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insécurité - Page 544

  • Y a-t-il quelqu’un ?

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    Par Hilaire de Crémiers 

    Le désarroi est tel que le principe d’obéissance civique n’est plus ressenti comme tel. 

    Analyse. Le mouvement des Gilets jaunes est révélateur d’une crise profonde, telle que, si elle n’est pas résolue, l’abîme qui s’est ouvert entre le peuple français et ses dirigeants engloutira non seulement la Ve République mais la nation elle-même. 

    Les discours, les interventions de quelque ordre qu’elles soient, d’Emmanuel Macron – et de ses ministres – n’y feront plus rien.

    Il a trop tardé sans rien comprendre de ce qui se passait. La situation irrémédiablement dégradée, ne fera qu’empirer. Il ne s’agit plus au sommet de l’État que de parer au plus pressé, au mieux de colmater des brèches ; les décisions, prises dans l’urgence et à plus ou moins court terme, ne peuvent changer fondamentalement l’état des choses. Il y a désormais quelque chose de ridicule et d’inadapté dans la parole officielle. Les quelques mesures effectives pour aujourd’hui – en particulier la suppression déclarée comme définitive des taxes dites écologiques sur les produits pétroliers – en ont pris, en raison même de la tournure des évènements, l’allure de reculades simplement tactiques. C’est trop tard ! Pour compenser, il faudra grappiller des milliards, mais comment ? Les finances de la France sont maintenant déséquilibrées au risque du pire. Bruxelles ne manque pas de rappeler à l’ordre Macron !

    Plus rien n’y fait

    L’affichage de promesses pour demain, présentées comme de nouvelles orientations stratégiques en vue d’une solution globale, telles que Macron les a énoncées dans son discours du 10 décembre, n’a plus aucun effet sur une opinion publique lassée autant qu’irritée d’une parole politicienne qui n’est plus en lien avec l’intérêt national ni la vie populaire. 100 euros d’augmentation sur le smic, exonération des heures sup, appel à la générosité des employeurs pour des primes de fin d’année, annulation des hausses de CSG pour les petits retraités, voilà à quoi se résume le plan d’urgence sociale décrété par le chef de l’État. Soit 10 milliards à trouver, et où ? Pour des satisfactions que la plupart des gens jugeront insuffisantes. Le problème n’est pas là. Le président de la République l’a senti lui-même puisqu’il s’est cru obligé à une déclaration d’amour envers la France et les Français et qu’il s’est confessé d’y avoir manqué : ce qui est une évidence. Quand donc le chef de l’État parlera-t-il de la France aux Français ? De la France d’abord, qu’il doit rendre libre et prospère ! Les sous devraient venir après et ce n’est pas à lui à débiter d’un ton contrit et apitoyé ses listes de mesurettes.

    L’engagement de l’autorité politique, alors même qu’elle s’arroge un magistère universel, aussi bien technique que moral, en charge tant du savoir social que du bien collectif, appuyé de tout un appareil d’explications à prétention pédagogique, apparaît de plus en plus comme une usurpation de commandement dont la légitimité est radicalement contestée ; et cette violente protestation qui frappe en premier la figure même du chef de l’État, atteint à travers sa personne l’État lui-même, ses services et tout ce qui relève, de près ou de loin, de la puissance publique. Le peuple en a assez d’être sous-payé et de devoir payer les inepties des politiques d’une classe dirigeante qui ne sait pas diriger. C’est très simple à dire et à comprendre. Les grandes consultations annoncées ne seront une fois encore que du verbiage !

    Les appels réitérés et pathétiques à une sincère et compréhensive écoute réciproque ne sont plus guère entendus et compris que comme des appâts pour mieux prendre au piège la bonne volonté des Français. Ce qui n’a été, de fait, que trop souvent le cas. Telles sont les raisons de la colère – les Raisins de la colère, comme titrait Steinbeck – et, malgré la panique qu’on cherche à créer, cette colère est populairement partagée.

    Les récupérations politiques ne sont pas significatives. Ça va au-delà ! Au tréfonds, il y a une réalité nationale qui exprime avec une force désespérée sa volonté de vivre. Et c’est ça qui fait peur aux tenants du cosmopolitisme qui tiennent les rênes du pays.

    Une récusation générale

    Les retournements, les aménagements envisagés de dispositifs politiques, économiques, fiscaux, légaux, administratifs, policiers, voire judiciaires, au prétexte de rebâtir une maison commune et dans le souci d’atténuer la révolte populaire, mais en réalité pour mieux la brider, vont fournir dorénavant, en raison des circonstances et à chaque occasion, la matière à d’autres exaspérations ; elles entraîneront, par conséquent, d’autres débordements, imprévisibles, d’un corps électoral exacerbé, divisé, tiraillé, méprisé et, en outre, gangrené depuis trop longtemps par des ennemis intérieurs que la République complice a laissé envahir tous les pourtours de la vie sociale. Quelque idée, quelque action proposée que ce soit servira, de tous les côtés, à des argumentaires de récusation générale ; on supplie le chef de l’État de parler et, dès qu’il parle, ses propos enflamment la rébellion. Des logiques contradictoires aboutissent au même résultat de dislocation de ce qui reste de l’union nationale ; elles alimentent de griefs supplémentaires les réquisitoires de chacun et de tous contre un régime accusé de mensonge, de spoliation, de prévarication, d’iniquité et d’abus de pouvoir : redoutable convergence des luttes, absurde en elle-même, mais fatale au bout du compte, faute pour le pouvoir en place d’avoir su incarner l’intérêt éminent de la nation souveraine, d’avoir manifesté son souci primordial de la France et des Français, ses compatriotes. D’abord ! Ainsi signer à Marrakech sous le couvert de l’ONU le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » qui n’est que l’approbation et l’organisation juridiques de l’immigration de masse, relève du crime contre la patrie, surtout dans les circonstances actuelles. Il n’y a rien à faire : Macron a beau dire, il ignore la France ; malgré ses dernières protestations, il n’aime pas la France historique et souveraine. Il l’a dit et cent fois répété : il ne croit que dans l’Europe, celle de ses plans et de ses rêves, et dans la solution globale d’un monde unifié et multilatéral. Alors, ce qu’il raconte aux Français n’est que pour les jouer. À force, lesdits Français s’en rendent compte.

    Cependant le procès ainsi intenté est sans issue, chacun ayant son point de vue, et l’État étant lui-même la principale partie en cause, sans qu’aucun acte de justice supérieure n’en émane expressément : il est l’accusé ; comment pourrait-il être juge dans cette affaire ? C’est une très grave question où se sont engloutis bien des régimes. C’est le problème de Macron aujourd’hui. Ce fut jadis celui d’un Louis XVI ou d’un Nicolas II. Le mécanisme est infernal. La nécessité vitale de l’ordre public, rappelée par lui, risque d’en perdre son caractère obligatoire ; son injonction, jusqu’ici impérative, ne pourra se contenter d’un rappel péremptoire : préfets, maires, responsables publics en savent déjà quelque chose. Comme en 1789 la Grande Peur ! Entretenue, d’ailleurs. Peut-être de même aujourd’hui ? Que faire ? La question peut devenir de plus en plus dramatique.

    Le désarroi est tel que le principe d’obéissance civique n’est plus ressenti comme tel. Au mieux, il est admis comme une résignation impuissante devant la brutalité de la vie ; au pire, il est subi comme l’injuste tribut dû à un contrat social dénaturé. Les professions, du camionneur à l’agriculteur, les familles, tous les pauvres gens, les retraités se sentent trahis et délaissés.

    La situation est telle qu’il n’est plus loisible à la puissance publique d’exercer ses prérogatives, sans être aussitôt taxée d’un vouloir pervers d’appropriation et de récupération du pouvoir. Entraîné dans un tel processus d’autodestruction, il n’est plus possible à l’État ni aux dépositaires des plus hautes fonctions publiques d’élaborer et d’assumer une bonne décision. Toutes les décisions, quelles qu’elles soient, du simple fait que ce sont des décisions, deviennent comme nécessairement mauvaises, soit en elles-mêmes, soit en raison de leurs conséquences ; et, comme l’absence de décision est encore pire, l’homme politique est mis au rouet. Un Taine, un Gaxotte, un Furet, un Soljénitsyne ont admirablement démonté la terrible machinerie politique qui jadis a broyé nos sociétés civilisées. Macron en sait-il quelque chose, bien qu’il prétende avoir lu Ricœur ?

    Comment restaurer la paix civile, comment calmer les esprits ? N’y suffiront pas les mots de démagogie facile, les homélies sur le retour au bon sens, les apparences de fermeté mais toujours à sens unique où une ultra-droite, plus ou moins fantasmée, est censée équivaloir une ultra-gauche et des bandes de voyous organisées et fort bien repérées. Les annonces d’ouverture pour les gentils parmi les Gilets jaunes – autrement dit, ceux qui sont considérés comme pas très malins dans leur bonne foi – et qui doivent en contrepartie, bien sûr, s’assagir, supposeraient de toute façon de pouvoir disposer d’une souveraineté, politique et budgétaire, telle que l’a revendiquée l’Angleterre ou comme la réclame précisément l’Italie tellement vilipendée. De Gaulle et Pompidou en 1968 savaient qu’après les accords de Grenelle ils pourraient disposer de la monnaie nationale et jouer d’un budget à leur convenance. Macron n’est maître ni de l’euro ni des directions de Bruxelles. Le regrette-t-il ? Trump, Poutine, Erdogan, Salvini et tutti quanti rient de ses mésaventures plus ou moins méchamment. Comprend-il la leçon ?

    En réalité, la France est malade d’un mal trop profond qui atteint jusqu’à la racine de l’être français dans sa permanence que Macron nie, ce qu’on appelle justement son identité. L’exhortation à la vigilance républicaine, au motif que la République est notre bien à tous, n’a plus que la valeur momentanée d’un cri de détresse d’une classe politique déconsidérée. Une sorte d’appel de la Veuve ! Et, d’ailleurs, comme les lycéens et les étudiants, formés à l’idéal démocratique révolutionnaire si à la mode chez nous et qui est la doxa de l’Éducation, se mettent à entrer dans la danse, la caution de gauche qui couvre l’appareil d’État, peut être rapidement remise en cause. Il est des logiques imparables.

    Souverain d’abord

    Tout dans la tragédie actuelle se ramène à une question de souveraineté. Quand Louis XVI a donné le simple sentiment qu’il abandonnait une partie de sa souveraineté aux états généraux, il avait perdu la partie. Les factions l’ont emporté, les partis, les clubs, les rhéteurs, les ambitions forcenées ; et la France s’est entredéchirée pour son plus grand malheur. L’ordre est revenu avec une autorité souveraine nationale qui fit en partie les réformes que la monarchie avait préparées : le code Napoléon, pour tout juriste qui a tant soit peu étudié, devrait techniquement s’appeler le code Louis XV, sauf évidemment pour sa philosophie révolutionnaire. Mais le despotisme n’est pas la monarchie : sa propre logique de recherche permanente de légitimité l’entraîne toujours à sa perte. Qui l’a mieux expliqué que Bainville ?

    À défaut d’avoir un vrai roi, il faudrait à la France une autorité nationale forte qui saurait écouter le besoin d’ordre et de justice qui soulève la nation. C’est le fond de la question qu’on essaye de cacher. Le problème de Macron n’est pas qu’il joue au roi, c’est qu’il est un faux roi. Et qui se prive lui-même par idéologie de sa souveraineté ; il n’est plus qu’un autocrate dont la légitimité s’effondre. Au mieux, un petit despote qui a cru tout changer par la seule vertu de sa personne. Il est tout à fait vrai que les événements révèlent une crise gouvernementale gravissime en même temps qu’une incapacité institutionnelle, en dépit des prétentions du parti macronien, de la démocratie dite représentative, de justement représenter les Français dans leur intérêts et leurs territoires. Ce n’est pas la première fois qu’un tel constat est établi dans ces colonnes. Les meilleurs esprits le partagent parfaitement. La France n’est ni gouvernée ni représentée en tant que telle, c’est-à-dire en tant que France. La Ve République se heurte à cette difficulté majeure.

    Le chef de l’État, qui sait bien ce que c’est que l’absence de roi – il l’a avoué –, comme tous ses prédécesseurs, d’ailleurs, a tout reporté et remis, dans la ligne de sa formation et de sa pensée, à une utopie de souveraineté européenne et mondialisée qui l’empêche de considérer la question d’aujourd’hui dans sa réalité concrète, très proprement française. Il semble dire le contraire maintenant, mais comment pourrait-il revenir sur ses discours délirants de la Sorbonne et de Davos, effarants de crédulité narcissique ? Et de stupidité morale ! À quoi sert de plaire toujours aux mêmes, qu’ils s’appellent Attali, Moscovici, Minc ou Niel ou Soros ou Juncker… ?

    Oui ou non, est-il le chef de l’État français ? Et pendant qu’il cherche vainement une issue dans les nuage de sa gnose, son Castaner, à l’imitation de son Benalla, se met à jouer les durs en poursuivant non pas les casseurs et les voyous, mais les Français qu’il tente d’assimiler à la pègre qui, elle, prospère et détruit en toute impunité, par une exploitation éhontée de la chienlit. On a les Fouché, les Morny, les Persigny, les Foccart que l’on peut. Castaner, à la Maison du Roi, à Beauvau, au milieu des fleurs de lys, il fallait le faire ! Heureusement la France a encore des forces de l’ordre, des fonctionnaires, des préfets, des militaires de haute qualité. Elle en a toujours eu et c’est ainsi qu’elle a tenu sous tous les régimes. Mais comment travailler dans de telles conditions ? La crise est d’abord politique.

    Y a-t-il quelqu’un ?  

    PS. Et quoi que disent à court terme les sondages, rendez-vous pour commencer aux Européennes…  

    Hilaire de Crémiers

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Zineb : elle ose dire que « l’islam doit se soumettre aux lois de la République ». Ils veulent la tuer !

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    Elle a 36 ans, s’appelle Zineb El Rhazoui. On la connaît sous le nom de Zineb, sa signature de journaliste.

    Zineb est franco-marocaine, réchappée par miracle de la tuerie de Charlie Hebdo : quand ses collègues se faisaient mitrailler par les frères Kouachi, Zineb passait des vacances en famille au Maroc, sa patrie d’origine.

    C’est dans ce pays où elle est née que ses ennuis ont commencé. Elle y a été plusieurs fois arrêtée, notamment pour avoir organisé, avec le mouvement qu’elle a fondé (le MALI, pour Mouvement alternatif des libertés individuelles), un pique-nique en plein mois de ramadan.

    Réfugiée en France, où elle avait fait ses études, Zineb est embauchée en 2013 à Charlie Hebdo. Elle y traite des religions, sa spécialité, jusqu’à ce 13 janvier 2015, jour de la tuerie.

    Curieusement, elle va en être écartée quatre mois plus tard, visée par une mesure de licenciement. L’affaire fait du bruit. On s’émeut de voir cette sociologue des religions, militante acharnée contre les intégrismes – c’est elle qui a scénarisé La Vie de Mahomet, dessinée par Charb –, en butte aux tracasseries d’une direction que tout le monde adule et sur qui tombe la manne : il faut « être Charlie » ou ne pas être…

    Zineb Rhazoui avance alors, dans Le Figaro, l’hypothèse d’« une mesure punitive pour avoir contesté la direction de l’hebdo satirique ». Il est vrai qu’elle n’entre pas parfaitement dans le moule de la gauche multiculturaliste, cette Zineb. Alors, en 2016, elle quitte Charlie Hebdo et publie, chez Ring, un livre sur les attentats du 13 novembre. Pas particulièrement la tasse de thé des milieux « bien-pensants », cet éditeur chez qui l’on trouve aussi bien Laurent Obertone que Philippe Verdier, le patron météo de France 2 viré pour « climatoscepticisme ».

    Depuis quatre ans, cette femme, constamment menacée de mort, vit sous protection policière. Des menaces qui ont explosé depuis quelques jours où, sur le plateau de CNews, elle a déclaré : « Il faut que l’islam se soumette à la critique, qu’il se soumette à l’humour, qu’il se soumette aux lois de la République, qu’il se soumette au droit français. On ne peut pas venir à bout de cette idéologie en disant aux gens “l’islam est une religion de paix et d’amour”. »

    La CRI (Coordination contre le racisme et l’islamophobie) a aussitôt porté plainte et saisi le CSA. Plainte, en retour, de Zineb El Rhazoui « face à l’ignoble déferlement de haine reçu sur les réseaux sociaux ».

    Il faut dire qu’un détour par les messages laissés sur Twitter laisse pantois. On a beau se croire vacciné contre la machine à attiser la saloperie humaine, on est sidéré et franchement inquiet devant un tel déversement d’ignominies, d’appels au viol et au meurtre, appels provenant d’ailleurs aussi bien de femmes que d’hommes !

    Rappelée par CNews, Zineb réitérait mercredi ses propos sulfureux : « Ce n’est pas la première fois que je fais l’objet d’une campagne de haine. Il y a même deux fatwas qui réclament ma tête, cela pour des propos de bon sens comme ceux que j’ai tenus sur votre plateau vendredi et qui me valent des menaces de mort, de viol… Ce sont des propos que je réitère parce que je pense que l’islam doit se soumettre aux lois de la République, à l’humour, à la raison, à la critique, comme toutes les autres idéologies, comme toutes les autres religions. […] Il y a bien là un abcès qu’il faut crever. »

    Au milieu des torrents d’insanités que cette nouvelle déclaration a suscités, quelqu’un fait, à juste titre, remarquer les « silences assourdissants devant les menaces dont fait l’objet Zineb », à savoir « le silence des intellectuels, des artistes, de la gauche mais aussi celui des journalistes et des politiques » (à l’exception tardive de Marlène Schiappa, seule, à cette heure, à s’être manifestée !).

    On ajoutera à cela le silence des féministes patentées, si promptes à se jeter seins nus à l’assaut d’une manifestation du Rassemblement National, ce dangereux ennemi…

    Marie Delarue

    http://www.bvoltaire.fr/zineb-elle-ose-dire-que-lislam-doit-se-soumettre-aux-lois-de-la-republique-ils-veulent-la-tuer/

  • Le Maroc de nouveau frappé par le terrorisme islamique

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    On a d’abord cru à un acte criminel : on sait aujourd’hui qu’il s’agit d’une attaque terroriste. Deux jeunes randonneuses scandinaves, l’une norvégienne, l’autre danoise, ont été retrouvées, le 17 décembre, dans la région d’Imlil, près de Marrakech, tuées à l’arme blanche. La diffusion de deux vidéos sur les réseaux sociaux a rapidement orienté la police vers la piste islamique. Quatre suspects ont été arrêtés.

    Une vidéo d’allégeance à l’État islamique, authentifiée par le procureur de Rabat, met en scène quatre personnes, dont trois des suspects. Ils affirment avoir répondu à l’appel de l’« émir des croyants, Abou Bakr Al-Baghdadi », chef de l’État islamique, « en soutien à nos frères de par le monde, et particulièrement nos frères de Hajin [ville détruite] par l’aviation croisée ». L’autre, horrible, montre l’exécution de l’une des jeunes femmes, égorgée vivante.

    Le Maroc, qui fut un pourvoyeur de djihadistes en Syrie et en Irak, a déjà connu des attentats islamiques sanglants, comme à Casablanca, en 2003 (33 morts) ou à Marrakech, en 2011 (17 morts). Les services de sécurité ont fait une priorité de la lutte contre le terrorisme. Ce double assassinat est « un coup dans le dos du Maroc et des Marocains », a déclaré le Premier ministre. C’est aussi un coup dur pour le secteur du tourisme, une source importante de revenus (11,35 millions de visiteurs en 2017).

    Cette tragédie montre de nouveau, s’il en était besoin, que l’État islamique, malgré ses défaites en Irak et en Syrie, est loin d’être vaincu – sans compter le retrait annoncé des troupes américaines, qui risque fort d’aggraver la situation. Il n’est pas besoin d’une armée ni d’une organisation structurée pour commettre des crimes barbares. Tous les combattants djihadistes sont unis par leur conception de l’islam, et l’on peut craindre que, dispersés ou non, leur combat ne perdure avec ses méthodes barbares : ils imposent la terreur, non seulement aux infidèles, en commençant par les chrétiens, mais aussi aux musulmans qu’ils jugent trop tièdes.

    L’Europe est, bien sûr, visée, sur son territoire et dans les pays étrangers, notamment en Afrique. Il ne s’agit pas d’assimiler tous les immigrés à des terroristes, mais il est temps que tous les pays européens s’inquiètent de la protection effective de leurs frontières. Quand on voit avec quelle légèreté le gouvernement français a signé le pacte de Marrakech sur les migrations, sans même consulter le Parlement, arguant qu’il n’est pas « contraignant », on est en droit de se poser des questions sur ses intentions ou sur son irresponsabilité.

    La force des groupes terroristes qui se réclament de l’islam repose d’abord sur la faiblesse de la plupart des États européens. Au nom de l’égalité des religions, ils ne veulent pas reconnaître que, plus que d’autres, la religion musulmane peut dériver vers le fanatisme. Au nom de l’État de droit, ils refusent de modifier les lois pour mieux protéger leurs peuples des agissements d’individus réputés dangereux. Au nom du multiculturalisme, ils considèrent comme une richesse l’apport des autres cultures, fussent-elles conquérantes.

    Le terrorisme, lié à l’islam, n’a pas d’excuse, mais ceux qui ne font pas tout pour l’empêcher de prospérer ne sont pas dénués de responsabilité.

    http://www.bvoltaire.fr/le-maroc-de-nouveau-frappe-par-le-terrorisme-islamique/

  • Vive émotion après la mort d’Olivier Daurelle, responsable gilet jaune de Villeneuve-sur-Lot

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    Le rond-point du Campanile, à l’entrée sud de Villeneuve-sur-Lot, c’était un peu le centre du mouvement en Lot-et-Garonne. Certes, Florence Aubenas avait choisi Marmande pour son immersion. Mais, à Villeneuve, c’était bien là le QG, le cœur battant, en plein centre du département, dans cette ville sans gare, sans autoroute, carrefour de routes secondaires. À deux pas du lycée, d’où l’on entendait les klaxons et les « Marseillaise », à égale distance du Leclerc et d’Auchan, à l’entrée de la route d’Agen : des milliers d’automobilistes s’étaient habitués à ces banderoles, à ce feu, à cette fraternité.

    L’un des leaders du mouvement s’appelait Olivier Daurelle, ancien chauffeur routier, motard confirmé. « S’appelait », car ce jeudi 20 décembre, à la veille du grand feu qui devait signer la fin – peut-être provisoire – du mouvement, il a été mortellement percuté par un poids lourd à Agen, où il était venu participer à une action des gilets jaunes. Ironie du sort : c’est en œuvrant à la sécurité de l’action qu’il a été fauché. Car Olivier Daurelle, c’était un sage, toujours vigilant sur la sécurité, rappelant, la veille encore, le caractère pacifiste du mouvement. Il avait soixante ans, et des problèmes de santé qui l’empêchaient de dormir sur le rond-point.

    Coup de tonnerre dans le ciel des gilets jaunes : on dit, ici, que c’était un sage, on pleure, on est désorienté, on ne sait plus que faire. Rapidement, une marche blanche est organisée en ville pour lui rendre hommage. De nouvelles inscriptions apparaissent : « Gilets jaunes en deuil », « Campanile en deuil ». Carole, l’autre responsable, prend la parole en larmes. Dans l’après-midi, le curé de la paroisse Saint-Joseph de Villeneuve-sur-Lot, qui s’adresse aux enfants de l’aumônerie dans l’église Sainte-Catherine pour Noël, exprime son émotion et lui rend hommage.

    À Paris, rien n’est venu de l’Élysée, ni de Matignon. Christophe Castaner, toujours flanqué de Laurent Nuñez et de sa morgue insupportable, n’a rien trouvé à dire que « ça suffit », qu’il fallait discuter, participer au débat. Pas les mots qu’il faut, ni le ton. Mais bon, ici, on n’attend plus rien de Christophe Castaner.

    Décidément, malgré toutes ces semaines, tous ces blessés, tous ces morts, toutes ces analyses qui devraient leur ouvrir les yeux, ils n’ont rien compris à ce qui se jouait dans cette révolte, toute l’épaisseur humaine dont elle est faite : les gilets jaunes ont eu leur fraternité, ils ont aujourd’hui leurs deuils. Et le gouvernement ne voit pas que, loin de mettre un terme au mouvement, cela le renforce, lui donne une autre dimension. Quand on souffre d’insuffisance respiratoire comme Olivier Daurelle, qu’on est « vidé », comme il le disait, par 36 jours de lutte, et qu’on continue à dire sa détermination, à assurer que, même chassé d’un rond-point, « on ira ailleurs », c’est qu’on a affaire à autre chose qu’une « séquence médiatique » dont on peut tranquillement tourner la page.

    Ce vendredi, une nouvelle marche blanche est organisée à Villeneuve-sur-Lot. Il y aura beaucoup de monde. Loup Mautin écrivait très justement que ces morts nous obligeaient tous. À Villeneuve-sur-Lot, on le sait désormais un peu plus qu’ailleurs.

    Dominique Monthus

    http://www.bvoltaire.fr/vive-emotion-apres-la-mort-dolivier-daurelle-responsable-gilet-jaune-de-villeneuve-sur-lot/

  • De la lutte des classes à la guerre civile ?

    Emmanuel Todd vient de le dire : « Le risque majeur pour la France n’est pas la révolution mais le coup d’État ». Un scénario qui semble de plus en plus envisageable à l’orée du samedi 8 décembre 2018. L’Acte IV de la contestation s’annonce en effet plus violent que les précédents. Un coup d’État ? Oui mais mené par qui ?

    L’élection d’Emmanuel Macron, huitième président de la cinquième version d’une république instable par essence, était déjà un coup d’État démocratique.

    Fabriqué en urgence par les tenants de l’euro-mondialisme (Attali, Minc) et rallié par les réseaux atlanto-sionistes (Drahi, BHL, CRIF) après les défaites de leurs candidats (Sarkozy, Valls), le produit Macron n’a jamais bénéficié d’une assise populaire forte. Représentant de l’hyper-classe mondialisée, bobo et cosmopolite, adepte de tous les progressismes sociétaux, mis en place pour finir de livrer la France à la Banque et l’Europe à l’OTAN, le contrat pour lequel le président « ni droite ni gauche » a été engagé ressemble à une mission-suicide à l’ère du réveil des nations : déstructuration de l’UE, défaite militaire de la coalition occidentale au Proche-Orient, retour du bilatéralisme, prime à l’alliance subtile Poutine-Trump... Sans compter les signaux LGBT que ne peut s’empêcher d’envoyer le président « en marche » à chacun de ses déplacements...

    En un an et demi, toutes les limites de ce plan de secours d’un système pris dans ses contradictions ont déjà été atteintes. Macron cristallise l’injustice, il incarne l’oligarchie aux yeux du peuple.

    Comme nous l’annonçons depuis des mois sur E&R, le Système mise sur un changement de paradigme pour continuer de garder la main : la ligne nationale-sioniste permettrait en effet de dévier la contestation sociale en colère raciale sous couvert de défense des « valeurs ».

    De la lutte des classes soralienne à la guerre civile zemmourienne ? 

     

    Il suffit d’observer la lecture que fait BFMTV des dernières manifestations pour comprendre que le Système mise sur la ligne Zemmour pour échapper à la sanction populaire et à l’incertitude : les Gilets jaunes seraient un mélange d’ultra-droite antisémite et de délinquants de banlieue islamisés, le tout malicieusement saupoudré de Blacks bloc altermondialistes. Exit la classe moyenne prolétarisée et place à la bourgeoisie de droite ! Bourgeoisie de droite à la Zemmour-Finkielkraut-Goldnadel, identitaire et sécuritaire, seule apte à gérer le pays contre les racailles, d’où qu’elles viennent.

    « Il n’est pas excessif de parler d’attentats et de menaces contre l’État de droit et la démocratie. Les Français sont très inquiets. Ils ont vu parfois leur police reculer face à des fauteurs de troubles sans respect pour rien ni personne et issus de l’extrême gauche, des identitaires, des mouvances Dieudonné-Soral. » (Meyer Habib, 3 décembre 2018) 

    Mis sous pression par la vague incontrôlable des Gilets jaunes, véritable mouvement de conscience et d’affirmation populaires françaises, le pouvoir profond cherche un échappatoire pour survivre. Pour ce faire, il compte comme à l’accoutumée s’appuyer sur ses agents et ses idiots utiles.

    De l’espoir d’une démocratie participative à la dictature militaire ?

    Excités par le pillage facile (faire les boutiques parisiennes à l’approche de noël) et l’affrontement physique, les racailles et les casseurs perçoivent l’Acte IV comme une opportunité chaotique à ne pas manquer. Tout laisse accroire que ce samedi 8 décembre 2018, la violence passera un cap et les armes (très présentes dans les quartiers) seront de la partie.

    Une opportunité chaotique à ne pas manquer pour le pouvoir profond ? Des scènes de guerre civile (destructions, vols, viols, meurtres) opposant banlieues surarmées et forces de l’ordre sous-équipées et en sous-effectifs dans les centre-villes des grandes métropoles françaises légitimerait l’état d’urgence, l’intervention de l’armée et l’instauration de la loi martiale. L’Opération ronces chère à Éric Zemmour prendrait enfin corps...

    Vidéo intégrée
    France Inter
     
    @franceinter

    .@DanyCohnBendit : "En 68, on se battait contre un général au pouvoir, les demandent un général au pouvoir"  

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    Depuis quelques semaines, le général Pierre de Villiers est plébiscité par la caste politico-médiatique. Ce qui en dit long sur la disponibilité de ce militaire en cas de basculement du pays et sur le cynisme du système industriel et bancaire atlantiste qui entend garder la main. Car comme Xavier Moreau l’a démontré, le général de Villiers est un pion de l’OTAN pétri de valeurs de gauche libérale.

    En cas de cohabitation forcée ou de renversement du gouvernement [1], l’ancien chef d’État-Major des armées actuellement conseiller en stratégie au sein du groupe américain Boston Consulting Group (BCG) servira de parfait paravent national-atlantiste dans une France zemmourisée. Avec une nouvelle polarisation otanesque anti-russe en toile de fond, parfait réalignement de la France sur l’oligarchie mondialiste qui continuera sa prédation usurière au prétexte sécuritaire... 

  • Le Sénat à majorité LR ferme la porte à l’expulsion des étrangers fichés S

    Le Sénat à majorité LR ferme la porte à l’expulsion des étrangers fichés S

    Tous ceux qui pensaient que LR serait capable un jour de mener une véritable politique de fermeté ont à nouveau la preuve inverse :

    Un rapport de la commission des lois sénatoriale rejette toute idée d’expulsion ou d’internement des personnes signalées (…) [Le] sénateur du Cher François Pillet, rattaché au groupe Les Républicains (LR), qui a piloté le groupe de travail de la commission des lois du Sénat sur « l’amélioration de l’efficacité des fiches “S” »Ses conclusions livrées mercredi 19 décembre prennent le contre-pied de ce que nombre de responsables politiques de droite et d’extrême droite proposent pour renforcer l’arsenal de prévention du terrorisme. (source)

    .

    Le rapport indique donc que « la fiche S est un moyen d’investigation à faible coût humain, et pas un outil de suivi de la radicalisation ». Pour ce faire, il existe d’ailleurs un fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, créé en 2015. En décembre, ils étaient 20 560 à être inscrit dans ce fichier et 29 973 à faire l’objet d’une fiche S, indique Le MondeParmi ces derniers, deux tiers sont épinglés pour radicalisation ou en raison de rapports avec des personnes radicalisées. (source)

    https://www.lesalonbeige.fr/le-senat-a-majorite-lr-ferme-la-porte-a-lexpulsion-des-etrangers-fiches-s/

  • Les gilets jaunes dindons de la farce : ce sont les policiers qui tirent leur épingle du jeu !

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    Après les cinq journées de manifestations intensives des gilets jaunes des mois de novembre et décembre 2018, les policiers ont obtenu une hausse de leur salaire en moyenne de 120 à 150 euros nets par mois. Deux associations de gendarmes, dont le journal l’Essor, relèvent que lorsque le ministère de l’Intérieur annonce la mobilisation exceptionnelle de 89.000 personnels pour l’acte IV des gilets jaunes le 8 décembre, il s’agit de 65.000 gendarmes et de 24.000 policiers. L’association Gendarmes et Citoyens précise pour sa part dans un communiqué publié lundi 10 décembre sur son site que “Quand la gendarmerie mobilise 65 % de ses effectifs, la police engage moins de 20 % des siens”.

    On peut lire également dans l’Essor que cette forte mobilisation de l’Arme a été rendue possible par le statut militaire des gendarmes qui leur impose des sujétions exceptionnelles. Le rôle majeur de la Gendarmerie dans cette situation qualifiée insurrectionnelle ne va passer inaperçue. Il y a deux ans, en pleine guerre des polices, l’intersyndicale Unsa-Police/SCPN raillait un “acteur mineur du champ de la sécurité : la Gendarmerie nationale” ! Elle interroge également les choix stratégiques du quinquennat : sur les 10.000 recrutements prévus dans les forces de sécurité, 7500 ont été attribués à la Police et 2500 aux gendarmes.

    Pour revenir à l’Acte IV des Gilets jaunes, Gendarmes et Citoyens estime que, “a minima, on pouvait s’attendre à ce que la Police suspende également les indisponibilités de ses personnels dans une situation aussi grave. Ce ne fut pas le cas”. Pire, constate l’association, “en province, des policiers, sur ordre, ont fermé les grilles de leur commissariat, abandonnant le soin de gérer les manifestations aux gendarmes, dépêchés en urgence pour assurer le maintien de l’ordre sur un territoire dont ils sont exclus habituellement”. Côté Police, explique Gendarmes et Citoyens, “les repos de la sûreté urbaine n’ont en aucun cas été suspendus, mais reportés sur la base du volontariat”. “Trois quarts environ des fonctionnaires de police ont donc fait ce choix de ne pas se porter volontaires », regrette l’association qui ajoute que “les maires des communes qui ont connu des débordements gravissimes seront ravis de l’apprendre”.

    Je partage l’ensemble des constatations évoquées ci-dessus, que j’ai vécues à plusieurs reprises durant ma carrière. En particulier, s’il est normal que les gendarmes à statut militaire, soient entièrement disponibles pour sauver la République, il n’est pas normal qu’ils doivent remplacer les policiers lorsqu’ils font défaut dans leur zone de compétence. Constatons simplement que ce sont les policiers qui viennent d’obtenir une substantielle augmentation de salaire. Je n’imagine pas qu’il n’en soit pas de même pour les gendarmes, sinon c’est l’explosion assurée comme en 2000 après les annonces indiciaires et statutaires de Jospin en faveur des policiers. Cela mérite même une question écrite ou orale au gouvernement.

    Les gilets jaunes sont les dindons de la farce avec 100 euros d’augmentation pour la moitié seulement des salaires au niveau du SMIC, alors que ce sont les policiers qui tirent leur épingle du jeu avec une augmentation de salaire de 120 à 150 euros, le comble de l’injustice ! Je me risque à prédire que la grogne va reprendre de plus belle.

    Quant à la reconnaissance de la disponibilité des militaires et leur niveau de salaire ? le néant… !

    Philippe Franceschi

    http://www.bvoltaire.fr/les-gilets-jaunes-dindons-de-la-farce-ce-sont-les-policiers-qui-tirent-les-marrons-du-feu/

  • Xavier Raufer : « Chérif Chekkat [était] un islamiste dangereux, l’un de ses frères l’est encore plus »

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    Le criminologue Xavier Raufer revient pour Boulevard Voltaire, sur le cas Chérif Chekkat, auteur de l’attentat au marché de Noël de Strasbourg. Quelques heures plus tard, le terroriste allait être retrouvé et abattu. 

    Xavier Raufer est un criminologue, essayiste, expert en questions de terrorisme Il a publié des ouvrages consacrés à la criminalité, au terrorisme et à l'insécurité urbaine.

    Il participe régulièrement à diverses publications de presse ou émissions télévisées.

    On lira avec intérêt l'entretien qu'il a donné à Boulevard Voltaire peu avant que Cherif Chekatt ait été retrouvé et abattu. Xavier Raufer y donne un ensemble d'informations, d'explications et de détails évidemment intéressants. LFAR

    Par  Xavier Raufer 

    Cherif Chekatt a ouvert le feu pendant le marché de Noël de Strasbourg. Comment a-t-il pu frapper dans la mesure où les points d’accès au marché de Noël étaient sécurisés ?

    Cherif Chekatt arrive sur le point de contrôle situé au niveau du pont du Corbeau et de la rue du vieux marché aux poissons vers 19h40.

    Au même endroit, une heure avant, une dame habitant Strasbourg m’écrit dans un mail qu’elle a été contrôlée de près. On lui avait demandé de présenter ses papiers d’identité et d’ouvrir son sac.

    Lorsqu’il s’y présente, Cherif Chekatt sait qu’il est poursuivi par la police et par la gendarmerie puisqu’il a failli être arrêté le matin même. Il n’était pas présent à son domicile. Les gendarmes ont perquisitionné son appartement et ont trouvé au moins une grenade défensive, une arme de guerre très dangereuse. Si vous larguez ce type de grenade dans une pièce, elle tue une trentaine de personnes. Ils ont également trouvé une arme de poing.

    À la suite de cette perquisition, les gendarmes ont fait leur boulot puisqu’ils ont publié une note d’alerte stipulant qu’un individu dangereux était en fuite. Ils ont joint sa taille, son poids, sa photographie, son patronyme et les endroits où il était susceptible de se trouver. La perquisition a eu lieu vers 6 heures du matin et la fiche en question est apparue sur les terminaux de police et de gendarmerie au plus tard à 7h30.

    Le même soir vers 19h40, l’intéressé comme on dit dans les rapports de police, arrive à ce point d’où il peut accéder au centre-ville et où il est supposé être bien contrôlé et fouillé.

    On ne sait pas comment, mais il passe avec une arme de poing impressionnante, un vieux pistolet d’ordonnance et un poignard. Il était donc censé être fouillé et ne pas pouvoir entrer même avec un trombone ou une épingle. Pourtant, il passe.

    On peut décliner trois hypothèses pour l’expliquer. Première hypothèse, les gens censés être sur le point de contrôle ne voient plus clair parce qu’ils sont épuisés après avoir été sur des manifestations de lycéens le matin. Deuxième hypothèse, ils étaient en train de partir et ont négligé de contrôler l’individu en question. Dernière hypothèse, ils n’étaient déjà plus là.

    Il était officiellement poursuivi et recherché pour un braquage qui a mal tourné. Comme vous l’avez relevé, on n’envoie pas la DGSI pour un voleur de poules. Même s’il était fiché S, comment la DGSI a-t-elle pu être intéressée par un profil comme Cherif Chekatt alors qu’il avait officiellement le profil d’un braqueur ?

    Il est plus que fiché S. Un autre fichier existe. Le FSPRT est un fichier qui rassemble non seulement des personnes dont on est sûr qu’elles sont radicalisées, preuves à l’appui, mais également qu’elles sont dangereuses et ont accès à des armes ou à des outils dangereux.

    Cherif Chekatt figure sur les deux fichiers. En conséquence de quoi, tout ce qu’il fait est susceptible de basculer côté crime de droit commun. Il semble que la raison pour laquelle les gendarmes voulaient l’arrêter à ce moment-là était un home jacking. Cela consiste à s’introduire dans une maison pour braquer les habitants, voler leur argent et prendre leur numéro de carte bancaire. Il était avec 3 ou 4 complices d’origine maghrébine comme lui.

    Ils avaient peut-être l’envie ou le désir d’accumuler de l’argent pour pouvoir faire des attentats. On ne le sait pas pour le moment, mais nous le saurons peut-être. Ses trois complices ont été arrêtés. Ils sont entre les mains de la police.

    L’individu en question est signalé depuis trois ans pour son prosélytisme. C’est un véritable gibier de prison. Il est connu comme le loup blanc parce qu’à chaque fois qu’il est en prison, il y a coups et blessures sur les dépositaires de l’autorité. Il n’arrête pas de casser la gueule aux gardiens. Il le fait toujours dans des circonstances et avec des déclarations qui montrent que c’est un islamiste confirmé.

    L’islam fanatique salafiste interdit la musique, mais les guerriers ont le droit de chanter. Il a donc fait toutes sortes de déclarations sur ce qui s’appelle les anachid, les chants guerriers de Daesh. Il raconte que « les abrutis de gardiens ne comprennent pas, mais nous les chantons dans toute la prison ». Il est donc fier de son côté chahut militant, chahut islamiste à l’intérieur de la prison sur des chants de guerre qui appellent à tuer tous les infidèles. Il est clair que c’est un islamiste dangereux.

    La famille Chekatt est très compliquée. Ses parents et deux de ses frères ont été arrêtés. Le père a eu plusieurs épouses successives. Il a une ribambelle de frères et soeurs. Parmi eux, un des frères aînés de Cherif est encore plus dangereux, plus sophistiqué et plus organisé. Il n’a pas encore été arrêté. La crainte actuelle est que Cherif et son frère soient ensemble. Cela renforcerait certainement la capacité de nuisance de Cherif parce qu’il s’est pris une 5,56 dans le coude. Un de ses bras est donc neutralisé.

    On a du mal à imaginer qu’un homme aussi recherché et en plus blessé peut encore échapper aux forces de l’ordre…

    Deux solutions sont possibles. Premièrement, il se trouve peut-être en Allemagne, car nous avons eu deux signalements de deux Allemands crédibles. Ils ont dit avoir vu un garçon qui ressemblerait à Cherif. On cherche donc de ce côté-là, mais ce n’est pas sûr.

    Deuxièmement, depuis la zone où il a disparu, il peut très facilement rejoindre d’autres quartiers périphériques de Strasbourg où résident les éléments d’une importante communauté de Tchétchènes fanatisés et salafistes. Ce sont des gens redoutables dont certains sont d’anciens guerriers des guerres de Tchétchénie qui savent ce que c’est que la guérilla urbaine. D’autres sont plus jeunes comme les complices de Khamzat Asimov venu en mai dernier à Paris assassiner au nom de l’État islamique un passant au poignard dans le 2e arrondissement près du quartier de l’Opéra. Ce sont donc des garçons très dangereux.

    En somme, s’il a disparu en Suisse ou en Allemagne, on finira par le retrouver. S’il est planqué avec son frère aîné et des Tchétchènes, ça ne va pas être une promenade de santé pour aller le récupérer. Voilà où nous en sommes à l’heure actuelle.  

    Xavier Raufer 

    Docteur en géopolitique et criminologue.

    Il enseigne dans les universités Panthéon-Assas (Paris II), George Mason (Washington DC) et Université de Sciences politiques et de droit (Pékin) 

    Visionner la vidéo ...

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/12/17/xavier-raufer-cherif-chekkat-etait-un-islamiste-dangereux-l-6113761.html

  • Gilets Jaunes, RIC, Attentat qui tombe à pic...

  • Amnesty International dénonce l’usage excessif de la force lors des manifestations des gilets jaunes

    L’ONG Amnesty International dénonce, dans une enquête publiée en français ce lundi un «usage excessif de la force lors des manifestations des gilets jaunes».

    Les forces de l’ordre ont utilisé des flashball, des grenades de désencerclement et des gaz lacrymogènes contre des manifestants majoritairement pacifiques. Nous avons pu recenser de nombreux cas de recours excessifs à la force par des policiers.

    Il est vrai que le maintien de l’ordre pendant les manifestations est une tâche délicate et que certains manifestants ont commis des actes violents et illégaux, mais il n’en reste pas moins indispensable de respecter le droit français.

    Les policiers ont le devoir de maintenir l’ordre public et, ce faisant, ne peuvent recourir à la force que lorsque cela est strictement nécessaire. Lorsque le recours à la force est inévitable, ils doivent en user avec retenue.

    Selon les chiffres officiels, 1 407 manifestants ont été blessés – dont 46 grièvement – depuis le début des manifestations le 17 novembre 2018.Au total, 717 policiers, gendarmes et pompiers ont aussi souffert de violences. […]

    Des récits de victimes et de témoins, ainsi que des vidéos que nous avons examinées montrent que la police a fait un usage inapproprié des flashball, en tirant sur la foule. Elle a aussi lancé des grenades de désencerclement, qui ne devraient jamais être utilisées dans des opérations de maintien de l’ordre. […] Outre des manifestants, de nombreux journalistes ont été blessés, et certains ont affirmé avoir été délibérément visés. […]

    Les forces de l’ordre semblent avoir adopté une tactique délibérée consistant à installer des barrages pour fouiller toutes les personnes qui se rendaient aux manifestations, afin de confisquer les équipements de protection des manifestants, des journalistes et même du personnel médical. […]

    amnesty.fr

    http://www.fdesouche.com/1127763-amnesty-international-lusage-excessif-de-la-force-lors-des-manifestations-des-gilets-jaunes