas de gros lecteurs ». C’est évidemment mal connaître cet électorat. Le public FN est au contraire un public qui lit sans doute beaucoup plus que la moyenne, ne serait-ce que parce qu’il ne trouve pas, à la radio, à la télévision, dans les grands médias, le reflet de ses propres opinions. Le Monde dans cette affaire, comme les grosses maisons d’édition, tous ont été victimes du « syndrome Trump ». Donald Trump ne pouvait pas être élu parce que les grands médias de la côte Ouest le détestaient. De même, le livre de Le Pen ne pouvait se vendre puisque ses électeurs sont des « sans-dents », pour parler comme M. Hollande. Les médias ayant cultivé à outrance l’image du beauf lepéniste, l’idée que ces électeurs sachent lire dépassait leur entendement.

    En fait, c’est tout le contraire : les plus grosses ventes de livres politiques sont aujourd’hui celles d’ouvrages d’auteurs classés ou réputés de la droite de conviction. On pense à Jean Sévillia, à Laurent Obertone, à Lorant Deutsch, à Patrick Buisson et sa Cause du peuple (75 000 exemplaires vendus le premier jour), à Philippe de Villiers et son livre Le Moment est venu de dire ce que j’ai vu (225 000 exemplaires), à Eric Zemmour (300 000 exemplaires pour son Suicide français) etc. Jean-Marie Le Pen emprunte à son tour le chemin des best-sellers. Ce qui est une bonne nouvelle. Rappelons qu’il a autorisé dès jeudi dernier Présent à publier en avant-première des bonnes feuilles de Fils de la Nation, qui est donc le titre de ce premier tome.

    Francis Bergeron

    Article repris du quotidien Présent

    https://fr.novopress.info/

  • Marion Maréchal-Le Pen aux Etats-Unis : « France is back ! »

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    Par Marc Le Stahler, directeur du site Minurne – Résistance, un site au service de la France 

    Ne nous y trompons pas : le magnifique discours de Marion Maréchal-Le Pen au CPAC 2018 à Washington est d’une importance majeure, tant pour la France que pour l’Europe.
    C’est une musique nouvelle − très éloignée de la musique habituelle jouée par les dirigeants et les médias français − qui s’est fait entendre, et qui n’a pas manqué de surprendre. Une musique d’ardeur, de foi et d’espérance, que le monde entier a pu entendre !

    Ainsi donc, la chute de la France, que le monde entier observait avec tristesse et parfois commisération, n’était pas inéluctable ! Une jeune femme, représentative d’une jeunesse française, aux antipodes de celle qui est mise en évidence à l’international, a pu exprimer, par la raison et par le cœur, qu’une alternative au marais centriste actuel existe et palpite, bien loin de la caricature officielle qui tente de faire passer cette jeunesse patriote pour réactionnaire voire fasciste.

    Je défie quiconque, même parmi les plus virulents menteurs cyniques du mainstream médiatique, de trouver un seul mot de haine dans ce discours, une seule idée contraire aux idéaux de la France éternelle.

    Un vent de liberté se lève dans toute l’Europe. Il vient d’atteindre la France. Il va souffler de plus en plus fort dans les années qui viennent, balayant sur son passage tous ceux qui avaient forgé le projet pervers et criminel de diluer la France et l’Europe dans un monde sans âme.

    Bravo Marion, et qu’on se le dise, partout en France et dans le monde entier…
    La France d’abord – la France est de retour. FRANCE FIRST ! FRANCE IS BACK !

    Marc Le Stahler 23/02/2018

    Traduction intégrale de l’intervention de Marion Maréchal-Le Pen :

    « Aujourd’hui, je suis venue honorer 240 ans d’amitié. Notre amitié a commencé il y a longtemps, avant les plages de Normandie et les tranchées de Belleauwood, où l’écho de la bravoure de vos soldats résonne encore. Notre alliance est formée par la quête commune de la liberté. Mon pays, la France, fut la première à reconnaître votre indépendance. Ce fut avec le sang français, répandu sur le sol américain, que commença notre amitié. Aujourd’hui, plus de deux siècles plus tard, ici à la CPAC, nous nous tenons à nouveau côte à côte dans une autre bataille pour la liberté.

    « Cette liberté est un bienfait. Libertés économiques et politiques, liberté d’expression, liberté de conscience sont nos trésors communs. Après 1500 ans d’existence, c’est nous, Français, qui devons à présent nous battre pour notre indépendance. Non, la France n’est aujourd’hui plus libre. Les Français ne sont pas libres de choisir leur politique, qu’elle soit économique, monétaire, migratoire ou même diplomatique. Notre liberté est dans les mains de l’Union européenne.

    « Cette Union européenne n’est pas l’Europe. C’est une idéologique qui ne sait que regarder vers l’avenir tout en souffrant d’amnésie historique. Une idéologie hors-sol, sans peuple, sans racines, sans âme et sans civilisation. L’UE est en train de lentement tuer des nations millénaires. Je vis dans un pays où 80% – oui, vous avez bien entendu – 80% des lois sont imposées par l’UE. La seule fonction de notre Assemblée est aujourd’hui de valider des lois faites par d’autres.

    « Que je sois claire : je ne suis pas offensée lorsque j’entends le Président Trump dire « America First ». En fait, je veux que l’Amérique passe en premier pour les Américains. Je veux l’Angleterre pour les Anglais. Et je veux la France pour les Français !

    « C’est pourquoi je me bats pour que la diplomatie française conserve son rôle unique, de lien entre l’Est et l’Ouest. Une longue histoire nous a permis de former des liens privilégiés avec l’Afrique, la Russie, l’Asie et le Moyen-Orient. Nous devons être capables de garder les capacités de décider pour nous-mêmes sur les sujets militaires et diplomatiques. Nos forces sont complémentaires.

    « Comme vous, si nous voulons que la France redevienne grande, nous devons défendre nos intérêts économiques dans la globalisation. L’UE nous soumet à une concurrence déloyale face au reste du monde. Nous ne pouvons accepter un modèle qui produit des esclaves dans les pays en voie de développement et des chômeurs en Occident.

    « Je refuse le monde standardisé proposé par l’UE. Je considère que les peuples ont le droit à une continuité historique.

    « Ce que je veux, c’est la survie de ma nation, être capable de transmettre, pas seulement mon héritage matériel mais aussi mon patrimoine immatériel.

    « Les jeunes Français ne sont pas encouragés à découvrir et à aimer cet héritage culturel. On leur fait subir un lavage de cerveaux, à base de culpabilité et de honte de leur pays.

    « Le résultat, c’est le développement d’une contre-société islamiste en France.

    « Après 40 ans d’immigration massive, de lobbies islamiques et de politiquement correct, la France est en train de passer de fille aînée de l’Église à petite nièce de l’islam. Et le terrorisme n’est que la partie émergée de l’iceberg. Ce n’est pas la France pour laquelle nos grands-parents se sont battus.

    « Comment en sommes-nous arrivés là ?

    « Parce que l’UE et la France ont oublié un point crucial : “pour s’ouvrir à l’autre, il faut un cœur ferme ; pour accueillir, il faut rester, et pour partager il faut avoir quelque-chose à offrir”.

    « Dans cette perspective, le modèle de société que nous portons est basé sur une conception de l’humain enraciné dans sa mémoire collective et sa culture partagée.
    « Sans nation et sans famille, le bien commun, la loi naturelle et la morale collective disparaissent cependant que perdure le règne de l’égoïsme.

    « Même les enfants sont devenus une marchandise ! Nous entendons dans le débat public “nous avons le droit de commander un enfant sur catalogue”. “Nous avons le droit de louer le ventre d’une femme”. “Nous avons le droit de priver un enfant de mère ou de père”. − Non, vous ne l’avez pas ! Un enfant n’est pas un droit.

    « Est-ce cela, la liberté que nous désirons ? Non, nous ne voulons pas de ce monde atomisé de l’individu sans genre, sans père, sans mère et sans nation.

    « Que voulons-nous alors ?

    « Comme vous, je veux retrouver mon pays !

    « Je suis venu vous dire qu’il y a aujourd’hui une jeunesse prête pour cette bataille en Europe : une jeunesse qui croit au dur labeur, qui croit que ses drapeaux signifient quelque-chose, qui veut défendre les libertés individuelles et la propriété privée. Une jeunesse conservatrice qui veut protéger ses enfants de l’eugénisme et des délires de la théorie du genre. Une jeunesse qui veut protéger ses parents de l’euthanasie et l’humanité du transhumanisme.

    « Comme la jeunesse américaine, la jeunesse française est héritière d’une grande nation. À qui beaucoup est donné, et de qui beaucoup est attendu.

    « Notre combat ne doit pas être seulement électoral : nous devons diffuser nos idées dans les médias, la culture et l’éducation, afin de stopper la domination des libéraux et des socialistes.

    « C’est pourquoi j’ai récemment lancé une école de management et de sciences politiques. Le but ? Former les chefs de demain. Ceux qui auront le courage, le discernement et les techniques pour défendre les intérêts de leur peuple.

    « Le défi est gigantesque, mais les 2 années qui viennent de s’écouler ont montré une chose : ne sous-estimez jamais le peuple ! Une bataille qui n’est pas menée est déjà perdue.

    « Le BREXIT au Royaume-Uni, “Manif Pour Tous” en France, et bien sûr, l’élection de Donald Trump prouvent une chose : quand les peuples ont l’opportunité de reprendre leur pays, ils la saisissent !

    « Par votre action et votre talent, vous avez réussi à remettre le conservatisme en priorité dans l’agenda politique. Construisons sur ce que vous avez accompli ici, afin que des deux côtés de l’Atlantique un agenda conservateur domine.

    « Je termine par une citation de Malher que j’aime particulièrement. Une citation qui résume le conservatisme moderne : “La Tradition n’est pas la vénération des cendres, mais la transmission de la flamme.” Vous fûtes l’étincelle. C’est maintenant à nous de nourrir la flamme conservatrice dans notre pays.

    « Vive les nations libres, vive les peuples libres et longue vie à l’amitié franco-américaine.

    « Merci ! »

    Source : Minurne – Résistance

    https://www.polemia.com/marion-marechal-le-pen-aux-etats-unis-france-is-back/

  • La base paysanne et ouvrière de la Monarchie. Partie 1 : La base paysanne, une utopie ?

    unroipourlafrancewalter.jpgDans un de ses premiers textes politiques, le comte de Paris (1908-1999) écrivait : « Je ne conçois la Monarchie qu'avec une base ouvrière et paysanne » (1). Or, le propos peut sembler, aujourd'hui, fort anachronique : le monde agricole est un secteur de l'économie qui n'emploie plus directement que 700.000 personnes environ (soit 3 % des actifs en France) quand il en comptait encore 6 % en 1995 et 40 % il y a un siècle (et un tiers de la population active dans les années trente, au moment du propos cité), et la civilisation paysanne a disparu dans les années 1950-1970, comme le souligne Henri Mendras dans son livre célèbre « La fin des paysans», publié en 1967 ; quant au monde ouvrier, alors qu'il compte environ 5 millions de salariés et d'entrepreneurs, il est devenu quasiment invisible dans la société médiatique, si ce n'est au moment de fermetures d'usines, souvent délocalisées pour des raisons spéculatives, et lorsque les « jetés à la rue » se rebiffent en brisant quelques ordinateurs ou en séquestrant quelques liquidateurs. Une base plutôt fragile pour une hypothétique Monarchie, pourrait-on ironiser...

    Et pourtant ! Le propos ancien du comte de Paris ne me semble pas à jeter aux oubliettes mais bien plutôt à repenser et à réactualiser, sans céder ni à la nostalgie ni à la survalorisation « classiste » comme celle que faisaient les maoïstes des années 60-70.

    Le monde agricole contemporain travaille sur la moitié environ de la superficie de la métropole, ce qui n'est pas rien, et qui mérite l'attention et le respect. Mais l'exploitation des terres agricoles est trop souvent le fait d'une agriculture intensive et productiviste, avec peu de main-d’œuvre, et qui oublie plus qu'elle ne les maîtrise les cycles naturels, au risque de dégrader les sols et les paysages pour maintenir une compétitivité exigée par la mondialisation des échanges et une société de consommation toujours aussi vorace, encore excitée par la Grande distribution. De plus, nombre d'exploitants agricoles n'ont plus qu'un rapport distancié à la terre et à l'animal, ce qui marque une rupture avec les équilibres anciens, aussi bien naturels que domestiques, et certains rejettent même le qualificatif, pourtant noble, de paysan, qu'ils considèrent comme trop daté ou trop « nostalgique ». Cela paraît donc démentir la possibilité de réalisation de la formule du comte de Paris.

    En fait, cette « base paysanne » que voulait le prétendant existe toujours, même si elle peut sembler fragile ou minoritaire, y compris au sein des exploitants agricoles, et il s'agit désormais de l'élargir, ce que propose intelligemment Silvia Pérez-Vitoria dans son dernier ouvrage, le « Manifeste pour un XXIe siècle paysan », paru en 2015, et qui appelle, au-delà d'une lecture attentive et parfois critique, une action politique et sociale active en faveur d'une nouvelle condition paysanne, d'une refondation d'une « classe paysanne » et d'une civilisation rurale ordonnée à la nature des espèces, des paysages comme des hommes, dignes de ce beau nom de paysannerie.

    Oui, la Monarchie royale doit participer à la consolidation et à cette refondation proprement paysanne, non pour revenir aux temps anciens d'un Moyen âge ou pour tomber dans une utopie ruraliste (mais tout ruralisme n'est pas forcément utopie...), mais pour engager un véritable retournement des habitudes et des politiques, retournement qui privilégie les équilibres entre les éléments d'une nature domestiquée sans être esclave ni mutilée et les activités et intérêts humains, qu'ils soient nourriciers, sociaux ou psychologiques. Comme l'écrit Mme Pérez-Vitoria, « Il faut rompre avec les élucubrations sorties de modèles mathématiques dégurgitées par les ordinateurs des économètres (…). Il n'y aura pas de solutions si l'on ne redonne pas aux paysans et aux paysannes des terres pour produire leur nourriture et celle du reste de l'humanité. Dans la plupart des cas ils sauront trouver des pratiques culturales adaptées aux conditions locales et produire les denrées vivrières nécessaires, pour peu qu'on leur laisse les moyens de le faire. Ils pourront en vivre et nous faire vivre. » Cela ne signifie pas qu'il faille exproprier ou diviser tous les grands domaines, mais juste reconnaître que, selon la plupart des études agronomiques indépendantes récentes, « l'efficacité des petites fermes est plus grande que celle des grandes (…). Non seulement l'agriculture paysanne à petite échelle peut nourrir les habitants de la planète mais elle fait beaucoup mieux quand il s'agit de travail, de biodiversité, de pollution et d'émission de gaz à effet de serre, que l'agriculture conventionnelle. ». Voilà des faits qui méritent réflexion, et action, mais aussi décision(s) politique(s). 

    Cette motivation politique sur la question agricole explique pourquoi les royalistes prêtent attention et soutien à l'agriculture biologique plutôt qu'à l'agro-industrie productiviste, et qu'ils militent pour une agriculture paysanne appropriée aux terroirs et paysages de France, dans toutes leurs variétés et qualités, sans en méconnaître les difficultés et, parfois, les rudesses. Et, au-delà de l'activité productrice des travailleurs de la terre, c'est toute une vie rurale qu'il s'agit de refonder sur des valeurs qui ne soient pas que financières : le travail, le respect de l'environnement, l'entraide, l'autonomie de la vie communale... Des valeurs qui, aujourd'hui, semblent faire défaut à nos sociétés technophiles et individualistes, énergivores et démesurées, consommatoristes et globalitaires, et des valeurs qui sont, non un simple changement, mais, là encore, un véritable « retournement », civilisationnel cette fois, nécessaire pour assurer la pérennité et la transmission de ce qui fait la France, et qui la définit au regard de l'histoire longue...

    C'est bien en cela que la Monarchie royale peut revendiquer cette « base paysanne » qui, si elle n'est pas la seule base possible et nécessaire de la Monarchie refondée, plonge ses racines autant dans le passé que dans l'avenir, comme ce chêne de Vincennes cher au roi saint Louis et à ses successeurs...

    Notes : (1) : Cette déclaration a été faite au moins deux fois dans la presse française : dans Le Petit Journal, le 28 novembre 1934, et dans la revue Le Mois d'avril 1936.

    (à suivre : Comment assurer et assumer le redéploiement paysan ? ; la Monarchie et le monde ouvrier)

    Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/