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divers - Page 379

  • Réfléchir & Agir No. 54 : L’art de demain

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    SOMMAIRE:

    Antipasti : Alexandre Mendel ;
    Dossier L’Art de Demain ;
    Entretien avec Philippe d’Hugues et Pascal-Manuel Heu, le mondialisme dans par le 9è art par Georges Feltin-Tracol ;
    Les paysages intérieurs de Juluis Evola ;
    Entretien avec Aude de Kerros,
    Entretien avec Didier Carette ;
    Entretien avec Xavier d’In Memoriam ;
    Grand entretien Varg Vikernes ;
    La persécution anti-païenne par Flavien Blanchon ;
    Edouard VII, le dernier roi d’Angleterre.

    Les abonnés recevront avec la revue un gros bonus (introuvable en kiosque ou ailleurs) : Le hors-série n°2 de 60 pages avec les portraits de Schopenhauer, Barrès, Renan, Barrès, Sorel, Guénon, Codreanu, José Antonio, Cioran.

    Abonnement pour un an (4 numéros + un hors-série hors commerce exclusivement réservé aux abonnés)
    Abonnement simple : 26 euros

    Abonnement de soutien : 35 euros et plus
    Abonnement étranger et DOM TOM : 40 euros
    Règlement par chèque à l’ordre du CREA
    BP 80432, 31004 Toulouse cedex 6
    7 € le numéro en kiosque

  • Trois bonnes raisons (entre autres) de lire le nouveau numéro (n°44) de Synthèse nationale

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  • Marine Le Pen : "France, civilisation mondiale au XXIe siècle"

  • Bistro Libertés avec Guillaume Bernard : La guerre des droites aura bien lieu

  • Patrick Buisson : « Le cycle ouvert par les Lumières est en train de se refermer »

     Patrick Buisson a accordé un long entretien à L’Homme nouveau. Nous ne reproduisons ci-dessous qu’un extrait de ce texte magistral, en incitant ceux qui ne l’ont pas encore à acheter son ouvrage, La Cause du peuple (à commander ici), qui n’est pas le brûlot anecdotique que l’on a dit, mais, un ouvrage d’idées politiques, où l’analyse, comme l’écrit L’Homme nouveau, est « fondée sur les grands principes de notre civilisation ».

    L’Homme nouveau : Gustave Thibon, auquel vous avez consacré un film, met en évidence dans Diagnostics l’artificialité des notions de droite et de gauche dont il dit qu’elles « mutilent l’homme ». Quelle analyse portez-vous à la fois sur les propos de Thibon et sur la permanence malgré tout d’un système reposant sur le couple droite-gauche ?

    Patrick Buisson : Le diagnostic de Thibon porte sur la droite attachée à l’argent-chiffre, à l’argent-signe. Celle qui n’a jamais été, à travers l’histoire, autre chose qu’une force de conservation des privilèges des classes dominantes. Cette droite-là est, par définition, incapable de comprendre qu’avec l’avènement de l’économisme comme réenchantement du monde, quelque chose d’humain a pris fin selon le beau mot de Pasolini. Le fait marquant de ces dernières années réside dans l’apparition, au sein de ce qu’il est convenu d’appeler la droite, d’un mouvement antimoderne récusant le présupposé du libéralisme qui fait de la société une collection d’individus n’obéissant qu’aux lois mécaniques de la rationalité et de la poursuite de leur seul intérêt. Ce mouvement est en train de renouer, dans une fidélité inventive aux racines d’une droite plus originelle, avec l’idée qu’une société ne peut reposer exclusivement sur le contrat c’est-à-dire sur le calcul, mais sur l’adhésion à un projet qui fait d’elle une communauté.

    Le cycle ouvert par les Lumières est en train de se refermer. Nous ne sommes qu’à l’aurore d’une nouvelle ère et nous voudrions déjà cueillir les fruits de la maturité. En fait, nous ne supportons pas l’idée que ces grandes questions de civilisation ne reçoivent pas de réponse dans la temporalité qui est celle de nos vies humaines. Toutes les raisons d’espérer sont pourtant réunies. À commencer par celle qu’exposait le vers fameux d’Hölderlin : « Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve ».

  • Olivier Maulin : « Le vrai problème du progrès, c’est qu’il est divinisé »

    A l’occasion de la parution de son roman La fête est finie (Denoël), l’écrivain Olivier Maulin a accordé un entretien à la Revue Limite. Nous en publions ci-dessous cet extrait, qui porte sur la notion de progrès.

    Olivier-Maulin-La-Fête-est-finie-237x350.jpgLimite : Dans la lignée de vos autres romans, La fête est finie s’apparente à une fable de la lutte contre le progrès. On vous classe sans trop se tromper parmi les antimodernes. Pourquoi ce thème du progrès est-il sous-jacent à l’ensemble de votre œuvre ? 

    Olivier Maulin : Je crois que la question du progrès est absolument centrale et affreusement mal traitée aussi bien par ses partisans que par ses opposants (ou ce qu’il en reste). Comme l’a montré Jacques Ellul, chaque progrès implique un gain et une perte. Comme les deux faces d’une même médaille, chaque progrès charrie son lot de construction, son bénéfice, mais aussi son lot de destruction, son maléfice, et ceci en dépit de l’utilisation que l’on en fait.

    Un exemple tout bête : les centres commerciaux qui ont fleuri ces dernières décennies dans les petites villes de province ont permis aux habitants d’avoir un accès moins coûteux aux biens de consommation, donc une augmentation de leur pouvoir d’achat (bénéfice) mais ils ont dans le même temps asséché les centres-villes et détruit une sociabilité et un mode de vie convivial (maléfice). Seuls les imbéciles croient que le progrès est univoque et que seule une mauvaise utilisation du progrès le rend préjudiciable.

    Vous ne trouverez aucun progrès qui soit simplement « positif ». Certains apportent à la société des bénéfices qui dépassent ce qu’ils lui retirent. Mais d’autres apportent des bénéfices qui sont moindres que ce qu’ils détruisent. Ces derniers sont donc clairement nuisibles et s’ils sont imposés quand même, c’est parce que certains y ont un intérêt.

    A chaque changement, il convient donc de s’interroger : « Sommes-nous prêts à perdre telle ou telle chose ? Est-ce que ce que l’on va gagner vaut vraiment le coup ? Jusqu’où sommes-nous capables de sacrifier ce qui nous constitue ? » C’était exactement le débat que l’on aurait dû avoir lorsque les Suisses ont voté par référendum il y a quelques années contre l’immigration massive. Au lieu de ça, toute la presse française leur est tombée dessus sur le mode « vous vous tirez une balle dans le pied, l’immigration est une chance pour l’économie ». Or, les Suisses ont simplement dit : oui, l’immigration est peut-être une opportunité économique (ce qui n’est du reste pas certain) mais nous sommes prêts à renoncer à ce bénéfice dans la mesure où le maléfice qui va avec (la perte de notre mode de vie et de notre identité) est une perte trop importante.

    C’est finalement la même chose dans mon livre, les habitants de la vallée ne veulent pas de cette fameuse « croissance » qui prend la forme d’une décharge industrielle et d’un Center park débile. Ils estiment qu’ils ont trop à perdre, en dépit des emplois que va créer ce projet. Ces personnages enracinés ne veulent pas abandonner leur mode de vie, leur âme, ni voir leur vallée défigurée par le béton. C’est ce qui les conduit à prendre le chemin du combat.

    Aujourd’hui, le vrai problème du progrès, c’est qu’il est divinisé. Nous le vénérons et l’approuvons quel qu’il soit dans un réflexe pavlovien dénué de tout sens critique. Il ne s’agit pas de rejeter le progrès en bloc, dans une attitude réactionnaire tout aussi pavlovienne, mais je crois que l’on devrait tout simplement le questionner. Pour cela, il faudrait le retirer des mains des experts « qui savent ce qui est bon pour nous » (et qui la plupart sont salariés de l’industrie productrice de ce progrès) et le mettre en débat sur la place publique. Le jeter dans l’Agora avec ses implications dévoilées. S’il y avait donc une révolution mentale à opérer dans notre société, elle tiendrait dans ces termes : donnons-nous les moyens de questionner le progrès, nous n’en serons que plus heureux !

    http://fr.novopress.info/

  • Grandeur et décadence des nouveaux enfants du siècle Dernier inventaire générationnel avant liquidation

    Dans « Les nouveaux enfants du siècle », le journaliste Alexandre Devecchio ausculte les trois facettes d'une génération radicale révoltée contre la fin de l'Histoire : souverainiste, identitaire et... djihadiste. Passionnant. Ainsi, la réflexion de Théophane Le Méné [Causeur - 4.11] nous a vivement intéressés. Toutefois, s'agissant de « la réconciliation de la nation et de la République », nous dirons franchement que nous n'en voyons pas trace. Et qu'elle ne nous paraît nullement souhaitable. Nous dirions plutôt : « la réconciliation de la nation avec elle-même ». Ce qui, nous semble-t-il,  aurait une tout autre portée. Lafautearousseau

    « Nous sommes les enfants de personne » assenait il y a quelques années Jacques de Guillebon dans un livre qui se faisait fort de dénoncer le refus d’une génération de transmettre à l’autre l’héritage culturel et spirituel de notre civilisation, préférant se vautrer dans le relativisme et l’adulation de la transgression. Douze ans ont passé. Et de ce reproche, il n’y malheureusement rien à redire. Mais il y a à ajouter. Car la France a vu ressurgir les faits sociaux quand ce n’était pas la barbarie ; et c’est précisément à partir de ce postulat que le brillant journaliste et désormais essayiste Alexandre Devecchio a enquêté avec une rigueur qu’il convient de saluer.

    Génération radicale

    Lorsqu’on n’a plus de repères, et a fortiori de pères, certaines figures putatives viennent naturellement combler ce vide dont nous avons horreur. Car plutôt que de se désoler d’une filiation disparue, pourquoi ne pas s’en inventer une à travers certains hérauts qui, depuis quelques années, de manière différente et plus ou moins controversée, n’ont jamais accepté l’empire du bien auquel a succédé l’empire du rien ? C’est ainsi que toute une génération, sur le même constat d’une civilisation dévastée, se retrouve désormais au carrefour tragique d’une certaine radicalité d’où partent en étoile des destins.

    Il y a la génération Dieudonné. L’humoriste fut nourri au lait de l’antiracisme en même temps qu’on le sommait – comme à tant d’autres – d’exacerber son identité. Quelques années plus tard, le voilà désormais à souhaiter le déclin de la France tout en célébrant l’antisémitisme et en mettant à l’honneur une jeunesse de banlieue, pour la plupart désœuvrée, essentiellement issue de l’immigration maghrébine. Cette jeunesse souvent ignorante, en mal d’espérance n’est ni Charlie ni Paris, ni Cabu ni Hamel ; en réalité elle ne se veut rien qui pourrait la confondre avec ce qui, paradoxalement ou non, fait la France. Ce n’est pas le social, ni une quelconque politique de la ville qui motive son combat. En quête d’un grand récit, d’une épopée, d’une mystique, d’un combat métapolitique, elle se voue à l’islamisme et à ses formes étatiques car « pour ces enfants du siècle, le djihadisme constitue la réponse rivale maximale au vide métaphysique de l’Europe, une manière de dire non à la fin de l’histoire. »

    Zemmour et Michéa

    La génération Zemmour est assurément de l’autre bord. L’auteur du « Suicide français » a su cristalliser les angoisses de ceux qu’Aymeric Patricot a osé appeler « les petits blancs » ; de ceux que Bernard Henri Lévy jugeaient odieux parce qu’ils étaient « terroirs, binious, franchouillards ou cocardiers ». De condition modeste, frappée du mal de l’identité malheureuse, ayant le sentiment d’avoir été dépossédée par l’Europe, l’immigration, le marché et la mondialisation, cette jeunesse reconnaît à Eric Zemmour de savoir mettre des mots sur les maux, sans faux-semblant, avec intelligence et une certaine aura. Elle ne supporte plus les accusations lancinantes d’une élite déconnectée qui se targue détester les siens et s’aime d’aimer les autres. Et semble appeler de ses vœux une révolution conservatrice tout en vibrant au discours d’une Marion Maréchal-Le Pen à la Sainte-Baume : « Nous sommes la contre-génération 68. Nous voulons des principes, des valeurs, nous voulons des maîtres à suivre, nous voulons aussi un Dieu ».

    La génération Michéa est sans aucun doute la plus complexe. Elle doit au philosophe d’avoir théorisé à travers de nombreux ouvrages l’alliance objective du libéralisme et du libertarisme et d’avoir exposé les conséquences d’un Etat libéral philosophiquement vide, qui laisse le marché remplir les pages laissées en blanc, tout en instillant sa morale aux hommes. Pour la plupart issus des rangs de la Manif pour Tous, hier enfants de bourgeois, ces jeunes sont devenus l’armée de réserve d’un combat culturel qui ne dit pas encore son nom. Ils ne veulent plus jouir sans entraves ; ils ne veulent plus de ce marketing agressif, de ce déracinement identitaire, de ce décérébrage médiatique, de ce relativisme moral, de cette misère spirituelle, de ce fantasme de l’homme autoconstruit. Face à ce système déshumanisant, l’écologie intégrale qu’ils proposent offre une alternative radicale: moins mais mieux! Indissolublement humaine et environnementale, éthique et politique, elle considère la personne non pas comme un consommateur ou une machine, mais comme un être relationnel qui ne saurait trouver son épanouissement hors-sol, c’est-à-dire sans vivre harmonieusement avec son milieu, social et naturel. Dans la conception de leur principe, l’écologie intégrale ne sacralise pas l’humain au détriment de la nature, ni la nature au détriment de l’humain, mais pense leur interaction féconde.

    Entre ces trois jeunesses rebelles, la conjonction est improbable, mais l’affrontement est-il impossible, interroge l’auteur ? « Le fait est que, aujourd’hui, ces trois jeunesses se regardent en chien de faïence. Si elles venaient à s’affronter, ce serait parce que, plus largement serait advenu la guerre de tous contre tous ». Depuis plusieurs années le tocsin sonne. Pour répondre à ce défi, le journaliste veut voir quelques prémisses : le retour d’un grand récit national, la fin du multiculturalisme en même temps que de l’uniformisation planétaire, l’assimilation, la réconciliation de la nation et de la République. « Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve » disait le poète Hölderlin. Alexandre Devecchio n’affirme pas autre chose lorsqu’il déclare: « Si le pire n’est pas certain, c’est aux enfants du siècle, et sans doute grâce à leur esprit insurrectionnel que viendra sublimer quelque miraculeuse inspiration, que nous devrons de l’avoir conjuré ». Dieu, s’il existe dans ce nouveau siècle, veuille qu’il ait raison.   

    Théophane Le Méné

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/