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divers - Page 318

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  • Une pensée de la nostalgie ?

    Michel Serres, le philosophe bien connu, s’insurge contre la mentalité décliniste et notamment contre le slogan : « C’était mieux avant. » Il vient d’écrire un essai sur le sujet et s’en est expliqué dans une discussion courtoise avec Alain Finkielkraut à son émission Répliques sur France Culture. Il y a désaccord entre les deux académiciens, le second réclamant le droit de se plaindre de certains désagréments de l’époque. Je ne me permettrais pas d’arbitrer un tel débat qui, ne connaîtra vraiment jamais de fin. Le président Macron s’est proclamé progressiste, tandis qu’un courant d’opinion conservateur semble s’affirmer chez nous, comme rarement auparavant. Est-il assuré que le clivage progressiste-conservateur soit désormais le plus pertinent pour caractériser les enjeux intellectuels, politiques, moraux de notre temps ? Lorsqu’on veut imposer ce clivage jusque dans l’Église pour classer les évêques, voire même le Pape, d’un côté ou de l’autre, je ne suis pas rassuré.

    Et puis n’y a-t-il pas nécessaire complémentarité entre le progrès et la conservation, l’innovation et la tradition ? Ce qui compte c’est le bonheur commun, la chance donnée à l’humanité de se perpétuer en profitant au moins des progrès partiels que lui ménagent ses recherches et ses découvertes. Mais il y a quand même un problème philosophique grave qui s’interpose dans nos tergiversations. C’est celui de notre humanité même. Le progrès va-t-il lui permettre d’être fidèle à elle-même, ou l’entraîner dans des mutations qui produiront une transgression de sa nature essentielle ?

    Là-dessus je suivrais volontiers l’excellent Sylvain Tesson, qui ne se veut pas du tout progressiste et se réclame même d’une sorte de maxime d’Albert Camus : « La pensée d’un homme est avant tout sa nostalgie. » Qu’on le suive ou pas sur la nostalgie, cela n’empêche pas qu’il pose la bonne question à propos de l’emprise techniciste qui prétend aboutir à une humanité augmentée, celle du transhumanisme. « Tout juste sommes-nous encore autorisés à trouver que la conversation entre l’homme et la machine est moins intéressante que le génie pur. Après tout, l’homme augmenté existe déjà : Shakespeare, Raphaël, Stravinski. » Et d’ajouter : « Je crois que je suis technophobe et j’en profite tant que ce n’est pas encore un délit d’opinion ! Cela viendra » (Figaro 22 janvier). Eh oui, cher Sylvain, il pourrait être hérétique d’affirmer que ce qu’on appelle progrès n’est pas forcément désirable.  

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 23 janvier 2018.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Eric Zemmour met le feu sur CNews

    Débat d'hier matin, suite à sa victoire judiciaire en cassation :

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Éléments : Demain, tous crétins ?

    1584880532.jpgEléments

    n°170

    en kiosque : 6,90 €

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    Depuis l’affaire du Barbe-Bleue de Hollywood, avec le délicat hashtag « Balance ton porc ! », on assiste au grand retour des précieuses ridicules et des dames quakeresses, des Trissotines et des Torquemadettes, des mères Fouettard.e.s qui traquent les « dérapages » et les comportements « inappropriés ».

    La police de la pensée est dépassée, on en est à la police des arrière-pensées. Le soupçon vaut accusation, l’accusation vaut condamnation.

    On ne distingue plus la véritable agression sexuelle de la blague de mauvais goût ou de la drague lourdingue. Montée de la subjectivité (le « ressenti ») : si le harcèlement commence quand on se sent harcelé, n’importe quoi peut devenir du harcèlement. Le viol et le chantage sexuel se retrouvent ainsi banalisés.

    Multiplier les amendes morales, purger la société des impuretés du désir, instaurer la « transparence » de la vie intime : la censure au nom de la morale, cela n’a rien de bien nouveau. On sait depuis Robespierre que la Terreur est une « émanation de la vertu ». Cinquante ans après Mai 68, il n’est plus question de « jouir sans entraves », mais au contraire d’entraver le désir, de rendre les relations entre les hommes et les femmes insupportables, de dégoûter chaque sexe de l’autre.

    Mais il s’agit aussi d’abolir la nature humaine. L’homme est carnivore, donc prédateur, donc carnassier, donc agresseur, donc violeur en puissance. L’idéal serait qu’il devienne herbivore. On assiste à la condamnation des hommes, non seulement parce qu’ils sont des hommes, mais parce qu’ils s’obstinent, en manifestant leur attirance pour l’autre sexe, à témoigner du fait que l’espèce humaine est sexuée et qu’il y a en elle du masculin et du féminin. Ce sont ces notions de masculin et de féminin qu’il faut déconstruire, dissoudre, liquéfier au nom de l’hybridation qui aboutira, simultanément, au métissage universel et à l’androgynat généralisé.

    Le seul moyen pour les hommes de ne pas être dénoncés comme des « porcs » serait donc d’accepter la suppression de la différence sexuelle, tout comme le seul moyen d’échapper au racisme serait d’accepter la suppression des différences ethniques. L’homme de demain ne sera d’aucun peuple ni d’aucun sexe.

    Cette tendance à la neutralisation, qui va de pair avec l’allergie à la diversité, on la retrouve désormais partout : il s’agit de gommer les différences, de lisser les aspérités, d’instaurer partout la grisaille uniforme, de rendre les êtres et les choses interchangeables.

    Il y a au fond trois féminismes : celui qui défend les femmes et rappelle que les valeurs féminines ne sont pas moins respectables que les valeurs masculines – c’est le seul qui soit à la fois légitime et nécessaire –, celui qui veut mettre les hommes plus bas que terre parce que la Terre doit être « délivrée du mâle », et celui qui décrète que tout compte fait il n’y a ni hommes ni femmes : le sexe n’est rien, le « genre » est tout. Le mélange des trois aboutit à des contradictions. De même qu’il est difficile de défendre à la fois la parité et la « non-mixité », il est assez contradictoire de dire que les hommes sont des « porcs », que les femmes sont des « hommes comme les autres » et que le masculin n’est qu’une illusion.

    Le 9 décembre 2017, autour de l’église de la Madeleine, un million de Français en larmes assistaient aux funérailles d’un chanteur populaire qui se faisait appeler Johnny. Un mâle blanc hétérosexuel de plus de cinquante ans qui chantait : « Allumez le feu ! » Reste à trouver les allumettes.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Coup de ripolin sur le bac - Journal du Jeudi 25 Janvier 2018

  • Jim Caviezel : Notre monde a besoin de guerriers fiers, animés par leur foi

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    Jim Caviezel, l’acteur qui a interprété le rôle du Christ dans le film La Passion du Christ de Mel Gibson est intervenu devant plus de 8000 étudiants catholiques à Chicago aux Etats-Unis. Il les a exhortés à porter la Bonne Nouvelle au monde entier :

    « Je veux que vous alliez dans ce monde païen et que vous ayez le courage d’exprimer votre foi en public sans honte. »

    Notre monde

    « a besoin de guerriers fiers, animés par leur foi. Des guerriers comme Saint Paul ou Saint Luc, qui ont risqué leur nom, leur réputation, pour apporter au monde leur foi et leur amour pour Jésus »

    « Dieu appelle chacun de nous – chacun de vous – à faire de grandes choses. Mais d’abord, vous devez vous engager à prier, aider, méditer sur les Saintes Écritures et prendre les sacrements au sérieux. »

    Revenant sur son rôle dans le film de Mel Gibson :

    « Quand j’étais sur la croix, j’ai compris que Sa souffrance était notre rédemption. Rappelez-vous qu’aucun serviteur n’est plus grand que le maître. »

    « Pour arriver à Dieu, nous devons vivre avec le Saint-Esprit comme bouclier et le Christ comme épée. Puissions-nous ainsi rejoindre Saint Michel et tous les anges pour envoyer Lucifer et sa horde directement à l’enfer auquel ils appartiennent ! »

    Voici la vidéo en anglais. Pour avoir la traduction automatique, cliquez sur le bouton paramètres (la roue en bas à droite) et sélectionnez les sous-titres en français :

    Michel Janva

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  • Deux aéroports pour la réunification bretonne ?

    L'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes pourrait bien avoir des conséquences inattendues sur l'organisation territoriale de l'Ouest de la France et en finir avec une injustice historique pour la Bretagne, et il n'est pas impossible que le président actuel et son gouvernement y aient aussi pensé, dans une perspective de long terme et pour, là aussi, refermer un dossier vieux de... plus de deux siècles !

    En effet, l'annonce de l'aménagement de l'aéroport de Nantes-Atlantique couplé avec celui de Rennes-Saint-Jacques de la Lande peut aussi être interprétée comme la nécessité reconnue par le gouvernement de former une sorte de duopole aéroportuaire avec les deux villes « capitales » de la Bretagne historique, ducale et parlementaire. Et si cela pouvait constituer l'ébauche d'une politique véritablement conjointe des deux grandes villes, concernée l'une et l'autre par une augmentation similaire et continue de la population avec l'arrivée de personnes, souvent jeunes et appartenant aux classes moyennes, issues de la Région parisienne, et participant de la même logique socio-culturelle, et par des enjeux communs d'aménagement du territoire ?

    Resserrer les liens entre les deux villes (et avec l'appoint des autres cités de Bretagne, qui ne doivent pas être négligées), elles-mêmes reliées au cœur actif de la France par les lignes ferroviaires à grande vitesse (ce qui fait de la Bretagne une sorte de « banlieue » de Paris, sans la mauvaise réputation qui colle parfois à ce terme...), est le meilleur moyen de recréer une forte communauté d'intérêts et, pourquoi pas, de renforcer la notion d'appartenance à un même ensemble « régional » d'origine historique, ce que certains nomment « la nation bretonne », forte et belle formule qui ne fait pas peur au royaliste fédéraliste que je suis. L'occasion est belle de réactiver une forme d'identité bretonne autour du patrimoine commun et complémentaire des deux grandes cités, et, en somme, de préparer, pour les années prochaines, une « logique » réunification bretonne. Encore faudra-t-il que les « barons » nantais, défenseurs des artificiels Pays de la Loire, comprennent et acceptent cette opportunité dont certains craindront les conséquences pour leurs pouvoirs féodaux... La République a plus renforcé les féodalités depuis les années Defferre et ses lois de décentralisation que les provinces et leurs libertés légitimes, et cela constitue, il est vrai, un risque politique à ne pas méconnaître ou sous-estimer !

    https://nouvelle-chouannerie.com/

  • Le Pen, les Mémoires : l'entretien avec Guillaume de Thieulloy, son éditeur, publié dans Présent

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    C’est aux éditions Muller que Jean-Marie Le Pen publie ses Mémoires à paraître le 1er mars, extrêmement attendus et juste avant un congrès où le Front national changera peut-être de nom. A la tête de Muller, quelqu’un que l’on ne présente plus : Guillaume de Thieulloy, le directeur de publication du Salon beige, de Nouvelles de France, de l’Observatoire de la christianophobie et des 4 Vérités. Il a fallu le torturer car le secret est bien gardé, mais nous sommes arrivés à en savoir un peu plus.

    Comment avez-vous réussi ce gros coup d’édition ? Tous les éditeurs parisiens devaient être sur les rangs ?

    C’est aussi ce que j’aurais pensé spontanément. Mais manifestement, ce n’était pas le cas. Autant que je sache, Jean-Marie Le Pen et son entourage se sont heurtés à plusieurs refus. Ce qui est certain, c’est que ce gros coup m’est « tombé dessus », sans que je l’aie cherché. Mais je ne vais pas jouer les saintes nitouches, j’avoue que cela m’a bien plu de faire un peu la nique à des confrères plus prestigieux que moi.

    Quand doit sortir le premier tome ? A combien d’exemplaires doit-il être diffusé ? Combien prévoyez-vous de volumes et concernant quelles époques ?

    Le premier tome doit sortir début mars. A priori, la mise en place en librairie devrait être de l’ordre de 40 000 exemplaires. Ce premier tome couvre la période qui va jusqu’en 1972, date de la fondation du Front national (NDLR : Marine Le Pen avait quatre ans). Je n’ai pas encore vu le deuxième tome, mais je dois avouer que ce premier m’a semblé presque plus intéressant que les récits de combats politiques qui vont suivre : l’enfance d’un pupille de la nation, la Résistance, la décolonisation, la Corpo de droit et le poujadisme, les combats pour l’Algérie française, la campagne de Tixier-Vignancour, Mai 68… Tout cela fait un demi-siècle de vie française contemporaine vue par un acteur de premier plan. Franchement, je ne comprends pas qu’il ne se soit pas trouvé un seul « grand éditeur » pour publier ce livre.

    Quelle anecdote vous a le plus marqué ?

    Je ne voudrais pas déflorer le contenu, mais, pour moi, la plus grande surprise a été de lire le récit de l’enfance d’un fils, puis d’un orphelin de marin pêcheur. On a peine à imaginer qu’il y a 80 ans, des Français vivaient dans de telles conditions. Je ne dis pas cela pour faire pleurer dans les chaumières, mais cela relativise un tantinet l’image, complaisamment colportée par certains médias, du milliardaire exploitant cyniquement la misère du « populo »… Je ne suis pas sûr qu’il y ait beaucoup d’hommes politiques qui aient une telle expérience de la vie dudit « populo ».

    On sait que la parole de Jean-Marie Le Pen est très libre. Avez-vous posé certaines limites en tant qu’éditeur ?

    Non, les seules limites que j’avais fixées – mais qui n’ont posé aucun problème – étaient les limites de la loi. Pour le reste, je suis suffisamment attaché à ma liberté pour laisser aux autres leur propre liberté et, naturellement, la responsabilité de ce qu’ils écrivent !

    Avec le recul du temps, est-ce que Jean-Marie Le Pen a pris des distances avec ces « bons mots » qui ont parfois été contre-productifs pour le combat de ses idées ?

    Nous n’en avons pas parlé. Et ce premier volume s’arrête précisément à la fondation du FN, donc bien avant les fameux « bons mots ». Comme beaucoup d’amis de Présent (je pense, en particulier, à Bernard Antony), je ne suis pas de ceux qui trouvaient que ces mots étaient particulièrement bons. Quant à savoir quel rôle ils ont joué dans la progression des idées de Jean-Marie Le Pen, j’avoue que je serais bien incapable de le dire, même s’il est bien évident qu’ils ont été utilisés pour « diaboliser » et pour installer ce « cordon sanitaire » qui permet à la gauche – alliée, rappelons-le, aux communistes aux cent millions de morts depuis 1917 ! – de gouverner la France, alors que cette dernière est majoritairement à droite. Ceci étant, j’ai l’impression qu’avec ou sans « bons mots », le machiavélique Mitterrand aurait trouvé le moyen de mettre ce coin entre la « droite parlementaire » et la « droite nationale ».

    Est-ce que la mémoire de Jean-Marie Le Pen est aussi performante que celle de Trump selon ses derniers examens médicaux ?

    Je ne saurais mieux vous répondre qu’en vous invitant à lire ce premier tome : vous verrez un homme politique qui a traversé des décennies de combats de toute sorte et qui en parle avec force détails, et dans une langue magnifique. J’imagine qu’il s’est aidé de notes et sans doute du souvenir de ses proches, mais le résultat fait honneur à sa mémoire ! Je laisse les médecins faire un bilan de santé comparé de Trump et Le Pen ; moi, je me contente de lire les deux – bien que leurs styles respectifs soient aussi différents que l’imparfait du subjonctif est éloigné du langage des « twittonautes » – avec l’admiration d’un simple observateur pour des acteurs à la carrière si bien remplie…

    Propos recueillis par Caroline Parmentier

    Article paru dans Présent daté du samedi 20 janvier 2018