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géopolitique - Page 712

  • Le début du basculement du monde

    L’agression des Anglo-Saxons contre la Russie prend la forme d’une guerre financière et économique. Cependant Moscou se prépare aux hostilités armées en développant l’autarcie de son agriculture et en multipliant ses alliances. Pour Thierry Meyssan, après la création du califat au Levant, Washington devrait abattre une nouvelle carte en septembre à Saint-Petersbourg. La capacité de la Russie à préserver sa stabilité intérieure déterminera alors la suite des événements.

    L’offensive menée par les Anglos-Saxons (États-Unis, Royaume-Uni et Israël) pour dominer le monde se poursuit sur deux lignes simultanées : à la fois la création du « Moyen-Orient élargi » (Greater Middle East) en attaquant simultanément l’Irak, la Syrie, le Liban et la Palestine, et la séparation de la Russie de l’Union européenne à travers la crise qu’ils ont organisée en Ukraine.

    Dans cette course de vitesse, il semble que Washington veuille imposer le dollar comme monnaie unique sur le marché du gaz, la source d’énergie du XXIe siècle, à la manière dont il l’a imposé sur le marché du pétrole [1].

    Les médias occidentaux ne couvrent presque pas la guerre du Donbass et leur population ignore l’ampleur des combats, la présence des militaires US, le nombre des victimes civiles, la vague des réfugiés. Les médias occidentaux traitent par contre avec retard les événements au Maghreb et au Levant, mais en les présentant soit comme la résultante d’un prétendu « printemps arabe » (c’est-à-dire, en pratique, d’une prise de pouvoir par les Frères musulmans), soit comme l’effet destructeur d’une civilisation violente en soi. Plus que jamais, il serait nécessaire de venir en aide à des arabes incapables de vivre paisiblement en l’absence de colons occidentaux.

    La Russie est aujourd’hui la principale puissance capable de conduire la Résistance à l’impérialisme anglo-saxon. Elle dispose de trois outils : les BRICS, une alliance de rivaux économiques qui savent ne pouvoir grandir qu’avec les autres, l’Organisation de coopération de Shanghai, une alliance stratégique avec la Chine pour stabiliser l’Asie centrale, et enfin l’Organisation du Traité de sécurité collective, une alliance militaire d’anciens États soviétiques.

    Au sommet de Fortaleza (Brésil), qui s’est tenu du 14 au 16 juillet, les BRICS ont franchi le pas en annonçant la création d’un Fonds de réserve monétaire (principalement chinois) et d’une Banque BRICS, comme alternatives au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale, donc au système-dollar [2].

    Avant même cette annonce, les Anglo-Saxons avaient mis en place leur réponse : la transformation du réseau terroriste Al-Qaïda en un califat afin de préparer des troubles parmi toutes les populations musulmanes de Russie et de Chine [3]. Ils ont poursuivi leur offensive en Syrie et débordé à la fois en Irak et au Liban. Ils ont par contre échoué à expulser une partie des Palestiniens vers l’Égypte et à déstabiliser plus profondément encore la région. Enfin, ils se tiennent à l’écart de l’Iran pour donner au président Hassan Rohani la chance d’affaiblir le courant anti-impérialiste des khomeinistes.

    Deux jours après l’annonce des BRICS, les États-Unis ont accusé la Russie d’avoir détruit le vol MH17 de Malaysia Airlines au-dessus du Donbass, tuant 298 personnes. Sur cette base, purement arbitraire, ils ont imposé aux Européens d’entrer en guerre économique contre la Russie. Se plaçant comme un tribunal, le Conseil de l’Union européenne, a jugé et condamné la Russie, sans la moindre preuve et sans lui donner l’occasion de se défendre. Il a promulgué des « sanctions » contre son système financier.

    Consciente que les dirigeants européens ne travaillent pas pour les intérêts de leurs peuples, mais pour ceux des Anglo-Saxons, la Russie a rongé son frein et s’est interdite jusqu’à présent d’entrer en guerre en Ukraine. Elle soutient en armes et en renseignements les insurgés, et accueille plus de 500 000 réfugiés, mais s’abstient d’envoyer des troupes et d’entrer dans l’engrenage. Il est probable qu’elle n’interviendra pas avant que la grande majorité des Ukrainiens ne se révolte contre le président Petro Porochenko, quitte à n’entrer dans le pays qu’après la chute de la République populaire de Donetsk.

    Face à la guerre économique, Moscou a choisi de répondre par des mesures similaires, mais concernant l’agriculture et non pas les finances. Deux considérations ont guidé ce choix : d’abord, à court terme, les autres BRICS peuvent pallier aux conséquences des prétendues « sanctions » ; d’autre part, à moyen et long terme, la Russie se prépare à la guerre et entend reconstituer complètement son agriculture pour pouvoir vivre en autarcie.

    En outre, les Anglo-Saxons ont prévu de paralyser la Russie de l’intérieur. D’abord en activant, via l’Émirat islamique (ÉI), des groupes terroristes au sein de sa population musulmane, puis en organisant une contestation médiatique lors des élections municipales du 14 septembre. Des sommes d’argent considérables ont été apportées à tous les candidats de l’opposition dans la trentaine de grandes villes concernées, tandis qu’au moins 50 000 agitateurs ukrainiens, mêlés aux réfugiés, sont en train de se regrouper à Saint-Petersbourg. La plupart d’entre eux ont la double nationalité russe. Il s’agit à l’évidence de reproduire en province les manifestations qui ont suivi à Moscou les élections de décembre 2011 —la violence en plus— ; et d’engager le pays dans un processus de révolution colorée auquel une partie des fonctionnaires et de la classe dirigeante est favorable.

    Pour ce faire, Washington a nommé un nouvel ambassadeur en Russie, John Tefft, qui avait préparé la « révolution des roses » en Géorgie et le coup d’État en Ukraine.

    Il importera pour le président Vladimir Poutine de pouvoir faire confiance à son Premier ministre, Dmitry Medvedev, que Washington espérait recruter pour le renverser.

    Considérant l’imminence du danger, Moscou serait parvenu à convaincre Pékin d’accepter l’adhésion de l’Inde contre celle de l’Iran (mais aussi celles du Pakistan et de la Mongolie) à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). La décision devrait être rendue publique lors du sommet prévu à Douchambé (Tajikistan) les 12 et 13 septembre. Elle devrait mettre un terme au conflit qui oppose depuis des siècles l’Inde et la Chine et les engager dans une coopération militaire. Ce retournement, s’il est confirmé, terminerait également la lune de miel entre New Delhi et Washington, qui espérait distancier l’Inde de la Russie en lui donnant accès notamment à des technologies nucléaires. L’adhésion de New Dehli est aussi un pari sur la sincérité de son nouveau Premier ministre, Narendra Modi, alors que pèse sur lui le soupçon d’avoir encouragé des violences anti-musulmanes, en 2002, au Gujarat dont il était le ministre-chef.

    En outre, l’adhésion de l’Iran, qui représente une provocation face à Washington, devrait apporter à l’OCS une connaissance précise des mouvements jihadistes et des moyens de les contrer. Là encore, si elle était confirmée, elle réduirait la volonté iranienne de négocier une pause avec le « Grand Satan » qui l’avait conduit à élire cheik Hassan Rohani à la présidence. Ce serait un pari sur l’autorité du Guide suprême de la Révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei.

    De fait ces adhésions marqueraient le début du basculement du monde de l’Occident vers l’Orient [4]. Reste que cette évolution doit être protégée militairement. C’est le rôle de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), constituée autour de la Russie, mais dont la Chine ne fait pas partie. À la différence de l’Otan, cette organisation est une alliance classique, compatible avec la Charte des Nations unies puisque chaque membre conserve le choix d’en sortir s’il le veut. C’est donc en s’appuyant sur cette liberté que Washington a tenté, au cours des derniers mois, d’en acheter certains membres, notamment l’Arménie. Cependant, la situation chaotique en Ukraine semble avoir refroidi ceux qui y rêvaient d’une « protection » états-unienne.

    La tension devrait donc s’accroître dans les prochaines semaines.

    Thierry Meyssan

    notes

    [1] « Qu’ont en commun les guerres en Ukraine, à Gaza, en Syrie et en Libye ? », par Alfredo Jalife-Rahme, Traduction Arnaud Bréart, La Jornada (Mexique), Réseau Voltaire, 7 août 2014.

    [2] « Vers une nouvelle architecture financière », par Ariel Noyola Rodríguez, Réseau Voltaire, 1er juillet 2014. “Sixth BRICS Summit : Fortaleza Declaration and Action Plan”, Voltaire Network, 16 July 2014.

    [3] « Un djihad mondial contre les BRICS ? », par Alfredo Jalife-Rahme, Traduction Arnaud Bréart, La Jornada (México), Réseau Voltaire, 18 juillet 2014.

    [4] “Russia and China in the Balance of the Middle East : Syria and other countries”, by Imad Fawzi Shueibi, Voltaire Network, 27 January 2012.

    http://www.voltairenet.org/article185021.html?utm_medium=facebook&utm_source=twitterfeed

  • Comment Sarkozy et Hollande ont armé les jihadistes du nouveau califat syro-irakien

    Une enquête de l'Observatoire de l'islamisation, signée Joachim Véliocas, qui démontre la responsabilité des deux chefs de l'Etat français dans le chaos actuel en Irak et en Syrie.

    Phase 1: soutien par Sarkozy des djihadistes libyens intégrés au CNT (Conseil national de transition en Lybie).

    sarkolibye.jpg

     Phase 2: Soutien matériel aux djihadistes Syriens par Hollande via la vitrine ASL (Armée syrienne libre).

    ASL Hollande.jpg

    Lire l'enquête sur le blog "l'Observatoire de l'islamisation". 

    Marie Bethanie

  • Encore une ode à Israël prononcée par Manuel Valls

    Voici un document vidéo très significatif. Manuel Valls était encore ministre de l’Intérieur lorsqu’il a tenu ce discours. Mais les images n’avaient jusqu’ici pas circulé. Une lacune comblée afin de mieux connaître l’ambitieux qui occupe Matignon…

  • Vian Dakhil , la députée irakienne qui avait fait la une en défendant son peuple, survit au "crash" de son hélico (Add.)

    A suivre...

    Pour mémoire, le fameux playdoyer qui finit dans les larmes.

    En VO iciiciici : la députée figurerait au nombre des 20 blessés, tandis que le pilote aurait été tué. Parmi les autres blessés : Alissa J. Rubin, 56 ans, chef de bureau du New-York Times de Paris.

    Le Salon Beige

  • L’Irak, les Américains, la France, et le double langage

    Que remarque-t-on ? Que ce soit au Kosovo, en Afghanistan (où ils ont promu Al Qaïda avant de le pourchasser), ou en Syrie, partout les Américains instrumentalisent l’Islam au gré de leurs besoins. Alors que sous la présidence de Jacques Chirac la France savait encore manifester une certaine indépendance vis-à-vis des Américains, depuis la présidence de Nicolas Sarkozy, elle s’est complètement assujettie.

    Les USA séparés par les océans des zones de conflit qu’ils suscitent savent qu’en agitant l’Islam ils atteignent l’Europe, la Russie et même la Chine en prise avec les ouïghours. De quoi réduire à néants, espèrent-ils, les velléités d’indépendance financière des pays qui en ont assez de cracher au bassinet pour soutenir le dollar et l’économie américains. La pression permanente au Moyen-Orient musèle et asservie l’Europe;  envahie d’immigrés du monde musulman, celle-ci est tenue éloignée d’une alliance avec la Russie, dont le berceau naturel est l’Europe… La politique du chaos est la bouée de sauvetage dont se servent sans modération les USA pour sauver leur économie qui aurait dû sombrer depuis longtemps. 

    Un langage musclé..

    Sur ce sujet le député UMP et soutien inconditionnel de Nicolas Sarkozy, Claude Goasguen, vient de donner une Interview à BFMTV qui est intéressante à double titre, d’une part pour certaines vérités, d’autre part, au titre du double langage qui est la rhétorique habituelle de nos élites politiques: un langage pour la politique extérieure et un langage différent pour la politique intérieure.

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  • Quand le secrétaire général de l'ONU outrepasse ses prérogatives

    Le "Friday fax" de C-FAM constate qu'une fois de plus, en matière d'IVG, le secrétaire général de l'ONU teste ses pouvoirs et tente d'élargir son influence. En effet, prenant prétexte des viols au cours des conflits partout dans le monde et notamment en Afrique, il essaie d'obtenir des Etats membres une extension du "droit" à l'IVG, alors que ce problème est depuis toujours laissé à l'appréciation des nations, l'IVG étant un sujet que les créateurs de l'ONU n'ont jamais eu l'intention de confier aux institutions de l'ONU.

    "[...] La plupart des Etats africains, dont beaucoup ont récemment fait face à des conflits, interdisent l’IVG. Ils sont la cible de la nouvelle campagne de l’Onu. Dans ces pays vulnérables, l’Onu se doit de protéger chaque personne contre tout mal supplémentaire.Le Secrétaire général instrumentalise les situations de conflit pour promouvoir l’Ivg, et trahit par là de manière grave la confiance qui a été mise en lui. Mais cela ne durera pas longtemps."

    Il est en effet fort à parier que les Etats, africains en particulier, appréciant peu l'ingérence onusienne, et encore moins l'IVG pour beaucoup d'entre eux, mettent au pas ce secrétaire envahissant et ses prétentions totalitaires. Il n'est qu'à se rappeler le choix qu'ont fait les Etats d'Afrique d'un Ougandais pour les représenter à l'Assemblée générale de l'ONU, en riposte aux injonctions onusiennes d'assouplir en Afrique les droits des homosexuels (l'Afrique en général et l'Ouganda en particulier n'admettent pas la pratique homosexuelle et ont légiféré en conséquence). L'instrumentalisation des conflits et de leurs conséquences ne devrait pas, en toute logique, intimider les Etats concernés, et le secrétaire général devrait assez vite se voir renvoyé dans ses buts ...

    Marie Bethanie

  • Les responsables de la persécution des chrétiens d’Irak?

    Le 10 juin l’Etat Islamique s’est déclaré officiellement maître d’une partie de l’Irak, et la chasse aux chrétiens a été officialisée le 28 juillet. Mais il a fallu que les Kurdes soient à leur tour persécutés (Yazidis) pour que le président américain, Barack Obama, prenne la décision d’intervenir par des frappes aériennes pour les soutenir à partir du 08 août dernier. Durant ce long espace de temps, aucune aide militaire, policière ou humanitaire n’est intervenue pour secourir les chrétiens jetés sur les routes, les djihadistes ne leur ayant donné que le choix de se convertir, payer un lourd tribu sous forme d’impôt, fuir ou mourir. Les Chrétiens qui n’ont pas voulu renier leur foi, l’immense majorité, ont été spoliés de leurs biens et chassés. On leur a promis la protection des Kurdes, mais dans la pratique les Kurdes n’ont pas protégé les villages chrétiens et aucune autre mesure n’a été prise pour y suppléer. « Pourquoi a-t-on laissé ces islamistes à Mossoul, et de là s’avancer vers les villages chrétiens? »s’indigne sur France 5 Yako Elish, Président de l’Association d’Entraide aux Chrétiens d’Orient.

    La prise de Qaraqosh, le 7 août, a ouvert la voie à l’armée de l’Etat Islamique vers Erbil, la plus importante ville du Kurdistan irakien. Or lorsque Qaraqosh (50 000 habitants), plus importante ville chrétienne d’Irak, était menacée personne n’a bougé. C’est pour faire barrage à l’avancée de l’armée de l’Etat Islamique vers Erbil que les Américains sont venus au secours de leurs alliés kurdes. Aujourd’hui la persécution des assyro-chaldéens semble passer aux oubliettes. Les médias n’ont plus d’yeux que pour les kurdes. Alors cependant, que les troupes kurdes, aidés par les frappes américaines, ont délivré aujourd’hui même deux de leurs villages. Laurent Fabius, sur place aujourd’hui, n’a eu de mots de soutien que pour les Kurdes, alors que 100 000 chrétiens sont toujours sur les routes.

    Mais qui sont les vrais responsables de cette situation de chaos ? sinon les agresseurs de l’Irak de Saddam Hussein en 2003: les Américains ? Ceux-là mêmes qui se sont lancés en « croisade », selon le mot de Georges Bush! Se présenter en nouveaux croisés, c’était dés l’abord désigner les chrétiens à la vindicte de leurs compatriotes musulmans.

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  • Donetsk, "un nouveau Stalingrad"?

    Les séparatistes prorusses se sont alarmés samedi des risques de catastrophe humanitaire à Donetsk, leur bastion encerclé par l'armée ukrainienne, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Allemagne jugeant "illégale" toute éventuelle mission humanitaire russe dans l'est de l'Ukraine.

    Le "Premier ministre" séparatiste Alexandre Zakhartchenko a reconnu samedi que Donetsk était "encerclé" et en passe de devenir un nouveau "Stalingrad".

    "Des civils sont tués dans des tirs d'artillerie (...) les médicaments ne sont plus livrés, les produits alimentaires s'épuisent", a-t-il souligné se disant prêt à un cessez-le-feu si Kiev arrêtait son offensive.

    "En pressentant leur fin, les terroristes versent des larmes de sang et demandent l'aide à leurs commanditaires russes. Ils n'ont qu'une solution: se rendre", a réagit l'armée ukrainienne dans un communiqué en annonçant avoir resserré samedi l'étau autour de Donetsk.

    Dans un entretien téléphonique avec son homologue américain John Kerry, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a souligné la nécessité de "mesures d'urgence" pour l'est de l'Ukraine et a demandé son soutien pour un projet russe de mission humanitaire "en coordination avec les structures internationales compétentes".

    M. Kerry lui a répondu qu'il n'était pas question que la Russie intervienne en Ukraine "par le biais de convois humanitaires ou tout autre prétexte de 'maintien de la paix' ".

    Peu après, le président américain Barack Obama, le Premier ministre britannique David Cameron et la chancelière allemande Angela Merkel ont tous estimé, au cours de conversations téléphoniques séparées avec la Maison Blanche, que toute incursion russe en Ukraine, même sous des prétextes humanitaires serait "injustifiée, illégale et inacceptable".

    "Les deux dirigeants sont absolument clairs sur le fait qu'une telle prétendue mission humanitaire serait injustifiée et illégale", a précisé un communiqué du bureau de David Cameron.

    Selon la Maison Blanche, une telle intervention "violerait la loi internationale et conduirait à des conséquences supplémentaires", en référence aux nombreuses sanctions économiques déjà en vigueur contre Moscou. Mme Merkel et M. Obama ont souligné que toute intervention russe serait "inacceptable sans l'autorisation expresse et formelle du gouvernement de l'Ukraine", selon la même source.

    - Invasion probable -

    A l'issue d'une semaine marquée par une nouvelle escalade des tensions internationales, Kiev a multiplié les signaux d'alarme concernant une éventuelle entrée des troupes russes sur son territoire.

    "A Kiev on évalue à 80% la probabilité d'une invasion de Poutine", écrit samedi l'influent hebdomadaire Dzerkalo Tyjnia en citant de hauts responsables ukrainiens anonymes.

    La présidence ukrainienne avait affirmé avoir fait échouer par la voie diplomatique une tentative de la Russie de faire entrer unilatéralement sur son territoire un convoi humanitaire "soi-disant en accord avec le Comité international de la Croix Rouge". Le Kremlin a démenti.

    "Nous avons du mal à comprendre ce à quoi l'Ukraine fait référence. Il n'y a eu aucune tentative des forces russes de pénétrer" sur le territoire ukrainien, a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

    Le CICR a confirmé avoir reçu une proposition de la part de la diplomatie russe afin d'organiser des convois humanitaires vers l'Ukraine, mais a assuré ne pas y avoir répondu.

    Le président ukrainien Petro Porenchenko, après des discussions avec des dirigeants du CICR s'est dit prêt à accepter une mission humanitaire à Lougansk, bastion séparatiste dans l'Est, à condition qu'elle soit internationale, non armée et passe par des postes-frontières contrôlés par Kiev, selon un communiqué de la présidence à Kiev.

    A Lougansk, les autorités locales ont jugé la situation "critique" alors que cet autre fief séparatiste n'a plus d'électricité, d'eau courante ou de réseau téléphonique depuis une semaine, et que l'essence et les réserves de nourriture s'épuisent rapidement.

    L'Otan estime que le nombre de soldats russes postés près de la frontière ukrainienne est passé en trois semaines de 12.000 à 20.000 hommes. Le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, a sommé la Russie de retirer ses soldats de la frontière.

    Donetsk, la plus grande ville du bassin minier du Donbass (un million d'habitants avant les hostilités) est depuis plusieurs jours le théâtre d'intenses combats entre les insurgés prorusses et les forces ukrainiennes qui ont tué plusieurs civils ces derniers jours, notamment après la chute d'un obus sur un hôpital.

    Des journalistes de l'AFP ont entendu des tirs de mortier et des explosions retentissant à intervalle régulier dans la journée de samedi.

    Signe de l'intensification de l'offensive, les bilans quotidiens publiés par l'armée s'alourdissent, 13 soldats tués ces dernières 24h, après 15 vendredi.

    L'offensive se concentre également sur d'autres places fortes rebelles comme Lougansk ou Gorlivka et la situation se complique chaque jour pour les civils après quatre mois d'un conflit qui a causé selon l'ONU plus de 1.300 morts et le départ de 300.000 habitants, réfugiés en Russie ou déplacés dans les autres régions de l'Ukraine.

    souce : http://www.lalibre.be/actu/international/donetsk-un-nouveau-stalingrad-53e6833d3570667a6391d8f2

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EupZyVZpAAMrjFMOup.shtml

  • Les djihadistes de Boko Haram menacent le Cameroun et le Sénégal

    Cameroun – Les autorités camerounaises sont particulièrement inquiètes depuis que la secte islamiste Boko Haram a décidé de mener des attaques le long de la frontière tchado-camerounaise. 

    Ces dernières semaines, « Boko Haram a beaucoup recruté de jeunes» dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, frontalière du Nigeria, a expliqué un commissaire de police en poste dans cette partie du pays.  «Ils leur demandent aujourd’hui de faire leurs preuves chez eux-mêmes». Plusieurs centaines de jeunes Camerounais auraient rejoint les rangs des djihadistes de Boko Haram qui, par ailleurs, menace aussi de frapper Dakar (Sénégal) durant le sommet de la Francophonie prévu les 29 et 30 novembre.

    En avril dernier, la police camerounaise estimait qu’environ 200 jeunes (âgés de 15 à 19 ans) avaient été recrutés en deux mois à Kolofata, localité frontalière dans la province de l’Extrême-Nord. «Lors d’une réunion, (le vice-Premier ministre) Amadou Ali avait dit qu’il détenait une liste de 450 jeunes de Kolofata (sa ville d’origine) qui ont été recrutés par Boko Haram», rapporte la police. Le domicile de ce ministre  a d’ailleurs été la cible d’un raid spectaculaire le 27 juillet au cours duquel l’épouse du ministre a été enlevée, ainsi q’une quinzaine d’autres personnes, dont le sultan de Kolofata, sans doute pour être amenées au Nigeria. Au moins 15 personnes, dont des militaires et gendarmes, ont été tuées durant cet assaut. «La facilité avec laquelle les auteurs de cette attaque ont circulé dans la ville, la manière dont ils maîtrisaient les rues et la précision avec laquelle ils ont attaqué les domiciles du vice-Premier ministre et du sultan nous confortent dans l’idée que certains Camerounais étaient dans leurs rangs», jouant notamment «le rôle d’éclaireurs», souligne un proche du vice-Premier ministre.

    «Plusieurs témoins ont affirmé que les assaillants s’exprimaient pour certains en kanuri, en anglais, en haoussa, en arabe et curieusement en français», rapporte de son côté un proche du sultan enlevé. Si les autres langues sont parlées des deux côtés de la frontière, le français est essentiellement pratiqué au Cameroun.

    http://medias-presse.info/les-djihadistes-de-boko-haram-menacent-le-cameroun-et-le-senegal/14063