culture et histoire - Page 935
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L’avènement d’un totalitarisme
par Gérard Leclerc
Le centième anniversaire de la révolution russe contraste étrangement avec ce que fut la célébration de son cinquantième anniversaire. Il ne faut pas oublier que les événements de 1968 ont suivi immédiatement cette célébration de 1967. Et à ce moment, le coup de force de Lénine était encore magnifié dans tout un secteur d’opinion militante en phase avec un milieu intellectuel encore acquis au marxisme-léninisme. Dans la tête de beaucoup de jeunes émeutiers de Mai 68, il y avait l’idée de recommencer ce qui s’était produit un demi siècle auparavant à Saint Pétersbourg avec Lénine. On peut même dire qu’il y eut durant toute cette période une sorte de réenchantement du marxisme et de l’idéal communiste. Réenchantement qui commença à se dissiper tout de suite avec la répression brutale du Printemps de Prague par les chars soviétiques. On connaît la suite, avec Soljenitsyne et la révélation de L’archipel du goulag, et puis en 1978 l’élection du cardinal Karol Wojtyla au siège de Rome.
En 2017, la révolution de 1917 n’est donc plus reçue de la même façon. Avec l’effondrement du système soviétique en 1989, est venue l’heure d’un jugement impitoyable à l’égard d’un système totalitaire qui fit d’innombrables victimes. À l’opposé de l’image romantique du soulèvement du peuple des travailleurs, s’est imposée la réalité d’une dictature absolue, fondée sur un parti unique et sur une police politique, la Tcheka, « un organe, explique l’historien Stéphane Courtois, chargé de défendre le régime par tous les moyens de violence, depuis le fichage des populations et la délation généralisée jusqu’à la terreur de masse utilisée comme moyen de gouvernement ».
Le pape Pie XI avait condamné ce système en 1937, dans son encyclique Divini redemptoris. Cela n’empêcha pas toute une frange de catholiques de se laisser prendre au mirage du modèle soviétique, en allant parfois très loin dans la collaboration avec le parti communiste. Pourtant en France, le père Gaston Fessard avait lancé un avertissement solennel en 1945 dans un manifeste intitulé France prends garde de perdre ta liberté. C’était Gaston Fessard aussi, qui avait rédigé auparavant un manifeste contre le nazisme France prends garde de perdre ton âme. Avec les deux totalitarismes du XXe siècle, c’était bien l’âme et la liberté qui étaient en péril.
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Un Front de la Tradition?...
Les éditions Ars Magna viennent de publier un recueil de textes d'Alexandre Douguine intitulé Le Front de la Tradition. Théoricien politique influent, un moment proche d'Edouard Limonov, Alexandre Douguine est la figure principale du mouvement eurasiste en Russie. Outre L'appel de l'Eurasie (Avatar, 2013), le texte d'une longue conversation entre lui et Alain de Benoist, plusieurs de ses ouvrages ou recueils de ses textes sont déjà traduits en français comme La Quatrième théorie politique (Ars Magna, 2012), Pour une théorie du monde multipolaire (Ars Magna, 2013) ou Vladimir Poutine, le pour et le contre - Écrits eurasistes 2006-2016(Ars Magna, 2017).
" Connu surtout comme le promoteur de l’idée eurasiste et comme le théoricien qui a une influence fondamentale sur les orientations géopolitiques de l’actuel maître du Kremlin, Alexandre Douguine est aussi (voire surtout) pour beaucoup de ses lecteurs celui qui a le mieux exposé l’idée traditionaliste dans notre Kali Yuga.
On reconnaît un arbre à ses fruits et ceux issus du traditionalisme de René Guénon et de Julius Evola étaient bien décevants. Ces grands penseurs avaient laissé une oeuvre gigantesque mais des disciples aussi petits que médiocres dont la seule fréquentation était de nature à dégouter de se revendiquer de la Tradition.
Puis Alexandre Douguine vint… et il ouvrit des perspectives immenses sur l’islam, l’orthodoxie, le judaïsme, sans oublier les liens entre la Tradition et la géopolitique. On peut résumer son influence en écrivant qu’il fit de ses disciples des « traditionalistes du XXIe siècle ».
D’où la nécessité impérative de rendre accessible aux lecteurs francophones la totalité de ses textes consacrés à la Tradition traduits dans notre langue. Nombre d’entre eux sont totalement inédits, d’autres ont déjà été publiés dans d’obscures revues ou sur des sites internet éphémères, tous méritent d’être lus et médités, tous vous changeront en profondeur et contribueront à faire de vous les kshatriyas que demande notre âge de fer. "
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Le stupide mépris des ancêtres
L'Apothéose d'Homère, Ingres, 1827, Musée du LouvrePar Mathieu Bock-Côté
Cette tribune [11.11] est de celles que Mathieu Bock-Côté donne sur son blogue du Journal de Montréal. Il est vrai que nous reprenons volontiers et souvent ses écrits tant il sont pertinents, proches de nos propres idées, et collent, de façon vivante, intelligente et claire, à l'actualité la plus intéressante. Il s'agit ici de l'arrogance des modernes ... LFAR
Permettez-moi de méditer un peu sur notre époque et ses travers. Une des choses qui frappe le plus, lorsqu’on pense à nos contemporains, c’est leur immodestie.
Je m’explique. Ils se regardent, ils se contemplent, et ne cessent de s’émerveiller d’être nés à notre époque.
Immodestie
Surtout, ils regardent leurs ancêtres avec mépris et les accablent de tous les maux. L’accusation est connue : ils étaient racistes, sexistes, homophobes et compagnie. Ils étaient fermés sur le monde. Ils étaient ignorants et arriérés. Et on pourrait continuer longtemps cette énumération de reproches.
Évidemment, si nos contemporains sont capables de faire ainsi le procès de leurs ancêtres, c’est qu’ils se croient moralement supérieurs à eux. Ils se sentent délivrés des anciens préjugés. Ils se voient comme des humains purifiés.
Cette arrogance des modernes a des conséquences bien réelles sur notre vie collective.
Comment pouvons-nous, par exemple, avoir un minimum de fierté nationale si, au fil des siècles, nous ne parvenons pas à nous voir autrement que comme des salauds ?
Comment admirer les héros de notre histoire si nous ne voyons en eux que des hommes machistes, écrasants, intolérants, ou des femmes dominées, soumises, martyrisées ?
Comment admirer les fondateurs et les explorateurs de la Nouvelle-France si nous les voyons comme des conquérants pillards et racistes venus s’emparer d’un monde où ils n’auraient jamais dû mettre les pieds ?
Fierté
De même, comment pouvons-nous transmettre la culture à l’école si nous croyons qu’elle est contaminée par des préjugés et des stéréotypes dont il faudrait surtout la nettoyer ?
Comment admirer de grandes œuvres littéraires si nous n’y voyons que le reflet d’époques détestables qui se seraient exprimées à travers elles ?
Nous vivons dans un monde qui cultive le stupide mépris des ancêtres. Il éduque ses enfants dans une posture qui les amène à rejeter la civilisation dont ils héritent. Notre monde est suicidaire.
Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).
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Les Brigandes en live - Octobre 2017