
Lors de sa visite à Berlin, le 21 mars dernier, le président tchèque Petr Pavel a proposé, à l’issue de son entrevue avec son homologue le président Frank-Walter Steinmeier, ancien ministre social-démocrate des Affaires étrangères dans le gouvernement Merkel de 2013 à 2017, que l’Allemagne « joue un rôle de premier plan dans les efforts de sécurité européenne » et prenne même « la direction des opérations en Europe ». Cet ancien général récemment élu président avait fini sa carrière militaire en tant que président du comité militaire de l’OTAN. Européiste et atlantiste avéré, le général Pavel rêve donc d’une armée européenne sous commandement allemand. Cette nouvelle n’est pas neutre au moment où l’Allemagne investit 100 milliards dans sa Défense, voulant faire de la Bundeswehr l’armée modèle de l’OTAN. Nul doute que cette déclaration du président tchèque doit gêner quelque peu la « fausse modestie » de nos voisins d’outre-Rhin, au moment où le Bundestag vient d’éditer, le 14 mars, un rapport catastrophique sur l’état de l’armée fédérale allemande selon lequel cette dernière « manquerait de tout » suite à son aide à l’Ukraine et serait dans une situation matérielle jugée « pitoyable ».