Par Didier Beauregard, journaliste et essayiste ♦ Emmanuel Macron base sa réélection l’an prochain sur un pari audacieux, fractionner la droite en 2022, comme il a atomisé la gauche en 2017. L’objectif : récupérer un électorat de droite modéré, qui lui est déjà largement acquis, et gagner sur son flanc droit, ce qu’il perd sur son côté gauche. L’idée sur le papier est simple et logique, mais la réalité est probablement plus complexe et contrastée que la représentation que s’en fait le président candidat.
En morcelant la droite « classique », Emmanuel Macron libère aussi des forces centrifuges, comprimées depuis des décennies dans le carcan de l’union de la droite et du centre et du front républicain, qui pourraient choisir, une fois le carcan rompu, des options électorales plus contestatrices face au délitement de leurs formations politiques traditionnelles. Les conséquences électorales de l’accord signé en PACA entre LR et LERM montrent visiblement que bien des électeurs de droite n’ont pas nécessairement l’intention de se rallier comme un seul homme à la Macronie. La sociologie politique de l’électorat de droite ne se réduit pas à la tentation centriste de nombre de ses dirigeants.