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géopolitique - Page 976

  • Gaza: Que fait le Qatar ?

    Ziad Medoukh, responsable du département de français à l'université Al Aqsa et coordinateur du Centre de la Paix de Gaza, dans un poignant appel à l’opinion internationale, a déploré, le 15 novembre 2012, la léthargie de la communauté internationale face aux massacres commis par l’armée israélienne. René Naba, compagnon de route de longue date du combat national palestinien, lui répond en ces termes:

    Bonsoir Ziad,

    Le Monde se tait, mais cela était prévisible. Mais bon nombre de patriotes arabes et non arabes, sympathisants actifs de la cause palestinienne, sont sans voix devant le silence du Qatar et le revirement du Hamas. Que les dirigeants de Gaza demandent donc à leurs nouveaux alliés de voler à leur secours.

    Qu'ils demandent au nouveau Docteur Honoris Causa de l'université de Gaza, l'Emir de Qatar, le meilleur serviteur des Etats-Unis, de bouger….Et au Hamas de s'expliquer sur son alignement confessionnel sur l'Islam wahhabite, alors que ses missiles longue portée lui proviennent de Syrie et d'Iran.

    A force de sacrifier ses principes, la cause palestinienne est en état de décomposition. Le Hamas nous doit des explications, de même que les Frères musulmans au pouvoir dans trois pays arabes (Egypte, Tunisie et en Libye), ainsi que leurs confrères de Syrie, majoritaires dans l'opposition syrienne.

    La Ligue arabe a organisé en 18 mois de conflit syrien, pas moins d’une vingtaine de réunion sur la Syrie et aucune sur la Palestine, alors que le tiers du parlement palestinien est emprisonné par les autorités d’occupation israéliennes, que la colonisation du Grand Jérusalem et de la Cisjordanie se poursuit sans relâche, au rythme de la normalisation rampante des pétromonarchies envers Israël.

    Mais dans le cas d’espèce, l’identité de la Syrie n’est pas contestable. Elle est même incontestable. Celle de Palestine, en revanche, est en voie d’évanescence. Dégagez le bourreau Bachar al Assad serait une mesure de salubrité publique, selon le duo Alain Juppé et Laurent Fabius, les deux meilleurs de gauche et de droite réunis de la classe politique française. Soit. Mais alors que dire du bourreau de votre peuple, qui se sert de Gaza comme d’un tremplin électoral?

    Qu’attendez-vous pour pointer les contradictions de vos amis pour éviter de les dédouaner à bon compte et les contraindre à un devoir de cohérence. Ne soyez pas dupes de leurs belles paroles. La France, artisan du démembrement de la Syrie par le rattachement d’Alexandrette à la Turquie, se propose de créer des zones libres en Syrie et de fournir des armes à l’opposition syrienne. Que ne le ferait-elle pas aussi pour vous, elle qui vient de recevoir avec éclat, Benyamin Netanyahu, votre nouveau bourreau?.

    Bachar Al Assad ne mérite pas de vivre, Monsieur Laurent Fabius. Soit. Mais alors que dire de Netanyahu, «un menteur», selon son ami Nicolas Sarkozy, et que dire du xénophobe Avidgor Libermann. Nous sommes naturellement solidaires de vos souffrances et indignés par l'apathie du Monde arabe.

    Que cela nous serve de leçon.

    Les néo-islamistes égyptiens, frères d'armes du Hamas, devraient accorder la priorité à la levée du blocus de Gaza et la libération de la Palestine et non à la destruction du sphinx et des pyramides, et leurs frères Libyens à la destitution de la statue de Nasser, de même que les salafistes tunisiens s'abstenir de menacer Samir Kintar, le doyen des prisonniers politiques arabes en Israël.

    Juguler les turbulences du nouveau trublion de la scène libanaise le salafiste haririen Ahmad Al Assir qui s’imagine que le chemin de la Palestine passe par le cadavre transpercé d’Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, au glorieux palmarès sur le champ de bataille de la confrontation.

    On peut être croyant et ne pas négliger de faire fonctionner son cerveau. Nous payons, vous plus durement que nous, le prix de la légèreté de la direction palestinienne et de ses reniements successifs, de même que la récente défection du Hamas.

    Le Monde se tait, c'était prévisible. Mais votre nouveau parrain aussi, l’Emir du Qatar, Hamad Al Thani, et sa princesse Mozza, qui devaient vous apporter, en tandem, «amour, gloire et beauté». Exigez des explications et ne soyez plus dupes de ses manigances.

    En ces heures douloureuses, ayez une pensée pour l’artisan clandestin de votre première victoire, le chef militaire du Hezbollah Imad Moughniyeh, tué par suite d’une dénonciation d’un espion palestinien à la solde d’Israël, -Quelle monstruosité un espion palestinien à la solde d’Israël- compagnon d’armes de votre chef militaire assassiné Ahmad Jaabari.

    Une pensée aussi à vos anciens frères d’armes qui vous ont équipé en missiles instaurant un équilibre de la terreur entre la petite enclave de Gaza et le «Grand Israël», terreur de la conscience occidentale.

    Le Monde arabe souffre de désorientation. A ce titre je me suis adressé à vous, au-delà, à l’ensemble de l’opinion arabe pour dénoncer cette forme pernicieuse de la perversion mentale et provoquer un sursaut intellectuel salutaire

    Avec l’expression de ma solidarité douloureuse mais intransigeante et exigeante

    René Naba http://www.voxnr.com

    notes :

    René Naba est ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’Agence France Presse, ancien conseiller du Directeur Général de RMC/Moyen orient, chargé de l’information.
    Rene Naba est l’auteur des ouvrages suivants :
    "De notre envoyé spécial, un correspondant sur le théâtre du monde" Editions l’Harmattan Mai 2009
    "La Libye, la révolution comme alibi" Editions du Cygne septembre 2008

  • Souffrance à deux vitesses Discussion sous les bombes entre un Palestinien et un Israélien

    Mise à jour le mercredi 21 novembre  : à ce jour on dénombre 5 morts du côté israélien, et 154 morts dans le camp palestinien de la bande de Gaza. Face aux bombardements ciblés de haute technologie par une aviation et un équipement militaire modernes, près de la moitié des roquettes palestiniennes sont interceptées par les missiles anti-roquettes (Iron Dome) et ne touchent même pas terre.


    Interview croisée entre un palestinien et un... par CptAnderson

    http://www.egaliteetreconciliation.fr

  • AYMERIC CHAUPRADE « Le problème n'est pas que les Américains soient nationalistes, c'est que nous ne le soyons plus ! »

    Aymeric Chauprade est docteur en sciences politiques, chercheur à Paris-V René Descartes et enseigne la géopolitique à Paris-I-Sorbonnes. Il a publié récemment « Géopolitique, constantes et changements dans l'histoire » et « Dictionnaire de géopolitique » aux éditions Ellipses.
    1) Quelle est votre définition de la géopolitique ?
    La géopolitique est l'analyse de la politique des centres de puissance (les Etats et les entités trans-étatiques) comme fonction des données (constantes et variables dans l'histoire) de la géographie physique, de la géographie identitaire, de la géographie des ressources économiques. et du progrès des techniques. Mon dernier ouvrage « Géopolitique, constantes et changements dans l'histoire » vise à montrer le poids de l'ensemble de ces facteurs sur les situations historiques et contemporaines. J'y insiste notamment sur les données ethniques, religieuses et démographiques et l'importance de l'immigration comme facteur de la géopolitique.
    2) En quoi la géopolitique de la France s'oppose-t-elle aux intérêts américains ?
    La géopolitique ne se situe pas dans l'idéologie et dans le discours moral, mais dans ce que l'on appelle couramment la «Realpolitik». Je n'ai rien a priori contre les Etats-Unis, mais je constate que leur avantage considérable en puissance depuis la fin de la guerre froide est un facteur d'effacement de la France. Puissance globale, les Etats-Unis cherchent à nous éliminer du monde arabe, de l'Afrique et de l'Asie-Pacifique. Ils encouragent la construction d'une Europe germano-américaine dans laquelle la France n'aura qu'un strapontin et perdra sa dimension mondiale.
    3) Quel regard portez-vous sur l'interventionnisme tous azimuts des Etats-Unis
    ? Depuis l'aube de l'humanité, l'histoire déroule la compétition des peuples. Les Américains considèrent qu'ils doivent être en tête de cette compétition et comment le leur reprocher ? Ils sont nationalistes et ils ont bien raison ! Le problème n'est pas que les Américains soient nationalistes, c'est que nous ne le soyons plus ! Si, en face des nationalistes, ils n'y a pas de contrepoids, comment voulez-vous que le monde soit équilibré et vive en paix ?
    4) Comment jugez~vous les contradictions de l'Europe en matière géopolitique et en matière de défense ?
    La construction européenne tente de rapprocher des nations dont les intérêts géopolitiques divergent par nature. L'histoire fait que les zones d'influence des uns et des autres ne sont pas les mêmes, méditerranéen, africain et plus largement ultra-marin de la France ! Or, dans une Europe fédéralisée où les décisions se font déjà à la majorité, on ne voit pas comment, mathématiquement, la France pourra faire entendre ses intérêts géopolitiques. L'utopie européenne est en train de tuer la géopolitique de la France.
    5) Et la faiblesse congénitale de l'O.N.U. ?
    Les seules réalités qui comptent sont les peuples et leurs instruments de pouvoir que sont les Etats (et parfois les lobbies trans-étatiques). Les pouvoirs multinationaux comme l'O.N.U. sont nécessairement le reflet des rapports de force entre les Etats, comme en témoigne la composition du Conseil de Sécurité en 1945. À l'heure où les Etats-Unis ne paient pas leur quote-part, savez-vous que les agences de l'O.N.U. ne survivent que grâce à l'embargo sur l'Irak, et que depuis la mise en place de la résolution « pétrole contre nourriture », l'O.N.U. s'est commissionnée à hauteur de 53 milliards de dollars, ce qui lui permet d'éviter la banqueroute de ses agences ?
    L'Irak n'occupe aucun territoire depuis 1991 et continue cependant de payer le prix fort. Dans le même temps l'O.N.U. n'arrive même pas à imposer des observateurs en Palestine, alors que des résolutions contre l'occupation israélienne existent depuis plus de trente ans.
    Non seulement l'O.N.U, pèse de moins en moins face à l'axe américano-israélien, mais en plus la France a accepté le principe de perdre son fauteuil au Conseil de Sécurité «au profit» d'un siège européen. L'O.N.U. n'est qu'un miroir de la puissance relative des Etats.
    6) Quelle est la politique naturelle de la France ?
    L'histoire de la nation française est celle du combat contre tous les impérialismes qui ont voulu anéantir notre indépendance nationale : du Saint-Empire romain germanique à l'américano-européisme en passant par le communisme international. La France conserve les ressources morales, intellectuelles et économiques de redevenir une très grande puissance. Pour cela, elle doit tourner le dos à l'utopie européenne, restaurer sa politique mondiale par le biais de la Francophonie, de la politique arabe et de l'affirmation de son influence ultra-marine (Caraïbes, océan indien, Pacifique... ) ; elle doit entretenir l'équilibre dans ses relations avec les Etats-Unis, la Chine ou la Russie et refuser le basculement dans tel ou tel bloc.
    7) Que pensez-vous de l'évolution de la Russie et de la Chine ?
    L'objectif des Etats-Unis est de prendre la tête d'un bloc dans lequel les nations ouest-européennes auraient perdu leur souveraineté et où la Russie serait vassalisée ; face à un nouveau bloc : une Chine en plein essor économique et qui d'ici dix ans peut être une très grande puissance mondiale. Il n'est pas exclu que nous assistions dans les vingt ans à venir, à un rapprochement durable de Washington et Moscou face à Pékin. Cette évolution n'est rendue possible que par l'atlantisme des nations ouest-européennes, car la Russie et la Chine souhaiteraient avoir des partenaires de contrepoids en Europe occidentale face à l'hyperpuissance américaine. Je suis convaincu que la restauration d'une politique étrangère d'indépendance nationale et d'équilibre mondial est non seulement possible mais indispensable à la survie de notre liberté et à l'apaisement des tensions internationales.
    8) Pratiquement que faire ?
    Les Etats-Unis sont engagés sur deux voies qui risquent de renforcer considérablement leur suprématie mondiale et de déséquilibrer encore le monde. Premièrement, hyperpuissance conventionnelle, l'Amérique est gênée par les logiques de dissuasion nucléaire adverses. Son projet de bouclier antimissiles vise à annuler cette gêne et à augmenter son pouvoir d'ingérence militaire au Moyen-Orient comme en Asie. Deuxièmement, les Etats-Unis veulent contrôler l'ensemble du pétrole du Moyen-Orient et s'entendre avec les Russes sur les hydrocarbures de manière à contrôler la dépendance énergétique de la croissance asiatique (notamment chinoise mais pas seulement). Pour ce faire, ils projettent d'envahir l'Irak et d'y installer un gouvernement aux ordres. Puis ensuite de s'occuper du retour de l'Iran sous influence américaine. Ainsi, avec l'Arabie Saoudite, l'Irak, l'Iran, la mer Caspienne (présence militaire en Asie centrale) et la Russie plus proche, l'Amérique tiendra la pompe à hydrocarbures du monde et détiendra alors un pouvoir de nuisance considérable sur les rivaux économiques.
    Que faire alors ? Premièrement, s'engager sur la voie des systèmes de défense antimissiles et restaurer notre défense nationale car on voit bien que c'est l'hyperpuissance militaire qui donne aux Etats-Unis une telle marge de manœuvre. Deuxièmement, tout faire pour empêcher l'Irak de tomber dans la sphère d'influence américaine. La relance d'une politique arabe passe notamment par l'appui clair à la mise en place d'un Etat palestinien et à la rupture de l'embargo sur l'Irak.
    9) Que pensez-vous du risque terroriste international ?
    Ce risque existe. Certains mouvements mènent une guerre contre notre Civilisation et il faut les combattre. Mais le Il septembre 2001 est aussi instrumentalisé par Washington comme un prétexte permettant à l'Amérique de faire avancer nombre de ses intérêts. Attendons-nous à ce que Washington prétende qu'Al Quïda est en Irak de manière à justifier son agression. L'ennemi invisible, à la différence d'un Etat, a ceci de pratique (pour Washington) qu'il peut être partout où cela arrange ...
    10) Et la géopolitique intérieure de la France ?
    La restauration de la France passe aussi par le redressement de l'identité française. La géopolitique intérieure de la France a été bouleversée par le séisme de l'immigration ces trente dernières années. Le communautarisme s'installe en France. La démographie française recule face à la démographie de l'immigration. Cette dynamique doit être clairement inversée. Sinon, quel sens y aura-t-il à parler de géopolitique extérieure de la France, si la France n'est plus ... la France ?
    D'autre part, outre la question essentielle de l'identité française, l'immigration pose une question géopolitique plus globale : son rôle de levier des maffias criminelles transnationales et du terrorisme islamiste transnational.
    11) Vous êtes optimiste ?
    Avec la patience on arrive à tout.
    Français d'abord 2ième quinzaine juin 2002

  • Les FEMEN : des agents provocateurs ?

    Depuis quelques mois, nombre de français ont entendu parler des FEMEN, ce groupuscule féministe Ukrainien composé de jeunes et jolies jeunes femmes, et dont la méthode de combat et de revendication consiste à exposer ses seins au grand jour. Les actions des FEMEN pour l’amélioration de la condition des femmes ou la lutte contre la prostitution en Ukraine ne peuvent au demeurant qu’attirer de la sympathie. Lorsque celles-ci manifestent en petite culotte pour dénoncer le système « sexe contre diplômes » dans les universités ukrainiennes, tous les hommes de la planète les soutiennent, cela va sans dire. On peut tout autant difficilement être contre elles, lors de leur stimulante campagne appelant à « lire plus » et motivée par le slogan : « si tu ne lis pas plus, je ne couche pas avec toi » (!). Enfin comment ne pas être d’accord avec elles lors de leurs manifestations contre la prostitution pendant l’euro de football en Ukraine ? Les FEMEN jouent sur leur somptueuse plastique et une symbolique très identitaire et guerrière qui, une fois n’est pas coutume, ne semble pas déranger les élites globalistes européennes.

    C’est il y a un an que le mouvement a commencé à prendre de l’ampleur et à surtout activement se mêler de politique internationale. Les jeunes féministes se sont revendiquées de l’heritage de la révolution orange en Ukraine, ce coup d’état démocratique destiné à vassaliser durablement l’Ukraine dans l’alliance occidentale. Fin 2011, elles ont aussi manifesté en soutien de la révolution du Lotus en Egypte, contre Moubarak, et pour l’émancipation des femmes Egyptiennes. Nul ne peut douter que le bilan des courses, ne doit sans doute pas être à la hauteur de leurs espérances, mais leur croisade anti-Moubarak et pour l’émancipation des femmes s’est depuis transformé en une croisade contre la Shariah et l’islamisme, ainsi que contre la Burka. Curieusement, les provocations des FEMEN en Turquie et en Tunisie n’ont pas abouti a quoi que ce soit. Le fait de se déshabiller devant une mosquée n’a pas visiblement eu en Turquie l’effet escompté.

    Au sein de l’Union Européenne le mouvement a reçu un accueil beaucoup plus favorable. Les FEMEN ont organisé depuis un an un réel tour d’Europe, destiné à l’organisation d’actions dans différents pays, mais aussi à la création de structures FEMEN dans différents pays: suisse, hollande, Italie ou encore France par exemple en réaction à l’affaire Strauss Khan. A l’international, c’est le Brésil qui a lui été cet été contaminé par cette vague feministe-orange. On se demande toujours avec quels moyens et quels soutiens logistiques ces déplacements ont été organisés. La Voix de la Russie a publié un texte très intéressant à ce sujet, et qui met en lumière des faits assez intéressants, notamment le fait que les FEMEN bénéficient de soutien plus qu’inattendus à l’ouest comme à l’est, via des stars du Show-business Ukrainien, des hommes d’affaires allemands et américains ou encore plausiblement la présence française à l’étranger, puisque les FEMEN notamment étaient invitéesa l’ambassade de France a Kiev le 14 juillet 2012. Ces soutiens ne sont pas surprenants lorsqu’on sait que les FEMEN défendent l’entrée de l’Ukraine dans l’UE et s’opposent également à l’ingérence russe en Ukraine. Il est aussi à noter que lors de leur dernière visite à Moscou, celles-ci ont été reçues par Sergueï Mironov, le leader du parti d’opposition social-démocrate Russie Juste, parti qui a activement participé aux contestations de rues en Russie, contestations que certains ont comparées a une tentative de révolution de couleur en Russie.

    C’est justement cet été que les choses ont commence à prendre une autre ampleur. Le message global des FEMEN s’est politisé, s’affirmant de plus en plus contre le racisme, le sexisme et les valeurs patriarcales qui règnent dans les sociétés industrialisées, valeurs promues selon elles par les religions. Leurs campagnes politiques vont alors de plus en plus se diriger contre les leaders de l’Europe orientale : Vladimir Poutine, Alexandre Loukachenko, Victor Ianoukovitch ou leurs alliés en Europe, Sylvio Berlusconi en tête. En juillet dernier, les FEMEN tentent d’agresser le patriarche orthodoxe Cyrille lors d’une visite a Kiev, sous le slogan : Tuez Cyrille, la campagne étant accompagnée d’une photo de ce dernier décapité. Charlie hebdo n’aurait sans doute pas fait plus ignoble. Très logiquement finalement cette action a été revendiquée en soutien au Pussy-Riot, ces 3 anarchistes russes ayant été arrêtées pour avoir organisé un concert punk dans la cathédrale Saint Sauveur à Moscou et dont deux d’entre elles ont été condamnées pour hooliganisme. En réaction à la condamnation de ces dernières, les FEMEN ont donc jugé nécessaire d’attaquer l’église et de tronçonner une croix érigée en mémoire des victimes de la répression stalinienne et qui datait de la révolution de couleur orange. Ce faisant, elles voulaient tant manifester leur déception de l’Ukraine orange que montrer leur détermination face a l’église Chrétienne.

    La réaction du pouvoir Ukrainien a été sans doute moins disproportionnée que celle du mainstream médiatique qui a réagi de façon relativement obsessionnelle à ce non événement: dans tous les pays du monde les manifestations non organisées sont illégales et la destruction d’édifices publics et religieux également hors la loi. De façon surprenante, suite à cela, la coupeuse de croix arrive à s’enfuir d’Ukraine en étant pourtant recherchée en Ukraine et trouve refuge en France ou s’installera peu de temps après la base arrière et internationale des FEMEN. L’antenne française est rapidement créée à Paris composée de militantes françaises et sous la férule de Inna Shevshenko, Loubna Meliane ou encore Safia Lebdi qui à jugé bon de m’écrire J

    L’orientation très à gauche de ces cadres français est parfaitement adapté aux revendications des FEMEN pour une nouvelle société sans religions, sans différences entre hommes et femmes et en faveur des droits des minorités. La proximité du mouvement avec les groupes libertaires de gauche français tels que « ni putes ni soumises » ou avec « le parti socialiste » semble clairement indiquer les raisons d’êtres de ce groupuscule féministe qui n’a rien trouvé de mieux que d’aller hier en France déranger une manifestation autorisée pour la famille traditionnelle en hurlant « in Gay We trust ». Les FEMEN, déguisées en bonne sœur, ont gazées des poussettes et des enfants avec du faux gaz en hurlant « voila le sperme de dieu », déclenchant vraisemblablement le stress et la colère du service d’ordre de la manifestation. On se demande comment il aurait pu en être autrement. Le mainstream s’est lui contenté de parler de coups que les FEMEN auraient reçu. Evidemment nul ne saurait cautionner les coups que l’une des activistes a vraisemblablement reçu (ce qui n’est pas la première fois) mais de la même façon qu’avec les Pussy-Riot on peut se demander quelles sont les motivations réelles d’une telle action.

    Une femme (théoriquement une future mère) trouve t'elle normal d’aller hurler et jeter du gaz (aussi faux soit t-il) sur des familles en poussette ? N’y a-t-il d’autres moyens pour de jolies jeunes femmes, dont des responsables associatives françaises, de se faire entendre ? Comment la société et les journalistes auraient réagi si des manifestants pour le mariage homosexuel avaient été agressés de la même façon par des partisans du mariage traditionnel ?

    Produit marketing importé à sans doute très bas coût, les FEMEN ont depuis leur arrivée en France dévoilé leur vrai visage, celui d’un groupuscule féministe financé et soutenu par l’Occident, sous contrôle politique et moral d’une gauche française libertaire et sectaire, et dont à ce jour, les revendications exprimées sont bien loin des préoccupations populaires et nationales tant françaises qu’Ukrainiennes.

    Alexandre Latsa http://www.voxnr.com

    source : La Voix de la Russie :: lien

     

  • La France s’agenouille devant les Saoudiens !

    Sur le chemin qui le menait à Ventiane (au Laos), le chef de l’Elysée s’est arrêté à Beyrouth et à Djeddah pour rencontrer ses homologues libanais et saoudiens. Hollande ignore désormais –c’est patent— les fameux discours, et autres logorrhées édifiantes, sur les “droits de l’homme”, dont la gauche française a été si friande, et prépare fébrilement ses futurs accords avec les fondamentalistes saoudiens qui n’en ont cure. La République n’est plus la vectrice des “Lumières” qu’elle prétendait apporter à la planète entière mais le vecteur en Europe occidentale du plus sinistre des obscurantismes, celui des Wahhabites saoudiens...

    Lors de son voyage vers Ventiane au Laos, où s’est tenu le sommet Asie/Europe (ASEM), le nouveau chef de l’Elysée, François Hollande, s’est arrêté d’abord à Beyrouth puis à Djeddah en Arabie Saoudite pour rencontrer ses homologues libanais et saoudien. Lors des conversations qu’il a eues dans la capitale libanaise avec Michel Sleiman, le Président français a voulu manifester son soutien au Liban qui, au cours de ces dernières semaines, a dû affonter diverses tentatives de déstabilisation venues de l’intérieur même du pays, comme l’attentat qui a causé la mort du chef des services de renseignement libanais, ou de l’extérieur, avec la guerre civile syrienne et le problème majeur qui en découle, celui des réfugiés qui quittent la Syrie à feu et à sang pour venir camper au Liban. Hollande a dit, lors d’une conférence de presse: “Nous ne négligerons aucun effort pour garantir l’indépendance, l’unité et la sécurité du pays”, tout en soulignant sa volonté d’éviter un vide institutionnel, surtout dans un contexte politique où l’opposition sunnite dirigée par Saad Hariri (fils de Rafiq Hariri) réclame la démission du gouvernement et des élections anticipées. Si Michel Sleiman et l’actuel premier ministre Najib Mikati bénéficient encore tous deux du soutien de la “communauté internationale” et de la posture pro-gouvernementale affichée la semaine dernière par Hollande, c’est parce que le Liban représente encore et toujours la porte d’entrée du Proche- et du Moyen-Orient, une zone qui doit dès lors demeurée stable à tout prix. [Si ce n’avait pas été le cas, on aurait allègrement livré le Liban tout entier à des radicaux sunnites, stipendiés par le Qatar, comme on l’a fait pour la Libye et comme on tente de le faire en Syrie voisine, ndt].

    Cependant, au cours de ce voyage vers l’ancienne Indochine, l’étape libanaise n’a pas été, et de loin, la plus importante dans les pérégrinations de Hollande. En effet, sa rencontre avec le Roi Abdallah d’Arabie Saoudite, le dimanche 4 novembre 2012, revêt finalement une importance bien plus considérable. Selon l’agence Fars News, le Roi saoudien a accordé au Président socialiste français (émanation du laïcisme le plus sourcilleux!) la décoration la plus élevée qu’octroie en général la monarchie saoudienne, la médaille dite du “Roi Abdulaziz”. François Hollande a déclaré: “Nous ne sommes pas venus pour signer un quelconque contrat, il s’agissait seulement d’une rencontre personnelle et confidentielle”, avant d’évoquer des thèmes généraux comme la paix au Proche-Orient, le nucléaire iranien, la crise syrienne et la coopération économico-commerciale entre la France et l’Arabie Saoudite. “Comme nous, l’Arabie Saoudite est extêmement préoccupée par les initiatives iraniennes visant à se doter de l’arme nucléaire”, soulignait l’Elysée qui, cette semaine, a fait voter de nouvelles sanctions contre Téhéran. Pour ce qui concerne Damas, Hollande, [véritable béni oui-oui qui ne tient aucun compte des réalités divergentes et conflictuelles de la région, ndt], a déclaré “poser une analyse très similaire à celle des Saoudiens”, puis a exprimé clairement les positions du Quai d’Orsay (totalement “dé-gaullisé”) sur le dossier syrien: “nous appuyons la formation, par l’opposition syrienne, d’un gouvernement de transition qui pourra donner pleine légitimité à la transition démocratique”. Quant aux rapports bilatéraux franco-saoudiens, Hollande a affirmé que “l’Arabie Saoudite a toujours démontré qu’elle savait faire preuve de responsabilité pour fixer le prix du pétrole, tout en s’intéressant, elle aussi, à l’énergie nucléaire; de ce fait, nous espérons que nos entreprises pourront s’installer sur le territoire saoudien”.

    Notons donc que le Roi Abdallah a déjà conçu un projet national d’industrialisation du pays, pour l’essentiel centré sur de futures centrales nucléaires. Il est vrai donc que le Roi Abdallah et François Hollande n’ont pas signé d’accords mais tous deux ont d’ores et déjà tout prévu pour le futur voyage du Président français, fixé pour janvier 2013. Donc pour le nouveau pouvoir socialiste français (tout comme pour le pouvoir gaulliste falisifié qui l’a précédé, ndt), il n’y a aucun problème à ce que l’Arabie Saoudite viole chaque jour les principes fondamentaux des droits de l’homme, à ce qu’elle applique la teneur d’un proverbe saoudien qui dit “que la femme ne possède que deux choses: son voile et sa tombe”; et puis ce n’est que broutilles sans importance que Ryad persécute de manière extrêmement violente ses minorités religieuses et ses dissidents politiques. Pour les socialistes français, qui ont pourtant fait leur miel de toutes les causes visant l’abolition de la torture et de la peine de mort pour les prisonniers politiques dans les quatre coins du monde, le nouveau tandem socialisto-wahhabite ne pose donc aucun problème d’ordre éthique, [alors qu’un dialogue avec l’Autriche de Haider ou l’Italie de Berlusconi ou la Hongrie d’Orban en posait ou en pose d’incommensurables...!, ndt]! Pour la gauche française qui se réclame des révolutionnaires et des tueurs robespierristes, le fait que la monarchie saoudienne se déclare de “droit divin” ne pose donc par le moindre problème... Pour la gauche laïcarde, qui n’a jamais cessé de brailler ses inepties à nos oreilles, le fait que la société civile saoudienne soit régentée par la doctrine coraniste wahhabite, n’est rien d’autre qu’une charmante coutume orientale, délicieusement exotique, qu’il faut admirer par esprit de tolérance... Ensuite, pour la gauche française, dont les porte-paroles les plus bruyants depuis quelques décennies sont les disciples des “nouveaux philosophes” droit-de-l’hommards, doublés de bellicistes à tous crins quand il s’agit de déclencher des “guerres humanitaires”, les véritables “printemps arabes”, les véritables insurrections populaires du monde arabe, qui ont eu lieu dans les provinces orientales de la péninsule arabique, ne sont que des vétilles passagères et sans objet qu’il faut taire dans la presse et sur les ondes parce que le bon Roi Abdallah en a pris ombrage et a envoyé ses troupes pour les mater durement. Tout cela, Madame la Marquise, est sans aucune importance... A Ryad, la nouvelle incarnation du fourbi laïcard, révolutionnaire et droits-de-l’hommard français, fait de bonnes affaires avec un Roi sanguinaire de droit divin qui impose les pires élucubrations pseudo-religieuses à ses sujets. Pour oseille sonnante et trébuchante, toutes les postures droit-de-l’hommesques, tous les principaux immortels du machin “républicain”, dont on ne peut pas rire sous peine d’être considéré comme un abominable “fasciste”, passent allègrement à la trappe...

    Sebastiano Caputo http://www.voxnr.com

    note : Article paru dans “Rinascita”, Rome, 6 novembre 2012