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géopolitique - Page 382

  • G7, de Rambouillet à Biarritz

    Valery-Giscard-D-estaing-1975.jpgQuand le président Giscard d'Estaing proposa que les chefs des six plus grands pays de l'OCDE passent trois jours ensemble loin des affaires pour discuter de l'état du monde, il n'eut qu'à choisir un des nombreux châteaux de France, proche d'un aéroport. Et ce fut Rambouillet. Chacun savait parler directement à son homologue, le sommet était en anglais et en français, et les fauteuils les plus occupés étaient ceux qui regardaient la cheminée. On était en novembre. La déclaration finale mérite sa lecture en cliquant ici. Les pays s'orientaient vers la libéralisation des échanges pour palier les désagréments du choc pétrolier de 1973. Notons qu'il y avait eu précédemment des réunions à Washington entre ces mêmes partenaires pour harmoniser les réactions vis à vis du défi pétrolier "arabe" provoqué par Kadhafi et Mattei (ENI) contre les Sept Soeurs*.
    En pleine guerre froide, la géopolitique du moment était pire qu'aujourd'hui. On ne se posait pas la question d'être sérieux. Aujourd'hui on cherche à faire sérieux ! D'où le barnum du 45ème G7 à Biarritz. Le président Macron, à qui l'on reconnaît une belle aisance rhétorique, joue l'affaire comme un festival d'Avignon basque. Admirez-moi, admirez-moi ! Et toute la côte est sous occupation du pouvoir central pour que la parade des démocraties soit réussie. Le détail des dispositions de confinement a de quoi surprendre en plein mois d'août le long de la très touristique côte basque. Qui entrera dans la ville bunkerisée pendant les trois jours de l'exercice ? Mais le maire de Biarritz est content. Il sera sur la photo.
    Bien sûr le sommet appelle un contre-sommet qui lui se tiendra à Hendaye. Sans émeutes, quoi se mettre sous la dent ? La presse attend du sang comme à l'accoutumée, en rappelant les G7 qui ont dérapé comme à Gênes. Elle fait des émissions sur le black block, parle d'abondance des alter-mondialistes, antifas et autres alternatifs écologistes jaunes ou verts. Jean-Dominique Merchet, et bien d'autres avec lui, ne saura se contenter des punchlines de Donald Trump et du communiqué final en langue de bois. Il énumère sur LCI tous les risques potentiels avec une gourmandise non dissimulée. Il va y avoir du sport, ne quittez pas l'écran !
    Mais il manquera l'acteur qui donnait la réplique jadis. Aussi pour rehausser le prestige national, monsieur Macron a recréé le prologue de Paillasse en invitant le petit Csar à Brégançon. Débarqué d'un hélicoptère lourd plus grand que le "fort", Vladimir Poutine s'est prêté à la représentation théâtrale qui s'est déroulée à nul effet, comme prévu. La Russie est prise au piège de l'hybris poutinien qui a fait l'erreur stratégique de Crimée. Si la reprise de la municipalité russe de Sébastopol pouvait se fonder sur des motifs historiques qu'on ne rappellera pas (Catherine II etc), capturer toute la Crimée était stupide à deux points de vue : cela déclenchait la bronca occidentale et des sanctions très pénalisantes ; le pays est un désert stérile sans eau ni électricité, cher à entretenir et à sécuriser, pure perte ! Eut-il réfléchi avant de lancer ses troupes anonymes, que Poutine aurait eu tout le temps d'expliquer pourquoi "Sébastopol" était russe pour l'éternité et moyennant une compensation financière, aurait réglé la question avec l'Ukraine (qui se gardait le désert !). Et qui pis est, la guerre à bas bruit du Donbass et de la passe de Kertch n'est justifiée chez l'état-major russe qu'en défense de la péninsule de Crimée. En attendant ? en attendant on fera semblant. 

    Le G7, qui a dérivé lentement du club anglais plein cuir à la foire de 7797236625_emmanuel-macron-le-18-mars-2019.jpgChatou, va être remodelé par la présidence française, ainsi que nous l'explique le site officiel de l'Elysée :

    Le G7 [sera] l’occasion, en 2019, de faire évoluer le format du groupe, en y associant 1/ de grandes démocraties qui ont une influence régionale majeure ; 2/ des partenaires africains pour bâtir un partenariat renouvelé ; 3/ des acteurs clés de la société civile, avec l’objectif de former des coalitions autour de projets et de solutions pour lutter contre toutes les formes d’inégalités, de façon plus efficace, légitime, concrète.Vont donc s'ajouter aux fondateurs, l'Afrique du Sud, le Chili, l'Australie, l'Inde, Le Burkina Faso, l'Egypte, le Sénégal, le Rwanda ; et des associations de défense des libertés civiles dont le nom est affublé du chiffre "7", tels Youth7, Labour7, Women7 etc...
    Si on dit barnum, c'est bien le Barnum historique à trois pistes où seule la piste centrale est intéressante.
    Fallait-il bloquer le Pays basque en plein été pour trois jours de cirque ? On notera pour finir qu'à l'exception des Etats-Unis, aucun des pays participants n'a de problème avec un autre pays présent à Biarritz. Mais tous ou presque ont de graves problèmes avec des pays hors-G7. Ce qui souligne l'inutilité du show diplomatique à l'intention des masses laborieuses et démocratiques.
    (*) Les Sept Soeurs : BP, CFP, Texaco, Mobil, Chevron, Shell et Standard Oil
  • Macron : Quand Jupiter se prend pour de Gaulle – Journal du vendredi 23 août 2019

     

    Macron : Quand Jupiter se prend pour de Gaulle

    A la veille du sommet du G7 à Biarritz, Emmanuel Macron souhaite plus que jamais se placer au centre des décideurs mondiaux. Après des années de diplomatie française à l’abandon, la reconquête d’une indépendance n’a rien d’une équation facile.

    Il y a urgence pour les Urgences !

    Les urgences vont craquer ! Alors qu’un mouvement de grève d’importance touche le secteur hospitalier, le système d’urgence français paraît à bout de souffle. En vingt ans la fréquentation de ces services a doublé.

    Corse : la beauté du patrimoine à l’épreuve du tourisme

    Massivement par les vacanciers, le patrimoine naturel de l’île de Beauté est rudement mis à l’épreuve par le tourisme. Dans la réserve naturelle de Scandola, la surfréquentation met directement en péril la faune et la flore aquatique.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/macron-quand-jupiter-se-prend-pour-de-gaulle-journal-du-vendredi-23-aout-2019

  • Pourquoi Macron n’a pas de leçons à donner

    images.jpgPoutine a eu beau jeu de rappeler devant la presse que les reproches sur les répressions d’opposants ne pouvaient faire oublier celles, plus rudes, contre les Gilets jaunes.
    Emmanuel Macron appelle les Français à se "réconcilier". Il veut aussi rapprocher l’Europe de Vladimir Poutine. Le président l’a reçu lundi au fort de Brégançon (Var) avant le sommet du G7, ce week-end à Biarritz.
    Mais ces louables intentions commencent mal. La grande plage de Biarritz sera vidée de ses aoûtiens, dès ce vendredi, pour laisser place à l’entre soi des puissants, Russie exclue. La station balnéaire, plus Bayonne et Anglet, vont devenir des villes closes et surprotégées de possibles groupes violents. La fracture entre la société civile et le monde politique, cette séparation qui structure les démocraties malades, sera aussi visible qu’une pleine lune, du 23 au 26 août, dans cette partie du Pays basque sur le qui-vive. La logique qui a conduit le pouvoir à nationaliser ponctuellement un territoire, sans considération pour les estivants, fait douter des capacités de la macronie à respecter la vie de gens. La révolte des Gilets jaunes, citoyens maltraités, ne semble pas avoir été comprise de ceux d’en-haut.
    Pour sa part, Poutine a eu beau jeu de rappeler devant la presse que les reproches sur les répressions d’opposants ne pouvaient faire oublier celles, plus rudes, contre les Gilets jaunes. En fait, le procès en populisme fait par Macron contre ceux qui n’adhèrent pas à son progressisme est affaibli par sa propre pente illibérale. Sa chasse aux "fake news" produit des lois qui contrôlent des opinions, quitte à les censurer. L’indépendance de la Justice est un décor qui cache la soumission du parquet à l’exécutif. En octobre 2018, le président avait récusé, contre l’usage, trois candidats au poste de procureur de la République de Paris. Il a été établi, cet été, que le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, avait menti sur les circonstances d’une blessure de Geneviève Legay, Gilet jaune bousculée par la police. Le magistrat avait voulu éviter, comme allant de soi, des "divergences trop importantes" avec la version présidentielle. Macron, soutenu par son parti quasi-unique, devrait éviter de faire la leçon aux autres.Un article de Ivan Rioufol paru sur son blog
    Cet édito est à titre informatif seulement. Les points de vue exposés dans ce texte représentent uniquement l'opinion de l'auteur et nullement la rédaction de peupledefrance.com

  • G7 sans la Russie: Marine Le Pen dénonce une «parodie de guerre froide»

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    S’opposant à une réintégration de la Russie aux côtés des pays du G7, l’UE agit de façon «contre-productive pour les intérêts» de ses nations, a estimé la présidente du Rassemblement national.

    Marine Le Pen a fustigé l’UE pour son opposition au retour de la Russie dans un G8 des grandes puissances industrialisées, format dont Moscou a été exclu en 2014 sur fond des événements en Ukraine.

    «En s'opposant au retour de la Russie dans un nouveau G8, l'UE nous rejoue une absurde parodie de guerre froide», a-t-elle écrit sur son compte Twitter.

    «En plus d'être anachronique, cette idéologie antirusse est totalement contre-productive pour les intérêts des nations européennes!», a ajouté la femme politique.

    ​Donald Trump a estimé mardi 20 août qu'il serait «approprié» que la Russie puisse réintégrer ce club aux côtés des États-Unis, du Japon, du Canada, de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne et de la France.

    La question de cette réintégration a été abordée lors de la rencontre entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron au fort de Brégançon, la situation en Ukraine demeurant toujours un point de tension entre Moscou et une partie des pays occidentaux.

    https://fr.sputniknews.com/international/201908231041970132-g7-sans-la-russie-marine-le-pen-denonce-une-parodie-de-guerre-froide/

  • Héléna Perroud : « La France et la Russie ont tout pour s’entendre »

    Emmanuel Macron a reçu Vladimir Poutine au fort de Brégançon. Désaccords sur les manifestations des Gilets jaunes et à Moscou, sommet du G7 et crise ukrainienne…

    Que retirer de cette rencontre au sommet ? Entretien avec Héléna Perroud, analyste et auteur de l’essai ‘Un Russe nommé Poutine‘ (Le Rocher, 2018).

    https://fr.novopress.info/215205/helena-perroud-la-france-et-la-russie-ont-tout-pour-sentendre/

  • G7 : un sommet contre les inégalités ? – Journal du jeudi 22 août 2019

     

    G7 : un sommet contre les inégalités ?

    Le sommet du G7 qui s’ouvre samedi à Biarritz a pour thème principal la lutte contre les inégalités. Un sujet qui devrait vite être éclipsé par une actualité internationale chargée.

    Uber à l’assaut des transports publics

    L’entreprise américaine Uber lorgne sur les services publics ! A la recherche de nouveaux débouchés pour maintenir son développement, l’application commerciale noue des partenariats avec des structures publiques… une approche qui suscite de vives inquiétudes.

    Amazonie : le poumon part en fumée

    La forêt amazonienne en proie à des incendies sans précédent. Depuis 17 jours un feu ronge la jungle devant l’impuissance des secours. Un drame qui s’inscrit dans une année particulièrement meurtrière pour le poumon de la planète.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/g7-un-sommet-contre-les-inegalites-journal-du-jeudi-22-aout-2019

  • Le monde sur un volcan et ses dirigeants à Biarritz

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    Par Natacha Polony

    Une bagatelle à 24 millions d’euros. C’est ce que retiendront sans doute de ce G7 les populations qui voient une ville mise en état de siège en pleine saison touristique, nourrissant encore un peu plus le sentiment d’une fracture entre les grands de ce monde et cette part des citoyens qui travaillent,

    paient des taxes et jouent le jeu d’un système qui les considère comme des pions. Décalage vertigineux pour une réunion censée se pencher, de toute la hauteur de ces sept grands, sur les inégalités. Les dirigeants de l’Allemagne, du Japon, de l’Italie... dissertant sur les inégalités hommes-femmes en Inde ou en Afrique, voilà qui laisse pressentir d’ébouriffantes avancées. Et ne parlons pas de l’explosion des revenus des 0,01 % les plus privilégiés de la planète ou de la destruction des classes populaires et des classes moyennes des pays occidentaux... L’observateur avisé se remémorera que le G7 (redevenu tel après l’éviction de la Russie en 2014 pour cause d’invasion de la Crimée) est un pur produit de la guerre froide et de ses équilibres et ne reflète en rien les enjeux géopolitiques actuels et à venir, que le G20 embrasse davantage.

    Pourtant, s’en tenir aux apparences horripilantes de ce raout hors d’âge serait passer à côté des bouleversements majeurs dont le G7 version 2019 est une des déclinaisons. Sous la plume de nombreux commentateurs, ils se résument à deux tignasses blondes venues jouer les trouble-fête. Comment vont se comporter Donald Trump et Boris Johnson ? Vont-ils faire alliance ? L’équipe des méchants va-t-elle battre l’équipe des gentils ? Degré zéro de la réflexion géopolitique. Pour sortir de ce néant, un état des lieux s’impose.

    Le monde est entré en surchauffe. La course aux armements a repris, détruisant des décennies de traités et d’accords contre la prolifération. Le 18 août, deux semaines après s’être officiellement retirés du traité russo-américain interdisant la production et l’essai de missiles intermédiaires, les Etats- Unis ont testé... un de ces missiles (tiens, ils auraient donc enfreint l’interdiction de production ?). Parallèlement, tous les indicateurs économiques laissent pressentir l’imminence d’une crise. La guerre commerciale qui se joue entre la Chine et les Etats-Unis pourrait laisser les Européens exsangues.

    Face à une situation aussi explosive, se demander si le président français devait ou non recevoir le méchant Vladimir Poutine a quelque chose de lunaire. Pour qui sort des visions simplistes, ce sont bien les Américains, les élites américaines, démocrates et républicains confondus, et non pas le seul Donald Trump, qui souhaitent l’affrontement avec la Chine et la Russie. La volte-face du président américain sur Hongkong, après les critiques adressées par l’intelligentsia sur son manque de soutien aux manifestants, en est une illustration parmi tant d’autres. Et la guerre qui est menée, en premier lieu sur la question cruciale de l’énergie, fut lancée bien avant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Dans ce champ de mines, les Européens avancent en ordre dispersé, voire, pour certains, en tirant quelques balles dans le dos des camarades.

    On peut reconnaître à Emmanuel Macron une forme de lucidité face à cet état des lieux. Au moins ne se drape-t-il pas dans cette fausse vertu de François Hollande, Laurent Fabius ou Alain Juppé, dont l’unique objet était de masquer un atlantisme pavlovien, et l’unique conséquence d’e acer la France de la scène internationale comme de la ruiner en cou- pant ses entreprises et son agriculture des marchés iranien ou russe. Le dialogue noué avec Vladimir Poutine à Brégançon a eu le mérite d’envoyer d’emblée un message aux Américains. Mieux, la France, en jouant les cavaliers seuls sur sa taxe Gafa, ose pour la première fois imposer un de ces rapports de force qui seuls peuvent sauver l’Union européenne de l’apathie et de l’insigni ance. C’est tout le paradoxe : l’unilatéralisme, en ce cas précis, parce qu’il déjoue l’impérialisme américain, est le dernier espoir d’un multilatéralisme qui n’a su pour l’heure qu’inféoder l’Europe aux Etats-Unis.

    Il est parfaitement ridicule de jouer comme le font nombre de médias à savoir si Emmanuel Macron sera ou non le « leader » de l’Europe ou s’il damera le pion à Donald Trump, comme s’il s’agissait d’une bataille de cour de récréation. Accepter aujourd’hui le jeu irresponsable des Etats-Unis serait une faute majeure. Elle a été commise collectivement en Europe pendant des années, sous les auspices d’un José Manuel Barroso ou d’une Angela Merkel, l’un par idéologie, l’autre par mercantilisme à courte vue, et de tant d’autres avec eux. L’indépendance est la seule arme des pays européens pour casser la logique de guerre qui s’installe entre les Etats-Unis et la Chine. Un G7 qui va brasser des bonnes intentions et des déclarations lyriques sur le nécessaire respect des accords de Paris n’est sans doute pas le meilleur lieu pour cela. Mais il ne faut jurer de rien.

    Source : Marianne 22/08/2019

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/08/22/le-monde-sur-un-volcan-et-ses-dirigeants-a-biarritz-6171305.html

  • Ce n’est pas Macron qui instrumentalise Poutine, mais l’inverse ! Et en plus, Trump ne supporte pas ça…

    Petite analyse géopolitique d’un Américain et d’un Russe de passage à Campagnol sur le trio Macron-Trump-Poutine. Où il est aussi question des gilets jaunes et d’un « petit télégraphiste » !

    https://www.bvoltaire.fr/ce-nest-pas-macron-qui-instrumentalise-poutine-mais-linverse-et-en-plus-trump-ne-supporte-pas-ca/

  • G7 de Biarritz : Une ville en état de siège – Journal du mercredi 21 août 2019

     

    G7 de Biarritz : Une ville en état de siège

    A trois jours du sommet du G7 de Biarritz, la ville de la côte basque est en apnée. Avec un contre sommet tenu à quelques kilomètres et plus de 13 000 forces de l’ordre déployées, la zone semble en état de siège.

    Italie :

    La crise politique annoncé en Italie a bien lieu. Le président du conseil, Giuseppe Conte a démissionné mardi, mettant ainsi un terme à l’alliance entre Le Mouvement 5 Étoiles et La Ligue.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/g7-de-biarritz-une-ville-en-etat-de-siege-journal-du-mercredi-21-aout-2019

  • Le G7 de Biarritz s’annonce caniculaire (Présent)

    Le rendez-vous de Biarritz : Inutile, dangereux (sous cette forme)

    Le G7 se réunira à Biarritz, du 24 au 26 août, sous la présidence de la France. Le G7, c’est la grand’messe de sept des principaux pays industrialisés de la planète (Etats-Unis, Grande Bretagne, Canada, France, Allemagne, Italie et Japon), un moment de concertation dont l’intérêt pratique est loin d’être évident. Qui plus est, cette réunion de chefs d’Etats se double désormais d’un rendez-vous avec des casseurs venus eux aussi du monde entier : pugilat géant orchestré par des mouvements d’extrême gauche, comme Attac, happening anticapitaliste, véritables jeux olympiques de la castagne.

    Tout le monde le sait : on ne travaille pas bien, on ne négocie pas bien, sous la contrainte. De ce point de vue, le G7, avec ses manifestants armés assiégeant la réunion, ne saurait être autre chose qu’une réunion symbolique, « pour la photo ». L’occasion, aussi pour Macron, si les choses ne se passent pas trop mal, d’affirmer sa stature d’homme d’Etat de dimension européenne, voire mondiale.

    Les vraies décisions sont prises avant ou après, mais certainement pas pendant. Par exemple le projet de réintégrer la Russie dans le club. Elle en avait été écartée après les évènements de Crimée. Mais Trump pousse à la normalisation, et de ce point de vue, la rencontre Poutine-Macron de Brégançon prépare aussi cette évolution (voir l’article de Xavier Darc, dans Présent de ce jour).

    L’extrême gauche, combien de divisions ?

    Chacun sait aussi qu’au-delà de huit à dix personnes autour d’une table, on ne travaille pas sérieusement. Sept chefs d’Etat réunis à huis clos, cela aurait du sens. Mais 3000 personnes ! On attend en effet 3000 personnes constituant les délégations des sept pays, et divers observateurs internationaux. Ces délégations seront protégées par 12 000 policiers. Et des centaines de journalistes joueront les paparazzi. Parmi eux, un envoyé de Présent, certes non officiellement accrédité, mais suffisamment débrouillard et « gonflé » pour être aux bons endroits aux bons moments, y compris au sein des manifestations de l’extrême gauche.

    Et cette extrême gauche, combien de divisions ? Ils viendront pour se compter, justement, en vue du Grand Soir. Leur grande réussite avait été le sommet de Gênes, en 2001 : 100 000 casseurs face à 15 000 policiers, un mort, 1000 blessés, 200 voitures incendiées, des centaines de magasins saccagés et pillés. Les altermondialistes d’Attac et des autres groupuscules « altermondialistes » rêvent d’un autre « Gênes ». Si Biarritz est trop bien protégé, les bastonneurs ont prévu de saccager Hendaye, une commune située à 30 kilomètres plus au sud.

    Lundi, cinq « altermondialistes » ont été interpellés. Ils indiquaient sur les réseaux sociaux où sont logées les forces de l’ordre, et lançaient des appels à incendier leurs hôtels et garnisons.

    La date du sommet, 24-26 août, est une catastrophe pour les vacanciers. Elle correspond exactement au grand retour vers la région parisienne et vers les métropoles européennes. On sait déjà que, pendant ces quelques jours, la gare SNCF sera fermée, la circulation automobile sera très difficile, voire interdite, de même que la navigation à proximité des côtes.

    Dans le passé, certains sommets des G7 ou G8 s’étaient passés dans le calme, comme celui de 2002, qui s’était déroulé au Canada, dans un village perdu entre lacs et forêts, celui de 2013, en Irlande du Nord, en pleine campagne, ou celui de 2015, dans les Alpes bavaroises. La France ne manque pas de campagnes profondes et de montagnes peu propices à la guérilla urbaine. Macron a fait le pari de choisir un lieu considéré comme plus prestigieux. Pour le meilleur ou pour le pire.

    Présent