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l'emploi - Page 114

  • Florange : quand la République trahit les travailleurs.

    La lamentable affaire de Florange est révélatrice des risques et des conséquences d’une mondialisation bien ordonnée quoique l’on en dise (en particulier dans le désarmement du politique face à l’économique – ou prétendu tel…) et fort peu sociale (ce n’est pas son problème, pourrait-on dire ironiquement !), et de l’impuissance, voire pire, d’une République qui, désormais, n’est plus que la gestionnaire zélée et « réaliste » du « désordre établi », selon l’expression d’Emmanuel Mounier, personnaliste chrétien qu’il serait sûrement bon de relire au-delà de ses engagements circonstanciels et, parfois, opportunistes.

    En effet, la mondialisation n’est pas que le simple échange apparemment neutre de biens matériels ou virtuels, et la libre circulation de personnes sur toute la planète désormais accessible en tous ses lieux, mais aussi, surtout peut-être, la mise en concurrence des producteurs et, en particulier, des travailleurs, dans la recherche du meilleur profit pour l’industriel ou l’actionnaire de l’entreprise : à ce jeu-là et suivant ses règles qui ne sont guère au bénéfice des faibles ou des « petits », les ouvriers français sont, aujourd’hui, forcément perdants… Ils sont considérés comme des « privilégiés » (sic !) en termes de rémunération et de protection sociale au regard de leurs collègues chinois, roumains ou indiens, et, de ce fait, si peu compétitifs aux yeux des experts autoproclamés de l’économie, et donc, condamnés à plus ou moins court terme au chômage qui sanctionnerait leur absence de flexibilité et leur coût trop élevé. Cette mondialisation-là (mais il n’y en a pas d’autre à ce jour !), c’est le moins-disant social maître du jeu et légitimé par cette fameuse « liberté du travail » qui, depuis 1791 en France, empoisonne les rapports sociaux et « opprime les ouvriers », selon l’expression des catholiques sociaux du XIXe siècle qui dénonçaient le libéralisme économique à la base de cette mondialisation comme « le renard libre dans le poulailler libre ».

    Face à la mondialisation qui est, en fait aussi, une véritable idéologie et non seulement une réalité économique (qui, comme toute réalité, préexiste à sa possible remise en cause et éventuellement « mise au pas »…), la République semble impuissante, et les derniers événements de Florange, socialement dramatiques, le prouvent à l’envi, de façon presque caricaturale même. Impuissante, vraiment ? Non, soyons juste, pas autant que cela ! M. Montebourg, tout aussi isolé soit-il dans ce gouvernement de M. Ayrault, a montré qu’il n’y avait pas de fatalité mais plutôt des renoncements, voire des reniements qui, il faut le reconnaître, ne sont pas de son fait mais bien de ceux qui l’ont désavoué pour satisfaire aux féodalités financières et économiques mondialisées. L’idée d’une nationalisation temporaire que le ministre du Redressement productif avait émise n’était pas absurde ni irréalisable et aurait, en définitive, coûté moins cher que la crise sociale qui s’annonce et la désindustrialisation qui, elle, est déjà bien là, conquérante et dévastatrice.

    La République, aujourd’hui, trahit les travailleurs et, au-delà, le Travail français, s’abandonnant à une mondialisation qui n’est heureuse que pour ceux qui en ont les moyens et en acceptent les principes au détriment des réalités et des enracinements nationaux et sociaux. Les réalités, ce sont ces hommes de Florange qui, les poings serrés, entendent le Premier ministre s’en remettre à la bonne volonté de M. Mittal, sinistre oiseau de mort et charognard tout à la fois qui rachète les entreprises pour mieux les dépecer sans égard pour ceux qui y travaillent et en vivent. M. Ayrault, mais aussi MM. Moscovici et Sapin, sont de bons petits soldats d’une mondialisation dont ils savent pourtant le coût pour ce pays et ses ouvriers : mais ils croient en la mondialisation libérale-libertaire comme d’autres (ou eux-mêmes, hier…) croyaient en l’advenue du paradis socialiste en d’autres temps ! Leur foi est plus forte que les cris de colère des sidérurgistes de Florange, plus vive que la douleur des familles sacrifiées sur l’autel de la compétitivité, plus terrible que les larmes de ce syndicaliste furieux de la trahison de ce gouvernement si peu politique de M. Ayrault…

    Ce n’est pas de moyens dont manque ce gouvernement mais de courage, d’ambition : l’impression qu’il dégage est celle d’une certaine indifférence à la France, comme si celle-ci était condamnée à n’être plus qu’une pièce du puzzle de la mondialisation entre les mains de financiers et de technocrates qui se voudraient les maîtres d’une « gouvernance » si peu politique.

    Ce renoncement de la République à porter une parole originale française dans le monde et face à la « fortune anonyme et vagabonde » (qui, pourtant, n’est pas si anonyme que cela quand elle porte le nom de Mittal), ce n’est que la confirmation de ce que les royalistes français disent, parfois maladroitement mais néanmoins à juste titre : la République ne mérite pas la France et la France mérite mieux que la République…

    http://www.nouvelle-chouannerie.com

  • Triste Noël pour 25 millions d’Européens – par Pieter Kerstens

    … Ces travailleurs sans emploi, souvent licenciés pour cause de « délocalisation », ces victimes du mondialisme, réel prédateur de nos secteurs économiques, ce mondialisme auquel les marchands du temple vouent un réel culte  fanatique.
    Souvenons-nous de la fermeture de l’usine General Motors d’Anvers (OPEL) qui ferma définitivement ses portes le 23 décembre 2010. Cette usine, la plus ancienne de G.M. en Europe, occupait plus de 12.000 ouvriers il y a 25 ans et durant son activité (l’une des plus productives du groupe) avait construit plus de 13 millions de voitures. Après Renault à Vilvorde en 1997, ce fut un second coup dur pour le secteur automobile belge… avant l’annonce de l’arrêt de l’usine Ford à Genk il y a quelques semaines.
    Mais ce n’est pas terminé, car l’industrie automobile et l’économie de notre continent vont être confrontées aux dures réalités de la concurrence  en 2013, du fait de la surcapacité de production automobiles dans 40 usines sur la centaine installée en Europe.
    Plus de 60.000 entreprises françaises auront mis la clef sous le paillasson en 2012 et ce sont des centaines de milliers de travailleurs qui auront grossi les rangs d’un chômage structurel qui, loin de se dégonfler, ne fait que croître malgré les déclarations lénifiantes des gouvernants.
    Partout en Europe les difficultés s’accroissent pour l’industrie (et l’activité économique en général) mais personne ne veut stopper l’immigration sauvage qui, au grand bonheur des marchands de soupe, exerce un dumping sur le coût de la main d’œuvre et éjecte nos travailleurs du marché de l’emploi ! 
    L’OMC, l’UE et les diverses organisations internationales instrumentalisées par les mondialistes ont ouvert nos frontières et livré nos économies européennes à la concurrence débridée des pays « émergents », depuis 40 ans. C’est totalement suicidaire.
    Les eurocrates, de Sicco MANSHOLT à Viviane REDING, en passant par Raymond BARRE, Henri SIMONET, Claude CHEYSSON, Etienne DAVIGNON, Edgard PISANI, Jacques DELORS, Abel MATUTES, Karel VAN MIERT,  José Manuel BARROSO ou encore  Pascal LAMY (directeur de l’OMC), sont les véritables responsables de ce désastre économique et du cataclysme social qui, décennies après décennies, engendrent  des coûts sociaux  gigantesques, dont les « capitaines d’industries » se lavent les mains, mais qui sont effectivement supportés par les contribuables nationaux.                          
    Face à l’invasion de pneus chinois, les USA ont adopté des mesures de protection du secteur concerné, par crainte de voir encore des dizaines de milliers d’emplois supprimés.
    Pourquoi ne pas défendre nos fabricants chez nous ? Pourquoi ne pas rapatrier nos industries ?
    Est-il impératif que Jean Vacherot règle son réveille-matin (fabriqué au Japon) à 6h ? Qu’il se rase avec des lames (made in Israël) pendant que son café coule dans une machine (produite aux Philippines) ? Qu’il s’habille avec une chemise (made in Bengladesh), un jean (fabriqué en Indonésie) et porte des chaussures (fabriquées au Viêt-Nam) ? Après avoir préparé son jus d’oranges (cultivées en Afrique du Sud), cuit ses œufs dans une poêle (made in India), croqué des fraises (importation Thaïlandaise) et préparé une banane (du Costa Rica) pour le « petit creux » de 11h, il prend sa calculette (fabriquée au Mexique) pour établir son budget de Noël. En consultant sa montre (produite à Taïwan), il ouvre sa radio (made in China) et démarre sa petite auto (fabriquée à Tanger) pour se rendre chez un nouvel employeur, entre deux fermetures d’usine…A la fin d’une triste journée, il se verse un verre de vin (produit au Chili) pour accompagner sa viande (élevée en Nouvelle-Zélande) et ses pommes de terre (cultivées en Turquie). Ayant chaussé ses pantoufles (fabriquées au Brésil) il allume sa télé (L.G ou SAMSUNG) et se demande bien  pourquoi  il n’arrive pas à trouver un boulot près de chez lui …

    Exigeons de connaître l’origine de nos achats. Partout et toujours, préférons les fabrications locales et nationales ou, à défaut, achetons des produits européens, fabriqués par des européens, pour des européens !

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Des millions d’Européens plongent dans la pauvreté

    La classe moyenne a été durement touchée en 2012 par le chômage et l’austérité. La pauvreté concerne désormais des groupes sociaux préservés jusqu’ici.

    Devant une banque, à Madrid : “Aidez-moi, j’ai faim”

    Etranglés par le chômage et la rigueur, des millions d’Européens ont basculé cette année dans la pauvreté qui frappe les classes moyennes, ébranle la cohésion sociale et atteint des groupes jusque-là préservés comme les femmes et les enfants.


    Le trou noir est de plus en plus grand“, s’inquiète Mercedes Gonzalez, une Espagnole de 52 ans qui, avec moins de 800 euros par mois, se bat pour assurer le quotidien d’une famille au chômage à Fuenlabrada, en banlieue de Madrid.

    En juillet, elle touchait encore, comme son mari, une aide gouvernementale de 426 euros, aujourd’hui réduite à 360 euros. “Pendant ce temps, la nourriture et les factures augmentent avec la hausse de la TVA” depuis septembre, raconte-t-elle.

    Les choses vont de mal en pis, nous sommes asphyxiés” : la lassitude perce dans la voix de cette petite femme bourrée d’énergie, vendeuse au chômage dont le mari, charpentier, et deux des trois fils adultes sont eux aussi sans emploi.

    Crise majeure en Espagne

    L’Espagne, quatrième économie de la zone euro, affiche les ingrédients d’une crise sociale majeure : un quart des actifs au chômage, une politique d’austérité historique, des coupes implacables dans l’éducation et la santé, des milliers de familles surendettées jetées à la rue.

    Dans ce pays, où deux petits propriétaires menacés d’expulsion se sont suicidés récemment, comme en Grèce ou en Italie, deux autres pays du sud de l’Europe minés par la récession, la crise parfois vire à la tragédie.

    Fin mars, l’Italie toute entière s’était émue du geste désespéré de Giuseppe Campaniello, un maçon au chômage de Bologne, poursuivi pour ne pas avoir payé ses impôts, qui s’était immolé par le feu. “Giuseppe a été victime d’un système qui fonctionne contre les citoyens“, accuse sa veuve âgée de 48 ans, Tiziana Marrone.

    Giuseppe n’a reçu aucune aide. Il a senti qu’il était le dos au mur“, ajoute-t-elle, avec des mots très durs : “Ce n’est pas un suicide lié à la crise, c’est un crime cautionné par l’Etat“.

    Impact dramatique en Grèce

    Mais c’est sans doute la Grèce, avec son économie sous tutelle et un chômage record (26%), qui subit l’impact social le plus dramatique de la crise : 31% de ses habitants étaient en 2011 en danger de pauvreté ou d’exclusion, selon Eurostat, contre une moyenne européenne de 24,2%.

    George Tsouvalakis, charpentier sans travail de 31 ans, et sa femme Lia, 30 ans, font partie de cette “génération perdue”. Avec leur petite fille de deux ans, ils cherchent à quitter le pays mais ne peuvent se payer un billet d’avion. Leurs revenus, plus de 2.500 euros avant la crise, ont fondu entre 0 et 400 euros par mois. “Nous n’avons pas les moyens de partir. Nous sommes prisonniers de nos maisons“, confie Lia.

    Portugal durement touché lui aussi

    Nilce Carvalho, une étudiante portugaise de 29 ans qui a terminé une maîtrise en Arts du spectacle dans la prestigieuse université de Coimbra, a imaginé un autre moyen de s’en sortir : lancer un appel sur Facebook pour effacer la dette qui l’empêche d’empocher son diplôme.

    Car sous l’effet de l’austérité gouvernementale, sa bourse a été réduite de 400 à 98 euros et elle doit ainsi mille euros de frais de scolarité. “C’était très difficile. Ce n’est pas évident d’exposer comme ça ses difficultés“, raconte-t-elle.

    Dans ces pays, les organisations humanitaires tournent à plein face à une pauvreté qui prend de nouveaux visages. “Ce sont des familles dont tous les membres en âge de travailler sont au chômage, des gens qui perdent leur logement parce qu’ils sont expulsés, qui ne sont pas habitués à recourir aux réseaux de protection sociale“, souligne Fernando Cuevas, porte-parole de la Croix-Rouge espagnole.

    Inquiétudes pour les femmes et les enfants

    Les ONG s’inquiètent particulièrement du sort des femmes et des enfants, jusque là préservés par des mécanismes de solidarité familiale qui vacillent. “Où est aujourd’hui la classe moyenne en Espagne ?“, s’interroge David Polo, qui s’occupe des sans-abri pour Caritas à Burgos, une ville du nord du pays. “Elle se fracture. Nous commençons à voir une polarisation de cette classe“.

    L’Unicef a recensé 2.200.000 enfants vivant sous le seuil de pauvreté en Espagne. Au Portugal, le ministère de l’Education a révélé fin novembre qu’en moins de vingt jours, le nombre d’élèves souffrant de carence alimentaire était passé de 10.000 à près de 13.000.

    Même les retraités, dont certains assument la charge de familles entières, ne sont plus épargnés : le gouvernement de droite espagnol vient d’annoncer que la revalorisation des pensions serait moindre que prévu en 2013, brisant le tabou d’une promesse électorale sur un sujet ultra-sensible.

    Le Matin  http://fortune.fdesouche.com

  • Florange : les syndicats critiquent le gouvernement et ArcelorMittal

    Après un nouveau rebondissement embarrassant, le gouvernement et le groupe ArcelorMittal étaient ce vendredi sous le feu des critiques pour leur gestion de l'avenir du site sidérurgique de Florange, où la colère des métallos est montée d'un cran.
    Dans la presse vendredi matin, plusieurs éditorialistes se sont déchaînés contre l'exécutif, parlant d'une "déroute" du Premier ministre Jean-Marc Ayrault et d'un "échec" du président François Hollande.
    Dans ce contexte, où l'exaspération s'exprime y compris à gauche, l'opposition ne s'est pas privée de mêler sa voix au concert des critiques.
    Jean-François Copé, président proclamé mais contesté de l'UMP, a déploré vendredi un "manque de visibilité" de la politique gouvernementale. L'ancienne ministre de la Justice Rachida Dati (UMP) a regretté le "camouflet honteux" infligé par Mittal avec la "complicité" du gouvernement.
    Jeudi soir, le chef de l'État a tenté d'enrayer la polémique en promettant que les engagements pris par ArcelorMittal envers le gouvernement seraient tenus. "J'en serai, avec le gouvernement, le garant", a insisté M. Hollande.
    Le président a notamment promis de veiller à ce que l'industriel fasse en sorte que le projet expérimental Ulcos, sur lequel se fondent des espoirs de salut de l'usine lorraine, "voie le jour".
    C'est l'annonce jeudi de difficultés techniques concernant ce projet de captage/stockage du CO2, qui pourrait naître en partie sur la base de l'un des hauts fourneaux de Florange, qui a ravivé la colère des syndicats et le flot de reproches adressés au gouvernement.
    La Commission européenne a en effet annoncé qu'ArcelorMittal avait retiré une première version d'Ulcos d'un appel d'offres pour obtenir des financements communautaires. Matignon comme l'industriel ont immédiatement tenté de déminer le terrain, affirmant qu'il ne s'agissait que d'un contretemps, prévu dans leur accord passé la semaine dernière.
    ARCELORMITTAL "SORT LE PROBLÈME TECHNIQUE DU CHAPEAU"
    À bout de nerfs après ce nouveau rebondissement, des métallos CFDT conduits par Édouard Martin ont mené jeudi une action éclair devant les caméras au pied des hauts fourneaux.
    Ils ont affirmé avoir "pris le contrôle de l'alimentation en gaz" des installations et promis qu'ils occuperaient réellement les lieux dès qu'ils seront alertés d'une consigne de la direction de couper le gaz permettant leur maintien en veille.
    ArcelorMittal "n'a jamais mis sur la table les problèmes techniques d'Ulcos", s'est emporté vendredi matin Édouard Martin au micro de France Inter.
    "On l'a mis au pied du mur. La France a dit chiche, on met 150 millions d'euros sur la table" pour Ulcos et l'Europe s'apprêtait à apporter son financement, et il "nous sort le problème technique du chapeau", a-t-il poursuivi.
    "Il va être très difficile que Mittal respecte ses engagements. Ce n'est pas dans sa culture. Il n'en veut pas d'Ulcos, il n'en veut pas de la filière liquide de Florange", a assuré M. Martin.
    À Florange, recouverte de neige vendredi matin, des réunions syndicales sont prévues pour décider d'éventuelles nouvelles actions à mener la semaine prochaine.
    Des syndicalistes ont notamment l'intention d'installer "leur village gaulois" à proximité des hauts fourneaux lorrains.
    Le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly a estimé la veille que tous les syndicats pourraient "appeler à occuper" les hauts fourneaux, à la suite de l'appel lancé par la CFDT du site. "Il faut bien comprendre cette réaction de colère. On nous a bananés", a-t-il lancé.

    Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/

  • ” …un vainqueur qui s’appelle le Front National “

    Un gouvernement d’enfumeurs : après avoir avalisée le pacte de compétitivité, le traité budgétaire européen, deux engagements déjà du sarkozysme, la gauche trahi de nouveau ses électeurs en se couchant, comme l’UMP au pouvoir avant elle à Gandrange, devant Lakshmi Mittal à Florange. Relevons par ailleurs que l’Etat Français à déjà versé au groupe Arcelor-Mittal des dizaines de millions d’euros, notamment sous forme de crédits d’impôts… M. Mittal est un magnat plus préoccupé par les avis de ses banquiers ou de ses actionnaires que par les admonestations du gouvernement français. Pour être tout à fait juste précisons que l’homme d’affaire ne fait pas plus grand cas des suppliques des exécutifs de la vingtaine de pays dans lesquels Arcelor-Mittal déploie ses dispositifs industriels.

    Enfumage encore et toujours, que l’on a vu à l’œuvre hier soir avec la prestation de Manuel Valls sur le plateau « Des paroles et des actes » sur France 2.

    Membre du club Le Siècle, comme tout bon ministre UMP qui se respecte, le patron de l’Intérieur a achevé sa mue mimétique avec Nicolas Sarkozy. A coups de menton et de formules creuses, de phrases chocs, mécaniques, visiblement apprises par cœur et pondues par ses communicants, M Valls s’est fait le héraut de l’idéologie socialo-libérale d’essence euromondialiste.

    Marine Le Pen, invitée à lui donner la contradiction, a bien mis en lumière le fait que M. Valls, derrière ses mâles déclarations contre le terrorisme et l’expulsion médiatisée de quelques imams barbus, était tout aussi immigrationniste que ses prédécesseurs dont il poursuit vaille que vaille le même projet…

    Sur Le Plus, un blog hébergé par le site du Nouvel Obs, le « communicant » (notamment auprès de l’association communautariste noire le CRAN) Philippe Moreau Chevrolet, a assez bien résumé l’avis général. Il relève que « là où Nicolas Sarkozy était parvenu -en 2002 lors de son débat face à Jean-Marie Le Pen, NDLR- à établir un rapport de force et à dominer l’échange -pas toujours en fait ! NDLR-, Manuel Valls a subi. Il a encaissé les coups et s’est retrouvé constamment sur la défensive, face à une leader populiste (sic) qui est restée sur son terrain à elle – celui de l’immigration (…) Marine Le Pen : 1 – Manuel Valls : 0. Ce tweet de Thomas Wieder, journaliste au Monde, résume la soirée. Une soirée qui ressemble bien, pour Manuel Valls, à une occasion manquée. »

     D’occasion manquée en rendez-vous ratée l’UMP pendant ce temps ne sort pas de sa crise avec l’incapacité de Jean-François Copé et de François Fillon, au terme d’une nouvelle rencontre, à s’entendre sur un calendrier pour que les adhérents puissent de nouveau voter pour désigner leur président.

     Une situation qui fait craindre le pire aux caciques de l’Etablissement et Manuel Valls, pas plus que ses autres petits camarades classés à gauche sur l’échiquier, n’a eu le coeur de se réjouir de la déconfiture du pilier droit du Système. Après Alain Juppé et le sénateur socialiste David Assouline, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, copéiste, a affirmé lui aussi cette semaine que la mort de l’UMP serait « l’avenir » du Front National.

     Dans le quotidien genevois Le Temps, Catherine Dubouloz relevait 2 décembre que  «la situation qui s’enlise -à l’UMP, NDLR- et ses répercussions sur le FN inquiètent de plus en plus de responsables politiques, à droite comme à gauche. »

    « Il y a peu, le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, déclarait sur BFM : Ce que je crains, c’est que ça ne finisse par faire un vainqueur qui s’appelle le Front National, parce qu’il prospère sur tout ça. Il prospère quand la démocratie est dégradée, il prospère quand les idées n’existent plus.Le socialiste n’est pas le seul à pronostiquer que le foutoir ambiant, pour reprendre l’expression crue de l’ancien ministre Xavier Bertrand, risque de renforcer Marine Le Pen »

    La journaliste note comme Bruno Gollnisch avant elle, que la crainte « d’offrir un boulevard électoral à l’extrême droite », c’est-à-dire en termes mieux choisis de précipiter l’inévitable recomposition politique du paysage français, « est peut-être l’une des raisons pour lesquelles la scission de l’UMP n’est pas encore totalement consommée. »

    « Si le mouvement se redivise comme du temps de l’UDF et du RPR, le risque est grand de voir l’un et l’autre partis nés des décombres de l’actuelle formation buter sur le premier tour des futures élections. Ce danger est dans toutes les têtes car il n’est pas très éloigné : les prochaines élections municipales et européennes auront lieu en 2014, et le FN a déjà lancé sa machine préparatoire. Les dirigeants de l’UMP craignent plus que tout d’assister à une vague bleu marine, plutôt qu’à la vague bleue que promet Jean-François Copé. »

    Un premier test grandeur nature aura lieu ce dimanche 9 décembre pour la législative partielle de la 6e circonscription de l’Hérault, à la suite de l’invalidation de l’élection de la socialiste Dolorès Roqué. Le candidat UMP, le copéiste Elie Aboud, avait été battu de dix voix seulement en juin au second tour mais était arrivé en tête au premier avec 33,62 % des suffrages, contre 29,04 % pour la candidate du PS. Guillaume Vouzellaud pour le FN avait obtenu alors 22,54 %.

    C’est France Jamet –qui a reçu notamment le soutien le 30 novembre de Marion Maréchal-Le Pen, à l’occasion d’une conférence de presse commune à Béziers, qui portera dimanche les couleurs de l’opposition nationale dans cette élection. La grande inconnue reste comme souvent le poids de l’abstention. En juin dernier les électeurs de la circonscription s’étaient plus mobilisés qu’ailleurs avec un taux de participation de 61%, soit cinq points de plus par rapport à la moyenne nationale. Allez France !

    http://www.gollnisch.com

  • La leçon de Florange

    Lorsque les socialistes sont au pouvoir, la question n’est pas de savoir s’ils vont tenir leurs promesses mais quand ils vont y renoncer. En 1983, il leur avait fallu un peu plus de deux ans pour prendre le « tournant de la rigueur » et passer du « changer la vie » aux sirènes de Bruxelles et du patronat.

    En 1989 avec M. Rocard, comme en 1997 avec M. Jospin, l’état de grâce avait duré moins d’un an, après quoi l’on avait libéralisé et privatisé à tour de bras. M. Hollande fait encore plus fort : six mois à peine après l’élection présidentielle, il ne reste à peu près rien de ses promesses, ni sur l’Europe, ni sur l’Allemagne, ni sur les retraites, ni sur la jeunesse. Et comme aux pires moments du mitterrandisme, voilà qu’on déverse l’argent public à pleines poignées, au nom d’une compétitivité illusoire, dans les poches de grands patrons qui n’auront jamais été aussi avides, aussi nuls et aussi arrogants.

    Mais ce qui vient de se passer à Florange dépasse toutes les bornes. Que les socialistes oublient leurs engagements, passe encore, mais qu’ils le fassent aussi sciemment, avec la parfaite bonne conscience des gens qui n’ont rien à se reprocher, montre que la situation du pays leur échappe totalement. Ce soir, avec la Lorraine, c’est toute la France industrielle qui est en état de choc. La reculade de Florange renvoie un écho terrible à Gémenos chez Fralib, à Saint-Nazaire chez STX France, à Rouen chez Petroplus, à Revin chez Electrolux, à Angers chez Thomson, à Toulouse chez Sanofi et chez tous ceux qui se battent chaque jour, dos au mur et la rage au ventre pour défendre leur emploi et sauvegarder leur usine. Ce soir, ce sont des millions de salariés qui se sentent floués par les mensonges, les bassesses, la lâcheté de ceux qui sont censés nous gouverner et qui, en réalité, ne comprennent plus rien et ne dirigent plus rien.

    Oui, il y a eu mensonge et mensonge d’Etat. Depuis des mois, on a volontairement trompé les métallos et les élus lorrains sur les vraies intentions du gouvernement. En dépit des engagements du candidat Hollande, des rodomontades de M. Montebourg, des assurances de M. Ayrault, jamais, au grand jamais, le pouvoir ne s’est donné les moyens d’affronter le trust Mittal et de faire triompher l’intérêt collectif. On a parlé des mois durant d’une loi de réquisition industrielle. Où en est-elle ? Nulle part. On a agité l’hypothèse d’une nationalisation - au point de donner des vapeurs à cette pauvre Mme Parisot – avant de prétendre qu’elle exposerait l’Etat à des risques juridiques. Lesquels ? Mystère. On a soutenu que l’Etat ne saurait pas gérer la sidérurgie, alors qu’il l’a géré pendant des lustres, via le corps des mines. Qui craint-on ? A qui a-t-on peur de déplaire ? A Bruxelles ? A Londres ou à Francfort ? Ou au patronat méprisable [1] qui a pris fait et cause depuis des mois pour le grossium Mittal, contre ses salariés français !

    Oui, le pouvoir s’est conduit avec bassesse et avec lâcheté. On a entretenu l’espoir des salariés de Florange pendant toute la campagne électorale, on leur a fait les mêmes fausses promesses que M. Sarkozy vis-à-vis de ceux de Gandrange. Les élections gagnées, on les a reçus, à grand renfort de presse, en leur assurant qu’ils n’avaient plus rien à craindre. Comment oublier les extases de Mme Filipetti devant les métallos de Florange venus fêter son entrée au gouvernement ? Et les visites sur place, très médiatiques, de M. Montebourg ? Qui pouvait imaginer que le pouvoir continuait à discuter avec M. Mittal ? Que tout en flattant les uns, on cajolait les autres ? Les rumeurs de nationalisation, allègrement colportées dans les médias, n’étaient que de la poudre aux yeux. En réalité, on négociait depuis des semaines sans illusions la fermeture des hauts-fourneaux de Florange. Quant aux fameux repreneurs de M. Montebourg, à supposer qu’ils existent, gageons qu’ils rient encore du rôle qu’on leur aura fait jouer !

    Les socialistes auraient tort de penser que ce dossier sera sans suite. La reculade de l’équipe Hollande va faire le tour du monde et on peut compter sur M. Mittal pour populariser l’image des piètres négociateurs qu’il a eus en face de lui. En France, les effets ne seront guère meilleurs. Les syndicats, qui ont fait confiance à M. Montebourg, ont perdu la face dans le dossier lorrain. Nul doute qu’ils ne fassent, à un moment ou un autre, payer l’addition au pouvoir, notamment si M. Mittal devait s’amuser à ne pas tenir le peu d’engagements qu’il a pris. Florange renvoie également aux salariés l’image d’un Etat irrésolu, velléitaire, et in fine impuissant à assurer leur défense. Voilà qui n’est pas de nature à améliorer un climat social déjà très lourd. Faute d’arbitre, de voie de recours crédible, ne risque-t-on pas de voir les conflits sociaux se radicaliser et la tentation de la violence gagner du terrain, au moment même où le chômage atteint chez nous des niveaux inégalés ? En choisissant la voie de la capitulation à Florange, le pouvoir a-t-il pris conscience du vent qu’il a semé et de la tempête qu’il risque de récolter ?

    Pour le chef de l’Etat et son Premier ministre, ce dossier sera sans doute oublié dans quelques jours. Il est vrai que leurs cotes de popularité auprès des ouvriers peuvent difficilement descendre en dessous des niveaux où elles sont actuellement ! M. Hollande a clairement fait une croix sur la gauche populaire et il attend le moment propice pour provoquer une alliance à l’allemande entre un centre présentable et une social-démocratie décomplexée. Mais les vrais socialistes – car il en reste quelques-uns ? Qu’ont-ils à gagner dans cette affaire ? Et M. Montebourg ? Peut-il rester au gouvernement après un pareil camouflet ? Ses premières explications, hier soir, étaient très embarrassées. Après PSA, après Petroplus, et maintenant après Florange, il ne lui reste plus beaucoup de temps pour tirer les conséquences de ses échecs et abandonner le navire de M. Hollande avant qu’il n’entre dans les eaux de MM. Borloo et Bayrou. Pour M. Montebourg, le courage, c’est maintenant !

    Que l’on prenne bien garde à la leçon de Florange. Elle illustre ce que nous disons ici même depuis des mois : la question sociale a fait son retour en France [2] et c’est autour de cette question sociale que va s’opérer la recomposition du paysage politique français. Qu’on le veuille ou non, c’est elle qui est à l’origine de la montée du Front national, dans une France industrielle où les hommes, les territoires se sentent repoussés aux marges de notre histoire. C’est elle qui travaille depuis des mois la droite républicaine, jusqu’à provoquer, comme on l’a vu ces derniers jours, la scission entre une aile bonapartiste, populiste, revendicative et une aile européiste, libérale, à l’aise dans la mondialisation. Les mêmes mouvements, les mêmes ruptures menacent la gauche de gouvernement. Qu’une partie de ses troupes, effrayée par la montée du chômage, lassée par l’échec des politiques libérales, inquiète des conséquences d’une guerre classe contre classe, fasse dissidence et « l’arc républicain » s’effondrera. C’est alors qu’en France, tout redeviendra possible.

    Hubert de Marans. http://www.actionfrancaise.net

    La Revue Critique

    Notes

    [1] L’odieuse campagne médiatique déclenchée depuis 10 jours par le grand capital « français » contre la nationalisation du trust Mittal a du ouvrir les yeux de ceux qui gardaient quelques illusions sur le MEDEF de Mme Parisot. On murmure, qu’en interne, les patrons patriotes sont au bord de la révolte. A défaut de nationaliser Mittal, pourquoi ne demandent-ils pas à Montebourg de nationaliser le MEDEF ?

    [2] On se référera notamment aux chroniques de notre ami Henri Valois : « Révoltes ouvrières » (1) à (28).

  • AGRICULTEURS

    Nous avons vu des milliers de tracteurs dans Paris manifestant la colère des céréaliers. Ce n'est pas la première fois, ces protestations permanentes étant rituelles. Il y eut le lait et la pêche avec des manifestations très violentes. En 2009, les producteurs de fruits et légumes protestèrent contre Bruxelles qui avait exigé de la France qu'ils remboursent une partie des aides nationales reçues entre 1992 et 2002 ; la facture adressée par la dictature bruxelloise s'élevait au total à environ 500 millions d’euros. Nous ne savons pas ce qu'est devenue cette odieuse réclamation ; il est probable que le gouvernement a du éteindre l'incendie en prenant de l'argent par la force fiscale à d'autres pour arroser les producteurs de fruits et légumes.
    Ces jours-ci, ce sont les céréaliers qui ont manifesté et qui pourtant sont plutôt favorisés. Après des années fastes en 2006 et 2007 dues à l'envolée des prix des céréales, ils souffrent gravement de l'écroulement de ces prix depuis 2008. Cette apparente contradiction est dans la pure logique du socialisme : lorsque l'on vit des réglementations et aides publiques l'on ne dit rien tant que cela marche et l'on se révolte quand cela s'écroule. A la chute des prix, s'ajoute une redistribution des aides européennes vers les plus nécessiteux. Ils demandent que les États interviennent pour faire remonter les cours ; notons que cette revendication revient à souhaiter la ruine de toutes les populations pour une spéculation tout à fait hasardeuse concernant un produit agricole.
    Ces évènements mettent une nouvelle fois en lumière les divers mensonges en vigueur. ; n'oublions jamais que le mensonge permanent est une des « valeurs »  de la république.
    Il nous est dit que la profession agricole a besoin d'aides : c'est un pur mensonge. Aider une activité quelle qu'elle soit c’est, par définition, la tromper et l'empêcher de s'adapter aux conditions du marché.
    Beaucoup d'agriculteurs sont à la limite de la pauvreté et c'est vrai. Mais le silence se fait sur l'existence du « frère jumeau » qui les saigne. Chaque agriculteur doit supporter un frère jumeau travaillant dans les bureaux avec des conditions de confort qu'il ne connaît pas, lui agriculteur, et faisant bravement ses 32 heures hebdomadaires avec des espoirs de retraite mirifiques par rapport par rapport aux retraites misérables des vrais agriculteurs.
    Pour arriver à ce calcul du frère jumeau, il ne faut pas se limiter aux fonctionnaires du ministère de l'agriculture qui ne forment qu’une goutte d’eau dans le drame. Il faut ajouter tous les fonctionnaires dans les régions, les départements, les mairies, etc. Il faut tenir compte de la cohorte glorieuse des eurocrates, des onucrates, sans oublier la FAO, organisme qui, malgré son titre, ne sert surtout pas à lutter contre la faim.
    Enfin, il est nécessaire d’englober la vraie jungle des organismes qui sont censés défendre les agriculteurs et qui en fait s'enrichissent sur la bête par les prélèvements insupportables infligés à leurs adhérents. C'est un mensonge supplémentaire que de dire que les organismes agricoles défendent les agriculteurs contre le pouvoir. En fait, dans leurs confortables bureaux, il livrent des combats d'arrière-garde pour aménager la catastrophe et pas du tout pour l’endiguer.
    Des rapports de la Cour des Comptes ont montré le désordre complet qui règne dans ces innombrables organismes agricoles avec très souvent des pratiques tout à fait critiquables sur le plan de l'honnêteté, c’est-à-dire des transferts indus en faveur de certains dirigeants ; ils citent des salaires parfaitement extravagants.
    Autre mensonge : la crise des fruits et légumes et celle des céréaliers viendraient de la politique « ultralibérale » de Bruxelles. C'est tout à fait le contraire : Bruxelles en réglementant jusque dans le plus petit détail le travail des agriculteurs fait preuve de pratiques parfaitement dirigistes.
    Autre mensonge : la recherche de l'égalité. L'on nous parle des revenus des agriculteurs en les comparant à d'autres Nous touchons du doigt le mensonge de toute pratique socialiste qui veut absolument réaliser la chimère de l'égalité avec le résultat de ruiner tout le monde.
    Enfin dernier mensonge : le malheur viendrait de la politique agricole commune (PAC), non par son existence même, mais par des erreurs qui seraient aisées à corriger. C'est une contrevérité grave : l’erreur de base est l’existence d’une politique agricole publique, qu'elle soit commune ou nationale. La politique industrielle a détruit l'industrie française et la politique informatique a détruit l'informatique française ; le même phénomène se produit en agriculture.
    L'agriculture ne se distingue pas de tous les autres métiers. Elle a ses particularités comme celui d'être proche de la nature et d’être tributaire des éléments dont le climat ; elle n’est pas la seule dans les activités humaines à avoir ces caractéristiques et doit simplement en tenir compte. La réglementer à partir d'un gouvernement ou encore mieux d'une commission européenne qui règne dans les nuées de l'Olympe est une vue de l'esprit. Quand il s'agit de biens aussi périssables que les fruits et légumes, il faudrait être un « deus ex machina » pour y arriver. Trois dictateurs à Bruxelles règnent sur le lait dans toute l’Europe, avec des milliers d’exploitants qu’ils traitent comme des esclaves leur dictant les prix, la façon de travailler, la qualité du lait, etc.
    Il nous est dit que le prix de la main-d'oeuvre écrase les agriculteurs. Ce qui les écrase, en vérité, ce sont les impôts et charges insensés auxquels ils sont soumis et leurs frères jumeaux dont ils n'ont nul besoin.
    Les réglementations exercent des ravages aussi perturbateurs que les impôts et charges. Un agriculteur passe la moitié de son temps à gérer les primes et à comprendre les réglementations perpétuellement changeantes. Le propriétaire d’une terre qui veut s’installer agriculteur sur sa propre terre doit franchir un véritable parcours du combattant pour y arriver, avec au finish, le Préfet qui lui indique comment faire !
    Personne n'a le droit de dire que le libération de l'agriculture est impossible. La Nouvelle-Zélande a pu émerger du socialisme qui ruinait son économie. L'agriculture, notamment, vivait pour un tiers de subventions et se mourait en silence de ces subventions. Elles ont été supprimées d'un seul coup et l'agriculture est devenue très vite prospère, grâce à la liberté retrouvée des agriculteurs qui ont pu gérer avec efficacité leurs affaires.
    Dans la crise actuelle, il n’est, hélas, aucune chance que la libération nécessaire de l’agriculture se produise d'elle-même : les énarchos-gauchos qui sont au pouvoir ne sont pas formatés pour cela et n’y trouveraient aucun intérêt personnel, car leur richesse vient précisément de leurs aptitudes à gérer la jungle des réglementations qu’ils alimentent sans arrêt.
    Le seul espoir est que les agriculteurs de base finissent par comprendre la vraie nature de leur malheur et c'est pour cela qu'il faut les informer sans relâche.
    Michel de Poncins  http://www.libeco.net/

  • Bilan des explications du chômage

    Le chômage est devenu la lèpre de notre société. Il ne peut se comparer à l'inflation puisqu'à la différence de celle-ci, il n'est pas qu'un chiffre ou une variable économique mais la somme de drames humains. Viviane Forester dans son livre « L'horreur économique » a bien décrit la situation de tous ceux qui en sont victimes. Nous allons donner les principales explications de ce fléau qui mine la France depuis bientôt trente ans.
    Avant de traiter cette question, il faudrait savoir combien de personnes souffrent du chômage ou d'être plus ou moins exclus de l'activité économique. On ne peut bien sûr se fier au 9 % officiel. Il faudrait compter la population oisive et pourtant apte à travailler. On arriverait, si la proportion de la population travaillant était la même que dans les pays occidentaux développés comparables au nôtre, à une dizaine de millions de personnes inemployées. La grande majorité, bien sur, n'est pas comptabilisée comme étant au chômage. On a aussi là l'explication de la baisse en France enregistrée l'année dernière au classement des pays en considérant le PIB par habitant. Ceci avait mis en émoi toute la classe politique.
    Le mot mondialisation est devenu galvaudé. On l'accuse de tous les maux. Est-ce si simple ? Ou alors faut-il encore démontrer son rôle dans la montée du chômage en France. La mondialisation ou globalisation consiste dans la suppression des frontières sur le plan économique et en partie politique puisque maintenant nous avons la libre circulation des biens, des capitaux et des hommes même si bien sûr existent encore des traces plus ou moins fortes de protectionnisme.
    Le facteur de chômage le plus immédiat est le différentiel de taux de salaire qui peut exister entre les pays développés et les pays qu'on appelle émergents qui produisent à moindre coût. Cette explication du chômage a été particulièrement mise en avant par Maurice Allais dans de nombreux articles. Il propose donc de pratiquer un certain protectionnisme avec les pays émergents, pays envers lesquels les pays européens ne peuvent concurrencer, c'est-à-dire redonner un sens à l'Union européenne sur le plan économique.
    Cette thèse a été contestée par Jean-Paul Fitoussi qui écrit dans son livre « Le débat interdit » :
    « Il n'existe pas de déséquilibre dans les échanges commerciaux de la France avec les nouveaux pays industrialisés d'Asie. Cela signifie qu'un protectionnisme français n'aurait aucune influence bénéfique sur le chômage. »
    Le raisonnement de Jean-Paul Fitoussi n'est pas complet puisque les produits exportés par les pays européens développés contiennent moins d'emplois que les produits exportés par les pays à bas salaire.
    Il y a donc bien transfert d'emplois et il faut redonner raison à Maurice Allais sur ce point.
    Ceci a une conséquence sociologique, puisque c'est la population française peu qualifiée qui subit le plus le chômage. Vis à vis de la mondialisation, il existe une France à deux vitesses, celle qualifiée ou diplômée et l'autre déconnectée de l'économie mondiale, ceci d'autant plus que selon l'économiste Krugman, le progrès technique élimine avant tout le travail peu qualifié. On peut dire que les trois quarts des Français vivent assez bien, le quart restant difficilement. Certains ont appelé cela la fracture sociale. Mais à part donner un nom à un phénomène, cela n'a pas eu beaucoup d'applications pratiques.
    Les délocalisations, de façon évidente, font perdre autant d'emplois en France.
    Dans la libre circulation des capitaux financiers tout ce qui est investi dans les pays émergents ne profite pas au pays émetteur. Les flux nets de capitaux privés en provenance des pays développés et à destination des marchés émergents ont pratiquement quadruplé depuis le début des années 90.
    Quoi qu'en disent les optimistes béats de la mondialisation, elle a contribué pour la France à l'augmentation du chômage même si on peut difficilement y échapper.
    La construction européenne a été posée comme étant métaphysiquement le bien. Les effets négatifs qui peuvent en résulter sont donc pour les élites qui nous gouvernent négligeables, le chômage en particulier.
    La politique du Franc fort et la mise en place de l'euro ont coûté selon certaines estimations économétriques entre un million et un million et demi de chômeurs supplémentaires. Cet euro existant ne pourra qu'exacerber les politiques de désinflation compétitive, puisqu'on ne pourra jouer sur le taux de change, avec aggravation du chômage.
    Quant au pacte de stabilité les Allemands connaissent le syndrome du pont de la rivière Kwaï et leur discours revient à ceci : « Le pacte de stabilité est mauvais pour l'économie allemande et donc européenne, mais comme c'est nous qui l'avons conçu, nous l'appliquerons avec zèle ». Toute cette construction européenne a été faite dans l'esprit du monétarisme et du libéralisme mondialisé et consiste à ôter les unes après les autres les prérogatives aux gouvernements nationaux et peuvent ainsi de moins en moins mettre en place des politiques nationales antichômage.
    Le terme euro-mondialisation utilisé par un certain parti politique n'est pas aussi stupide.
    La construction européenne a consisté aussi à favoriser le développement économique de certains pays comme l'Irlande ou le Portugal malheureusement au détriment de ceux qui n'étaient pas considérés comme prioritaires.
    Le capitalisme de nos jours est devenu financier. Les fonds de pension exigent par exemple des taux d'intérêt de plus en plus élevés et il faut donc licencier pour augmenter les valeurs des actifs financiers.
    Cette globalisation financière qui implique le pouvoir des créanciers est une conséquence du libéralisme mondialisé imposé par les différents organismes internationaux : Commission de Bruxelles, OMC, FMI, banque mondiale... et bien sûr la puissance des États-Unis.
    Cette financiarisation de l'économie est donc un facteur supplémentaire dans l'augmentation du chômage avec toujours aussi, nous allons le développer après, le choix en faveur de la lutte contre l'inflation au détriment du chômage..
    Nous l'avons vu, il reste très peu de pouvoir aux gouvernements nationaux, mais la politique économique française a été constante depuis une vingtaine d'années : elle a été celle de la désinflation compétitive. Qu'est-elle ? Elle consiste à avoir une inflation moindre que les autres pays concurrents.
    Tout d'abord elle a l'avantage et la force de faire sérieux, avec des mots qui ronflent bien «austérité», «rigueur». Elle a été théorisée et doit donc en principe amener de l'emploi dans le moyen ou long terme. C'est « il faut que cela saigne aujourd'hui pour aller mieux demain ». Les chômeurs ont donc une fois de plus été sacrifiés. On a même considéré cyniquement que leur augmentation était une bonne chose puisque cela faisait pression à la baisse des salaires.
    Le différentiel d'inflation est devenu de nouveau favorable à la France comparé à l'Allemagne et la balance commerciale de nouveau excédentaire. Si humainement cela été négatif, nous avons incontestablement eu une réussite pour les indicateurs globaux ou ceux que l'on considère pertinents. Cela pose quand même les questions : Faut-il exporter pour exporter et l'économie ne doit-elle pas avant tout être au service des hommes ? La France avait-elle la possibilité de faire autrement ?
    On s'aperçoit déjà dans cette série d'explications que tous les facteurs macro-économiques depuis 73-74 ont joué à favoriser la montée du chômage si l'on excepte les années miraculeuses (98, 99, 2000) dues à l'exceptionnelle croissance américaine.
    En tout cas les explications de la fin des années 70 sur la crise et le chômage dues à l'augmentation du prix du pétrole ou à l'effondrement du capitalisme pour les marxistes ont aujourd'hui quelque chose de surréaliste.
    Quant à la distinction entre chômage classique et chômage keynésien de la théorie économique que l'on apprend aux écoliers cela semble bien désuet et peu pertinent dans une économie plus qu'ouverte même si on peut encore puiser dans la théorie certains éléments pour agir surtout si l'on est resté keynésien en dépit du terrorisme intellectuel libéral. La force de la pensée libérale, en dépit d'un outillage mathématique assez sophistiqué est d'être assez proche de la pensée de quelqu'un sans connaissance économique, alors qu'il faut plusieurs années à un économiste pour assimiler toutes les finesses de la pensée keynésienne.
    Dans son livre, bon par ailleurs, Jean-Paul Fitoussi se vante d'aborder sans tabou toutes les questions relevant du chômage, mais il se garde bien d'aborder le tabou de l'immigration.
    Il est pourtant évident que, dans un contexte où l'emploi est devenu de plus en plus rare, pratiquer une politique de forte immigration comme on l'a fait depuis trente ans, ne pouvait qu'aggraver le chômage.
    La mesure prise par Giscard en 1980 d'organiser le retour des immigrés dans leur pays d'origine était avec du recul plutôt sage. La politique d'immigration n'a pas de fondement économique depuis longtemps si ce n'est satisfaire le fanatisme idéologique du métissage et quelques chefs d'entreprise à l'âme de négrier et secteurs (nettoiement, confection... ) qui représentent peu par rapport au PIB. Certains pensent, l'immigration alimentant le chômage, que cela fait pression à la baisse pour les salaires, le coût étant pour la collectivité, le désagrément pour ceux habitant les quartiers que l'on appelle pudiquement sensibles.
    Après avoir donné les explications majeures du chômage la question est bien sur de savoir si on peut améliorer cette situation ou faut-il demander aux chômeurs de souffrir en silence en attendant une hypothétique reprise américaine. La politique gouvernementale est ligotée par une multitude de traités que la France a signés et qui appliquent un libéralisme de plus en plus radical et mondialisé. Il est difficile de s'y soustraire en tout cas brusquement, la France ayant sa signature. Des transferts de souveraineté immenses ont été faits et c'est sans doute la raison pour laquelle la gauche au pouvoir a voulu combattre le chômage par les trente-cinq heures et les emplois jeunes. La réduction du temps de travail a braqué les entreprises ; quant aux emplois jeunes il n'est jamais très sain économiquement de créer de faux emplois si ce n'est occuper une jeunesse en grande partie issue de l'immigration dont on ne sait quoi faire. Ce n'est pas comme cela que l'on rétablira la compétitivité de la France. Les mesures possibles seraient de reconsidérer certains traités et faire fortement diminuer l'immigration.
    PATRICE GROS-SUAUDEAU
    STATISTICIEN - ÉCONOMISTE

  • Marine Le Pen invitée du « Grand Journal » sur Canal+

    Mercredi 5 décembre, Marine Le Pen, Présidente du Front National, était l’invitée politique de Michel Denisot dans le « Grand Journal » sur Canal+.

    1re partie : le Rassemblement Bleu Marine (RBM)

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    2e partie : l’accord avec Mittal

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    3e partie : la météo de Doria

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    http://www.nationspresse.info/

  • UNION EUROPÉENNE Fatalisme immigrationniste

    Un rapport du Comité économique et social européen vient de le confirmer : en réponse au vieillissement de la population, les élites en sont réduites à promouvoir une immigration accrue.
    C'est un rapport assez hallucinant qui a été adopté par le Comité économique et social européen (CESE) les 15 et 16 septembre 2010 et publié au Journal officiel de l'Union européenne du 15 février 2011, sur le thème du « rôle de l'immigration légale dans un contexte de défi démographique ». Le seul titre du document est édifiant !
    Jargon technocratique
    Cet « avis exploratoire » est révélateur de l'état d'esprit des élites européennes ainsi que de la coupure entre elles et les peuples d'Europe. On peut notamment y lire « qu'il est nécessaire d'adopter une approche holistique pour faire face au défi démographique, en agissant sur de nombreux aspects économiques, sociaux et politiques ». On appréciera l'emploi du terme « holistique », à rattacher au procédé technocratique de tournures jargonneuses qui rend la compréhension par le profane plus complexe. « Approche globale » eût été sans doute plus approprié si ce rapport avait été adressé aux principaux intéressés (les peuples d'Europe.)
    Et de continuer : « L'immigration légale fait partie de la réponse de l'UE à cette situation démographique. [...] En dépit de quelques différences nationales, l'UE et les États membres doivent disposer d'une législation ouverte qui permette une immigration pour raisons de travail au travers de canaux légaux et transparents, tant pour les travailleurs hautement qualifiés que pour les activités moins qualifiées. Compte tenu du défi démographique, le CESE est d'avis qu'il faut modifier les directives en vigueur et élaborer de nouveaux instruments législatifs. » On en revient au raisonnement assez calamiteux et faux selon lequel face au vieillissement de la population européenne, la seule solution serait l'augmentation de l'immigration.
    Approche partielle
    Peu importe, donc, que les immigrés, qui arrivent déjà en nombre sur notre continent, ne constituent pas une « force d'appoint » ayant pour finalité de « rajeunir » la population, mais, au contraire, en forment une nouvelle qui s'y substituera. Les Européens ne sauraient se définir uniquement en termes de retraités ou d'actifs : l'Europe est une civilisation, une mosaïque de cultures, une identité, une spiritualité... Les immigrés y arrivent en masses telles que, loin de s'y intégrer, ils importent avec eux leur modèle de vie et leur culture, bien éloignés du modèle européen. Or, concevoir les Européens en simple force de travail dont on peut palier le vieillissement par une simple substitution d'individus venus d'autres continents, c'est bien là une approche purement matérialiste et économique des choses, une conception abjecte de l'homme réduit au simple état de "ressource humaine".
    Il existe d'autres solutions face au déficit démocratique : politique nataliste, mécanisation de l'industrie, recul équitable de l'âge de la retraite, rationalisation et amélioration des formations professionnelles... À croire que, pour les auteurs de ce rapport, l'immigration en Europe n'est pas source de déracinement, de crise identitaire profonde, d'insécurité, de frictions communautaires... Deux récents sondages, plaçant le candidat d'extrême droite, Marine Le Pen, en tête du premier tour de l'élection présidentielle de 2012, auraient peut-être dû alerter les technocrates européens. Il n'en est rien puisque ce rapport, prenant les devants, évacue la question d'un simple revers : « L'intolérance, le racisme et la xénophobie contre les immigrants et les minorités prennent de l'ampleur en Europe. Il faut que les responsables politiques, les dirigeants sociaux et les médias fassent preuve d'un sens élevé des responsabilités et d'une grande pédagogie politique et sociale pour prévenir ces attitudes. Il faut aussi que les institutions de l'UE agissent de manière décidée et que les organisations de la société civile soient très actives dans la lutte contre ces idéologies et ces comportements. » Tout un programme dont la nature authentiquement orwellienne peut faire frémir ! Non seulement les inquiétudes, bien légitimes, des citoyens européens face à l'immigration sont réduites à de simples manifestations « d'intolérance » et de « racisme », mais ce rapport appelle les politiques et les institutions à un travail de « pédagogie », doux euphémisme signifiant "propagande", quand il ne s'agit pas d'un arsenal législatif répressif et liberticide.
    Populisme
    Un tel rapport ne peut que susciter l'indignation. Pas de surprise ainsi à constater jour après jour ce que Éric Zemmour appelait « la montée tranquille des droites populistes en Europe » dont l'Histoire nous a pourtant si souvent montré qu'elles n'apportaient aucun remède aux maux qu'elles prétendaient combattre. Elles s'incarnent aujourd'hui dans l'imaginaire de nombre de gens, comme le dernier bastion. Un bastion plein de promesses vengeresses des damnés du rêve européen qui aura tout raté. Un gâchis dont l'oligarchie républicaine est pleinement complice... mais dont le contrecoup – insécurité, terrorisme, repli communautaire, destruction du tissu social, islamisation – sera intégralement subi par les jeunes générations d'Européens et par leurs enfants.
    Stéphane Piolenc L’ACTION FRANÇAISE 2000  Du 17 mars au 6 avril 2011