
Ils se présentent alors devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) dans l’espoir d’infléchir la décision. Ils sont accompagnés d’avocats qui agacent parfois jusque dans les couloirs du ministère de l’Intérieur. Non pas parce qu’ils exercent leur métier, mais en raison de leur capacité de blocage et de leur volonté de préserver un système parfois dévoyé. En coulisses, au plus près du sommet de l’État, une question est clairement posée : le magot que constitue l’aide juridictionnelle allouée aux étrangers motiverait-il l’ardeur et la pugnacité de ces avocats ? C’est en tout cas l’avis d’un ancien membre de la Direction générale des étrangers en France : « Il s’agit d’un petit groupe d’avocats extrêmement bien organisé, très puissant, qui a un quasi-monopole sur les demandes d’asile. Ils constituent une sorte de lobby et sont essentiellement regroupés au sein d’une association européenne baptisée Elena, se partageant ainsi un gâteau extrêmement lucratif. »