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élections - Page 640

  • Entretien avec Alain de Benoist : Marine Le Pen : une victoire qui va au-delà de la gauche et de la droite !

    C’est peut-être votre paradoxe personnel. Vous êtes militant européen depuis belle lurette. Mais les mouvements dissidents qui vous lisent avec assiduité sont, eux, souvent enclins à des options plus nationalistes. Comment résoudre cette équation à inconnues multiples, sachant qu’on ne sait pas toujours de quelle Europe on parle ? 

    Le plus grand reproche qu’on puisse faire à l’Union européenne est d’avoir discrédité l’Europe, alors que les conditions objectives de la nécessité d’une Europe politiquement unie sont plus présentes que jamais. Tout en estimant que le souverainisme ne mène nulle part, parce qu’aucun État isolé n’est en mesure de faire face aux défis planétaires actuels, à commencer par la maîtrise du système financier, je comprends très bien les critiques que les souverainistes adressent à l’Union européenne. Mieux encore, je les partage puisque la souveraineté qu’on enlève aux nations ne se trouve pas reportée au niveau supranational, mais disparaît au contraire dans une sorte de trou noir. Il est tout à fait naturel, dans ces conditions, d’être tenté par un repli sur l’État-nation. Pour moi, cependant, le mot d’ordre n’est pas « Pour la France, contre l’Europe », mais plutôt « Pour l’Europe, contre Bruxelles ». 

    Que vous inspire l’indéniable victoire du Front national aux récentes élections européennes ? 

    Elle confirme que les Français n’en peuvent plus de voir, année après année, se succéder des partis de gouvernement qui font la même politique libérale sans jamais tenir leurs promesses ni obtenir de résultats. À tort ou à raison, le FN leur apparaît, dès lors, comme l’ultime espoir. En même temps qu’il marque un tournant historique (mais il faudra attendre les résultats des prochaines élections régionales pour savoir si le FN est vraiment devenu le premier parti de France), le résultat du parti de Marine Le Pen est riche d’enseignements. Il montre d’abord, non seulement que la diabolisation dont il a fait l’objet ne fonctionne plus, car les gens ne croient tout simplement plus à des arguments trop répétés pour conserver encore un sens, mais que cette diabolisation, dont l’objectif était de délégitimer un compétiteur gênant en le transformant en ennemi répulsif et haïssable, a abouti exactement au résultat inverse, à savoir l’installation durable du FN au centre de la vie politique française. Comme l’expliquait ces jours-ci Pierre-André Taguieff dans Le Figaro, à l’occasion de la parution de son excellent livre intitulé Du diable en politique : « La propagande antilepéniste aura globalement joué le rôle d’un puissant facteur de la montée du FN. » Quand on aura compris cela, on aura compris beaucoup. 

    Cette victoire électorale montre également combien Marine Le Pen a eu raison de résister à ceux qui la poussaient à se positionner de façon préférentielle en parti de la « droite nationale ». Le FN, aujourd’hui, transcende avec bonheur le clivage droite-gauche. C’est chez les jeunes et dans les classes populaires qu’il obtient ses meilleurs scores : aux européennes, 43 % des ouvriers ont voté pour le Front, 8 % seulement pour le PS ! Cette assise populaire montre que le FN a cessé d’être un parti de protestation pour devenir un parti capable d’aspirer au pouvoir – son adversaire prioritaire restant plus que jamais l’UMP. 

    Dans la foulée, que pensez-vous de la montée en puissance de tous ces mouvements « identitaires » et « eurosceptiques » en Europe ? 

    Leur dénominateur commun est de toute évidence le populisme. Il ne faut pas se lasser de rappeler que le populisme n’est pas une idéologie, mais un style, et que ce style est compatible avec des orientations très différentes. Il suffit d’ailleurs de comparer le FN avec la Ligue du Nord en Italie, ou le Vlaams Belang en Flandre, pour voir à quel point leurs positions divergent, que ce soit à propos du régionalisme, du programme économique et social ou de la « laïcité ». La montée en puissance des mouvements populistes traduit évidemment le discrédit des partis de la Nouvelle Classe, aujourd’hui totalement coupés du peuple, et la défiance dont ils font l’objet, qui alimente désormais de véritables paniques morales. Elle met aussi en lumière l’incroyable ampleur de la crise de la représentation. Le FN, arrivé en tête du scrutin du 25 mai, ne dispose que de deux ou trois députés à l’Assemblée nationale. L’UKIP, premier parti britannique depuis 1910 à avoir distancé à la fois les conservateurs et les travaillistes, ne dispose pas d’un seul siège au Parlement de Londres ! Et on s’étonne que ça craque ? 

    À ce stade électoral, que faire de l’Europe ? La redéfinir ? La remettre sur d’autres rails ? En finir avec elle une bonne fois pour toutes ou, tout au contraire, lui redonner une autre vie, en admettant que ce soit encore possible ? 

    L’Europe est aujourd’hui un grand corps malade, paralysé, bloqué, incapable de définir son identité, prêt à sortir de l’Histoire pour devenir un objet de l’histoire des autres, comme en témoigne son docile consentement à se fondre dans une grande zone de libre-échange atlantique où les normes environnementales, sanitaires et sociales américaines s’imposeraient inéluctablement. Cette Europe-là s’est construite depuis le début en dépit du bon sens, du haut vers le bas, sans tenir compte du principe de subsidiarité, sans se fixer de frontières et sans que les peuples soient jamais associés à sa construction. Elle baigne dans l’angélisme et l’inconscience de soi, elle a fait siens les principes du libéralisme le plus destructeur. La remettre sur ses rails impliquerait qu’elle décide d’être une puissance souveraine avant d’être un marché, et que cette puissance soit capable d’incarner un modèle de culture et de civilisation capable de jouer son rôle dans un monde redevenu multipolaire. On en est loin.

    Source

    http://www.oragesdacier.info/2014/06/entretien-avec-alain-de-benoist-marine.html

  • Yannick Moreau veut une droite... à droite

    Le député UMP dénonce les tentatives de recentrage :

    "Tout comme il existe des partis de Centre-Droit et du Centre, la vie politique française doit compter sur l'existence d'un parti clairement à Droite : l'UMP.

    Faire croire aux Français que l'avenir de l'UMP serait au Centre est une grave erreur que je dénonce et combattrai.

    Les Français ne veulent plus de ces combinaisons politiciennesdécidées nationalement et qui, pour d'aléatoires succès aux élections, brouillent les messages et diluent les convictions.

    L'avenir de l'UMP est de définir une ligne politique de Droite, portant des valeurs de Droite comme la liberté, le mérite, la famille, le respect de la Nation et de la souveraineté populaire, la fraternité, etc.

    L'avenir de l'UMP est de se préparer dès à présent à engager, le moment venu, une politique courageuse de Droite au service de nos compatriotes et de notre pays. [...]"

    Michel Janva

  • Le rejet d'une Europe qui n'est ni puissante, ni souveraine, ni solidaire

    Les interprétations du vote français aux élections européennes seront dès ce soir nombreuses. Nous présentons ici la nôtre, sans prétendre bien entendu qu'elle soit préférable à d'autres.

    1. Les bons scores du FN et de l'abstention pourraient laisser croire qu'une majorité de Français rejettent désormais le projet européen. Nous pensons en fait qu'ils rejettent une Europe incarnée par les actuelles institutions et politiques européennes. Les Français sentent très bien que cette Europe n'est ni puissante, ni souveraine, ni solidaire.

    Elle n'est pas puissante dans la mesure où elle refuse tout ce qui fait la puissance dans le monde actuelle:

    - de grands programmes technologiques et industriels.

    - d'importantes ressources budgétaires au service de la recherche scientifique fondamentale et appliquée, des formations universitaires compétitives, des investissements visant spécifiquement la croissance et l'emploi pour le développement durable.

    - une armée européenne modernisée et sous le seul contrôle des gouvernements européens.

    Elle n'est pas autonome parce qu'elle est à la remorque :

    - sur le plan économique des intérêts financiers internationaux, qui sont principalement sous le contrôle du capital américain.

    - sur le plan géopolitique, des stratégies militaires et diplomatique des Etats-Unis. Ceux-ci ont depuis 60 ans enrôlé l'Europe pour leur servir d'avant-garde dans la lutte contre la Russie et bientôt contre la Chine. Il faudrait au contraire mobiliser l'Europe dans ce grand projet qui a été nommé l'euroBRICS.

    Elle n'est pas solidaire parce qu'elle admet:

    - que les Etats européens les moins riches supportent presque seuls le coût de la crise, ce qui pousse leurs citoyens dans la misère ou la délinquance.

    - qu'une étroite minorité européenne d'ultra-riches et d'ultra-puissants mettent 90% des populations à leur service exclusif.

    - que les services publics européens seuls susceptibles d'imposer des équipements collectifs au service de tous, soient privatisés, souvent au profit d'intérêts non européens.

    2. Or, que peuvent faire les électeurs européens, notamment en France et dans les pays du Sud, pour que les institutions européennes soient modifiées, à la fois sur le plan juridique et dans la pratique quotidienne ? Ceci afin qu'une Europe puissante, autonome et solidaire, dans le sens indiqué ci-dessus, soit substituée à l'Europe actuelle.

    - Ils ne peuvent pas compter sur une modification des majorités au Parlement européen, lequel est contrôlé par les Etats nationaux via les Conseils de Chefs d'Etat et les conseils des ministres, quand ce n'est pas par des lobbies représentant tous les intérêts nationaux et internationaux voulant affaiblir et coloniser l'Europe.

    - Ils ne peuvent pas compter sur les majorités et les gouvernements nationaux actuellement en place pour conférer à l'Europe la puissance, la souveraineté et la solidarité que l'on attendrait d'un grand ensemble tel que l'Europe. Ces gouvernements ont montré qu'ils étaient sous la tutelle plus ou moins étroite, soit des intérêts financiers internationaux, soit de l'Empire américain. Cette tutelle, entre autres formes, se manifeste tous les jours davantage par l'espionnage auquel cet Empire se livre sur Internet.

    3. Une seule solution demeure, pour ceux qui ne satisfont pas de la décadence européenne programmée. Il faut rejeter ce que l'on nomme dorénavant le Système.

    - Ce rejet se fera inévitablement, si rien ne change, sous la forme de manifestations violentes. Elles seront durement réprimées mais sans doute en sortiront-elles renforcées.

    - Dans l'immédiat, le rejet se manifeste sous une forme démocratique, lors des élections européennes et nationales. L'abstention peut tenter certains électeurs, mais sa signification est trop floue pour qu'elle ait beaucoup de succès. Reste alors le vote pour des partis de rejet. L'extrême gauche n'attire pas, pour diverses raisons. Nous le regrettons. Beaucoup voudront donc se rabattre sur les extrêmes droites, dont en France le Front national. Les électeurs ayant fait ce choix ne partagent pas nécessairement les valeurs de ces partis. Ils veulent seulement, par un geste fort, signifier, tant à l'attention des gouvernements qu'à celle des institutions européennes, leur refus de plus en plus radical du Système. Ceci ne veut pas dire ici que nous les soutenons, et moins encore l'état-major du FN, mais il serait contre-productif de ne pas analyser leurs raisons.

    Si les gouvernements au pouvoir en Europe, notamment en France, ne comprennent pas que, pour récupérer du crédit, ils doivent dorénavant se battre pour une Europe puissante, indépendante et solidaire, ils seront vite balayés.

    Le comprendront-ils ? On peut en douter. Alors, les crises s'aggravant, un chaos durable s'installera dans la grande majorité des Etats européens ainsi qu'à Bruxelles. Il serait illusoire de penser que ce chaos puisse être créateur.

    Jean Paul Baquiast

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/05/29/le-rejet-d-une-europe-qui-n-est-ni-puissante-ni-souveraine-ni-solidaire.html

  • UMP-FN : le rapprochement des sympathisants

    Lu sur Nouvelles de France :

    "[...] Comme pointé par le think-tank socialiste Terra Novaune convergence idéologique se met progressivement en place entre l’UMP et le FN au niveau des sympathisants et des militants, les dénégations des dirigeants étant l’arbre qui cache la forêt. Le précédent créé dimanche dernier ayant permis de faire sauter une digue psychologique, les responsables de l’UMP et de ses mouvements satellites faisant preuve de pusillanimité doivent s’attendre à voir s’amplifier l’hémorragie de militants et d’électeurs actuellement en cours."

    Michel Janva

  • Face au Front national, le front narcissique…

    Il ne suffit pas de prononcer "extrême droite" d'un air dégoûté pour réduire son influence.   

    Il y a eu, comme un comble d’inadaptation, le discours bref et pourtant calamiteux du président de la République au soir du 26 mai. Il ne suffit pas de prononcer « extrême droite » d’un air dégoûté pour réduire son influence.

    Comme il se doit dans notre étrange démocratie qui n’aime que les résultats électoraux qui ne la dérangent pas, on voit et on entend, après des élections européennes marquées par une considérable abstention, les opposants d’après l’action, les conseillers rétrospectifs, les inquisiteurs se trompant de cible, les intellectuels persuadés d’être encore des prescripteurs, des chanteurs avec moins de voix que de conscience à revendre : tous ceux qui considèrent que le Front national s’inscrit, certes, dans un cadre légal mais qu’il n’est pas légitime. […]

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  • MAIS QU’ONT-ILS FAIT AU BON DIEU POUR SUBIR UNE TELLE DECULOTTEE ELECTORALE ?

    C’est avec une réelle délectation que j’ai découvert les mines déconfites de certains barons de l’Eurocratie Bruxelloise, au soir du 25 mai, et la consternation de la plupart des « politologues ».

    *Cette raclée électorale ils l’ont méritée !
    Sourds aux légitimes aspirations des peuples d’Europe, les Van Rompuy, Baroso, Barnier, Schulz, Verhofstadt, Junker et autres complices de la décadence de nos pays, n’ont jamais accepté de prendre en considération les maux qui gangrènent notre quotidien (chômage structurel, insécurité permanente, immigration invasion, drogues mortelles, impôts exorbitants, corruption endémique). Ils ont occulté les réalités pour nous imposer leurs coûteuses chimères.

     

    lapin_surprise.korbo.22.10.2013*Cette sanction électorale -véritable séisme dans certains pays de l’U.E- était quand même prévisible quant à son ampleur, étant donné les avertissements électoraux précédents. Lentement mais sûrement, les « européens d’en bas » (la majorité silencieuse) ont ouvert les yeux pour ce qui est des mensonges et des méfaits de la classe politique qui, pendant plus de 40 ans, nous a mené au fond du gouffre, en reniant ses engagements. Cette réaction de lucidité a été constatée d’Athènes à Stockholm et de Brest à Budapest : les peuples en ont assez de l’Euroland et des gourous de l’Empire américano-sioniste.

    *Longtemps annoncé, souvent critiqué, le raz-de-marée « populiste » a déferlé !
    Les donneurs de leçons de morale, de civisme, de finance, d’économie, de politique ou de culture, n’ont JAMAIS toléré la moindre contestation envers leurs dogmes sectaires.
    Depuis des décennies la mafia socialaud-écolo-libérale-capitaliste a interdit aux nationalistes, aux patriotes, aux identitaires et aux défenseurs de l’Europe blanche la moindre liberté d’expression, ou de réunion, ou de presse et d’opinion. Par contre le Pouvoir a systématiquement aidé les gauchistes.

    *Cette claque électorale, ils l’ont cherchée !
    Mais le combat n’est pas terminé : pour restaurer les valeurs séculaires de l’Europe des peuples, il va falloir se battre, encore et encore, contre l’idéologie mortifère de cette caste d’illuminés qui veut nous imposer, envers et contre tous, une société multiculturelle sans racines et sans Histoire.
    Bien plus grave est la situation financière de l’Europe, dont les dettes vont handicaper nos enfants et petits-enfants durant les 50 prochaines années,…si le Système ne s’effondre pas avant. Non seulement les banques continuent leurs spéculations comme auparavant, mais les compagnies d’assurances et les fonds de pensions seront eux aussi dans l’impossibilité d’accomplir leurs engagements, notamment au regard de nos retraites ! Cela alors que les eurocrates et ceux qui nous dirigent ont été incapables de corriger et d’anticiper les dérives des banksters, toujours plus cupides et encore plus avides…

    OUI, ce fut pour moi un réel plaisir d’assister à la défaite électorale historique que les bouffons du Système ont subi ce 25 mai 2014, ces charlatans d’une oligarchie arrogante, incompétente et indigne.

    Pieter KERSTENS.

    PS : Si les « nationalistes » ont remporté une belle victoire, il faut relever quelques mauvaises notes dans le bilan. Aux Pays-Bas, le PVV de Geert Wilders perd 1/4 de ses électeurs et 20% des sièges gagnés en 2009. En Belgique, le Vlaams Belang (V.B) quant à lui recule à moins de 4% au niveau national, perd la moitié de ses électeurs et n’obtient plus qu’un siège à Strasbourg (- 50%).
    Erreurs de stratégie ? Déconnection avec les réalités du terrain ? Ou propagande inadaptée ? Mais certainement pas un manque de moyens financiers !

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/quont-fait-au-bon-dieu-subir-telle-deculottee-electorale_108676.html#more-108676

  • Thierry Meyssan sur l’élection présidentielle en Syrie


    Irib 2014.05.27 Thierry Meyssan – élection… par Hieronymus20

  • La tentation du centre : le mauvais calcul de Juppé

    Le maire de Bordeaux est de ceux qui entendent maintenir une cloison étanche entre leur droite « républicaine » et « respectable » et le Front national.   

    Les trois consultations intervenues en France depuis deux ans manifestent la très forte droitisation du corps électoral. C’est parce que Nicolas Sarkozy, président impopulaire lui aussi, même s’il est resté jusqu’au bout loin des records enregistrés par son successeur, a mis le temps d’une campagne la barre à droite toute, ou presque, qu’il a pu limiter les dégâts et finir à un point et demi seulement du vainqueur d’alors, un certain François Hollande. Les municipales de mars dernier se sont traduites par une première défaite de la gauche au profit de l’UMP (la fameuse « vague bleue ») et, dans une moindre mesure, du Front national. Les européennes de la semaine passée, enfin, ont vu la spectaculaire poussée du parti de Marine Le Pen, la stabilité du mouvement présidé par Jean-François Copé (comme le temps passe) et la déroute socialiste. La gauche est désormais minoritaire en France.

    Dans ces conditions, il pourrait paraître étonnant qu’Alain Juppé qui, dopé par les sondages, semble plus près de succomber à la tentation de l’Élysée qu’à celle de Venise, multiplie les appels du pied en direction, non de sa droite, mais des centristes, à commencer par son vieil ami Bayrou.

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  • Européennes : "Un électeur qui a voté pour la première fois FN continuera à voter FN"

    Pour Joël Gombin, chercheur spécialiste du FN, "le Front national a pu mobiliser grâce à une ligne claire sur l'Europe et sur l'immigration" au contraire d'une UMP minée par les polémiques. Et fidélise ses électeurs. 
    Marine Le Pen a gagné son pari et pour la première fois, le Front national est arrivé en tête lors d'une élection nationale avec 25% des voix aux élections européennes. Au moins 25 députés d'extrême droite vont prendre place à Strasbourg.
    Pour Joël Gombin, chercheur spécialiste du Front national et membre de l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès, "le Front national a pu mobiliser grâce à une ligne claire sur l'Europe et sur l'immigration", au contraire d'une UMP minée par les polémiques. 
    Mais "c'est une victoire en trompe l'œil pour Marine Le Pen et les souverainistes", incarnés par Florian Philippot. Interview.
    Marine Le Pen et Florian Philippot affirment que le Front national est devenu "le premier parti de France". Est-ce vrai ?
    - Sous l'angle des sciences politiques, le Front national n'est pas le premier parti de France. Il n'est pas le premier parti en nombres militants. Il ne l'est pas non plus parce qu'il n'a pas de poids dans les institutions de la République. Par contre, et c'est indéniable, son poids électoral va en grandissant. C'est ce qu'on remarque pour ces élections européennes. De côté-là, le Front national est arrivé premier.
    Quel est l'intérêt pour le Front national d'affirmer être le "premier parti de France", affiches à l'appui ?
    - C'est avant tout symbolique. Depuis 2011, le Front national est dans une dynamique positive. Il vole de victoire en victoire. Déclarer que l'on est le premier des partis, c'est s'assurer d'abord la mobilisation de ses militants. Cela fait partie aussi de la construction politique, qui est avant tout une guerre de communication. En cela, Marine Le Pen est aidée par les médias et les autres partis politiques. Les médias sont friands de ce genre de slogan. Marine Le Pen l'a bien compris et elle les nourrit volontiers.
    Dans une élection d'habitude défavorable au Front national, comment a-t-il pu arriver à un tel score ?
    - Il faudra un peu de temps pour comprendre tous les ressorts qui ont permis au Front national d'atteindre 25% des voix. On peut tout de même constater une surmobilisation de l'électorat frontiste, qui va plus voter que l'électorat de gauche ou de l'UMP. Et pas seulement pour ce scrutin. Depuis 2011, le Front national n'a jamais délaissé une seule élection, qu'elle soit partielle ou nationale. 
    Au-delà du contexte économique, le Front national a pu mobiliser grâce à une ligne claire sur l'Europe et sur l'immigration. C'était d'autant plus facile que la ligne de l'UMP, miné par les affaires et les polémiques, était floue sur ces questions. Avec une telle position, le Front national a pu embarquer des électeurs décontenancés par les propos des cadres de l'UMP.
    L'électorat du Front national est-il de moins en moins volatile ?
    - L'électeur frontiste est de plus en plus fidèle. Surtout, on constate qu'un électeur qui vote pour la première fois pour le FN, continuera de voter pour ce parti à chaque élection. L'adhésion est de plus en plus forte. Il y a aussi moins d'aller-retour des électeurs entre l'UMP et le FN. De plus en plus, il reste dans le giron de l'extrême droite.
    Marine Le Pen et Florian Philippot affirment que le Front national est devenu "le premier parti de France". Est-ce vrai ?
    - Sous l'angle des sciences politiques, le Front national n'est pas le premier parti de France. Il n'est pas le premier parti en nombres militants. Il ne l'est pas non plus parce qu'il n'a pas de poids dans les institutions de la République. Par contre, et c'est indéniable, son poids électoral va en grandissant. C'est ce qu'on remarque pour ces élections européennes. De côté-là, le Front national est arrivé premier.
    Quel est l'intérêt pour le Front national d'affirmer être le "premier parti de France", affiches à l'appui ?
    - C'est avant tout symbolique. Depuis 2011, le Front national est dans une dynamique positive. Il vole de victoire en victoire. Déclarer que l'on est le premier des partis, c'est s'assurer d'abord la mobilisation de ses militants. Cela fait partie aussi de la construction politique, qui est avant tout une guerre de communication. En cela, Marine Le Pen est aidée par les médias et les autres partis politiques. Les médias sont friands de ce genre de slogan. Marine Le Pen l'a bien compris et elle les nourrit volontiers.
    Dans une élection d'habitude défavorable au Front national, comment a-t-il pu arriver à un tel score ?
    - Il faudra un peu de temps pour comprendre tous les ressorts qui ont permis au Front national d'atteindre 25% des voix. On peut tout de même constater une surmobilisation de l'électorat frontiste, qui va plus voter que l'électorat de gauche ou de l'UMP. Et pas seulement pour ce scrutin. Depuis 2011, le Front national n'a jamais délaissé une seule élection, qu'elle soit partielle ou nationale. 
    Au-delà du contexte économique, le Front national a pu mobiliser grâce à une ligne claire sur l'Europe et sur l'immigration. C'était d'autant plus facile que la ligne de l'UMP, miné par les affaires et les polémiques, était floue sur ces questions. Avec une telle position, le Front national a pu embarquer des électeurs décontenancés par les propos des cadres de l'UMP.
    L'électorat du Front national est-il de moins en moins volatile ?
    - L'électeur frontiste est de plus en plus fidèle. Surtout, on constate qu'un électeur qui vote pour la première fois pour le FN, continuera de voter pour ce parti à chaque élection. L'adhésion est de plus en plus forte. Il y a aussi moins d'aller-retour des électeurs entre l'UMP et le FN. De plus en plus, il reste dans le giron de l'extrême droite.
    Que peut apporter une telle victoire au Front national ?
    - Déjà, son nombre de députés au Parlement européen est quasiment multiplié par dix. Cela va donner de la visibilité à ces cadres. Une visibilité qui sera encore plus grande si le Front national arrive à créer un groupe avec les autres formations populistes et europhobes.
    Ensuite, être au Parlement, c'est avoir de l'argent pour former une petite troupe de salariés au parti. Chaque député pourra embaucher des assistants qui vont être confrontés à des dossiers importants. La stratégie de professionnalisation et restructuration du parti chère à Marine Le Pen va s'accélérer.
    Avec au moins 25 députés européens, le FN va pouvoir attirer des militants de droite mais aussi des cadres en quête de professionnalisation politique. D'où vont-ils venir ? De l'UMP mais aussi des autres formations souverainistes.
    La victoire du Front national est-elle dû à la ligne souverainiste, incarnée par Florian Philippot, ou identitaire, qui sont souvent en confrontation au sein du parti ?
    - Ce qui est certain, c'est que cette élection ne va pas mettre fin au conflit qui existe entre les souverainistes, qui sont sur une ligne anti-euro, les identitaires, très motivés par les thématiques de l'immigration. Néanmoins, Marine Le Pen et Florian Philippot vont profiter de cette victoire pour affirmer leur pouvoir.
    Toutefois, c'est une victoire en trompe l'œil pour Marine Le Pen et les souverainistes. La majorité de l'électorat frontiste a voté en ayant en tête l'immigration, alors que la campagne était centrée sur des propositions souverainistes. L'analyse que fera Marine Le Pen de sa victoire sera peut être fausse.
    Propos recueillis par Paul Laubacher le 25 mai 2014.

    source : Le Nouvel Observateur :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EupEuApEVVgGvEIAAZ.shtml

  • Crise de l'UMP : distorsion entre les sympathisants et les élites

    De Guillaume Bernard dans Le Figarovox :

    "[...] La volonté de recentrage de l'UMP (ou, du moins, de nombre de ses ténors) s'inscrit donc dans une double stratégie: d'une part, en l'arrimant à elle, empêcher le centre de basculer ou de s'allier à la gauche et, d'autre part, assurer sa présence au second tour de la présidentielle en additionnant les voix de la droite et du centre (et ainsi éviter un «21 avril» à l'envers). Cette stratégie qui semble, à première vue, logique présente cependantl'inconvénient de libérer de l'espace à droite (qui sera inéluctablement occupé) et, dans le fond, repose sur l'hypothèse que l'hémorragie des électeurs de droite vers le FN ne s'aggravera pas. Le pari est possible, mais il est d'autant plus risqué que les élections européennes ont démontré que l'abandon de la «ligne Buisson» avait conduit certains électeurs à basculer vers le FN dans la mesure où l'UMP n'entend plus incarner un authentique discours de droite. Pour nombre d'électeurs de droite, le vote FN n'est plus tabou. [...]

    L'UMP ne pourra donc pas faire l'économie d'une réflexion sur la fracture idéologique et stratégique qui la traverse. Plusieurs événements - en particulier le référendum de 2005 sur le Traité établissant une constitution pour l'Europe et la loi Taubira ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels - ont révélé à toute une partie des électeurs de droite que leur idées n'étaient pas partagées par les élus qui étaient sensés les représenter.Cette distorsion entre le peuple de droite et ses élites politiques est d'autant plus profonde qu'elle ne consiste pas en de simples différences de degré dans l'appréciation des questions politiques et sociales, mais en une profonde opposition doctrinale. [...]

    A cette divergence idéologique s'en ajoute une autre d'ordre stratégique. Si les dirigeants de l'UMP sont farouchement hostiles à toute forme de conciliation avec le FN, il y a près de la moitié des sympathisants de cette formation politique qui se montre favorable à des accords au moins locaux. [...]

    Michel Janva