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entretiens et videos - Page 510

  • Il est temps de revenir a une politique plus réaliste avec la Russie

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    Par Hubert Védrine *

    Propos recueillis par Eugénie Bastié et Guillaume Perrain

    Le 19 aout, Emmanuel Macron recevra Vladimir Poutine à Brégançon, avant le G7 de Biarritz. Comment analysez-vous ce geste ?

    Hubert Védrine. – C’est une tentative très  utile pour sortir la France et si possi­ble l'Europe d'une impasse, d'une guerre de positions stérile engagée depuis des années, avec des torts partagés des deux côtés, notamment depuis le troisième mandat de Vladimir Poutine, et qui a abouti à une absurdité stratégique : nous avons des rapports plus mauvais avec la Russie d'aujourd'hui qu'avec l'URSS pendant les trois dernières décennies de son existence! Ce n'est pas dans notre in­térêt. Essayer d'entamer un processus différent m'apparaît très justifié, même s'il ne faut pas attendre de cette rencontre des changements immédiats. La date choisie par Emmanuel Macron pour ce geste est très opportune : il reçoit Vladi­mir Poutine juste avant le G7 de Biarritz, qu'il préside. Le G7 était devenu G8, mais la Russie en a élé exclue en 2017 à la suite de l’annexion de la Crimée. Tout cela aurait pu être géré autrement. La volonté américaine d’élargir l’Otan à l’Ukraine était malencontreuse, mais il faut regarder l’avenir.

    Certains évoquent une « complaisance du président français à l’égard d’un autocrate ?

    Ce genre de propos ne conduit à rien. L'Occident a été pris d'une telle arrogan­ce depuis trente ans, d'une telle hubris dans l'imposition des valeurs au reste du monde, qu'il faut réexpliquer le b.a.-ba des relations internationales: rencontrer ce n' est pas approuver; dis­cuter, ce n’est pas légitimer ; entretenir des relations avec un pays. œ n'est pas être «amis » C'est juste gérer ses intérêts. Il faut évidemment que la France entretienne des relatiions avec les dirigeants de toutes les puissances, surtout quand est en jeu la question cruciale de la sécurité en Europe, alors que les grands accords de réduction des armements conclus à la fin de  la guerre froide par Reagan puis Bush et Gorbatchev sont abandonnés les uns après les autres et ne sont encore remplacés par rien. Cette rencontre n'indigne que de petits groupes enfermés dans une attitude de croisade antirusse. Ils ne proposent aucune solution concrète aux problèmes géopolitiques et se contentent de camper dans des postures morales inefficaces et stériles.

    « L’idée libérale est devenue obsolète », a déclaré Poutine au Financial Times. Que pensez de pareille déclaration ?

    Depuis le début de son troisième mandat, Vladimir Poutine aime les provocations, assez populaires dans son pays. Durant ses deux derniers mandats il avait tendu la main aux occidentaux qui ont eu le tort de ne pas répondre vraiment. Même Kissinger pense ça ! Poutine est loin d’être le seul à contester l’hégémonie libérale occidentale. D’autres l’ont théorisé avant lui, notamment plusieurs penseurs asiatiques de la géopolitique. Eux considèrent même, à l’instar du Singapourien Kishore Mahbubani, que nous vivons la fin de la « parenthèse » occidentale.  Je préfère quant à moi parler de la fin du « monopole » occidental sur la puissance et les valeurs. Par ailleurs, on ne serait pas aussi vexé et ulcéré par les déclarations de Poutine si les démocraties occidentales n’étaient pas contestées de l’intérieur par les populismes, sous-produit de la perte de confiance des peuples dans les élites qui ont la mondialisation et l’intégration européenne. Poutine ou pas, il faut trouver à ce défi des réponses chez nous, par nous-mêmes.

    Plusieurs centaines d’opposants ont été arrêtés lors de manifestations réclamant des élections libres. N’est-ce pas le signe d’un durcissement préoccupant ?

    Les Occidentaux se sont fait des illusions sur une démocratisation rapide de la Russie, illusions comparables à celles qu’ont eues les Américains sur l’entrée de la Chine à l’OMC en 2000, qui allait selon eux apporter mécaniquement la démocratie libérale. Ce n’est pas ce qui s’est produit : loin de se transformer en démocrates scandinaves, les Russes sont restés… russes. On leur en veut pour cela. Ce n’est ni un un régime démocratique à notre façon ni une dictature comme avant. Une partie der l’opinion occidentale enrage, mais, c’est ainsi : nous ne changerons pas la Russie, elle évoluera d’elle-même, à son propre rythme et selon sa manière. Nous nous sommes beaucoup trompés : il est temps de revenir à une politique plus réaliste tout en souhaitant publiquement un meilleur  respect des règles électorales et démocratiques. Cela ne devrait pas empêcher, au contraire, un dialogue musclé avec Vladimir Poutine sur toutes ces questions et tous les sujets de désaccord ou d’inquiétude. Mais, pour cela, il faut qu’il y ait un dialogue régulier.

    Précisément, comment devraient évoluer les relations entre l’Europe et la Russie ? La France a-t-elle un rôle particulier à jouer ?

    L’objectif très juste, formulé à plusieurs reprises par Emmanuel Macron, est de « réarrimer la Russie à l’Europe » et donc de corriger la politique occidentale inconséquente des dernières années qui a poussé la Russie vers la Chine. Notre relation doit être exigeante et vigilante sans être vindicative et prosélyte. Il faut établir, ou rétablir, de bons rapports de force dans les domaines militaires, spatial et numérique. Mais aussi redevenir pragmatiques car nous aurons toujours à gérer les relations de voisinage avec la Russie. Et donc parler, discuter, négocier, faire des propositions. L’urgence est celle de la sécurité : il faut rebâtir, en repartant presque de zéro, une politique de contrôle des armements et de désarmement équilibrée. Je pense que nous avons bien d’autres terrains de coopération : la lutte contre le terrorisme islamiste, mais aussi l’écologisation de nos économies, enjeu principal du 21e siècle. Macron essaye, et il a raison. S’il arrive à déclencher un processus, d’autres pays européens suivront, et il pourrait y avoir un effet d’entraînement plus large. Il faut réinventer nos rapports avec la Russie sans attendre Trump, qui, s’il est réélu, réenclenchera une dynamique entre les Etats-Unis et la Russie sans tenir aucun compte des intérêts de l’Europe.

    (*) Hubert Védrine est l'ancien ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Lionel Jospin de 1997 à 2002. Il a été secrétaire général de l'Elysée de 1991 à 1995. 

    Source : Le Figaro 17/08/2019

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  • Academia Christiana : bâtir un réseau et diffuser des idées

    Academia Christiana : bâtir un réseau et diffuser des idées

    Julien Langella, co-fondateur d’Academia Christiana, répond aux questions de Pierre Saint-Servant dans Présent à l’occasion de la septième Université d’Eté d’Academia Christiana, du 19 au 26 août, sur le thème « Construire demain » :

    Les années passent et l’engouement pour Votre université d’été se maintient ? En regardant le chemin parcouru, quels furent les ingrédients du succès ?

    Notre succès se maintient et se consolide avec au moins 150 jeunes à notre université d’été, ce qui nous place au même niveau que les mouvements militants les plus performants. Ce que nous ne sommes pas, notre ambition étant plus modeste : bâtir un réseau et diffuser des idées. Nous étoffons notre programme chaque année : en plus du secourisme, de la boxe thaï et d’ateliers ludiques, nous offrons maintenant une formation aux adolescents. Le premier ingrédient de notre succès, c’est de répondre à une demande que personne ne satisfait aujourd’hui dans le monde catholique défendre une voix catholique intransigeante, anti-libérale et identitaire. Le tout avec style.

    Vous placez cette UDT sous le thème de la reconstruction. C’est une troisième voie entre le renoncement et le mythe du Grand Soir ?

    Il y a plusieurs manières de reconstruire qui sont complémentaires. La réinformation – à laquelle participe Présent –, la création d’écoles libres, l’activisme de terrain, le combat électoral ou l’action patrimoniale (je pense, par exemple au chantier de La-Chapelle-Basse-Mer de Reynald Sécher). Toutes ces initiatives, chacune n’étant qu’un moyen et non une fin en soi, concourent à reconquérir notre patrie. Quant à nous, nous formons les acteurs et les cadres de la reconquête. Pour partir en croisade, il faut des âmes de croisés. Par notre esthétique, une vision exigeante de la communauté et une formation humaine intégrale, nous contribuons à forgerde telles âmes. Nous ne sommes pas résignés mais réalistes : avant le Grand Soir, il y a les petits matins.

    La critique du libéralisme est une constante de votre formation doctrinale, tout comme la réflexion écologique et l’affirmation identitaire. Un cocktail explosif qui pourrait vous éloigner d’une possible « union des droites » ?

    Qu’est-ce que la droite ? Si c’est un mélange d’affairisme, de conservatisme bon teint pour draguer les cathos et d’opportunisme idéologique, alors nous n’en sommes pas. La droite, la vraie, est profondément anti-libérale, elle remet en cause l’argent roi et défend les équilibres subtils qui ont enfanté et fait vivre la terre où les hommes naissent, vivent et espèrent. Nous sommes philosophiquement de droite car nous défendons la patrie en tant qu’écosystème des hommes, la justice sociale – ainsi que la définit le théologien jésuite Luigi Taparelli en 1840 – comme le principe d’organisation sociale qui rend à chacun selon ses mérites et ses besoins, et la fidélité à notre héritage helléno-chrétien. C’est parce que nous sommes de cette droite, la seule qui peut être qualifiée ainsi, que nous rejetons le culte progressiste de la croissance, la lâcheté devant la déconstruction libertaire des repères et le saccage de la Création, trois aspects de la soi-disant « droite ». Nous sommes pour l’union qui permettra de faire gagner nos idées, mais avant d’entreprendre quoi que ce soit, encore faut-il savoir qui l’on est.

    Vos références vont de Gustave Thibon à Christopher Lasch en passant par Gomez Davila, Spengler ou encore Jacques Ellul, puisant aussi bien à « droite » qu’à « gauche ». Comment définiriez-vous en quelques mots la lignée philosophico-politique à laquelle vous vous rattachez et que vous souhaitez prolonger ?

    Nous sommes catholiques et, à ce titre, tout ce qui peut encourager le règne social du Christ est nôtre. Toute vérité est nôtre. Nous marchons dans les pas de la philosophie aristotélicienne, de nos pères les Grecs jusqu’à Gustave Thibon en passant par saint Thomas et Chesterton. Nous défendons la philosophie réaliste et puisons dans la pensée de tous ceux, abusivement classés « à gauche » o« à droite », qui invoquent l’existence de limites, morales, territoriales, écologiques et anthropologiques, à l’orgueil de l’homme moderne.

    En parallèle de vos activités de formation, nombre de vos cadres et militants ont fait le choix de s’enraciner en campagne, incarnant un visage méconnu de la néo-ruralité. Vous donnez souvent en exemple des initiatives utopiques. N’est-ce pas un pas de côté ou une manière de fuir ?

    Nous avons en effet des militants qui ont fait le choix de l’enracinement et de l’entraide communautaire dans des campagnes préservées, non pour s’y réfugier mais pour y trouver un terrain favorable à l’action locale et conforme à leur talent. Souvent, l’existence d’une école indépendante justifie cette démarche. Tous ne sont pas faits pour l’activisme urbain. Par ailleurs, la majorité de nos membres sont des citadins actifs dans des mouvements de jeunesse, des médias de réinformation et même des partis politiques. Notre université d’été, enracinée dans cette France « périphérique » profonde, est une occasion de ressourcement pour mener la bataille partout où celle-ci nous appelle.

    Vous vous intéressez depuis longtemps au populisme, quel fut votre regard sur les Gilets jaunes ? Quels sont vos espoirs pour les années à venir ?

    Les Gilets jaunes ont vu naître un authentique mouvement populiste trans-partisan, l’expression enthousiasmante d’une colère populaire qui couvait depuis trop longtemps. Nous y avons donc participé, sans déployer notre appartenance à Academia Christiana mais avec notre seule bonne volonté. Nous ne faisons pas de calculs d’apothicaire, nous agissons d’abord par devoir, comme le fit sainte Jeanne d’Arc. Nous espérons que les jeunes passés par notre école y trouvent une boussole intellectuelle, une énergie morale et une faculté au sacrifice qui en fassent des exemples aux yeux de tous et leur donne la force d’agir concrètement, ici et maintenant, pour le bien commun. […]

    https://www.lesalonbeige.fr/academia-christiana-batir-un-reseau-et-diffuser-des-idees/

  • Services public à la casse : lafautearousseau en plein accord avec ce que dit Christophe Prudhomme

    Il est à la CGT : et alors ? Au début du siècle dernier, les Camelots du Roi n'ont-ils pas pendu un buste de Marianne avec des anarcho-syndicalistes ? Quand quelqu'un a raison, quelle importance de savoir de quel parti ou syndicat il vient : si nous pensons qu'il a raison, nous le disons, et puis c'est tout !

    C'est le cas aujourd'hui, avec ce grand mouvement de colère dans la Santé - mais dans tous les Services publics aussi... - que les royalistes ne doivent ni ne peuvent ignorer, mais, bien au contraire, soutenir, en le disant haut et fort...

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Comprendre la fin du système économique avec Gaël Giraud

    Les analyses prédisant le prochain effondrement du système financier occidental, et donc encore mondial, sont de plus en plus nombreuses, et proviennent de plus en plus d’experts ou de responsables ayant pignon sur rue, alors qu’elles étaient naguère le fait de peu recommandables “anti-systèmes”, catalogués “extrême droite” ou “extrême-gauche”.

    Nous vous proposons ci-dessous deux longs entretiens récemment accordés par Gaël Giraud à deux médias se voulant alternatifs, le premier ouvertement de gauche, le second plutôt inclassable. Cette personne qui nous était jusque là inconnue, est à la fois l’économiste en chef de l’agence française de développement, un directeur de recherche au CNRS, et… prêtre jésuite !

    Certains de ces propos pourront agacer passablement le lecteur du Salon Beige, notamment sur sa vision assez “dans le vent” de l’écologie – qui confine à l’écologisme et au réchauffisme, ou encore ses amitiés à l’extrême-gauche, qui semblent (car comme tout “interviouvé”, il ne dit que ce qu’il veut bien afficher) n’avoir pas de symétriques.

    Toutefois, l’ensemble est d’un très haut intérêt, et d’une clarté très pédagogique sur tous les sujets abordés. Plus encore, et bien qu’il n’y consacre qu’un temps limité, le père Giraud explicite sa critique fondamentale du libéralisme et de sa conception erronée de la propriété privée par la profonde dérive qui a caractérisé cette notion, par rapport aux fondements médiévaux hérités de la réforme grégorienne du XIè Siècle. À ce sujet, nous invitons le lecteur impatient à consulter directement la fin de la seconde video (celle de thinkerview), à partir de 1h24.

  • Philippe Randa invité du zoom de TV Libertés

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  • La Russie contre l'occident 2/2: Intervention d'Andrei Vavilov+ Question du public