géopolitique - Page 387
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Accord Poutine/Erdogan sur la Syrie : l'Europe fantôme.
L'accord conclu entre Poutine et Erdogan pour une trêve en Syrie souligne tragiquement l'effacement total de l'Europe dans le règlement d'une crise qui dépasse largement les seuls enjeux régionaux.En imposant à la Turquie la tenue d'une conférence à Moscou, la Russie montre qu'elle est maîtresse des forces et ordonnatrice des antagonismes. En refusant la venue de Macron et de Merkel, Poutine témoigne du mépris dans lequel il tient les dirigeants Français et Allemands.En politique - et singulièrement en politique internationale - ne compte que ce qui existe et cette existence se mesure à l'aune de la détermination stratégique armée.Soumise à une attaque migratoire de grande ampleur déclenchée par Ankara qu'elle est incapable de contrer, l'Union européenne ne saurait aux yeux de Poutine qui n'oublie ni les sanctions économiques dont la Russie est la cible ni les sombres manœuvres de l'OTAN, constituer un partenaire utile et encore moins un allié fiable.La grande alliance civilisationnelle que nous appelons de nos vœux entre l'Europe et la Russie ne se fera que le jour où les Etats occidentaux de notre continent auront opéré leur reconquête nationale.En attendant, Moscou continuera de ne se fier qu'à elle même, quitte à s'entendre avec un membre de l'Alliance atlantique pour mieux le contraindre, et à laisser le champ libre aux ambitions ottomanes sur des champs d'opérations extérieurs à la sphère d'influence de la Russie. -
Russie-Turquie : l’Occident va-t-il à nouveau choisir le mauvais cheval ?, par Christian Vanneste.
Le duo (ou le duel) entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan revêt la politique internationale d’une dimension personnelle remarquable. La plupart des démocraties sont vouées à des alternances ou soumises à des règles constitutionnelles qui limitent la durée de leurs dirigeants, et quand celle-ci leur est accordée, le pouvoir reste contraint par des oppositions parlementaires ou des protestations populaires. Le Président russe, à la tête de l’Etat ou du gouvernement, dirige le pays depuis vingt ans, celui de la Turquie, dans les mêmes fonctions, depuis dix-sept ans. Seule Mme Merkel pourrait rivaliser avec ses presque quinze ans de chancellerie, mais bien que l’Allemagne soit plus puissante économiquement que les deux autres, ses marges de manoeuvre sont beaucoup plus limitées par le système politique allemand, par l’intégration du pays à l’Union Européenne et à l’Otan, et par une mauvaise conscience historique qui inhibe la parole autant que l’action, dès que l’on quitte le domaine de l’économie pour celui de la stratégie internationale.
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Le véritable objectif d'Erdogan en Syrie
À l'instar de ses alliés Frères musulmans, le président désormais tout puissant de la ci-devant démocratie turque se pose avec habileté en défenseur des droits de l'Homme et des libertés. Cela peut se comprendre dans certains pays de traditions dictatoriales. Jusqu'aux printemps arabes de 2011 régnaient des régimes à partis uniques plus ou moins laïcistes, comme en Tunisie, en Irak ou en Égypte.
Bien différente était la situation de la Turquie. Ce pays jouissait, depuis 1946, d'un statut certes chaotique, mais infiniment plus libéral. De façon très claire sa réforme constitutionnelle adoptée par référendum en avril 2017 lui confère des pouvoirs sans commune mesure avec ceux d'une démocratie présidentielle.
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Vers une troisième guerre médique ?, par Benoît Busonier
Le parallèle est évident, il est impossible de passer à côté : exactement 2 500 ans après, les Thermopyles sont rejouées. Dans le rôle de Xerxès, Recep Tayyip Erdogan. Dans le rôle des 300 Spartiates et des 700 Thespiens, les soldats grecs. L’Orient leur a envoyé 30 000 soldats, mal équipés, affamés, mal payés, de toutes langues et tribus, c’est-à-dire programmés pour se servir sur le pays, par le pillage et le viol. Certes, les AR-15 ont remplacé les sarisses, mais jusqu’à la fin des temps les hommes porteront des casques pour se battre. Le cou crispé par le casque lourd, les poignets serrant les armes : le contexte change mais les sensations sont les mêmes, de l’hoplite au grenadier voltigeur. En – 480, les soldats se sont fait submerger par le nombre des guerriers, mais ont gagné un temps précieux, permettant à la Grèce de se préparer, si bien que la seconde guerre médique a été gagnée après les batailles de Salamine, Platées, puis du cap Mycale.
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Les yoyos du populisme
Populisme est devenu un mot à la mode sans cesse employé. Il y aurait le peuple d’un côté et les élites de l’autre. Pourtant, les populistes ont eu aussi besoin d’une élite, ne serait-ce que pour gouverner lorsqu’ils arrivent au pouvoir. L’association des deux devient alors une nécessité. Pascal Gauchon, le créateur de l’excellente revue Conflits, nous expose les tenants et les aboutissants de ce nouveau paradigme.
A lire ICI
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La Turquie lance l’offensive contre la Syrie
D’Antoine de Lacoste sur Boulevard Voltaire :
Ses 33 tués ont donné le prétexte qu’Erdoğan attendait pour attaquer de nombreuses positions de l’armée syrienne : artillerie lourde, drones et même aviation depuis le territoire turc, le sultan n’a pas lésiné sur les moyens pour se venger.
Les pertes syriennes sont sûrement inférieures à ce qu’il annonce (2.000 soldats hors de combat) mais elles sont certainement non négligeables. De plus, deux avions syriens ont été abattus par des missiles sol-air ; les pilotes ont eu la chance de pouvoir s’éjecter et de tomber du bon côté du front !
Ankara a pris le soin de préciser que la Turquie « n’a ni l’intention ni l’envie d’entrer dans une confrontation avec la Russie ».
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Les Coronaviroses... ou quand la médecine sert d’alibi à l’économie politique
Bernard Plouvier
En l’année 1968 (celle de tous les périls pour l’Occident !), une équipe des USA isole une nouvelle classe de virus lors d’une épidémie de diarrhée murine (souris) et porcine. Les recherches sont lentes, car a priori ce virus « exotique » (semblant alors n’exercer de ravages que sur le bétail chinois... tant pis pour Mao !) semble bien bénin pour l’espèce humaine.
On apprend petit-à-petit qu’il s’agit d’un gros virus à ARN (l’Acide Ribonucléique), avec une enveloppe lipidique... exactement comme pour les paramyxovirus, réputés responsables de banales laryngites chez l’homme - parfois très sévères chez le nouveau-né et le nourrisson. Mais c’est aussi le groupe du virus respiratoire syncytial (VRS pour les initiés), l’agent des bronchiolites et des broncho-pneumonies sévères du petit enfant, dont les premiers cas furent diagnostiqués dans les années 1950 et qui devint, dans les années 1970-80, la terreur des services de réanimation infantile.
Toutefois les coronavirus n’inquiètent pas trop : ils sont censés donner des syndromes d’allure grippale, un peu particuliers par la fréquence des gastroentérites et des laryngites ou des laryngo-trachéites : le sujet contaminé tousse 3 à 4 semaines, mais s’en sort sans trop de problèmes sauf cas de surinfection bactérienne trop tard diagnostiquée et traitée.
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Syrie : une opportunité que l'Europe ne saisira hélas pas.
Si l'Europe avait deux sous de bon sens, une once de courage et une parcelle de conscience de ce qu'est son intérêt civilisationnel, elle saurait profiter de la crise ouverte en Syrie entre Moscou et Ankara pour opérer enfin un renversement d'alliance et, en se dégageant de sa dépendance atlantique, prendre fait et cause pour la Russie.Tout devrait nous y pousser : le soutien de la Turquie au djihadisme, son expansionnisme au Maghreb et dans les Balkans, la présence sur notre sol d'une forte diaspora turque politisée, les menaces exercées par Erdogan sur notre continent d'ouvrir les vannes de la submersion migratoire, le grand dessein de reconstitution de l'Empire ottoman, sont autant de menaces que notre continent ne pourra affronter seul.Cette opportunité salvatrice, nous savons que l'Europe ne la saisira pas, qu'elle continuera de se plier aux mécanismes corrupteurs pour son identité, son indépendance et sa sécurité de l'OTAN, et à appliquer les sanctions décidées à Washington contre la Russie, la poussant ainsi vers ses tropismes orientaux.Seule pourtant la constitution d'un nouveau paradigme Madrid / Rome / Paris / Berlin / Moscou sauvera notre civilisation.Mais il faudra attendre que les forces nationales parviennent au pouvoir dans chacun de nos États pour en voir la réalisation. -
Cette fois, la Turquie est en guerre contre la Syrie
D’Antoine de Lacoste sur Boulevard Voltaire :
Trente-trois militaires turcs ont été tués, jeudi 27 février, par un bombardement que la Turquie attribue à l’aviation syrienne, comme le rapporte Le Monde. C’est le gouverneur de la province turque d’Hatay qui en a fait l’annonce, ajoutant que plusieurs dizaines d’autres soldats avaient été blessés.
Les combats ont, ces derniers jours, pris une ampleur inédite dans la province d’Idleb occupée par l’armée turque et plusieurs milices islamistes, certaines alliées à Ankara, d’autres non, comme le Front al-Nosra. L’armée syrienne a poursuivi sa progression dans le sud de la province, reprenant des dizaines de villages. Elle a, en revanche, subi un revers important en perdant la ville de Saraqueb. L’autoroute M5 reliant Damas à Alep est donc à nouveau coupée alors que sa reprise, après de durs combats, semblait solide.
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Cette fois, la Turquie est en guerre contre la Syrie
D’Antoine de Lacoste sur Boulevard Voltaire :
Trente-trois militaires turcs ont été tués, jeudi 27 février, par un bombardement que la Turquie attribue à l’aviation syrienne, comme le rapporte Le Monde. C’est le gouverneur de la province turque d’Hatay qui en a fait l’annonce, ajoutant que plusieurs dizaines d’autres soldats avaient été blessés.
Les combats ont, ces derniers jours, pris une ampleur inédite dans la province d’Idleb occupée par l’armée turque et plusieurs milices islamistes, certaines alliées à Ankara, d’autres non, comme le Front al-Nosra. L’armée syrienne a poursuivi sa progression dans le sud de la province, reprenant des dizaines de villages. Elle a, en revanche, subi un revers important en perdant la ville de Saraqueb. L’autoroute M5 reliant Damas à Alep est donc à nouveau coupée alors que sa reprise, après de durs combats, semblait solide.
L’intervention turque a évidemment changé la donne et ce n’est plus seulement son artillerie qui est à la manœuvre contre l’armée syrienne, mais des fantassins qui appuient les assauts islamistes de reconquête des territoires perdus.