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élections - Page 484

  • Donald Trump enfume-t-il son monde ?

    Michel Lhomme, politologue , Métamag cliquez ici

    La campagne des primaires américaines a suscité une incompréhension horrifiée de la part de tous les américanistes et les politologues spécialistes du sujet.

    Passe encore que le vieux Bernie Sanders, qui se déclare socialiste, puisse tailler des croupières à Hillary Clinton mais qu’une personnalité aussi atypique que Donald Trump mène la course devant un Ted Cruz ultra religieux, voilà qui bouscule tous les cadres établis et au sens premier du mot, l’establishment.

    Comment ne pas voir pourtant que ces deux outsiders sont les deux faces d’une même médaille, celle de la remise en cause profonde du système ? La seule question qui reste pourtant sans réponse est la suivante : s’agit-il d’une vraie crise d’adaptation d’un système vieillissant ou le signe d’une révolte plus profonde ? Ou tout simplement ne sommes-nous pas dans le spectaculaire dans un complet enfumage de l’État profond ?

    Ainsi, le mois dernier, furent lancées des campagnes de diabolisation de Donald Trump par ses adversaires républicains mais surtout par les membres de la communauté juive américaine avec même l’appel au boycott de son discours devant l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee). Or cela n’a pas du tout fonctionné : le 21 mars à Washington, seulement 300 personnes sur 18 000 participants ont quitté la salle du grand raout pro-israélien. En revanche, le candidat aux primaires républicaines a donné entière satisfaction et même plus au public israélien pour ne pas dire ultra-sioniste présent dans la salle.

    Oublié donc le « Donald » qui refusait de prendre position sur la question palestinienne tant qu’il ne serait pas à la Maison-Blanche et qui ne voulait pas dire si les États-Unis devaient reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. Trump affirma tout de go au Congrès, qu’élu Président, il ne sera plus question qu’Israël paye l’aide militaire que lui octroie Washington. Il a même commencé par dire qu’il était d’ailleurs un « soutien de longue date et un ami réel d’Israël», rappelant qu’il avait été « grand maréchal » à la parade de la journée d’Israël à New York en 2004. De fait, avec lui à la présidence des États-Unis, a-t-il assuré, Israël ne sera plus traité « comme un citoyen de seconde zone ».

    Puis, s’en est suivi un flot ininterrompu de déclarations comme à son accoutumée qui auraient pu sortir tout droit de la bouche de Benyamin Netanyahou.

    Par exemple, sera-t-il neutre sur la question palestinienne ? Trump affirme qu’on avait mal compris ses précédentes interventions : « Les Palestiniens doivent venir à la table de négociation en sachant que le lien unissant les États-Unis et Israël est absolument incassable… Ils doivent venir en étant prêts à accepter qu’Israël est un Etat juif et qu’il demeurera un Etat juif pour toujours ».

    Neutre sur la question de Jérusalem ? Lui président, il transférera l’ambassade des États-Unis de Tel Aviv à Jérusalem, « la capitale éternelle du peuple juif ».

    Puis le candidat aux Primaires républicaines a tiré à boulets rouges sur l’Iran en l’accusant d’être « le plus grand sponsor du terrorisme mondial », d’être en Syrie pour établir un nouveau front dans le Golan contre Israël, de fournir des armes sophistiquées au Hezbollah libanais, et de soutenir le Hamas et le Djihad islamique en leur donnant 7 000 $ pour chaque attaque terroriste et 30 000 $ aux propriétaires des maisons détruites par les Israéliens (ce qui n’est pas faux mais c’est la guerre !).

    En un peu plus de vingt minutes, ce fut à l’AIPAC un tonnerre d’applaudissements ! Trump termina alors son discours sur le mode people, en déclarant que sa fille Ivanka (mariée à un juif israélien orthodoxe) était « sur le point d’avoir un magnifique bébé juif ».

    D’où vient donc Donald Trump ? Et s’il n’était en fait que le candidat forcément cynique et incontrôlable de l’« État profond » et d’ailleurs, peut-être la première manifestation politique visible de celui-ci ? Pourtant, d’ores et déjà, l’état profond américain (the deep state) se prépare à surmonter victorieusement toutes les difficultés que pourraient faire naître un Trump ou son électorat. Rappelons que l’« état profond » désigne couramment la conjonction des intérêts militaires, industriels, financiers et diplomatiques qui ont permis à l’Amérique depuis la deuxième guerre mondiale de s’imposer comme l’hyper-puissance et le gendarme du monde.

    Nonobstant, certains analystes aux États-Unis ont parlé ces derniers temps d’une bataille médiatiquement préfabriquée entre les deux principaux candidats à la Maison Blanche, Hillary Clinton, la chef de file des néo-conservateurs et Donald Trump. En août 2015 déjà, le magazine politique Cicero avait écrit que les familles Trump et Clinton étaient très amies d’où la question embarrassante : Trump pourrait-il n’être qu’un sous-marin des Clinton qui devait ridiculiser les Républicains aux yeux du public, afin que la démocrate Hillary ait toutes ses chances de l’emporter ? En fait selon Wikipédia, Trump a été membre du parti démocrate jusqu’en 2009 et a fait don de 100 000 dollars à la fondation de Clinton il y a quelques années. On dit qu’il a entretenu de bonnes relations avec Hillary Clinton et a déclaré publiquement Bill Clinton le meilleur président américain de tous les temps.

    Au surplus, les filles de Trump et de Clinton sont de grandes amies. Des collaborateurs ont découvert qu’en mai 2015, juste avant que Trump ne décide d’entrer dans la campagne présidentielle, il a eu une longue conversation avec Bill Clinton. Ce dernier a téléphoné à Trump et l’a conseillé sur la façon dont il pourrait faire bonne impression auprès des membres du parti républicain. Les Clinton étaient aussi invités d’honneur au mariage de Trump avec sa troisième femme, Mélania. De plus, par sa famille, Trump est étroitement lié avec des membres très riches du parti démocrate. Son père venait déjà en aide à de grands pontes démocrates de l’immobilier. Son beau-fils Jared Kushner, qui vient d’acheter l’ancien bâtiment du New York Times pour le prix d’un demi-milliard de dollars, est membre du parti démocrate.

    Trump est-il vraiment un candidat indépendant ? Pour qui travaille-t-il au juste ? En fait, Trump amuse énormément son public : c’est sa fonction d’outsider, d’amuseur de galerie, de bouffon du roi caché. Cynique comme l’est maintenant devenu avec elle-même l’oligarchie, il assène ainsi des vérités premières que l’on tente de faire passer pour de la déraison.

    Ceci étant dit si l’isolationnisme trumpien gagnait, cela nous donnerait après tout un bon répit, un peu de respiration. Les politiques et les intellectuels américains néo-conservateurs sont trop dangereux du fait de leur culture historique nulle et de leur irréalisme. On célèbre parfois leur culte du concret ou on se gargarise de leur pragmatisme mais il y a tout un monde entre le MIT, l’Université Hopkins et ces professeurs américains qui fondent leur pédagogie sur les dossiers de réussites et les Russes qui la font eux reposer sur l’analyse du jeu d’échecs, ce jeu que l’Arabie Saoudite veut justement faire interdire sous les tentes climatisées du désert.

     
  • Podemos et SYRIZA corrompus ? Et Nuit debout ?

    Attali et Soros s’attaquent à ce qui reste de cultures et de religions.

    Pas grand monde ne se pose la question sur le financement de ces partis sortis de nulle part et qui arrivent à se tailler le chemin au plus haut de leurs États. La surprenante victoire de SYRIZA en Grèce et celle du « faiseur de roi » Podemos en Espagne, qui n’est plus gouvernée, depuis que le « Yes We Can » espagnol est venu troubler la vie politique en deux ans seulement. Désormais, en France, apparaît sur le modèle espagnol « Nuit debout ». Force est de constater que l’orientation idéologique est la même que pour SYRIZA et Podemos.

    Podemos, le parti qui veut laver plus blanc que blanc, est pris la main dans le sac du financement illicite. La loi espagnole interdit strictement le financement en provenance de l’étranger. Pablo Iglesias fait donc l’objet d’une enquête policière depuis janvier de cette année pour avoir perçu la modeste somme de cinq millions de dollars par le biais d’un homme d’affaires iranien, M. Alizadeh Azimi, qui gouverne la chaîne de télévision Hispan TV, financée par le gouvernement iranien. Pour brouiller les pistes, l’homme d’affaires a utilisé des moyens détournés, en passant par divers pays et en gonflant les factures. Ce fait met en porte-à-faux le « Monsieur Propre » espagnol, qui déclarait de manière tonitruante sur Cuatro TV : « Lorsque Podemos sera au gouvernement, JP Morgan ne pourra plus prendre son téléphone pour nous dire ce que nous devons faire. Les gens votent pour des gouvernements et non pour des banques d’investissement. » Les mollahs pourront, eux, prendre leur téléphone ?

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  • Les "petits web soldats du FN"

    Les médias mainstream ont l'air de craindre comme la peste et le choléra l'influence du web sur les électeurs. Peut-être ont-ils raison; peut-être surestiment-ils le potentiel de Facebook et Twitter sur les choix électoraux des usagers du web. Toujours est-il qu'ils estiment que le Salon Beige est très influent pour faire grimper la cote de popularité de Marine Le Pen, si l'on en croit cet article :

    "Guilhem Fouetillou, fondateur de Linkfluence qui tient à jour la cartographie politique sur la Toile, évalue la part de l'extrême droite sur le web social à 20% contre 2% à 3% en 2007. L'éventail est large : Egalité et Réconciliation d'Alain Soral, Fdesouche, Novopresse, 24heures-actu, Salon Beige, Boulevard Voltaire, TVLibertés, le Parti des Indigènes de la République, Nouvelles de France...

    "On a l'image d'une machine de propagande actionnée d'en haut comme dans l'Empire soviétique. En fait, pas du tout, c'est très explosé avec une multitude de sous-familles, des nostalgiques, des cathos, des identitaires, des xénophobes, des antisémites, des complotistes…"[...]

    Bizarre, je n'avais pas eu l'impression que votre blog préféré était destiné à la promotion de quelque personnalité politique que ce soit mais plutôt qu'il travaillait chaque jour à faire avancer le règne du Christ en France; j'ai dû me tromper quelque part...

    Marie Bethanie

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le Jobbik à 53% chez les 15-34 ans

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    La génération Y en Hongrie est très largement désintéressée de la politique mais est favorable au Jobbik. Les 15-34 ans interrogés et intéressés par la politique sont favorables à 53% au parti populiste hongrois.
    L’étude internationale Millenial Dialogue a montré que la majorité des jeunes européens sont satisfaits de leur vie, cependant, parmi les quatre pays étudiés, c’est en Hongrie que les jeunes se disent le plus malheureux. Ils sont trois fois plus nombreux à être mécontent de leur vie en Hongrie qu’en Pologne ou en Bulgarie, et presque cinq fois plus qu’en Autriche. Alors que les 15-34 ans sont « optimistes » à 84% en Pologne, ils ne sont que les deux tiers à l’être en Hongrie. Les conditions matérielles semblent compter dans leur jugement de façon importante.
    La génération Y tourne également le dos aux partis traditionnels, préférant s’investir dans le bénévolat ou les ONG que dans les carrières politiques. Et l’intérêt que les jeunes hongrois portent à la politique est remarquablement bas. 28,6% des 15-34 se dit intéressé par la politique, ce qui est même régionalement un taux particulièrement faible. Selon nol.hu, les études menées par le Magyar Tudományos Akadémia Politikatudományi Intézet (Institut des Sciences Politiques de l’Académie des Sciences de Hongrie) montrent que les trois mots les plus associés à la politique dans cette génération sont « corruption », « mensonge » et « fraude ».
    Seulement 60% des 15-34 voteraient à coup sûr, alors 20% s’abstiendraient. Et leurs votes iraient à 53% pour le parti populiste radical Jobbik, qu’ils considèrent à 35% comme celui qui comprend le mieux la situation des jeunes, suivi de loin par les verts-libéraux du LMP avec 12% et en troisième le parti au pouvoir de Viktor Orbán, le Fidesz, avec 10%. Selon les experts, la popularité du Jobbik chez les 15-34 vient du fait que ce parti a une image propre, sans scandales de corruption. Le Jobbik est actuellement le deuxième parti au parlement. Fondé en 2003, le parti a eu une réputation sulfureuse pendant une décennie, et mène depuis un an une politique de dédiabolisation, en vue des élections de 2018, devenant résolument populiste et visant à convaincre au-delà de son électorat classique.

    visegradpost :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuypkpFyApwsptgHPq.shtml

  • Eric Ciotti balance à Christian Estrosi son milliard d’euros de dettes

    Ça va de plus en plus mal entre Christian Estrosi, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), et Eric Ciotti, président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, pourtant tous deux membre du même parti, Les Républicains.

    Au cours de la séance d’aujourd’hui au conseil régional de Paca, Philippe Vardon, conseiller régional FN, a accusé Christian Estrosi, qui fut le prédécesseur de Ciotti à la tête du département des Alpes-Maritimes jusqu’à fin 2008, d’avoir fait passer « la dette du département de 90 millions d’euros à 747 millions, soit une augmentation de près de 730 % sur 5 ans pour atteindre 942 millions au 31 décembre 2009 par l’effet des engagements contractés sous votre règne ». Près d’un milliard d’euros de dette pour son seul département !

    Philippe Vardon, élu sur la liste de Marion Maréchal-Le Pen, a ajouté, narquois :« Ces chiffres ne viennent pas de l’imagination de vos opposants Monsieur le président mais de votre successeur et ami, Eric Ciotti. Informations contenues dans un savoureux échange de courriers, où il est question de l’aide que vous sollicitez pour votre tramway, daté de février 2016 que je tiens à la disposition de la presse et qui éclaire votre attitude. »

    Et en effet ! Ces courriers, que nous avons récupérés, confirment les chiffres avancés par l’élu FN et montrent une très nette dégradation des relations, déjà tendues, entre Christian Estrosi et Eric Ciotti.

    Les échanges de courriers entre les deux hommes, qui s’échelonnent du 8 au 16 février dernier, portent au départ sur des questions techniques : Ciotti, au nom du département, refuse de s’engager à financer le tramway de Nice, dont Estrosi est maire, en représailles à l’absence de définition du périmètre de compétences entre les différentes collectivités, ce dont il tient le roi du cumul Estrosi, en qualité cette fois de président de la Métropole Nice Côte d’Azur, pour responsable.

    Le ton monte très vite et, dès sa réponse à son « cher Eric », Estrosi parle de « chantage » et accuse son successeur à la tête du département d’avoir pris des décisions qui « posent de graves difficultés » à la ville de Nice, qu’il énumère tout au long d’une missive fastidieuse mais fielleuses, et qui se clôt par cette phrase : « Si les blessures personnelles s’estompent avec le temps, mon souci de bonne gestion m’impose de dire la vérité sur ces questions dans l’intérêt des Niçoises et des Niçois. »

    La réponse de Ciotti, dont nous publions ci-dessous le début, est cinglante, et, plus terrible peut-être pour Estrosi, solidement argumentée. C’est dans celle-ci que l’on découvre que le montant de l’endettement du département des Alpes-Maritimes a grimpé quasiment jusqu’au milliard d’euros à cause de la gestion irresponsable de Christian Estrosi…

    Voir ici 

    http://fr.novopress.info/

     
  • Réforme des présidentielles : la dérive oligarchique de l’RPS s’accentue !

  • Éditorial de L’Action Française 2929 - « La France ne peut pas se permettre de "rater" 2017 »

    S’il y a une chose qu’on ne reprochera pas à Manuel Valls , c’est de manquer de cynisme. Il a ainsi osé déclarer au Journal du Dimanche du 3 avril : « Je ne pense pas que l’on gagne une présidentielle sur un bilan, ni qu’on la perde sur un bilan. On la perd si on ne se projette pas dans l’avenir, si on n’a pas de vision ».

    Après cinq ans de mandat, un président souhaitant se faire réélire n’aurait donc pas à être jugé par les Français sur ses réussites et ses échecs, ou encore sur ses promesses trahies, mais uniquement sur sa « vision », sa capacité à se projeter « dans l’avenir ». Le mandat échu, cinq années à la tête du pays ? Pour du beurre ! comme disent les enfants. C’est tellement plus pratique comme ça ! Et le Premier ministre d’ajouter : « Je ne vois pas d’alternative à François Hollande à gauche. » C’est possible, même si nous, nous en connaissons plein, à gauche, qui se voient comme des alternatives au sultan actuel, à commencer par le vizir lui-même. Mais, même si c’était le cas, qu’importe ? L’élection présidentielle a pour fonction, du moins théorique, de nommer à la tête de l’Etat le meilleur pour la France, non pour la gauche, ou pour la droite. Mais à force de réduire la France à la République, régime des partis, on finit par réduire celle-ci au parti politique qui prétend l’incarner le mieux...

    Dans ce même entretien, pour mieux écarter l’hypothèque d’un bilan effectivement catastrophique, Valls en revient aux attentats. Le seul bilan qu’il accepte de présenter ? Celui des lois antiterroristes, dont l’usage à moyen terme dira si elles ne sont pas avant tout dirigées contre nos libertés fondamentales, le terrorisme se révélant alors un prétexte bien utile pour empêcher les patriotes de s’exprimer, ce que Cazeneuve a déjà commencé à faire en interdisant et faisant réprimer de manière violente des manifestations pacifiques mais politiquement incorrectes, le pouvoir socialiste récidivant, trois ans après les Manif pour tous... Le terrorisme, un prétexte bien utile, aussi, pour ne pas avoir à s’expliquer sur ses échecs en matière économique ou sociale. Ni, précisément, sur le manque de « vision » ou l’incapacité à « se projeter dans l’avenir » d’un président qui n’aura réussi à mener à son terme que la loi sur le prétendu mariage pour tous et, pour tout le reste, aura surtout prouvé son incompétence notoire. Quelle vision, par exemple, sur la réindustrialisation du pays ? Ou sur le tournant agricole qui se dessinait pourtant depuis plusieurs années aux plans européen et mondial, avec l’abandon de la politique agricole commune et l’aggravation de la concurrence déloyale, comme au plan phytosanitaire ? Pour ne pas parler de la politique étrangère ni de la submersion migratoire.

    Sa reculade piteuse sur la déchéance de nationalité, faute d’avoir obtenu d’un Sénat de droite qu’il vote le projet de loi constitutionnelle dans les mêmes termes qu’une Assemblée de gauche, est une illustration criante de l’incapacité du chef de l’Etat à se hisser à la hauteur de sa fonction. Alors que la grande majorité des Français y semble favorable, pourquoi ne pas avoir décidé de passer par la voie référendaire après avoir constaté les blocages politiciens contre un projet dont la dimension symbolique devait, théoriquement, réunir la nation ? Parce qu’en homme de la IVe République, François Hollande considère que donner directement la voix au peuple, c’est commettre un péché contre l’esprit de la république ; parce que, de plus, la pratique a totalement été discréditée en 2005 aux yeux du pays légal, le peuple ayant sur l’Europe osé ne pas suivre les consignes de l’oligarchie. Hollande craignait-il par ailleurs que les Français, même d’accord avec la déchéance de la nationalité — le premier article, sur la constitutionnalisation de l’état d’urgence étant plus technique —, n’en profitent pour le désavouer dans les urnes sans attendre 2017 ?

    2017... La France peut-elle se permettre de « rater » 2017 comme elle a déjà « raté » 2007 et 2012 ? La situation est chaque jour plus grave et le fait que de plus en plus d’intellectuels, même et surtout de gauche, s’interrogent sur les questions de civilisation est un signe qui ne trompe pas. Car il en est de la France et des vieilles nations d’Europe comme des corps affaiblis : ils sont plus exposés au développement des maladies que les autres. C’est lorsque les défenses naturelles sont déjà anémiées par un premier agresseur, que le second voit sa progression facilitée. Nous en sommes là, nos nations ne sont plus que de grands corps malades et les attaques du terrorisme islamiste qu’elles subissent ne sont pas la cause du mal, mais l’effet d’un mal premier, qui prospère tel un parasite sur une plante qui ne sait plus se défendre, je dirais un « épiphénomène », si le mot avait encore son sens véritable. En grec, que le pays légal ne veut plus qu’on sache, les « épiphénomènes », ce sont les symptômes qui apparaissent subitement. en pleine lumière. Le grec le dit également de l’ennemi, qui surgit, du fourré, par exemple. Pour être seconds, donc, rien de secondaire dans de tels « épiphénomènes ».

    Oui, ces attentas terroristes, ceux qui viennent d’ensanglanter Bruxelles après avoir ensanglanté Paris, ne sont que le surgissement de l’ennemi, tapi au cœur de nos cités, tapi après y avoir été enfanté et nourri, non-éduqué et non-enseigné, aussi, un surgissement lentement préparé, mûri, subventionné, même, par les milliards de la politique de la non-ville arrosant les « quartiers », à l’ombre d’une nation que ses élites ont reniée et qu’elles n’ont eu de cesse d’apprendre aux Français — comme aux Belges —, de souche ou néo, à renier eux aussi, les submergeant d’une idéologie mondialiste où les droits de l’homme, la honte de soi, la repentance généralisée étaient les instruments d’un affaiblissement généralisé de nos défenses naturelles. Car cette détestation, c’est le seul enseignement que ces élites ont méthodiquement transmis à tous ceux que cette idéologie mondialiste a depuis plus de quarante ans invités à venir et à ne surtout pas s’assimiler, parce que l’assimilation serait fâchiste, voire raciste. Elle est d’ailleurs contraire aux « valeurs » de l’Europe : « L’intégration est un processus dynamique, à double sens, de compromis réciproque entre tous les immigrants et résidents des pays de l’UE ». Tel est le principe de base, adopté le 19 novembre 2004 par le Conseil européen Justice et Affaires Intérieures... Vous n’avez pas la berlue : l’intégration, autrement dit le « vivre-ensemble », serait un « processus dynamique, à double sens » ! Inventé, surtout, en vue de détruire les peuples, en France au travers d’une République de la diversité en exemple du village planétaire, c’est-à-dire du marché globalisé. Par deux fois à Paris en 2015, en mars dernier à Bruxelles, le vivre-ensemble nous est revenu en pleine figure comme un boomerang. Et encore, ne retenons-nous que les principaux attentats.

    Le terrorisme islamiste n’est que l’épiphénomène sanglant de ce renoncement à soi, la face émergée de cet aveuglement devant ce raz-de-marée, prêt à nous submerger d’autant plus facilement que nous avons arasé toutes les digues. C’est pourquoi il ne suffit plus d’attendre ou d’observer des « signes » de renaissance, même et surtout lorsqu’ils touchent directement à notre mémoire nationale, comme le retour de l’anneau de Jeanne. Un signe, comme son nom l’indique, n’a de valeur qu’en dehors de lui-même. Il est inutile, trahi même, s’il n’invite pas à l’action et au rassemblement. « Besognons, et Dieu donnera la victoire ! »

    François Marcilhac - L’AF 2929

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Editorial-de-L-Action-Francaise,10379

  • Pays-Bas : Victoire du non sur l'accord d'association entre l'Ukraine et l'UE

    Le référendum néerlandais sur l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne est valide, a affirmé hier soir l'agence de presse néerlandaise ANP, dans une projection basée sur près de 40% des votes. L'ANP prévoit une victoire du non avec 61% des voix, contre presque 38% pour les partisans de cet accord, avec une participation dépassant le minimum de 30% nécessaire pour la validation du scrutin

    Ce référendum est issu d’une initiative populaire. Naturellement, aucun citoyen lambda ne sait vraiment ce qu’est cet accord, et le référendum est en fait pour ou contre l’UE. C'est une défaite pour l’establishment européiste selon Yves Daoudal :

    1 – Cette majorité de non signifie que la majorité des Néerlandais est désormais contre l’UE. Un vrai cataclysme, dans un pays fondateur de la communauté européenne, membre du Bénélux qui en fut un noyau essentiel…

    2 – Cette majorité de non avec une participation supérieure à 30%oblige le gouvernement à ne pas ratifier l’accord Ukraine-UE conclu en 2014. Les Pays-Bas sont le seul pays à ne pas l’avoir ratifié, à cause de ce référendum. Et si les Pays-Bas ne ratifient pas l’accord, que se passera-t-il ? Eh bien, rien. Parce quel’accord est déjà mis en application, depuis le 1er novembre 2014 pour son volet politique, depuis le 1er janvier 2016 pour son volet économique. Pour le mettre en échec, il faudrait que les 27 autres pays en décident ainsi. Ce qui est inenvisageable. Les Néerlandais vont ainsi découvrir qu’ils peuvent voter ce qu’ils veulent, ça n’a aucun effet…

    Sauf que le résultat sera un renforcement sans doute sans précédent de l’euroscepticisme aux Pays-Bas, avec les conséquences qu’on imagine… au Royaume Uni, où la campagne du Brexit bat son plein.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/04/pays-bas-victoire-du-non-sur-laccord-dassociation-entre-lukraine-et-lue.html

  • Journal du Jeudi 07 Avril 2016 : Politique / Emmanuel Macron en ordre de marche

  • Un pouvoir aux abois

    Le Bulletin d’André Noël / Synthèse hebdomadaire, semaine du 4 au 10 avril 2016.
    ♦ C’est devenu presque un rituel ! Le chef de l’Etat et son premier ministre ponctuent leur discours d’un « nous continuerons à réformer jusqu’au bout ! » Le plus souvent c’est lorsqu’ils essuient un échec qu’ils affichent cette mâle détermination.
    Cette affirmation postule que les deux gouvernements de François Hollande ont déjà accompli de signalées réformes, les nouvelles annoncées s’inscrivant dans cette prétendue dynamique. Or, on a beau chercher : de réformes, on n’en trouve pas ! Ou, plutôt, la seule qui change, hélas ! La société et nos mœurs, c’est celle du « mariage pour tous ». Pour le reste ? Ce que les duettistes qui nous gouvernent appellent « réforme » ne sont que des aménagements à la marge de lois existantes, des baisses de charges parcimonieuses et sélectives, des réductions d’impôts après tant de hausses dans le cadre du pacte de compétitivité.

    La seule qui avait quelque ambition, la loi Alur sur le logement de la calamiteuse Cécile Duflot a été largement édulcorée après que la dame a quitté le gouvernement tant elle était catastrophique pour le secteur de la construction.


    Mais ne voilà-t-il pas que quinze mois avant le terme de son quinquennat, le chef de l’Etat avait la velléité, non pas de « continuer » les réformes mais d’en promouvoir deux ? L’une portant sur la déchéance de la nationalité des terroristes qui devait être inscrite dans le marbre de la Constitution, la seconde, la loi « travail », sur le Code du même nom. Or il vient de renoncer en bloc à la première et il est en train de renoncer en détail à la seconde. Réformer jusqu’au bout ?
    Il est déjà à la fin de son mandat mais il feint de ne pas s’en rendre compte ! Certes, il lui reste un peu plus d’un an à courir mais peut-on courir en étant paralysé ? C’est la condition actuelle de l’exécutif. Ce pouvoir aux abois est condamné à l’impuissance ; le malheur est que notre pays n’a pas les moyens de se permettre un immobilisme de plus d’un an car les crises sont là qui exigent une action résolue.
    Il n’a plus de majorité à l’Assemblée nationale ou, plutôt, celle-là est à géométrie variable : les communistes, les écolos en grande partie sont depuis un moment déjà en dissidence. Il y a bien sûr le noyau dur de ses opposants internes, les frondeurs socialistes auxquels s’ajoutent, selon les textes examinés, les humeurs du moment, voire l’agressivité de Valls à leur égard, des dizaines d’autres élus du PS.
    Si le premier ministre a pu faire passer la première loi Macron grâce à l’article 49/3 permettant le vote bloqué, il a dû y renoncer pour la loi El Khomri, après l’avoir pourtant annoncé, le risque étant trop grand que, conjugués avec les suffrages des députés de droite, ceux de la gauche aboutissent à faire tomber le gouvernement. Pour ce qui est de la déchéance de la nationalité, là encore le pouvoir a dû céder devant la fronde de ses partisans à l’Assemblée nationale. Rappelons ce qu’avait annoncé le chef de l’Etat le 16 novembre, à Versailles, devant le Parlement réuni en congrès, pour mesurer l’ampleur de son renoncement face aux députés socialistes: «Nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né Français.» Il ajoutait, pour indiquer la limite posée, que la mesure ne devait « pas avoir pour résultat de rendre quelqu’un apatride », ce qui excluait les Français n’ayant que cette nationalité-là. Dans un souci d’égalité, absurde en ce domaine, les députés socialistes ont voulu l’étendre à tous les Français afin que les binationaux ne soient pas discriminés !
    Résultat : cela aboutissait à rendre des Français apatrides, contrairement à ce qu’annonçait le président de la République. Si la droite (y compris le Front national) avait approuvé la déchéance des binationaux, c’est parce qu’elle y était d’autant plus favorable qu’elle le proposait elle-même (LR, les Républicains ayant copié le Front sur ce point), elle l’aurait donc approuvée pour que cela soit intégré dans la Constitution.
    Le Sénat a donc voté de son côté un texte exactement conforme à ce qu’avait exprimé le chef de l’Etat le 16 novembre. Et c’est ce que Valls lui reproche et dont il l’accuse ! Les sénateurs auraient fait échouer la réforme conditionnelle ; même son de cloche à l’Elysée.
    En somme, on aurait voulu que les sénateurs avalisent le reniement du président et s’alignent sur la position des députés avec la déchéance pour tous ! Le résultat ? Les terroristes binationaux resteront français alors qu’il s’agissait de les priver de l’honneur de l’être. Le président en sort affaibli, déconsidéré, ce fiasco s’ajoutant à celui qui s’amorce autour de la loi El Khomri.

    La déchéance de Hollande

    Pour forcer la main du Sénat, le président du groupe PS au Palais Bourbon, Bruno le Roux, qui ne fait rien sans l’aval conjoint de Hollande et Cambadélis, a « tweeté » le message suivant le jour de l’attentat à Bruxelles : « Attentats terroristes et protection de notre pays, la droite sénatoriale qui bloque la révision constitutionnelle est irresponsable. » Autrement dit, l’opposition en général et les sénateurs en particulier feraient le jeu des terroristes en refusant la déchéance pour tous que les députés ont imposés à Hollande et à Valls, incapables de s’y opposer. C’est évidemment une honte que de récupérer le sang et les larmes à des fins bassement politiciennes pour sortir le chef de l’Etat de la nasse dans laquelle il s’est enfermé. Mais, de plus, l’argument est juridiquement sans valeur et loin de justifier la déchéance pour tous, il en montre la dangereuse absurdité. Le patron des députés PS se sert de l’arrestation à Bruxelles de Salah Abdeslam, seul survivant et « logisticien » des tueurs islamistes du 13 novembre. Il n’est pas binational mais seulement français. Dès lors, il ne pourrait être déchu de sa nationalité, sauf si cette déchéance est étendue à tous. C’est là évidemment manifester une évidente mauvaise foi car le président du groupe PS à l’Assemblée nationale ne peut ignorer qu’en France les lois ne peuvent être rétroactives. En conséquence, même si les sénateurs avaient adopté le texte voté par l’Assemblée nationale, rendant ainsi la réforme de la Constitution possible, Salah Abdeslam n’aurait pas pu être privé de sa qualité de Français.
    Mais admettons, un instant, que le Sénat se soit incliné et que la déchéance pour tous fût instaurée. C’eût été une aubaine pour les terroristes français et un danger permanent pour nous tous. Privés de leur nationalité, ils deviendraient apatrides, condition ainsi définie par l’article 1er de la Convention de New-York du 28 septembre 1954 : « le terme d’apatride s’appliquera à toute personne qu’aucun Etat ne considère comme son ressortissant par application de sa législation. » Ce qui serait le cas des terroristes ainsi déchus.
    On notera que cette définition ne fait aucune distinction entre les apatrides, ceux qui sont privés de patrie à cause de bouleversements historiques et ceux qui peuvent l’être pour d’autres raisons.
    Que fait-on d’un apatride puisqu’on ne peut l’expédier sur la planète Mars ? Selon la convention de 1954 dont la France est signataire, il reste sur le territoire où il est devenu (ou resté) apatride et là « l’apatride bénéficie du droit en vigueur appliqué aux étrangers résidents. » Ce qui revient, de fait, à le priver de ses droits civiques comme dans le cas d’indignité nationale. Ajoutons qu’en 1954, l’Union européenne, telle que nous l’avons aujourd’hui, n’existait pas, tout comme l’espace Schengen.
    Que l’on soit Belge, Allemand, Américain ou Brésilien le statut d’étranger était le même, le fait d’être européen ne constituait pas une différence. Il y en a une, maintenant, applicable aux apatrides, en l’absence de dispositions contraires. Sa peine achevée, le terroriste resterait chez nous… comme s’il était encore chez lui, sans droit de vote, ni la possibilité de devenir fonctionnaire : la belle affaire ! Serait-il assigné à résidence ou pourrait-il circuler librement à l’intérieur de l’espace Schengen ? Avec quel papier ? Celui fourni par l’OFPRA (Office français pour les réfugiés et apatrides) sous forme d’une carte de séjour « temporaire » mais qui devient définitive puisqu’il n’a pas d’autre endroit où aller, contrairement à d’autres apatrides pour lesquels la situation est temporaire. Cela signifie que si la proposition d’origine parlementaire avait été adoptée nous aurions tout de même à demeure les terroristes Français…comme s’ils n’avaient pas été privés de leur nationalité.
    Les bénéficiaires du fiasco de Hollande sont les terroristes ; les binationaux ne seront donc pas déchus de leur nationalité française, l’honneur d’être français leur sera conservé même s’ils ont massacré nos compatriotes. C’est la déchéance, oui ! mais… de François Hollande.

    La grande illusion du président

     Dans cette situation, si le président avait quelque courage, s’il voulait que notre pays puisse prendre un nouveau départ, il redonnerait la parole au peuple en procédant à la dissolution de l’Assemblée nationale, à défaut de démissionner. Il a songé un instant, dit-on, à organiser un referendum sur la déchéance de la nationalité, les sondages lui indiquant que nos compatriotes y seraient massivement favorables. Mais, au degré d’impopularité qu’il a atteint sans précédent sous la Vè République, le risque était trop grand pour que l’électeur au lieu de répondre à la question veuille se débarrasser du questionneur à cette occasion.
    Au moins, à défaut de se retirer avant terme, on aurait pu espérer qu’il renoncerait à tenter d’accomplir un second mandat. Or, il n’en est rien ! Sa garde rapprochée, hollandistes de la première heure et de la dernière : les Le Foll, Sapin, Rebsamen, entre autres, préparent déjà sa campagne, définissent les thèmes et envisagent différents scénarii selon que l’adversaire sera Sarkozy, Juppé, voire… Le Maire en pleine ascension, le vent dans le dos. C’est faire preuve d’un bel optimiste, mais l’optimisme est une des rares qualités de François Hollande. Encore qu’à un tel degré, ce n’est plus de l’optimisme mais de l’aveuglement. Songez que selon l’enquête mensuelle CEVIPOF, publié dans Le Monde et portant sur un échantillon de 21.000 personnes, ce qui est exceptionnel, la catégorie des « très satisfaits » de son action est à… 1% ! Mais il en faudrait pourtant plus que ce sondage pour le décourager !

    Sur quoi se fonde son optimisme ?

    Sur une croissance légèrement meilleure, 1,2% au premier semestre contre 1% prévu, ce qui devrait la faire dépasser 1,5% sur l’ensemble de l’année. Tout le monde sait que c’est insuffisant pour enrayer la montée du chômage. Le pouvoir des ménages aurait augmenté de 1,7%, la plus forte hausse depuis 2007, les exportations reprennent, ainsi que les investissements des entreprises. Le déficit budgétaire qui devait être de 3,8 %, en 2015, sera de 3,5% ce qui laisse espérer atteindre la « terre promise » à Bruxelles des 3% en 2017. Il pense que ces bourgeons de la reprise fleuriront à la fin de l’année et au début 2017, au moment où s’ouvrira la campagne électorale et où il annoncera sa candidature. Il pourra broder sur le thème : « à force de persévérance, ma politique commence à porter du fruit, laissez- moi continuer… » Il dénoncera en même temps le programme de la droite sur le thème, déjà utilisé par le PS en 1993 : « Au secours, la droite revient ! »
    Si la conjoncture est porteuse, il pense que l’idée de le faire participer aux primaires tombera d’elle-même. Il espère aussi qu’auparavant, la droite se sera déchirée à l’occasion de ses propres primaires.
    Toutefois ces améliorations de notre situation économique doivent peu à l’action du gouvernement mais l’essentiel à la conjoncture mondiale : chute du cours du pétrole et des matières premières, ce qui entraîne une baisse des prix et favorise la consommation, baisse également de l’euro par rapport au dollar, faible taux d’intérêt, etc. Mais rien ne garantit la pérennité de cette situation, la conjoncture pouvant se retourner du jour au lendemain dans un contexte mondial essentiellement fluctuant.
    Or, même si cela devait durer et s’épanouir en 2017, la grande illusion du chef de l’Etat est de croire qu’il pourrait s’en attribuer les mérites, notamment si le chômage s’améliorait à la marge. Car l’opposition aurait tôt fait de rafraîchir la mémoire des Français, si tant est qu’ils aient oublié les promesses du candidat Hollande. C’est à cette aune-là qu’ils mesureront l’état du pays.
    Il avait promis que le déficit budgétaire serait de 3% en 2013, il est de 3,5% en 2015 ; toujours selon l’engagement de Hollande en 2012, le budget serait en équilibre à la fin de son quinquennat, or, il le prévoit aujourd’hui avecun déficit de 3% ! La croissance devait être de 3%, nous en sommes bien loin. Et le chômage devait régresser de façon significative.
    Or, si en 2012, il y avait trois millions de chômeurs, aujourd’hui, au bas mot, il y en a 3.800.000. Même si à la fin du quinquennat, il y en avait quelques-uns de moins, à force de tripatouillage des statistiques, le compte n’y serait pas !
    Quant à la division de la droite, dans laquelle il met beaucoup d’espoir, on ne saurait évidemment l’exclure : dans le domaine de la zizanie et de la lutte fratricide, elle a une lourde et tragique expérience. Souvenons-nous qu’elle était qualifiée par Guy Mollet de « la droite la plus bête du monde ». Il y a presque toujours eu deux candidats rivaux à la présidentielle, Chaban-Giscard, Barre-Chirac, Balladur-Chirac.
    Il est probable que 2017 ne fera pas exception ; que Sarkozy ou Juppé sorte vainqueur de la primaire, il n’est pas exclu qu’un concurrent mécontent de la désignation essaiera d’entrer en lice, peut-être soutenu en sous-main par celui des deux qui aura été défait à la primaire.
    Mais, là encore, François Hollande, se trompe car il mésestime, malgré les sondages éloquents (15% selon leFigaro Magazine), l’ampleur du rejet dont il est l’objet, et pas seulement à droite, et la colère suscitée par tant d’incompétence et de légèreté dont pâtit le pays. Alors, même si les candidats de droite ont encore la folie de s’écharper, cela pèsera peu ; les électeurs sont prêts à voter pour celui qui sortira vainqueur du pugilat, persuadés que n’importe qui ferait mieux qu’Hollande dont le quinquennat a tellement affaibli le pays.
     
    Le Bulletin d’André Noël, n°2465