Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

élections - Page 592

  • Allons voir chez les Grecs… par Georges FELTIN-TRACOL

    Le 25 janvier 2015 restera à coup sûr dans l’histoire contemporaine grecque comme une rupture. Le bipartisme qui, depuis 1974, structurait la vie politique, explose et s’efface à l’avantage de nouvelles forces. Longtemps adversaires avant de former un cartel lié aux intérêts bancaires et financiers, la Nouvelle Démocratie (N.D.) conservatrice et le PASOK (Mouvement socialiste panhellénique) sont vaincus par le parti de gauche radicale Syriza. Si les conservateurs arrivent deuxième avec 27,81 % des suffrages (76 députés), le PASOK s’enfonce à 4,68 % (13 élus).

    De nombreux commentateurs ont rappelé que, sept ans plus tôt, Syriza attirait moins de 4 % des électeurs alors que ce parti atteint désormais 36,34 % et frôle la majorité absolue (151 sièges) à la Vouli (le Parlement unicaméral) avec 149 députés. Si ce triomphe incontestable est dû au ras-le-bol compréhensible du peuple grec écrasé par les mesures démentes de la Troïka (F.M.I – Commission européenne – B.C.E.), Syriza le doit aussi à son jeune tribun, le quadragénaire Alexis Tsipras. Cette victoire fait d’Athènes le centre de toutes les attentions de la part des « gauches de la gauche » européennes (portugaise, allemande, irlandaise…).

    Un réformisme révolutionnaire social-démocrate ?

    Dès l’annonce du résultat, la gauche française d’opposition – cette mouvance qui va de Besancenot aux « frondeurs » du P.S. en passant par des Verts critiques, le P.C.F., Jean-Luc Mélanchon et le Front de gauche – se prit à rêver d’une performance semblable dans l’Hexagone, ignorant que la France n’est pas la Grèce. L’exemple grec encourage dans toute l’Europe une contestation croissante. Le 31 janvier, à Madrid, le jeune mouvement protestataire de gauche radicale Podemos (« Nous pouvons ») réussissait une impressionnante démonstration de force. Serions-nous à la veille d’une révolution « rouge » sur tout le continent ? Relativisons car, plus que vraiment révolutionnaire, « le Syriza de 2009 était une force post-communiste protestataire aux forts accents “ mouvementistes ”, en réalité une confédération très hétéroclite de petites organisations de gauche. Cette confédération était peu cohérente sur le plan programmatique et parfois sectaire sur le plan idéologique. L’attitude protestataire et l’« ultra-anti-néo-libéralisme » rhétorique […] furent les deux fondements d’une radicalité politique anticapitaliste dépourvue de profondeur idéologique et programmatique. […] L’identité actuelle de Syriza est, sur le plan de l’organisation et de la composition de ses membres, caractéristique d’une partie de la nouvelle gauche radicale, alors que ses propositions de politique économique et européenne intègrent des éléments forts de réformisme social-démocrate. […] Syriza représente une sorte de social-démocratie de gauche aux accents populistes et “ mouvementistes ” (1) ».

    Abrupt, ce jugement n’en est pas moins pertinent. Jusqu’en 2014, Syriza n’était qu’une simple Coalition de la gauche mondiale comprenant diverses formations d’extrême gauche dont la Gauche du renouveau écologique et communiste, le Mouvement de la gauche unifiée dans l’action, les Citoyens actifs, la Gauche ouvrière internationaliste qui s’en retira ensuite) souvent rivales, mais néanmoins réconciliées en 2004 grâce au Synaspismos (Coalition de la gauche, des mouvements et de l’écologie) d’où provient Tsipras, et qui exista entre 1993 et 2013.

    L’histoire récente de la gauche radicale grecque est très agitée. Dans un espace électoral dominé par le PASOK et où les blessures de la Guerre civile de 1946 – 1949 demeurent vives, elle se déchirait avec violence. Syriza résulte des péripéties internes du communisme hellène. En 1968, lors de l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie, le P.C. grec, alors clandestin et interdit par la junte des colonels, se fracture entre les partisans de l’intervention, futurs membres du Parti communiste de l’Extérieur, pro-soviétique (l’actuel P.C., en grec le K.K.E.) et ses détracteurs. Ces derniers, pro-italiens et eurocommunistes, fondent un Parti communiste de l’Intérieur. Avec le temps, l’écart entre les deux P.C. devient irréversible en dépit d’une brève réunification au début des années 1990. Si le K.K.E. ne cache pas son aversion pour l’O.T.A.N., l’euro et l’Union (pseudo-)européenne et revendique un caractère marxiste-léniniste et néo-stalinien marqué (2), ses concurrents communistes de l’Intérieur adoptent une démarche réformiste et pro-européenne au point de participer de juillet 1989 à avril 1990 à des gouvernements d’union nationale (3).

    Une alliance détonnante

    Dès les résultats connus, Syriza pouvait s’allier au K.K.E. (15 députés, 5,47 %) et bénéficier d’une solide majorité parlementaire. Mais le K.K.E. refuse toute participation, voire tout soutien officiel, au nouveau gouvernement en raison des contentieux passés. Se doutant de la réponse, Alexis Tsipras a finalement monté en un temps record un gouvernement grâce à un accord explosif : Syriza s’entend avec les 13 députés (4,75 %) An.El. (Grecs indépendants) de Panos Kamménos. Créés en février 2012 par une dizaine de parlementaires de la N.D. exclus pour avoir voté contre le gouvernement de Papadimos, les Grecs indépendants sont un mouvement de droite souverainiste, conservatrice et populiste anti-austérité. Les médiats français les comparent volontiers à Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, ce qui est approximatif. Par les thèmes défendus, ils se rapprocheraient plutôt de la « Droite populaire » de Thierry Mariani au sein de l’U.M.P. (4).

    On peut supposer que les négociations avec Alexis Tsipras commencèrent bien avant la dissolution du Parlement. Comme Syriza refusait de s’entendre avec les partis qui ont approuvé les plans d’austérité (la N.D., le PASOK), montrait de la réticence à discuter avec To Potami (« La Rivière ») de l’ancien présentateur télé, Stavros Théodorakis, dont le programme est à la fois anti-corruption, favorable à l’austérité et libéral-libertaire et ne pouvait pas envisager la moindre approche avec Aube dorée, la solution la plus simple passait par un compromis avec les Grecs indépendants. Les négociations ont dû s’accélérer quand Antonis Samaras avança la date du scrutin présidentiel à la fin du mois de décembre 2014. Malgré de fantastiques pressions et des tentatives incroyables de corruption, les élus An.El. ne soutinrent pas le candidat unique présenté par la N.D. et entraînèrent l’arrêt prématuré de la Vouli.

    Si Syriza et An.El. partagent la même hostilité à l’égard de l’organisation de Bruxelles, leurs divergences sont totales sur l’immigration, la séparation de l’État et de l’Église orthodoxe, la réforme de la nationalité et l’établissement du droit du sol, l’homoconjugalité… Les premières décisions du nouveau gouvernement indiquent que la priorité porte sur les questions économiques, sociales et financières. Alexis Tsipras a aussi montré un grand talent de tacticien politique en offrant au président des Grecs indépendants, Panos Kamménos, le ministère de la Défense. An.El dispose au total de deux ministères, de trois secrétaires d’État et de la gestion de la Macédoine et de la Thrace. Athènes maintiendra donc une position intransigeante en refusant toute adhésion macédonienne à l’O.T.A.N. tant que la République de Skopje continuera à se nommer « Macédoine », terme que les Grecs estiment leur appartenir en propre. En Thrace vivent les Pomaques, une minorité de confession musulmane protégée par le traité turco-grec de Lausanne en 1923. Certes, Panos Kamménos a à ses côtés un secrétaire d’État Syriza, le syndicaliste Kostas Issychos, et que son grand partenaire a fait élire sur ses listes trois candidats d’origine musulmane, mais la nomination de Kamménos devrait rassurer une armée grecque guère enthousiaste à l’idée d’être commandée par un admirateur du Che. Alexis Tsipras a-t-il aussi voulu ménager l’« État profond » grec ? Peut-être ? « Au cœur des institutions se cache aussi ce que les Grecs appellent le parakratos : le “ para-État ” ou l’« État souterrain », c’est-à-dire un réseau informel hérité de la guerre froide, composé de hauts fonctionnaires, de policiers, de militaires et de magistrats, prêts à tous les coups tordus pour éviter l’arrivée des “ rouges ” au pouvoir. Un tel réseau, appuyé par les services secrets américains, avait minutieusement préparé le terrain au coup d’État de la junte des colonels en 1967 (5). »

    Brève histoire du « droitisme » grec

    Ce parakratos joue-t-il en outre sur les différentes factions nationalistes grecques ? Possible. Aux dernières législatives concourraient  plusieurs formations patriotiques et nationales, y compris au sein de la Nouvelle Démocratie avec Adonis Georgiadis. Le nationalisme grec n’a jamais disparu depuis le retour de la « démocratie » en 1974. Pensons par exemple dans les années 1980 à l’Union politique nationale (E.P.En) qui eut un député européen siégeant au groupe des « Droites européennes » de Jean-Marie Le Pen. Dans la décennie 1990 se manifesta le Printemps Politique, lancé en juin 1993 par Antonis Samaras, démissionnaire de son poste de ministre des Affaires étrangères et de la N.D., parce qu’il prônait une ligne anti-macédonienne. Ce nouveau parti obtint 4,9 % aux législatives de 1993, soit une dizaine de sièges. Aux élections européennes de 1994, il parvint à envoyer deux élus à Strasbourg – Bruxelles avec 8,7 %. Puis vint le temps du déclin et un effondrement rapide si bien que Samaras réintégra bientôt le giron de la N.D.

    La place fut vite reprise par le parti La.O.S. (Alerte populaire orthodoxe) dont le sigle signifie aussi « Peuple » en grec. Fondé en 2000 par un journaliste, Georgios Karatzaféris, exclu de la N.D. Le succès commence en 2007 où il recueille 3,8 % et 10 sièges. En octobre 2009, le La.O.S. accroît son audience  en réalisant 5,63 %, soit 15 députés. Les journalistes et politiciens français comparent La.O.S. au F.N. Or jamais les députés européens du La.O.S. n’ont siégé avec les élus frontistes. Au Parlement européen, La.O.S. participait au groupe Europe des libertés et de la démocratie aux côtés de Philippe de Villiers. La.O.S. serait en fait l’équivalent du villiérisme. Les succès électoraux s’enchaînant tournèrent-ils la tête de Georgios Karatzaféris au point de commettre une erreur politique irréparable ? En novembre 2011, La.O.S. entre dans une coalition gouvernementale PASOK – N.D. conduite par Luka Papadimos. Hostile à un nouveau plan d’austérité,  La.O.S. s’en retire cependant quelques mois plus tard. Mais le mal était fait. Cette brève participation ministérielle provoqua un recul électoral important dès 2012, concrétisé en 2015 (1,03 %).

    La désaffection des électeurs pour La.O.S. favorisa en réaction la percée d’Aube dorée au discours nationaliste radicale. En décembre 1980 paraissait une modeste revue intitulé Aube dorée. Sa rédaction comprenait de jeunes nationaux-socialistes, d’anciens militants du Parti du 4-Août et Nikolaos Michaloliakos, alors responsable de la jeunesse de l’E.P.En. Un an plus tard, la revue constituait un mouvement politique, la Ligue populaire. Nikolaos Michaloliakos se démarqua en 1985 de cette ligue et fonda un Mouvement national populaire – Aube dorée. Comme pour tout parti groupusculaire, les tiraillements internes furent fréquents. En 2005, Aube dorée renonçait à la politique, privilégiait le culturel et adhérait à l’Alliance patriotique qui périclita. Deux ans plus tard, Aube dorée redevint un parti, relança sa revue éponyme et se présenta aux scrutins. En 2010, Nikolaos Michaloliakos recueille 5,3 % et devient conseiller municipal d’opposition. Aube dorée entra ensuite au Parlement en 2012. Outre une vision ouvertement panhellénique favorable à la « Grande Idée » (6), au soutien des Grecs de l’Épire du Nord en Albanie et de Chypre et à un ultra-nationalisme résumé par le slogan « Pour une Grèce qui appartiendra aux Grecs », Aube dorée a su couvrir les quartiers pauvres d’un solide maillage social et convivial. Les parlementaires versent une part de leur indemnité aux œuvres sociales du mouvement qui finance de cette façon distributions de vêtements et soupes populaires. Mieux encore, sur un simple appel téléphonique, les robustes gaillards de son service d’ordre accompagnent les personnes âgées qui retirent en toute quiétude leur pension à la banque, ou nettoient les zones de non-droit des trafiquants de drogue et autres immigrés clandestins qui nuisent à la tranquillité publique.

    Cette proximité auprès de la population a effrayé la caste politicienne, d’autant qu’Aube dorée franchissait les 10 % selon certaines intentions de vote. Il importait par conséquent de briser nette cette ascension électorale. En septembre 2013, la police grecque arrêta Nikolaos Michaloliakos et quatre autres députés au mépris de leur immunité parlementaire sans que cela ne suscite une quelconque indignation internationale. C’est donc derrière les barreaux que les dirigeants d’Aube dorée ont fait campagne dans des conditions guère favorables. Son maintien en tant que troisième force politique nationale est déjà en soi une belle victoire qui repose sur la fidélité d’électeurs acquis grâce à l’action sociale et caritative. Attaquée et diffamée, Aube dorée résiste ! C’est un bel exemple de courage politique européen (7).

    Par ailleurs, il serait faux de croire que Syriza incarne toute la gauche radicale. Outre le K.K.E. se présentait aux élections Ant.Ar.Sy.A ou Front de la Gauche anticapitaliste qui est passé en moins de deux ans d’environ 21 000 voix à plus de 39 000 (0,64 %). Cette coalition rassemble en mars 2009 huit formations de sensibilité trotskiste, altermondialiste et éco-socialiste (dont le Parti socialiste des travailleurs). Ce front n’est pas le seul à contester l’hégémonie de Syriza puisque s’activent hors de sa prédominance le Parti communiste marxiste-léniniste de Grèce, le Parti révolutionnaire des travailleurs, le l’Organisation communiste internationaliste de Grèce ou la Libération démocratique du peuple grec.

    Genèse d’un axe Athènes – Moscou ou Acropole – Wall Street ?

    Les premières annonces économiques du nouveau gouvernement grec témoignent d’une volonté certaine d’affronter l’aberrante politique d’austérité altanto-mondialiste. S’agit-il des gesticulations ou d’une vraie détermination ? Yanis Varoufakis, le nouveau ministre des Finances, a la double grecque et australienne. Parfait anglophone, il a travaillé pour des entreprises d’économie virtuelle et conseillé un temps le socialiste Georges Papandréou. Prévoyant la large victoire de Syriza, le Financial Times faisait preuve d’une stupéfiante neutralité et reconnaissait à demi-mot l’inanité de la cure d’austérité. Par ailleurs, Tsipras vient d’engager le financier français de gauche, Matthieu Pigasse de la banque Lazard pour qu’il restructure la dette grecque. Le gouvernement grec se ménage plusieurs solutions. Va-t-il finalement obtempérer aux injonctions de Bruxelles et de la B.C.E. ? Un assouplissement de sa position économique serait-il compensé par un durcissement diplomatique envers l’atlantisme ?

    De manière inattendue, des sévères frictions sont apparues entre Athènes et Bruxelles au sujet de sanctions renforcées contre la Russie. Quelques heures après sa nomination, Alexis Tsipras désapprouvait le communiqué anti-russe de l’U.E. et recevait pour l’occasion l’approbation du K.K.E. et d’Aube dorée… La vraie surprise vient en fait des Grecs indépendants dont le député européen siège dans le groupe C.R.E. (Conservateurs et réformateurs européens) animé par les tories britanniques, les nationaux-conservateurs polonais de Droit et Justice, des eurosceptiques tchèques, des Vrais Finlandais, l’A.f.D. allemande ou les nationaux-centristes flamands de la N.V.A. La charte constitutive de ce groupe affirme clairement l’engagement du Vieux Continent à ce leurre mortifère qu’est l’O.T.A.N. Comme la quasi-totalité des États européens (hormis la Russie, le Bélarus et, à la rigueur, le Liechtenstein), la Grèce est en fait un pays à souveraineté très limitée. Cette souveraineté restreinte est ancienne et perdure depuis la naissance de la Grèce moderne placée dans la zone d’influence anglo-saxonne (d’abord de la perfide Albion, puis de l’Oncle Sam).

    En 1916 – 1917, la Grèce connut son « Schisme national ». En 1915, le Premier ministre Vénizélos, favorable à l’Entente, démissionne, car le roi Constantin Ier défend une stricte neutralité. En 1916, appuyé par Paris et Londres, Vénizélos établit à Salonique un gouvernement rebelle qui dépose en 1917 le roi : la Grèce entre en guerre contre les Empires centraux. En 1947, Londres et Washington aident massivement l’année royale grecque contre l’Armée démocratique de la Grèce du communiste Markos. Le 21 avril 1967, le putsch des colonels est en partie fomenté par la C.I.A. Mais, en novembre 1973, le général Dimitris Ioanidis renversa la junte de Georges Papadopoulos et tenta l’Enossis, l’union de la Grèce à Chypre, ce qui déclencha l’intervention militaire turque et la chute du régime militaire. Pour Georges Prévélakis, « en 1973, Papadopoulos aurait été renversé par Ioannidis manipulé par la C.I.A. à cause de son refus d’accorder aux Américains l’utilisation de l’espace aérien grec pour soutenir Israël (pendant la guerre du Kippour). Beaucoup d’officiers qui soutenaient Georges Papadopoulos étaient très influencés par le colonel Kadhafi (8) ». Mais  ce qui est possible à Bruxelles ne l’est pas sous le ciel athénien…

    L’arrivée de Nikos Kotzias à la tête du ministère des Affaires étrangères n’a guère ravi tant à l’intérieur de Syriza que dans les ambassades occidentales. Ancien du K.K.E. rallié à Syriza, cet universitaire francophone est aussi russophile. Il y a deux ans, il invita à son université Alexandre Douguine. « En septembre 2013, un autre membre de Syriza, Dimitris Konstantakopoulos, a quémandé auprès de Douguine le soutien du pouvoir russe à son parti (9). » Isabelle Lasserre rapporte aussi qu’« il suffirait donc que la Grèce abatte son veto pour faire imploser la politique européenne de sanctions envers la Russie. Le ministre grec des Affaires étrangères a brandi la menace jeudi : “ Quiconque pense qu’en raison de sa dette, la Grèce va renoncer à sa souveraineté et à une participation active dans le processus européen de décision politique commet une erreur ” (10) ».

    Comment le gouvernement grec peut-il peser sur les pourparlers face à un gouvernement allemand plus que jamais atlantiste, arrogant et psychorigide ? Angela Merkel, cette grosse calamité politique, a, dernièrement, critiqué avec une rare violence les manifestants de P.E.G.I.D.A. hostiles à l’islamisation de notre Europe. De nombreux Teutons bien lobotomisés par sept décennies de rééducation psychologique made in U.S.A., contre-manifestèrent en faveur d’une mirifique ouverture à l’Autre. Que ces petits-bourgeois d’outre-Rhin, décérébrés, mettent leurs intentions en conformité avec leurs actes, cessent leur pingrerie et ouvrent largement leur portefeuille aux Grecs. L’euro faible, le rachat par les banques centrales nationales des dettes nationales et le nouveau contexte politique grec font que les Allemands paieront sinon, plutôt que la sortie de la Grèce de la Zone euro et/ou de la pseudo-U.E., il devient envisageable que Berlin abandonne une fois pour toutes l’actuelle armature européenne et s’aventure à reconstituer un Zollverein américano-germanique mitteleuropéen, un club Mickey pour retraités nantis.

    Georges Feltin-Tracol

    Notes

    1 : Gerassimos Moschonas, « Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, reste le leader d’un parti démagogique », dans Le Monde, le 30 janvier 2015.

    2 : Seul le Parti communiste de Bohème – Moravie (P.C.B.M.) en République tchèque conserve un positionnement politique identique.

    3 : Le nouveau vice-premier ministre, Yannis Dragasakis, participa ainsi au gouvernement d’union nationale du gouverneur de la Banque de Grèce, Xénophon Zolotas (novembre 1989 – avril 1990).

    4 : Une fois encore, il importe de consulter régulièrement l’excellent blogue de Lionel Baland qui traite souvent de la situation politique grecque.

    5 : Thierry Vincent, « Un espoir tempéré, la crainte des coups tordus », dans Le Monde diplomatique, février 2015.

    6 : Sur la « Grande Idée » et la Mégali Hellade (Grande Grèce), cf. Georges Prévélakis, Géopolitique de la Grèce, Complexe, coll. « Géopolitique des États dans le monde », Bruxelles, 1997, p. 50.

    7 : D’autres mouvements nationalistes se présentaient tels un Front solidaire orthodoxe radical, un Mouvement national de résistance, voire un Mouvement blanc grec pour une idéologie actuelle à l’éloquente dénomination.

    8 : Georges Prévélakis, op. cit., p. 127.

    9 : Isabelle Lasserre, « La Grèce veut se rapprocher de la Russie pour mieux peser sur l’Europe », dans Le Figaro, le 30 janvier 2015.

    10 : Idem.

    http://www.europemaxima.com/?p=4181

  • Accords UMP-FN : Nicolas Sarkozy menace de nouveau ses cadres

    Pour que le chef de la principale formation de l’opposition prenne ainsi sa base à rebrousse-poil, il faut surtout que la source du pouvoir ne soit pas dans le peuple souverain...

    Interrogé dans les colonnes du Figaro, jeudi 12 février, Nicolas Sarkozy a rappelé qu’en tant que président de l’UMP, il ne transigerait jamais et qu’il n’y aurait « pas d’alliance avec le Front national », ajoutant que si des élus enfreignent la consigne à l’occasion des élections départementales du mois de mars prochain, « on virera les gens, c’est tout ! » L’ancien chef de l’État ne fait là que répéter publiquement les menaces qu’il avait adressées aux cadres de l’UMP au lendemain de son accession à la présidence du parti le 13 décembre 2014 : « Je n’accepterai jamais aucun accord avec le FN, ni local, ni régional, ni national. Ceux qui se laisseraient aller à de tels accords, ils devront quitter le parti, ou on les en fera partir. »

    Lire la suite

  • Pourquoi je quitte l’UMP pour le SIEL

    Ancien militant actif de l’UMP depuis 2006, j’ai décidé de rejoindre le SIEL, parti dirigé par Karim Ouchikh et constituant l’aile droite du Rassemblement Bleu Marine, pour lequel je serai candidat pour les élections départementales de mars Prochain. Ce choix est le fruit d’une longue réflexion. 

    Je ne renie aucun de mes engagements passés 
    J’ai commencé à militer activement à l’UMP en 2007, lors de la première campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, et ce jusqu’en 2013, après la campagne pour la présidence du parti. Comme pour de nombreuses autres personnes à l’époque, la motivation première de mon engagement actif était liée à la personne de Nicolas Sarkozy. J’ai été séduit tant sur le fond par sa volonté de décomplexer idéologiquement la droite, que sur la forme par sa rupture avec un certain conservatisme folklorique, dont l’admiration pour le panache d’un Cyrano de Bergerac n’a souvent d’égale que l’inefficacité brouillonne du personnage d’Edmond Rostand. A l’image d’un Bruno Larebière, j’ai considéré et considère toujours que la réélection du président en 2012 aurait été une bonne chose pour la France. Comme l’ancien rédacteur en chef du journalMinute, je considère que bien qu’insuffisante et trop peu suivie d’effet, la remise en cause d’un certain nombre de tabous imposés par la gauche aura permis un réveil idéologique de notre peuple. Je considère enfin, comme l’affirme le politologue Patrick Buisson, que ce viol salutaire de l’idéologie bien-pensante aura été l’étincelle à l’origine du mouvement de La Manif Pour Tous. 
    Aussi, c’est en toute bonne conscience que j’affirme n’avoir aucun regret d’avoir soutenu jusqu’au bout le président Sarkozy, jusqu’à cet engagement total qu’aura été pour moi la campagne de 2012 menée tambour battant sur la ligne idéologique dite « ligne Buisson ». Je n’ai aucun regret pour toutes les nuits blanches passées à conduire dans Paris les camionnettes de colleurs d’affiches que j’allais louer sur mes pauses déjeuner. Ma position actuelle est identique à celle du politologue Patrick Buisson, pour qui « ce n’est pas moi qui ai trahi Nicolas Sarkozy, c’est Nicolas Sarkozy qui a trahi ses électeurs ». Comme je m’en suis déjà expliqué, je considère que la présidence de Nicolas Sarkozy était un passage nécessaire pour notre pays, mais que le temps est venu de dépasser cette étape. 
    Un moment historique 
    Ma décision de choisir ces élections pour rejoindre le SIEL vient du fait que le moment que nous vivons est une période charnière, pour ne pas dire historique, et ce pour plusieurs raisons. 
    Sur un plan politique, les changements de fond mis en œuvre par Marine Le Pen depuis son accession à la tête du Front National, que j’ai déjà eu l’occasion de détailler, commencent à produire leurs effets électoraux à grande échelle. Comme l’a rappelé le directeur du département opinion de l’Ifop Jérôme Fourquet, « les 25 % que le Front National a obtenu aux européennes, loin d’être un nouveau plafond de verre, constituent au contraire un nouveau plancher ». Le relativement faible score de 18% de Marine le Pen à l’élection présidentielle de 2012 peut s’expliquer par la campagne authentiquement de droite menée par Nicolas Sarkozy à cette occasion, les deux dernières années ayant montré qu’il ne s’agissait que du buisson masquant le désert idéologique de l’UMP. L’important n’est pas tant que le FN soit ou non crédible que le fait qu’il soit maintenant considéré comme tel par une fraction notable de l’électorat, ce qui le rend incontournable sur la scène politique. 
    Sur un plan idéologique, la période que nous vivons est marquée par un déniaisement général du peuple français, accentué par la crise et validé par les sondages. Le fait que les livres d’écrivains tels Éric Zemmour, Laurent Obertone ou encore Michel Houellebecq fassent partie des plus vendus en ce début d’année est le signe d’un mouvement de fond. En particulier, le livre Soumissionde Houellebecq a la particularité d’exposer avec un naturel désarmant une réalité dénoncée depuis des années dans l’indifférence et sous les crachats par nombre d’entre nous. Enfin, comme l’a montré le politologue Gaël Brustier dans son livre Le Mai 68 conservateur, la principale conséquence du mouvement de la Manif pour tous aura été de radicaliser un électorat catholique à l’origine modérément conservateur, auquel les atermoiements idéologiques actuels de Sarkozy n’offriront plus un débouché politique acceptable. 
    En finir avec l’hypocrisie 
    Ma décision de rejoindre le SIEL vient également d’une volonté de ma part de ne plus cautionner une certaine hypocrisie régnant au sein de la droite dite classique vis à vis de la mouvance Front National. 
    « En n’appelant pas à voter pour Nicolas Sarkozy au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2012, Marine Le Pen est responsable de sa défaite ! », entend-on régulièrement sur un ton hystérique de la part de certains adhérents de l’UMP. Il est bien entendu évident qu’un parti sur lequel on jette régulièrement l’anathème en se poussant du col est censé appeler à voter pour vous alors même que demander la réciproque vaut exclusion immédiate. L’une des principales leçons humaines à retenir du quinquennat Sarkozy est que soumettre l’adversaire par l’humiliation ne fonctionne qu’en position de force, pas en situation de faiblesse. 
    « Le Front national n’est pas crédible, son programme économique est d’extrême gauche ! » est sans doute le lieu commun le plus éculé sur le sujet, sur lequel j’ai déjà eu l’occasion de revenir. Mais cet argument est d’autant plus sournois qu’il est souvent masqué par le conservatisme abstrait d’une certaine droite collet monté dont on se demande si les souverains poncifs sur le « paganisme » supposé du FN relèvent davantage de la mauvaise foi ou de la niaiserie. A entendre certains de ses représentants les plus caricaturaux, il semblerait que le remplacement en cours de la population française par une population d’origine étrangère ne pose aucun problème du moment que celle-ci n’avorte pas, n’euthanasie pas ses parents et ne couche pas hors mariage. Les résultats des dernières élections européennes ont montré que les français ne sont pas dupe de cette posture dont l’argument moral n’est le plus souvent que le cache-sexe d’un atavisme social. 
    Enfin, il convient de détromper ceux qui, souvent de bonne foi, choisissent de rester dans leurs partis de la galaxie UMP afin de « peser en interne ». Une chose importante à comprendre concernant le Front National est qu’avant d’être un parti, c’est avant tout un symbole. Le principal bienfait de la montée du FN n’est pas tant de changer les lois par un pouvoir régalien qu’il ne détient pas encore que de libérer la parole en décomplexant l’expression de certaines opinions dans l’espace public. Un élu ou responsable politique, si influent soit-il, cautionne toujours symboliquement les idées majoritaires du parti dont il est porte l’étiquette. Reste l’argument d’opportunité électorale, souvent évoqué en Off par les malgré-nous de l’UMP, dont les sondages évoqués précédemment montrent qu’il tient de moins en moins. 
    Conclusion : l’objectif majoritaire 
    « La question n’est pas celle des alliances mais celle de l’attractivité électorale », rappelait le politologue Patrick Buisson avant sa rupture avec Nicolas Sarkozy. Comme je l’ai déjà développé, la dynamique aujourd’hui en œuvre autour du Front national et des partis associés lui donne l’opportunité de devenir le pilier d’un rassemblement politique à vocation majoritaire. De quelques partis qu’ils soient, les militants et responsables politiques patriotes ne doivent pas manquer cette chance qui leur est offerte de rompre avec la politique des demi-mesures et de s’assumer enfin pleinement dans l’intérêt de notre pays.
  • «Pour ceux qui rallient le FN, il y a la possibilité, en dix ans, d’être élu et de faire carrière»

    C’est ce qu’analyse Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite, après le ralliement au FN de deux élus d’arrondissements UMP de Marseille…

    Deux élus d’arrondissements UMP de Marseille, Karim Herzallah et Caroline Gallo, ont annoncé lundi qu'ils rejoignaient le Front national. Un ralliement minimisé mardi par Jean-Claude Gaudin, maire UMP de Marseille. Comment comprendre ces transfuges politiques ? Eléments d’analyse avec Jean-Yves Camus, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste de l’extrême droite…

    Le ralliement au Front national est-il un phénomène récent et fréquent ?

    Il y a toujours eu des ralliements, des volte-faces, et ce à tous les échelons. Un exemple avec les élections législatives de 1986, au scrutin proportionnel, qui voit 35 députés FN entrer à l’Assemblée nationale. Jean-Marie Le Pen propose des listes «Rassemblement National», qui ressemble à ce qu’a fait Marine Le Pen avec le «Rassemblement bleu marine». Avec le «Rassemblement national», Jean-Marie Le Pen accroche quelques élus d’autres partis qui ont ensuite été élus députés sous l'étiquette FN. Cependant, le ralliement n’a pas duré. Après que Le Pen affirme en 1987 que «les chambres à gaz sont un point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale», beaucoup partent. 

    Ces ralliements sont-ils en augmentation depuis que Marine Le Pen est présidente du FN ?

    Il y a une hausse du nombre des transfuges, qui rejoignent d’ailleurs plus facilement le Rassemblement bleu marine que le Front national, à l’instar [du député] Gilbert Collard. Une remarque cependant, à propos des deux élus marseillais: Ce sont deux mandats modestes, et cette information ne va pas déplacer les montagnes. Dans tous les cas, les transfuges jouent leur va-tout. C’est un chemin sans retour vers le Front national.

    Quel est le profil type du transfuge au Rassemblement bleu marine et au FN ?

    Aux municipales de mars 2014, une trentaine de candidats issus d’autres partis politiques ont été investis par le FN. Une partie de ces candidats vient des mouvements de Philippe de Villiers et de Nicolas Dupont-Aignan, là où la porosité est la plus grande. C’est un choix rationnel et économique de rallier un parti qui connaît une dynamique électorale, pour bénéficier d'une perspective de débouchés politiques.

    Qu’espèrent ceux qui rallient le Front national ?

    Ces personnes ont l’espoir d’un gain politique. Le FN offre une capacité importante aux candidats d’être investis et de bénéficier d’une trajectoire ascensionnelle. Prenez par exemple Ayméric Chauprade, qui n’avait aucun mandat électif avant d’être propulsé chef de liste en Ile-de-France FN aux européennes, et qui a été élu. Sophie Montel, elle aussi députée européenne, et que personne n’attendait il y a encore deux ans d’être face à face au PS lors de la législative partielle du Doubs. Pour ceux qui rallient le FN, il y a la possibilité, en dix ans, d’être élu et de faire carrière.

    Entre les historiques, la génération Marine Le Pen et les nouveaux venus, comment le parti maintient-il une cohérence idéologique ?

    Le FN est une palette politique hétéroclite, à la direction très centralisée. On a pu retrouver côte à côte des royalistes et des républicains, des collabos et des résistants, quelques gaullistes, des traditionalistes, des pieds-noirs... Même si les nouveaux venus, à l’image de Sébastien Chenu, ne sont pas toujours bien accueillis, les membres du FN sont portés par une dynamique politique et par une vision binaire du monde: «Eux contre nous». Par ailleurs, quand on est détenteur d’un mandat, on veut le garder... et donc on reste dans l’aventure FN.

    notes

    Propos recueillis par Anne-Laëtitia Béraud

    source : 20 minutes : lien

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EukFyEVlypQkAcICFj.shtml

  • Présidentielle 2017: Face au FN, Alain Juppé tend la main à la gauche

    L’ancien premier ministre cherche à obtenir des soutiens chez les centristes, mais également parmi les sociaux-démocrates du PS et les déçus du hollandisme.

    Pédagogie, projet, alliances. Tel est le tripyque d’Alain Juppé pour lutter contre le FN. Invité mercredi à l’Assemblée nationale par l’association de la presse parlementaire (AJP), l’ancien premier ministre a détaillé sa stratégie d’alliances en vue de 2017. «Nous ne gagnerons pas tout seuls», a-t-il considéré, affirmant que «tout ceux qui veulent être candidats à la primaire de la droite et du centre en 2016 peuvent l’être».

    Candidat déclaré depuis août, le maire de Bordeaux a vanté sa ligne politique, celle de la modération, en invoquant Montesquieu, né près de sa ville. «L’esprit de modération est une vertu. Monter aux extrêmes, c’est très facile, mais il faut du courage pour être modéré». Il veut rassembler autour de lui ceux qui veulent «réussir l’alternance». Et il ratisse large, même au-delà du MoDem: «Il y a aujourd’hui un certain nombre de sociaux-démocrates au Parti socialiste qui n’apprécient pas comment le parti conduit la France et qui sont prêts à envisager autre chose! Soyons ouverts», a-t-il préconisé, faisant référence à la cogestion sur le terrain local. «Je vais aggraver mon cas mais mon premier vice-président à la métropole est socialiste !», a-t-il ironisé. [...]

    Le Figaro

    http://www.fdesouche.com/562171-presidentielle-2017-face-au-fn-alain-juppe-tend-la-main-la-gauche

  • Quelle justice !

    Fabien Engelmann, élu FN, a été déclaré inéligible par le tribunal administratif pour 1 575 €.

    6 candidats PS à Marseille, pour des sommes de 20 000 à 53 000 euros, sont toujours éligibles.

    "Le tribunal administratif reproche notamment à l’édile frontiste « un manquement d’une particulière gravité » dans ses comptes de campagne. En cause, 1 575 euros de frais de création et d’impression de tracts électoraux, que le candidat aurait omis d’intégrer à ses comptes de campagne, dont le total déclaré s’élevait à 12 000 euros."

    Michel Janva

  • Le Front national est le pôle d’attraction de la vie politique française

    Le succès qui accompagne le Front national ne se démentira pas à l’avenir, car il est nourri par les échecs de ses prédécesseurs.

    Tant de façon critique, que neutre, ou laudative, le Front national fait parler. Devenu le pôle d’attraction de la vie politique française, il définit désormais tous les grands débats, qu’ils soient de « société », économiques ou institutionnels.

    Aidé par l’intégralité des partis politiques, du NPA à l’UMP, et par une véritable campagne de propagande dans les grands médias (on se souvient du reportage sur Walter Broccoli, et des rumeurs diffamantes à l’encontre de la candidate Sophie Montel), Frédéric Barbier n’a pourtant réussi que péniblement à atteindre la barre des 50 %. Sur son seul nom, le Front national a quasiment fait basculer une circonscription longtemps acquise à la gauche, et fief d’un ancien ministre de l’Économie, aujourd’hui eurocrate : monsieur Pierre Moscovici. Nous assistons en direct à une reconfiguration totale du paysage politique français. Certains parlaient d’un nouveau tripartisme, peut-être serait-il plus judicieux d’évoquer un bipartisme : le Front national, parti patriote, face aux autres, caniches de garde d’un système politique en bout de course qui nous conduit à une triple ruine (morale, de civilisation et économique).

    Lire la suite

  • Des mosquées et des urnes…

    En pleine période Charlie, l’information est passée à peu près inaperçue. Pourtant, elle vaut son pesant de croissants : des politiciens ont négocié leur siège contre des mosquées. Mais si ! Et qui annonce cette énormité ? Un délateur nazillon d’ultra droite? Pas du tout ! Un sycophante anti-arabe – ou islamophobe, si vous préférez ? Pas davantage ! Un farouche opposant politique à la majorité actuelle ? Encore raté ! Alors une telle nouvelle ne peut provenir que du Front National ? Toujours pas de chance. Ou de cathos rassis ? … Vous donnez votre langue au chat ? Eh bien celui qui a vendu la mèche(1), c’est Razzy Hammadi.

    Razzy-Hammadi-MPI

    Né d’un père algérien et d’une mère tunisienne, engagé à 19 ans au parti socialiste, Razzy, ex-président des Jeunes Socialistes, grimpe les échelons pour devenir, en 2012, député PS de Seine-Saint-Denis. Donc, pas le genre à bouffer du mufti.

    Lire la suite

  • « Nous ne sommes plus à l’époque où le FN n’était qu’un parti contestataire marginal »

    Entretien avec Alain de Benoist

    BHL l’a dit : « L’union nationale, c’est le contraire de la France aux Français. » Après la manifestation du 11 janvier, l’unité nationale semble être de mise. Mais à quoi peut rimer une union nationale lorsque le Front national, premier parti de France aux dernières élections européennes, en est exclu ?

    De même que tout unanimisme est suspect, parce qu’on ne peut jamais ramener à l’unité la diversité des opinions et des aspirations, de même le thème de « l’union nationale » est-il toujours mystificateur, et pour la même raison : il s’énonce dans l’ordre du général, mais c’est toujours au profit d’un particulier. Cela dit, votre question me paraît naïve. Car si l’on parle aujourd’hui d’« unité nationale », ce n’est pas malgré l’exclusion du FN, mais bien au contraire pour la justifier. Bernard-Henri Lévy l’a dit sans fard dès le 8 janvier : « L’union nationale, c’est le contraire de la France aux Français. » Ce n’est donc qu’une reformulation de la thématique du « front républicain » ou, si l’on préfère, la version élégante de la formule « UMPS », en même temps qu’un appel à resserrer les rangs face à la montée d’un parti dont François Hollande n’hésite pas à dire qu’il ne respecte pas les « valeurs républicaines » (comprendre : libérales, atlantistes et « droits-de-l’hommistes »), afin de mieux défendre les privilèges de la classe dominante – au risque, ce faisant, de confirmer que la frontière entre le PS et l’UMP ne correspond plus à rien.

    Lire la suite