
Dans la Cité phocéenne, la drogue se vend partout, dans les quartiers nord comme en centre-ville. Autrefois tenu par le milieu corse, le trafic de stupéfiants est aujourd’hui dominé par les caïds maghrébins que rien ne semble inquiéter.
Marseille, cité des Oliviers, 10 heures du matin. Ici comme ailleurs, le trafic commence de bonne heure. Autour d’une voiture garée devant l’immeuble, quatre ou cinq jeunes guetteurs sont sur le qui-vive. On les repère à leur air nerveux car on ne sait jamais. Des fois que la police viendrait jeter un œil dans leurs affaires… En attendant, malgré le plan Castaner contre la drogue annoncé à grand fracas à la mi-septembre, celles-ci vont bon train, au vu et au su de tous.
À l’entrée de l’immeuble sur la droite un adolescent sans doute comorien monte la garde assis sur sa chaise. Nous grimpons les escaliers et parvenons au deuxième étage. Des graffitis tachent les murs dégradés. Ici, on s’arrête. Des «choufs», mot qui veut dire «regarde» en arabe, montent la garde. Une barricade faite de bric et de broc bloque le passage et un vendeur, «le charbonneur», propose ses produits aux chalands qui ne viennent pas du quartier. Il est impossible de passer et les résidents de l’immeuble doivent emprunter l’ascenseur s’ils veulent sortir de chez eux.
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