Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

élections - Page 488

  • Être de droite a-t-il encore un sens ?

    A huit mois de la primaire de la droite et du centre, le chercheur Marc Crapez s'interroge sur ce que signifie le fait d'être de droite. Il estime que la «droitisation» des débats est une escroquerie intellectuelle.
    LE FIGARO. - Quelle fracture idéologique persiste-t-elle entre la droite et la gauche?
    Le rassemblement de la gauche s'effectue sous le mot de ralliement: «battre la droite et l'extrême-droite»! Dès lors, érigé en impératif catégorique, cet anathème alimente une fracture idéologique, pour reprendre votre expression. En fait, la violence politique physique a considérablement régressé. Mais la virulence verbale demeure importante. Droite et gauche se distinguent par leur rapport à l'histoire, la droite jugeant prudent de tenir compte de la nature humaine ; par une conception différente du calendrier, la droite évitant de précipiter les choses ; et par une vision différente du pouvoir, la droite estimant qu'il faut le voir à l'œuvre.
    Comme je l'écrivais ici même, en octobre 2014, propos que le journal L'Humanité a reproduit in extenso : «On peut énumérer cinq grands tabous de gauche: la fonction publique, l'immigration, le couple dirigisme-redistribution (pour corriger les maux sociaux sous la dictée de grands principes), le “pas d'ennemis à gauche” et le mythe de la gauche. La gauche française, l'une des plus à gauche au monde, n'a pas encore procédé à un aggiornamento qui l'affranchirait de son dogmatisme».
    Le coeur des débats s'est-il droitisé? Vous semblez le réfuter dans votre livre Eloge de la pensée de droite…
    Oui, c'est vrai. Je consacre un chapitre à réfuter l'idée que le centre de gravité des débats se serait droitisé. Le terme de droitisation est issu du langage du Politburo sous Staline, destiné à stigmatiser le déviationnisme de Boukharine. Il sous-entend, au fond, une glissade vers l'extrême-droite. Il s'agit d'une escroquerie intellectuelle pour six raisons: elle ne correspond pas aux tendances observables dans la vie politique française, elle est inférée par des sondeurs à partir de questions biaisées, elle est certifiée sans qu'il soit jamais question de la gauchisation son contraire, elle traduit en fait l'épuisement du processus de gauchisation structurelle qui nourrit chez les élites une impression subjective de droitisation conjoncturelle, c'est une arme idéologique destinée à relancer le moteur de la gauchisation en culpabilisant l'adversaire, c'est enfin une stratégie qui déplace subrepticement les pions sur l'échiquier afin de dissimuler une droitisation circonstancielle du parti socialiste.
    Les tendances observables dans la vie politique française indiquent depuis quarante ans un processus continu de gauchisation. Primo, il n'existe plus de personnalités aussi à droite que Poniatowski ou Pasqua. Secundo, ce sont des personnalités comme Chirac ou Juppé qui ont effectué des glissades de gauchisation (le premier était surnommé «facho-Chirac» et le second prônait le «retour au pays» des immigrés). Tertio, en dépit des accusations et procès d'intention, la question des alliances électorales avec le Front national n'a jamais été aussi peu à l'ordre du jour (même pour des personnalités considérées comme droitières, tels Xavier Bertrand et Christian Estrosi). Quarto, si la droite n'a pas bougé, le FN suit un processus de «dés-extrême-droitisation» depuis deux décennies.
    Il s'agit de faire croire à une dérive vers la droite afin de mieux la contrecarrer, tout comme l'idée de montée du FN est chargée de mobiliser en sa défaveur pour le faire baisser. Et beaucoup relaient cette idée de droitisation, se faisant ainsi les «idiots utiles» de ceux qui l'utilisent pour empêcher tout correctif vers la droite.
    Existe-t-il un complexe de l'homme de droite qui trancherait avec une éventuelle fierté de l'homme de gauche?
    Oui, puisque la personne de gauche se déclare plus facilement à son entourage, ou aux sondeurs, tandis que la personne de droite use volontiers de divers périphrases. Pour échapper à la stigmatisation, on prétexte souvent, à droite, que l'on n'est «pas de gauche», ou «ni de droite, ni de gauche», ou «au centre», ou «à l'écart» du clivage gauche droite.
    En second lieu, au sein des professions intellectuelles, la gauche s'assume comme telle, alors que la personne de droite, de peur de se retrouver isolée sinon «blacklistée», affiche souvent un souci d'ouverture afin de donner des gages. Concrètement, un éditeur peut se permettre d'avoir un catalogue d'auteurs exclusivement de gauche, mais la réciproque n'est plus possible. Autre exemple, un politologue de gauche -qui propage les idées jumelles de droitisation, de mort de la gauche et de silence des intellectuels-, va être interviewé dans des médias de droite, alors qu'il ne viendrait pas à l'idée d'un média de gauche d'interviewer un politologue de droite.
    Cette question des professions intellectuelles est importante puisque celles-ci contribuent à «faire l'opinion» et qu'elles penchent nettement à gauche. Dans ces milieux, l'expression «marqué à droite» n'a pas son équivalent pour la gauche. Il est, en effet, considéré comme légitime d'être très à gauche et l'expression «extrême-gauche» est prohibée, on doit dire la «gauche de la gauche». À l'inverse, les intellectuels sont prompts à «extrême-droitiser» tout ce qui déborde «à droite du centre-droit», selon la formule de l'un d'eux.
    Tous les sujets sont-ils abordés ou certains sont-ils occultés pour éviter de «faire le jeu du FN»?
    Poser la question n'est-il pas déjà une façon d'y répondre? Jean-François Revel évoquaient jadis «la masse des interprétations stupides que suscite l'existence du FN». En fait, c'est encore plus grave que cela. Si le personnel politique est incapable de réformer la France depuis trente ans, ce n'est pas dû à une sorte de médiocrité d'ensemble. Hormis la génération façonnée par la Résistance, le personnel politique fut fort médiocre à certaines périodes de la troisième République ou de la Quatrième (de Charles Dupuy à Maurice Bourgès-Maunoury).
    L'incapacité à réformer est dû à une série de causes telles que l'emballement européiste (à distinguer de l'enthousiasme pro-européen), l'obsession du Front national, la phobie du populisme, la propagande anti-libérale, la paresse démagogique, l'éclipse des grandes figures de droite (mort de Raymond Aron puis d'Annie Kriegel). Au total, le facteur FN prédomine. Il obnubile et obscurcit le jugement. Son impact est comparable à celui du traumatisme du «2 décembre». La fixation des républicains sur leur hantise de la reproduction d'un coup d'Etat à la Napoléon III empêcha durant un siècle la stabilisation de l'exécutif (jusqu'à la cinquième République).
    Le «gaullisme social» dont se revendique tout le monde à droite existe-t-il encore dans les faits?
    Le gaullisme social est devenu un mythe. C'est une sorte de sobriquet que la gauche médiatique emploie pour ne pas appeler son chouchou «mon chouchou». Hier, c'était François Fillon contre Jean-François Copé ; aujourd'hui, c'est Alain Juppé contre Nicolas Sarkozy. Bref, le gaulliste social se voit décerné par la gauche un label de fréquentabilité ou brevet de dé-droitisation.
    Qui paraît être en mesure de gagner la guerre que les droites vont se livrer lors de la campagne de la primaire de novembre prochain?
    Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire me paraissent les mieux placés. La hauteur de l'enjeu laminera, je crois, les «petits» candidats, y compris Hervé Mariton et Nadine Morano, qui occupent plus ou moins le segment «droitier» jadis incarné par Christine Boutin ou Nicolas Dupont-Aignan. Quant à François Fillon et Alain Juppé, leurs chances me paraissent obérées par le fait qu'ils se sont mis dans des postures quelque peu ridicules, incompatibles avec l'esprit français. Juppé bénéficie néanmoins d'un puissant appui des élites, sans compter ce que j'appelle le syndrome de Mac-Mahon, une propension française à s'en remettre à un vieillard, ce qu'il sera, au cours d'un éventuel second mandat, en devenant octogénaire.
    Quelle part jouera la communication? Quel sera la part laissée aux convictions politiques?
    La question se pose effectivement. On a l'impression que des spin-doctors à l'américaine sont à la manœuvre. Avec des stratégies à géométrie variable, selon que l'on s'adresse à telle ou telle clientèle. Alain Juppé ne se prononce-t-il pas, dans son dernier livre, en faveur d'une déchéance de nationalité qu'il a plutôt dénigrée depuis? Et je m'empresse de préciser que les autres candidats ne sont pas exempts de ce travers. En revanche, il faut se garder de jugements trop sévères brodant autour du cliché «rien de bien nouveau»! C'est souvent vite dit. Les idées ne courent pas les rues. Les idées nouvelles ne sont pas légion. Les brides d'idées nouvelles ou les réagencements d'idées anciennes peuvent devenir novateurs.
    Il est trop facile d'intenter le procès des hommes politiques par rapport aux hommes de plume, qui souvent deviennent eux aussi des hommes de micros. Au story-telling des hommes politiques correspond la «people-isation» du débat d'idées. Ce sont les élites en général qui sont en roue libre. En décembre 2015, un journal classa Hollande parmi les personnalités les mieux habillées au monde. En avril 2015, Malek Boutih, Benoît Hamon, Alain Juppé figuraient dans un top 20 d'hommes politiques les plus sexy!
    Selon vous, quelle est la vision de la droite qui sortira de cette primaire de la droite et du centre?

    Je n'en sais rien mais je voudrais répondre un peu à côté, au sujet de votre formule sur la droite et le centre. Bruno le Maire déclarait le 14 mai 2012, sur LCP: «Est-ce que la droite républicaine et du centre défend la nation?». Cette formule, répétée à deux reprises est, à proprement parler, un janotisme, une tournure absurde («la droite du centre», autant dire le football du rugby, ou le Canada de la France). Or, on comprend bien qu'il ne s'agit pas d'un lapsus, mais d'un souci de désamorcer le fait de parler de «nation» en montrant qu'on n'est pas d'extrême droite.
    On touche du doigt la grande inhibition sémantique dictée par la gauche. Pour échapper à la stigmatisation du mot d'ordre de gauche contre «la droite et l'extrême droite», les notables LR se réclament du centre-droit. Dans mon livre Naissance de la gauche, j'avais souligné ce problème d'équation sémantique qui handicape la droite: difficile de convaincre que l'on est meilleur que la gauche dès lors que l'extrême-droite, qui contient le mot droite, incarne l'erreur absolue. Peu après, Patrick Devedjian, dans son livre Penser la droite, m'avait cité longuement sur ce point.
    J'ajoute une anecdote. Valéry Giscard d'Estaing m'avait remercié de l'envoi de mon livre Naissance de la gauche par une formule probablement dictée à un secrétaire: «Toutes mes félicitations pour cette recherche historique précise et enrichissante et, dans les dernières pages, pour votre analyse pertinente des malheurs de la droite». Et le signataire avait fait un ajout manuscrit à cette phrase en écrivant «et du centre». Où l'on voit que, dans un deuxième temps, il s'était repris pour ne pas déroger aux codes en vigueur.

    Eléonore de Vulpillières

    Note :

    Marc Crapez est chercheur en science politique associé à Sophiapol (Paris-X). Il est l'auteur de Un besoin de certitude et Je suis un contrariant (Michalon). Son Eloge de la pensée de droite est paru en février 2016 aux éditions Jean-Cyrille Godefroy. Vous pouvez également retrouver ses chroniques sur sa page (https://www.facebook.com/crapezmarc) ou son site (http://marccrapez.net/).

    Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuVypAlVAFzsWMGFAn.shtml

  • Ce drôle de référendum annoncé...

    Le projet d'aéroport sur les terres de Notre-Dame-des-Landes continue à animer le débat politique français et pas seulement autour de Nantes, et l'annonce étrange d'un référendum local pour trancher la question de sa construction ou du refus de celle-ci a ajouté à la confusion mais aussi à la colère des uns et des autres, pour des raisons diverses et parfois contradictoires. Dans la région parisienne, loin du bocage nantais, le débat semble un peu surréaliste : « un référendum pour un aéroport ? Alors qu'il n'y en a pas eu depuis 2005 au niveau national et que les derniers présidents de la République ne semblent guère apprécier cette procédure démocratique particulière et, souvent, périlleuse pour les gouvernements ? Comme c'est bizarre... »

    Effectivement, l'annonce de l'autre jeudi faite devant les caméras convoquées par la présidence de la République en a surpris plus d'un et énervé plus de trois : personne ne semble partisan, sorti de l’Élysée et de Matignon, de cette consultation (nom préférable à celui de référendum, et plus juste en définitive), et ni le département de Loire-Atlantique ni la région des Pays de la Loire ne veulent l'organiser, arguant de leur incompétence légale en ce domaine. D'ailleurs, ne faudrait-il pas faire voter tout le pays puisque c'est l’État qui détient la clé de cet aéroport, en attendant de la céder définitivement au groupe Vinci ? Cela ne serait pas illogique, en définitive, mais il ne semble pas, évidemment, que cela soit le souhait du gouvernement qui, par tous les moyens, cherche à se débarrasser du sparadrap « Notre-Dame-des-Landes »... La décision gouvernementale, évoquée ce mercredi 17 février, de ne faire voter que les électeurs du département apparaît comme une manœuvre supplémentaire de M. Valls mais elle ne règle rien et ne risque pas de mettre un terme au débat…

    Cette affaire de référendum n'est pas une mince affaire mais plutôt un guêpier, et il n'est pas certain que, une fois réglée « définitivement » (sic !), elle ne révèle d'autres problèmes, comme une poupée russe : recours juridiques, résistances diverses des perdants (qu'ils soient partisans ou adversaires du projet d'aéroport), etc. La démocratie majoritaire n'est plus, en ces temps incertains, aussi... certaine qu'auparavant... Sommes-nous revenus à cette époque où Wolinski faisait répondre par un de ses manifestants de dessin, à la remarque désolée d'un bon démocrate endimanché qui s'exclamait « Mais nous sommes la majorité ! », un péremptoire et provocateur « La majorité n'a pas le droit d'imposer sa connerie à la minorité ! » ? Ce n'est pas impossible, au regard du discrédit de la classe politique officielle (« républicaine », comme elle se définit dans un exercice d'autojustification assez pathétique et peu audible aujourd'hui) et des jeux électoraux qui inspirent plus le mépris que l'intérêt et la considération. Discrédit inquiétant pour qui aime la politique car il frappe indistinctement (et injustement) tous ceux qui font, pensent ou proposent en politique, et altère le sens même de la « polis » et de son service.

    Alors, que penser de tout cela ? D’abord, la consultation locale ne résoudra rien, quel que soit le résultat, et cela qu’on le regrette ou non ; ensuite, la République, par son projet mal ficelé de référendum, risque bien de décrédibiliser pour longtemps cette pratique de « démocratie directe locale » (pourtant intéressante si l’on n’en méconnaît pas, néanmoins, les limites) et peut-être est-ce, en définitive, voulu par ce gouvernement souvent jacobin dans ses démarches et sa pratique ; enfin, l’acharnement des responsables politiques des grands partis dits modérés à vouloir, coûte que coûte (c’est le cas de le dire…), la réalisation de cet aéroport dont les inconvénients apparaissent chaque jour plus visibles, ne cesse d’intriguer l’observateur, et devient même gênant, et peut-être demain motif de scandale… Il sera intéressant d’entendre les réactions des élus locaux pro-aéroport aux récentes révélations du Canard enchaîné sur ce fameux rapport (en fait, une note interne de deux pages, ce qui n’enlève rien de sa valeur) de 2014 commandé par le préfet de Région et qui remet en cause la légitimité « écologique » du transfert de l’actuel aéroport de Nantes vers Notre-Dame-des-Landes… A moins qu’il faille attendre de nouvelles révélations du même journal sur les relations particulières de quelques édiles de Nantes et des communes limitrophes avec le groupe Vinci : qui sait ?

    Justement, on aimerait bien savoir !

    http://jean-philippechauvin.hautetfort.com/

  • La stratégie de Marine Le Pen pour conquérir de nouveaux soutiens

    Dans le but d'élargir sa base électorale, la présidente du Front national tente de jeter des passerelles entre l'extrême droite et d'autres formations politiques.
    La chasse est ouverte et le temps presse.A l'approche de l'élection présidentielle de 2017, Marine Le Pen part à la recherche de nouveaux soutiens politiques. Objectif : élargir sa base électorale quand le Front national semble encore et toujours confronté à un "plafond de verre électoral" entre les premiers et les seconds tours des scrutins.
    Des soutiens individuels. La présidente du parti frontiste a bien tenté de nouer des alliances en bonne et due forme avec les autres formations politiques. Elle l'avait d'ailleurs proposé à Nicolas Dupont-Aignan. Mais à l'instar du président de Debout la France, qui n'a pas donné suite à l'offre, les partis se montrent très frileux. Mieux vaut donc, pour Marine Le Pen, compter sur des soutiens individuels d'élus qui amèneraient leurs électeurs avec eux.
    Préparer l'arrivée de transfuges. L'idée, c'est de ne pas attendre la pression d'une campagne électorale ou d’un entre-deux tours mais bien de jeter des passerelles, de nouer un dialogue dès maintenant. Marine le Pen a demandé à trois anciens de l’UMP (devenu Les Républicains) qui l’ont rejoint de créer une cellule pour préparer l’arrivée d’éventuels transfuges venus de la droite "traditionnelle". Mais la présidente du Front national compte également sur la gauche. Dans les bassins miniers du Nord, elle croit possible de convaincre des élus de terrain de la rejoindre. Bertrand Dutheil de la Rochère, ancien proche de Jean-Pierre Chevènement et ex-membre du Mouvement républicain et citoyen, qui a rejoint le Front national en 2011, est à la manœuvre.
    Une "liste blanche". Pour ces élus, sauter le pas peut leur permettre de survivre face à une extrême droite qui progresse fortement, et pas seulement dans le sud. Marion Maréchal-Le Pen a d'ailleurs bien identifié l'enjeu. "Aux législatives de 2012, on avait fait une liste noire des personnalités à faire battre. Nous pourrions cette fois faire une liste blanche de celles qui sont cohérentes avec leurs idées", indique la députée du Vaucluse. Cette dernière veut négocier avec les élus de droite qui perdront leur siège à coup sûr aux prochaines législatives parce que le Front national a multiplié ses scores par deux dans leur circonscription. Le parti frontiste ne présenterait pas de candidat contre eux afin d'assurer leur réélection. En échange, ces députés rejoindraient l'extrême droite pour former un groupe à l'Assemblée.
    Plusieurs élus approchés. Le Front national a en effet besoin de quinze membres pour en constituer un. Un objectif à sa portée. Dans le Var ou le Vaucluse, les députés Les Républicains sont tous en danger. A Béziers, Elie Aboud, candidat malheureux aux municipales face à Robert Ménard mais toujours député de l'Hérault, est très courtisé. Dans le Loiret, Claude de Gamay, confronté à une explosion du vote Front national, a été approché. Des contacts que Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen entreprennent de nouer à l'Assemblée.
    Aller sans retour pour l'extrême droite.
    Sur le papier, la stratégie tient bien la route. Mais le prix à payer pour ces transfuges reste élevé. Basculer publiquement avant la présidentielle et les législatives du côté frontiste, en appelant clairement à voter Marine Le Pen dès le premier tour en 2017, est un aller sans retour pour le FN.

    europe1.fr :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuVVAppyupTYFvjBPJ.shtml

  • Ni quinquennat, ni septennat

    Après le septennat renouvable, nous en sommes depuis une quinzaine d'années au quinquennat de même caractéristique. On souhaiterait jouer la carte de la politique politicienne que l'on ne s'y prendrait pas autrement. Pour rappel, De Gaulle, élu en 1958 se représente en 1965. La maladie incurable priva Georges Pompidou de se représenter. Giscard, élu en 974, se représenta en 1981. Mitterrand, élu en 1981, se représenta en 1988. Jacques Chirac, élu en 1995 se représenta en 2002. Nicolas Sarkozy, élu en 2007, se représenta en 2012. Et, dernier exemple, François Hollande, élu en 2012, songe vivement à se représenter en 2017, alors qu'il a bien d'autres sujets à traiter.
    Force est donc de constater que les hommes politiques situés sur la marche la plus haute, songent à y rester. Cela a pour conséquence de favoriser la politique politicienne que chaque Français subit au quotidien. Il s'est donc posé, Pompidou constituant l'exception – encore une fois la maladie – à chaque fois la brûlante question de la réélection. Raymond Barre, conscient du fait, prôna un septennat non renouvelable. C'était déjà un mieux. Il n'empêche, cette structure n'empêche nullement une éventuelle cohabitation, période durant laquelle la politique politicienne est reine.
    Ou donc, on se décide à élire des députés pour une période de 7 ans dans le cadre d'un septennat, ce afin d'empêcher la détestable période de cohabitation, ou alors on passe au quinquennat non renouvable.
    On peut aussi se demander si le mandat des députés lui même ne devrait pas être renouvable. Cela éviterait la professionnalisation du monde politique et le fait de considérer la politique comme une simple carrière.
    Le présentisme qui caractérise le monde contemporain, plaiderait pour un quinquennat (plus court que le septennat), encore une fois non renouvable.
    Mais ce serait alors justement se plier à l'état d'esprit ambiant. Une révolution consisterait donc à faire de la politique sur la longue durée donc à augmenter la durée du mandat présidentiel. Sept ans, dix ans … Que sais-je ? Encore faudrait-il savoir ce que l'on devrait faire des députés en terme de durée mandataire.
    Mais j'y songe, un pouvoir exercé sur le long terme, sans politique politicienne, cela a existé.
    C'est du Roy dont il s'agit ...
    Philippe Delbauvre

     

  • Espèce menacée au Sénat : écolos en danger

    Le groupe écologiste au Sénat risque de disparaître. Vous imaginez l’émotion ?
    L’heure est grave, figurez-vous. On le savait, mais à ce point ! Le groupe écologiste au Sénat risque de disparaître. Vous imaginez l’émotion ? De mauvaises langues pourraient persifler et dire que cela pourrait être un premier pas, certes modeste – et pour cause -, vers la disparition du Sénat. Mais non, on ne supprimera pas le Sénat comme on découpe le cochon ou un immeuble en appartements.
    Le groupe écologiste au Sénat, c’était, tout mouillé, jusqu’à la semaine dernière, dix sénatrices et sénateurs. Pile poil le nombre requis pour pouvoir constituer un groupe. Notez que, jusqu’en 2011, année où la gauche emporta la majorité de la chambre haute, il fallait quinze sénateurs pour constituer un groupe. À quatre mois de la présidentielle, cela ne mangeait pas de pain à l’époque…

    Lire la suite

  • Sarko (re) mis en examen

    8548-Chard.jpg

    (Présent 8548)

    8548P1.jpgIl paraît que les épreuves, loin de décourager Nicolas Sarkozy, le dynamisent. Ce qui pourrait être coup de grâce lui est coup de fouet ! On doit donc voir ces jours-ci l’ex-président se lancer avec une énergie décuplée dans la course aux primaires, puisqu’il a été mis en examen pour financement illégal de sa campagne électorale de 2012 et est devenu témoin assisté pour faux, escroquerie et abus de confiance dans l’affaire Bygmalion.
    D’ailleurs, son avocat en sortant de chez le juge s’est « réjoui ». Car, a-t-il expliqué, son illustre client n’est mis en examen « que » pour financement illégal, il n’aurait donc rien à voir avec l’escroquerie Bygmalion portant sur des dizaines de millions. Mais être témoin assisté dans cette dernière affaire ne vaut pas absolution définitive. Le statut de témoin assisté est hybride, il indique que vous n’êtes pas assez suspect pour être mis en examen, mais encore trop lié aux faits délictueux pour y être tout à fait étranger. C’est une mesure conservatoire, autrement dit une épée de Damoclès, le témoin peut être mis en examen plus tard. La justice estime donc qu’il doit rendre des comptes, à elle, certes, mais d’abord aux Français.

    Quoiqu’il vienne d’écrire ses Mémoires, la défense du président de LR consiste à dire qu’il ne se souvient pas, qu’il n’était au courant de rien, qu’il n’a rien vu, rien entendu, qu’il en a seulement entendu parler quand la presse s’en est fait l’écho. C’est pourtant lui, en tant que candidat, qui a signé ses comptes de campagnes officiels. Mais il n’a rien vérifié, il faisait confiance. Si cela est avéré, il est inquiétant de voir qu’un homme qui veut de nouveau gouverner la France signe des documents les yeux fermés, en s’en remettant à d’autres auxquels il fait indûment confiance. Est-ce avec un tel personnage, qui dépense sans compter lui-même, que l’on peut espérer restaurer les finances du pays ?

    Les électeurs, ceux de la primaire et les autres, ne vont pas s’embarrasser d’arguties juridiques, du distinguo entre « mis en examen » et « témoin assisté » ni même de la présomption d’innocence. Ils diront que cela confirme ce qu’ils pensent des politiciens en général : des magouilleurs aimant l’argent qu’ils utilisent pour obtenir ou conserver le pouvoir.

    Pour Sarko, cela intervient après un conseil national boudé par ses concurrents, dans un parti où son autorité est contestée, et des sondages catastrophiques que le succès de son livre ne parvient pas à enrayer. Alors que le projet politique doit « engager chaque membre du parti », aucun de ses rivaux de la primaire n’en veut. Il est vrai que ce programme est constitué de tout ce qu’il n’a pas fait ou mal fait pendant son quinquennat et qu’il accomplira sans férir dans le suivant, sur l’immigration, les 35 heures, l’ISF, l’aide médicale d’urgence, etc. C’est simple : pour le connaître, il suffit de recenser les mea culpa de son livre La France pour la vie, qu’il qualifie de « retour d’expérience ». Mais les Français, eux aussi, ont un « retour d’expérience » sur son quinquennat : 74 % d’entre eux croient que Sarkozy ne tiendra pas plus ses promesses d’aujourd’hui que celles d’hier. Les tribunaux n’ont pas encore tranché mais, pour nos compatriotes, la cause est entendue.

    Guy Rouvrais

    http://fr.novopress.info/198348/sarko-re-mis-en-examen/

  • LR, le «parti du gaz de schiste, des OGM et des biotechs» ne peut qu'être celui de la PMA et de la GPA

    Gaultier Bès dans le FigaroVox épingle Luc Chatel, nouveau président du conseil national des Républicains, qui voit ce parti comme "le parti du gaz de schiste et des OGM, le parti des bio-techs" et se défend d'être conservateur au nom du Progrès. Le fameux Progrès au nom duquel le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a laissé en 2011 des éditeurs scolaires développer la théorie du genre dans des manuels de SVT de première ES et L, et a refusé d'intervenir pour faire retirer cette ineptie des manuels.

    "De fait, si l'on veut être cohérent, le «parti du gaz de schiste, des OGM et des biotechs» ne peut qu'être celui de la PMA, de la GPA et, à terme, du posthumanisme, car quand l'homme s'arroge le droit de manipuler et de breveter le vivant, on ne voit pas bien quelles limites il pourrait s'imposer. Si seule compte la volonté humaine, alors «tout est possible», quelles qu'en soient les conséquences sur notre environnement et notre propre existence. De la théorie queer à la transgenèse se manifeste un même refus de la naturalité, et un désir de transformer, de dépasser par des artefacts techniques ce que la nature nous a donné. Et à chaque fois, c'est le principe d'innovation qui l'emporte sur le principe de précaution, apanage des conservateurs qu'on rebaptise bientôt réactionnaires.

    D'ailleurs, après Darcos et avant Peillon, c'est bien au Luc Chatel, ministre de l'Éducation nationale de Sarkozy, que le rapporteur public du Conseil d'État avait reproché un manque de discernement et de prudence dans le soutien appuyé au militantisme douteux de la Ligne Azur. Rappelez-vous: ce site qui pour une cause tout à fait légitime (la lutte contre l'homophobie) utilisait dans un cadre scolaire des moyens plus que contestables, notamment la diffusion de la brochure intitulée «Tomber la culotte» qui détaillait dans un style adolescent toutes sortes de pratiques sexuelles, allant du polyamour au BDSM. De fait, en 2014, le rapporteur public estimait que certains éléments diffusés par ce site contrevenaient aux «principes de neutralité de l'école et de liberté de conscience».

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/02/lr-le-parti-du-gaz-de-schiste-des-ogm-et-des-biotechs-ne-peut-qu%C3%AAtre-celui-de-la-pma-et-de-la-gpa.html

  • La droite la plus bête du monde

    De Pierre Baudouin dans Les 4 Vérités :

    "[...] La question prioritaire n’est évidemment pas la question des alliances d’appareils partisans. Je peux très bien comprendre le « ni UMP, ni PS » du FN, comme je peux comprendre le «ni FN,ni PS»del’UMP. Mais ce ne sont là que des slogans électoraux sans aucune portée programmatique. Et qui ne résolvent donc pas la question prioritaire : que voulons-nous pour la France ?

    De part et d’autre, les dirigeants FN et PS nous disent qu’ils veulent remettre la France « sur les rails ». C’est donc qu’elle a déraillé. Et, si elle a déraillé, c’est bien du fait de l’hégémonie culturelle de 68.

    Contrairement à beaucoup d’observateurs, je ne suis nullement choqué que le FN veuille sortir de l’euro. J’étais défavorable à la création de cette monnaie unique ; je serais ravi que nous l’abandonnions. Mais, si l’on nous « offre » la sortie de l’euro pour redonner au pouvoir politique la possibilité d’utiliser l’inflation, très peu pour moi ! Car l’inflation, c’est du vol pur et simple – et hypocrite en plus !"

    Il n’y a qu’une façon de sortir de l’euro conformément aux intérêts de la France, c’est de le faire tout en redressant les comptes publics. Sinon, nous quitterons la tutelle de la BCE pour tomber sous la tutelle des marchés financiers. Franchement, je ne vois pas où serait le progrès.

    Oui, j’ai été déçu, car il me semblait que les élections départementales et régionales avaient montré clairement que le FN ne pouvait pas gagner sans s’allier. Et cette alliance – quoi qu’en disent les brillants intellectuels – ne peut être qu’une alliance au service de la restauration de la France, c’est- à-dire aussi une alliance contre le socialisme.

    Quand j’entends le FN « nouvelle vague » nous dire, au sortir de ce séminaire, qu’il ne va rien changer, je me dis que nous avons décidément la droite la plus bête du monde.

    Et, quand j’entends M. Philippot défendre nos PME, tout en réclamant une 5e branche de la Sécurité sociale pour la dépendance (vieux rêve socialiste que l’UMP avait déjà failli réaliser!), je me dis que l’incohérence a de beaux jours devant elle. Personnellement, je reste persuadé qu’un candidat de redressement national pourrait tout à fait gagner. Mais à la condition de ne pas cracher sur d’autres mouvements favorables au redressement national (car le second tour ne peut pas se gagner sans alliance). Et à la condition de préférer la cohérence et le courage à la démagogie."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Un sentiment de sous-humanité

    Aujourd'hui on apprend encore une nouvelle chute de la crédibilité de Hollande dans les sondages – 9 et – 7 points selon les instituts, ceci s'ajoutant au recul considérable déjà enregistré en janvier de — 5 points. Depuis deux mois rien n'a réussi au pouvoir, malgré des manœuvres toutes dirigées en vue d'un regain. Les Français éprouvent de plus en plus l'impression d'être gouvernés par des gnomes incapables qui les prennent pour des sous-hommes.

    Ce n'est pas, dois-je le préciser, cette impression écœurante d'être pris pour des imbéciles par les pitres qui nous gouvernent, qui m'a fait interrompre quelques jours votre chronique préférée. Ce sentiment étant durablement justifié m'aurait maintenu dans le chagrin, la pitié et le silence. L'interruption involontaire de cette écriture ne tenait qu'à quelques misères domestiques passagères et subalternes. Quant à la rupture du rythme de mes enregistrements elle aura tenu à une extinction de voix. On se croit indestructible. On se révèle de bien petites coques de noix dans l'océan du monde.

    Je profite donc de cet heureux rétablissement pour exprimer ici le dégoût, avec un accent circonflexe, que m'inspire la formation du nouveau gouvernement et, pis encore, sa présentation par le président de la république.

    Qui pense-t-il avoir convaincu ? Même pas les journalistes du service public, convoqués pour lui servir la soupe.

    On s'étonne en effet de ce gouvernement, certes composé paritairement, d'autant de nullités masculines que féminines ou assimilées. Même un Jack Lang, lequel ordinairement ne crache pas dans la soupe, en arrive à déplorer le procédé cavalier du cabinet recomposé en quatre coups de cuillère à pot.

    Mais on est aussi en droit de se demander aussi quelle ligne le pouvoir est en mesure d'appliquer dans sa prétendue lutte contre le chômage. À l’issue d’une rencontre avec les bureaucraties syndicales et patronales, le premier ministre aurait ainsi estimé que les engagements du patronat en matière d’emploi ne seraient « pas satisfaisants ». Et de menacer de soumettre à condition les aides que l'État dispense aux entreprises, aux grandes de préférence, ainsi La Poste. Rappelons que celle-ci avec 266 000 salariés est le plus gros employeur du pays et, à ce titre, arrive en tête du palmarès du CICE. Ça fait rêver, qu'on aide une telle petite entreprise d'avenir, elle-même assise sur l'héritage de trois siècles de monopole !

    Mais nos socialistes, Hollande en tête, parlent comme si l'institution Medef pouvait s'engager, de son côté, à créer des postes de travail au sein des entreprises !

    Il nous a promis, le Hollande, le fourbe, de conditionner sa candidature en 2017 à l'inversion, comme il l'appelle, de la courbe du chômage. Un pas important, le premier du quinquennat, a donc été franchi grâce au remaniement ministériel lequel a créé 6 emplois de ministres et/ou sous-ministres, passant de 32 à 38.

    Mais pour ce qui est du chômage proprement dit, aux yeux de 87 % des Français, Hollande n'inversera pas la courbe. Autrement dit les conditions qu'il a lui-même définies pour sa candidature à une hypothétique réélection ne sont plus dans le champ du débat. La moindre honnêteté serait qu'il démissionne dès maintenant.

    La lassitude des Français vis-à-vis de la politique dictée par Hollande mais aussi vis-à-vis de sa communication n'est plus à démontrer. Le dernier remaniement souligne qu'en dehors des radicaux de gauche et du grand orient il n'existe pas de réserve politique pour le président et son équipe. La seule question qui demeure est donc de savoir quand nous en serons débarrassés.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/