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culture et histoire - Page 873

  • Flaubert et notre abrutissement climatique

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    par Nicolas Bonnal

    Ex: http://www.dedefensa.org

    Je ne les ouvre jamais mais depuis deux semaines les journaux en Espagne parlent très intelligemment de trois choses : la tyrannie de Poutine, qui n’en finira jamais (pauvre occident, que va-t-il faire, heureusement la bombe, heureusement l’OTAN, etc.) ; le changement climatique (il y a du vent et de la pluie, on est en mars…) et la grève féministe, qui permet de combattre enfin le nazisme masculin – on demande des budgets au gouvernement néocon local en ce sens.

    Dans toutes ces histoires il ne s’agit que de racket.

    On a évoqué le féminisme avec Nietzsche. On le relit :

    « Il y a aujourd’hui, presque partout en Europe, une sensibilité et une irritabilité maladives pour la douleur et aussi une intempérance fâcheuse à se plaindre, une efféminisation qui voudrait se parer de religion et de fatras philosophique, pour se donner plus d’éclat — il y a un véritable culte de la douleur. »

    Cette irritabilité se reflète-t-elle dans notre obsession pour les conditions météo ?

    Sur le changement climatique je me demandais depuis combien de temps on s’abrutit ainsi ; car aucun classique ne nous emmerdait avec. Tout apparaît semble-t-il au milieu du dix-neuvième siècle : la guerre de Crimée crée la science météorologique, et Baudelaire se plaint de son ciel bas et lourd qui baisse comme un couvercle…

    On connaît mon goût pour la cuisinière (une femme géniale, qui ne connaît ni Louis-Philippe, ni république, ni Badinguet) et la correspondance de Flaubert. Je recommande le début des années 1850, qui est prodigieux (voyez ses lettres à Victor Hugo). Sur une petite tempête météo voici ce qu’il écrit notre analyse littéraire de la femme moderne :

    12 juillet 1853 – Tu auras appris par les journaux, sans doute, la soignée grêle qui est tombée sur Rouen et alentours samedi dernier.

    Désastre général, récoltes manquées, tous les carreaux des bourgeois cassés ; il y en a ici pour une centaine de francs au moins, et les vitriers de Rouen ont de suite profité de l’occasion (on se les arrache, les vitriers) pour hausser leur marchandise de 30 p 100. Ô humanité ! C’était très drôle comme ça tombait, et ce qu’il y a eu de lamentations et de gueulades était fort aussi. Ç’a été une symphonie de jérémiades, pendant deux jours, à rendre sec comme un caillou le cœur le plus sensible ! On a cru à Rouen à la fin du monde (textuel). Il y a eu des scènes d’un grotesque démesuré, et l’autorité mêlée là-dedans !

    M le préfet, etc. »

    Oui, l’administration française avec ses préfets et notre inféodation a certainement joué dans cette formation du caractère geignard et assisté – plus de lois et de taxes, et d’amendes et de menaces, pour le féminisme et la lutte contre le racisme et pour le socialisme, et tout le reste…

    Flaubert poursuit, coquin, comme James Kunstler ou Dimitri Orlov aujourd’hui :

    « Ce n’est pas sans un certain plaisir que j’ai contemplé mes espaliers détruits, toutes mes fleurs hachées en morceaux, le potager sens dessus dessous.

    En contemplant tous ces petits arrangements factices de l’homme que cinq minutes de la nature ont suffi pour bousculer, j’admirais le vrai ordre se rétablissant dans le faux ordre. Ces choses tourmentées par nous, arbres taillés, fleurs qui poussent où elles ne veulent (pas), légumes d’autres pays, ont eu dans cette rebuffade atmosphérique une sorte de revanche… »

    97711893.jpgEt il est content (Philippe Muray était euphorique au moment de la tempête du siècle en l’an 2000) :

    « Ah ! ah ! cette nature sur le dos de laquelle on monte et qu’on exploite si impitoyablement, qu’on enlaidit avec tant d’aplomb, que l’on méprise par de si beaux discours, à quelles fantaisies peu utilitaires elle s’abandonne quand la tentation lui en prend ! Cela est bon. On croit un peu trop généralement que le soleil n’a d’autre but ici−bas que de faire pousser les choux.

    Il faut replacer de temps à autres le bon Dieu sur son piédestal. Aussi se charge−t−il de nous le rappeler en nous envoyant par−ci par−là quelque peste, choléra, bouleversement inattendu et autres manifestations de la Règle, à savoir le Mal − contingent qui n’est peut−être pas le Bien − nécessaire, mais qui est l’être enfin : chose que les – hommes voués au néant comprennent peu. »

    Et Flaubert un peu plus loin souligne ce qui accompagne cette jérémiade climatique, savoir le règne des machines et la montée de notre stupidité :

    14 août 1853 – « La cloche du paquebot du Havre sonne avec tant d’acharnement que je m’interromps. Quel boucan l’industrie cause dans le monde ! Comme la machine est une chose tapageuse ! à propos de l’industrie, as-tu réfléchi quelquefois à la quantité de professions bêtes qu’elle engendre et à la masse de stupidité qui, à la longue, doit en provenir ? Ce serait une effrayante statistique à faire ! »

    Flaubert est un génie et prévoit donc les effets du taylorisme soixante-dix avant Charlot (un autre génie) :

    « Qu’attendre d’une population comme celle de Manchester, qui passe sa vie à faire des épingles ? Et la confection d’une épingle exige cinq à six spécialités différentes ! Le travail se subdivisant, il se fait donc, à côté des machines, quantité d’hommes−machines. Quelle fonction que celle de placeur à un chemin de fer ! de metteur en bande dans une imprimerie ! etc., etc. Oui, l’humanité tourne au bête. Leconte a raison ; il nous a formulé cela d’une façon que je n’oublierai jamais. Les rêveurs du moyen âge étaient d’autres hommes que les actifs des temps modernes. »

    Ici ce serait du Guénon, du Chesterton, du Bernanos : « Les rêveurs du moyen âge étaient d’autres hommes que les actifs des temps modernes. »

    On comprend que pour fuir cette connerie il se soit voué au culte de l’art, quand il était encore possible (car comment faire connaître un Flaubert aujourd’hui s’il en existait un ???) :

    « L’humanité nous hait, nous ne la servons pas et nous la haïssons, car elle nous blesse. Aimons-nous donc en l’art, comme les mystiques s’aiment en Dieu, et que tout pâlisse devant cet amour ! »

    Enfin Flaubert avait compris que notre fin de l’histoire, comme je le dis toujours, durerait des siècles :

    Je comprends depuis un an cette vieille croyance en la fin du monde que l’on avait au moyen âge, lors des époques sombres. Où se tourner pour trouver quelque chose de propre ? De quelque côté qu’on pose les pieds on marche sur la merde. Nous allons encore descendre longtemps dans cette latrine. »

    Car qui pensait qu’après Hollande détesté, la multitude élirait son ministre de l’économie ?

    Tout cela donne raison à sa cuisinière décidément :

    « J’ai eu aujourd’hui un grand enseignement donné par ma cuisinière. Cette fille, qui a vingt-cinq ans et est Française, ne savait pas que Louis-Philippe n’était plus roi de France, qu’il y avait eu une république, etc. Tout cela ne l’intéresse pas (textuel). Et je me regarde comme un homme intelligent ! Mais je ne suis qu’un triple imbécile. C’est comme cette femme qu’il faut être. »

    Sauf qu’aujourd’hui la brave fille serait abrutie par son smartphone et sa télé…

    Sources

    Nicolas Bonnal – Chroniques sur la fin de l’histoire

    Flaubert – Correspondance, 1850-1854 (ebookslib.com)

    Nietzsche – Par-delà le bien et le mal

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2018/03/13/flaubert-et-notre-abrutissement-climatique-6033954.html

  • La Superclasse mondiale contre les peuples

    1684329309.jpgEn Occident on ne vit plus en démocratie mais en post-démocratie : les gouvernements ne gouvernent plus mais obéissent aux marchés et aux banques, les puissances d’argent dirigent les médias et les peuples perdent leur souveraineté et leurs libertés.

    Pourquoi ? Parce que depuis la chute de l’URSS le pouvoir économique et financier s’affranchit du cadre national et veut gouverner à la place des États. Parce que la fin du communisme nous a libérés de la Guerre froide, et lui a succédé la prétention obstinée du messianisme anglo-saxon à imposer partout sa conception du monde, y compris par la force.

    Ce double mouvement s’incarne dans une nouvelle classe qui règne partout en Occident à la place des gouvernements : la super classe mondiale.

    Une classe dont l’épicentre se trouve aux États-Unis mais qui se ramifie dans tous les pays occidentaux et notamment en Europe. Une classe qui défend les intérêts des super riches et des grandes firmes mondialisées, sous couvert de son idéologie : le libéralisme libertaire et cosmopolite. Une classe qui veut aussi imposer son projet : la mise en place d’un utopique gouvernement mondial, c’est-à-dire la mise en servitude de toute l’humanité et la marchandisation du monde. Une classe qui manipule les autres pour parvenir à ses fins, sans s’exposer elle-même directement.

    Avec La Superclasse mondiale contre les peuples, Michel Geoffroy dresse un portrait détaillé, argumenté et sans concession de la superclasse mondiale autour de cinq questions : que recouvre l’expression superclasse mondiale ? Que veut-elle ? Comment agit-elle ? Va-t-elle échouer dans son projet de domination ? Quelle alternative lui opposer ?

    Un ouvrage de référence pour comprendre les enjeux de notre temps.

    La super-classe mondiale contre les peuples, Michel Geoffroy, préface de Jean-Yves Le Gallou, Via Romana, 2018, 470 pages, 24 €

    Michel Geoffroy est énarque, essayiste, contributeur régulier à la Fondation Polémia ; il a publié en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou différentes éditions du Dictionnaire de Novlangue, dont la dernière aux éditions Via Romana en 2015.

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    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray [XXIV]

    Nous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. Nous sommes ici dans la 2ème partie de cette étude. La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

    2ème partie : Une révolution copernicienne 

    LES NOUVELLES INVASIONS BARBARES

    Plutôt que de créer en Afrique des pôles industriels qui seraient demeurés compétitifs, en raison du faible coût de la main d'œuvre, les Européens ont encouragé l'immigration qui fournissait des travailleurs réputés dociles pour les tâches dont se détournait leur jeunesse. Les résultats de cette politique à courte vue se sont révélés désastreux. Nous n'avons pas empêché le déclin du textile, des chantiers navals et de la sidérurgie. Nous n'avons pas modernisé à temps la construction automobile. Nous avons pris un retard technologique qui continue de se creuser. L'Afrique n'a pas réussi, au contraire du Sud-Est asiatique, son décollage économique. Nous sommes encombrés d'immigrés, qui ne cessent d'affluer, auxquels nous n'avons plus d'emplois à proposer. Les prêches moralisants n'y changeront rien. Les Africains ont été abandonnés au milieu du gué. Afin de conserver nos marchés, dans cette partie du monde, nous en sommes réduits à prêter à nos clients l'argent dont ils ont besoin pour nous régler leurs achats et pour leur prêter, nous empruntons, tout en sachant qu'il nous faudra rembourser tandis que les créances dont nous disposerons sont, pour le principal, irrécouvrables.

    Se lamenter sur le passé ne sert de rien. Il suffit de regarder lucidement le présent. Le Maghreb et l'Afrique noire entrent dans l'ère des grandes migrations. Il existe un phénomène de vases communicants qu'il conviendrait d'enseigner aux enfants européens, dès l'école primaire. Un territoire qui ne parvient plus à nourrir sa population tend à déverser le trop plein sur un territoire riche, en voie de dépeuplement. La nature historique, elle aussi, a horreur du vide. Il convient donc de s'attendre à une pression croissante des masses humaines qui commencent à se mettre en mouvement. Le temps de l'immigration contrôlée s'achève. Des mesures de police, de plus en plus contraignantes parviendront peut-être, pendant quelques années, à contenir le flux migratoire. Ce n'est même par certain. Outre qu'il faudrait de sérieuses entorses à notre conception des droits de l'homme, ce qui provoquerait de violentes campagnes d'opinion, et sans doute des réactions des Etats arabes, dont nous dépendons, partiellement, pour notre approvisionnement en pétrole, de telles mesures se révèlent, à la longue très coûteuses.

    Bien entendu, des mesures de police s'imposent. En dehors de quelques ecclésiastiques, tout le monde, les socialistes compris, s'accorde pour le reconnaître. Il faudra renvoyer chez eux des travailleurs immigrés. Souhaitons qu'ils le soient de façon honorable et que la France ne se contente pas d'une aumône. Nous avions proposé de fournir aux ouvriers de l'automobile, chassés des usines par la nécessaire robotisation, des taxis, des camions, des ateliers de réparation, à la fois pour aider l'Afrique à résoudre le problème des moyens de transport et pour qu'ils puissent rentrer chez eux la tête haute, représentants de ces marques pour lesquelles ils avaient travaillé. Renault et Peugeot ont des devoirs envers des hommes que leurs sergents recruteurs ont attirés à coup de belles promesses. Le nier serait indigne. Les Européens devront bien, un jour ou l'autre, créer des pôles de développement en Afrique plutôt que de saupoudrer le tiers monde d'aides inefficaces, parfois détournées des fins généreuses qu'elles s'assignent. Sans un redressement rapide et durable de sa natalité, l'Europe, à commencer par la France ne pourra rien. Elle sera condamnée à une colonisation, pacifique du moins dans un premier temps, porteuse pour elle comme pour l'Afrique de sous-développement, d'affrontements sanglants et de désespoir. L'Europe accepte-t-elle de subir de nouveaux temps bar­bares ?

    Les experts nous rassurent, à leur manière. Selon eux, la situation de la France serait meilleure ou moins mauvaise, comme on voudra, que celle de ses principaux partenaires. Ce qui bien sûr, est exact. Si l'on prend le taux net de reproduction, qui mesure le taux de remplacement d'une génération par la suivante, il restait en 1982, de 0,85 en France, ce qui la plaçait devant l'Allemagne, la plus mal partie, (0.67), les Pays Bas (0,73), la Belgique et le Japon (0,80) la Suède (0,79). L'Espagne (0,88), la Grande Bretagne et les Etats Unis (0,89), le Portugal lui-même (0,94) font à peine mieux que nous. Les experts, néanmoins, négligent un élément essentiel. La dépopulation est, en France, un phénomène beaucoup plus ancien que dans les autres pays dont le peuplement (sauf pour les Etats-Unis) demeure plus dense.

    En 1650, l'Europe, Russie comprise, comptait cent millions d'habitants, un sur cinq était français. Ce qui fondait l'hégémonie politique et même culturelle du « siècle de Louis XIV ». En 1800, les vingt-sept millions et demi de Français ne représentaient plus que 17,5 % de la population de l'Europe. C'était assez, pour permettre les victoires ruineuses de Napoléon. En 1900, le nombre des Français était passé à trente-neuf millions. Il avait pratiquement doublé depuis 1650 mais dans le même temps celui des autres européens avait quadruplé. Un sur dix seulement des Européens était français. Le XIXème siècle fut marqué par une chute de la natalité dont « la grande nation  » ne devait pas se relever.

    En 1938, la menace que font peser l'Italie fasciste et l'Allemagne nazie, beaucoup plus peuplées et le fait que pour la première fois le nombre des décès l'emportait sur celui des naissances provoquèrent un réveil brutal mais trop tardif. Le président du conseil, Edouard Daladier a laissé un mauvais souvenir. Il convient, cependant, de reconnaître qu'il a su, dans le domaine démographique, agir avec un esprit de décision, une vigueur et un courage dont il a manqué dans les autres. Les décrets lois de 1938, qui généralisent les allocations familiales, puis « le code de la famille » promulgué le 29 juillet 1939, jettent les bases d'une politique résolument nataliste, que le maréchal Pétain puis le général De Gaulle, en accord du moins sur ce point, poursuivront. De 1900 à 1944, en dépit de plus d'un million de prisonniers de guerre, des déportations, des pertes civiles et militaires, des conditions de vie qui provoqueront, surtout en 1940, l'exode, et en 1944 une forte augmentation de la mortalité infantile, le taux de natalité tombé à 1,36 en 1940 s'élève à 1,61 en 1944. En 1945, ce taux brut de renouvellement des générations atteint 12,12. Malgré l'accroissement de la mortalité, l'excédent des naissances sur les décès est de 2000. Ce solde positif, bien que faible, paraît riche de promesses.

    Elles seront tenues. Les Français avaient pris conscience que le vieillissement de la population avait été l'une des causes de la défaite. Le sacro-saint principe égalitaire fut même battu en brèche par l'institution du « quotient familial ». Le nombre des naissances passera de 612.000 en 1938 à 640.000 en 1946. Le mouvement connaîtra son maximum en 1964 avec 874.000 naissances. L'on est encore loin des « douze millions de beaux bébés » que De Gaulle fixait comme objectif aux familles françaises en 1945. Cependant le redressement paraît bien engagé lorsque, soudain, la courbe s'inverse, lentement jusqu'en 1974, où l'on passe sous la barre de 800.000, brutalement ensuite, avec un bref répit (795.000 naissances en 1980, soit 60.000 de plus qu'en 1978) provoqué par l'allocation au troisième enfant, décidée par le gouvernement Barre. La chute a repris du fait de la politique résolument antinataliste menée de 1981 à 1983, corrigée, de façon insuffisante, en 1984. L'afflux des familles d'immigrés dissimule l'ampleur de cette nouvelle dégradation, d'autant que des milliers de femmes maghrébines viennent accoucher en France, où elles bénéficient de la sécurité sociale de leur mari, puis retournent chez elles, avec leur enfant. Si l'on s'en tenait aux naissances dont l'un au moins des parents est d'origine française, l'on tomberait sans doute au-dessous de la barre des 600.000, en tout cas on reviendrait aux 612.000 naissances de 1938. A suivre  (A venir : La démocratie ou la vie).

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    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

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  • « National Geographic », l’art du masochisme, par Etienne Defay

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    Le célèbre (et très sérieux) National Geographic a publié ce lundi un article hallucinant. Cet article, signé par Susan Goldberg (rédactrice en chef monde), demande pardon pour ses reportages commis « jusqu’aux années 1970 ». Cet article a été écrit dans le cadre d’un numéro spécial consacré aux concepts de « race ».

    Accrochez-vous, cela vaut le détour. Comme si les syndromes de Stockholm et de Münchhausen avaient fusionné pour créer une nouvelle génération de journalistes. Nous sommes le 2 novembre 1930. National Geographic a envoyé un reporter et un photographe couvrir un événement majeur : le couronnement d’Haïlé Sélassié Ier, dernier empereur d’Ethiopie. D’après la rédactrice en chef, ce reportage dépeignait les indigènes d’Ethiopie comme des « sauvages anoblis ». Il est vrai, le terme ne passerait plus en 2018. Parce que nous sommes justement en 2018 et non en 1930.

    Mais notre chère Susan Goldberg va plus loin dans ce miserere nobis. S’ensuit une longue réflexion sur la ségrégation américaine digne de la rédaction inspirée d’un collégien : « Si une telle cérémonie en l’honneur d’un homme Noir avait eu lieu en 1930 aux Etats-Unis par exemple, et non en Ethiopie, il n’y aurait sans doute jamais eu de couverture médiatique. Pis encore, si Haïlé Sélassié Ier avait alors vécu aux Etats-Unis, il n’aurait sans doute pas fait partie des lecteurs de National Geographic dans une ville comme Washington où la ségrégation était très stricte, et n’aurait pas été autorisé à faire partie de la communauté National Geographic ».

    On ne sait pas ce qui est pire, qu’un empereur éthiopien ne puisse pas être couronné aux Etats-Unis ? Ou qu’il ne puisse pas être un lecteur de National Geographic ? Cela rappelle la logique des défenseurs du droit de vote des étrangers.

    Susan Goldberg va plus loin dans son processus d’identification victimaire : « J’en suis la première rédactrice en chef, Juive de surcroît, deux groupes de population qui ont, eux aussi, été discriminés aux Etats-Unis. Il m’est douloureux de partager cet affreux état de fait qui fait pourtant partie de l’histoire du magazine ». Si l’on était pointilleux, on serait tenté de reprocher à cette dame son racisme latent en osant comparer la ségrégation des afro-américains avec celle des femmes mais passons. Ce que démontre cet article en réalité est à double effet. Premièrement il s’inscrit dans cette vague moderniste visant à déclamer que toutes les cultures et toutes les civilisations se valent. Sachez-le : dire que la dynastie Ming était supérieure aux tribus papous au XIIIe siècle fait de vous un odieux raciste. Supputer que l’empire byzantin était de loin plus avancé que le peuple touareg vous range avec ceux qui hiérarchisent les peuples et donc un fasciste en puissance.

    L’autre intérêt d’un tel mea culpa est également économique. Car la culpabilisation a cela de pratique qu’elle fait vivre le racisme, alimente un débat, vous place dans le camp du Bien et donc vous fait gagner de l’argent.

    Etienne Defay

    Article paru dans Présent daté du 15 mars 2018

    https://fr.novopress.info/209986/national-geographic-lart-du-masochisme-par-etienne-defay/

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray [XXIII]

    Nous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. Nous sommes ici dans la 2ème partie de cette étude. La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

    2ème partie : Une révolution copernicienne 

    LES NOUVELLES INVASIONS BARBARES

    Un ancien coopérant, agrégé de lettres, M. Jacques Bonnaure, dans une lettre publiée par « Le Monde » daté du 17 novembre 1984, a décrit, de façon concise et précise une situation que personne ne semble plus capable de maîtriser. En voici le texte :

    « Après avoir enseigné au Caire et au Maroc, j'ai renoncé car le métier de « coopérant » tel qu'on l'exerce est une impasse absolue. Dans certains lycées (marocains) les enseignants français sont systématiquement surveillés, parfois par des élèves qui rapportent leurs propos, même anodins, au proviseur..., ou au commissaire de police. Nous n'avons pas accès au conseil d'établissement, et le conseil de classe se limite à la lecture des moyennes. Quant aux élèves, leurs sentiments à l'égard des coopérants sont très ambivalents. Dès le début de l'année, les inscriptions fleurissent au tableau : « Les étrangers dehors ! » « Nous n'avons pas besoin de professeurs étrangers ! », etc. Puis des contacts plus confiants s'établissent. Cependant le coopérant étant français, on va lui reprocher la colonisation, le néocolonialisme, le racisme, d'ailleurs exagéré avec complaisance, comme si la France était la République sud-africaine. Si le professeur est français, il doit être chrétien, d'où de nombreux essais plus ou moins aimables, de conversion à l'islam. Mais ce Français vient du pays fantasmatique où on ne bastonne plus les élèves en grève, où les chômeurs sont indemnisés, où on ne force pas les filles à se marier. On va lui demander des adresses en France, des certificats de scolarité dans des établissements français, des emplois, une place dans sa voiture... Enfin il n'est guère agréable de voir se mettre en place tous les ingrédients nécessaires à une révolution islamique (au Maroc et en Egypte) : sentiment qu'on n'a rien à perdre quand l'avenir est aussi noir, haine de sa propre société, déséquilibre entre des traditions que les jeunes refusent et un modernisme occidental, détesté et envié tour à tour mais toujours inaccessible, xénophobie et antisémitisme, exaltation religieuse (un jour que je parlais des dieux de l'Antiquité romaine, plusieurs élèves se sont dressés pour proclamer qu'il n'y avait qu'un seul Dieu). Tout est donc prêt ».

    Kadhafi ou Khomeiny servent d'alibis à notre aveuglement. Nous les tenons pour les organisateurs d'un vaste complot qui vise à déstabiliser le monde musulman. Qu'ils disparaissent ou du moins que nous leur infligions une bonne correction et tout rentrerait dans l'ordre. En réalité, ils utilisent, dans l'ensemble de façon assez maladroite, sans stratégie cohérente, une situation qu'ils n'ont pas créée et qui, pour une bonne part, leur échappe. Nous n'en sommes qu'aux prodromes de la crise. D'autres chefs charismatiques surgiront, plus dangereux. Quand l'histoire offre un rôle, l'homme providentiel se découvre toujours. L'important, ce sont les masses, qui se mettent en mouvement, encadrées par une intelligentsia prolétarisée. Quand la jeunesse pullule, l'aventure, s'offre à elle. L'Islam fournit le ferment idéologique de populations menacées dans leur identité culturelle. En effet, ne nous y trompons pas, le monde musulman ne se porte pas tellement mieux que le monde chrétien. Corrodé par l'athéisme marxiste, le laxisme moral et le modèle américain, il rêve de notre mode de vie mais se sachant impuissant à l'atteindre, il le rejette avec d'autant plus de violence qu'il l'envie. A sa manière, c'est pour lui aussi une question de survie. Il n'est besoin que d'observer, au milieu de nous, les immigrés de la seconde génération. Ils méprisent leurs pères, et s'ils nous haïssent c'est de désir refoulé. Comment devenir semblable à l'autre sans cesser d'être soi-même ? Une tragédie spirituelle se déroulé, sous nos regards indifférents ou hostiles. Sans doute sont-ils trop jeunes, sommes-nous trop vieux.

    Au lendemain de la seconde guerre mondiale, de profondes réformes s'imposaient. Il convenait de substituer à l'administration directe de nos possessions africaines des institutions mieux adaptées à l'évolution des mentalités et au rapport des forces. Bien des solutions pouvaient être envisagées. Ainsi, dès 1947, M. Senghor préconisait la constitution d'un ensemble français « à la capétienne », où un pouvoir central fort serait en mesure d'élever ses colonies au rang de provinces, dotées d'une large autonomie. Même si l'on décidait d'acheminer progressivement nos possessions vers l'indépendance, il convenait de la préparer, en formant des cadres et en substituant aux structures administratives, construites au hasard de la conquête, des entités cohérentes. Le drame du Tchad devenait inévitable dès l'instant que l'on s'obstinait à faire coexister au sein d'un même Etat les nomades musulmans et guerriers du Nord avec les paysans chrétiens ou animistes du Sud. Malheureusement les institutions de la IV' République ne permettaient ni les choix clairs ni la continuité indispensable à leur mise en œuvre et cependant il convient de reconnaître que la France s'est mieux conduite que la Grande-Bretagne. N'empêche que les Européens ont renoncé à leurs responsabilités politiques, favorisant la pénétration soviétique, la prolifération de dictatures militaires, parfois au profit de déments, le plus souvent d'idéologues primaires, le pullulement des conflits tribaux. Néanmoins ils n'ont pas renoncé au régime du pacte colonial, ce système économique fondé sur l'échange inégal, le tiers monde vendant ses matières premières et des produits tropicaux aux pays industrialisés pour leur acheter des biens de consommation.

    Seul le Japon a su comprendre la nécessité de dépasser le « pacte colonial »,non par philanthropie mais par intérêt bien compris. Sa défaite l'ayant empêché de réaliser son vieux rêve de domination politique des rivages du Pacifique, il l'a repris par d'autres moyens. Sa faible superficie et la densité de sa population l'ont d'ailleurs contraint d'éviter les erreurs des Européens. Progressivement, les secteurs promis au déclin, le textile, les chantiers navals, pour une part la sidérurgie, furent transférés en Corée, à Taïwan ou à Hong Kong. Les Japonais subventionnèrent, par leurs investissements, l'installation de concurrents, dont ils comptaient faire des clients pour leurs industries d'équipement. Utilisant une main d'œuvre abondante, peu payée, dépourvue de protection sociale, les « nouveaux pays industriels » se livrèrent à une compétition acharnée dont les Européens furent les premières victimes tandis que le Japon, grâce à son avance technologique et à son organisation commerciale, partait à la conquête de nouveaux marchés.   A suivre  (A venir : Les nouvelles invasions barbares 4).

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