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Nous sommes à l’aube d’une nouvelle révolution et les peuples européens cherchent les incarnations politiques que de nouvelles formes pourraient prendre.
D’un bio-conservatisme aux nécessités localistes en passant par les luttes contre tous les déracinements face aux vastes équilibres politiques des migrations à redessiner, les sujets que nous devons aborder pour ce XXIe siècle sont vitaux pour les Européens et notre persistance historique.
Ces prochaines formes politiques du XXIe siècle en sont à leurs balbutiements. De nouveaux cycles vont s’ouvrir.
Dans la première conférence du 9 Mars 2018 à Lille, nous posons la question suivante : Sommes-nous une civilisation politique ? Pour cela, nous invitons Robert Steuckers, historien et géopolitologue, qui a publié aux Editions BIOS un guide de survie culturelle pour l’Europe. Robert Steuckers nous parlera de la civilisation européenne, de ses origines (souvent méconnues du grand public ou des « experts ») et développera sa pensée autour de formes nécessaires au renouveau pan-européen.
Iurie Rosca exposera la situation d’un pays qui est le pivot stratégique des relations entre l’ouest et l’est de l’Europe. La Moldavie, véritable virgule géostratégique. Toute virgule oubliée change le sens d’une phrase. Toute nation oubliée peut changer le sens de l’Europe. La Moldavie est le point de départ d’une Europe en ré-écriture ou son point d’arrêt. Les « résistances dites progressistes » à l’oeuvre au sein de l’Union Européenne se fondent-elles trop sur une domination des relations transatlantiques ? Tomislav Sunic décodera les ressorts d’une réorganisation des institutions de l’UE et de ses « Fake News » en proposant une grille d’analyse et de lecture des forces en présence, de leurs ambitions et des possibles axes de rupture entre lobbies et institutions.
Enfin, le 4 mars 2018, l’Italie connaitra-t-elle une nouvelle respiration? Alessandro Sansoni analyse les résultats obtenus par les nouvelles alliances italiennes, prémisses possibles au renouveau dit démocratique en Europe lors des futures échéances européennes de 2019. Laurent Hocq
Conférence Dinatoire à Lille le 9 mars 2018 : L'Europe, une civilisation politique ?
Ouverture des portes à 18h, début à 18h30
4 intervenants : Robert Steuckers, Iurie Rosca, Tomislav Sunic et Alessandro Sansoni
Vercingétorix se rend à César, par Henri-Paul Motte (1886). Bridgeman Images/RDAMotte, Henri-Paul (1846-1922) - Musee Crozatier, Le Puy-en-Velay, France
DOSSIER – Une biographie de Vercingétorix et un essai sur les celtes corrigent l’image barbare que Jules César avait donnée de ses adversaires dans «La Guerre des Gaules». Et montrent que la civilisation gauloise s’est développée en osmose avec le monde grec.
Vercingétorix, un guerrier éduqué par les druides
Longtemps, Vercingétorix n’a existé qu’à travers la plume de César qui dans La Guerre des Gaules fait de lui un portrait aussi partiel que partial. Il magnifie les qualités guerrières de son adversaire pour exalter ses propres mérites stratégiques. Aux yeux de César, les Gaulois étaient des Barbares que Rome devait dominer pour instaurer la paix. Cette conception sera remaniée par les historiens nationalistes du XIXe siècle pour qui les Gaulois étaient nos ancêtres et Vercingétorix leur chef flamboyant. Une sorte de «souverainiste» avant l’heure, un militant de l’indépendance nationale dont de Gaulle fera d’ailleurs l’apologie dans ses discours de guerre. Le grand perdant de ces représentations fut Vercingétorix lui-même, dont on ne savait presque rien.
C’est dire l’intérêt de cette biographie de Jean-Louis Brunaux. Les progrès de l’archéologie mais aussi la lecture des auteurs de l’Antiquité permettent de peaufiner l’idée que l’on se fait de ce chef arverne qui, selon Brunaux, fut très près de vaincre César. Le tableau que Brunaux campe de Vercingétorix jeune est captivant. Très grand et majestueux, «l’air terrible», Vercingétorix a vécu plusieurs années dans la proximité de César. Il l’a assisté dans sa lutte contre les Germains d’Arioviste qui avaient pénétré en Gaule… avant de prendre la tête de la révolte contre Rome.
Comment s’est-il imposé? Fils du roi Celtill, il fut formé par les druides, qui constituent une classe sacerdotale dont les conceptions sont proches des pythagoriciens de la Grèce présocratique. Ils croient en la métempsychose et tentent de faire reculer la violence endémique des sociétés gauloises, notamment les sacrifices humains. En Gaule rien d’essentiel ne se décide sans eux. Vercingétorix n’est pas le rustre hirsute de l’image d’Épinal. Les mœurs des Gaulois ont tout de même évolué depuis l’époque où ils mirent Rome à sac et où ils combattaient nus et couverts d’or. Même si la notion moderne de nationalisme ne signifie rien en Gaule, Brunaux montre que Vercingétorix refuse l’acculturation au monde romain. D’une certaine manière, il est un anticolonialiste avant l’heure. «Il arriva trop tard dans un monde en mutation. Tous les nobles et les bourgeois du centre de la Gaule reniaient leurs valeurs ancestrales et aspiraient à vivre à la mode romaine (…). Quelques années plus tôt, il eût gagné son pari, rassembler les hommes et les cités autour d’un même projet politique qu’il définissait comme celui de la liberté commune.»
Nous avons rencontré Jean-Louis Brunaux, archéologue français spécialiste de la civilisation gauloise et auteur de Vercingétorix.
LE FIGARO. – Quelle est la spécificité de cette biographie par rapport à celles qui ont déjà été consacrées au personnage?
Jean-Louis BRUNAUX. – Il s’agit de donner vie aux Gaulois. Or Vercingétorix est le seul qui se prête à ce genre d’exercice. L’époque où il vécut est désormais bien connue à travers l’archéologie. Dans les biographies précédentes il est plus question de la Gaule et de César que du jeune chef arverne. J’ai donc voulu faire une vraie biographie, de la naissance à la mort du personnage.
Comment expliquer que César ait à ce point occulté des pans entiers de la vie de son adversaire?
-La Guerre des Gaules est un ouvrage de propagande. C’est l’œuvre d’un grand littérateur qui réécrit l’histoire. César fait du chef gaulois un adversaire à sa mesure: la victoire est d’autant plus belle que l’ennemi est redoutable. Mais il se garde de dire qu’il entretenait des liens d’amitié et d’hospitalité avec le jeune Arverne. Un tel aveu aurait jeté quelque doute sur la réalité de sa conquête de la Gaule, qui fut moins une œuvre militaire qu’un chef-d’œuvre de diplomatie.
Vous insistez sur la puissance des Arvernes dont Vercingétorix était le chef. Que représentaient-ils dans le monde gaulois?
-Les Arvernes, par leur situation géographique mais aussi par leur rôle dans l’histoire de la Gaule des cinq siècles précédant la conquête, jouent un rôle central. Longtemps ils furent les patrons de la Gaule: ils jouissaient d’un puissant réseau leur permettant de contrôler une grande partie du commerce avec les puissances méditerranéennes. Mais les événements de la deuxième guerre punique, avec le passage d’Hannibal en Gaule, offrirent à leurs concurrents éduens du Morvan la chance de s’allier avec Rome. Les Éduens, déclarés par le Sénat «Frères consanguins des Romains», devinrent le fer de lance de l’entreprise commerciale et impérialiste que Rome menait en Gaule. Les deux grandes puissances du centre – les Éduens, tenants de la romanité, les Arvernes, défenseurs des traditions gauloises – s’affrontèrent alors par l’intermédiaire de leurs peuples clients.
Les druides, auxquels vous accordez beaucoup d’importance, sont-ils spécifiques au monde gaulois?
-Les druides sont consubstantiels à la civilisation gauloise. Philosophes et savants, ils remplacèrent les cultes de type préhistorique par une religion d’État. Ils installèrent une nouvelle spiritualité proche du pythagorisme: l’écriture et l’image proscrites ; l’âme, immortelle, se réincarnant dans une succession de vies. Ils donnèrent des modèles aux institutions politiques, séparant la justice qu’ils exerçaient eux-mêmes du pouvoir régalien et prenant en charge l’éducation de la jeunesse. Les druides ne sont connus qu’en Gaule. Ce qui ne surprend pas: la civilisation gauloise s’est développée en osmose avec le monde grec, par l’intermédiaire de Marseille notamment. Et les druides se sont abreuvés du savoir grec, de la philosophie et des sciences principalement, tout en veillant scrupuleusement à leur indépendance et à leur particularisme.
Les Gaulois contemporains de Vercingétorix sont-ils différents de leurs ancêtres de l’époque de Brennus qui mit Rome à sac?
-Entre les compagnons de Brennus qui prennent Rome vers – 380 et les guerriers de Vercingétorix, les différences sont minimes. Les uns et les autres cultivaient les mêmes traditions guerrières: animés d’une fureur belliqueuse, ils ne craignaient pas de mourir au combat. Cependant, en trois siècles, le monde avait changé. Les Gaulois de Brennus avaient conquis une grande partie de l’Italie et, en association avec Denys, le tyran de Syracuse, ils avaient failli abattre définitivement la cité romaine. Depuis, les Romains s’étaient relevés, avaient repris aux Gaulois toutes leurs terres d’Italie et tout le sud de la Gaule. Cependant, moralement, Rome ne s’était jamais remis de la honte infligée par Brennus, et César, trois siècles et demi plus tard, aura à cœur de laver cet affront.
Loin des stéréotypes, les Celtes étaient des penseurs et des artistes
Depuis longtemps, la Gaule a perdu la parole. Les vainqueurs n’ont pas seulement capturé ses ressources, ils se sont aussi emparés de sa mémoire. Ils ont parlé à sa place.
Ces Celtes, les Grecs les appellent Galates et les Romains Gaulois. Pour eux, ce sont des Barbares. Ils dorment dans la paille, ne mangent que de la viande, ne pensent qu’à la guerre. Leur fureur et leur sauvagerie effraient. Ces stéréotypes sont sans cesse repris dans les textes anciens.
Quand les Gaulois s’emparent de Rome, en 386 av. J.-C., c’est la plus grande humiliation que Rome ait subie sur son sol. En retour, la conquête de César est terriblement meurtrière. Au moins 20 % de morts et de déportés sur une population de 5 à 15 millions d’habitants.
Cette Gaule perdue n’a-t-elle plus rien à dire? Si, nous dit Laurent Olivier, conservateur en chef au Musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, même si elle n’est plus qu’une voix infime, qui creuse les silences.
Avec ce voyage au pays des Celtes et leurs «réinventions» successives depuis César, il se livre à une vertigineuse généalogie de la mémoire. C’est comme si on lisait un roman policier ponctué de diversions et de malentendus, de tâtonnements et parfois d’égarements.
Une proximité entre la pensée gauloise et le savoir grec
Au XIXe siècle, lorsqu’on commence à fouiller des tombes, on ne reconnaît pas d’abord les vestiges que les Gaulois avaient laissés, bien qu’on les eût directement sous les yeux. On les attribue à des cultures plus civilisées. Que leur armement fut comparable à celui des Grecs et des Romains, qu’ils portèrent des parures aussi délicates et raffinées, on ne veut pas le croire.
Jusqu’au début des années 1980, on crut même qu’ils vivaient dans des cabanes basses et obscures, au milieu de leurs immondices. On sait aujourd’hui qu’il existe aussi une proximité étroite de la pensée gauloise et du savoir grec – les savants gaulois partageaient sans doute avec les pythagoriciens l’idée que le monde est régi par les nombres.
C’est par la découverte du Nouveau Monde – et celle des «sauvages» des Amériques – que l’on redécouvre les Celtes. On observa notamment des parentés dans le fonctionnement social. Quelque chose de gaulois – d’antérieur à eux, même – survivait chez ces «primitifs».
Les pages consacrées à l’art gaulois, célébré par les surréalistes, sont vivifiantes. C’est en toute conscience que les Celtes auraient choisi la voie de la stylisation, en se distinguant de l’art classique des civilisations méditerranéennes. Plus qu’une technique, l’art gaulois aurait été une façon de penser les formes et le monde. Il aurait survécu au long des siècles, notamment à travers les œuvres gallo-romaines et l’art roman.
On redécouvre aussi l’historien de la IIIe République Camille Jullian. Même si certains de ses points de vue sont surannés, il nous a montré que les Gaulois pensaient et réfléchissaient. Cette réminiscence que l’on perçoit «monter des profondeurs» est une notion que cet historien de la Gaule partage avec Bergson, le philosophe de la mémoire. Ainsi les héritages du passé se transmettent-ils en se transformant.
La poussée des nationaux et des populistes était attendue, et elle fut à la hauteur des espérances (ou des craintes) de beaucoup. Les pro bruxellois ont été laminés hier en Italie lors des élections législatives. Au terme des premiers résultats pas du tout à fait consolidés à l’heure ou nous écrivons ces lignes, le Parti démocrate (PD, centre gauche) du « Macron transalpin », Matteo Renzi , enregistre un très gros revers avec un score inférieur à 20%…moitié moins que celui qu’il avait obtenu il y a quatre ans, lors des élections européennes. Les populistes du Mouvement cinq étoiles (M5S) de Bepe Grillo, n’ont pas été impactés par les résultats en demi-teinte, voire les promesses non tenues par leurs élus, notamment lors des dernières municipales (voir le cas emblématique de la mairie de Rome…). Bien au contraire, cette formation, qui a réaffirmé plus fortement son ancrage à gauche ces dernières années, engrange à elle seule les suffrages de près d’un électeur sur trois (32%), un score historique.
Autres grands gagnants, les partis de la coalition de l’opposition nationale et de la droite qui totalisent 37% des suffrages. Dont 16,7% pour nos camarades de la Ligue du Nord, qui réalisent de très forts scores en Lombardie, dans tout le nord de la Botte, mais qui peinent encore à convaincre dans le sud. Matteo Salvini gagne en tout cas son pari d’être l’homme fort de cette coalition et prend date pour l’avenir. Quant au petit parti national Fratelli d’Italia il obtient 4% et Forza Italiade l’ex Premier ministre Sivlio Berlusconi, environ 14%. Le calcul est vite fait : prés de sept électeurs italiens sur dix ont voté hier contre l’Europe liberticide de Bruxelles et /ou pour l’inversion des flux migratoires.Une vraie déception cependant, il aurait suffit que la coalition opposition nationale /droite obtienne 40% des voix pour qu’elle décroche la majorité au parlement. Reste maintenant à mettre sur pied une alliance gouvernementale, ce qui s’annonce forcément compliquée, sachant que l’actuel gouvernement de centre gauche de Paolo Gentiloni n’est pas légalement dans l’obligation d’obtenir la confiance du nouveau parlement…
Cette aspiration grandissante des Européens à plus de libertés, de souveraineté, au respect de leur identité, de leur culture illustre le décalage grandissant entre le peuple et les élites boboïsés. En témoigne une nouvelle fois la cérémonie des César vendredi dernier, qui a vu triompher le film 120 battements par minute (avec six récompenses, dont celle du meilleur film) de Robin Campillo. Le réalisateur y a été de son couplet sur une immigration massive que nous serions dans l’obligation d accueillir, faisant mine de croire ( ?) que le projet de loi sur l’immigration et l’asile matérialiserait un réel tour de vis. « Ça fait 15 ans a-t-il déclaré que le problème des migrants perdure mais depuis un an le traitement vis-à-vis d’eux est encore plus brutal. Je dois vous dire que la loi qui va être votée bientôt sera encore pire. On va pouvoir enfermer plus facilement, plus longuement et expulser plus rapidement les migrants. Il est temps d’entendre les associations, sur tous les sujets, car comme il y a 25 ans, silence = mort »
Sorti en salles fin août dernier, (il a été vu par 800 000 personnes) 120 battements par minute est comme il se doit d’un film très connoté à gauche. Nous ne l’avons pas vu et nous serions donc bien en peine de juger de ses qualités cinématographiques factuelles ou du talent d’interprétation des comédiens. Pour autant, c’est une ode au groupuscule extrémiste Act Up, fondé en 1989 par Didier Lestrade s’inspirant d’un groupe newyorkais éponyme, qui a souvent pris à partie les catholiques (intrusion à Notre-Dame de Paris, violence contre Mgr Patrick Jacquin en 2005 , dégradations contre la fondation Jérôme Lejeune en 2013, propos injurieux…). Une structure qui s’était donnée pour but en France de sensibiliser sur les ravages du SIDA, d’obtenir des pouvoirs publics la reconnaissance du mariage, de l’adoption, de la GPA, de la la PMA pour les personnes de même sexe, les droits des personnes transsexuelles… Act up qui avait adopté comme slogan Mon identité n’est pas nationale a été financé, sponsorisé par des labos pharmaceutiques, la fondation Pierre Bergé mais aussi bien par des ministères, des exécutifs de droite comme de gauche pendant des années. De l’aveu même de ses actuels dirigeants, l’association placée en redressement judiciaire en 2014 , ne regroupe plus aujourd’hui qu’une centaine de militants . Mais la Mairie de Paris est toujours là pour filer un coup de pouce, en invitant cette coquille (presque) vide à participer à l’ initiative «Paris sans sida 2030. »
En 2013,Bruno Gollnisch s’était ému des agissements de ce groupuscule et avait rappelé qu’il éditait «un véritable manuel de sodomie à l’usage des enfants des collèges et des adolescents des lycées (…) sous couvert de lutte contre le SIDA ». Toutes choses qui méritaient certainement la reconnaissance de la grande famille du cinéma qui s’emploie également à manifester son progressisme dans le cadre de la lutte pour l’égalité des genres.
Valeurs actuelles s’interrogeait: «Bientôt des quotas de réalisatrices en France ? C’est en tout cas vers ce futur que veulent nous emmener une centaine de professionnels du cinéma, dans une tribune parue aujourd’hui dans le Monde. Moins d’un long métrage sur quatre (21%) agréé par le CNC est réalisé par une femme ,déplorent Juliette Binoche, Agnès Jaoui, Alexandra Lamy, Charles Berling, Antoine de Caunes et Véronique Genest, entre autres signataires.» «Une situation discriminante aux yeux de ces comédiens, qui exigent que la France s’inspire d’autres pays de cinéma : La Suède et l’Irlande ont adopté des quotas avec pour objectif que, d’ici trois ans, 50% des subventions aillent à des projets portés par des femmes. Ainsi, en Suède, la proportion de réalisatrices est passée de 16% en 2012 à 38% en 2016. Pour une meilleure qualité de films ? La tribune ne le dit pas.»
En fait de parité, c’est surtout le caractère massif, hégémonique de la propagande gauchiste, cosmopolite, xénomaniaque, qui se déverse sur nos écrans qui saute aux yeux, la discrimination dont sont victimes les projets de films qui ne vont dans le sens du vent idéologique qui souffle au sein de la commission d’avance sur recettes notamment…
Nous avions évoqué sur ce blogue, le cas de la talentueuse réalisatrice-scénariste-productrice Cheyenne-Marie Carron qui ne trouve pas, elle, les financements attribués à d’autres pour réaliser ses films. Elle défraya la chronique en 2015 avec un film exceptionnel, L’Apôtre, qui décrivait la conversion au catholicisme d’Akim, un jeune musulman vivant en banlieue parisienne, se rendant ainsi coupable du crime d’apostasie et qui était rejeté avec plus ou moins de violence par ses proches. Une oeuvre pourtant tout en nuance et même emprunt d’un humanisme veillant à ne heurter personne, qui avait été conspué comme stigmatisant les musulmans par de nombreux relais communautaires. Le film avait été peu ou pas distribué, quasi censuré, des projections avait été annulées, la DGSI craignant notamment des risques d’attentats…
Guillaume Faye comme beaucoup d’autres l’avait relevé, «dans les émissions TV, les reportages ou les feuilletons, surtout sur les chaines du service public (de propagande idéologique de gauche), le catholicisme traditionnel est soit ridiculisé, soit ignoré, soit caricaturé et dénoncé comme dangereux. Cette réalisatrice repérée par les radars idéologiques officiels comme une artiste catholique, n’obtient aucune subvention pour ses nouveaux projets en cours ».«Pourtant ces aides sont généreusement allouées à des réalisateurs politiquement corrects, sociologiquement copains et artistiquement médiocres, dont les productions sont à cent coudées en dessous des œuvres de Cheyenne-Marie Carron ».
A force de persévérance, la jeune femme poursuit une oeuvre belle et lumineuse. Sur son compte twitter elle écrivait récemment: «Dans mon prochain film, Le corps sauvage, je vous parlerai du recours au forêt, du retour au sauvage, de l’enchantement, de la beauté du règne animal, de la Chasse, d’arcadia ego, d’Orion, des étoiles.. de Diane. Je tâcherai de faire un film en hommage à l’homme Européen.» Chacun l’aura compris l’homme Européen défendu et célébré par Cheyenne Carron n’est pas celui du jury des César, de la commission européenne, d’Act UP, de Matteo Renzi ou d’Emmanuel Macron.
Buste de Mirabeau (Musée de la Révolution française)
BILLET - Les querelles familiales autour de l'héritage de Johnny Hallyday passionnent les médias et les Français. C'est Mirabeau qui a bouleversé les règles en la matière. Un égalitarisme révolutionnaire qui n'a pas eu que des avantages.. [RTL 15.02]. Il en fait surtout ressortir les inconvénients avec humour et pertinence. Les royalistes sociaux du XIXe siècle ne disaient pas autre chose. Et les lecteurs de L'Enquête de la monarchie se souviendront que la liberté de tester était toujours au programme de Maurras et de ses amis royalistes en 1900. C'est bien clair, redisons-le : Zemmour est mieux qu'un réactionnaire, un antimoderne.LFAR
Résumé RTL par Éric Zemmouret Loïc Farge
Johnny sera toujours Johnny. Toujours au cœur de l'actualité, toujours objet de scandales, toujours au centre des passions. Même mort, il continue de faire la « une » des journaux et d'enflammer les conversations familiales.
La famille de Johnny est comme toutes les familles : dès qu'il est question d'héritage, c'est la guerre. Surtout entre des enfants qui ne sont pas du même lit. Poisons et délices des familles recomposées.
Nos contemporains ont beaucoup de mal à comprendre qu'on ose contester à Johnny le droit de faire ses quatre volontés. Dans toutes les séries américaines, le père déshérite tous ceux qui osent lui manquer de respect.
Mais en France, cette pratique est strictement interdite. La règle date de la Révolution. C'est même le dernier texte de loi que le grand Mirabeau lui-même défendit à l'Assemblée quelques jours avant sa mort.
Avant, les nobles avaient deux grands privilèges qu'ils ont perdus : ils ne payaient pas d'impôts, et ils avaient le droit de déshériter à leur guise leurs enfants.
Avec cette querelle autour de l'héritage de Johnny, on se rend compte que les riches ont retrouvé les deux privilèges des aristocrates d'avant : il leur suffit de s'exiler à l'étranger pour ne pas payer d'impôts et retrouver leur pouvoir souverain de choisir leurs héritiers. La Révolution française est bien finie.
Nous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. Nous sommes ici dans la 2ème partie de cette étude. La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. LFAR
2ème partie : Une révolution copernicienne
LE TRAVAIL NE MANQUE PAS MAIS L'ARGENT POUR LE PAYER
La grande sottise de notre temps consiste précisément à s'imaginer que l'on peut créer des emplois. Encore que le recours au vocabulaire de la théologie paraisse choquant, on peut dire des emplois qu'ils sont engendrés, non pas créés. Ils procèdent d'un processus naturel, qu'il convient seulement d'amorcer. Ce n'est pas le travail qui manque. Il suffit de considérer les besoins non satisfaits. C'est l'argent pour le payer. Nous disposons d'une pléthore de main d'œuvre inutilisée, ce qui représente un gaspillage intolérable de force de travail. Nous savons bien qu'elle ne retrouvera, que pour une petite partie, un emploi dans l'industrie, les bureaux ou le grand commerce. Par contre nous manquons de capitaux. Ainsi que l'a démontré Alfred Sauvy, il ne subsiste qu'un moyen de venir à bout du chômage, développer la consommation de produits ou de services qui incorporent beaucoup de main d'œuvre et peu de capital. Ce n'est pas, malheureusement, Alfred Sauvy que le prince de l'Etablissement désigna comme « le premier économiste de France ». L'auteur du meilleur manuel aurait suffi. Il ne s'agit pas d'un hasard. Le professeur Barre raisonne en termes de macro-économie, de grands équilibres, calculés en masse. Ce qui n'est pas faux mais insuffisant en un temps où tout se jouera au niveau de la micro-économie, par le jeu de ce que Sauvy nomme l'effet de déversement. La modernisation des entreprises supprimera sans doute plus d'emplois qu'elle n'en engendrera mais elle entraînera des gains de productivité donc des profits, dont une partie se diffusera dans tout le corps social sous forme de revenus — dont bénéficieront les actionnaires et les salariés, qu'ils investiront et dépenseront. Ces investissements et ces dépenses engendreront des emplois, et, si l'on s'y prend convenablement, plus que n'en supprimera la modernisation. Tout le problème consiste à les orienter de façon à lutter de façon efficace contre le chômage structurel.
En réduisant l'écart entre les revenus, l'idéologie égalitaire développait le pouvoir d'achat de la masse plus vite que celui de l'élite — l'élite ouvrière comprise. Ce qui a provoqué un prodigieux essor de la consommation, donc de la production des biens quantitatifs. On peut s'en réjouir ou, à l'inverse déplorer la chute brutale de la qualité de la vie, la corrosion des valeurs morales par l'économie marchande, l'écrasement de la bourgeoisie au profit de l'Etablissement. Au-delà de ces jugements contradictoires, il convient de considérer les faits. A partir du moment où la production de masse produit plus vite et mieux avec moins de travailleurs, il devient nécessaire de renverser la tendance. De toute façon, elle se renversera toute seule et si, par aveuglement idéologique nous cherchons à freiner une évolution désormais irréversible, nous en perdrons la maîtrise. Le monde du travail se coupera en deux. Une aristocratie de techniciens, se constituera, bien payée, parfaitement intégrée à l'entreprise, jouissant de la stabilité de l'emploi tandis que se multiplieront des travailleurs occupés aux tâches subalternes, gardiennage, nettoiement ou manutention, automatisables mais qu'il semblera moins coûteux de sous-traiter à des sociétés de service, qui se livreront à une concurrence acharnée et devront, pour survivre, rogner sur les salaires. D'ores et déjà, ces sociétés de service prolifèrent. Ce sont les seules qui embauchent, puisant dans la masse des chômeurs une main d'œuvre résignée.
Une telle situation existe déjà au Japon. Les récits des journalistes ou les commentaires des économistes occultent d'ordinaire cette réalité. Quand ils évoquent les ouvriers, munis à 90 % de l'équivalent du baccalauréat, pris en charge par l'entreprise, de l'école secondaire à la retraite, il ne s'agit que d'une minorité. Dans l'ombre, des millions de travailleurs tentent de subsister férocement exploités, livrés à l'arbitrage de petits patrons, eux-mêmes menacés de résiliation de leur contrat, donc d'élimination au premier faux pas. Cette « société duale » convient aux Japonais. Elle s'inscrit dans leurs traditions féodales. L'absence d'immigration contraint d'ailleurs le petit peuple à accepter des emplois que les Français rechigneraient à prendre. Au train où vont les choses dans deux ou trois ans, compte tenu de l'augmentation de la durée du chômage, ils se précipiteront pour les obtenir et, entrant en concurrence avec les immigrés, s'efforceront par des moyens politiques de les éliminer. La société duale conduit à l'explosion du racisme.
Le problème ne consiste pas à empêcher la mise en place d'une société inégalitaire mais de la rendre moins inhumaine, conformément à nos propres traditions plus respectueuses de l'individu que les japonaises. C'est pourquoi il convient non de diminuer le niveau de vie de la masse, les socialistes s'en chargent, mais de rétablir la hiérarchie des revenus, en stabilisant les plus faibles et en permettant aux revenus moyens de croître rapidement, afin de leur permettre de se procurer des biens qualitatifs, artisanaux et semi-industriels, fabriqués à l'unité ou en petites séries. Cela va d'un dîner dans un meilleur restaurant à l'achat d'un voilier, d'une voiture de sport ou d'une résidence secondaire. Sauvy remarque que dix couverts de plus dans un grand restaurant, c'est un emploi supplémentaire. Dans un fast-food ou une cantine, ce n'est rien, qu'un surcroît de fatigue pour le personnel. Le luxe est réservé aujourd'hui à une minorité de privilégiés, beaucoup trop étroite. Il importe d'élargir, autant qu'on le pourra, sa clientèle puisque c'est elle qui provoquera la création d'emplois assez nombreux pour éviter que les travailleurs qui n'accéderont pas à la classe des techniciens ne soient refoulés dans des tâches subalternes de façon automatique.
L'on nous reprochera de revenir au passé. Il ne s'agit pas de cela mais au contraire de construire un avenir acceptable, en maîtrisant ses contraintes. Beaucoup de Français se sont laissés influencés par l'industrialisme au point de mépriser notre tradition d'artisanat d'art, de grande cuisine, de bons vins. Nous ne contestons nullement la nécessité des industries de pointe. Il faut former des informaticiens, investir dans la recherche. Il se trouve que nous avons hérité d'une réputation de goût. La France fut, au XVIIIe siècle puissante et riche parce que ses artisans, ses cuisiniers étaient recherchés par l'Europe. Il en est resté quelque chose. Nous aurions grand tort de ne pas en profiter, puisque la situation nous devient favorable dans ce domaine. Nos technocrates sont bien contents que nos ventes de champagne et de parfums corrigent partiellement le manque à gagner de la grande industrie. Les Japonais viennent en France apprendre le secret de fabrication de nos cuisiniers et de nos couturiers et déjà, ils rivalisent avec eux, en attendant de leur disputer le marché. Eux savent que c'est aussi sur ce terrain-là que la partie se jouera. D'ores et déjà, ils se rendent maîtres de la production de disques de musique classique en formant des centaines d'instrumentistes tandis que nous semblons incapables de comprendre que les « industries culturelles », au siècle prochain, occuperont plus de monde que la chimie ou la sidérurgie. • A suivre (A venir : Plus de riches pour avoir moins de pauvres).
Illustration ci-dessus : Pierre Debray au rassemblement royaliste des Baux de Provence [1973-2005]
Extrait de la tribune de Marie-Hélène de Lacoste-Lareymondie, professeur de Lettres, conseillère régionale FN du Grand Est, référente du forum Ecole & Nation, à propos de l'enseignement hors-contrat d'association avec l'Etat :
"[...]Jusqu’à la Révolution française l’enseignement hors contrat était, pour ainsi dire, la norme : en effet, l’Eglise catholique assurait, via ses nombreuses congrégations, la transmission des connaissances et du patrimoine culturel. L’Etat monarchique n’avait pas de ministère dédié à l’éducation, cette fonction était dévolue depuis des siècles au clergé (la formation professionnelle étant assurée, de manière très autonome, par les corporations). La Révolution Française prive l’Eglise de ses sources de revenu et supprime les corporations. Napoléon posera les jalons d’un système éducatif d’Etat. S’ensuivent quelques décennies de jeux et guerres d’influences, et la loi Falloux, promulguée le 15 mars 1850 (sous la IIe République) donne un cadre à la liberté d’enseignement. C’est également une loi de décentralisation puisqu’elle instaure une académie de l’instruction par département. C’est sous la IIIe République que l’éducation est largement étatisée notamment via les lois Ferry. Dans les années 1890/1900 la loi Falloux subit de rudes attaques mais sera toujours maintenue. La loi Falloux est aujourd’hui formellement abrogée depuis 2000 seulement, mais certains de ses articles sont inscrits dans le code de l’éducation.
La liberté d’enseignement, quant à elle, est gravée dans la Déclaration des droits de l’homme : « Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants » (article 26). En France, cette liberté d’enseignement est définie et encadrée par la loi Debré du 31 Décembre 1959. En juin 2016, une disposition de la loi Égalité et Citoyenneté (article 39) prévoit de renforcer le contrôle des écoles hors contrat en les faisant passer d’un régime de contrôle a posteriori à un régime d’autorisation d’ouverture a priori. Cette disposition, défendue par Mme Vallaud-Belkacem a cependant été censurée par le Conseil Constitutionnel.
Un système indépendant d’ampleur limitée, mais très utile
En 2017, l’Education Nationale a publié ses chiffres : l’école publique a perdu 30.000 élèves. Cette évaporation s’effectue au profit du privé et du hors contrat qui, pour infime soit-il au regard du nombre d’enfants scolarisés dans l’hexagone (6,783 millions), est fort cependant de ses 70.000 élèves. Cela représente une progression de 18% en 2016 et d’environ 15% pour la rentrée de 2017. Un constat s’impose, et il est sans appel : les derniers classements internationaux, PISA pour la lecture, les mathématiques et la science, et PIRLS pour la compréhension écrite en fin de CM1 montrent clairement que la France ne tient plus son rang parmi les pays à hauts standards éducatifs.
Devant le désastre éducatif et idéologique manifeste de l’Education Nationale, visant à formater nos petits citoyens en devenir et non plus à leur transmettre un savoir désormais jugé passéiste, le hors contrat est devenu le corollaire de cette faillite, une conséquence inéluctable d’une démission. Il n’est ni une préférence exclusive qui devrait éclipser le cadre plus classique du public, ni l’unique solution mais un complément aujourd’hui indispensable et demain une liberté nécessaire dans l’offre éducative. Ses bons résultats sont autant de pointes lancées dans le cœur de l’Education Nationale qui a du mal à accepter que cela puisse marcher ailleurs.
La mauvaise pente prise par la loi Gatel
Les parlementaires souhaitant remettre en cause la liberté scolaire justifient leur démarche par le risque, très réel, de multiplication d’écoles musulmanes mal contrôlées. La menace de l’islam radical est en effet immense dans notre pays. Néanmoins, la grande majorité des établissements hors contrat sont non-confessionnels. Les écoles musulmanes ne constituent qu’une faible minorité parmi les établissements confessionnels. Entraver l’action de toutes les écoles hors contrat est donc inefficace (car ne ciblant pas le problème) et dangereux.
L’Etat est incapable de soigner le mal à la racine en appliquant les contrôles a posteriori sur les écoles hors contrat de confession musulmane, la loi les rendant parfaitement suffisants. Les écoles hors contrat acceptent volontiers ces contrôles, mais s’il est vrai que la fréquence en est plutôt régulière, il serait souhaitable qu’elle le soit aussi dans les établissements musulmans, ce qui n’est, hélas, pas toujours le cas. L’Etat prend donc le problème à l’envers : revenant à la charge en votant la proposition de loi Gatel au Sénat la semaine dernière, il entérine un contrôle plus restrictif du régime déclaratif d’ouverture des établissements hors contrat. L’application aura certainement pour effet de compliquer l’ouverture de ces futurs établissements en s’attaquant au passage, rêve de toujours, à l’enseignement catholique, puisqu’une partie non-négligeable de ces établissements sont de confession catholique mais n’ont, eux, rien à se reprocher.
Devant cette énième charge, il convient, à l’instar de notre Sénateur Stéphane Ravier, de s’opposer farouchement à toute forme de contrainte liberticide sur l’Ecole. Il nous appartient de chérir cette liberté et non de la flétrir."