Il fut un temps où les Américains étaient assez réputés pour leur esprit inventif. Il est vrai que ce temps, point si lointain au regard de l'histoire, était celui où beaucoup d'entre eux n'étaient pas nés en Amérique et restaient, malgré leur désir d'assimilation à la nouvelle patrie, des Européens aux dents longues et à la hardiesse intellectuelle intacte. Le Dr Spock, M. Mac Donald, Mme Coca-Cola et l'institut Gallup ne les avaient pas encore passés à la moulinette.
Certes, les apports variaient selon les races et les cultures, mais si les Irlandais se bornaient à réinventer les pommes de terre et les Italiens la Cosa Nostra, les Ecossais industrieux et malins, les Allemands - juifs ou non - appliqués et tenaces, les Polonais et les Hongrois passant du brin de génie au délire éthylique apportaient à leur pays d'adoption des innovations techniques qui ne tardaient pas à faire le tour du monde.
Mais il est frappant de constater que ces innovations se limitaient, précisément aux plans technique et parfois scientifique. Elles ne se situaient jamais sur le plan des idées : où un pays qui se prenait déjà pour le premier du monde oscillait perpétuellement entre le vide total et la singerie hyperbolique. Je me souviens d'avoir, en ma lointaine et peu studieuse jeunesse, préparé un étrange diplôme sorbonnard qui s'intitulait pompeusement « certificat de civilisation américaine », ce que les bons esprits considéraient déjà comme une contradiction dans les termes - ce qu'on appelle un oxymoron dans les beaux quartiers. Pour mener à bien cette titanesque besogne, il suffisait de ce procurer contre une somme relativement modique un seul et unique volume, paru chez Gallimard, où l'on trouvait un résumé fidèle et complet de toutes les ondes cérébrales ayant parcouru les crânes américains de 1776 à 1950.
La lecture en était à la fois affolante et édifiante : en près de deux siècles, aucune idée philosophique, aucune construction intellectuelle nouvelle, n'avait pris naissance sur le continent américain. Tout s'y était résumé à l'importation frénétique et à la mise en application délirante des plus redoutables et imbéciles utopies ayant hanté l'Europe des XVIIIe et XlXe siècles. La poussée vers l'Ouest et les Indiens avaient, certes, mis un terme à un certain nombre d'extravagances ; les effectifs exacts des disciples de Saint-Simon ou du Père Enfantin morts de soif dans le désert du Colorado ou scalpés dans le Nebraska restent à déterminer. Mais le reste de la société américaine n'en continua pas moins à vivre intellectuellement - si l'on peut se permettre d'employer un tel adverbe en un tel cas - sur du Rousseau mal digéré et du Wesley poussé aux dernières extrémités. Sans plus ; nul ne saurait considérer comme des philosophes ce pornographe hypocrite de Benjamin Franklin ou ce touchant écolo d'Henry Thoreau Brice Lalonde avec du poil et de la plume en plus.
Mais il ne faut jamais désespérer. Et, en cette dernière décennie d'un XXe siècle qui s'en finit pas de mal finir, voilà que les Américains se sont décidés à inventer une notion philosophique nouvelle : la morale à géométrie variable - comme les chasseurs-bombardiers du même nom.
Ce système, mis au point par M. George Bush - avec, sans nul doute, l'amical concours de son gourou Billy Graham - mais considérablement perfectionné par son successeur, M. William Lewinsky Clinton, vous permet, au nom du respect des Droits de l'homme et de la préservation de la paix mondiale, d'assassiner tous ceux dont la tête ne vous revient pas, qui prétendent gérer eux-mêmes leur pays ou qui se refusent à manger les bananes à goût de navet produites par les colonies économiques américaines, tout en s'abstenant soigneusement de toucher à des tortionnaires installés dans leurs meubles du totalitarisme ou des massacreurs opérant en toute liberté sur plusieurs continents.
N'est-il pas, en effet, tragiquement cocasse qu'au moment précis où avions et fusées d'une OTAN honteusement détournée de ses buts et de son sens s'acharnent à "casser du Serbe", une délégation commerciale de Chine communiste débarque à Los Angeles et une équipe sportive américaine se rend da!!s le Cuba de Fidel Castro ? Peut-être M. Slobodan Milosevic aurait-il dû apprendre à jouer au base-bail pendant qu'il était encore temps. C'est presque aussi beau que M. Tony Blair, surnommé "Clinton's poodle" - le caniche de Clinton - par une partie de la presse britannique, saisissant l'occasion d'une visite officielle à Pékin pour lancer, en avant-première des actuelles agressions, un « grand appel au respect des Droits de l’homme ».
Rappelons à toutes fins utiles que si au Kosovo, les troupes serbes opéraient dans une province serbe, les troupes chinoises, au Tibet, ont envahi un pays souverain et l'ont réduit en esclavage en y pratiquant un « nettoyage ethnique » en règle. Rappelons que les méthodes employées par les troupes israéliennes dans les territoires occupées pourraient appeler certaines remarques. Rappelons surtout qu'il y a un an, près d'un million de personnes étaient massacrées dans des conditions atroces au Burundi sans que la « communauté internationale » intervienne.
Pourquoi, vous demanderez-vous peut-être, la communauté internationale n'est-elle pas intervenue ? Tout simplement parce que les États-Unis s'y sont opposés. Et pourquoi les États-Unis s'y sont-ils opposés ? Par peur. Peur toute simple, physique, immédiate. Parce que l'opinion américaine ne s'était pas remise lors de l'opération ratée de Somalie. En revanche, les mêmes Américains moyens acceptent fort bien de voir, sur leurs écrans, des villes serbes ou irakiennes écrasées par les fusées, tant que les "boys" ne sont pas en danger.
La vérité est que les Américains adorent faire la guerre à la condition expresse de ne pas risquer de s'y faire tuer. On a souvent dit que les États-Unis étaient allés directement de la barbarie à la décadence sans passer par la civilisation. En considérant ce qui est devenu une nation d'enfants gâtés, obèses, arrogants et lâches, j'ai parfois peur que ce ne soit vrai.
Et pourtant, j'aimais tant Jack London, Louis Armstrong et James Stewart ...
Jean BOURDIER National Hebdo du 22 au 28 avril 1999
géopolitique - Page 886
-
La morale à géométrie variable
Lien permanent Catégories : actualité, culture et histoire, géopolitique, international 0 commentaire -
L'Afrikistan en panne
L'Afrikistan est mal barré. Ce qui doit bien ennuyer les éditocrates et think-tankistes qui vivent de l'alarme. On peut dire que le pas de clerc des bandes terroristes islamisées au Mali fonçant sur Bamako a porté un coup sérieux au projet verdâtre des fondamentalistes musulmans déroulés dans les amphis de géopolitique. Les séismes dont on annonçait les répliques sont au nombre de cinq, et paraissent plus que jamais réparables. Ce qui en soi n'est pas une mauvaise nouvelle, et d'abord pour le continent africain qui n'a pas besoin de perdre du temps avec ces foutaises théologiques. Les défis économiques et sociaux sont des falaises autrement plus hautes à grimper que le salut dans l'au-delà par l'asservissement des âmes. Il faut déjà vivre un peu avant de mourir.
Voici les cinq foyers cancéreux dans le sens des aiguilles, et notre pronostic sans frais :
(AA) Parti islamiste Ennahda au pouvoir en TunisieParti de l'étranger dirigé par des émigrés revenus cueillir les fruits d'une révolte dans laquelle ils ne se sont pas mouillés, il s'avère incapable d'améliorer le sort des gens à divers motifs dont le plus évident est la crasse idéologique qui bloque les rouages économiques comme du cambouis. Ce parti instrumentalise des bandes salafistes et les gros-bras de la LPR (le SAC d'Ennahda) qui sous-traitent une "petite terreur" au quotidien pour faire tenir tranquilles les braves gens (la majorité silencieuse de là-bas).
L'insatisfaction monte rapidement dans une population qui vient de comprendre qu'elle a été bernée par les agents électoraux du parti Ennahda qui avait passé la promesse dans les villages : un vote, un emploi. La population tunisienne, plus éduquée que la moyenne des habitants de la rive sud de la Méditerranée, n'adhérera pas, l'argumentaire islamiste étant tout simplement trop bête. L'assassinat du chef de parti Chokri Belaïd peut dégoupiller une réplique de la révolte de 2011 capable d'emporter tout. L'impudence du pouvoir à vouloir passer en force en articulant un double langage qui ne trompe plus personne, convoque la complicité de l'armée qui est loin d'être acquise. Notre pronostic est une raclée électorale pour Ennahda dans un scrutin anticipé.
(BB) Frères musulmans au pouvoir en Egypte
A l'inverse d'Ennahda, c'est un parti "souchien" qui a 70 ans de travail de fond dans les quartiers défavorisés et dans les campagnes. Si c'est bien la "démocratie" qui a porté les Frères au pouvoir, le principe "un homme-une voix" n'a rien résolu quand à la légitimité des vainqueurs. Comme en Tunisie mais avec un coefficient 8, ce vieux pays a une culture ancestrale et une bourgeoisie éduquée. Il est aussi un vecteur de "modernisation" dans tout le Proche Orient. L'indigence (voire l'absence) des programmes économiques et la duplicité puérile du président Morsi ont disqualifié aux yeux de l'Opinion ces doctrinaires ne sachant que parler ou menacer, et les dérives salafistes que l'on rencontre en Tunisie n'ont déjà plus cours en Egypte, la "rue arabe" s'étant ressaisie !
Le "café" et le souk se gaussent des prétentions fraternelles à vouloir bâcher les compagnes ! Les villes du canal qui font l'Opinion sont en quasi-insurrection. Il y a plus urgent que la charia car la misère galope dans l'artisanat, le petit commerce, les petits boulots et combines paisibles car l'argent ne circule pas. Dans le vivier électoral traditionnel des Frères - les fellahs pauvres du delta - les choses ne vont pas mieux car le tourisme a disparu et l'activité vivrière est désorganisée. Notre pronostic est un pronunciamiento finissant la supercherie islamiste car l'armée est intacte.
(CC) Pirates islamisés de Somalie
Les Shebbab somaliens sont maintenant dans la tenaille de deux puissances régionales qui ne négocient plus mais sont décidées à les tuer. Le ratissage français au Mali qui ne fait pas de prisonniers les y encourage. Ainsi Kenya et Ethiopie vont-ils pratiquer la solution finale, surtout le Kenya qui avait été durement secoué par les bombes d'al-Qaïda. Depuis octobre 2011 - date de la prise d'otages de 4 travailleuses humanitaires blanches - ses raids ne sont plus des manoeuvres de pacification mais de destruction. L'Ethiopie inquiétée sur sa frontière nord par l'Erythrée, Corée du nord africaine qui soutient les insurgés de l'ex-Somaliland, veut en finir maintenant.
En mer, la piraterie étant directement liée à la prospérité des Shebbab, sa réduction est impérative et c'est sans doute la seule fenêtre de collaboration affichée avec le monde extérieur au continent. On peut concevoir que de plus en plus de pirates seront ramenés devant les tribunaux kenyans, la vieille punition "haut et court" n'étant plus d'application malgré son indéniable dissuasion ; mais on sera plus discret en coulant les barques. Notre pronostic est une liquidation générale des Shebbab avec malheureusement des dommages collatéraux dus à leur propension à se réfugier dans les jupes des femmes.
(DD) Boko Haram du NigeriaCette secte nombreuse sévit dans les provinces du nord, contiguëment au Niger. Ayant adopté les codes islamistes et le terrorisme d'application qui va avec, elle est combattue par les forces nigérianes qui hachent leurs rangs sans état d'âme. Des éléments nombreux sont montés au Mali renforcer AQMI mais il semblerait qu'ils se soient débandés devant la réplique française et nigérienne, ce qui est plus facile pour eux qui sont majoritairement des Haoussas (noirs). Si les pertes encourues n'entameront sans doute pas la ressource au Nigéria surpeuplé, elles encourageront l'action d'éradication des forces nigérianes (police et infanterie) et notre pronostic est la liquéfaction de la secte par découragement ou moindre propension au sacrifice. Des vierges, il y en a de très belles sur terre et Boko Haram vient de déclarer un cessez-le-feu ! Nous ne faisons pas de pronostic pour le moment.
(EE) AQMI-MUJAO au Sahara
Le groupe islamiste touareg Ansar Dine doit être dissocié des deux groupes arabes, même s'ils sont interpénétrés. Il est probable qu'une paix forcée entre le MNLA-MIA et le pouvoir noir de Bamako, réglant la question de la représentativité douteuse de ces Touaregs insurgés, conduise à une autonomie jouable à condition qu'elle soit couplée au développement économique du nord. Le dispositif retenu affaiblira terriblement l'élan de la rébellion islamiste touarègue qui pour la première fois ne dictera pas ses conditions. Son chef charismatique à demi-fou, Iyad ag Ghali, se terrera dans une grotte des Iforas à guetter l'hydravion blanc du Qatar qui viendra l'emporter, tandis que ses troupes même bien armées seront débandées par les escadrons méharistes des nations voisines convenablement soldés et sous appui-feu continu. On compte sur les Tchadiens, et les Touaregs ralliés qui se referont un pucelage et,... nous-mêmes un peu.Restent les deux composantes terroristes versées dans le narco-trafic¹ pour faire court. Les motivations religieuses affichées ne sont plus crédibles au sein des habitants du pays après la découverte des atrocités commises dans les villes prises. Il leur sera difficile de prospérer dans l'Adrar des Iforas avec l'hostilité déclarée ou contrainte des populations des vallées alentour. S'étant dévoilés comme des bandits cruels, ils ne pourront pas se muer en talibans afghans² vivant au milieu du peuple comme un poisson dans la rivière. Ils sont en plus perçus comme des "étrangers". C'est une courte vie de proscrits cernés qui les attend. Elle deviendra vite intenable quand les gardes-frontière des pays voisins auront été renforcés - l'Algérie a descendu 1400 hommes en renfort sur sa frontière - et qu'ils devront affronter sur leurs seules réserves Tchadiens, Maures et Touaregs marchant à la prime. En plus j'ai vu passer sur mon écran deux canons Caesar³ français qui montent vers le nord ! La chambre de décompression libyenne utilisée par Belmokhtar (Mister Malboro) qui joue à "chat perché" sera de plus en plus inaccessible par la reconstitution des forces libyennes.
La profession de djihadiste incandescent ne durera qu'aussi longtemps le permettra le trésor accumulé par le trafic et la prise d'otages. Notre pronostic est la neutralisation des zones de parcours par les Français et l'éradication par les drones américains des derniers noyaux durs protégeant leur fric, quand les plus fragiles seront retournés à la garde des chèvres.
Restent nos otages.
Actu: Ont été sauvés de l'incinération aérienne par les Touaregs les chefs de groupe terroriste Mohamed Moussa Ag Mouhamed (Ansar Dine) et Oumeïni Ould Baba Akhmed (MUJAO), capturés à In Hallil le 2 février. Direction sans doute le TPI.
http://royalartillerie.blogspot.fr/(1) on lira avec profit un billet dédié au narco-trafic et à son extension au-delà des groupes terroristes par ici.
(2) les Talibans afghans commencent à se rendre... selon Al-Jaezira.
(3) canon semi-automatique de 155mm Caesar porté sur camion, qui met 8 coups/minute à 40 kilomètres, acquisition des données et calcul automatique en temps masqué ; c'est une arme de saturation.Il y a de bonnes raisons de croire en la défaite de l'Afrikistan, mais la meilleure garantie de bonne fin sera une vraie gouvernance qui coupe les ponts avec la corruption endémique, permettant d'injecter des fonds de développement efficaces. Tous les pays africains sont concernés, tous y compris les pays non africains impliqués dans les projets !
-
Israël et le 11-Septembre : les faits démentent Caroline Fourest
Caroline Fourest est à mes yeux aussi fiable et impartiale qu’un BHL ou un autre manipulateur dangereux, et la voilà qu’elle s’attaque à des sujets qui risquent de la ridiculiser plus qu’elle ne l’est déjà aux yeux de ceux qui s’informent ne serait-ce qu’un minimum. Ce qui peut m’inquiéter, c’est que certains vont gober le contenu de l’émission. Je relaie néanmoins cette manipulation de très bas niveau, cela permettra toujours quelques traits d’humour intéressants dans les commentaires.
Mardi soir, en prime time, France 5 a diffusé un documentaire intitulé « Les obsédés du complot » et réalisé par Caroline Fourest.
L’objectif affiché par la journaliste consistait à décrédibiliser la contestation de la version officielle du 11-Septembre en s’attaquant à certaines figures, plus ou moins marginales, du mouvement.
La méthode fut simple : approximations, amalgames et raccourcis ont émaillé les 52 minutes de cette prétendue « enquête ».
Une séquence visait ainsi à remettre en question l’assertion -présentée comme paranoïaque- selon laquelle existait, dès 2001, un projet américain de redécoupage du Moyen-Orient.
A 19’55 du documentaire, après la brève allusion (dont la fin est coupée au montage) d’un militant au sujet de certains « agents du Mossad qui se seraient fait passer pour…», Caroline Fourest donne le ton :
« Ce qui anime beaucoup la blogosphère, ce sont des gens beaucoup plus politiques, beaucoup plus idéologues qui sont un peu axés sur le complot américano-sioniste ».
Son interlocuteur, le blogger et compère de longue date Rudy Reichstadt, acquiesce et reprend l’expression du « complot américano-sioniste » pour réfuter également son existence.
La documentariste enchaîne alors pour discréditer l’opinion selon laquelle l’Administration Bush avait envisagé, dès 2001, de « remodeler le Moyen-Orient » à la faveur des attentats.
Celle qui se targue, tout au long de son film, de respecter les faits omet de signaler au téléspectateur du service public ceux allant à l’encontre de son discours.
Sur le Mossad : cinq Israéliens ont été arrêtés par la police du New Jersey, le 11 septembre 2001, pour avoir manifesté une joie incongrue à la vue du crash du premier avion dans le World Trade Center. Après 71 jours de détention, ils seront renvoyés à Tel-Aviv. Certains médias locaux, comme The Record, rapporteront l’incident et révéleront par la suite, telle la revue de la communauté juive new-yorkaise dénommée The Forward, que deux d’entre eux étaient des agents du Mossad sous couverture.
Question : pourquoi des employés des services secrets israéliens avait-ils exprimé leur jubilation, en se prenant en photo, devant la Tour nord embrasée du World Trade Center ? Cette arrestation n’est que le sommet de l’iceberg : environ 200 Israéliens, déguisés en étudiants en art ou en vendeurs de jouets et soupçonnés d’espionnage, ont été arrêtés sur le sol américain, autour de la date du 11 septembre 2001. Plus étrange : certains d’entre eux étaient domiciliés à proximité des futurs « pirates de l’air » présumés.
Sur le « remodelage du Moyen-Orient » : ce projet a bel et bien existé. Comme le rappelle le journaliste américain Jason Vest, dans son article de 2002 intitulé « The men from Jinsa and CSP », un programme -dans cette direction- a été rédigé par des haut-fonctionnaires de l’appareil d’Etat exerçant aussi bien pour le compte de Washington que pour celui Tel-Aviv. Dénommé « Une coupure nette : une stratégie pour sécuriser le domaine », ce rapport a été commandé en 1996 par le Premier ministre Benyamin Netanyahu auprès d’un think-tank basé à Jérusalem et disposant d’une antenne dans la capitale américaine. Selon Jason Vest, il s’agissait là d’une « sorte de manifeste néo-conservateur américano-israélien ». Les hommes à l’origine de ce rapport ont tous exercé des responsabilités importantes au sein de la future Administration Bush. Ainsi, David Wursmer deviendra le conseiller en charge du Moyen-Orient auprès du vice-président Richard Cheney tandis que Richard Perle occupera un poste de consultant proche de Donald Rumsfeld, secrétaire à la Défense.
A partir de 2003, suite à l’invasion de l’Irak, George Bush reprendra à son compte ce projet, délesté de son aspect belliciste et rebaptisé « le Grand Moyen-Orient ». Ce n’est pas tant la CIA, comme l’affirme (naïvement ?) Caroline Fourest, qui est visée par les détracteurs de ce plan que le Pentagone et la vice-présidence Cheney, alors occupés par des idéologues à la fois atlantistes et ultra-sionistes. L’intrusion de ce clan va-t-en-guerre au sommet de l’appareil d’Etat est le fruit d’un lobbying idéologique de 25 ans, remontant notamment à la création, en 1976, du JINSA – un influent think-tank oeuvrant au rapprochement stratégique des Etats-Unis et d’Israël. En 1982, le journaliste et ex-fonctionnaire au ministère israélien des Affaires étrangères, Oded Yinon, préconisait déjà le redécoupage du Moyen-Orient en mini-Etats opposés les uns aux autres afin de garantir une hégémonie israélienne sur la région. 20 ans plus tard, les guerres menées par les Etats-Unis « contre le terrorisme et les armes de destruction massive » serviront, en définitive, la cause d’Israël. L’un des trophées remportés par « les hommes du JINSA » fut ainsi la balkanisation de l’Irak, cet ennemi historique de l’Etat hébreu.
Caroline Fourest a passé ces faits sous silence. Pour cause : ils consolident la thèse, de plus en plus ouvertement débattue à travers le monde, d’un « complot américano-sioniste » pour provoquer ou faciliter les attentats du 11-Septembre dans le but, précisément, de remodeler le Moyen-Orient en faveur des intérêts stratégiques de Washington et Tel-Aviv.
Le lecteur désireux d’en savoir plus est invité à consulter mon ouvrage à ce propos. Intitulé « Israël et le 11-Septembre : le grand tabou », cet essai, disponible en ligne depuis le 5 février, est la collecte sourcée et recoupée de faits relatifs à une implication israélienne dans la réalisation des attentats. Depuis onze ans, ce faisceau d’indices est tantôt ignoré, tantôt édulcoré par la plupart des médias occidentaux.
Il est grand temps, aujourd’hui, de briser l’omerta.
-
Conseil de sécurité de l’Onu : le véto russe et chinois est-il surprenant ?
archive du 5 octobre 2011
Le projet de résolution des pays gravitant dans l’orbite de l’Otan et de Washington, menaçant le régime syrien de « mesures ciblées » si le président al-Assad poursuivait sur la voie de la répression, s’est heurté mardi soir au Conseil de sécurité de l’ONU au véto de la Chine et de la Russie. Le texte concocté par la France l’Allemagne, la Grande-Bretagne et le Portugal, a recueilli neuf voix; l’Afrique du Sud, l’Inde, le Brésil et le Liban se sont abstenus. Le dernier « pointage » du bilan des émeutes, manifestations et de leur répression en Syrie fait état de 2700 morts depuis la mi-mars. Un régime syrien qui bénéficierait des conseils des services de sécurité iraniens, et qui écarte de plus en plus l’armée de la répression, pour la confier à des milices, les Chabbiha, soutenues par des militants du Hezbollah libanais…
Vitali Tchourkine, ambassadeur de Russie aux Nations Unies, a affirmé que « la menace de sanctions était inacceptable » contre son allié syrien. Il a dit logiquement sa préférence pour le projet russe, basé sur le volontarisme de la communauté internationale, incitant fermement à la reprise du dialogue entre le régime syrien et son opposition. Une déception, une de plus, pour Alain Juppé, puisque selon le ministre français des Affaires étrangères, la Russie s’était montrée favorable lundi à la résolution proposée avant de se rétracter…
Le représentant chinois à l’ONU, Li Baodong, a rappelé que Pékin souhaitait que soit « respecté totalement la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie .» « Une résolution du Conseil devrait s’attacher à contribuer à réduire les différences par un dialogue politique. »
L’ambassadeur français à l’ONU, Gérard Araud, a estimé que le veto russe et chinois « est une expression de mépris pour les aspirations légitimes qui s’expriment courageusement en Syrie depuis cinq mois. C’est un rejet de ce formidable mouvement en faveur de la liberté et de la démocratie qu’est le Printemps arabe ». « Ce veto ne nous arrêtera pas », a-t-il ajouté.
Avec une hypocrisie assez confondante, le Canada a renforcé hier ses sanctions économiques contre Damas… sans restreindre en quoi que ce soit les activités du puissant consortium canadien Suncor Energy en Syrie. Dans le même registre, la réaction de l’ambassadrice des Etats-Unis à l’Onu, Susan Rice, mérite d’être rapportée : « Les Etats-Unis sont furieux du fait que ce Conseil ait complètement échoué (dans sa tentative de traiter) un défi moral urgent et une menace croissante à la paix régionale ».
Mme Rice a également de manière très transparente accusé Russes et Chinois de « préférer vendre des armes au régime » de Damas. « Les Etats-Unis pensent qu’il est grand temps que ce Conseil assume ses responsabilités et impose des mesures ciblées dures et un embargo sur les armes contre le régime », a-t-elle déclaré. Il est entendu que les Etats-Unis ne font jamais de bizness avec des autocrates et ne vendent jamais d’armes à des régimes corrompus et/ou ne respectant pas les droits de l’homme…
Après s’être très sensiblement rapproché du régime de Damas à mesure qu’elle prenait ses distances avec Israël, notamment depuis l’opération Plomb durci menée au Liban par Tsahal, la Turquie a fait machine arrière ces derniers mois. Aussi, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé hier que son pays prendrait rapidement des sanctions contre le régime syrien, pariant sur sa chute et accueillant de ce fait de nombreux opposants à Bachar al-Assad.
Au nombre de ceux-ci, le colonel syrien Hussein Harmousch, ingénieur du génie qui a déserté au début des manifestations contre le gouvernement en place à Damas pour se réfugier en Turquie, a cependant été kidnappé le 29 août à la suite d’une opération des services secrets syriens, pour réapparaitre quinze jours plus tard à Damas pour une confession publique à la télévision.
Il fut le fondateur en juin dernier du Mouvement des officiers libres (MOL), avec les lieutenants Bassim Al Khalid et Abd Al Odeh et les capitaines Amar Al-Wawi, Yahya Youssef et Qais Alqtaana. Ce groupe fut à l’origine de l’attaque menée le 4 juin dernier contre le poste de police et la caserne de la ville de Jisr Al-Shughour, qui avait entraîné la mort de 120 policiers et soldats syriens.
Il est à noter que les opposants au régime de Damas sont comme il se doit protégés en Turquie par les services secrets turcs, le Mili Istihbarat Teskilati (MIT) qui n’a donc pu empêcher l’enlèvement du colonel Harmoush. Pas plus que l’assassinat à Istanbul, le 16 septembre, de trois terroristes tchétchènes venus s’y replier et s’y faire soigner, Berkhadzi Musaev, Rustem Altamirov et Zaurbek Amriev. Ce qui porte à six en trois ans, le nombre de militants islamistes tchétchènes éliminés sur le sol turc, vraisemblablement par des agents Russes.
On se souvient de la formule de Vladimir Poutine disant qu’il fallait « buter les terroristes tchétchènes jusque dans les chiottes ». Une Russie qui ne voit pas forcément d’un bon œil ce pays membre de l’Otan servir de sanctuaire à des terroristes…
Pareillement, les Chinois ont pointé la responsabilité des services secrets turcs dans l’agitation séparatiste de la province du Xinjiang, zone tampon entre l’Asie centrale et le monde chinois, très riche en matières premières, et peuplée historiquement par les Ouïgours musulmans… et turcophones.
Au-delà du cas syrien, on constate que Russes et Chinois font face à des menaces similaires et ont des préoccupations communes. Toute la question est de savoir a souvent relevé Bruno Gollnisch, une nouvelle fois, si les menées des Washington et de l’Alliance atlantique, dans le monde arabe comme ailleurs, sont (toujours) conformes aux réels intérêts de la France et de l’Europe.
Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, géopolitique, insécurité, international, lobby 0 commentaire -
« Pays émergents », une notion remise en question, par Hervé Juvin
La notion « d’émergence » avait rallié tous les suffrages depuis une vingtaine d’années, donnant naissance à ces acronymes, le plus connu étant celui des BRICS, qui traduisait une certitude : le développement ne fonctionne que dans une seule direction, notre avenir sera le leur, et les pays en émergence sont promis à être – à échéance plus ou moins rapide – des pays développés comme nous. Voilà que le tableau se brouille et que des voix éminentes (grands économistes de banques, dirigeants politiques aussi) nous invitent à reconsidérer sur le fond la notion d’émergence.
À propos de l’auteur
Hervé Juvin est écrivain et conférencier. Auteur d’essais sur l’économie, la société et la mondialisation, il est spécialiste de la banque et des marchés financiers. Grand arpenteur du monde, il a publié plusieurs centaines d’articles, notamment dans Le Débat ( Gallimard), L’Expansion, Agir, et préside par ailleurs une société de conseil aux gouvernements, aux institutions et aux entreprises.Source : Realpolitik.tv.
« Pays émergents », une notion remise en question par realpolitiktvLien permanent Catégories : actualité, économie et finance, géopolitique, international 0 commentaire -
La Chine pulvérise les États-Unis sur la scène économique mondiale
Avez-vous déjà regardé un match de football ou un match de basket où une équipe domine tellement l’autre que dire que c’est une “tuerie” est un euphémisme? Eh bien, c’est ce que fait la Chine aux États-Unis. La Chine a complètement pulvérisé l’Amérique sur la scène économique mondiale.
Il était une fois une économie chinoise qui était une plaisanterie et l’économie des États-Unis qui était la plus puissante que le monde ait jamais vue. Mais au cours des deux dernières décennies l’économie américaine a décliné et dépéri, alors que l’économie chinoise s’est épanouie et envolée. Aujourd’hui, la Chine produit plus d’acier, plus d’automobiles, plus de bière, plus de coton, plus de charbon et plus de panneaux solaires que nous. La Chine possède le train le plus rapide du monde, l’ordinateur le plus rapide du monde et exporte deux fois plus de produits high-tech que nous le faisons.
En 2011, le déficit commercial américain avec la Chine était le plus grand déficit commercial qu’une nation ait eu avec une autre nation de toute l’histoire ; aujourd’hui la Chine a maintenant accumulé plus de 3 trillions de dollars en réserves de change. Chaque jour, nous abandonnons plus d’emplois, plus d’entreprises et plus de notre richesse nationale à la Chine. En termes techniques économiques, la Chine “nous a mené derrière le hangar à bois” – dans un recoin de la scène internationale – et nous a battu à plate couture.
Malheureusement, la plupart des Américains sont tellement accros à l’amusement qu’ils ne réalisent même pas ce qui se passe.
Si vous ne croyez pas que la Chine est en train de savonner la planche de l’Amérique au nez et à la barbe du reste du monde, continuez votre lecture. À suivre, les 47 signes prouvant que la Chine a complètement pulvérisé l’Amérique sur la scène économique mondiale…
N° 1 – En 1998, les États-Unis pesaient 25 % du marché mondial des exportations de haute technologie tandis que la Chine représentait tout juste 10 %. Aujourd’hui, les exportations chinoises de haute technologie sont plus de deux fois plus importantes que celles des États-Unis.
N° 2 – L’Amérique a perdu plus d’un quart de l’ensemble de ses emplois manufacturiers de haute technologie au cours des dix dernières années.
N° 3 – L’économie chinoise a connu une croissance 7 fois plus rapide que celle de l’économie américaine au cours de la dernière décennie.
N° 4 – En 2010, la Chine a produit plus de deux fois plus d’automobiles que les États-Unis.
N° 5 – En 2010, la Chine a produit 627 millions de tonnes métriques d’acier. Les États-Unis seulement 80 millions de tonnes métriques.
N° 6 – En 2010, la Chine a produit 7,3 millions de tonnes de coton. Les États-Unis ont produit 3,4 millions de tonnes de coton.
N° 7 – La Chine a produit 19,8 % de tous les biens consommés dans le monde en 2010. Les États-Unis en produisent 19,4 %.
N° 8 – Au cours de 2010, nous avons dépensé 365 milliards de dollars en biens et services en provenance de Chine alors qu’ils n’ont dépensé que 92 milliards de dollars dans les nôtres.
N° 9 – En 1985, le déficit commercial américain avec la Chine était de 6 millions de dollars pour l’année entière. Le déficit commercial américain final avec la Chine pour 2011 sera très proche de 300 milliards de dollars. Ce sera le plus grand déficit commercial qu’une nation ait eu avec une autre nation de toute l’Histoire.
N° 10 – Le déficit commercial américain avec la Chine est maintenant 28 fois plus important qu’il ne l’était en 1990.
N° 11 – Depuis que la Chine est entrée à l’OMC en 2001, le déficit commercial américain avec la Chine a augmenté en moyenne de 18 % par an.
N° 12 – Selon le New York Times, un Jeep Grand Cherokee qui coûte 27 490 $ aux États-Unis, il coûte environ 85 000 $ en Chine.
N° 13 – Selon l’Institut économique de la politique, l’Amérique perd un demi-million d’emplois au bénéfice de la Chine chaque année.
N° 14 – Les États-Unis a perdu un (énorme) 32 pour cent de ses emplois manufacturiers depuis l’an 2000.
N° 15 – Les États-Unis ont été le premier pays consommateur d’énergie sur le globe pendant environ 100 ans, mais, durant l’été 2010, la Chine a pris la place de numéro un.
N° 16 – Il y a 15 ans, la Chine, était 14e dans le monde pour les publications d’articles de recherche scientifique. Mais désormais, la Chine devrait dépasser les États-Unis et devenir numéro un en très peu de temps.
N° 17 – La Chine devrait également bientôt devenir le leader mondial des dépôts de brevet.
N ° 18 – En 2009, les États-Unis se classent bon dernier des 40 pays examinés par la Fondation des Technologies de l’Information et de l’Innovation quand il s’agit de «changement» dans le domaine de la «compétitivité globale basée sur l’innovation” au cours des dix années précédentes.
N ° 19 – Aujourd’hui, la Chine délivre plus de diplômes de doctorat en ingénierie chaque année que les États-Unis.
N ° 20 – La Chine possède maintenant le superordinateur le plus rapide de la planète.
N ° 21 – La Chine compte actuellement les trains les plus rapides du monde et le plus vaste réseau au monde de trains à grande vitesse.
N ° 22 – La construction du nouveau siège de l’Union africaine a été financée par la Chine (200 millions de dollars).
N ° 23 – Aujourd’hui, la Chine produit près de deux fois plus de bière que les États-Unis.
N° 24 – 85 % de tous les arbres de Noël artificiels sont fabriqués en Chine.
N ° 25 – Étonnamment, la Chine consomme désormais 53 % du ciment mondial.
N ° 26 – Il y a plus de porcs en Chine que dans les 43 nations productrices de porc réunies.
N ° 27 – La Chine est désormais le premier producteur d’énergie éolienne et solaire sur l’ensemble du globe.
N ° 28 – En Chine, la production de panneaux solaires était environ 50 fois plus importante en 2010 qu’elle ne l’était en 2005.
N ° 29 – À l’heure actuelle, la Chine produit plus de trois fois plus de charbon que les Etats-Unis.
N ° 30 – La Chine contrôle plus de 90 pour cent de l’approvisionnement total mondial en terres rares.
N ° 31 – La Chine est désormais le fournisseur numéro un des composants essentiels pour le fonctionnement des systèmes de défense américains.
N ° 32 – Selon l’auteur Clyde Prestowitz, l’exportation chinoise n°1 vers les États-Unis est l’équipement informatique. Selon un article de U.S. News & World Report, au cours de 2010, l’exportation numéro un des États-Unis vers la Chine était “de la ferraille et des déchets“.
N ° 33 – Les États-Unis ont perdu une moyenne de 50 000 emplois manufacturiers par mois depuis que la Chine a rejoint l’Organisation mondiale du commerce en 2001.
N° 34 – Retour en l’an 2000, plus de 20 % de tous les emplois en Amérique sont des emplois manufacturiers. Aujourd’hui, seulement 5 % environ.
N ° 35 – Entre décembre 2000 et décembre 2010, 38 % des emplois manufacturiers ont été perdus dans l’Ohio, 42 % en Caroline du Nord et 48 % dans le Michigan.
N ° 36 – La charge moyenne de l’endettement des ménages aux États-Unis est de 136 % du revenu moyen. En Chine, elle est de de 17 %.
N ° 37 – Le nouveau World Trade Center va être construit avec du verre importé de Chine.
N° 38 – Le nouveau mémorial Martin Luther King sur le National Mall a été fabriqué en Chine.
N° 39 – Un sondage du Washington Post / ABC News, effectué il y a quelque temps, a montré que 61 pour cent des Américains considèrent la Chine comme une menace pour leurs emplois et la sécurité économique.
N ° 40 – Selon le représentant américain Sutton Betty, une moyenne de 23 sites de production ont été fermés, chaque jour, aux États-Unis en 2010.
N ° 41 – Dans l’ensemble, plus de 56.000 sites de production aux États-Unis ont fermé leurs portes depuis 2001.
N ° 42 – Selon le professeur Alan Blinder l’Université de Princeton, 40 millions d’emplois aux États-Unis pourraient être délocalisés hors du pays au cours des deux prochaines décennies.
N ° 43 – Au cours des dernières décennies, la Chine a été en mesure d’accumuler environ 3 000 milliards de dollars en réserves de devises étrangères, et le gouvernement des États-Unis doit maintenant à la Chine près de 1 500 milliards de dollars.
N ° 44 – Selon le FMI, la Chine dépassera les États-Unis et deviendra la plus grande économie mondiale en 2016.
N ° 45 – Selon un éminent économiste, l’économie chinoise crée déjà à peu près autant de pouvoir d’achat que l’économie américaine.
N ° 46 – Selon l’Université de Stanford, et le professeur d’économie Lazear Ed, si l’économie américaine et l’économie chinoise continuent de croître au rythme actuel, le citoyen moyen chinois sera plus riche que le citoyen américain moyen en 30 ans seulement.
N ° 47 – Le Prix Nobel d’économie Robert Fogel W. de l’Université de Chicago prévoit que l’économie chinoise sera trois fois plus forte que l’économie américaine d’ici l’an 2040 si les tendances actuelles se poursuivent.
Si l’économie mondiale était un jeu, l’Amérique perdrait lamentablement alors que la Chine serait grande gagnante.
Malheureusement, l’économie mondiale n’est pas un jeu. De vraies entreprises et de vrais emplois sont touchés tous les jours.
Barack Obama continue de parler sur la façon dont “l’économie s’améliore”, mais la réalité est que nous ne sommes jamais revenus au niveau où nous étions avant la crise financière de 2008.
Le graphique suivant (qui a été extrait ce jour d’un site Web de la Fed) indique la durée moyenne du chômage aux États-Unis. Est-ce à cela que ressemble une reprise économique selon vous ? ….
L’administration Obama nous dit que le taux de chômage officiel n’est que de 8,5 %, mais c’est une plaisanterie. Même le Congressional Budget Office admet que le taux de chômage officiel devrait effectivement se situer aux alentours de 10 pour cent.
Mais le véritable problème est le nombre de chômeurs de longue durée que nous avons dans l’Amérique d’aujourd’hui.
Selon Hamilton, environ 53 pour cent des travailleurs sans emploi dans l’État de Floride, au cours de 2011, sont sans emploi depuis plus de six mois.
Cependant Barack Obama semble absolument stupéfait qu’il y ait encore autant de chômeurs là-bas malgré sa «reprise économique». Il suffit de vérifier la conversation suivante qui a eu lieu entre M. Obama et une femme dont le mari est concerné par ce problème, au cours d’une récente apparition de B. Obama sur Google + ….
“Puis-je vous demander quel genre d’ingénieur est votre mari?”, a déclaré M. Obama à la femme de l’ingénieur au chômage.
“Il est ingénieur en semi-conducteurs» a-t-elle répondu.
“Cela m’intéresse – et je pense ce que j’ai dit – et si votre mari pouvait m’envoyer son CV, j’essayerais de trouver exactement ce qui se passe là parce que les retours que nous obtenons est que quelqu’un dans ce type de domaine – la haute technologie – ce genre d’ingénieur, devrait être en mesure de trouver quelque chose tout de suite. “Obama ne se rend pas compte que ce n’est pas si simple à “trouver quelque chose tout de suite” dans cette économie.
Nous avons expédié les emplois high-tech à l’étranger à un rythme effréné. Les emplois ne sont tout simplement plus là.
En Europe, le chômage est encore pire. Il suffit de consulter ce tableau qui montre ce qui s’est passé au niveau du chômage des jeunes en Europe récemment.
Aux États-Unis et en Europe, une grande déconnexion a eu lieu. Tout simplement parce que les grandes sociétés aux États-Unis et en Europe se portent bien, cela ne signifie pas qu’ils vont offrir de bons emplois pour les travailleurs aux Etats-Unis et en Europe.
Ces temps-ci, il est trop facile pour les grandes entreprises de délocaliser les emplois vers des endroits comme la Chine, où il est parfaitement légal de payer un salaire d’esclave aux travailleurs.
Donc, à moins que quelque chose change, cela signifie qu’à partir de maintenant, il y aura des problèmes chroniques de chômage structurel aux États-Unis.
Cela signifie également que le nombre d’Américains qui dépendent du gouvernement va continuer à augmenter.
Et malheureusement, il y a des signes montrant que l’économie est sur le point de connaître un autre ralentissement. La confiance des consommateurs aux États-Unis est en baisse une fois de plus. Le Baltic Dry Index, qui est souvent utilisé comme une mesure de la santé de l’économie mondiale, a chuté de plus de 60 pour cent depuis Octobre.
Peut-être le plus important de tout, l’Europe se dirige vers une récession et plusieurs pays européens connaissent déjà des conditions similaires à la dépression.
Compte tenu du fait que la moitié de tout le commerce mondial implique l’Europe d’une certaine manière, ce n’est pas une bonne chose pour nous.
Donc, si vous avez un emploi en ce moment, gardez-le précieusement. Les emplois sont des denrées rares à l’heure actuelle, et ils vont devenir encore plus rares dans les années à venir.
Lien permanent Catégories : actualité, économie et finance, géopolitique, international 0 commentaire -
Les Iforas sous le feu français
N'en déplaise aux "spécialistes militaires" des plateaux télévisés qui pensaient manger sur la guerre du Mali jusqu'à la rentrée, la bataille des Iforas est une affaire de semaines. On pouvait l'estimer plus longue dès lors que nous aurions constitué des bataillons noirs de la CEDEAO pour monter à Kidal, mais du moment que nous engageons le fer avec les freux dans la foulée, sans attendre personne (mais avec les appuis techniques et logistiques de nos alliés de l'OTAN) et sans perdre de temps à la caisse à sable multilingue, il est possible de boucler l'affaire avant Pâques, quand le steak terroriste aura été suffisamment attendri pour que les Touaregs ralliés à la bonne cause puissent le bouffer ; car il ne fait aucun doute aujourd'hui qu'ils se sont retournés avant que leur situation ne se dégrade définitivement. Il faut dire que traverser un bombardement de mortier de 60 n'est pas grand chose comparé à la bombe guidée laser qui vient d'exploser le technical Toyota du copain à cent mètres de soi. La grande tache noire sur le sable a de quoi démotiver le chamelier le plus vaillant. On ne fournit pas la pelle et la balayette car il n'y a rien à balayer.
Se cacher ? Les promontoires rocheux, cavernes et grottes deviennent autant de pièges à missiles, car ces saloperies travaillent aussi à l'horizontale. Alors, tant que nous n'entendrons pas parler d'une réplique DCA des groupes cibles, nous considérerons qu'ils sont proches du paradis. A relever quand même que le pays est magnifique et que mourir là ou dans un bidonville à la con au bord d'un égout, y a pas photo !
La carte (coloniale) nous montre que le massif des Iforas est partagé entre le Mali et l'Algérie (Tassili). Les massifs de repli sont loin et gardés. Au nord-est c'est l'Ahaggar derrière Tamanrasset, patrouillé en tous sens par les Algériens, au sud-est et plus loin après la vallée de l'Azaouak, frontière naturelle Mali-Niger, est le massif de l'Aïr, pays des Touaregs nigériens qui ont fait définitivement la paix avec Niamey et défendront leur territoire et la république contre les freux. L'Algérie a fermé sa frontière, au grand dam de toute la région de Tam qui ne vit que du tourisme, et s'il n'est pas aisé de verrouiller le tracé qui traverse l'Adrar commun, le plateau au nord est propice à la surveillance aérienne. Kidal et Tessalit reprises, le terrain utile à battre n'est pas grand comme la moitié de la France (les "spécialistes" ça ose tout). La zone d'effort est un triangle équilatéral de ±200 kilomètres dont un sommet est sur Kidal (voir la carte CIA en cliquant ici).
La configuration des lieux a rappelé à certains les montagnes afghanes de Tora-Bora où les milices d'al-Qaïda s'étaient réfugiées sous la pression américaine. On sait que les chefs d'al-Qaïda y avaient été signalés, mais nonobstant le fait qu'ils avaient enduré de lourdes pertes sous les bombardements massifs de l'US Air Force, une partie avait pu rejoindre les FATAs du Pakistan qui les avaient bien accueillis. Dans le cas qui nous occupe, l'accueil est moins probable, même la Libye est décidée à leur faire un sort.
Bémol: l'Algérie est quand même la mâchoire de l'étau dans lequel on va broyer les malfaisants, et on peut espérer que l'humiliation qu'elle a subie à In Amenas va améliorer sa professionnalisation. Sans cela, on risque de voir le cancer métastaser au nord, mais il deviendra alors son propre problème, ce qui est quelque part renvoyer l'ascenseur.
Quand l'écume de la guerre aura disparu, restera le problème de fond au Mali. Voici une synthèse du Pacte national de 1991 sensé mettre fin à l'insurrection touarègue d'alors. Il avait demandé beaucoup de travail, en pure perte, les autorités de Bamako s'étant carrément parjurées. Sinon c'était parfait, sauf que les mondes soudanien et arabo-berbère ne sont pas miscibles. On peut confédérer les communautés comme y est arrivé le Niger sous la houlette d'un président intelligent, mais pas les émulsionner. Sans penser au découpage géographique qui n'est pas viable, il faudrait réfléchir à sectoriser la société. D'autres pays y sont parvenus. Un cas de laboratoire : Singapour.LE PACTE NATIONAL DE 1991
Le Pacte national a été signé le 11 avril 1992 à Bamako entre le gouvernement et le bureau de coordination des mouvements et fronts unifiés de 1’Azaouad à la suite de négociations menées à Alger sous la médiation de l’Algérie. Outre le ministre algérien des Affaires étrangères, deux personnalités ont joué un rôle important dans ces négociations : M. Ahmed Baba Miské, mauritanien, directeur des PMA à l’Unesco (pays les moins avancés), et M. Edgar Pisani, président de l’Institut du monde arabe de Paris et ancien chargé de mission à l’Elysée.
Le Pacte national est un long document de 86 articles qui détermine les modalités du cessez-le-feu et organise un statut particulier pour le Nord du Mali. Après le cessez-le-feu, il sera procédé à l’intégration (sur une base individuelle, volontaire et selon les critères de compétence) de combattants de l’Azaouad dans les différents corps en uniforme de l’État. Des unités spéciales des forces armées (mises sur pied pour une année) et un corps de sécurité intérieure seront chargés du maintien de l’ordre. Sont prévus également un allègement substantiel des forces armées dans le Nord et le rapatriement des personnes déplacées. Une commission de cessez-le-feu, présidée par le médiateur algérien sera chargée de veiller à l’exécution de l’accord. En outre une commission indépendante d’enquête composée de représentants des deux parties et d’experts étrangers aura une mission d’investigation sur les événements et devra évaluer les dommages et réparations dus aux victimes.
Le statut particulier du Nord qui s’appliquera aux 6°, 9°, 7° et 8°régions (Tombouctou, Gao et Kidal), établit ainsi la liste des collectivités locales : régions, communes, arrondissements et cercles. Chacune de ces collectivités est dotée d’une Assemblée élue et d’un Exécutif. Un représentant de l’Etat siégera auprès de chaque région.
En outre est instituée une Assemblée inter-régionale, dotée d’un secrétariat permanent.
Ces Assemblées sont compétentes pour :
- organiser la vie communautaire urbaine et rurale ;
- définir et promouvoir les programmes de développement économique, social ;
- assurer le maintien de l’ordre ;
- participer à la sécurité de la région et de la nation ;
- organiser les échanges et actions de complémentarité entre les collectivités du Nord et le reste du pays.
En outre un Fonds de développement et un Fonds d’indemnisation sont créés, et un programme de développement du Nord du Mali sera arrêté pour les 10 ans à venir. (crédit E. Bernus, Politique africaine) -
L’Occident n’accorde aucune importance aux Chrétiens de Syrie
L'évêque chaldéen d'Alep, Mgr Antoine Audo, dénonce l'attitude de la communauté internationale vis-à-vis de la communauté chrétienne de Syrie. Il accuse les puissances occidentales d’être plus préoccupées par leurs intérêts économiques que par la présence chrétienne au Moyen-Orient.En Syrie, les chrétiens représentent 10% de la population du pays. Une minorité dont le sort n’a « aucune importance » aux yeux de l’Occident, a accusé l’évêque chaldéen d’Alep, Mgr Antoine Audo, qui est aussi le président de Caritas Syrie.Au début de la crise syrienne, des voix au sein de la hiérarchie chrétienne de Syrie ont défendu le régime de Bachar el-Assad. Mais l'évêque chaldéen d'Alep assure que les chrétiens ne sont pas la cible particulière des enlèvements ou des exécutions sommaires. Il dénonce par contre l’angoisse et la paupérisation à l’œuvre dans l’ensemble de la société syrienne.« Cet appel vient de quelqu’un qui exprime très bien la complexité de la situation, qui ne désigne pas un adversaire particulier, et qui dénonce les violences dans les deux camps, l’extrême souffrance du peuple syrien. C’est l’appel d’un homme pacifique », juge Jean-Claude Petit, président du réseau « Chrétiens de Méditerranée ».Monseigneur Antoine Audo n’en dénonce toutefois pas moins avec force la position de l’Occident vis-à-vis des chrétiens du Moyen-Orient. « L’Occident ne donne aucune importance à ces communautés chrétiennes. […] La priorité de l'Occident est la puissance économique, la société de consommation. Il ne voit pas l'importance historique de notre présence », a-t-il ainsi déclaré.Avec RFI http://www.francepresseinfos.com/Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, géopolitique, international, lobby, religion 0 commentaire -
Vers la fin du nouvel ordre mondial -2010
Pour la première fois depuis la chute de l'URSS et l'avènement du nouvel ordre mondial, la Russie mène une opération militaire hors de ses frontières, dans un pays voisin et souverain et ce afin de défendre des citoyens Russes. Le jeudi 7 aout 2008 restera dans les annale car l'opération militaire Russe actuellement en cours va modifier a "jamais" les relations internationales.
Comment en est on arrivé la et pourquoi cette petite bande de territoire semble avoir tellement d'importance pour Moscou, Tbilissi, Whashington ou encore l'UE ? Et quelles sont les perspectives ?
La Georgie est un vieux pays du Caucase occupé par les Arabes (7ième au 11ième siècle), puis par les Mongols et la horde d'or (12ième au 15ieme) puis partagé entre Ottomans et Perses (16ieme) avant de recevoir la protection de la Russie en 1783. La libération des terres Georgiennes se fera au long du 19ième siècle et sera achevée en 1864. La Georgie déclara son indépendance en 1918, avant d'être occupée par l'armée rouge en 1921 et de devenir la République socialiste soviétique de Géorgie en 1936. A la chute du l'URSS, la Georgie se retouve face a sa destinée, et a ses régions russophiles d'Ossétie et d'Abkhazie, une région de l'empire Bysantin incorporée de force à la Georgie au 16ième siècle. Le nouveau gouvernement Georgien fait face à un conflit avec ces provinces et notamment l'Ossétie du sud dès 1991. Celle ci déclarera son indépendance en 1994 et en 2006, par référendum. Néanmoins la communauté internationale ne daignera jamais reconnaitre cette indépendance, sauf la Russie de Vladimir Poutine et la situation restera très tendue entre la province et l'état Georgien, ce jusqu'en 2003 ou le gouvernement de Edouard Chevardnadze tombe remplacé par celui de Mikheil Saakachvili.
La Georgie, pion du grand échiquier
En novembre 2003, la Georgie a été victime d'un « coup d'état démocratique » : la révolution des roses, une des révolutions colorées organisées par la CIA et des officines « proches » afin de renverser des régimes des états jugés trop proches politiquement de Moscou ou ceux sur des emplacements stratégiques. Ont principalement été visées des états comme la Serbie, l'Ukraine ou encore la Georgie (lire à ce sujet mon article).
La Serbie parce que allié de la Russie dans les Balkans, l'Ukraine et la Georgie parce que stratégiques dans la volonté d'encerclement (containment) de la Russie, ces deux états étant membres actifs du GUUAM.
Depuis la prise de pouvoir de Mikhail Saakachvili la Georgie est devenue un allié indéfectible de Whashington, le président a lui même été formé par Georges Soros, l'homme derrière les révolutions colorées d'europe centrale, l'investisseur du Groupe Carlyle ... Des ministres de l'actuel gouvernement sont des anciens collaborateurs du financier américain au sein de sa fondation. Un certain nombre de jeunes conseillers de Saakachvili ont également été formés aux Etats-Unis dans le cadre des échanges universitaires mis en place et gérés par la Fondation privée de Soros. Le gouvernement américain, quant à lui, a doublé son aide économique bilatérale à la Géorgie qui atteint aujourd'hui 185 millions de dollars. De plus, la Maison-Blanche est engagée dans un programme de formation des forces spéciales de l'armée géorgienne dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamiste dans la région avec l'aide d'Israël, lire à ce sujet cet article extrêmement bien documenté. À la mi-juillet, les troupes étasuniennes et géorgiennes ont tenu un exercice militaire commun dénommé « réponse immédiate » impliquant respectivement 1.200 Étasuniens et 800 Géorgiens.
J'ai déjà également traité de l'importance de la guerre énergétique en cours et notamment du pipeline BTC. Ce pipeline devant permettre de passer outre la Russie, et de desservir l'Europe du sud via la Georgie, la Turquie et Israel, qui souhaite par ce biais jouer un rôle essentiel dans la région bien sur, en contournant la Russie mais surtout dans la ré-exportation du pétrole vers l'Asie ! La revue Russe Kommersant ne titrait elle pas le 14 juillet 2006 que : « Le pipeline BTC a considérablement change le statut des pays de la région et cimenté une nouvelle alliance pro-occidentale. Ayant influé pour la construction de l'oléoduc vers la Méditerranée, Washington a pratiquement mis en place un nouveau bloc avec l'Azerbaïdjan, la Géorgie, la Turquie et Israël. »
Ces coups d'états fomentés par la CIA aux frontières de la Russie, l'extension à l'est de l'OTAN, l'installation du système de radars américains en europe centrale, les négociations d'entrée de l'Ukraine et la Georgie dans l'OTAN (bloquées fort heureusement par l'Allemagne) mais surtout l'extension de l'UE (désormais sur la mer noire) et la terrible affaire du Kosovo ont été considéré par la Russie comme autant d'agressions indirectes et de viol du droit international qu'on lui prétend lui «opposer» pourtant officiellement partout.
Juillet / Aout 2008
Le 12 juillet 2008, une annonce du Ministère géorgien de la Défense déclarait que les troupes étasuniennes et géorgiennes « s'entraînent durant trois semaines sur la base militaire de Vaziani » près de la capitale géorgienne, Tbilissi. (AP, 15 juillet 2008). Ces exercices, qui se sont achevés à peine une semaine avant l'attaque du 7 août, étaient la répétition générale évidente d'une opération militaire qui, selon toute probabilité, avaient été planifiée en étroite coopération avec le Pentagone.
Dans un premier temps la Géorgie, puissamment armée et entraînée par l'Amérique et israël a contesté l'organe chargé de régler le conflit - la Commission mixte de contrôle – qui est coprésidé par la Russie, la Géorgie, l'Ossétie du Nord et l'Ossétie du Sud.
Le 7 août, coïncidant avec la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques de Beijing, le Président de Géorgie ordonne d'attaquer militairement tous azimuts la capitale de l'Ossétie du Sud, Tskhinvali. Une attaque militaire d'assez haute intensité pour «rétablir l'ordre constitutionnel». La Russie a alors réagi comme se doit de réagir un état souverain chatouillé sur sa frontière et dont les citoyens sont menacés militairement. Elle a répliquée afin de chasser les soldats géorgiens et de protéger ses citoyens. l'attaque contre l'Ossetie a abouti a l'affrontement direct avec les forces russes.
Ces cinq derniers jours, les combats ont été extrêmement violents, ce soir, mardi, l'armée Georgienne a été repoussée hors d'Ossétie et les combats entre troupes Russes et Georgiennes se seraient rapprochés de l'est du pays, vers la capitale Tbilissi. Comme l'affirme Alexandre Lomaia, le chef du Conseil national de sécurité Georgien «Nous n'avons pas capitulé, notre armée reste en bon ordre malgré les pertes ... Je peux vous assurer que nous recevons une aide militaire de l'étranger… Et nous la recevrons jusqu'à ce que nous ayons chassé les Russes du pays. » Le kremlin a ouvertement accusé l'Amérique de « favoriser » la Georgie. Comme le premier ministre, Vladimir Poutine l'a dit lui même : « Ce n'est pas le cynisme des politiques (américains) qui étonne (...) mais c'est le niveau de ce cynisme, la capacité à présenter ce qui est blanc en noir, ce qui est noir en blanc, la capacité à présenter l'agresseur en victime de l'agression " .... " Saddam Hussein devait être pendu parce qu'il a détruit quelques villages chiites, mais les autorités géorgiennes actuelles doivent être défendues alors qu'elles ont rayé de la terre en une heure des dizaines de villages ossètes, qu'elles ont écrasé vieillards et enfants avec leurs chars et qu'elles ont brûlé vif les gens dans leurs maisons ». Pourtant malgré l'aide internationale l'armée Russe est en train de "très sérieusement" affaiblir la force militaire Georgienne, afin de simplement éviter qu'une opération de telle ampleur ne puisse se reproduire. «Qu'est-ce qui peut empêcher les Russes d'aller jusqu'à Tbilissi ? .... Saakachvili a pensé qu'il allait pouvoir regagner du terrain par la force. Imaginer que cette petite avancée tactique serait acceptée par la Russie est le calcul de quelqu'un de stupide» reconnaissait hier un diplomate européen plein d'amertume. Effectivement, si l'on regarde les forces en présence, on ne peut comprendre le geste de folie de Mikheil Saakachvili, sauf ci ce dernier a naïvement cru que le fait d'etre dans les bonnes graces des Occidentaux lui donnait tous les droits. ...
Jugez vous même :
RUSSIE : 1.000.000 d'hommes / 23.000 tanks / 26.000 pièces d'artillerie / 1.802 avion de combats / 1932 hélicoptères.
GEORGIE : 32.000 hommes / 128 tanks / 109 pièces d'artillerie / 8 avions d'attaques / 37 hélicoptères.
Comment dans ces conditions et sans l'aval de certains le petit poucet Georgien pouvait il penser faire tomber l'ogre Russe, ce dernier bénéficiant en plus de l'appui des milices Ossetes et des volontaires cosaques ! Les vrais responsables des tragiques évènements ne sont pas la Russie, qui ne fait que défendre des citoyens Russes victimes d'une agression militaire de l'armée Georgienne mais bel et bien la politique de fou de l'Amerique dans cette partie du monde, Amérique qui a fait miroiter a Saakachvili tout et n'importe quoi, de l'Union Européenne a l'OTAN, celui ci n'ayant en fait servi que de marionnette pour permettre la création du pipeline BTC sus cité, et servir de fusible pour chatouiller l'ours sur sa frontière ...
Comme tout fusible, ce dernier va finir par brûler et ce sont les civils Georgiens et Ossétes qui vont et ont déjà commencé a en faire les frais. Parallèlement, un second front s'est ouvert en Abkazie.
La Georgie vient tout simplement de disparaître en tant qu'état souverain.
De l'Ossetie au Kosovo, l'echec de l'OTAN
Derrière le conflit qui aboutira sans doute a la partition territoriale de l'ossetie et de l'abkazie, comment ne pas voir un des ricochets de la politique irrationnelle de Washington dans les Balkans et notamment la sombre affaire du Kosovo ? Certes les cas de figures sont différentes, certes les ossètes n'ont pas envahi l'Ossètie comme les Albanais le Kosovo, mais puisque les Américains ont prouve que l'on pouvait modifier les frontières des états sans aucune raison au mépris des peuples et de toutes les règles de droit international, pourquoi ce qui serait valable pour les Kosovars ne le serait pas pour les Ossètes ou les Abkazes ? Vladimir Poutine avait parlé de l'Amérique dans des termes « post guerre froide », comparant ce pays à : « un loup affamé qui mange et n'écoute personne » ... Au début de cette année, le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov avait prévenu son homologue américain que : « la reconnaissance du Kosovo constituerait un précédent pour l'Abkhazie et l'Ossétie du sud ». Mais celui ci n'a pas été écouté.
Naïvement, Saakashvili a pensé que d'être dans les bonnes grâces du pentagone lui conférait un blang seing et le droit de recourir a la force sans aucune raison. En ce sens, un parallèle est faisable entre le viol de la souveraineté territoriale de la Serbie (a savoir la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo, alors que la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU (qui réaffirmait sans ambiguïté la souveraineté de la Serbie sur ce territoire) et l'agression militaire contre l'Ossétie de jeudi dernier.
Néanmoins, s'il est facile d'agresser un voisin faible, il l'est beaucoup moins contre un voisin fort, a savoir la Russie. Cette derniere affirme en outre que près de 2.000 civils auraient péris dans les combats, que 30.000 réfugiés auraient fui en Ossétie du nord et parle Habilement et ouvertement de génocide à l'encontre du peuple Ossète, des termes qui rappellent ceux utilisés par l'OTAN pour justifier sa campagne de bombardements en Serbie en 1999.
En ce sens, la réaction Russe de ces derniers jours est non seulement parfaitement justifiée mais elle est saine pour l'Europe et l'humanité toute entière : elle prouve que l'OTAN ne peut inpunément violer les règles de droit international sans que personne ne s'y oppose. Si l'implication de Washington semble évidente pour les Russes, il semble certain que les premiers qui le nient ont lourdement sous estimés la capacité de réaction Russe.
Vers la fin du nouvel ordre mondial
L'opération militaire en cours a un sens bien plus important que le seul affrontement Russo-Georgien. En effet pour la première fois depuis la fin de la guerre froide, la confrontation Russie-Amérique vient de tourner a l'avantage des Russes. Pour la première fois un coup d'arrêt clair et net est imposé a l'aigle, par un ours réveillé et en colère. Pour la première fois surtout la Russie vient de s'opposer militairement et de façon «indirecte» a l'Amérique en dehors de ses frontières. Il ne faut pas se tromper sur le sens réel des évènements et essayer de comprendre la démonstration de forces des Russes. Le trio « Medvedev-Poutine-Lavrov » vient simplement de mettre fin au système unilatéral agence par l'OTAN pendant la guerre du golfe de 1991.
Après la décennie de l'effondrement (1990 a 1999), la décennie de l'extension a l'est de l'OTAN et parrallèlement du réveil Russe (1999 a 2008) il est fort plausible que nous entrions dans la décennie du reflus a l'ouest et du regain d'influence Russe sur les anciennes marches de l'empire.
Elstine n'avait rien pu faire face à l'endormissement de l'ours, Poutine l'a réveillé, celui ci est désormais éveillé et attentif. Alors que se tendent les relations Russo-Américaines via l'Europe de l'est et le Caucase, se dessinent sensiblement de nouvelles frontières du monde de demain.
Plus qu'un message a l'humanité, la Russie a montrée sa détermination et sa capacité a répondre désormais a toute agression injustifiée. Pour les Européens qui se cherchent toujours une réelle politique militaire, l'heure approche ou il faudra prendre position pour ou contre la Russie et par conséquent devoir imaginer a très court terme de se séparer de l'OTAN pour former la grande alliance continentale pré-esquissée par le général de Gaulle et souhaitée par Vladimir Poutine aujourd'hui : l'alliance continentale Euro-Russe, seule garante de la paix sur notre continent.
Dans le cas contraire, l'Europe se coupant de la Russie et de ses voisins se suiciderait littéralement, condamnée à ne rester que la vassale de l'Amérique, en froid avec son principal fournisseur énergétique.
Alexandre Latsa => http://www.esprit-europeen.fr -
Guerre au Mali : L'expert sur l'Afrique Bernard LUGAN interrogé par Philippe CONRAD
Bernard LUGAN est l'auteur de nombreux ouvrages sur l'Afrique.