Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

l'emploi - Page 113

  • Repenser le patriotisme économique : Aux armes (économiques), citoyens ! (archive 2011)

    Aujourd'hui, la plupart des entreprises du CAC 40 sont des structures apatrides pour lesquelles la France n'est qu'un «site d'implantation » parmi d'autres, plus rarement un moyen de créer de la valeur ajoutée symbolique, en communiquant autour de la « french touch » ou du « luxe à la française ». Pour le reste, il n'y a plus, ou très peu, du point de vue industriel, de patriotisme économique. Mais est-ce là l'avenir ? Peut-être pas.
    Notre confrère L'Expansion vient de publier(1) un intéressant dossier consacré aux entreprises dites « les plus patriotes », agrémenté d'un palmarès. Qui trouve-ton au premier rang de ce prétendu « patriotisme économique » ? Bouygues, l'entreprise qui a largement accompagné l'immigration de peuplement en France et contribué ainsi à augmenter le chômage des Français de souche. Si patriotisme il y a donc, c'est que celui-ci ne se mesure plus qu'en impôts payés en France et en gains d'images apportés pour notre pays sur les marchés à l'export. Après tout, pourquoi pas ! Mais ne perdons pas de vue que le « patriotisme » de Bouygues n'est jamais qu'une conséquence subie de son activité, et non le moteur de celle-ci.
    Si l'on poursuit la lecture de ce dossier sur les « patriotes de l'économie », on y trouve des entreprises très variées : le groupe Ceci, qui va créer un millier d'emplois en Lorraine grâce à la construction de son Skylander, un bimoteur solide et bon marché; Eminence, qui va à nouveau produire des slips dans le Gard; les groupes Rossignol ou Le Coq sportif, qui commencent à relocaliser une partie de leur production en France ; Michelin, qui a recruté près d'un millier de travailleurs français en 2010, etc.
    Toutes ces entreprises n'ont pas grand-chose en commun, si ce n'est le fait d'être (re) devenues « patriotes ». Une raison et une seule à cela : c'était pour elles le meilleur choix économique. La question n'est donc pas de convaincre les entreprises de sacrifier leurs bénéfices sur l'autel de la patrie, mais de faire en sorte que leur implantation sur le sol national soit pour elles avantageuse.
    La multiplication des marques et labels de pays, comme la Marque Savoie, Produit en Bretagne, Fabriqué en Aveyron, les bières locales Lancelot ou Pietra, les Breizh Cola et Corsica Cola, les vêtements 64, les rates du Touquet et les bœufs dont l'origine est affichée chez le boucher, démontrent à l’envi que l'identité et la proximité peuvent être créatrices de valeur ajoutée et offrent la possibilité de rompre, partiellement du moins, avec la logique économique dominante. Et la ville de Strasbourg, en s'insurgeant contre la multiplication des produits « made in China » présents sur son célèbre marché de Noël, pourrait bien avoir donné des idées à d'autres...
    Pour autant, quelques entrepreneurs innovants et courageux ne font pas le printemps du patriotisme économique, car chaque matin qui passe, le réveil dans le grand marché mondial est de plus en plus brutal. La mondialisation des flux (économiques, financiers et humains) que nous avons largement contribué à mettre en place est en train de bénéficier... aux autres ! En Asie du Sud-Est, on rigole bien. Là-bas, pas de place pour la sinistrose. Là-bas, on surfe sur les vagues de la finance dérégulée et du yuan sous-évalué. Et quand les Chinois rachètent les dettes souveraines de la Grèce ou du Portugal, c'est l'Empire du Milieu qui se venge du jour où les Européens décidèrent d'ouvrir de force leurs ports au commerce mondial. Juste retour des choses.
    Une entreprise doit-elle être patriotique ?
    Pour nos grandes entreprises, dont la vocation est clairement internationale, le jeu est désormais faussé. Rappelons à ce titre que l'Europe est aujourd'hui le seul espace économique au monde qui refuse de se protéger. Et quand nos ouvriers se retrouvent confrontés au prolétariat sous-payé d'Asie ou du Maghreb, que nos produits subissent la concurrence déloyale des prix de production à la baisse ou sont copiés au détriment des droits de la propriété intellectuelle, c'est que nous avons un véritable problème que les politiciens - et non les entreprises - refusent d'évoquer au nom du dogme libre-échangiste.
    C'est pourtant à un retour du politique dans les affaires économiques qu'il faut œuvrer de toute urgence. Lui seul peut redéfinir les règles et fixer le cadre indispensable à une saine concurrence. Après tout, des lois coercitives encadrent bien la consommation de tabac et la vitesse au volant, pourquoi ne pas en faire usage pour juguler la puissance de la finance et la mondialisation sans frein des échanges marchands. C'est pourquoi la capitulation de nos élites politico-financières, face à ces enjeux, devient de plus en plus insupportable. «Délocalisons Pascal Lamy», comme l'exhortait Maurice Allais, peu avant de mourir.
    Il a peut-être été entendu. Car les mentalités évoluent. Quelques verrous psychologiques n'ont-ils pas commencé à sauter ? Songez à Mélenchon ou à Montebourg qui semblent découvrir la Lune en nous parlant de relocalisations et de protectionnisme.
    Valoriser la valeur ajoutée identitaire
    Afin de réconcilier notre souveraineté et notre génie innovateur, nos dirigeants seraient d'ailleurs bien inspirés d'entendre notre seul prix Nobel d'économie et d'identifier les secteurs stratégiques pour notre pays dans les années à venir. Notre réseau de transport reste l'un des meilleurs au monde, même s'il est souvent paralysé par les grèves et plombé par la dette de la SNCF à l'égard de Réseau Ferré de France. De même, nous sommes l'un des seuls pays au monde à être totalement autonome électriquement, de la production à la distribution, et pourtant, afin de gagner des parts de marchés, nos présidents, VRP de choc, bradent notre technologie nucléaire au prix d'insupportables transferts de technologie.
    Pareillement, nous avons beau figurer parmi les grands de l'automobile, certains de nos « responsables » estiment qu'il serait plus raisonnable pour nous d'acheter des Citroën fabriquées à 100 % en Chine, tout en gardant les bénéfices des stratégies marketing et de la R & D, ce qui, évidemment, n'a aucun sens sur le long terme.
    Des optimistes voient dans nos laboratoires et centres de recherches la clef du futur et s'imaginent, dans un esprit typiquement prométhéen, que nous parviendrons toujours à garder une longueur d'avance en matière technologique.
    C'est oublier que la matière grise est partout. S'il est vrai que, cumulées, 95 % des inventions humaines ont été européennes, la donne a aujourd'hui changé (le département du seul coréen Samsung fait travailler près de 40000 chercheurs, largement plus que notre CNRS !), sans compter que ce qui est d'ores et déjà honteusement copié et volé le sera plus encore demain, faute de réelles protections.
    D'autres optimistes parient sur la création exponentielle de nouveaux besoins, comme les services à la personne, lesquels seraient notre planche de salut, constituant une réserve d'emplois non délocalisables. Peut-être ! Mais pour créer ces armées d'aides ménagères, nous importerons une fois de plus un lumpenprolétariat étranger. Par ailleurs, tôt ou tard, en économie comme ailleurs, il faut bien atterrir, c'est-à-dire parler de création et d'échange de richesses réelles.
    Non, ce qu'il faut, c'est redonner du pouvoir aux échelons où se prennent les décisions : le national pour ce qu'il en reste, mais aussi et surtout le régional et l'européen. Les régions disposent de moyens importants et d'une identité qui crée de fait une « préférence régionale » spontanée. L'Europe s'est dotée d'une monnaie qu'elle pourrait utiliser comme une arme (comme le font les Américains et les Chinois) et d'institutions qui pourraient sans peine être repensées sur de nouvelles bases, en attendant qu'un sentiment d'appartenance plus fort, porté par la conscience de « l'ennemi principal », permette l'émergence d'un véritable « patriotisme économique ». Mais en amont de tout cela, il y a nous, consommateurs, citoyens et électeurs. Il est temps de se réveiller !
    Romain Lecap LE CHOC DU MOIS février 2011
    1) L’Expansion, n° 757, novembre 2010.

  • Chômage: 45.400 nouveaux demandeurs d’emploi en octobre

     

    Une agence pôle emploi à Bègles.

    Une agence pôle emploi à Bègles. S. ORTOLA / 20 MINUTES

    Avec cette nouvelle hausse de 1,5%%, soit. 45.400 chômeurs supplémentaires entre fin septembre et fin octobre, le total de demandeurs d’emplois en catégorie A inscrits à Pôle emploi est désormais de 3 103 300 en France métropolitaine, soit une hausse de 10,6 % sur un an.

    4 870.000 chômeurs en catégories A, B et C

    Le nombre de demandeurs d’emploi qui ont exercé une activité réduite (catégorie B et C),  s’établit fin octobre à 1 483.700 en France métropolitaine. Les deux catégories ont progressé respectivement de 1,4% et 2,1% sur un mois

    Au total, les trois catégories A, B et C représentent donc 4 587.000  demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en France métropolitaine fin octobre (et 4 870.000 en incluant les DOM). Un nombre en hausse de 1,6% sur un mois (+71.500) et de 9,4% sur un an.

    Source : 20 minutes.fr  via http://fninfos.fr/

  • Gérard Pince : « Nous assistons à la disparition d'un monde »

    Essayiste, économiste et démographe, Gérard Pince vient de publier « Qui a tué Mamadou ? », un roman qui a pour thème l'immigration.

    Monde et Vie : Gérard Pince, est-il possible d'estimer l'importance de la population immigrée en France aujourd'hui ?
    Gérard Pince : On trouve les chiffres exacts de [la présence étrangère dans les documents de l'Inisee, qui en a d'ailleurs récemment consacré un aux immigrés et à leurs descendants. Selon les chiffres que fournit ce document, les immigrés de 'la première génération se comptent actuellement à peu près 5,5 millions, et les descendants d'immigrés - qui sont nés en France et le plus souvent acquièrent la nationalité française par le droit du sol - sont 6,7 millions.
    Au total, la présence d'origine étrangère (personnes nées à l'étranger ou de parents nés à l'étranger) représente environ 12 millions de personnes sur une population de 65 millions. Sur ces 12 millions, la population d'origine extra-européenne, c'est-à-dire extérieure à l'Union européenne, représenterait d'après les statistiques de l'Insee - qu'il faut « décortiquer », car il n'est pas aisé de s'y retrouver - 6,9 millions de personnes.

    Ces chiffres de l'Insee sont-ils fiables ?
    Je l'ignore, mais ce sont les seuls dont nous disposons et ce sont donc sur eux que je me suis appuyé pour évaluer le déficit engendré par ces populations dans les finances publiques nationales, de manière à éviter les controverses et les polémiques en me fondant sur des bases reconnues par tout le monde.

    À combien ce déficit s'élève-t-il ?
    70 milliards d'euros en 2009. C'est compréhensible, puisque les taux de chômage sont extrêmement importants et les recettes fiscales faibles. Ces populations consomment énormément des prestations sociales et contribuent assez peu en retour, par leur fiscalité, aux finances publiques.

    Pour quelles raisons continue-t-on alors à faire appel à l'immigration ? Qui y trouve intérêt ?
    À l'échelle internationale, la plupart des grands médias qui représentent le patronat - je pense par exemple à l'hebdomadaire anglais The Economist - répètent sans cesse que l'immigration est indispensable. Manifestement, cette propagande a un but économique, que l'on peut comprendre d'une certaine manière du point de vue de l'entreprise et qui consiste à essayer de ramener les salaires au niveau de ceux des pays émergents. Or, pour les ramener à ce niveau, il faut davantage d'offres de travail, donc davantage de migrants. Voilà pourquoi, alors que le chômage augmente, on nous explique paradoxalement qu'il faut faire venir toujours davantage d'immigrés.

    S'il s'agit de réduire les salaires, une logique non moins cynique ne voudrait-elle pas que les entreprises délocalisent pour produire moins cher à l'étranger, plutôt que d'importer de la main d'oeuvre ?
    Les deux attitudes sont complémentaires. Toutes les entreprises ne peuvent pas se délocaliser. Certaines, en particulier des entreprises industrielles, se délocalisent aisément, mais d'autres pas : une entreprise de distribution qui est en France et vend à des consommateurs français, par exemple, ne se délocalisera pas. De même, beaucoup d'entreprises de services qui sont exclusivement tournées vers le marché intérieur ne le font pas non plus, ne serait-ce que pour d'évidentes raisons géographiques. Les deux démarches, délocalisations et immigration, sont donc complémentaires et s'épaulent l'une l'autre.

    Ces intérêts économiques ne rejoignent-ils pas des intérêts politiques ? L'immigration représente aujourd'hui un vivier électoral...
    En effet, et il deviendra encore plus important si l'on donne le droit de vote aux élections locales aux étrangers. Cela concerne d'ailleurs aussi les élections nationales, puisque les élus locaux participent à l'élection des sénateurs... Or, lors des dernières élections présidentielles, les quartiers musulmans ont voté pour la gauche pratiquement à hauteur de 90 %. Donc, plus elle fera venir d'étrangers en leur donnant le droit de vote, plus elle sera assurée de conserver indéfiniment le pouvoir. Dans ces conditions, la démocratie et le suffrage universel n'ont plus aucun sens, puisqu'il suffit de remplacer la population pour changer complètement les résultats des élections. L'élection d'Obama en fournit un exemple encore plus récent : 70 % des latinos et 90 % des noirs ont voté pour lui. Ainsi, dans les sociétés multiethniques ou multiculturelles, les électeurs ne se déterminent pas à partir de choix politiques, mais à partir de choix ethniques. On en revient ainsi au tribalisme.

    J'en viens à votre livre, Qui a tué Mamadou ?(1). Vous êtes parti d'un fait divers pour créer cette histoire de montage politico-policier, visant à transformer l'assassinat d'un trafiquant de drogue malien en crime raciste. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
    Il s'agit de mon troisième roman, après Le revenant de la forêt guyanaise, en 2010, et La proie du mal, en 2011(2). Compte tenu de l'actualité brûlante, j'ai voulu consacrer ce troisième roman au thème de l'immigration. Je me suis servi de l'ensemble des faits divers liés à l'immigration qui se sont récemment succédé - qu'il s'agisse de l'école, de l'hôpital, etc. - pour créer une intrigue qui montre ses conséquences sur la vie quotidienne des Français. Je raconte l'histoire d'une famille d'entrepreneurs, bourgeoise, qui, à la suite d'une série d'intrigues policières et politiques, se trouve entraînée dans une déchéance irrésistible. Cette déchéance préfigure celle de la France en général, c'est pourquoi j'ai intitulé les différentes parties de mon roman : la montée des périls, la drôle de guerre et la débâcle, afin de faire un rapprochement entre la situation que nous connaissons actuellement et la catastrophe survenue en 1940. Je montre que, finalement, nous assistons à la disparition d'un monde. Ce n'est certes pas un roman très optimiste, mais il est malheureusement lucide.
    Propos recueillis par Jean-Pierre Nomen monde & vie 10 novembre 2012
    1) Gérard Pince, Qui a tué Mamadou ? éd. Godefroy de Bouillon, 274 p, 29 €
    2 ) Ces deux titres, publiés aux éditions de L'Harmattan, peuvent être commandés sur Amazon.

  • Drôle de fin d’année

    La publication des derniers chiffres du chômage doivent être une source d’inquiétude tandis que le nombre de Français qui s’expatrient augmente à une cadence impressionnante. Pour le chômage en France, c’est le dix-huitième mois consécutif de progression !

    Hasard du calendrier, c’est ce même jour que le syndicaliste François Chérèque doit quitter la direction de la CFDT, qu’il dirige depuis dix ans.

    Sale ambiance… Même l’OCDE est de la partie avec de sombres prévisions économiques pour la France et l’assurance que la courbe du chômage va poursuivre sa progression pour se stabiliser à 11,25 % à la fin de 2013. C’est loin… mais il faut bien donner de l’espoir. Nous sommes encore dans une projection optimiste ! L’OCDE met en cause non seulement la très faible croissance, mais surtout la faible marge bénéficiaire des entreprises et le niveau élevé de leur endettement. L’OCDE vise une expansion de + 0,3 % en 2013 avant une reprise à + 1,3 % en 2014, alors que le gouvernement n’en démord pas et vise une croissance de + 0,8 % l’an prochain.

    Dépassant le cadre de la France dans ses projections, l’OCDE prévient que l’économie pourrait replonger dans la récession si les projections concernant la zone euro ne sont pas au rendez-vous. Malheureusement, l’OCDE n’a pas de solution : il est conseillé à la BCE de baisser encore ses taux, de donner un message fort au Marché comme quoi les banquiers centraux poursuivront une politique très accommodante pour de nombreux mois. L’institution assure que l’inflation va décliner encore. Pour les Etats-Unis, ce sont là aussi les même « solutions » recommandées: une politique encore plus agressive d’assouplissement quantitatif de la Fed.

    Bref, ils n’ont AUCUNE SOLUTION autre que celle souhaitée par des intérêts financiers supérieurs cherchant à réaliser la perestroïka de notre modèle de société..

    Dans le même temps, les sectes de l’Apocalypse font de plus en plus d’adeptes. On sait à ce jour que l’affaire Nibiru est un montage. Reste à savoir qui se trouve derrière et qui a intérêt à rendre crédible une grande catastrophe fin décembre 2012. Est-ce simplement, comme le dit Eric Taladoire, professeur d’archéologie précolombienne à la Sorbonne, une instrumentalisation à des fins mercantiles ? On le saura bientôt.

    Plus généralement en Europe, les reportages mettent en avant le problème de la crise qui touche l’Allemagne et où le fossé entre riches et pauvres s’accentue. En attendant, si le gouvernement français estime nécessaire de serrer la ceinture de ses contribuables, on va encore trouver quelques centaines de millions, on parle même de 1 milliard d’euros pour la banque DEXIA

    http://liesidotorg.wordpress.com/

  • Délocalisations : l'hypocrisie des élus socialistes :

    La décision du Syndicat des transports d'Ile-de-France de confier son contrat de plate-forme téléphonique à une société basée au Maroc a montré les contradictions, voire peut-être pire, de socialistes qui, désormais, cumulent tous les pouvoirs politiques, exécutif comme législatif, de l'Etat aux régions, et n'ont plus l'excuse d'un gouvernement de Droite qui pourrait les gêner...
    C'est aussi la démonstration que cette Gauche-là a les mêmes fondements idéologiques sur le plan économique que la Droite libérale précédemment au pouvoir : ce qui leur importe, à l'une comme à l'autre, ce n'est pas exactement la qualité du service ou le maintien de services publics locaux ou nationaux, mais bien la rentabilité, voire la profitabilité dans le sens le plus capitaliste du terme. Après tout, ce n'est pas une opinion forcément condamnable mais c'est une idéologie néfaste, en particulier pour ceux qui travaillent mais aussi pour l'environnement, les uns et l'autre étant ainsi trop facilement sacrifiés à des intérêts financiers et à cet alibi fourre-tout de la lutte contre les déficits...
    Bien sûr, ceux-ci existent et posent problème mais leur nécessaire réduction ne doit pas se faire au détriment des intérêts sociaux, nationaux et environnementaux. L'argument principal du président socialiste de la région d'Ile-de-France, M. Huchon, est celui du « strict respect du Code des marchés publics », consolidé par celui de « l'offre la mieux disante », c'est-à-dire la moins coûteuse : il est vrai que l'offre du prestataire basé au Maroc est alléchante puisque le coût du travail horaire y est moitié moins élevé qu'en France et que la flexibilité des horaires y est maximale, avec un minimum de droits syndicaux et sociaux...
    « L'offre la mieux disante », selon l'expression employée par M. Jean-Paul Huchon, est donc celle qui, en définitive, est « la moins disante » sur le plan strictement social et évidemment sur le plan national et local ! Car, en définitive, cette décision menace 80 emplois en France, au moment même où le chômage explose littéralement et que certains annoncent 180.000 chômeurs de plus d'ici l'hiver prochain ! La réaction, justifiée, du ministre du Redressement productif, M. Montebourg, d'en appeler à reconsidérer cette décision, est fortement critiquée au sein même du Parti socialiste et paraît peu soutenue par le président François Hollande qui explique doctement qu'il n'est « pas favorable à une surenchère protectionniste » même s'il en appelle (cela ne mange pas de pain...) à l'attention des responsables publics sur la question de l'emploi en France...
    Ainsi, si je comprends bien l'actuel président, le fait de préférer sauvegarder des emplois en France plutôt que de contredire les règles d'un libre-échange rendues encore plus inégales par la mondialisation, serait la marque d'un « protectionnisme » visiblement considéré comme un « mal absolu » par ceux qui nous gouvernent... Alors qu'il aurait fallu rappeler la volonté du politique de ne pas laisser l'économique détruire l'équité sociale, M. Hollande, à rebours de ce que n'avait pas hésité à faire Outre-Atlantique Franklin Delano Roosevelt, préfère rester dans une logique qui privilégie l'Argent à l'Humain...
    D'ailleurs, dans la rage de déconstruction législative qui a agité la majorité socialiste au mois de juillet, certains aspects les plus condamnables de la politique sarkozienne ont été étrangement préservés, en particulier sur l'ouverture dominicale des grands magasins, et il n'y a même pas eu d'annonce sur ce sujet pourtant important...
    Il faudra pourtant bien rouvrir le débat et pas seulement au seulement au seul bénéfice des consommateurs ! Dans son édition du lundi 30 juillet 2012, le quotidien économique « Les échos »rappelle qu'un ancien ministre de l'Intérieur, en 2010, avait déclaré que « l'introduction d'un critère de préférence locale dans le Code des marchés publics est impossible car elle constituerait une méconnaissance des règles communautaires [européennes]», ce que confirme l'un des administrateurs du STIF, Philippe Sainsard, qui explique aussi que « nous ne pouvons pas tenir compte de la localisation d'un prestataire », car les lois européennes et celles de l'OMC ne l'autorisent pas : ainsi la dictature du libre-échange, à travers l'Union européenne et ses institutions politiques et judiciaires, a, avec un tel renoncement, de beaux jours devant elle ! M. Montebourg a beau se battre contre une telle logique de l'abandon social, il me paraît bien isolé au sein d'un gouvernement et d'un Parti socialiste gagnés, l'un et l'autre depuis fort longtemps, par l'idéologie d'un libre-échange mondial (baptisé « mondialisation » pour tant de nos concitoyens) qui se moque bien des protections sociales ou des frontières nationales.
    Au regard de cette République si peu protectrice de la France quand, dans le même temps, elle contraint fiscalement de plus en plus les ménages et, surtout, les classes moyennes encore solvables, il est temps de réfléchir au moyen politique institutionnel de remettre l'économique à sa place qui, si elle ne doit évidemment pas être méconnue ou négligée, ne doit jamais être la première dans une société digne de ce nom...
    Jean-Philippe CHAUVIN  http://www.actionroyaliste.com

  • Xerfi Canal Hervé Juvin Le protectionnisme, c'est aussi l'autonomie et la liberté

  • Protectionnisme pourquoi pas nous ?


    Protectionnisme pourquoi pas nous ? par casuspenardus

  • CRITIQUE NATIONALE REVOLUTIONNAIRE DU CAPITALISME SPECULATIF, par Gottfried Feder


    CRITIQUE NATIONALE REVOLUTIONNAIRE DU... par terreetpeuple

  • Quelques propositions pour sauver l'industrie automobile en France.

    Au mois de juillet dernier, la direction de l’entreprise PSA annonçait un vaste plan malencontreusement qualifié de « social » car profondément antisocial (et là, sans guillemets !), plan qui prévoyait 8.000 licenciements en France dans les usines du groupe, dont 1.400 sur le site de Rennes-La Janais. C’est, en fait, la conséquence directe des erreurs stratégiques de la famille Peugeot et d’une certaine désinvolture à l’égard des salariés, moins considérés, en définitive, que les actionnaires : est-ce si étonnant que cela dans un système économique qui compte plus en valeurs financières qu’en valeurs humaines, et qui a oublié ce principe humaniste énoncé par le véritable théoricien de la monarchie absolue, Jean Bodin, du temps du roi François Ier : « il n’est de richesses que d’hommes » ?

    Aujourd’hui, à Rennes comme à Aulnay, il faut parer au plus pressé, peut-on dire : éviter la disparition de 8.000 emplois, militer pour un moratoire sur ces licenciements programmés et, au-delà, penser l’avenir de la filière automobile en France : par exemple avec la création et la construction de nouveaux modèles adaptés aux conditions (et obligations) nouvelles des circulations urbaines et rurbaines, mais aussi au « souci environnemental », pour limiter consommations et pollutions des hydrocarbures, entre autres.

    Les projets dans les cartons ne manquent pas, et la crise actuelle de l’automobile en France peut inciter à explorer de nouvelles pistes industrielles : « l’imagination au pouvoir », pourrait-on clamer et espérer !

    Néanmoins, cela ne suffira pas, au regard même des enjeux environnementaux et de l’épuisement progressif (mais de plus en plus rapide) et inéluctable des matières premières non-renouvelables aujourd’hui nécessaires dans la construction automobile. Aussi, il n’est pas inutile de proposer une transformation d’une partie de la branche « fabrication » en branche ou filière « réparation » ou « reconversion » des véhicules déjà en circulation. Il y a là une piste à explorer, et cela d’autant plus que les usines de Rennes-La Janais et d’Aulnay-sous-Bois (entre autres) connaissent bien, pour les avoir fabriqués, une partie des modèles de Peugeot-Citroën qu’il s’agirait de réparer ou reconvertir. Je précise qu’il s’agirait de réparations lourdes (voire très lourdes) et non de celles déjà effectuées dans les garages de la région, et c’est pour cela que le terme « reconversion » peut sembler mieux adapté à cette proposition, avec reconstruction de grandes pièces et possibilités d’adapter de nouvelles pièces, voire des éléments de carrosseries et des moteurs (moins énergivores, par exemple), au lieu d’envoyer les véhicules très abîmés ou trop fatigués à la casse, comme cela se fait aujourd’hui. Cette stratégie, qui de toute façon s’imposera tôt ou tard à l’ensemble des filières industrielles d’ici quelques décennies, voire quelques années, par le simple fait de la raréfaction des matières premières non-renouvelables (et donc de leur surenchérissement consécutif), peut permettre à PSA de prendre de l’avance en ce domaine d’avenir que sera, justement, « la reconversion » ! De plus, cela permet de préserver, à longue échéance, l’emploi dans la filière automobile qui, au niveau mondial, va bientôt atteindre son niveau de saturation, en unités roulantes comme en possibilités circulatoires

    Il est fort dommage qu’aujourd’hui la direction de PSA et l’Etat soient si peu réactifs face à la crise automobile, et que la République semble abandonner les ouvriers de PSA-Rennes comme ceux d’Aulnay à une sorte de fatalité économique qui cache, en fait, une absence de volonté d’agir à la tête de l’Etat pour sauver l’industrie française (et cela malgré les velléités de M. Montebourg, peu soutenu par le ministre de l’économie, M. Moscovici…) : les propos de M. Hollande ne sont guère à son honneur ! Alors qu’il devrait être le protecteur des salariés français, il les abandonne à une mondialisation destructrice des forces vives de notre pays : quel gâchis et, au-delà, quelle honte !

    Décidément, les salariés de notre pays ne peuvent pas attendre grand-chose de cette République si libérale et si peu sociale…

    http://jpchauvin.typepad.fr/