Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

élections - Page 490

  • 2017, un coup pour rien ? C’est bien parti pour !

    Marine Le Pen ne saurait emporter l’adhésion tant qu’elle n’aura pas fait du FN un parti de droite capable de fédérer une majorité.

    Chaque article au sujet du Front national publié sur Boulevard Voltaire entraîne une cascade de réactions, dont une minorité intéressante, comme si donner son opinion sur un parti politique s’apparentait à une trahison ou à une erreur de communication. Saluons la tribune de Louis Aliot qui, en réponse à un dernier papier sur l’hommage à Jeanne d’Arc, a exprimé une position plus nuancée que celle relatée par la presse à propos des déclarations de Florian Philippot, même s’il est dommage que cette annonce n’ait pas été effectuée par le même Louis Aliot.

    Boulevard Voltaire est un espace de libre expression : n’en déplaise à de nombreux commentateurs, le site n’a pas vocation à devenir le porte-parole d’un parti, fût-il national. Chacun est libre d’y exprimer son opinion, y compris celles qui déplaisent. Il arrive – peut-être pas assez souvent, hélas – que des plumes « de gauche » y apportent un éclairage différent, sans compter les excellents billets d’un Philippe Bilger, qui n’est pas vraiment catalogué comme un suppôt de Marine Le Pen.

    Si le thème suscite tant de réactions, n’est-ce pas parce que, confusément, la plupart de ceux qui nous lisent ressentent une immense frustration en constatant, mois après mois, que l’aspiration de nombreux Français à l’éclosion d’un mouvement de droite populaire débouche sur un vide abyssal ? Un mouvement conservateur sur les questions de société, favorable à une liberté économique bien tempérée – qui n’a rien à voir avec le libéralisme débridé et destructeur prôné par les libéraux -, souverainiste et conscient de l’urgence identitaire ? Ce mouvement existe dans les débats d’idées, il se manifeste largement dans les colonnes de la presse libre, mais sa traduction politique est inexistante.

    Lire la suite 

  • Il y a plusieurs centaines de milliers d’électeurs de droite qui ne reçoivent guère que du mépris et de l’indifférence

    Lu Le Garsmeur a été interrogé par Stanislas Monclar dans Présent du 2 mars, à propos des Cahiers de l'Indépendance. Extrait :

    "[...] Il y a dans notre pays plusieurs centaines de milliers d’électeurs de droite qui ne reçoivent guère que du mépris de leurs représentants Les Républicains, et de l’indifférence de la part du Front national. Une situation d’autant plus surprenante qu’ils fournissent bon nombre de cadres du public comme du privé, qu’ils sont de plus en plus soudés contre le déclin national et les atteintes communautaristes à la personne et qu’ils ont, ma foi, bien autant d’idées que Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé !

    Notre trimestriel vise d’abord à leur offrir des articles de qualité, et à coaguler les oppositions au socialisme décivilisateur et paupérisant. La seconde série de ces Cahiers ‒ qui paraissent à nouveau depuis juillet 2015 ‒ accueille ainsi dans ses colonnes des publicistes, des activistes, des universitaires et des parlementaires ; des étudiants comme des retraités ; des actifs, surtout ; et cette belle jeunesse de France acharnée à défendre la vie, la famille et les libertés. Celle qui n’est d’aucune gauche car elle est éprise à la fois de responsabilité, d’initiative et d’ordre. Bref, nos lecteurs votent sans modération, mais pas sans discernement !

    Car malgré les aspirations des électeurs, les boutiquiers des campagnes électorales et autres commis d’organisations partisanes tiennent encore les murs de la baraque branlante. Contre ce clanisme qui n’a rien de traditionnel, les Cahiers imposent la coopération et la convergence. Que les politiques parlent avec les universitaires, les libéraux avec les patriotes, et qu’apparaisse ainsi en creux, dans toute sa cohérence et son potentiel de succès électoral, ce réalisme français qui fonde notre humanisme et que la situation de la France nous commande de reconvoquer rapidement. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Référendum : le choix du peuple (article paru dans L’Action Française n°2927 du 03 mars 2016)

    La démocratie directe est d’un usage délicat. Elle pose la question de la définition du peuple concerné, et force donc la République à se poser celle des communautés, démarche réaliste mais anti-égalitaire. 

    En proposant un référendum pour décider du sort de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes [1], François Hollande ranime un moribond : la démocratie directe. Il le fait évidemment en dépit du bon sens : le dossier de l’aéroport est instruit depuis… 1963. Comme le rappelle le blog Vududroit, « près de cent cinquante décisions juridictionnelles ont été rendues confirmant la régularité des procédures ». Autrement dit, si on avait eu envie de convoquer un référendum, on aurait pu se lancer il y a longtemps. D’autant plus qu’il existe une difficulté de taille : qui peut être consulté ? Les collectivités locales et leurs populations ? Ce n’est (curieusement) pas de leur compétence légale. La nation ? Un référendum national ne peut concerner que « tout projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent »... Un projet d’aéroport ne rentre pas dans ce cadre. Bref, on consultera, mais ça n’aura pas de valeur légale.

    Esquive présidentielle

    François a donc lâché sa bombinette et s’est esquivé, genre "l’intendance suivra". L’intendance, ce sont Ségolène Royal et Jean-Marc Ayrault, la première proposant que tous les départements limitrophes de la Loire-Atlantique soient associés, le second expliquant que le bon sens (!) exige que seul « le périmètre le plus proche du territoire impacté » soit concerné, oubliant visiblement que l’aéroport est censé être un hub régional. On voit que la démocratie directe est d’un usage délicat. Car elle pose la question de la définition du peuple concerné, et force donc la République à se poser la question des communautés, démarche réaliste mais anti-égalitaire. À cet égard, l’une des propositions de la loi El Khomri, reprenant en partie le rapport Combrexelle, est très intéressante : le référendum d’entreprise a tout de la bonne idée puisqu’il permet de circonscrire l’exercice de la démocratie à un périmètre naturel et légitime, en passant outre les instances représentatives qui ne représentent plus rien. C’est là que le bât blesse, en fait : le référendum n’a de sens qu’à condition de définir une population et de renoncer à la représentation. D’un côté, on abandonne donc la fiction d’un citoyen purement légal et théoriquement interchangeable (le Breton valant le Normand, le chômeur le travailleur, l’horloger l’épicier, le capitaliste le salarié, etc.) ; de l’autre, on abandonne l’idée qu’un représentant du peuple sait mieux que le peuple ce qui est bon pour le peuple. La grande peur des bien-pensants à l’approche du référendum anglais, l’ahurissant tir de barrage contre le référendum écossais, l’injustice criante réservée au référendum grec, tout démontre que ces deux abandons correspondent, dans l’esprit des élites, à un double procès en compétence et en légitimité. Les tenants de la démocratie directe font valoir que le peuple n’a plus aucune confiance dans les élites – à juste titre au vu des résultats de leurs politiques éclairées – ; les adversaires agitent l’horreur du référendum de 1851 qui vit s’installer Napoléon III, ou celui de 2005 qui nous a presque privés du bonheur d’être Européens. [.....]

    Philippe Mesnard

    Pour lire la suite, achetez le dernier numéro de l’Action Française 2000

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Referendum-le-choix-du-peuple

  • La France inerte ? La France réduite au silence

    La France semble inerte si on regarde ce qui se passe chez nos proches voisins.

    Les manifestations contre l’immigration ou l’islamisme sont rares et rassemblent beaucoup moins de monde qu’en Allemagne, alors même que notre pays a été la cible d’attentats islamistes à répétition. A la différence de l’Espagne on ne descend pas non plus dans les rues pour protester contre le chômage ou la pauvreté. A la différence de l’Angleterre on n’entend plus les eurosceptiques. A la différence des Russes on ne défile pas dans les rues pour honorer les Anciens Combattants.

    En France il ne se passe plus rien.
    Car nous ne vivons plus en démocratie mais en post-démocratie oligarchique

    La France muselée

    La France est avant tout inerte parce que les libertés politiques n’ont cessé de se réduire.

    François Hollande ne parvient pas à assurer la sécurité des Français mais, par contre, il a mis en place un arsenal, au prétexte de la « lutte contre le terrorisme », de surveillance de la population et de répression politique sans précédent sous la Ve République et avec la complicité de toute la classe politicienne.

    Un système policier et judiciaire à deux vitesses s’est instauré dans notre pays : laxiste vis-à-vis des allogènes et extrêmement répressif vis-à-vis des autochtones, comme on vient encore de le voir à Calais par exemple.

    L’idéologie du « vivre-ensemble » sert aussi de prétexte à la mise en place d’un ordre moral particulièrement obtus : ordre moral qui repose :

    – sur l’action conjuguée des médias de propagande ;
    – sur des législations liberticides ;
    – sur la surveillance exercée par les associations « bien-pensantes » ;
    – sur la répression judiciaire et policière.

    Sans oublier les mouvements d’extrême gauche, « forces spéciales » du Système qui sont toujours là pour justifier le risque de « troubles à l’ordre public », qui permet aux préfets d’interdire les manifestations non politiquement correctes menacées par… ces mêmes gauchistes.

    Il devient pour cette raison de plus en plus difficile de contester publiquement et donc politiquement l’action du Pouvoir.

    La France totalitaire

    S’inquiète-t-on de l’islamisation ? On se rend coupable d’islamophobie. Conteste-t-on l’immigration de peuplement ? On est raciste. Est-on patriote ? On est xénophobe. Conteste-t-on la politique israélienne ? On est antisémite. Veut-on manifester ? C’est qu’on est d’extrême droite. Proteste-t-on contre la censure ? On estfacho. Montre-t-on des images des crimes commis par les islamistes ? On est accusé de… propager l’incitation à la haine.

    Et une liberté essentielle, celle de manifester, est désormais extrêmement restreinte dans notre pays dès lors qu’il ne s’agit pas de complaire au Pouvoir. Si l’on veut manifester, alors les interdictions, comme les coups et les garde-à-vue, pleuvent. Comme dans n’importe quel pays totalitaire.

    De proche en proche toute contestation se trouve diabolisée, judiciarisée, censurée et progressivement interdite.

    La France ahurie par les médias de propagande

    La France est aussi rendue inerte par l’abrutissement médiatique dont elle est l’objet.

    Les médias de propagande déversent en moyenne plus de 4 heures par jour leur message débilitant et politiquement correct sur nos concitoyens : « Accueillons les pauvres réfugiés », « Poutine est dangereux », « Le Front national menace la démocratie », « L’islam est compatible avec les valeurs de la République », « Les Français sont racistes », etc.

    Cette propagande, digne du « bourrage de crânes » de la Grande Guerre, se déverse par une multiplicité de canaux : la publicité, les télévisions allumées partout, les journaux « gratuits » que l’on trouve partout, les radios, les quotidiens ou les hebdomadaires. Sans oublier, bien sûr, le cinéma et le monde de l’édition, autres vecteurs du politiquement correct et de la censure bien-pensante.

    Mais le bourrage des crânes prépare le bourrage des urnes.

    Car curieusement nos concitoyens, qui d’après les sondages expriment pourtant en majorité des opinions contraires à l’idéologie du Système, finissent toujours par voter pour… les candidats du Système. Cherchez l’erreur.

    La France en panne d’hommes d’Etat

    La France est enfin inerte car elle est dramatiquement en panne d’hommes d’Etat.

    Les médias de propagande, soucieux de nous faire croire que nous vivons encore en démocratie, scénarisent une opposition gauche/droite devenue factice depuis que les socialistes se sont ralliés au néo-capitalisme et que la droite a capitulé devant le politiquement correct – et que tous ont abandonné notre souveraineté au profit de l’Union européenne, c’est-à-dire des banques, des entreprises mondialisées et des Etats-Unis.

    A 500 jours de la présidentielle de 2017, la France croule donc sous les candidats, sous les primaires et les revenants de toute sorte. Tous interchangeables car elle n’a plus d’hommes d’Etat : le magma post-démocratique et le régime des partis ont réussi à les empêcher d’apparaître.

    Mission accomplie, le Système n’a pas à s’inquiéter : il produit non pas des hommes d’Etat susceptibles de se dresser mais des politiciens qui savent se courber, comme le dit si bien le roi des Perses au traître Ephialtès, dans le film 300 de Zack Snyder.

    2017 : un jeu d’échecs annoncé

    L’élection présidentielle de 2017 s’annonce déjà comme une gigantesque partie d’échecs nationale.

    Car si rien ne change, les électeurs n’auront d’autre option que de choisir une nouvelle fois entre ceux qui ont déjà échoué : comme président, comme premier ministre, comme ministre ou comme chef de parti. Choisissez « démocratiquement » votre loser préféré !

    On comprend que cette belle perspective rende nos concitoyens encore plus inertes.

    Et encore plus dissidents ceux qui sont restés lucides.

    Michel Geoffroy, 25/02/2016

    http://www.polemia.com/la-france-inerte-la-france-reduite-au-silence/

  • Brexit : Le souverainisme à la mode britannique ... Une vraie bonne nouvelle pour l'Europe ?

    La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne est désormais une éventualité de court terme. Mathieu Bock-Côté estime [Figarovox - 24.02] qu'à leur manière bien singulière, les Anglais partisans du Brexitdéfendent le véritable esprit européen. Et lorsqu'il invoque la vie démocratique de l'Europe, c'est au sens des peuples, des nations, de leur pluralité. Il le fait en des termes et selon une conception de l'Europe, des sociétés et des nations, qui est aussi fondamentalement la nôtre. Sur ce même sujet, on pourra se reporter utilement au lundi de Louis-Joseph Delanglade publié ici-même le 29.02 : L’Union agonise ? Vive l’Europe !  LFAR

    La table est mise, les Britanniques se prononceront le 23 juin sur leur sortie de l'Union européenne. Les cyniques ont déjà leur formule toute trouvée : les Britanniques envisagent d'autant plus librement de sortir de l'Europe qu'ils n'y sont jamais vraiment entrés. Il n'en demeure pas moins que la vie politique européenne tournera pour les prochains mois autour de ce débat fondamental : est-ce qu'un État est en droit de sortir d'une association politique qui était censée représenter un grand bond en avant dans l'histoire universelle ? Est-il même en droit de définir selon ses intérêts nationaux spécifiques sa participation à une telle union ?

    Le sens de l'histoire, tel que l'interprétaient généralement les grandes figures de l'idéologie dominante, qui pousse à la dissolution des nations par le multiculturalisme et le globalisme, ne permettait pas cette prise au sérieux du fait national. Mais il semble que la liberté des peuples est encore capable de faire dévier l'inéluctable et que les grands processus historiques puissent se gripper quand la souveraineté s'en mêle. C'est d'autant plus vrai que la nation n'est pas une fiction idéologique, quoi qu'en pensent ceux qui y voient une construction sociale récente dans l'histoire du vieux continent, mais une réalité ancrée dans l'histoire. L'État-nation demeure l'horizon indépassable de la démocratie.

    On peut reprendre la formule aujourd'hui à la mode : de quoi l'Europe est-elle le nom ? Louis Pauwels, la grande figure historique du Figaro Magazine, au moment d'en appeler à voter contre Maastricht, en 1992, distinguait entre les européistes et les Européens. Les premiers, disait-il, s'attachaient à une chimère idéologique désincarnée qui n'avait d'européenne que le nom. Les seconds, en se portant à la défense des nations, défendaient la civilisation européenne à travers le cadre qui avait permis le développement de la liberté politique. Pauwels n'était pas le seul à penser ainsi, même si le souverainisme français de l'époque, qui ne portait pas encore ce nom, avait moins explicité sa vision de la civilisation européenne.

    À sa manière, c'est cette distinction qu'a reprise Boris Johnson, le maire de Londres, en contestant aux partisans de l'Union européenne la prétention à être les seuls défenseurs de l'Europe. Celui qui sera probablement la figure dominante du camp souverainiste, et qui lui donne un poids politique majeur, ne se laissera pas enfermer dans le mauvais rôle du Britannique insulaire seulement soucieux de cultiver son jardin. Il fait preuve d'un authentique cosmopolitisme. Il ne tolèrera manifestement pas l'étiquette d'europhobe que voudront lui coller ses adversaires et les commentateurs, qui ont décidé, en adoptant ce terme il y a quelques années, de psychiatriser la dissidence devant la construction européenne.

    Le souverainisme britannique est particulier : à la différence des autres pays d'Europe occidentale, il n'est pas canalisé ni confisqué par une force politique populiste, ou du moins, étiquetée comme telle. On ne saurait sérieusement faire du petit parti eurosceptique UKIP un parti d'extrême-droite, quoi qu'en pensent ceux qui n'en finissent pas d'étendre la définition de ce terme. Mais surtout, le souverainisme est très présent au sein du Parti conservateur même si ce dernier, pour l'instant, demeure sous l'autorité de son chef. Évidemment, David Cameron ne saurait être défini comme un souverainiste au sens strict, mais les conditions qu'il a posées pour rester dans l'UE rappellent une chose : l'adhésion à l'Europe n'était pas pour lui inconditionnelle.

    C'est une perle napoléonienne : un pays a la politique de sa géographie. Il ne peut s'en abstraire, même s'il n'en est pas prisonnier. C'est ce qui explique notamment que la Grande-Bretagne n'a jamais vu dans l'Union européenne autre chose qu'un grand marché auquel elle refusait son âme. La Grande-Bretagne appartient à la civilisation atlantique, et plus largement, à la civilisation anglo-saxonne. Pour Boris Johnson, la Grande-Bretagne serait plus forte délivrée des entraves communautaires. Elle renouerait avec une souveraineté lui permettant de conduire sa propre politique. À tout prendre, ses grands hommes politiques envisagent plus favorablement une éventuelle fédération des peuples de langue anglaise que d'unir son destin à l'Europe continentale.

    La possibilité d'une séparation britannique obligera l'Europe à réfléchir à son identité profonde et à la nature du projet politique qu'on porte en son nom. Depuis le refus, en 2005, d'intégrer la référence aux racines chrétiennes de l'Europe dans la constitution européenne, c'est la vraie nature de la construction européenne qui s'est dévoilée. Elle entend moins constituer politiquement le vieux monde à travers un patriotisme de civilisation transcendant les nations sans les abolir, que bâtir une forme d'empire universel et humanitaire aux frontières indéfinies et prétendant embrasser théoriquement l'humanité entière. Cette posture suicidaire conduit inévitablement à un refus de l'idée même de frontière, puisque c'est la pluralité humaine qui est contestée.

    La crise des migrants des derniers mois a rappelé une chose : non seulement l'Europe n'a pas vraiment de frontières, mais elle n'en veut pas non plus. Elle aurait l'impression de trahir sa vocation humanitaire en distinguant entre l'intérieur et l'extérieur de la communauté politique. Ce n'est pas le moindre des paradoxes que de constater que plus la construction européenne avance, et plus elle croit devoir dissoudre la civilisation européenne. Dans le monde idéal des européistes, la citoyenneté devrait recouper l'humanité entière et la logique des droits de l'homme définir exclusivement la vie politique. À terme, cette philosophie politique désincarnée provoque la révolte des peuples.

    À sa manière bien singulière, la Grande-Bretagne se porte peut-être à la défense, en ce moment, du véritable esprit européen. Quel que soit le résultat du référendum, qu'on ne saurait sérieusement prophétiser plusieurs mois à l'avance, il aura au moins eu une vertu : rappeler que le politique peut surgir à tout moment dans la vie des peuples et jeter à terre les constructions idéologiques aussi artificielles qu'autoritaires. L'Europe ne saurait traiter ses peuples comme des provinces vassales. Parce qu'il redonne vie au politique et permet aux peuples de se le réapproprier, ce référendum représente une vraie bonne nouvelle dans la vie démocratique de l'Europe.

    FigaroVox

    Mathieu Bock-Côté           

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie et chargé de cours aux HEC à Montréal. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques(VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire (Boréal, 2007). Mathieu Bock-Côté est aussi chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2016/03/02/brexit-le-souverainisme-a-la-mode-britannique-une-vraie-bonn-5768233.html

  • « Super Tuesday » : la fin du Parti républicain ?

    Les politiciens prélèvent, redistribuent ou gaspillent la richesse créée par d’autres, selon leur conception du pouvoir. Ainsi va Clinton. Les entreprises pillent, extraient ou créent de la richesse selon leur sens de l’éthique. Voilà pour Trump.
    Dans ce « Super Tuesday », Trump a directement noué avec les masses en remportant 203 délégués et remportant la victoire dans 7 États sur 11. Il domine dans le Sud « biblique », dans le Nord-Est « socialiste » et dans la « politiquement correcte » Virginie, faubourg de Washington. Plus important : il a suscité un ralliement record de nouveaux électeurs, alors que la participation aux scrutins démocrates était en diminution ou stagnante. Voilà pour le renouveau. Le secret : commencer par dire le pourquoi, avant le comment et le quoi.
    Comme l’explique Simon Sinek, le conférencier d’entreprise du Rand Institute, inventeur du modèle “Start With Why” (commencer par le pourquoi), « tous les chefs d’entreprise savent décrire ce qu’ils font (le “quoi”) […] un certain nombre (mais pas tous) savent décrire “comment” ils le font […]. Mais seule une infime minorité sait dire “pourquoi”.
    Idem en politique : cette grille permet de comprendre l’incroyable paresse mentale du technocratique establishment républicain qui considérait Donald Trump voué à l’implosion parce que son programme était primaire (exact), et parce que l’histrion était ridicule sur l’explication du « comment » (exact). Ils n’avaient simplement pas compris que Trump était le seul à présenter un « pourquoi » à la population. Laquelle a acheté le destin avant le programme, qui devient secondaire à un « pourquoi » de taille : une restauration souverainiste et antimondialiste…
    Pour les républicains, piper les dés des primaires avec 16 faux candidats sur 17 et des centaines de millions de financements électoraux ne servait donc à rien. Dans cette affaire, Trump ridiculise l’élite qui a gaspillé son investissement sur des « idiots-intelligents », tout comme il offre à la classe politique et médiatique le spectacle ni plus ni moins d’une OPA sur un parti en existence depuis 1854. Citant Gandhi, l’ancien Speaker républicain Newt Gingrich résumait cette situation sur Fox News :
    D’abord, ils m’ont ignoré, ensuite ils se sont ri de moi, puis ils m’ont combattu, enfin je les ai battus.
    Et Gingrich de rajouter :
    … le parti a un choix… ou bien continuer à harceler le vainqueur comme en 1964 avec Goldwater, et c’est la fin ; ou bien se rallier derrière [Trump] comme ils le firent avec le controversé Reagan en 1980… Et ouvrir la voie à l’une des meilleures présidences des États-Unis… N’oublions pas que les trois dissidents Trump-Cruz-Carson représentent plus de 70 % de l’électorat républicain ou apparenté !
    Mais l’argent anti-Trump s’est déjà levé (@StopTrumpPAC), présentant pêle-mêle le milliardaire comme gauchiste, fasciste, pro-immigration illégale, pro-avortement, mêlé à la mafia, complice du Ku Klux Klan, langue fourchue et escroc des petites gens, puis laissant filtrer diverses stratégies pour le « sortir » : stratégie « Romney » (1re ligne de défense), candidature indépendante hors parti des « vrais conservateurs » (2e ligne de défense), ralliement à Bloomberg (3e ligne).
    La chroniqueuse républicaine Sarah Elizabeth Cupp affirmait il y a un mois sur CNN : « Peu importe que Hillary gagne, pourvu que notre parti sauve son âme. » Les partis croupions auraient donc une âme…

    André Archimbaud Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuVZpkkFEALiXNAzkA.shtml

  • Trump et la gauche Banania

    Dans le Nevada, 44% des électeurs latinos ont voté pour Trump contre 29% pour Marco Rubio, dont les origines n’ont pas eu l’effet escompté.

    La gauche morale a presque tout perdu sous les coups du réel. Il ne lui reste plus guère, comme fonds de commerce, que la culpabilisation de l’homme blanc. Elle se complaît dans la victimisation des immigrés présumés irresponsables dans une version paternaliste et rose vif de Tintin au Congo.

    Le monde étant ce qu’il est, même les moralistes doivent bien vivre et gagner des élections. Le think tank français de gauche, Terra Nova, recommande ainsi de s’appuyer sur les minorités en partant du principe qu’elles voteront pour quelqu’un issu de leur rang ou qui défend leurs intérêts particuliers. Opposées à une majorité nationale fragmentée, elles seraient la clef de la victoire. Il est sans doute inconscient d’appuyer sur des fractures pouvant aboutir à la libanisation du pays. Passons, c’est l’avenir, pense la gauche, et on sait à quel point elle aime être dans le sens de l’Histoire, quel qu’en soit le prix à payer pour les autres. Le préjugé méprisant selon lequel les minorités ethniques ou sexuelles seraient incapables de s’intégrer au point de réagir en citoyens et non en opprimés fait pourtant long feu.

    Lire la suite

  • « A vous glacer le sang »

    Pour les adversaires du FN, c’est bien connu, si le Mouvement national rencontre un succès et une audience croissante c’est parce qu’il «surfe sur les peurs», «le désespoir», «flatte les bas-instincts», voire  incite à la «haine». Certains se sont encore livrés à cette grille de lecture, intellectuellement peu fatigante mais idiote,  pour expliquer l’accueil particulièrement chaleureux qui a été réservé hier à Marine Le Pen et à la délégation FN au Salon de l’Agriculture. Marine a notamment fait mouche dans sa dénonciation de cette Europe de la destruction ultra libre échangiste, symbolisée par le commissaire européen à l’agriculture, Phil Hogan: «Si on veut sauver la peau des agriculteurs, il faut avoir la peau de Hogan (…). La politique agricole commune fait partie, avec l’espace Schengen, des « deux grands échecs de l’Union européenne (…). Les agriculteurs ont la corde du libre-échange autour du cou, et chaque année on tranche un peu plus les pieds du tabouret que représentent les subventions ».

    Les partis bruxellois, les gardiens du dogme européiste comme la FNSEA,  frémissent à l’idée de voir les agriculteurs rejoindre massivement les catégories populaires, à l’instar des classes moyennes converties de plus en plus au vote national. Dans son éditorial sur RTL, Alain Duhamel a constaté ce que tous ses confrères ont noté, à savoir «qu’à la différence de François Hollande ou de Manuel Valls, la présidente du FN a reçu un accueil cordial lors de sa déambulation.»

    «Elle (Marine, NDLR) est la première récupératrice de voix de France. Elle est une machine attrape-tout. Évidemment quand elle arrive en disant : de toute façon je suis une inconditionnelle, je suis d’accord avec tout ce que vous dites (…), au degré de colère et quelquefois de désespoir qu’ils (les agriculteurs, NDLR) ont atteint, il est probable que pour eux, ça soit ça qui l’emporte (…) Ce qu’elle fait avec les agriculteurs, elle le fait avec tout le monde. (…) C’est cynique, c’est démagogique, mais c’est extrêmement efficace.» Et d’ajouter qu’«entre la polémique sur la  réforme du droit du travail, les tensions à Calais et la montée de Donald Trump dans le camp républicain auxEtats-Unis (qui a remporté sept Etats sur douze lors du Super Tuesday, NDLR) , tout sourit au FN. Donald Trump est grossier, vulgaire, violent et raciste, mais il est talentueux, très riche et il réussit très bien et la presse américaine le compare à Marine Le Pen.»

    Les dirigeants du FN et sa présidente, comparés hier  à l’Etat islamique, aujourd’hui à M. Trump,  ne seraient donc animés par aucun idéal, aucune rectitude morale, aucune sincérité, aucunes valeurs et seraient forcement des cyniques-menteurs-démagos-manipulateurs … Cette antienne mille fois rabâchées est surtout le signe d’une  peur de la Caste vis-à-vis  des Français qui entendent tout simplement le rester;  mais elle  ne manque pas d’être inquiétante car elle peut justifier demain tous les coups tordus, antidémocratiques, contre le verdict des urnes.

    Paris-Match a mis hier en ligne sur son site un entretien avec le sociologue de gauche, Michel Wieviorka,  «spécialiste des fractures sociales, des violences et du racisme, initiateur avec Daniel Cohn-Bendit de l’appel à une primaire à gauche.»M. Wieworka était questionné notamment sur son dernier roman de politique fiction, « Le Séisme : Marine Le Pen présidente», qui décrit les six premiers mois, forcément chaotiques et affreux, de l’arrivée de Marine à l’Elysée.

    Le sociologue confesse son penchant pour «Martine Aubry et Cohn-Bendit, les deux seuls à posséder des qualités de crédibilité politique et à pouvoir répondre à des attentes de gauche. Mais ils ne veulent pas y aller. Je crains donc qu’à la présidentielle, la victoire appartienne soit à la droite, soit à Marine Le Pen.» «Elle a une grande chance d’être élue si elle a François Hollande en face d’elle au deuxième tour» pronostique-t-il. «Une partie de la droite préfèrera voter pour elle. Et les électeurs de gauche sont tellement déçus qu’ils se mobiliseront peu en faveur de Hollande. Ce scénario est donc loin d’être une fiction farfelue. J’espère que mon livre va faire réfléchir, et réagir » (sic).

    Car dit-il encore, «qu’il s’agisse de la sortie de l’euro, du rétablissement de la peine de mort et autres promesses, son programme se révèlera inapplicable et on rentrera dans une spirale de tensions et de violence.» Et de détailler son scénario pour faire peur aux (grands) enfants : «Alain Finkielkraut, dont Marine Le Pen pense qu’il ferait un bon ambassadeur en Israël, pète les plombs à la télévision. Eric Zemmour est contraint de démissionner du ministère de l’Éducation. Gilbert Collard propose de rouvrir le bagne pour y envoyer les terroristes, et beaucoup d’autres. Adeline Hazan est virée de son poste de contrôleur des prisons. Marion Le Pen conduit un bulldozer et détruit une mosquée. La violence rôde. Tout cela peut être drôle, c’est terrifiant. A vous glacer le sang» (sic).

    Ce qui est tout à la fois drôle et terrifiant de notre point de vue, c’est que Paris-Match estime ici que Michel Wievorka «déroule sa parfaite connaissance de la société française, de ses acteurs et de ses élites». Et ce qui peut éventuellement glacer le sang, ce sont les menaces proférées par un certain nombre de hiérarques socialistes en cas d’un vote majoritaire pour la candidate du camp patriotique, national, souverainiste.

    Minute revient dans son numéro qui vient de paraitre sur  les paroles lourdes de sens prononcées par François Hollande le 19 février sur France Inter: «L’Europe a les moyens juridiques d’empêcher un pays de froisser les principes démocratiques.» «Si un parti d’extrême droite prenait le pouvoir, (des) procédures s’appliqueraient», «un pays peut être suspendu de l’Union européenne.»

    Et l’hebdomadaire de rappeler que selon le traité de Maastricht, «l’UE n’est pas fondée sur un espace de civilisation mais des valeurs, les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’Etat de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris les droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux Etats membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les hommes et les femmes

    «C’est beau comme une déclaration à la Jacques Prévert, ça ne veut absolument rien dire, mais c’est suffisamment totalitaire pour qu’un régime de droite dure, voire tout simplement de droite, soit  considéré comme contrevenant à ces principes. Ne parlons même pas d’un pouvoir qui voudrait instaurer la préférence nationale…».

    Criminalisation de la préférence nationale qui s’accompagne plus largement, constate Bruno Gollnisch, là aussi au nom des valeurs socialo-bruxelloises, d’une immigration de peuplement et de son corollaire, une politique de  naturalisations massives, «moyen simple de modifier la substance de la population française». Et Minute de souligner dans ce même numéro que «deux millions de néo-Français ont obtenu la nationalité française»…depuis l’année 2000. De quoi rassurer MM. Hollande, Duhamel et Wievorka?

    http://gollnisch.com/2016/03/02/a-vous-glacer-le-sang/