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élections - Page 493

  • Estrosi et la gîte à bâbord

    En 2002, le politiste Yves-Marie Adeline décrivait« La droite où l’on n’arrive jamais« . Sa thèse, développée en 2012 (La droite impossible : essai sur le clivage droite-gauche en France) est la suivante : la droite, même quand elle est au pouvoir, est contrainte par un système institutionnel, intellectuel, culturel et médiatique à mener une politique de gauche. Philippe de Villiers, dans son dernier ouvrage, nous décrit ainsi un président Giscard terrorisé par l’idée d’un nouveau Mai 68, prônant la « décrispation » pour finir, nous dit-il, dans un socialisme rampant.

    Christian Estrosi a réussi l’exploit d’ouvrir à la gauche des bras que les électeurs lui avaient résolument fermés. Alors que le souffle brûlant de l’opinion portait résolument à dextre, il a donné l’illustration magnifique de la règle d’or, pourtant déjà patinée par le temps, de la gîte structurelle à bâbord.

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  • Scandale en Île-de-France : Valérie Pécresse tient ses engagements de campagne !

    La région présidée par Valérie Pécresse a voté le 21 janvier, par 131 voix pour et 64 contre, la suppression de la réduction de 75 % dans les transports pour les étrangers en situation irrégulière et leur famille. « Une mesure sociale qui applique un principe républicain : une personne en situation irrégulière n’a pas lieu d’être mieux traitée que celui qui respecte la loi », peut-on lire sur son site. Scandale dans les rangs de la gauche, qui dénonce une « mesure injuste » visant à « stigmatiser »les étrangers ! Pire : elle a été soutenue par le groupe du Front national. N’est-ce pas la preuve que c’est une mauvaise mesure ?

    Décidément, l’opposition de gauche au conseil régional réagit par réflexe conditionné : ce n’est pas aujourd’hui qu’elle changera. Car, enfin, est-il scandaleux que Valérie Pécresse tienne un engagement de sa campagne ? C’est le contraire qui eût été scandaleux ! Et ce n’est pas parce que le Front national avait fait la même proposition que cette mesure est entachée d’illégitimité. Si le FN dit qu’il fait soleil, faut-il systématiquement prétendre qu’il pleut pour s’en différencier ?

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  • Génération courage

    Du député Véronique Besse :

    "Lorsque Christiane Taubira annonçait que sa loi était, plus qu’une simple loi, une « réforme de civilisation », elle avait entièrement raison. Le mariage est un pilier de notre société ; la famille en est la cellule de base. Les affaiblir, les nier comme cela a été fait par la loi Taubira, c’est bien changer notre civilisation. Et c’est pour cela qu’il est urgent et nécessaire de revenir dessus et d’abolir le mariage dit « pour tous ». Croire qu’on pourra en faire l’économie pour rendre à notre pays sa grandeur et sa place est une erreur et un mensonge.

    Dans le cas de Nicolas Sarkozy, le mensonge est encore plus grand. Il y a à peine plus d’un an, il annonçait solennellement devant une salle qui n’attendait que cela, qu’élu, il abrogerait la loi Taubira. J’avoue que, pour ma part, je n’ai jamais cru à cette promesse de Nicolas Sarkozy. J’aurai presque préféré me tromper. Malheureusement, les faits m’ont donné raison. Ce reniement est l’illustration d’un monde politique à la dérive. Un monde politique sans conviction, sans boussole, qui navigue au gré des vents soufflés par les lobbies et gonflés par les sondages. Un monde politique tiède, triste et uniforme ; un monde politique sans aucune crédibilité et que la majorité des Français rejette avec dégoût, s’abstenant davantage élection après élection.

    A ce monde politique, que je côtoie et observe, sans en faire partie, à l’Assemblée nationale, il manque une qualité toute française, qui fait la différence entre un politicien ambitieux et un homme politique : le courage. Le courage de dire non, voire de dire « m… », quand cela est nécessaire ; le courage de dire la vérité, même quand celle-ci est désagréable à entendre ; le courage de se lever, quand tout le monde se couche ; le courage d’affronter l’adversité, quand il est toujours plus simple de la fuir ; le courage de la liberté et de l’indépendance : liberté de pensée, liberté de parole, liberté d’action… Notre monde politique est en pleine décomposition. Pour notre pays, cela sera salutaire si une nouvelle génération d’hommes et de femmes se lève. Une génération courage qui tiendra le cap, contre vents et marrées. C’est ce que je souhaite de toutes mes forces…

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/01/g%C3%A9n%C3%A9ration-courage.html

  • Face la gauche, des cadres Républicains voteront FN

    6a00d83451619c69e201bb08b104aa970d-320wi.jpgCommuniqué de Barbara Mazières, Secrétaire départementale du FN du Maine et Loire :

    "La nouvelle trahison de M. Sarkozy sur la loi Taubira, la trahison de M. Estrosi envers les électeurs Pro Famille, ou la position prise par Mme Fel, adjointe LR à la famille d'Angers, qui préfère voter pour le parti de Mme Taubira que pour les candidats du Front National ne peuvent que rendre perplexes les électeurs Pro Famille. Je tiens à rappeler que le Front National a, seul, clairement affirmé sa volonté d’abroger la loi Taubira.

    Les Républicains semblent déchirés entre le rapprochement avec les socialistes ou à un isolement avec la politique du Ni – Ni. Je sais bien qu’au sein de ce parti, tous ne pensent pas de même. Je rencontre même des cadres qui m’assurent que face à la gauche ils voteront pour le Front National. J’aimerais qu’il le disent publiquement. Pour ma part, je pense, comme l’a très bien dit Philippe de Villiers, que l’avenir se jouera entre les patriotes et les mondialistes. Je suis résolument dans le camp des patriotes, attachée aux valeurs de la famille, de la liberté d’entreprendre dans une Europe forte, indépendante et respectueuse des différences. J’ai 43 ans, et j’ai vu le mal fait par la gauche à notre pays : perte de notre souveraineté, désindustrialisation, chômage, lois sociétales, immigration de masse. Une grande partie de la « droite » aujourd’hui, et on le voit depuis 40 ans, n’a pas de grandes différences avec la gauche. Alors, pourquoi voter pour des gens qui ne veulent pas revenir sur les lois néfastes votées par la gauche ? Les électeurs de droites sauront faire un choix entre nos positions clairement affirmées et celle d’une « droite » se rapprochant de plus en plus de la gauche mondialiste."

    Michel Janva

  • Sarkozy et sa vraie fausse sortie

    C'est aujourd'hui que l’ancien maire de Neuilly publie, à son tour, après Fillon, après Le Maire, après Juppé, après Copé, un livre qu'il intitule bizarrement "La France pour la vie", comme si cet amour à sens unique avait vocation au partage.

    Le contenu est connu à l'avance : il prétend établir lui-même le bilan de son quinquennat et reconnaître certaines de ses erreurs. C'est promis il cessera de ne pas tenir ses promesses.

    Et bien sûr, dans le même mouvement, le même homme commence par revenir sur l'une d'entre elles, non des moindres. Elle avait été faite en novembre 2014, du bout des lèvres il est vrai, aux défenseurs de la famille de "Sens Commun". Il s'était engagé à abroger la loi Taubira. Cela avait contribué à le marquer comme plus "à droite" que son rival Juppé, réputé "centriste". Ceci semble le déranger maintenant. Il dit donc y renoncer parce que "c'est pas facile".

    De toutes les promesses non tenues de l'ancien président Sarkozy, l'une est la plus couramment oubliée : celle d'abandonner la vie politique s'il était battu en 2012. Ce qui est advenu. Ce qu'il n'a pas fait.

    Bien entendu, peu de personnes averties pouvaient croire l'annonce d'un tel renoncement. Il eût semblé pourtant conforme à la logique même, et à la règle qu'observent, pour la plupart, les responsables politiques des démocraties qui fonctionnent normalement, – je ne parle donc pas de la nôtre. Le chef du camp vaincu lors d'une confrontation de cette nature quitte la scène, en principe de façon définitive.

    Le fondateur de la cinquième république allait même plus loin : si l'accord entre le chef de l'État et le peuple dans ses profondeurs est démenti, il doit démissionner. Ce que fit en 1969, après l'échec de sa réforme de régionalisation, le général De Gaulle. J'avais cru comprendre que Monsieur Sarkozy fait profession de s'en réclamer.

    Tout cela ne concerne pas seulement l'intéressé. C'est le signe d'une décadence lamentable aussi bien des institutions, que des équipes dirigeantes et de l'esprit public. Et les seules réactions qui se dessinent marquent le désamour d'un peuple pour l'ensemble de la classe politique qui le pille et le ridiculise aux yeux du monde.

    Il est hélas de fait aussi que les deux prétendants le plus souvent cités comme candidats de la droite pour 2017, sont précisément les deux hommes qui, l'un en 1997, l'autre en 2012 par leurs défaites, défaites l'une comme l'autre largement personnelle, ont permis aux socialistes d'occuper les palais nationaux, Jospin de 1997 à 2002, Hollande beaucoup plus catastrophique encore, depuis bientôt quatre ans. Celui-ci joue lui-même, en vue d'une réélection aussi désespérée que désespérante, de l'effet de rejet et/ou de division que provoquent, chacun à sa manière, ses rivaux plausibles, tous chevaux de retour, tous considérés par de nombreux Français comme responsables de divers échecs nationaux.

    Il se trouve que le 24 janvier, veille même de la publication d'un livre – dépourvu de sens s'il n'annonce pas une candidature, –l'ancien président intervenait sur le petit écran de TF1, lors d'un entretien au magazine "Sept à huit".

    Et il a lâché une nouvelle condition qui devrait relever du simple bon sens. Il déclare qu'il ne se présentera en 2017 "que si c’est utile"."La question de ma candidature ou pas ma candidature, déclara-t-il, n’est pas une question automatique, les semaines et les mois qui viennent vous donneront la réponse", alors qu’on lui demandait quelle serait sa décision s’il ne remontait pas dans les sondages. Et d'autoriser l'hypothèse de son possible renoncement : "Je n’irai que si c’est utile, bien sûr, bien sûr". Sur la question de savoir si les Français souhaitent changer de têtes et de génération : "c’est une question légitime", qu’il dit se poser "tous les jours".

    Doit-on prendre de telles fausses sorties au sérieux ?

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • Adieu, Nicolas !

    Notre confrère du Figaro a publié dans son édition du 22 janvier quelques « bonnes feuilles » du dernier ouvrage de Nicolas Sarkozy qui sortira le lundi 25 janvier. L’ancien Président y fait acte de (sincère ?) contrition sur ses erreurs passées. Il esquisse aussi ce qui peut s’apparenter à un début de programme pour 2017 mais rien de transcendant, à part le fait qu’il ne reviendra pas sur le mariage pour tous, se coupant ainsi d’une partie de son électorat potentiel.
    L’ancien locataire de l’Élysée reconnaît volontiers « être resté quelques mois de trop l’homme alors qu’il aurait fallu être immédiatement le président ». C’est bien vrai, tant les travers du personnage sont vite apparus. Le Fouquet’s a été une erreur symbolique, même s’il est tout aussi vrai que ses adversaires socialistes fréquentaient et fréquentent toujours des restaurants moins emblématiques mais nettement plus onéreux. Que dire de l’épisode des vacances sur le yacht de Vincent Bolloré, resté en travers de la gorge de beaucoup de nos compatriotes ? Ces deux épisodes ont marqué, plus à raison qu’à tort, son quinquennat du sceau de l’infamie.
    Quelques pages plus loin, Nicolas Sarkozy avoue avoir trop tardé à engager les réformes « qui auraient dû être engagées dès les premiers jours ». Il regrette « le ratage de la réforme de la taxe professionnelle et aussi celui du RSA ». Surtout, il s’en veut de ne pas être allé assez loin sur les 35 heures et l’ISF en les supprimant complètement. Dont acte.
    Que penser de ce droit d’inventaire à la sauce « républicaine » ?
    Tout d’abord que ces regrets arrivent un peu trop tard et que la très grande majorité des Français ne vont pas y être très sensibles. Simplement parce que le mal est fait et que les Français en paient les pots cassés.
    Beaucoup pensent, aussi, que c’est un coup politique et médiatique que tente l’ancien chef de l’État. Il est aujourd’hui distancé dans les sondages par Alain Juppé et François Fillon. Chaque jour passant, ses chances de remporter la primaire prévue les 20 et 27 novembre prochains s’amenuisent. Il essaie de se relancer avec ce livre « témoignage » mais, contrairement à ses plus proches compétiteurs, Fillon et Juppé, il a du mal à se projeter dans l’avenir.
    Beaucoup de nos compatriotes penseront aussi qu’il est difficile de revenir sur la scène politique quand on en a été évincé assez peu glorieusement en 2012. Nicolas Sarkozy a perdu par rejet et son adversaire a gagné par défaut.
    Il est aussi difficile de revenir en grâce dans le cœur et l’esprit des Français quand on a abaissé la fonction présidentielle (Hollande fait pire), quand on a tant promis et aussi peu tenu.
    À environ quinze mois avant le premier tour de la présidentielle de 2017, les aveux de Nicolas Sarkozy résonnent un peu faux et comme le chant du cygne. Les Français ont fait leur choix et l’ont confirmé à travers différents sondages : ni Hollande, ni Sarkozy… Ni l’un ni l’autre ne sont plus crédibles. Mais le plus étonnant, c’est que le président des Républicains veut encore y croire. Faut-il être aveugle et sourd à ce point ? Ou bien être doté d’une ambition irrépressible ? Ou encore cultiver un goût du pouvoir exacerbé ? La réalité risque d’être très amère car le divorce est aujourd’hui consommé. Elle peut se résumer dans deux mots : adieu, Nicolas. Mais qui le lui dira ? Faut-il encore qu’il soit à même de l’entendre, de le comprendre et de l’accepter.

    Henri Saint-Amand Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuVFVFVFykcptRLTIy.shtml

  • La Manif pour tous pèse plus qu'ils ne le pensent

    Analyse de Roland Hureaux pour Atlantico :

    "Il y a aussi, par-delà la question propre du mariage des homosexuels, l'image que va donner Nicolas Sarkozy en prenant cette position : celle d'un homme qui ne tient pas parole, ou pire encore celle d'un homme qui se "dégonfle" devant le "politiquement correct", qui rentre dans le rang en quelque sorte (...)

    Les homme politiques de droite ont tendance à penser que c'est quantité négligeable. Ou alors ils disent que se mettre à dos les gens de cette sensibilité n'a pas d' importance puisque de toutes façons ils leur reviendront, n'ayant pas le choix au second tour. Ils auraient pourtant dû être attentifs à certains épisodes électoraux qui montrent que La Manif pour tous pèse plus qu'ils ne le pensent. Les échecs à la mairie de Strasbourg de la sénatrice UMP Fabienne Keller qui avait voté, on se demande pourquoi, la loi Taubira ou, à la mairie de Paris, celui de Nathalie Kosciusko-Morizet, dont la simple abstention avait choqué beaucoup d'électeurs de la droite parisienne, ne sont certainement pas étrangers à leurs prises de position. Le sénateur Jean-Pierre Michel (PS), un des plus ardents promoteurs du mariage homosexuel - et fondateur du Syndicat de la magistrature, ce qui n'arrange rien - a perdu son siège en 2014 quand les maires ruraux de la Haute-Saône ont appris ce que leur élu faisait de son mandat.

    Aux dernières régionales, La Manif pour tous a encore frappé. La liste UMP qui a fait le plus faible score, la seule en-dessous de 20% au premier tour, est celle qu'a conduite en Midi-Pyrénées Dominique Reynié, président de la Fondation pour l'innovation politique, professeur à Sciences Po Paris et ardent promoteur du mariage homosexuel et même de la gestation pour autrui (...)

    Dans ces affaires, il ne faut pas voir seulement l'effet du nombre. Les gens qui ont milité dans La Manif pour tous, même si certains les jugent ringards, ont généralement une intense vie sociale : dans les paroisses, les associations de parents d'élèves, voire les partis politiques ou tout simplement dans les dîners en ville. Bref, ils causent (...) Il est important de prendre en compte ces facteurs invisibles qui font qu'une campagne électorale prend ou ne prend pas. Et je pense qu'en l'espèce, La Manif pour tous a joué et peut encore jouer un rôle très important pour soutenir ou au contraire plomber un candidat (...)

    Pourquoi le mariage homosexuel, que l'on peut juger être un enjeu mineur, est-il un sujet qui fait la différence ? Parce qu'il suppose une transgression : vouloir réviser la loi Taubira, c'est être politiquement incorrect vis-à- vis de la force idéologique dominante. Une idéologie portée par les médias qui en ont fait un enjeu sacré au sens religieux du terme, ce qui n'est pas le cas par exemple d'un taux de TVA. Or, c'est très difficile d'être transgressif. Où voulez-vous que la droite le soit ? (...) Mais il ne faut pas oublier que dans l'autre camp, pas seulement les catholiques, mais aussi les musulmans, les classes populaires sans attache religieuse et éloignées du milieu bobo (les anciens communistes par exemple), il y a une évidence inverse : marier les homosexuels est complètent absurde ! (...)

    Pourquoi est-ce une erreur, selon vous, de ne pas vouloir revenir sur la loi Taubira ?

    Pour plusieurs raisons. La première est celle d'une certaine logique historique. La loi Taubira fut la réforme emblématique de la présidence Hollande. La Manif pour tous fut le plus grand mouvement social qui s'y opposa et s'opposa donc au gouvernement Hollande. Ce fut aussi dans l'histoire de France et avant "Charlie" (dont personne n'a vraiment compté les effectifs), les manifestations les plus nombreuses de toute notre histoire.

    Alors faire comme si ce mouvement n'avait jamais existé, s'asseoir sur la sensibilité qu'il représente, c'est, avouons-le, quand on est de droite, ne pas faire preuve d'une grande intelligence historique. En politique, il ne faut certes pas être superstitieux : on ne dira donc pas que cet aveuglement portera malheur. Mais le manque d'intelligence, lui, porte rarement chance (...)

    Dernier point : le débat n'est pas seulement électoraliste, il est aussi philosophique. Ceux qui pensent qu'il ne faut pas revenir sur la loi Taubira se réfèrent implicitement à la théorie du sens de l'histoire. Essayer de revenir sur le mariage homosexuel, ce serait aller contre le sens de l'histoire, ce serait être réactionnaire, rétrograde. C'est ce que dit la gauche. Mais quel mauvais rôle joue dans ce cas la droite, réduite qu'elle est à n'être que le mauvais coucheur qui dit non, non, non, et qui finalement dit oui...

    Quelle crédibilité lui reste-il ? A ce jeu, la droite ne peut être que perdante : l'idée d'un sens de l'histoire est inséparable de l'idéologie. Or aujourd'hui, la gauche est presque entièrement idéologique (...) Se rallier à ce qu'on dit être le sens de l'histoire, c'est, de fait, se rallier à la gauche. Si la droite fait cela, elle ne perd pas seulement sa crédibilité, elle perd, de fait, son utilité.

    Analyse à lire en intégralité ici.

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Abrogation de la loi Taubira : l’entrisme au sein des Républicains n’a pas porté ses fruits

    Tribune de maître Frédéric Pichon pour Boulevard Voltaire. Extrait : :

    "À supposer que l’abrogation de la loi Taubira soit l’alpha et l’oméga de l’engagement politique (...), force est de constater que l’entrisme au sein des Républicains n’a pas porté ses fruits sur ce sujet.

    Après les déclarations de Copé, puis le rétropédalage d’Estrosi, c’est maintenant Sarkozy qui vient d’annoncer qu’il ne reviendrait pas sur le mariage homosexuel après avoir dit le contraire devant des militants de Sens commun quelques mois auparavant, tout en précisant de manière cynique que cela « ne coûtait pas cher ».

    Certes, il fallait être bien naïf pour croire en la parole d’un homme qui a dit tout et son contraire depuis qu’il fait de la politique.

    Que vont-ils faire, maintenant ? S’accrocher à un Hervé Mariton (que Sens commun avait snobé en misant sur Sarkozy) ou un Jean-Frédéric Poisson qui, au moins sur ce sujet, ont le mérite d’être restés fidèles ? Sauf miracle, ces candidats à la primaire ne seront pas les candidats à la présidentielle. Les électeurs auront donc le choix entre un Juppé qui subventionne les associations LGBT dans sa ville et un Sarkozy qui vient de les trahir. La solution serait peut-être d’aller voir ailleurs.

    Marine Le Pen, en dépit de son absence aux Manifs pour tous, a toujours dit qu’elle abrogerait la loi Taubira et, à ce jour, elle est la seule présidentiable à rester fidèle à cette position. Alors pourquoi, en toute logique, ne pas franchir le Rubicon ?

    Je le dis sans haine : il y a un atavisme bourgeois au sein de cette frange conservatrice. On est abonné à Valeurs actuelles, on a lu le dernier Zemmour ou le dernier Villiers mais on continue toujours à rester un brave petit soldat des Républicains parce que le logiciel psychologique de cette famille de pensée ne permet pas de casser les « barrières mentales » dans lesquelles elle s’est enfermée.

    Il y a quelque chose qui relève de la conversion, dans ce franchissement de la ligne jaune. Nous avons affaire, ici, à des gens plutôt honnêtes et patriotes, mais quelque chose les retient encore : ils ont trop à perdre. Pourquoi la France des oubliés dont parle Christophe Guilluy dans Fractures françaises rejoint-elle en masse Marine Le Pen ? Parce qu’elle n’a plus rien à perdre. « À ceux qui n’ont plus rien, la patrie est le seul bien », rappelait Jaurès.

    Il faut parfois passer par un certain dépouillement, une certaine ascèse mentale pour acquérir une véritable liberté intérieure vis-à-vis du prêt-à-penser et des codes sociologiques. Peut-être seraient-ils inspirés d’aller à la rencontre de cette France qui souffre : les éleveurs affamés par une Union européenne dictatoriale, les ouvriers de l’Est et du Nord, leurs compatriotes qui tentent de survivre sur ces morceaux de territoire que la République a abandonnés au communautarisme et à un islamisme conquérant. Cette France-là n’a peut-être pas autant reçu que les militants de Sens commun. Mais elle a du bon sens, des valeurs – ce qu’Orwell appelait la décence commune.

    Alors peut-être que si cette rencontre s’opérait entre les classes populaires et cette frange conservatrice, en laissant les marchands du temple et les élites qui ont bradé la France sur l’autel de la mondialisation patauger dans leur mare de compromis et de trahisons, ils travailleraient véritablement pour le bien commun"

    Philippe Carhon

  • La grande misère du populisme de gauche

    Incarnation actuelle du populisme de gauche, Jean-Luc Mélenchon s’était choisi Marine Le Pen pour principale adversaire et prétendait faire barrage au Front national. Sa défaite est sans appel.

    Le Front national recrute aujourd'hui - bien que ce recrutement ait commencé avant l'accession de Marine Le Pen à la présidence du parti lepéniste - dans des milieux populaires que la gauche regardait depuis longtemps comme sa chasse gardée. En conséquence, la sémantique politique du parti lepéniste s'est infléchie vers des thèmes qui appartenaient jusqu'à présent à la gauche - comme, par exemple la défense d'« acquis sociaux » tels que la retraite à 60 ans - et son programme économique ménage une pins grande part à l'action de l'État qu'à l'époque où Jean-Marie Le Pen présidait le parti (il s'agit toutefois de se donner par ce biais les moyens d'une politique, et non d'un dogme idéologique comme chez les marxistes du Parti de Gauche).

    En toute logique, on retrouve aussi des éléments lexicaux communs dans le discours du Front national et celui du « populisme de gauche », dont Jean-Luc Mélenchon reste la figure la plus emblématique. Qu'il soit de « droite » ou de « gauche », le populisme se caractérise en effet par la volonté de rendre au peuple la souveraineté qui lui a été confisquée par une oligarchie politique, médiatique, financière... Dans un entretien publié sur le site de L'Express le 16 septembre 2010, Mélenchon s'exclamait, par exemple : « Je n'ai plus du tout envie de me défendre de l'accusation de populisme. C'est le dégoût des élites - méritent-elles mieux ? Qu'ils s'en aillent tous ! J'en appelle à l'énergie du plus grand nombre contre la suffisance des privilégiés. Populiste, moi ? J'assume ! »

    On retrouve ici la fameuse distinction entre « pays réel » et « pays légal », accompagnée d'une forte revendication démocratique, notamment par le recours aux référendums. Mais tandis que le populisme « de droite » identifie le peuple à la nation, celui « de gauche » l'identifie à une classe sociale. Ainsi, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon s'en prennent tous deux au mondialisme, mais, tandis que la première insiste sur la défense de l'identité française menacée par l'immigration de masse, la protection des intérêts des Français menacés par la mondialisation de l'économie, l'émancipation du peuple français de la double tutelle de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne, Jean-Luc Mélenchon, renouant avec le discours anticapitaliste du courant trotskiste-lambertiste auquel il appartenait avant d'adhérer au PS en 1976, ne s'oppose en réalité à la mondialisation que dans la mesure où, dans sa forme actuelle, elle manifeste le triomphe du libéralisme abhorré. Les thèmes annexes qu'il développe cultivent les antiennes de la gauche : égalitarisme, lutte des classes, féminisme (lutte des sexes), défense des acquis sociaux (« Méluche » n'oublie pas que son électorat se recrute davantage dans la fonction publique que parmi les ouvriers, comme le montrait un sondage Ifop publié par L'Humanité le 10 février 2012), écologisme politique...

    « Notre chance, c'est le métissage »

    L'ex-président du Parti de Gauche (il a démissionné de sa direction en juillet 2014) a lui-même résumé sa doctrine dans l'article de L'Express cité précédemment : « Je me réclame d'un intérêt général, un mot au moins aussi disputé à gauche qu'à droite. (...) Pour moi, cette querelle est tranchée par l'écologie politique : un intérêt général humain est prouvé, celui de la conservation de son écosystème mis en cause par le capitalisme productiviste. J'enchaîne. S'il existe un intérêt général humain, il faut en débattre : c'est la fonction de la démocratie. Ensuite, il faut qu'il soit pensé en fonction de l'intérêt de tous : c'est la république. Ce n'est possible que si nous sommes à égalité : c'est le socialisme. Ecologie, république, socialisme. Pour y parvenir, la fin et le moyen se confondent, c'est ce que j'appelle la révolution citoyenne ! »

    Mais pour l'internationaliste Mélenchon, la citoyenneté ne s'envisage pas de la même manière que pour Marine Le Pen. En avril 2012, avant la présidentielle, le tribun gauchiste s'exclamait, lors d'un meeting au Prado, à Marseille : « Notre chance, c'est le métissage ». À ses yeux, l'immigration reste une chance pour la France, comme il l’affirmait sur France Info le 13 novembre 2014 : « Si les immigrés rentraient chez eux, notre système social s'effondrerait »... Ce discours coupé des réalités auxquelles le vrai peuple se trouve quotidiennement confronté n'a pas convaincu les masses laborieuses dont Mélenchon prétendait disputer le vote à Marine le Pen, puisque le Front national est devenu le premier parti de France, tandis que l'extrême gauche populiste reste cantonnée à la marge du champ politique français. Alors que les Français se sentent - à commencer par les moins fortunés - dépossédés de leur identité et de leur héritage commun par les effets résultant de l’immigration de masse, le patriotisme leur parle davantage que l'idéologie internationaliste de l'extrême gauche « populiste ».

    Hervé Bizien monde&vie 13 janvier 2016

  • Juppé dans la course à la présidentielle : quand Ali perce sous Alain

    Source : Boulevard Voltaire
    Alain Juppé est, décidément, prêt à tout pour être élu.

    Alain Juppé est, décidément, prêt à tout pour être élu. Coqueluche des médias « mainstream », il cultive tranquillement son image de futur père de la nation, en endossant le costume rapiécé pour l’occasion d’un De Gaulle ultra-light effectuant son retour au pouvoir à soixante-dix ans passés. Assurément, il n’a déjà aucun mal à se démarquer d’un Sarkozy frénétiquement compulsif et agité, comme du synthétique et apathique Guimauve le Conquérant, actuellement à l’Élysée.

    Mais Alain Juppé, ci-devant Premier ministre de Chirac, anciennement frappé d’inéligibilité pour abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux et prise illégale d’intérêts dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris – infamie civique qui le força à un lointain exil québécois —, est aussi maire de Bordeaux, une ville bien connue de l’auteur de ces lignes (qui y a vu le jour) dont l’évidente transfiguration – lui valant d’être, aujourd’hui, classée au patrimoine de l’UNESCO – a contribué, hélas, à sa « boboïsation ».
    Ce faisant, la cité girondine apparaît comme un laboratoire donnant une vague idée de sa vision mondialisée et multiculturelle – c’est-à-dire multi-conflictuelle – qu’il projette sur la France. Après avoir renié publiquement, devant le grand confesseur Pujadas, le programme musclé du RPR sur l’immigration – auquel, pourtant, il ne manqua pas d’apporter activement sa pierre dans les années 1990 —, faisant passer le néo-FN philippotiste pour une succursale du PS, « le meilleur d’entre nous » se « normalise » désormais en épousant les codes et les principes de l’oligarchie.

    Ainsi, cet invité, blanchi sous le harnais, du groupe transatlantique libéral-immigrationniste de Bilderberg s’est-il prononcé en faveur d’un « accommodement raisonnable » avec l’islam en France, faisant ainsi référence à un concept d’origine québécoise visant à « “permettre à certains citoyens de garder leur culture par un assouplissement des normes réglementaires”, selon le très à gauche sociologue bordelais François Dubet » (Infos Bordeaux, 1er juin 2015).

    La réalité est que ce très proche de Tareq Oubrou, recteur de la Grande mosquée de Bordeaux auquel il décerna, en 2014, les insignes de la Légion d’honneur et, accessoirement, fondateur de l’AMG (Association des musulmans de la Gironde), membre de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), elle-même émanation de la confrérie des Frères musulmans – dont il fut l’exégète complaisant et passionné du fondateur, Hassan el-Banna 1 –, ne s’est jamais caché de courir, babouches aux pieds, après la communauté musulmane.

    Le 31 janvier prochain, notre dhimmi « Républicain » se rendra en Algérie pour un voyage de trois jours au cours duquel il se murmure qu’il rencontrera le président FLN Bouteflika. Mais, surtout, Ali Juppé veut aller convaincre les quelque 20.000 « Français » inscrits au consulat de France à Alger, en vue de la primaire de la « droite » et du centre.
    Question : les Français d’outre-mer ou expatriés aux États-Unis, en Chine ou en Russie auront-ils droit à autant d’égard ?

    1 : Je n’hésite pas à m’inspirer de tous les courants islamiques anciens ou modernes : salafisme, soufisme […], Frères musulmans. […] Hassan el -Banna, à ce titre, reste pour moi l’un des personnages qui m’ont le plus marqué » (Loi d’Allah, loi des hommes. Entretiens avec Leïla Babès, Albin Michel, 2002).

    Aristide Leucate

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