Europe et Union européenne - Page 738
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Tepa - La gauche est-elle finie ? - Meta TV 1/3
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L’art de faire porter un chapeau ukrainien à la Russie
Au vu de ses conséquences économiques, l’Europe veut la levée de l’embargo russe.
Au vu de ses conséquences économiques, l’Europe veut la levée de l’embargo russe. Cet embargo est la réponse aux sanctions européennes prises contre la Russie. L’Europe exige l’application intégrale des accords de Minsk pour lever ses sanctions et demande à Moscou de faire pression sur les autorités ukrainiennes bien que celles-ci soient en pleine hystérie russophobe.Le 17 février dernier, lors de la conférence de presse commune avec le Premier ministre hongrois, Vladimir Poutine a précisé la position russe.
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La Lettre d’Allemagne N°8
Quos vult perdere Jupiter dementat prius
Dimanche dernier, la chancelière est apparue une nouvelle fois sur un plateau de télévision. Une fois encore, elle a choisi l’émission d’Anne Will, celle-là même d’où elle avait lancé son historique « Wir schaffen das ! » il y a quelques mois. Pendant une heure elle a prêché « l’impératif humanitaire », montrant la voie lumineuse et dure, celle qu’elle a tracée pour le pays, pour l’Europe, pour le monde.
Elle a également marqué la frontière, dressé un mur d’enceinte : certes pas pour protéger l’Allemagne des migrants, mais bien de ses propres démons, de ses forces obscures, de ses mécréants. Enfin, elle a invité ses fidèles à avoir la foi : foi en elle, foi en sa politique, foi en un avenir radieux…
La route est fermée, et les Macédoniens la gardent
C’était sans compter avec son voisin social-démocrate du Sud : le chancelier autrichien, visiblement peu impressionné et mécréant au cœur endurci, a tracé, quant à lui, la nouvelle frontière extérieure de l’Union européenne dans les Balkans, suscitant l’ire des organisations « humanitaires », le silence réprobateur et assourdissant de la Commission et de Mr Juncker, et recevant visiblement l’approbation massive des Autrichiens, Hongrois, Polonais, Tchèques, Slovaques, Slovènes et autres Slaves du Sud. Ce qu’il a reçu, c’est aussi le soutien, tout en discrétion et en retenue, des partis de gouvernement allemands, qui voient à juste titre l’impact positif que pourrait avoir la fermeture de la route des Balkans sur l’issue de certaines élections…
Nos amis du Maghreb et d’Afghanistan
En attendant, le ministre fédéral de l’Intérieur, Thomas de Maizière, s’emploie activement à organiser le retour au pays des Marocains, Algériens et Tunisiens qui se trouvent plus ou moins indûment sur le sol allemand, et dont un certain nombre est en délicatesse avec les autorités en charge de l’ordre et de la paix civile. La presse s’est largement fait l’écho de son périple au Maghreb, et des succès qu’il semble y avoir obtenus. Malheureusement pour le gouvernement allemand, il s’agit, là encore, de dispositions pour le retour et l’expulsion : le « deutscher Michel » attend toujours des mesures concrètes pour assécher le flot des entrées. Que de telles mesures aient été prises en Allemagne-même, en réalité, peu en doutent : si le chancelier Faymann a pris les devants en faisant fermer la frontière gréco-macédonienne, c’est bien parce qu’il craignait, à juste titre, de vivre à Schärding ou à Salzburg ce qui arrive aujourd’hui à Idomeni. Mais ces mesures ne peuvent être évoquées, car elles contreviennent à la doxa. L’Autriche n’a pas ces pudeurs, qui, non contente de fermer la frontière, lance une campagne d’information en Afghanistan, sur le thème « Les passeurs vous mentent ». Ils ne sont pas les seuls.
Et pendant ce temps…
L’AfD poursuit son ascension, lente et sûre, dans les sondages, en attendant, dimanche 13 mars, le premier verdict des urnes. Elle est désormais donnée à 17/19% en Saxe-Anhalt – contre 5 à 6% à l’été 2015 – à 11/13% en Bade-Wurtemberg et à 9/10% en Rhénanie-Palatinat – 3% l’été dernier dans ces deux derniers Länder. Angela va devoir prononcer quelques anathèmes – cette activité, il faut le craindre, va accaparer dans les mois qui viennent une part croissante de son temps.
François Stecher 4/03/2016
Revue de presse
- Merkel et les réfugiés
Welt – 29.02.16 – Anne Will
Merkel mise sur la foi qui déplace les montagnes
Chez Anne Will, la chancelière fédérale s’est montrée inflexible sur sa politique des réfugiés. En faisant ainsi, cependant, elle brûle ses vaisseaux.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article152748126/Merkel-setzt-auf-den-Glauben-der-Berge-versetzt.htmlDie Welt – 01.03.16 – Sommet UE-Turquie
« Si l’Allemagne est méchante, de nouveaux réfugiés viendront »
Dangereuse et irréaliste, c’est ainsi que l’économiste vedette Hans-Werner Sinn juge la stratégie de Merkel dans la crise des réfugiés. La Grèce ? Un Etat failli. Un partenariat avec la Turquie ? Désastreux.
http://www.welt.de/wirtschaft/article152815808/Ist-Deutschland-unartig-kommen-neue-Fluechtlinge.htmlFAZ – 01.03.16 – Politique des réfugiés
Les faiblesses de la formule de Merkel
Dans la crise des réfugiés, la chancelière poursuit imperturbablement la mise en œuvre de son plan. Elle néglige, ce faisant, en Allemagne comme en Europe, des facteurs décisifs.
http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/fluechtlingspolitik-die-schwachstellen-in-merkels-formel-14097709.htmlFAZ – 29.02.16 – La chancelière chez Anne Will
La Garde des sceaux de l‘Europe
Pas de panique, mais d’autant plus de prévoyance : chez Anne Will, Angela Merkel se présente comme une femme politique nullement découragée, qui, inlassablement, travaille à accomplir sa mission de chancelière par excellence : sauver l’idée européenne. Une analyse.
http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/angela-merkel-praesentiert-sich-praesidial-bei-anne-will-14096404.htmlFocus online – 01.03.16 – Liturgie chez Anne Will
Comment Angela Merkel est devenue le premier prédicateur du pays
Chez Anne Will, la chancelière Angela Merkel s’est présentée comme un prédicateur. L’interview s’est muée en liturgie. Ainsi s’est exprimé ce qu’il y a de pire dans le protestantisme politique. Une analyse de la parole et du style.
http://www.focus.de/politik/deutschland/kisslers-konter/liturgie-bei-anne-will-wie-merkel-zur-ersten-predigerin-des-landes-wurde_id_5326303.htmlDie Welt – 03.03.16 – Economiste vedette Sinn
« C’est le devoir de la chancelière de protéger le territoire national »
Selon le patron de l’institut Ifo, Hans-Werner Sinn, Angela Merkel a pris des décisions mauvaises et fatales. D’abord lors de la crise de l’euro, ensuite dans la crise des réfugiés. Dans les deux cas, au détriment de ses propres concitoyens.
http://www.welt.de/wirtschaft/article152864656/Es-ist-Aufgabe-der-Kanzlerin-Staatsgebiet-zu-schuetzen.htmlDie Welt – 03.03.16 – Crise des réfugiés
Merkel n’a plus qu’à espérer que ceux qui la critiquent aient raison
La stratégie de Merkel dans la crise des réfugiés a échoué. Désormais nous parviennent, depuis la nouvelle frontière extérieure de l’Europe, des images terrifiantes. Y aura-t-il à partir de maintenant moins de réfugiés ? Même la chancelière doit l’espérer.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article152863317/Merkel-muss-hoffen-dass-ihre-Kritiker-recht-behalten.html >- Les Allemands et les réfugiés
Die Welt – 29.02.16 – Frank-Jürgen Weise
Le gestionnaire des réfugiés en Allemagne est-il en train d‘échouer à cause d’une surcharge de travail ?
Frank-Jürgen Weise est la plus importante des personnes qui, en Allemagne, aident les réfugiés. A côté de l’Office fédéral des réfugiés, il dirige aussi l’Agence fédérale du travail et la Fondation Hertie. Est-ce seulement possible ?
http://www.welt.de/politik/deutschland/article152764290/Scheitert-Deutschlands-Fluechtlingsmanager-an-Ueberlast.htmlFAZ – 29.02.16 – Sondage
Les Allemands croient à l’intégration des réfugiés
Une solution européenne à la crise des réfugiés n’est toujours pas en vue – pourtant, les Allemands sont optimistes. Selon un sondage, une grande majorité d’entre eux pense que l’intégration des réfugiés en Allemagne va réussir.
http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/umfrage-deutsche-glauben-an-integration-der-fluechtlinge-14096993.htmlDie Welt – 29.02.16 – Sondage sur les réfugiés
Un tiers des sondés tient l’intégration pour impossible
Alors que la chancelière Merkel conjure à nouveau l’Allemagne de maintenir le cap avec les réfugiés, un nouveau sondage dessine un tableau qui prête à réfléchir. Selon celui-ci, un tiers des sondés doute que l’intégration soit possible.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article152753192/Jeder-Dritte-haelt-Integration-fuer-unmoeglich.htmlSpiegel Online – 29.02.16 – Sondage sur les réfugiés
Plus de la moitié croit à l’intégration – à une condition
Vis-à-vis de la crise des réfugiés, beaucoup d’Allemands sont très inquiets, effrayés ou pleins de doutes. Seulement 11% de nos concitoyens veulent continuer à accueillir des réfugiés sans limitation, selon un sondage.
http://www.spiegel.de/politik/deutschland/fluechtlinge-ueber-die-haelfte-deutschen-glaubt-an-integration-unter-bedingungen-a-1079748.htmlHamburger Morgenpost – 29.02.16 – Initiative populaire et AfD
« Hambourg pour une bonne intégration » met en garde contre une opération de recueil de signatures
L‘initiative populaire « Hambourg pour une bonne intégration » refuse l’aide que prétend lui apporter l’AfD pour recueillir des signatures : « Les signatures que nous pourrons attribuer à l’action de l’AfD ou d’organisations similaires seront immédiatement détruites ».
http://www.mopo.de/hamburg/volks-ini-vs–afd–hamburg-fuer-gute-integration–warnt-vor-unterschriftenaktion-23641152Die Welt – 01.03.16 – Appartements pour réfugiés
« Ce n’est plus l‘Eppendorf que je connaissais »
2400 réfugiés doivent emménager dans le quartier huppé d’Eppendorf, à Hambourg. A l’occasion d’une réunion d’information, les habitants du quartier expriment leur mauvaise humeur devant les plans de l’arrondissement. Cependant, ceux qui soutiennent ce projet ont fait une offre à leurs adversaires.
http://www.welt.de/regionales/hamburg/article152815203/Das-ist-nicht-mehr-das-Eppendorf-das-ich-kenne.htmlDie Welt – 03.03.16 – Distribution de nourriture
Les Tafeln [organisation caritative] rationnent la nourriture à cause de l‘arrivée massive de réfugiés
Les Tafeln en Allemagne observent une demande en forte croissance de la part de réfugiés qui viennent chercher chez eux de la nourriture gratuite. Du coup, les nécessiteux autochtones se demandent qui est prioritaire.
http://www.welt.de/wirtschaft/article152868583/Tafeln-rationieren-Essen-wegen-Fluechtlingsandrang.htmlDie Welt – 03.03.16 – Politique d‘immigration
Faire la différence entre migrants économiques et réfugiés
Depuis de nombreuses années, l’Allemagne est un pays d’immigration. Pourtant, un pilotage délibéré de ce phénomène fait défaut. Le ministre du Travail, Andrea Nahles, lance un projet expérimental. Ce signal est très bienvenu.
http://www.welt.de/debatte/kommentare/article152856118/Zwischen-Arbeitsmigranten-und-Fluechtlingen-unterscheiden.html• L’OTAN et les réfugiés
Die Welt – 02.03.16 – Nato-General Breedlove
Les réfugiés, « une arme contre l’Ouest » ?
Pour le général de l‘OTAN Philip Breedlove, l’afflux massif de réfugiés en provenance de Syrie a un effet déstabilisant sur l’Europe. C’est l’effet recherché par Moscou.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article152833966/Fluechtlinge-als-Waffe-gegen-den-Westen.html >Spiegel Online – 02.03.16 – Réfugiés
L’engagement de l’OTAN contre les passeurs prend du retard
Les bâtiments de combat de l’OTAN doivent venir en aide à la Turquie dans sa lutte contre les passeurs en mer Egée. Mais, visiblement, le gouvernement turc s’y oppose. Berlin, en particulier, met la pression pour que l’arrivée des réfugiés en Grèce soit réduite de manière drastique.
http://www.spiegel.de/politik/ausland/nato-einsatz-in-der-aegaeis-verzoegert-sich-a-1080251.html -
Comment la Commission européenne étouffe Ariane et Airbus dans le but de favoriser leurs concurrents américains
L’Union européenne nous est officiellement présentée comme la nécessité pour des Etats européens de se regrouper pour être forts dans un monde globalisé afin de faire face à d’autres entités, tels les Etats-Unis, la Chine, etc.
« Sans l’Europe, chaque Etat qui la constitue ne serait rien et vulnérable, alors que grâce à l’Europe, nous sommes regroupés et pouvons résister aux autres ». Combien de fois cette antienne a-t-elle été répétée ? Pourtant, la façon dont la Commission européenne vient de réagir au sujet du rapprochement Airbus-Ariane nous prouve que rien n’est plus faux et que les commissaires et technocrates bruxellois poursuivent d’autres desseins que de protéger notre continent, ses industries, ses populations.En effet, Airbus et Ariane voulaient « se marier » ce qui aurait créé le n°1 mondial dans les domaines de l’aéronautique et l’aérospatial. Ce groupe aurait été très concurrentiel, puisque de cette union, des économies auraient pu être faites, au grand dam de leurs concurrents, tels Boeing ou le producteur de fusées américain SpaceX. Mais ce mariage n’aura pas lieu. La raison ? C’est la commission européenne elle-même qui s’y oppose !
Dans une excellente tribune de Damien Lempereur et Brice Wartel parue dans le Figaro, les raisons évoquées par les technocrates bruxellois nous sont données : cela créerait une « position dominante » qui serait contraire à une concurrence libre et non faussée !
Bref, Bruxelles dit non à la fusion des deux groupes européens dans le but de protéger leurs concurrents américains, chinois, russes ou autres ! Cela est d’autant plus un scandale que ces concurrents sont pour la plupart subventionnés par leurs Etats.On notera – et la tribune du Figaro le souligne – que les réussites actuelles aussi bien d’Airbus que d’Ariane, si elles sont le fruit de coopérations européennes, ne doivent néanmoins rien à l’Europe des technocrates, ces groupes ayant été créés avant que Bruxelles ne s’occupe d’eux. Laissons les auteurs conclure : « décision révélatrice parce qu’elle illustre l’opposition fondamentale entre deux conceptions de l’Europe : l’Europe qui réussit, celle des alliances entre nations, celle d’Airbus et Ariane ; et l’Europe qui échoue, celle de Bruxelles et des technocrates. A chaque échec de « l’Union européenne », les euro-béats répondent « oui mais regardez Airbus et Ariane », qu’ils invoquent à tort comme preuve de la réussite de l’Union européenne. Faut-il rappeler que ces réussites sont antérieures à la création de la Commission européenne ? La décision du 26 février le confirme : l’Union européenne actuelle est l’ennemie d’Airbus et d’Ariane, pas leur alliée. »
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Agriculture, programme, meeting... la semaine qui a vu la primaire de droite s'accélérer
Près de neuf mois séparent encore les sympathisants de la droite et du centre de la primaire qui déterminera leur champion pour la prochaine présidentielle. En cette fin d'hiver, la campagne pour le scrutin des 20 et 27 novembre connaît pourtant un sérieux coup d'accélérateur.
Bien sûr, la dizaine de candidats candidats potentiels ne sont pas encore déclarés; Nathalie Kosciusko-Morizet doit le faire mardi 8 mars (sans doute sur TF1) et Nicolas Sarkozy n'envisage pas d'officialiser sa candidature avant l'été.
Mais qu'ils soient déjà sur la ligne de départ ou pas, tous ont tenté d'avancer leur pion au cours de cette semaine qui s'achève. Retour sur les quatre épisodes marquants.
C'était LE rendez-vous incontournable de la semaine. De Nathalie Kosciusko-Morizet dimanche à Jean-François Copé ce vendredi, le salon de l'Agriculture a vu défiler tous les candidats déclarés ou pressentis à la primaire. La palme est revenue à Bruno Le Maire et ses 25 heures réparties sur trois jours. Pourquoi une telle bousculade? Tout simplement parce que le vote des agriculteurs (une cible fidèle à la droite mais qui flirte de plus en plus avec le FN) comptera forcément en novembre.
Et même si porte de Versailles, aucun n'a vraiment parlé du rendez-vous de novembre, celui-ci était dans les têtes de tous, chacun draguant cet électorat à sa manière. Ce qui marque cependant, c'est l'accueil cordial réservé à tous ces prétendants par des agriculteurs qui n'ont pas été tendres avec François Hollande ou Manuel Valls. Aucun des ténors Les Républicains n'a été hué, et Nicolas Sarkozy a pris soin de marquer sa différence avec l'actuel locataire de l'Elysée en multipliant les poses et les selfies.
Il en a profité aussi pour vanter son plan Marshall de 10 milliards d'euros en faveur de la ruralité. Mais même sur ce sujet, le chef de l'opposition ne jouit plus d'une autorité totale. Ses deux principaux rivaux, François Fillon et Alain Juppé ont en effet moqué cette proposition.
Dans Le Parisien, mercredi, Nicolas Sarkozy a confirmé qu'il n'était pas l'heure pour lui d'annoncer sa candidature à la primaire. "Autour de l'été", a répondu le président du parti Les Républicains quand on lui demandait quel était le bon timing pour le faire. La veille pourtant, il s'est invité pour la première fois à une réunion hebdomadaire organisée par ses lieutenants en vue de la primaire.
Initiées par Brice Hortefeux et Luc Chatel, ces rencontres doivent permettre à l'ex-chef de l'Etat de bénéficier d'un réseau déjà bien tissé quand il se lancera à quelques semaines seulement de l'échéance. Il ne s'agissait que d'un "passage à l'improviste pour saluer ses amis", a confié un proche à un journaliste de France 2. Mais alors que sa popularité peine toujours à remonter auprès du peuple de droite, ils sont plusieurs à réclamer une accélération du calendrier. Roger Karoutchi aimerait par exemple qu'un signal plus clair soit donné "au plus tard au mois de mai".
Troisième homme de l'élection à la présidence de l'UMP en novembre 2014 (6,3% derrière Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire), le député de la Drôme est désormais candidat à la primaire. En parallèle de la recherche des parrainages indispensable pour pouvoir concourir, le parlementaire médiatisé durant le débat sur la mariage pour tous a dévoilé son programme pour "libérer l'activité économique" et "permettre à la société civile de reprendre son destin en main".
Il reprend plusieurs propositions faites par ses rivaux: baisse des charges des entreprises, réduction du nombre de fonctionnaires, suppression des 35h et de l'ISF. Mais le député ose aussi des propositions rarement entendues: mettre fin aux HLM parce que "les trois-quarts des familles défavorisées n'habitent pas" dedans ou proposer aux étudiants un système de prêts différés leur permettant de rembourser s'ils trouvent un emploi. Le volet sécuritaire n'est pas absent. S'il est peu friand du régime d'état d'urgence et de la déchéance de nationalité, il propose l'introduction d'un "serment d'allégeance aux armes de la France" pour que les jeunes s'engagent à défendre le pays en cas de menace extérieure.
Le tout est consigné dans un ouvrage, Le printemps des libertés publié aux éditions L'Archipel et qu'il a offert à Alain Juppé croisé jeudi dans les travées du salon de l'Agriculture.
Le dernier événement de la semaine sera le premier épisode d'une longue série. Candidat déclaré depuis une dizaine de jours après la publication de son livre Ne vous résignez pas (ed. Albin Michel), Bruno Le Maire organise son meeting de lancement de campagne. Après avoir passé trois jours au salon de l'Agriculture, l'actuel troisième homme des sondages franchit une étape supplémentaire.
Son équipe veut faire de ce rendez-vous "une démonstration de force" au cours de laquelle tous ses soutiens parlementaires devraient être présent. L'identité visuelle et la musique de sa campagne devraient également être dévoilés. Histoire de prendre un peu d'avance sur tous ses rivaux.Alexandre Boudet
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PEGIDA manifeste à Zeebruges suite au déplacement des immigrés de Calais vers la côte belge
Belgique – Sous la pluie, quelques centaines de personnes ont manifesté cet après-midi à Zeebrugge, à l’appel de PEGIDA, contre l’afflux de migrants.
La gauche et l’extrême gauche avaient organisé une contre-manifestation, mais les deux groupes ont été tenus éloignés l’un de l’autre par la police.
Les manifestants de PEGIDA craignent que la côte belge soit envahie par des immigrés illégaux à la suite du démantèlement de la « jungle » de Calais. Les organisateurs de la manifestation ont peur que ce ne soit la fin du tourisme côtier et qu’il ne sera bientôt plus possible pour une femme de profiter tranquillement de la plage.
Filip Dewinter (Vlaams Belang) était présent parmi les manifestants, comme à chaque rassemblement de Pegida en Flandre.
Kristof De Smet, porte-parole de Pegida Vlaanderen, a également souligné que les entreprises portuaires vont être menacées par la criminalité des immigrés clandestins.
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Manifestation des Identitaires autrichiens
Discours de Tomislav Sunic, écrivain
Traduit de l’allemand, voici le texte du discours prononcé par l’écrivain croate Tomislav Sunic le 20 février 2016 dans la ville de Klagenfurt en Autriche, au cours du rassemblement contre l’immigration non-européenne.
PolémiaLa manifestation anti-migratoire était organisée par « les Identitaires autrichiens », un mouvement politico-culturel en pleine expansion en Autriche. La manifestation a réuni environ 700 personnes de tous âges, y compris de petits groupes de jeunes Slovènes et Croates. Environ 100 policiers ont entouré la manifestation pour protéger les participants des quelque 150 antifascistes (« Antifa ») qui manifestaient à plusieurs centaines de mètres de là. Mon discours a été prononcé sur les marches de l’Hôtel de ville et a duré environ 30 minutes. Les manifestants antifas, qui ne pouvaient être ni vus ni entendus de l’endroit où je me trouvais, brandissaient des affiches dont l’une, avec le drapeau communiste yougoslave, affirmait : « Tito a montré comment il faut liquider les nazis ». Le lendemain j’ai envoyé un courriel au maire de Klagenfurt et à la police fédérale autrichienne ainsi qu’à des centaines d’hommes politiques en Autriche, et j’ai porté plainte contre les menaces de mort des Antifas.
Toutefois, au cours de la manifestation des Identitaires, aucun incident n’a été signalé. Les grands médias autrichiens, à l’exception des sites de l’Antifa, ont évoqué la manifestation de manière relativement objective.
T.S.Tout tourne toujours autour de bonnes ou de mauvaises dénominations politiques. Nous tous, nous nous désignons comme des citoyens épris de liberté qui sommes très inquiets aujourd’hui de l’avenir de l’identité européenne. En revanche, nos adversaires, à savoir les soi-disant « antifascistes», nous désignent comme des xénophobes, des racistes ou des nazis. Par notre propre expérience, acquise en ex-Yougoslavie et en Amérique multiculturelle, et suite aux recherches de nombreux sociologues, nous savons que les Etats multiculturels ne connaissent pas une vie bien longue. Tôt ou tard ils s’effondrent dans une guerre civile. Je me réfère à nouveau à l’ancien Etat bric-à-brac yougoslave qui a fini, malgré les éloges académiques, par s’écrouler sous la diversité des divers intérêts de ses peuples constituants.
Le chaos migratoire d’aujourd’hui porte un nom erroné, à savoir « la crise des réfugiés ». Parmi ces milliers et milliers de migrants qui se précipitent vers l’Autriche, la plupart ne sont guère des réfugiés. Ce sont des « réfugiés » dans la mesure où ils ont été déjà décrits comme réfugiés par la classe dirigeante et les médias autrichiens. Curieusement, tous ces migrants ne demandent pas l’asile en Turquie ou le long de la route des Balkans. Tous veulent absolument rejoindre l’Allemagne. Ils imaginent l’Autriche, l’Allemagne et la Suède comme des pays de cocagne où l’on peut se procurer de belles femmes. Mais non, Messieurs, Mesdames ! On ne devrait pas blâmer ces migrants pour leurs fausses perceptions : ce sont nos politiciens avec leurs fausses promesses qui fournissent de faux espoirs aux migrants.
L’utopie multiculturelle véhiculée par nos politiciens porte un autre faux nom, à savoir l’expression passe-partout « la culture de bienvenue », bien que le nom exact soit plutôt la « culture de l’auto-élimination », la « culture de la culpabilité » ou la « culture de la haine de soi ». Ce qui est connu à l’heure actuelle sous le vocable de « la culture de bienvenue » n’a rien à voir avec la traditionnelle culture européenne de l’hospitalité. La culture de l’accueil d’aujourd’hui n’est qu’un substitut libéral pour le projet communiste qui a échoué. Ce qu’autrefois les communistes en Europe de l’Est n’ont pas pu atteindre par la tyrannie, le Système en place est en train de le réaliser grâce à son ersatz idéologique nommé le multiculturalisme. Le communisme s’est effondré en Europe de l’Est, parce qu’il a su beaucoup mieux concrétiser ses promesses matérialistes dans le libéralisme. Le Système s’imagine que toutes les nations européennes peuvent être remplacées par des migrants non européens dans un supra-Etat multiculturel, et qu’à leur tour, en tant que pièces de rechange, ces migrants sont censés être continuellement renouvelés.
Si nous demandons à nos politiciens et apôtres du multiculturalisme s’ils veulent aller habiter des quartiers multiculturels, y compris les quartiers Vienne-Favoriten ou Neukölln en Allemagne, ils nous diront : « Pas question ! » Ils aiment bien prêcher leur amour de la société multiculturelle tant qu’ils se tiennent à l’écart des immigrés et tant qu’ils vivent dans leurs ghettos dorés en toute sécurité. Si, un de ces jours, la classe dirigeante et ses bien-pensants décident d’y vivre, je ne manquerai pas de leur présenter mes excuses. J’ai vécu fort longtemps dans des quartiers multiculturels aux Etats-Unis et j’y ai bien appris toute la signification de la double serrure sur ma porte et le sens des armes à feu.
Au niveau historique et philosophique, la folie multiculturelle d’aujourd’hui ou la prétendue culture de l’accueil en Autriche, en Allemagne et dans l’Union européenne, représente le dernier avatar de l’idéologie de l’hypermoralisme décrite autrefois par Arnold Gehlen. On peut également démontrer d’une manière scientifique que plus la population d’un pays est ethniquement et culturellement homogène, comme au Japon par exemple, plus ce pays est habité par des citoyens ethniquement et culturellement semblables, plus la survie de cet Etat, y compris le sens de la solidarité de ses citoyens, y sera assurée. Chez les peuples non européens d’Afrique et d’Asie, par exemple, il est inconcevable d’importer d’autres peuples en masse. Ce n’est que chez les peuples européens souffrant du mal de vivre qu’on observe cet accueil suicidaire, jamais dans les riches pays non européens comme l’Arabie Saoudite, par exemple. En fin de compte, cette pathologie hypermoraliste et altruiste conduit l’Europe droit au suicide. Dès qu’un peuple, en l’occurrence les Allemands, devient las de la vie, cela ne signifie en aucun cas la fin du politique : cela signifie la fin d’un peuple faible.
Pourquoi cet hyper-altruisme et cette culture de l’auto-abolition sont-ils si prononcés aujourd’hui en Allemagne et en Autriche et beaucoup moins dans d’autres pays européens ? La raison n’est pas difficile à deviner : toute critique du multiculturalisme vaut à un homme politique ou à un universitaire, en Autriche ou en Allemagne, les stigmates du « fascisme ». Et cela revient toujours à une notice nécrologique sur le plan professionnel. M. Werner Faymann et Mme Merkel, par crainte des amalgames nazis, doivent donc se protéger par une surenchère de l‘importation massive d’immigrants. L’idéologie du multiculturalisme est devenue une forme de légitimité négative dans toute l’Europe et surtout au sein de la classe politique allemande et autrichienne. Par conséquent, tout débat qui traite d’une manière critique du multiculturalisme est qualifié de « xénophobe ». Le mot tabou « xénophobie » est ainsi devenu pour la classe politique européenne une belle excuse pour pérenniser l’éternel statu quo politique.
En revanche, les critiques du multiculturalisme sont présentés par les médias comme des méchants absolus, voire comme des criminels. De cette manière, les apôtres du multiculturalisme peuvent justifier toutes les aberrations de leur propre Système en les désignant comme un moindre mal. Les politiciens autrichiens et allemands le savent fort bien et, par conséquent, ils doivent se montrer, aux yeux du monde, plus catholiques que le Pape. Ils doivent renchérir sur les inondations migratoires massives vers l’Allemagne et l’Autriche. Autrement dit, ils se sentent contraints de traiter les migrants mieux que ceux-ci ne s’y attendent. Il serait naïf de penser que les disciples actuels de la culture d’accueil en Autriche peuvent être contredits par des arguments. Le mot allemand « der Gutmensch » (le bien-pensant) décrit parfaitement cette espèce autocensurée multiculturelle et hypermoraliste. Si quelqu’un aujourd’hui en Autriche s’aventure par hasard à citer ses sources scientifiques au sujet du mythe multiculturel, il finit aussitôt sur l’écran de la police de la pensée. Les partis dirigeants et leurs médias ne maintiennent leur pouvoir que grâce à la diabolisation de ceux qui pensent autrement, comme ce fut par exemple le cas en ex-Yougoslavie communiste, où tout dissident était étiqueté fasciste ou criminel de droit commun. La classe politique en Autriche, mais également ailleurs en Europe, est empêtrée dans des simulacres politiques qui, d’une part, idéalisent les peuples non européens et, d’autre part, dénigrent les populations autochtones.
Or la pseudo-culture de l’accueil ne peut durer. Au lieu de conduire à la compréhension mutuelle entre les peuples elle approfondit les haines mutuelles. Ceci a été observé de nombreuses fois dans toutes les sociétés multiculturelles. Par exemple, les Américains d’origine asiatique n’aiment pas les Afro-Américains et les Afro-Américains ne sont pas bien vus des Latinos hispaniques. Les émeutes entre membres de différentes nationalités parmi les migrants d’aujourd’hui ne sont guère évoquées en public. Or, même si les « mauvais Allemands » et tous les « mauvais nazis » et tous les « fachos » du monde disparaissent, cela n’empêchera pas la haine mutuelle et la guerre entre ces divers groupes et peuples non européens. Le racisme et l’hostilité envers l’Autre ne sont pas le privilège des Autrichiens, des Allemands ou d’autres peuples européens.
La mensongère culture de l’accueil d’aujourd’hui nous oblige donc à désigner notre ennemi principal. L’important est de souligner que ce ne sont pas les immigrés asiatiques ou africains qui portent le blâme pour le déclin de l’Europe, mais les politiciens du Système et leur « superclasse » capitaliste. Il s’ensuit que, pour restaurer notre identité allemande, autrichienne ou l’ensemble de l’identité européenne, nous devons d’abord démanteler le capitalisme débridé et le remplacer par d’autres valeurs. Le multiculturalisme est un mythe qui se rattache à la croissance économique sans limites et aux flux migratoires sans limites. Les migrants non européens savent bien qu’ils ne peuvent vivre sans souci que dans une Europe pleine de haine de soi. Les sentiments de haine de soi n’existent guère chez les politiciens de leurs pays d’origine. Le capital financier des oligarques européens, associé à des sentiments de culpabilité parmi les Européens, ainsi qu’à une gauche prédicatrice du multiculturalisme, ne fait que renforcer davantage la migration de millions de migrants non européens. Si les Européens veulent restaurer leur propre identité, ils doivent d’abord faire table rase du capitalisme débridé. L’immigration étrangère s’arrêtera immédiatement. Les migrants n’auront en effet plus aucune raison de résider dans nos pays et de vivre de faux espoirs.
Nous allons bientôt voir comment notre histoire évolue. En rétrospective, la question se pose à nous tous : à quoi a-t-il servi que le Prince Eugène conduise ses longues guerres contre les conquérants turcs ? Heureusement, l’histoire est ouverte et il ne tient qu’à nous de la refaire à nouveau. Cette fois-ci, ce ne sont pas des années, mais les jours de la décision qui sont devant nous. Or, nous connaissons tous le plus grand principe de sagesse politique de tous les temps : celui qui se fait brebis trouvera un loup pour le manger. Alors, Mesdames et Messieurs, ne soyons plus des brebis. La lutte continue.
Je vous remercie de votre attention.
Tomislav Sunic www.tomsunic.com, 21/02/2016
(*) Voir :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Eugène_de_Savoie-Carignan
http://www.identitaere-generation.info/sunic-wo-bleibt-prinz-eugen/http://www.polemia.com/manifestation-des-identitaires-autrichiens/
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La chasse à la croix est ouverte
La dhimmitude s'étend et devient pour l'Europe une seconde nature; la croix est progressivement interdite un peu partout pour ne pas "choquer les musulmans", qui ne se font pas faute, eux, d'afficher en toute quiétude leurs barbes et leurs voiles :
"La croix du drapeau de la Suisse fâche les musulmans. Les grandes marquent cèdent. En suisse alémanique : « Kreuz ist Trumpf ». En français : «La croix est un atout » (Jeu de mot : littéralement « trèfle atout », formule employé quand on joue au « Jass », un jeu typiquement suisse). En réponse à ce slogan publicitaire de la campagne des lignes aériennes Swiss Air, les organisations islamiques ont réagi en demandant que le drapeau suisse avec la croix soit supprimé. Des groupes de musulmans protestent, tant sur Internet que dans les médias helvétiques, au motif que cette publicité serait « une attaque contre l’islam », comme l’était le film sur Mahomet (L’Innocence des Musulmans). [...]
Dans de nombreux cas la croix blanche sur fond rouge a été remplacée par « Swiss Made ». Victorinox, la célèbre marque de couteaux, a remplacé la croix par la lettre « V ». Swatch s’est justifié en disant que « dans les pays musulmans il est interdit de montrer publiquement la croix ». Autocensure donc. Une campagne a débuté pour supprimer la croix du drapeau, surtout après l’interdiction des minarets dans le pays. Ivica Petrusic, présidente de Secondos-Plus, un groupe de pression d’immigrants musulmans de seconde génération avait alors indiqué que : « Le drapeau suisse ne correspond plus à la Suisse multiculturelle actuelle ». Elle propose un drapeau vert, rouge et jaune, qui est celui de la République Helvétique de 1799, pour « une Suisse plus progressiste et ouverte ».
Dans le pays, suite à la bataille et à l’interdiction des minarets, la Commission Pédagogique de Roggwill, en suisse allemande, avait interdit aux étudiants de porter des « gadgets provocateurs », tels que la croix blanche sur fond rouge.
Une mesure semblable, en Angleterre, a porté à la disparition de la Croix de Saint Georges sur plusieurs portes d’embarquement à l’aéroport de Heathrow ou sur les taxis de Blackpool et Cheltenham.
Il y a quelques mois, le Real Madrid en vue de l’ouverture du gigantesque parc hôtelier-musée destiné aux fans du Club à Ras-al-Khaimah dans les Emirats Arabes, a supprimé des armoiries de son logo, la petite croix au-dessus de la couronne. Le Barcelona à son tour, pour une finale de foot à Abu Dhabi, a enlevé sur son écu la croix de Sant Jordi. Il y a deux semaines, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a débouté l’action en dernière instance présentée en Angleterre par Nadia Evedia, licenciée de son poste au check-in de la British Airways où elle travaillait parce qu’elle portait au cou une croix. La même chose est arrivée, toujours au Royaume Uni, à Shirley Chaplin, une infirmière.
Londres s’est donc nettement placé du côté des employeurs, mais la Cour de Strasbourg est allée plus loin, en discriminant la liberté de certaines confessions. Sur ce dossier des licenciements de femmes, le gouvernement anglais a statué déclarant que la religion chrétienne devait y mettre du sien en vertu de son caractère libéral et, dans le même temps, que la religion islamiste doit être respectée dans ses normes qui pour ses fidèles sont obligatoires. En fin de compte, l’on peut interdire les croix, mais pas le voile ni le niqab. (Giulio Meotti)"
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html
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Éditorial de L’Action Française 2927 - « LES PANTINS DE L’EUROPE »
En 1964, De Gaulle avait effectué une vaste tournée de trois semaines en Amérique latine avec l’objectif très net de contester la division bipolaire du monde et d’encourager les Etats sud-américains à affirmer leur indépendance vis-à-vis des Etats-Unis.
ENTRE ÉLECTORALISME ET TOURISME... Bien moins ambitieuse, car dépourvue de toute visée internationale et franchement électoraliste, fut la petite semaine qu’Hollande a passée à la fois en Amérique latine et dans la France du Pacifique. Pour cette dernière, il s’agissait de tenir une de ses promesses électorales ...à quatorze mois de la prochaine échéance : visiter tous les Français durant son mandat. Quant aux trois jours partagés entre le Pérou et l’Argentine, rythmés par deux nuits de fiesta, ils constituèrent un simple séjour touristique, culturel et gastronomique aux frais du contribuable. Il est vrai, quel message international aurait pu lancer l’autre côté de l’Atlantique celui qui, se mettant dans les pas de son prédécesseur, a fini d’aligner la diplomatie française sur celle des Etats-Unis ? Le seul fait notable de ce séjour fut un but marqué par le président lui-même dans les cages, sans gardien, du célèbre stade de la Bombonera de Buenos Aires, piteuse image donnée de notre pays par un chef d’Etat se conduisant à l’étranger comme un conseiller départemental inaugurant un terrain municipal. Quel symbole, également, que ce but évidemment réussi : signifie-t-il qu’Hollande ne saurait plus gagner que sans adversaire, voire qu’il envisage une présidentielle dépourvue d’opposants, du moins d’opposants qui le menaceraient sérieusement ?
Toutes les options sont ouvertes, tant la situation politique est devenue incertaine, voire explosive. Son inauguration du salon de l’agriculture écourtée par l’accueil hostile des paysans, premières victimes de son refus des ruptures nécessaires, si radicales soient-elles, dans l’intérêt du pays, a montré bien mieux que des sondages, combien le président est devenu impopulaire, combien aussi, non seulement ses échecs, mais surtout sa politique d’esquive, ses petits compromis d’ancien premier secrétaire du PS, son absence de courage politique ou son habileté à la petite semaine compromettent la dignité de la fonction qu’il est censé incarner — ainsi ce lundi 29 février, le report, avant son abandon ?, de la présentation en conseil des ministres de l’avant-projet de loi sur le travail. Comment dès lors reprocher aux agriculteurs d’avoir, par leurs huées, manqué de respect à une fonction présidentielle que le chef de l’exécutif dévalue lui-même par la caricature qu’il en donne tous les jours ?
LES PANTINS DE L’EUROPE - On le dit lucide, habile, voire génial tacticien : c’est possible, quand il s’agit des minables combats politiciens qui forment toute sa culture politique. Il n’est pas certain, en revanche, qu’il soit à la hauteur de cette tâche historique qu’est la direction d’un pays vieux de quinze siècles. Se rend-il compte seulement du mépris dans lequel le tiennent les Français, et avec lui toute une classe politique dont les mensonges ne font plus illusion, même si on arrive encore à se scandaliser de son abyssal cynisme ? Ainsi, alors que le gouvernement socialiste n’a pas remis en cause la réforme de la politique agricole commune voulue et signée par Sarkozy, responsable des difficultés actuelles des producteurs de lait, Valls, accompagné au Salon par Le Foll, son intermittent à l’agriculture — il a séché en 2015 40% des conseils européens —, a osé plaider, ce même lundi 29 février, avec un ton aussi lénifiant envers les paysans que servile envers Bruxelles : « Nous agissons au niveau européen pour que la Commission européenne entende pleinement la détresse d’une partie du monde agricole français. » « Vous êtes les pantins de l’Europe », lui a rétorqué un éleveur, avant d’ajouter : « Ils sont là pour se pavaner mais ils n’ont aucun pouvoir et nous on crève. »
La remarque est d’autant plus juste que ce pouvoir, nos prétendus dirigeants politiques l’ont abandonné avec préméditation, en se soumettant, majorités après majorités, aux impératifs européens de libre-concurrence via des traités toujours plus asservissants — le prochain sera signé au nom de l’Europe avec les Etats-Unis. On est atterré du manque de réaction du gouvernement français aux dernières provocations de la Commission visant les accords, passés en 2015 et du reste déjà obsolètes, de certains grands distributeurs visant à acheter plus cher le porc français, accords passibles d’une amende pour entrave à la concurrence étrangère ! Le gouvernement s’est-il insurgé ? A-t-il exigé que la Commission, dans cette affaire aux ordres de Berlin, rende enfin ses conclusions sur les accusations de distorsion de concurrence en matière agricole portées à l’encontre de l’Allemagne, depuis plusieurs années, en raison de sa politique de main-d’œuvre, assimilable à du néo-esclavagisme ? Menace-t-il Bruxelles d’une crise ? Non, il se soumet, et avec lui toute la classe politique qui continue de chérir une des causes principales du mal français, qu’est notre soumission au Moloch européen alors que notre salut impose la remise en cause de traités qui, au seul plan économique, signent l’arrêt de mort de l’agriculture française après avoir concouru à notre désindustrialisation.
TOUT FAIRE POUR GAGNER - Sauf le FN, dira-t-on ? Si la prolongation de la loi d’urgence et son inscription probable dans la Constitution ne peuvent que nous inspirer la méfiance la plus grande quant au respect par le pays légal de nos libertés fondamentales ou à la sincérité des prochaines échéances électorales — oui, nous le répétons, toutes les options sont ouvertes, même un coup de force du pays légal contre l’État de droit lui-même au nom des valeurs de la république —, toutefois, il n’est pas certain que l’oligarchie ait besoin d’en arriver là pour terrasser la Bête immonde. Nous évoquions à l’instant l’Europe et la nécessité de lutter contre une Union qui a toujours été pensée contre les nations, d’où le chantage actuel de Cameron sur un éventuel Brexit — qu’il rejette évidemment. Il n’est pas certain, en revanche, qu’en délivrant un message anxiogène sur une éventuelle sortie de l’euro, voire un éventuel Franxit en cas d’arrivée au pouvoir, le FN ne soit pas le meilleur allié des candidats socialiste et « républicain » à la présidentielle de 2017, quels qu’ils soient par ailleurs. Il faut savoir s’accorder à l’état de l’opinion publique, qui, depuis plusieurs décennies, s’agissant de l’Europe, a subi un vrai matraquage idéologique. On ne saurait compromettre l’avenir du pays par des slogans ressentis comme provocateurs.
Hollande rêve, dit-on, d’un nouveau « 21-Avril », mais cette fois à son profit. Quant aux Républicains, chacun sait que Juppé, positionné à l’extrême centre, serait le meilleur, car le plus politiquement correct, pour rassembler au second tour en cas de duel avec Marine Le Pen. Encore faudrait-il que celle-ci y arrivât. Le FN croit-il encore possible une victoire en 2017 alors que les dernières régionales ont confirmé la persistance d’un plafond de verre ? Et qu’il n’est même pas certain qu’il réalise l’ambition, pourtant encore accessible, d’atteindre le second tour ? En l’état actuel des choses, l’oligarchie serait de toute façon gagnante dans les deux cas. La seule différence serait que, si Marine Le Pen est évincée, le nom de l’impétrant ne sera connu qu’au soir du second tour, et non du premier.
Le FN se contente toujours de capitaliser sur le vote protestataire, qui croît en même temps que l’insatisfaction des Français. Pour vaincre, il lui faudra changer de culture, en termes de programme comme d’alliances. Il serait encore temps, même pour 2017. Mais le veut-il vraiment ? Nous y reviendrons.
François Marcilhac - L’Action Française 2917
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Editorial-de-L-Action-Francaise,10189
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L’Euro, poison de l’Europe
L’Union européenne est en crise ; c’est aujourd’hui une évidence. Les accords de Schengen sont sur le point d’être révoqués, si ce n’est dans le droit du moins dans les faits. Le désastre crée par le « marché unique » non équilibré par des capacités d’action à la mesure de ce dit marché est aujourd’hui patent. Mais, plus que tout, l’origine de cette crise trouve sa source dans l’Euro. Il agit tel un acide qui corrode les fondations économiques et sociales des pays qui l’ont adopté. Il met à mal la démocratie et suscite, peu à peu, la montée de pouvoirs tyranniques. C’est en partie la thèse du livre écrit par Lord Mervyn King, l’ancien gouverneur de la Bank of England ou Banque Centrale du Royaume-Uni (de 2003 à 2013) [1]. Il faut ici souligner la portée de cet ouvrage. C’est la première fois qu’un ancien banquier central prend de manière si claire et si directe position contre l’Euro. Il n’est pas le seul. On annonce pour le 31 mai 2016 la sortie d’un nouvel ouvrage de Joseph Stiglitz, ancien prix Nobel d’économie, entièrement consacré au risque que l’Euro fait peser sur l’économie de l’Union européenne[2]. La sortie de ces deux ouvrages est très symptomatique. Les langues se délient, et la parole se libère.
L’Euro, cet acide puissant de l’idée européenne
L’Euro, on le sait, provoque des dysfonctionnements de plus en plus importants dans les économies des pays qui l’ont adopté, sauf peut-être l’Allemagne. La Zone Euro se heurte en fait à la nécessité de l’existence de taux d’inflation différents selon les pays, quand leur démographie et leur situation structurelle sont trop différentes. C’est d’ailleurs là l’un des arguments de King. J’avais développé ce même argument dans mon livre Faut-il sortir de l’Euro publié en 2012[3]. L’Union Monétaire implique que la même politique monétaire sera conduite sur l’ensemble des pays de la zone, ce qui implique qu’elle sera soit trop restrictive soit trop accommodante suivant les différents pays. Il ne faut donc pas s’étonner que la monnaie unique soit à l’origine de crises répétées.
Ces crises ont des conséquences sociales importantes, directes avec la montée du chômage et en particulier du chômage des jeunes dans les pays d’Europe du Sud ou indirectes avec les politiques budgétaires adoptées pour « sauver l’Euro ». Il provoque des crises à répétition entre les pays, les dresse les uns contre les autres, et menace la nécessaire coopération européenne. L’Euro constitue donc une menace pour directe pour l’état d’esprit européen, tel qu’il s’était développé depuis le traité franco-allemand de 1963 et jusqu’à la chute du mur de Berlin. Mais il y a plus. L’existence de l’Euro implique le sacrifice de la souveraineté, et ce sacrifice entraine la fin de la démocratie. Un des grand lecteurs de Jean Bodin, Pierre Mesnard, l’a écrit de manière très claire : « Posons la souveraineté, nous instaurons la République »[4]. Nous en avons la démonstration par l’absurde ; la suppression de la souveraineté entraîne la crise du projet républicain. Cela se traduit par la rébellion démocratique des peuples de l’Europe du Sud auxquels les institutions de l’Union Européenne et celles de la zone Euro cherchent sans cesse à arracher plus de richesse au profit de l’Allemagne et de ses satellites. Mervyn King prédit alors, une crise tant économique que politique si les pays membres de la zone Euro s’obstinent dans la voie folle et suicidaire de la monnaie unique, et on peut montrer que cet « oubli » du problème de la souveraineté est à la base de la crise politique qui monte[5].
Ce constat est partagé par de nombreux économistes, dont plusieurs prix Nobel, mais aussi par des hommes politiques de premier plan comme Oskar Lafontaine (ex dirigeant du SPD er fondateur du parti de la gauche radicale allemande Die Linke)[6], Stefano Fassina, ancien ministre du gouvernement de centre-gauche en Italie[7], ainsi que bien d’autres. Pourtant, il n’a pas conduit – du moins dans notre pays – à une remise en cause de l’Euro. Une remise en cause qui aujourd’hui s’impose pourtant. Et cela aboutit à poser la question : pourquoi donc l’Euro a-t-il été mis en place ?
Pourquoi l’Euro?
Le projet est ancien. On peut dater le début d’une réflexion sur une monnaie unique européenne de la fin des années 1960, et en particulier du rapport Werner[8]. Mais, les obstacles étaient, eux aussi, bien connus. En 1977, le président de la Commission européenne, le Britannique Roy Jenkins, proposa la création d’une monnaie unique pour les pays qui composaient alors la Communauté économique européenne. Mais il liait sa proposition à un budget communautaire se montant à 10 % du produit intérieur brut (PIB) des pays membres. Cette idée était techniquement logique, mais fut politiquement rejetée par la totalité des pays concernés. Elle l’est toujours aujourd’hui où le budget de l’Union européenne ne dépasse pas les 1,25% du PIB. Or, sans budget fédéral, il était clair que l’Euro ne pourrait fonctionner. Pourtant, on a fait l’Euro et on l’a fait sans se donner les moyens de la faire fonctionner. Cela demande explication.
Depuis la fin des années 1980 s’est affirmé un projet politique : celui de mettre en place des institutions fédérales. Or, ces institutions avaient été, et sont toujours, refusées par les peuples européens chaque fois que l’on consent à leur demander leur avis. Il fallait donc ruser. Les dirigeants européens ont donc consciemment construits des institutions incomplètes, dont l’Euro est le meilleur exemple, en espérant que les crises naissant de cette incomplétude amèneraient les peuples à consentir dans l’urgence à ce à quoi ils s’étaient refusés de manière raisonnée. Mais, cette ruse a failli. Les crises se sont multipliées, les unes après les autres. Pourtant, aucune n’a engendrée ce dépassement fédéral que les pères de l’Euro appelaient de leurs vœux. Le gouvernement français est bien seul, aujourd’hui, à porter le projet fédéral. Même le gouvernement allemand, qui fut longtemps son meilleur allié, se détourne désormais d’une logique politique qui ferait peser sur les épaules de la seule Allemagne le fardeau de la mise en place de ce fédéralisme et se contente de défendre un statuquo qui l’avantage à l’évidence.
Nous sommes dans une impasse. Ne pouvant aller au-delà, et n’osant pas retourner en deçà, nous sommes condamnés à la crise. Et les crises se multiplient dans la zone Euro, que ce soit la crise de la Grèce, à laquelle aucune solution n’a été apportée, la crise des banques (et de l’économie) italienne, celle de l’Espagne et du Portugal, mais aussi la crise qui couve au sein de l’une des plus importantes banques d’Allemagne, la Deutsche Bank. Au-delà, l’Euro détruit lentement les vieilles nations au sein desquelles s’était construite et consolidé la démocratie. Avec le traité sur la coopération et la gouvernance, le TSCG que François Hollande fit ratifier en septembre 2012, c’est le budget qui est en passe d’être retiré aux élus de la Nation. Les politiciens ont ainsi organisé leur propre impuissance pour fuir leurs responsabilités et, quand ils l’ont fait, ils sont partis pantoufler à Bruxelles, comme on le vit pour Pierre Moscovici.
Le saut du réel au religieux
De fait, le débat sur l’Euro est sorti du domaine de la raison et il est entré dans l’espace du religieux. Si vous vous opposez à l’Euro, on ne cherchera pas à débattre ou à argumenter, mais à vous déconsidérer, à vous excommunier. Les arguments renvoient alors à dogme : l’Euro protège. Mais, de quoi, et comment, cela n’est jamais dit, et pour cause. L’Euro favorise la croissance est un autre point du crédo, que démentent pourtant les faits les plus évidents. Attaquez l’Euro sur un point et, si l’on consent à vous répondre, ce sera sur tout autre chose. Nous sommes donc sortis du débat rationnel, et il y a une raison à cela : c’est que l’Euro n’est pas – et ne peut pas être – un objet économique. Il n’est même pas un objet politique. Il est devenu un fantasme, celui qui dévoile en réalité ce grand désir de nombreux responsables et dirigeants politiques de se fondre dans une masse indifférenciée pour échapper à leurs responsabilités, à courir en toute impunité vers l’enrichissement personnel. Mais il s’agit d’un fantasme inconscient. Car nul ne peut objectivement avouer de telles pulsions. Il faut les enjoliver sous une forme où elles auront les habits de la décence. Et cela explique bien la violence des réactions que provoque toute critique de l’Euro.
Mais, l’Euro ne s’est pas contenté d’être un fantasme. Il est une réalité tragique. Il faut comprendre son œuvre mortifère et comment il détruit et la France et l’Europe. Tous ceux qui veulent défendre l’idée européenne devraient s’en convaincre. L’Euro est aujourd’hui non un atout mais un obstacle à la construction européenne. Et, la tentative de vouloir à tout prix l’imposer est en train de provoquer l’éclatement de l’Union européenne.Jacques Sapir
Russeurope :: lien
[1] King, Mervyn A., The End Of Alchemy: Money, Banking And The Future Of The Global Economy, Londres, Little, Brown (à paraître)
[2] Stiglitz Joseph E., The Euro: And its Threat to the Future of Europe, New Yok, Allen Lane, 31 mai 2016, (à paraître)
[3] Sapir J., Faut-il sortir de l’Euro ?, Paris, Le Seuil, 2012.
[4] Pierre Mesnard, (1952) L’essor de la philosophie politique au XVIième siècle, Paris, Vrin, p. 494.
[5] Sapir J., Souveraineté, Démocratie, Laïcité, Michalon, Paris, janvier 2016
[6] La déclaration se trouve dans le journal Neues Deutschland: http://www.neues-deutschland.de/artikel/820333.wirbrauchen-wieder-ein-europaeisches-waehrungssystem.html ainsi que sur le blog d’Oskar Lafontaine :http://www.oskar-lafontaine.de/linkswirkt/details/f/1/t/wir-brauchen-wieder-ein-europaeischeswaehrungssystem/
[7] Fassina S., « For an alliance of national liberation fronts », article publié sur le blog de Yanis Varoufakis par Stefano Fassina, membre du Parlement (PD), le 27 juillet 2015, http://yanisvaroufakis.eu/2015/07/27/foran-alliance-of-national-liberation-fronts-by-stefano-fassina-mp/
[8] Aris M. et N. M. Healey, « The European Monetary System », in N. M. Healey, The Economics of the New Europe, Londres-New York, Routledge, 1995, p. 45-67.