C’est dans ce contexte mondial que la géo-économie, définie comme forme nouvelle de rivalité entre États et groupe d’États, s’impose : « Dans cette géo-économie, les capitaux investis ou drainés par l’État sont l’équivalent de la puissance de feu ; les subventions au développement des produits correspondent aux progrès de l’armement ; la pénétration des marchés avec l’aide de l’État remplace les bases et les garnisons militaires déployées à l’étranger, ainsi que “l’influence diplomatique”. Ces diverses activités (…) sont également le lot quotidien des entreprises privées qui les exercent pour des motifs purement commerciaux. Mais quand l’État intervient, lorsqu’il encourage, assiste ou dirige ces mêmes activités, ce n’est plus de l’économie “pur sucre”, mais de la géo-économie » (p. 34). Cette discipline est donc plus qu’une simple géographie économique du XXIe siècle. Elle étudie les formes économiques et commerciales prise par les logiques conflictuelles inter-étatiques et le même terme désigne les mesures prises dans le cadre du combat planétaire pour la suprématie technico-économique. On distinguera donc la géo-économie-méthode de la géo-économie-pratique ou utilisation diplomatico-stratégique de l’économie.
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