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élections - Page 480

  • La décadence de la République

    Maxime Tandonnet s'inquiète de la prolifération du nombre de candidatures à la présidentielle :

    "[...] Cette explosion du nombre des candidatures est un signe supplémentaire, un symptôme patent, de la vertigineuse désintégration de la vie politique française.

    Tout d'abord, elle est le signe de la banalisation de la fonction présidentielle, qui n'a jamais cessé de s'aggraver depuis la mort de Georges Pompidou. Le président a perdu le prestige souverain qui s'attachait à sa personne au début de la Ve République et faisait de lui le guide de la France. Désormais privé de l'autorité morale, de l'image de sagesse et de visionnaire qui faisait jadis de lui un monarque républicain, il est devenu un personnage public comme un autre, une sorte de «super député» dont le territoire national est l'unique circonscription. Loin d'être perçu comme le chef de la Nation, il se présente aujourd'hui bien davantage comme le réceptacle des frustrations et des échecs, un symbole d'impuissance publique et une sorte de bouc émissaire français. Le chef de l'Etat incarne aujourd'hui «Monsieur Tout-le-monde». Il est logique que le poste attire tant de vocations : chacun se sent la capacité à assumer une fonction publique ressentie comme banale, ou à tout le moins, «normale»...

    Ensuite, cet appétit présidentiel reflète un néant politique croissant. La fonction élyséenne, tout en étant banalisée, se retrouve hyper médiatisée. Le chef de l'Etat est présent du matin au soir dans la presse et les caméras de télévision. Toute la vie publique semble se concentrer dans ses faits et gestes, à l'image d'un régime d'opérette. Et quand on ne parle pas de lui, il n'est question que de ceux qui convoitent sa place... Ce culte de la personnalité à outrance sert à masquer le vide et l'absence de projet, d'idées, de volonté, de sens d'un destin collectif. Il exprime aussi la perte de tout esprit du bien commun. Jadis, sous la IIIe, la IVe, la Ve à ses débuts, servir efficacement et utilement la France comme Premier ministre ou ministre, voire député ou sénateur, prendre une part dans l'oeuvre collective d'un gouvernement ou d'une majorité, constituait un immense honneur et suffisait à combler la carrière d'un homme ou d'une femme politique. Désormais, il faut être président de la République à tout prix; étinceler sous les dorures de l'Elysée, ou rien. Pourquoi ? Parce que l'obsession narcissique d'être «numéro un» n'en finit pas d'écraser le sens de l'intérêt général et de contribuer au décrochage de la France, en Europe et dans le monde."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le Front national salue la large victoire du candidat du FPÖ en Autriche

    « Mes plus sincères félicitations à nos amis du FPÖ pour ce résultat magnifique. Bravo au peuple autrichien », s’est réjouie Marine Le Pen, après que Norbert Hofer, le candidat du FPÖ, est arrivé largement en tête de l’élection présidentielle en Autriche. Selon les estimations, Norbert Hofer, qui était crédité de 18 à 22 % des suffrages par les sondages, a obtenu 35,5 % des voix ! Il affrontera au second tour de cette élection présidentielle au suffrage universel direct, comme en France (il est prévu pour le 22 mai seulement), l’écologiste Alexander Van der Bellen, arrivé loin derrière avec 21 %. Comme en France, seuls les deux premiers sont qualifiés pour le second tour.

    Autre coup de tonnerre : les candidats des deux partis se partageant le pouvoir depuis l’après-guerre, le social-démocrate Rudolf Hundstorfer (SPÖ) et le conservateur Andreas Khol (ÖVP) sont éliminés avec seulement 11 % des voix chacun. C’est la candidate indépendante Irmgard Griss qui se classe troisième avec 19 % des suffrages.

    Le FPÖ (Freiheitliche Partei Österreichs) est l’allié du Front national au Parlement européen au sein du groupe ENL, Europe des nations et des libertés.

    http://fr.novopress.info/

  • Election en Autriche : un avant-goût de la France en 2017 ?

    Lors du premier tour de l'élection présidentielle dimanche en Autriche, les deux grands partis au pouvoir depuis 1945 ont été éliminés d'entrée, selon des projections basées sur des résultats partiels et des sondages de sortie des urnes.

    Le candidat du parti FPÖ, Norbert Hofer, remporterait 36,7% des voix, réalisant le meilleur résultat de ce parti depuis la guerre à une élection nationale en Autriche.

    Un écologiste, Alexander van der Bellen, et une candidate indépendante, Irmgad Griss, sont au coude-à-coude pour la deuxième place, à respectivement 19,7% et 18,8% des suffrages.

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    Pour rappel, les sondages donnaient le candidat FPÖ à 21% et le candidat Vert à 26%...

    La crise des migrants qui a particulièrement touché le pays en plein sur la route des Balkans, a fait largement progresser la droite nationale.

    Michel Janva

  • La révolution culturelle politique annoncée par Sens commun n’a pas encore commencé

    Extrait de la tribune de Pascal Gannat, président du groupe FN au conseil régional des Pays de Loire :

    "Au lendemain des élections, Madeleine de Jessey, porte-parole de Sens commun, se félicitait d’avoir appuyé Bruno Retailleau, présenté comme un homme de convictions, attaché à l’identité nationale, ainsi qu’à la famille traditionnelle.

    Or, Bruno Retailleau avait préféré favoriser sur sa liste les candidatures UDI et MoDem, les mêmes qui appelaient à voter PS en 2012, plutôt que des candidats Sens commun. Sur 54 candidats éligibles, seulement 3 places pour Sens commun, contre 19 pour les centristes, une seule pour le PCD (...)
    À la suite du premier vote du budget primitif, un constat s’impose : reconduction à 100 % des politiques culturelles et sociales de la gauche. Financements maintenus ET votés par Sens commun pour :
    AIDES, associations LGBT communautariste,
    – l’AFEV, association gauchiste étudiante anti-FN, gavée de subventions régionales, 
    le Planning familial du tout-IVG et politisé,
    le Pass contraception, qui délivre des pilules abortives aux mineures hors autorité parentale.

    En bref, tout l’édifice culturel, des « solidarités » et du « social » le plus politisé et communautariste, ou idéologisé et artificiel. Aucune mesure en faveur des familles et des femmes qui travaillent en éduquant leurs enfants, aucune proposition culturelle rompant avec le mainstream de la gauche…

    Sébastien Pilard, fondateur de Sens commun, Roch Brancour et Maxence de Rugy, élus Sens commun des Pays de la Loire, doivent l’admettre : la révolution culturelle politique tant annoncée par Sens commun n’a pas encore commencé. Aucun d’entre eux n’ayant, d’ailleurs, osé s’exprimer contre la théorie du gender lors du débat obligatoire sur l’égalité homme-femme, tandis qu’une élue centriste se réjouissait dans l’hémicycle de ce que la politique de la gauche, surtout en faveur de « toutes les formes de famille », ait été reconduite.
    Le mouvement Sens commun éditorialise dans Le Figaro pour expliquer qu’il incarne une droite décomplexée qui « ne lâche rien », puis passe des compromis qui deviennent abandons, que ce soit en Île-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes ou dans les Pays de la Loire (...)"

    Philippe Carhon

  • Que peut-on attendre du Rendez-Vous de Béziers organisé par Robert Ménard ?

    Que peut-on attendre de la grande réunion de la « droite hors les murs » organisée fin mai à Béziers par Robert Ménard ? Le site Atlantico a posé la question à Bruno Larebière, journaliste et conseiller en communication, qui prépare un ouvrage sur les droites françaises. Extraits.

    Atlantico : A un peu moins d’un an de la présidentielle, Robert Ménard organise fin mai à Béziers un grand colloque de la droite “hors les murs”, cette droite qui se veut moins “centriste” que Les Républicains sur les questions de société, mais qui prône un libéralisme économique, contrairement au Front national. Que peut-on attendre de cette réunion ? Quelles figures devraient être présentes ?

    Bruno Larebière : « La spécificité de cette “droite hors les murs“, ainsi appelée parce qu’elle ne reconnaît dans aucun parti, ne se limite pas à quelques singularités sur les questions de société, ni même à des positions économiques différentes du “national étatisme“ du Front national. Si cette droite est “hors les murs“, c’est justement parce qu’aucun parti ne porte ce qu’elle estime être le cœur du combat, à savoir la défense de notre civilisation, qui est, selon elle, menacée de l’extérieur par les vagues migratoires et, de l’intérieur, par l’adoption de textes comme celui du “mariage pour tous“ qui va bien au-delà de la réforme sociétale ainsi que l’avait expliqué Christiane Taubira elle-même en revendiquant une “réforme de civilisation“.

    « Le Rendez-Vous de Béziers, comme l’a baptisé Robert Ménard, est surtitré : “Pour ne pas attendre 2022 !“ Cette phrase exclamative se veut une invite à l’électorat de droite, qui ne se reconnaît dans aucun des candidats annoncés pour la présidentielle de 2017, à agir sur les présidentiables pour ne pas être contraints de faire l’impasse sur 2017 en se projetant déjà sur une éventuellement recomposition post-présidentielle qui dégagerait un candidat pour 2022.

    « Robert Ménard a très bien compris que la tentation du vote blanc est grande dans cet électorat de droite qui partage les constats formulés par Eric Zemmour dans son dernier livre, Le Suicide français, et le dégoût comme l’espérance de Philippe de Villiers dans Le moment est venu de dire ce que j’ai vu, mais se désole de ne pas voir d’incarnation politique pour le représenter.

    « Robert Ménard croit, ou se force à croire, qu’il est encore possible d’influencer lesdits candidats et c’est tout le sens de ces journées, qui doivent déboucher sur la présentation de “50 mesures patriotes pour ne pas se tromper de droite“, également appelées “programme minimum de salut public“. Ces mesures seront issues de travaux organisés sous forme de tables rondes et elles seront présentées aux candidats déclarés, pour approbation, totale ou partielle, ou rejet…

    […]

    « On peut déjà être certain que les débats et les productions seront de qualitéet on peut aussi attendre de ces journées un succès populaire tant l’attente est grande, dans tous les réseaux de cette droite “hors les murs“, à l’égard de cette initiative et, au-delà, à l’égard d’une tentative de structuration, même informelle, de tous les courants qui seront représentés.

    « Cela ne veut pas dire pour autant que les travaux de Béziers vont trouver leur traduction électorale. La politique étant affaire de rapport de forces, l’attention qui sera portée par les candidats aux “50 mesures patriotes“ qui leur seront soumises dépendra, elle, de la présence ou non de “poids lourds“ de la politique, c’est-à-dire de personnalités de la droite française pouvant influer sur une part non négligeable de l’électorat. Or là, c’est l’inconnue.

    « Pour l’heure, seuls Marion Maréchal–Le Pen et Louis Aliot, deux figures du Front national donc, ont confirmé leur présence. Il est évident que la présence de Philippe de Villiers ou de Nicolas Dupont-Aignan, voire celle d’Eric Zemmour qui est un prescripteur important, donnerait à ce Rendez-Vous un poids politique tel qu’il ne pourrait être ignoré par les prétendants à la présidence de la République […] »

    http://fr.novopress.info/

  • La République ne goûte pas le référendum (article paru dans L’Action Française n°2930 du 21 avril 2016)

    Pour ou contre le Brexit ? En France, les responsables politiques n’ont pas manqué de prendre parti.

    Dès l’annonce du référendum britannique, les parlementaires français se révèlent divisés. Et l’étiquette politique n’y change rien. Nicolas Sarkozy ou Laurent Wauquiez plaident pour le Brexit, tout comme… Michel Rocard ! Soupçonnant le Royaume-Uni d’être « largement à l’origine […] de la paralysie du système de décision européen » (Le Monde, 25 mai 2015), l’ancien Premier ministre de François Mitterrand ne verrait pas d’inconvénient au départ d’une nation considérée comme un frein à l’épanouissement de l’Union.

    Un drame selon Manuel Valls

    Le gouvernement actuel, en revanche, n’est pas de cet avis. La sortie de l’UE serait-il « un drame » et « une dislocation irréversible » (L’Obs, 22 février 2016) ? C’est en tout cas ce qu’estime Manuel Valls, s’inscrivant dans la ligne d’une majorité plutôt amère à l’idée d’un Brexit susceptible d’essaimer en France… Car dénoncer l’Union européenne comme responsable des échecs d’un pays serait une « pratique politique féconde », et l’exemple anglais ne ferait que proposer un modèle susceptible d’être suivi par des voisins mécontents, souligne Xavier Timbeau (Revue parlementaire, n°40, mars 2016). En somme, le constat est éloquent : selon le directeur général de l’Observatoire français des conjonctures économiques, c’est le carrefour ouvert au Front national, qui ne cesse de dénoncer l’emprise de l’Union sur la souveraineté des pays européens. À la sortie d’un sommet européen, Bernard Monot, eurodéputé FN, a d’ailleurs émis clairement le souhait d’opérer un « Franxit […] collé au modèle du Brexit » selon « les mêmes critères que le Royaume-Uni » (Le Figaro, 23 février 2016).

    Aude de Fromon

    La suite en achetant le dernier numéro de l’Action française 2000

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-Republique-ne-goute-pas-le

  • Dans la vie politique, François Hollande a toujours été un choix “par défaut”

    Dans un entretien accordé au Figaro, Thomas Guénolé dresse un bilan accablant de l’action de François Hollande qui – selon lui – “ne sera pas candidat en 2017″.

    Pour le politologue, François Hollande a toujours été un choix “par défaut” :

    En 2002, cinquième roue du carrosse de Lionel Jospin au poste ingrat de dirigeant du parti au pouvoir, François Hollande doit à l’accident électoral du 21 avril d’être propulsé «chef par défaut» des socialistes. Jusqu’en 2008, les congrès du Parti socialiste le reconduisent «Premier secrétaire par défaut», faute d’aptitude d’une des coteries à s’imposer dans le rapport de forces interne. En 2011, crédité initialement de 5% des intentions de vote à la primaire socialiste, il ne doit qu’à l’affaire du Sofitel, qui supprime Dominique Strauss-Kahn du jeu politique, de devenir le «candidat par défaut» auquel se résignent les électeurs de ladite primaire: et ce, au seul motif que les sondages de l’immédiat après-Sofitel l’ont donné meilleur candidat que Martine Aubry. En 2012, il est élu «président par défaut» parce que le peuple de gauche s’est uni au second tour, épaulé de renforts centristes et de centre-droit, non pas pour lui mais contre le président sortant Nicolas Sarkozy. Il aura donc passé quinze années de sa carrière politique à être systématiquement un choix par défaut.

    http://fr.novopress.info/200519/francois-hollande-toujours-ete-choix-defaut/

     

  • Ni droite, ni gauche : un slogan récupéré par tous les partis (article paru dans L’Action Française n°2930 du 21 avril 2016)

    Bien qu’il soit membre d’un gouvernement socialiste, Emmanuel Macron prétend inscrire son nouveau mouvement en marge des clivages partisans. Mais le "ni droite, ni gauche" est aussi superficiel que vain, tant il est aux antipodes de l’enjeu fondamental, au cœur de toute politique : la conservation du bien commun, dont l’homme constitue le principal « souci ».

    Sans doute désireux de connaître les frissons d’une élection présidentielle – c’est-à-dire, finalement, sans que le moteur de ce souhait taraudant ne soit mû par un authentique et réel projet pour la France –, Emmanuel Macron a lancé, début avril, un énième parti politique. Son positionnement officiel – ni à droite, ni à gauche –, finit par confirmer l’existence de subdivisions (d’aucuns les qualifieraient plus poétiquement de "nuances") au sein de chaque mouvance partisane : une aile droite au PS (sans oublier son aile gauche représentée par les "Frondeurs"), une aile gauche chez Les Républicains, idem au FN, et des "ni droite, ni gauche" chez les uns comme chez les autres.

    Royalistes ou centristes

    Ces derniers seraient-ils des royalises latents ? Dans la négative, leur républicanisme sourcilleux les porterait-il alors vers le "centre" ? Celui-ci devient pourtant saturé à force d’être préempté, tant par François Bayrou que par L’UDI fondé par l’ex-ministre écolo, Jean-Louis Borloo ou le « Nouveau » centre présidé par Hervé Morin... Sentant les Français peu à peu gagnés par un sentiment de dégoût à leur égard, nos politiciens professionnels inventent des formules pour « faire de la politique autrement ». Le créneau "ni droite, ni gauche", un temps occupé par le FN (lui-même, l’ayant emprunté au général de Gaulle vitupérant, à son heure, contre le « régime des partis »), paraît faire des émules, tous azimuts : Jean-Pierre Raffarin suggère un « pacte républicain » avec le gouvernement Valls pour lutter contre le chômage ; Yves Jego et Arnaud Montebourg propulsent un « vive la France » transpartisan ; Jean-Pierre Chevènement caresse l’utopie de conduire, « au-delà des logiques partisanes », l’improbable attelage d’« une alternative républicaine, de Mélenchon à Dupont-Aignan » ; Barbara Pompili, en rupture de ban avec son parti EELV, envisageait elle-aussi, avant son entrée au gouvernement, une « plateforme citoyenne », ni de droite, ni de gauche, bien que scrupuleusement « républicaine ». Toutefois, à bien y regarder, tous ont en commun des postures que l’on dénommerait "situationnistes" (rien à voir avec l’organisation marxiste debordienne), tant il est patent que tous cherchent d’abord à se démarquer de leurs attaches partisanes originelles. Un peu comme si, pressentant un inévitable naufrage, chacun essayait de rompre avec ce qu’il tiendrait, implicitement mais nécessairement, pour des entreprises en état de faillite. Cette démarche est à la fois pathétique et d’un profond cynisme. Ils sont incapables de s’affranchir de la démo-oligarchie qu’ils ont toujours connue. Or, vouloir se débarrasser d’une étiquette, pour ne s’en voir affubler aucune autre, suppose, en toute logique, de ne pas rentrer à nouveau dans une logique de parti. En d’autres termes, s’émanciper du PS ou de l’UMP, comme de leurs innombrables clones ou alliés, implique de recouvrer une certaine liberté de pensée, de parole et d’action. Bref, se départir de tout parti, y compris celui que l’on serait naturellement conduit à créer, conformément à sa vision du bien commun. Mais, c’est encore là que le bât blesse, car il conviendrait également de ne plus se laisser intellectuellement enfermer entre ses barrières idéologiques initiales. Dans un entretien à Boulevard Voltaire (17 avril), le philosophe Alain de Benoist réaffirme ce qu’il écrivait déjà dans la magistrale préface de son érudite anthologie des idées contemporaines, Vu de droite (Le Labyrinthe, 2001) : on « ne juge pas des idées en fonction de leur provenance, mais en fonction de leur justesse » ; « la valeur de vérité d’une idée ne dépend pas de son étiquette ». Tâche ardue, prima facie, que de jeter délibérément, presque à contrecœur, un voile d’ignorance opaque sur ses anciens préjugés, ses rassurants poncifs, ses principes abstraits. Et pourtant, si cruellement mais méthodologiquement nécessaire. [....]

    Aristide Leucate

    La suite en achetant le dernier numéro de l’Action française 2000

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Ni-droite-ni-gauche-un-slogan

  • Donald Trump affole mes crapules favorites !

    Il y a bien longtemps, au tout début des années 60, j’étais tombé par hasard sur un jeune homme qui venait de s’échapper de Roumanie et qui, comme bien des Roumains, parlait le français. Durant la discussion il me dit soudain : « Vous avez quelqu’un de très bien en France et c’est le général … Salan. » Pour ceux à qui cela ne dit rien, le dit général Salan était l’un des quatre officiers qui avaient commis une tentative de coup d’Etat contre De Gaulle quelques mois avant. Quelque peu interloqué, je lui dis : « Certes, certes, mais pourquoi ? » La réponse fut sublime de profondeur. « Voyez-vous, me dit-il, la radio roumaine officielle ne cesse d’en dire du mal. » Et c’est là que je compris pour la première que dans les pays où la liberté d’information n’existe pas et où sévit un « ministère de la Vérité », la population pour se faire une opinion n’a pas d’autre moyen que de prendre le contrepied de la vérité officielle. L’ennui bien sûr est qu’en termes logiques, le contraire d’une erreur peut ne pas être la vérité, mais une autre erreur, mais cela reste utile. Je n’ai jamais oublié cette leçon et je l’applique depuis avec bonheur.

    Prenons un premier exemple dans le domaine de la politique. A la fin des années 70, aussi bien l’économie américaine que le prestige des USA dans le monde entier étaient au plus bas, ce qui réjouissait infiniment toute la gauche française. Reagan fut désigné, à la loyale, comme le candidat républicain chargé de lutter contre le très incompétent président Carter, au demeurant un fort brave homme. Dans les mois qui suivirent, les journaux français « de gauche » furent remplis d’injures adressées à l’acteur de seconde zone, à l’ignare, à l’inculte, au demeuré mental qui osait prétendre qu’il allait redresser son pays. Comme chacun sait, la France s’est toujours distinguée par la qualité des élites qu’elle sélectionne, depuis le rescapé de l’attentat de l’avenue de l’Observatoire jusqu’à l’Homme Normal qui nous gouverne. On aurait aimé plus de modestie de la part de la classe jacassière, mais à l’impossible nul n’est tenu. Connaissant un peu Reagan et encore mieux les USA, c’est à ce moment-là que j’ai cessé de lire Le Monde en partant du principe que l’information était une chose, la désinformation une autre. Après tout, c’est déjà difficile de comprendre ce qui se passe mais si en plus des incompétents à l’esprit faux essaient de me faire prendre des vessies pour des lanternes, je ne vois pas pourquoi je devrais les payer pour accomplir cette forfaiture.

    Prenons un deuxième exemple dans le domaine de la stature morale d’un personnage, et je vais parler de Soljenitsyne qui venait d’être expulsé d’URSS après avoir publié « L’archipel du Goulag », ce coup de boutoir qui fit sauter le mur de Berlin. Invité à « Apostrophes » (je crois), il y rencontra Jean Daniel qui lui tint à peu prés ce discours : Lui et Soljenitsyne avaient toujours lutté pour la liberté (on voit l’outrecuidance d’un homme qui était pour l’alliance avec les communistes, que personne n’avait jamais mis en prison et qui venait à l’émission dans son joli costume bleu, bien rasé, prospère et sentant bon la lavande )… et donc il ne comprenait pas comment le prophète russe pouvait venir en France pour expliquer que le communisme était une abomination juste avant des … élections cantonales (ou municipales, je ne sais plus).

    Je me souviens de l’air absolument ahuri de Soljenitsyne qui, à l’évidence, se demandait qui était ce jean-foutre en face de lui. « Quand le sage montre la lune du doigt, l’imbécile regarde le doigt », dit la sagesse populaire. Et du coup, rebelote, je n’ai plus jamais lu Le Nouvel Observateur , qu’il m’arrivait parfois de parcourir d’un derrière distrait avant cet incident.

    Le lecteur ne peut imaginer à quel point ne plus lire ces deux publications libère l’esprit et permet de recommencer à réfléchir, tant il est vrai qu’essayer de comprendre pourquoi tous ces gens pensent faux est une tâche sans aucun intérêt. La seule chose qui compte, c’est d’essayer de penser juste soi même. Comprendre pourquoi les autres pensent faux ne fait pas faire de grands progrès intellectuels. Le pauvre Revel s’y est brisé. Et donc, en suivant cette méthode, après cinquante ans de lectures, je suis arrivé à repérer les gens ou les publications qui pensent de travers, ce qui est bien utile et surtout économise un temps précieux.

    Ce qui m’amène à mon sujet, l’inénarrable monsieur Trump. Depuis Reagan, Thatcher, Jean Paul II et Soljenitsyne, je n’avais plus jamais vu un tel débordement de haine et d’insultes dirigées à l’encontre de ce brave homme d’affaires new-yorkais qui semble avoir comme gros défaut de beaucoup aimer les femmes, surtout si elles sont jeunes et originaires de l’est de l’Europe. Comme le disent les plaisantins à New-York, les femmes de Trump montrent bien que les USA ont besoin de travailleuses immigrées puisqu’à l’évidence, elles font le boulot que personne d’autre ne veut faire. Ce qui n’empêche pas tous les nuisibles habituels d’y aller de leurs commentaires.

    Les « hommes de Davos » et autres « Oints du Seigneur », Attali, Minc, BHL etc., ne peuvent supporter qu’un homme qui risque d’être élu attaque leur rêve, ou plutôt leur cauchemar mondialiste et prétende restaurer les droits du peuple et la souveraineté nationale. Tous les partisans de la grande fusion des nations en un seul peuple s’alarment de ses propos visant à contrôler une immigration devenue folle. En tant que libéral, je suis favorable à l’immigration mais encore plus à l’application de la loi votée localement et librement par les citoyens. Chacun peut faire venir qui il veut chez lui, mais à condition que ce quelqu’un commence par respecter la loi du pays dans lequel il est invité et à condition qu’il ne soit pas rentré en fraude. Nul ne peut se prévaloir de sa forfaiture est un principe intangible du droit.

    Tous les stipendiés du ministère de la Vérité, dans les médias, l’éducation ou la culture, c’est-à-dire tous ceux qui nous ont imposé les lois mémorielles et le politiquement correct, sont affolés parce que cet homme dit ce qui lui semble juste et vrai et que les auditeurs qui sont aussi et surtout des citoyens adorent et se précipitent en masse à ses meetings. La langue de bois, ou novlangue, vient de recevoir un coup fatal, car aux USA, la parole libre est protégée par le premier amendement : « Le Congrès des Etats-Unis ne fera pas de loi pour limiter la liberté d’expression. » A quand ce premier amendement en France ? Mais ce qui me réjouit le plus, c’est que les ploutocrates qui ont pris le contrôle du système politique en prenant le contrôle de la banque centrale aux USA étaient persuadés que celui qui pouvait mobiliser le plus d’argent pour sa campagne serait automatiquement élu. Et comme c’était eux qui le choisissaient et qui lui fournissaient l’argent, ils étaient bien tranquilles sur leur tas d’or. Or, Trump fait une campagne qui ne lui coûte quasiment rien, tout en étant milliardaire, ce qui est à hurler de rire tandis que Jeb Bush, le candidat « officiel » a dépensé plus de 100 millions de dollars pour rien avant que de renoncer piteusement, tandis que l’autre candidat «officiel », Rubio, a lui aussi jeté l’éponge. Ne reste plus face à Trump que Ted Cruz, qui dans son genre, ne sera pas plus facile à manipuler que ne le sera Trump.

    Et donc je suis en train de connaître un bonheur intense : tous les gens que je méprise et qui nous ont amenés dans la situation où nous sommes sont en train de courir en rond en glapissant que ce qui est en train de se passer est horrible, que nous allons droit à la catastrophe, et tout ça à cause du vote d’une population ignorante, ce qui sous entend bien entendu qu’ils croient profondément que la démocratie ne marche pas et que faire voter le peuple est une erreur. C’est d’ailleurs ce qu’ils ont toujours pensé. On songe à la phrase de Montaigne, inattendu soutien de Trump : « J’aime bien les gens de mon pays qui n’en savent pas assez pour raisonner de travers ».
    Mais à la place de Trump, je porterais un gilet pare–balles, à tout hasard, tant ces gens là n‘aiment pas perdre de l’argent…
    En fait, je ne connais pas monsieur Trump, je n’ai pas la moindre idée de son programme, et je ne suis même pas sûr qu’il en ait un. Ma principale inquiétude porte sur la décoration de la Maison Blanche si par hasard il était élu, tant il est vrai que la Trump Tower à New-York est un monument impérissable à la gloire de tout ce qui est doré sur tranche. Mais on n’élit pas un président pour son goût exquis… sinon monsieur Hollande serait encore à la mairie de Tulle.
    Plus sérieusement, il semble que Trump ait mis le doigt à un endroit qui fait très mal. La classe moyenne aux USA, plutôt blanche et conservatrice socialement, a été non seulement laminée économiquement dans les vingt dernières années, mais aussi son système de valeurs a été attaqué comme jamais. Non seulement « on » les a ruinés, mais en plus « on » leur a dit sans cesse qu’ils étaient idiots de croire à des choses comme le patriotisme, la famille, l’honnêteté, la fidélité, le respect de la parole donnée ou l’égalité devant la loi (si les citoyens américains étaient égaux devant la loi, les Clinton et la moitié de Wall Street seraient en prison) et que sais- je encore….
    Et donc le citoyen de base aux USA se précipite aux réunions de monsieur Trump. Et ce qui affole le plus ses adversaires est bien sûr que la participation électorale risque de monter très, très fort, car finalement toutes ces classes « élitistes » se rejoignent sur un objectif et un seul : empêcher le peuple de s’exprimer. Il est quand même plus simple de faire élire une marionnette si seulement une petite moitié des électeurs se donne la peine d’aller voter que si tout le monde va voter. On reste entre amis, un peu comme en France entre les deux partis dits de gouvernement (on se demande bien pourquoi ils ont été affublés de ce titre tant l’un et l’autre ont été incapables de gouverner, mais cela fait sans doute partie de la novlangue, enseignée dans nos écoles depuis quarante ans). Bref, je crois que lorsqu’il s’agit de parler de l’émergence de monsieur Trump, il faut bien faire la part des choses et sérier les problèmes.
    Le but premier est de se débarrasser de ces élites corrompues, incompétentes, mortifères et vaniteuses. J’ai souvent parlé dans ces colonnes de la conversation que j’avais eu avec Thomas Hoenig, alors président de la Reserve fédérale de Kansas City, qui m’avait dit en terme clairs que la Fed avait été capturée par une ploutocratie et que la politique monétaire des Etats-Unis était menée par cette ploutocratie au bénéfice de cette ploutocratie. Et, se demandait Hoenig, la question essentielle était de savoir comment le citoyen américain allait récupérer sa démocratie.
    Eh bien, le Donald est peut être le début de la réponse. Et comme la même capture non démocratique s’est passée dans les médias, dans l’enseignement, dans la diplomatie, le but essentiel de tout citoyen devrait être d’abord de virer tous ces nuisibles. On voit mal, si telle est la mentalité du peuple américain aujourd’hui, ce que semble confirmer le bon parcours de Saunders à gauche, comment Mrs Clinton pourrait être élue tant elle représente cette classe honnie. Si monsieur Trump réussit à nous débarrasser ne serait ce qu’un petit peu de cette classe de sangsues, nous serions déjà tous gagnants.
    Tant qu’à faire, bien sûr, il vaudrait mieux qu’ils soient remplacés par des gens compétents, et je n’ai aucune information spéciale sur le fait de savoir si le Donald est compétent ou non, et à vrai dire, cela m’est égal. Ce n’est pas trop demander que de s’attendre à ce qu’il ne soit pas plus incompétent que ses prédécesseurs, tant cela paraîtrait difficile. S’il était simplement incompétent mais honnête, cela serait déjà un gros progrès.
    Dans la vie comme dans les affaires, il faut savoir sérier les problèmes. Mon fils, quand il était dans l’armée française en tant que lieutenant, avait posé une question à son capitaine, qui lui avait répondu : « Lieutenant, dans la vie, il y a deux sortes de problèmes : les problèmes de lieutenant et les problèmes de capitaine. Cela m’a l’air d’être un problème de lieutenant. Rompez ! ».
    Se débarrasser des corrompus est un problème de lieutenant qui doit être réglé avant que l’on ne trouve un capitaine compétent. Ne pas inverser les priorités me semble être déjà un bon début. Mais en tout état de cause je serai toujours reconnaissant au Donald de m’avoir fait rire comme peu de fois dans ma vie. Le spectacle de l’affolement de toutes mes crapules favorites à l’idée que leur monde de copinage et de crime allait peut-être s’écrouler est un des rares moments de bonheur intellectuel que j’ai connus depuis longtemps.
    Et de cela, il faut le remercier.
    Charles Gave

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