Nous avons vu des milliers de tracteurs dans Paris manifestant la colère des céréaliers. Ce n'est pas la première fois, ces protestations permanentes étant rituelles. Il y eut le lait et la pêche avec des manifestations très violentes. En 2009, les producteurs de fruits et légumes protestèrent contre Bruxelles qui avait exigé de la France qu'ils remboursent une partie des aides nationales reçues entre 1992 et 2002 ; la facture adressée par la dictature bruxelloise s'élevait au total à environ 500 millions d’euros. Nous ne savons pas ce qu'est devenue cette odieuse réclamation ; il est probable que le gouvernement a du éteindre l'incendie en prenant de l'argent par la force fiscale à d'autres pour arroser les producteurs de fruits et légumes.
Ces jours-ci, ce sont les céréaliers qui ont manifesté et qui pourtant sont plutôt favorisés. Après des années fastes en 2006 et 2007 dues à l'envolée des prix des céréales, ils souffrent gravement de l'écroulement de ces prix depuis 2008. Cette apparente contradiction est dans la pure logique du socialisme : lorsque l'on vit des réglementations et aides publiques l'on ne dit rien tant que cela marche et l'on se révolte quand cela s'écroule. A la chute des prix, s'ajoute une redistribution des aides européennes vers les plus nécessiteux. Ils demandent que les États interviennent pour faire remonter les cours ; notons que cette revendication revient à souhaiter la ruine de toutes les populations pour une spéculation tout à fait hasardeuse concernant un produit agricole.
Ces évènements mettent une nouvelle fois en lumière les divers mensonges en vigueur. ; n'oublions jamais que le mensonge permanent est une des « valeurs » de la république.
Il nous est dit que la profession agricole a besoin d'aides : c'est un pur mensonge. Aider une activité quelle qu'elle soit c’est, par définition, la tromper et l'empêcher de s'adapter aux conditions du marché.
Beaucoup d'agriculteurs sont à la limite de la pauvreté et c'est vrai. Mais le silence se fait sur l'existence du « frère jumeau » qui les saigne. Chaque agriculteur doit supporter un frère jumeau travaillant dans les bureaux avec des conditions de confort qu'il ne connaît pas, lui agriculteur, et faisant bravement ses 32 heures hebdomadaires avec des espoirs de retraite mirifiques par rapport par rapport aux retraites misérables des vrais agriculteurs.
Pour arriver à ce calcul du frère jumeau, il ne faut pas se limiter aux fonctionnaires du ministère de l'agriculture qui ne forment qu’une goutte d’eau dans le drame. Il faut ajouter tous les fonctionnaires dans les régions, les départements, les mairies, etc. Il faut tenir compte de la cohorte glorieuse des eurocrates, des onucrates, sans oublier la FAO, organisme qui, malgré son titre, ne sert surtout pas à lutter contre la faim.
Enfin, il est nécessaire d’englober la vraie jungle des organismes qui sont censés défendre les agriculteurs et qui en fait s'enrichissent sur la bête par les prélèvements insupportables infligés à leurs adhérents. C'est un mensonge supplémentaire que de dire que les organismes agricoles défendent les agriculteurs contre le pouvoir. En fait, dans leurs confortables bureaux, il livrent des combats d'arrière-garde pour aménager la catastrophe et pas du tout pour l’endiguer.
Des rapports de la Cour des Comptes ont montré le désordre complet qui règne dans ces innombrables organismes agricoles avec très souvent des pratiques tout à fait critiquables sur le plan de l'honnêteté, c’est-à-dire des transferts indus en faveur de certains dirigeants ; ils citent des salaires parfaitement extravagants.
Autre mensonge : la crise des fruits et légumes et celle des céréaliers viendraient de la politique « ultralibérale » de Bruxelles. C'est tout à fait le contraire : Bruxelles en réglementant jusque dans le plus petit détail le travail des agriculteurs fait preuve de pratiques parfaitement dirigistes.
Autre mensonge : la recherche de l'égalité. L'on nous parle des revenus des agriculteurs en les comparant à d'autres Nous touchons du doigt le mensonge de toute pratique socialiste qui veut absolument réaliser la chimère de l'égalité avec le résultat de ruiner tout le monde.
Enfin dernier mensonge : le malheur viendrait de la politique agricole commune (PAC), non par son existence même, mais par des erreurs qui seraient aisées à corriger. C'est une contrevérité grave : l’erreur de base est l’existence d’une politique agricole publique, qu'elle soit commune ou nationale. La politique industrielle a détruit l'industrie française et la politique informatique a détruit l'informatique française ; le même phénomène se produit en agriculture.
L'agriculture ne se distingue pas de tous les autres métiers. Elle a ses particularités comme celui d'être proche de la nature et d’être tributaire des éléments dont le climat ; elle n’est pas la seule dans les activités humaines à avoir ces caractéristiques et doit simplement en tenir compte. La réglementer à partir d'un gouvernement ou encore mieux d'une commission européenne qui règne dans les nuées de l'Olympe est une vue de l'esprit. Quand il s'agit de biens aussi périssables que les fruits et légumes, il faudrait être un « deus ex machina » pour y arriver. Trois dictateurs à Bruxelles règnent sur le lait dans toute l’Europe, avec des milliers d’exploitants qu’ils traitent comme des esclaves leur dictant les prix, la façon de travailler, la qualité du lait, etc.
Il nous est dit que le prix de la main-d'oeuvre écrase les agriculteurs. Ce qui les écrase, en vérité, ce sont les impôts et charges insensés auxquels ils sont soumis et leurs frères jumeaux dont ils n'ont nul besoin.
Les réglementations exercent des ravages aussi perturbateurs que les impôts et charges. Un agriculteur passe la moitié de son temps à gérer les primes et à comprendre les réglementations perpétuellement changeantes. Le propriétaire d’une terre qui veut s’installer agriculteur sur sa propre terre doit franchir un véritable parcours du combattant pour y arriver, avec au finish, le Préfet qui lui indique comment faire !
Personne n'a le droit de dire que le libération de l'agriculture est impossible. La Nouvelle-Zélande a pu émerger du socialisme qui ruinait son économie. L'agriculture, notamment, vivait pour un tiers de subventions et se mourait en silence de ces subventions. Elles ont été supprimées d'un seul coup et l'agriculture est devenue très vite prospère, grâce à la liberté retrouvée des agriculteurs qui ont pu gérer avec efficacité leurs affaires.
Dans la crise actuelle, il n’est, hélas, aucune chance que la libération nécessaire de l’agriculture se produise d'elle-même : les énarchos-gauchos qui sont au pouvoir ne sont pas formatés pour cela et n’y trouveraient aucun intérêt personnel, car leur richesse vient précisément de leurs aptitudes à gérer la jungle des réglementations qu’ils alimentent sans arrêt.
Le seul espoir est que les agriculteurs de base finissent par comprendre la vraie nature de leur malheur et c'est pour cela qu'il faut les informer sans relâche.
Michel de Poncins http://www.libeco.net/
l'emploi - Page 112
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AGRICULTEURS
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Bilan des explications du chômage
Le chômage est devenu la lèpre de notre société. Il ne peut se comparer à l'inflation puisqu'à la différence de celle-ci, il n'est pas qu'un chiffre ou une variable économique mais la somme de drames humains. Viviane Forester dans son livre « L'horreur économique » a bien décrit la situation de tous ceux qui en sont victimes. Nous allons donner les principales explications de ce fléau qui mine la France depuis bientôt trente ans.
Avant de traiter cette question, il faudrait savoir combien de personnes souffrent du chômage ou d'être plus ou moins exclus de l'activité économique. On ne peut bien sûr se fier au 9 % officiel. Il faudrait compter la population oisive et pourtant apte à travailler. On arriverait, si la proportion de la population travaillant était la même que dans les pays occidentaux développés comparables au nôtre, à une dizaine de millions de personnes inemployées. La grande majorité, bien sur, n'est pas comptabilisée comme étant au chômage. On a aussi là l'explication de la baisse en France enregistrée l'année dernière au classement des pays en considérant le PIB par habitant. Ceci avait mis en émoi toute la classe politique.
Le mot mondialisation est devenu galvaudé. On l'accuse de tous les maux. Est-ce si simple ? Ou alors faut-il encore démontrer son rôle dans la montée du chômage en France. La mondialisation ou globalisation consiste dans la suppression des frontières sur le plan économique et en partie politique puisque maintenant nous avons la libre circulation des biens, des capitaux et des hommes même si bien sûr existent encore des traces plus ou moins fortes de protectionnisme.
Le facteur de chômage le plus immédiat est le différentiel de taux de salaire qui peut exister entre les pays développés et les pays qu'on appelle émergents qui produisent à moindre coût. Cette explication du chômage a été particulièrement mise en avant par Maurice Allais dans de nombreux articles. Il propose donc de pratiquer un certain protectionnisme avec les pays émergents, pays envers lesquels les pays européens ne peuvent concurrencer, c'est-à-dire redonner un sens à l'Union européenne sur le plan économique.
Cette thèse a été contestée par Jean-Paul Fitoussi qui écrit dans son livre « Le débat interdit » :
« Il n'existe pas de déséquilibre dans les échanges commerciaux de la France avec les nouveaux pays industrialisés d'Asie. Cela signifie qu'un protectionnisme français n'aurait aucune influence bénéfique sur le chômage. »
Le raisonnement de Jean-Paul Fitoussi n'est pas complet puisque les produits exportés par les pays européens développés contiennent moins d'emplois que les produits exportés par les pays à bas salaire.
Il y a donc bien transfert d'emplois et il faut redonner raison à Maurice Allais sur ce point.
Ceci a une conséquence sociologique, puisque c'est la population française peu qualifiée qui subit le plus le chômage. Vis à vis de la mondialisation, il existe une France à deux vitesses, celle qualifiée ou diplômée et l'autre déconnectée de l'économie mondiale, ceci d'autant plus que selon l'économiste Krugman, le progrès technique élimine avant tout le travail peu qualifié. On peut dire que les trois quarts des Français vivent assez bien, le quart restant difficilement. Certains ont appelé cela la fracture sociale. Mais à part donner un nom à un phénomène, cela n'a pas eu beaucoup d'applications pratiques.
Les délocalisations, de façon évidente, font perdre autant d'emplois en France.
Dans la libre circulation des capitaux financiers tout ce qui est investi dans les pays émergents ne profite pas au pays émetteur. Les flux nets de capitaux privés en provenance des pays développés et à destination des marchés émergents ont pratiquement quadruplé depuis le début des années 90.
Quoi qu'en disent les optimistes béats de la mondialisation, elle a contribué pour la France à l'augmentation du chômage même si on peut difficilement y échapper.
La construction européenne a été posée comme étant métaphysiquement le bien. Les effets négatifs qui peuvent en résulter sont donc pour les élites qui nous gouvernent négligeables, le chômage en particulier.
La politique du Franc fort et la mise en place de l'euro ont coûté selon certaines estimations économétriques entre un million et un million et demi de chômeurs supplémentaires. Cet euro existant ne pourra qu'exacerber les politiques de désinflation compétitive, puisqu'on ne pourra jouer sur le taux de change, avec aggravation du chômage.
Quant au pacte de stabilité les Allemands connaissent le syndrome du pont de la rivière Kwaï et leur discours revient à ceci : « Le pacte de stabilité est mauvais pour l'économie allemande et donc européenne, mais comme c'est nous qui l'avons conçu, nous l'appliquerons avec zèle ». Toute cette construction européenne a été faite dans l'esprit du monétarisme et du libéralisme mondialisé et consiste à ôter les unes après les autres les prérogatives aux gouvernements nationaux et peuvent ainsi de moins en moins mettre en place des politiques nationales antichômage.
Le terme euro-mondialisation utilisé par un certain parti politique n'est pas aussi stupide.
La construction européenne a consisté aussi à favoriser le développement économique de certains pays comme l'Irlande ou le Portugal malheureusement au détriment de ceux qui n'étaient pas considérés comme prioritaires.
Le capitalisme de nos jours est devenu financier. Les fonds de pension exigent par exemple des taux d'intérêt de plus en plus élevés et il faut donc licencier pour augmenter les valeurs des actifs financiers.
Cette globalisation financière qui implique le pouvoir des créanciers est une conséquence du libéralisme mondialisé imposé par les différents organismes internationaux : Commission de Bruxelles, OMC, FMI, banque mondiale... et bien sûr la puissance des États-Unis.
Cette financiarisation de l'économie est donc un facteur supplémentaire dans l'augmentation du chômage avec toujours aussi, nous allons le développer après, le choix en faveur de la lutte contre l'inflation au détriment du chômage..
Nous l'avons vu, il reste très peu de pouvoir aux gouvernements nationaux, mais la politique économique française a été constante depuis une vingtaine d'années : elle a été celle de la désinflation compétitive. Qu'est-elle ? Elle consiste à avoir une inflation moindre que les autres pays concurrents.
Tout d'abord elle a l'avantage et la force de faire sérieux, avec des mots qui ronflent bien «austérité», «rigueur». Elle a été théorisée et doit donc en principe amener de l'emploi dans le moyen ou long terme. C'est « il faut que cela saigne aujourd'hui pour aller mieux demain ». Les chômeurs ont donc une fois de plus été sacrifiés. On a même considéré cyniquement que leur augmentation était une bonne chose puisque cela faisait pression à la baisse des salaires.
Le différentiel d'inflation est devenu de nouveau favorable à la France comparé à l'Allemagne et la balance commerciale de nouveau excédentaire. Si humainement cela été négatif, nous avons incontestablement eu une réussite pour les indicateurs globaux ou ceux que l'on considère pertinents. Cela pose quand même les questions : Faut-il exporter pour exporter et l'économie ne doit-elle pas avant tout être au service des hommes ? La France avait-elle la possibilité de faire autrement ?
On s'aperçoit déjà dans cette série d'explications que tous les facteurs macro-économiques depuis 73-74 ont joué à favoriser la montée du chômage si l'on excepte les années miraculeuses (98, 99, 2000) dues à l'exceptionnelle croissance américaine.
En tout cas les explications de la fin des années 70 sur la crise et le chômage dues à l'augmentation du prix du pétrole ou à l'effondrement du capitalisme pour les marxistes ont aujourd'hui quelque chose de surréaliste.
Quant à la distinction entre chômage classique et chômage keynésien de la théorie économique que l'on apprend aux écoliers cela semble bien désuet et peu pertinent dans une économie plus qu'ouverte même si on peut encore puiser dans la théorie certains éléments pour agir surtout si l'on est resté keynésien en dépit du terrorisme intellectuel libéral. La force de la pensée libérale, en dépit d'un outillage mathématique assez sophistiqué est d'être assez proche de la pensée de quelqu'un sans connaissance économique, alors qu'il faut plusieurs années à un économiste pour assimiler toutes les finesses de la pensée keynésienne.
Dans son livre, bon par ailleurs, Jean-Paul Fitoussi se vante d'aborder sans tabou toutes les questions relevant du chômage, mais il se garde bien d'aborder le tabou de l'immigration.
Il est pourtant évident que, dans un contexte où l'emploi est devenu de plus en plus rare, pratiquer une politique de forte immigration comme on l'a fait depuis trente ans, ne pouvait qu'aggraver le chômage.
La mesure prise par Giscard en 1980 d'organiser le retour des immigrés dans leur pays d'origine était avec du recul plutôt sage. La politique d'immigration n'a pas de fondement économique depuis longtemps si ce n'est satisfaire le fanatisme idéologique du métissage et quelques chefs d'entreprise à l'âme de négrier et secteurs (nettoiement, confection... ) qui représentent peu par rapport au PIB. Certains pensent, l'immigration alimentant le chômage, que cela fait pression à la baisse pour les salaires, le coût étant pour la collectivité, le désagrément pour ceux habitant les quartiers que l'on appelle pudiquement sensibles.
Après avoir donné les explications majeures du chômage la question est bien sur de savoir si on peut améliorer cette situation ou faut-il demander aux chômeurs de souffrir en silence en attendant une hypothétique reprise américaine. La politique gouvernementale est ligotée par une multitude de traités que la France a signés et qui appliquent un libéralisme de plus en plus radical et mondialisé. Il est difficile de s'y soustraire en tout cas brusquement, la France ayant sa signature. Des transferts de souveraineté immenses ont été faits et c'est sans doute la raison pour laquelle la gauche au pouvoir a voulu combattre le chômage par les trente-cinq heures et les emplois jeunes. La réduction du temps de travail a braqué les entreprises ; quant aux emplois jeunes il n'est jamais très sain économiquement de créer de faux emplois si ce n'est occuper une jeunesse en grande partie issue de l'immigration dont on ne sait quoi faire. Ce n'est pas comme cela que l'on rétablira la compétitivité de la France. Les mesures possibles seraient de reconsidérer certains traités et faire fortement diminuer l'immigration.
PATRICE GROS-SUAUDEAU
STATISTICIEN - ÉCONOMISTE -
Marine Le Pen invitée du « Grand Journal » sur Canal+
Mercredi 5 décembre, Marine Le Pen, Présidente du Front National, était l’invitée politique de Michel Denisot dans le « Grand Journal » sur Canal+.
1re partie : le Rassemblement Bleu Marine (RBM)
2e partie : l’accord avec Mittal
3e partie : la météo de Doria
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UNION EUROPÉENNE Fatalisme immigrationniste
Un rapport du Comité économique et social européen vient de le confirmer : en réponse au vieillissement de la population, les élites en sont réduites à promouvoir une immigration accrue.
C'est un rapport assez hallucinant qui a été adopté par le Comité économique et social européen (CESE) les 15 et 16 septembre 2010 et publié au Journal officiel de l'Union européenne du 15 février 2011, sur le thème du « rôle de l'immigration légale dans un contexte de défi démographique ». Le seul titre du document est édifiant !
Jargon technocratique
Cet « avis exploratoire » est révélateur de l'état d'esprit des élites européennes ainsi que de la coupure entre elles et les peuples d'Europe. On peut notamment y lire « qu'il est nécessaire d'adopter une approche holistique pour faire face au défi démographique, en agissant sur de nombreux aspects économiques, sociaux et politiques ». On appréciera l'emploi du terme « holistique », à rattacher au procédé technocratique de tournures jargonneuses qui rend la compréhension par le profane plus complexe. « Approche globale » eût été sans doute plus approprié si ce rapport avait été adressé aux principaux intéressés (les peuples d'Europe.)
Et de continuer : « L'immigration légale fait partie de la réponse de l'UE à cette situation démographique. [...] En dépit de quelques différences nationales, l'UE et les États membres doivent disposer d'une législation ouverte qui permette une immigration pour raisons de travail au travers de canaux légaux et transparents, tant pour les travailleurs hautement qualifiés que pour les activités moins qualifiées. Compte tenu du défi démographique, le CESE est d'avis qu'il faut modifier les directives en vigueur et élaborer de nouveaux instruments législatifs. » On en revient au raisonnement assez calamiteux et faux selon lequel face au vieillissement de la population européenne, la seule solution serait l'augmentation de l'immigration.
Approche partielle
Peu importe, donc, que les immigrés, qui arrivent déjà en nombre sur notre continent, ne constituent pas une « force d'appoint » ayant pour finalité de « rajeunir » la population, mais, au contraire, en forment une nouvelle qui s'y substituera. Les Européens ne sauraient se définir uniquement en termes de retraités ou d'actifs : l'Europe est une civilisation, une mosaïque de cultures, une identité, une spiritualité... Les immigrés y arrivent en masses telles que, loin de s'y intégrer, ils importent avec eux leur modèle de vie et leur culture, bien éloignés du modèle européen. Or, concevoir les Européens en simple force de travail dont on peut palier le vieillissement par une simple substitution d'individus venus d'autres continents, c'est bien là une approche purement matérialiste et économique des choses, une conception abjecte de l'homme réduit au simple état de "ressource humaine".
Il existe d'autres solutions face au déficit démocratique : politique nataliste, mécanisation de l'industrie, recul équitable de l'âge de la retraite, rationalisation et amélioration des formations professionnelles... À croire que, pour les auteurs de ce rapport, l'immigration en Europe n'est pas source de déracinement, de crise identitaire profonde, d'insécurité, de frictions communautaires... Deux récents sondages, plaçant le candidat d'extrême droite, Marine Le Pen, en tête du premier tour de l'élection présidentielle de 2012, auraient peut-être dû alerter les technocrates européens. Il n'en est rien puisque ce rapport, prenant les devants, évacue la question d'un simple revers : « L'intolérance, le racisme et la xénophobie contre les immigrants et les minorités prennent de l'ampleur en Europe. Il faut que les responsables politiques, les dirigeants sociaux et les médias fassent preuve d'un sens élevé des responsabilités et d'une grande pédagogie politique et sociale pour prévenir ces attitudes. Il faut aussi que les institutions de l'UE agissent de manière décidée et que les organisations de la société civile soient très actives dans la lutte contre ces idéologies et ces comportements. » Tout un programme dont la nature authentiquement orwellienne peut faire frémir ! Non seulement les inquiétudes, bien légitimes, des citoyens européens face à l'immigration sont réduites à de simples manifestations « d'intolérance » et de « racisme », mais ce rapport appelle les politiques et les institutions à un travail de « pédagogie », doux euphémisme signifiant "propagande", quand il ne s'agit pas d'un arsenal législatif répressif et liberticide.
Populisme
Un tel rapport ne peut que susciter l'indignation. Pas de surprise ainsi à constater jour après jour ce que Éric Zemmour appelait « la montée tranquille des droites populistes en Europe » dont l'Histoire nous a pourtant si souvent montré qu'elles n'apportaient aucun remède aux maux qu'elles prétendaient combattre. Elles s'incarnent aujourd'hui dans l'imaginaire de nombre de gens, comme le dernier bastion. Un bastion plein de promesses vengeresses des damnés du rêve européen qui aura tout raté. Un gâchis dont l'oligarchie républicaine est pleinement complice... mais dont le contrecoup – insécurité, terrorisme, repli communautaire, destruction du tissu social, islamisation – sera intégralement subi par les jeunes générations d'Européens et par leurs enfants.
Stéphane Piolenc L’ACTION FRANÇAISE 2000 Du 17 mars au 6 avril 2011 -
La gauche au service du capitalisme :
"L'homme qui va voter pour obtenir de bonnes lois est semblable à l'enfant qui va au bois cueillir de bonnes verges pour se faire fouetter. Les votards demandent la lune au candidat qui s'empresse de la leur promettre. Quand il est élu, il ne peut tenir sa promesse qu'en leur montrant son cul."
(Garnier - de la bande à Bonnot).Pourquoi s'attaquer à nos idées ??? alors que nous devons penser avant de chercher les divisions, à ce qui pourrait plutôt nous unir... Arracher nos affiches contre les délocalisations, seriez-vous les ardents défenseurs du libéralisme qui dévore notre économie ? Seriez-vous, comme le furent d'autres, les derniers défenseurs serviles de ce qui cause notre malheur en France ??? Dans le cas contraire, on remplace juste la signature si l'on est d'accord avec l'esprit de révolte, ce qui je pense doit être votre pensée... Nous nous battons pour sauver notre économie, par déduction le travail en France et par extension, contre les drames que vivent les familles dépourvues de travail et qui ne peuvent offrir des vacances à leurs enfants...
En révolte contre ce nouvel esclavage à pas feutré d'un certain capitalisme, vainqueur en 1789 et de l'organisation sociale d'alors (massacres d'ouvriers, vol des biens corporatifs, persécution, tanneries de peaux humaines...). Ce capitalisme qui réprima toutes les révoltes ouvrières et dont les lois sociales qui garantissent nos libertés aujourd'hui furent demandées par des royalistes au XIXe siècle (de Mun, A. de Melun, Berruyer..) et imposées par la gauche en 36...Mais cela vous n'êtes pas encore prêt à l'entendre et peut être jamais d'ailleurs. Nous combattons ce nouvel ordre mondial qui transforme l'être humain en robot et je pense que vous nous suivez dans ce combat ???
Nous défendons le monde agricole, nos marins-pêcheurs, les femmes et les enfants seuls, aidons aux soupes populaires, ne suivez vous pas ?? Effectivement nous irons jusqu'au bout pour redonner aux citoyens toute l'étendue de son pouvoir qu'il a perdu au fil du temps et que la république par calcul électoral préfère soustraire aux hommes...Rien n'est plus opposé à toute forme de système que nos idées et c'est pour cela qu'un jeu de langage disait que le roi n'était en fait que l'anarchie plus un. Cela pour indiquer que l'autonomie totale des régions, métiers, familles n'acceptent qu'un minimum d'Etat et que celui-ci ne pouvait être que le roi...
N'oubliez jamais les leçons de vos prédécesseurs : "Pour les prolétaires qui se laissent amuser par des promenades ridicules dans les rues, par les plantations d'arbres de la liberté, par des phrases sonores d'avocats, il y aura de l'eau bénite d'abord, des injures ensuite, enfin de la mitraille, de la misère toujours !" (Auguste Blanqui) - Cadeau de Paul Genestie FREDERIC WINKLERLien permanent Catégories : actualité, anti-national, France et politique française, l'emploi, social 0 commentaire -
Arnaque à Florange, antenne du Louvre à Lens : un avenir Français ?
Le moment est bien choisi : Marine présentait hier à l’Assemblée nationale la charte du Rassemblement Bleu Marine (RBM). Une structure qui ne vise pas à remplacer le Front National mais à accueillir les déçus de l’UMP et plus largement, notamment dans la perspectives des municipales de 2014, ceux qui se reconnaissent dans les grandes lignes du programme défendu par le FN. Peu ou prou la démarche initiée par Jean-Marie Le Pen en 1986 avec la création du Rassemblement National (RN) lors des législatives qui virent alors 35 députés FN-RN élus à l’Assemblée. «Le RBM accueille les chauds, les tièdes, les bouillants, tous sauf les givrés !» a précisé avec humour la présidente du FN.
Le même jour, une nouvelle rencontre entre François Fillon et Jean-François Copé n’a pas permis de sortir l’UMP de la crise. Le RUMP, groupe dissident de 72 députés créé par M. Fillon, s’est vu officiellement doté mardi d’un temps de parole lors des débats à l’Assemblée. Les deux hommes doivent se revoir aujourd’hui, pour répondre à l’ultimatum de Nicolas Sarkozy qui menace de les désavouer publiquement s’ils ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente.
Désaveu et humiliation qui frappent également les socialistes au pouvoir qui eux, ont baissé culotte devant un président de multinationale ; le symbole est révélateur de la dégringolade de l’Etat français.
Le document révélé par Le Monde sur l’accord - que Matignon a refusé de publier -. signé entre Arcelor-Mittal et le gouvernement au sujet de l’avenir du site de Florange (Moselle) en apporte une navrante confirmation. La réunion prévue aujourd’hui à 18h entre les syndicalistes et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, s’annonce houleuse.
Dans ce document « il est ainsi indiqué que les 180 millions d’euros d’investissements sur cinq ans promis par Arcelor-Mittal seront certes réalisés de manière inconditionnelle », « mais les investissements stratégiques ne représenteront que 53 millions d’euros de l’ensemble. »
« Tout le reste, ce sera le flux d’investissements courants, les investissements de pérennité, santé, sécurité et progrès continu, et la maintenance exceptionnelle, c’est-à-dire un vaste fourre-tout où à peu près tout et n’importe quoi peut être comptabilisé, et notamment les frais de maintenance. Exactement ce que craignaient les syndicats, qui accusent Lakshmi Mittal de vouloir faire passer pour une concession de sa part des dépenses qu’il était de toutes façons obligé d’effectuer. »
Dans le quotidien berlinois Die Tageszeitung rapporte Courrier international, le journaliste Rudolf Balmer explique cruellement que « les sidérurgistes de Lorraine ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes s’ils ont pris les promesses de campagne du socialiste François Hollande au pied de la lettre ».
« N’y avait-il vraiment rien d’autre à obtenir qu’un compromis boiteux ? Il est à coup sûr décevant pour les électeurs de gauche et les syndicats de voir leur gouvernement reculer, la queue basse (…). Paris s’est payé de mots alors qu’il ne pouvait pas suivre, ni politiquement, ni financièrement. Du fait de son endettement massif, l’Etat français est vulnérable aux pressions et n’a pas les moyens d’investir dans l’industrie sidérurgique. »
« Du reste, poursuit-il, un plan de sauvetage public de Florange risquait de créer un précédent qu’invoqueraient – à bon droit – tous les autres secteurs touchés par la crise. » Aides que Bruxelles de toute façon interdit généralement aux Etats membres au nom de « la concurrence libre et non faussée »…
Le ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, qui est aussi une élue de Moselle, a déclaré mardi qu’elle n’a « pas de confiance » dans la parole de l’industriel Lakshmi Mittal. Une déclaration totalement vaine puisqu’il s’agit ici d’un constat d’impuissance et qui intervient le jour ou, par une habile ( ?) manœuvre de diversion, était inaugurée, comme à Dubaï avant elle, une antenne du Musée du Louvre à Lens (Pas-de-Calais). Un beau cache-misère pour une région laminée par des décennies de politique euro mondialiste, d’ultra libre échangisme, de refus de tout protectionnisme et de barrières douanières.
Nous en voyons aujourd’hui le résultat. Le site Les Quatre vérités relevait hier que « les chiffres du chômage au mois d’octobre sont tombés cette semaine. Au cours de ce mois, 71 500 personnes se sont trouvées sans emploi. Et, depuis 18 mois, le nombre des demandeurs d’emploi français a augmenté tous les mois. Il atteint, fin octobre, 4,87 millions. Rappelons que le nombre de Français âgés de 20 à 64 ans est de 37 millions d’habitants. » Un « chômage qui touche particulièrement deux catégories de la population : les vieux de plus de 50 ans, et les jeunes. »
Dans son livre d’entretien « Une volonté, un idéal, » Bruno Gollnisch soulignait qu’ « au cours des trente dernières années, la France a vu disparaître complètement, ou peu s’en faut, son industrie minière, presque toute sa sidérurgie, ses constructions navales, les trois quarts de son industrie métallurgique de base, de sa fabrication de machine-outils, de son industrie textile. Elle est totalement absente de l’optique et de l’électronique grand public, elle ne fabrique pas un seul téléviseur, lecteur DVD, pas un seul appareil photo, ordinateur, alors que des millions de ces objets sont vendus sur son territoire. »
« Bien pire, les partis de gauche et de droite qui se sont succédés au pouvoir ont consenti à une telle situation, parce qu’ils croyaient, peu ou prou, aux vertus indéfinies de la division internationale du travail. Mais la division internationale du travail comporte des risques considérables pour l’indépendance et même pour l’identité d’une nation, sa culture, son équilibre social. »
« Acceptons-nous un monde dans lequel certaines nations, par exemple en Extrême-Orient, seront spécialisées dans la fabrication des composants électroniques, d’autres, comme la Mauritanie, dans l’extraction de phosphates ou du minerai de fer, d’autres encore comme le Guatemala dans la culture de la banane ? Et en quoi d’ailleurs la France se spécialisera-t-elle ? Dans le tourisme ? »
A cette aune Mme Filipetti et ses amis du gouvernement pourront certes toujours proposer de multiplier les antennes du Louvre pour attirer les touristes dans une France sans industrie, dans nos régions transformées définitivement en musées et dans lesquelles existeront encore des réserves de souchiens…pour faire de belles photos. Est-ce l’avenir que nous voulons pour nos enfants, cette chute sans fin de notre pays ?
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Baisser le coût du capital pour réussir la transition énergétique
Depuis que les hommes ont acquis la notion du temps et celle, plus récente, de l’argent, ils ont souvent été amenés à répondre à une question désormais incontournable en économie : comment comparer une somme disponible aujourd’hui avec la même qui le sera plus tard ? A question simple, réponse qui ne l’est que rarement : s’il faut patienter pour recevoir de l’argent, il suffit d’en recevoir un peu plus. Certes, mais combien ? Eh bien… ça dépend !
Admettons que vous ayez le choix entre recevoir 100 tout de suite et 100 + n dans un an. Si n est nul, personne ou presque ne patientera et, s’il est très élevé, tout le monde ou presque acceptera de le faire. La valeur de n pour laquelle cela est indifférent pour l’acteur concerné s’appelle le taux d’actualisation.
Ce taux n’est jamais très éloigné des taux d’intérêt en vigueur. Admettons qu’emprunter à un an coûte 3 %, et que l’on vous propose par ailleurs de recevoir 10 % (sans risque et sans inflation) en patientant un an. Vous allez alors patienter… éventuellement en empruntant, puisque le banquier va vous prêter à 3 % et vous allez gagner 10 %. A l’inverse, si le taux d’intérêt est de 15 %, la même opération vous conduirait à payer 15 pour gagner 10, ce que peu de gens accepteront !
L’apparition des marchés financiers a contribué à fortement augmenter ce taux d’actualisation. Le raisonnement reste le même : c’est le rendement attendu du « placement standard » disponible par ailleurs qui conditionne la valeur de n pour laquelle vous accepterez d’attendre.Quel rapport avec la transition ? Tout simplement que, pour baisser la consommation d’hydrocarbures importés, qui est un objectif incontournable, il faut investir massivement dans des infrastructures lourdes qui permettent de s’en passer : changement des formes urbaines et des bâtiments, des infrastructures de transport et du parc roulant, des processus industriels, et augmentation de l’électricité décarbonée.
Au moment de la construction, l’argent ne peut venir que des actionnaires et des banquiers, puisque, à ce moment, il n’y a pas encore de recettes commerciales. Une fois que ces infrastructures généreront des recettes, l’exploitant va « rendre » le coût de construction sous forme d’échéances d’emprunt, de dividendes ou de plus-values en capital.
A tout moment, l’argent toujours mobilisé par les actionnaires et les banquiers (donc non encore remboursé grâce aux recettes) est rémunéré avec un taux moyen, qui est justement le taux d’actualisation, encore appelé « coût moyen du capital ».
Prenons une infrastructure qui coûte 1 milliard d’euros et qui dure cent ans. Si le coût du capital est de 0 %, le remboursement coûtera… 1 milliard. Mais avec un coût du capital de 4 % par an, alors c’est 5 milliards à rembourser, et à 12 % (« standard » des marchés financiers) il faudra restituer 20 milliards sur le siècle !
Dit autrement, plus le prêteur ou l’actionnaire sont gourmands, plus le coût d’usage de l’infrastructure sera élevé.
Prenons maintenant une vue plus générale. En 2011, la France a importé pour 70 milliards d’euros de pétrole et gaz, qui rendent des services (mobilité, fabrication industrielle, chauffage, essentiellement). Imaginons que nous voulions ces mêmes services sans ces importations. Il faut alors que le consommateur paye non point l’énergie fossile, mais le coût d’usage de l’infrastructure qui permet de s’en passer, pendant que le pays économisera son déficit commercial et créera de l’emploi.
Si le coût du capital est de 2 % par an, et que le capital se déprécie de 1 % par an, alors le pays peut injecter plus de 2.000 milliards d’euros dans des infrastructures lourdes pour éviter 70 milliards d’importations par an. Mais avec un rendement espéré de 12 %, c’est 6 fois moins d’argent qui peut être investi dans les mêmes infrastructures.
Dit autrement, plus les banquiers et épargnants sont gourmands, et moins nous arriverons à faire une transition gérée, faute de capitaux pour cela. Comme pétrole et gaz sont déjà contraints à la baisse en Europe, cela signifie que ce sont les crises qui se chargeront de détruire la demande en énergie fossile que nous aurions pu éviter avec des investissements de long terme.
Baisser le coût du capital est donc central pour préserver un avenir vivable. Une raison de plus pour prendre de la distance avec la financiarisation de l’économie !
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Montebourg, héros raté de la gauche de la gauche
Sous le feu des critiques après son désaveu sur Florange, Arnaud Montebourg a manqué l'opportunité de devenir un "héros" pour la gauche de la gauche au moment où le gouvernement "assume" son virage social-libéral, selon des politologues.Après une offensive tambour battant contre Lakshmi Mittal, le patron du groupe sidérurgique ArcelorMittal, dont il ne voulait plus en France, le héraut de l'anti-mondialisation lors de la primaire PS pour la présidentielle a finalement dû s'incliner.Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a écarté son idée de nationaliser les hauts-fourneaux de Florange (Moselle) que veut fermer ArcelorMittal, pour un accord qualifié de "renoncement" par les syndicats.Furieux, Arnaud Montebourg a menacé de démissionner (voir notre article) dans un premier temps avant de se raviser. "Je lui ai dit (au président de la République) que si rien n'était fait avant ce soir (samedi) pour réparer les dégâts sur cette question de nationalisation, je ne resterai pas au gouvernement", a déclaré le ministre au quotidien Libération. De fait, samedi, M. Ayrault a dit, dans un communiqué, combien était importante l'action de M. Montebourg."Arnaud Montebourg qui aurait dit +je démissionne+, c'eût été catastrophique pour le gouvernement et il aurait gagné dix points en termes d'image et de popularité. Il serait devenu une star, un héros pour la gauche de la gauche", souligne Gaël Sliman (BVA)."Il a perdu sa crédibilité gouvernementale et n'est plus qu'un ministre de la parole", estime pour sa part Gérard Grunberg (Cevipol). "Le volontarisme anti-mondialisation a prouvé ses limites", ajoute-t-il.La droite a tiré à boulets rouges sur le ministre du Redressement productif, à l'instar du président proclamé mais contesté de l'UMP, Jean-François Copé, estimant que M. Montebourg "nuit à l'image de la France".DEUX GAUCHES "SE TOURNENT LE DOS"Le Parti socialiste est monté en première ligne lundi pour défendre le ministre. Un des porte-parole du parti, David Assouline, a salué ainsi son "action déterminée et déterminante", évoquant son "rôle majeur dans cette bataille".François Hollande a assuré de son côté que "tout le gouvernement était solidaire" des décisions prises concernant Florange et prévenu Mittal que "tous les moyens de droit" seraient utilisés si l'accord présenté vendredi n'était pas "appliqué et respecté".C'est davantage pour avoir au gouvernement une caution de l'électorat populaire que représente, du moins dans l'opinion de gauche, M. Montebourg, que le chef de l'État l'a retenu, avancent les politologues."François Hollande ne veut pas et ne peut pas se permettre de perdre quelqu'un qui représente l'aile gauche du PS au moment où son gouvernement assume un tournant social-libéral", fait valoir M. Grunberg, en référence au pacte de compétitivité.Pour la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, membre de l'aile gauche du PS, Florange a révélé l'affrontement de deux gauches: d'un côté le couple exécutif et de l'autre M. Montebourg, la première voulant "tourner le dos" à la seconde."Je ne sais pas s'il (Arnaud Montebourg) doit se sentir à l'aise dans ses baskets en ce moment", s'est demandé Olivier Besancenot (NPA), faisant remarquer qu'entre "le programme qu'il avait défendu à la primaire PS et ce qu'il fait actuellement, il y a un décalage. À lui d'en tirer les conséquences".Arnaud Montebourg dispose encore d'un capital de sympathie du côté des syndicats, qui saluent son "courage de dire +stop+" face aux grands patrons. "Moi, je dis bravo (...) il a mouillé sa chemise", a dit Édouard Martin, délégué CFDT du site d'ArcelorMittal de Florange.Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/
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Florange : de la gauche caviar à la gauche Judas
La « nationalisation » d’ArcelorMittal a fait long feu. Les hauts fourneaux ne redémarreront pas. Un goût très amer est l’unique résultat d’une comédie dont les prétentions affichées se sont dégonflées comme un ballon de fête électorale. On en a « gros sur le cœur ». Ce n’était donc que cela... La nationalisation, même « temporaire », du site sidérurgique de Florange, n’était, au mieux, qu’un moyen naïf de faire chanter Lakshmi Mittal, qui en a vu d’autres, au pire une tromperie aussi niaise. Les imbroglios insensés qui ont accompagné ce qui est présenté comme un compromis, mais qui n’est en fait qu’un pari, bien fragile au demeurant, porteraient à sourire, tellement le personnage haut en couleur qu’est Montebourg, affublé du titre grotesque de « ministre du redressement productif », s’est époumoné en promesses réduites impitoyablement en poussière par Ayrault. Mais où sont passés les « repreneurs fiables » ? Et que valent ses rodomontades pseudo-révolutionnaires, qui s’en prenaient aux méthodes du patron indien, lesquelles ne devaient pas trouver leur place en France ? Même pas peur ! Du reste, le pauvre Montebourg ne sait plus à quel saint se vouer : la raffinerie Petroplus, par exemple, n’a pas plus de repreneur libyen que de repreneur russe ou chinois pour Florange. Peut-être au fond sa tâche est-elle d’occuper la galerie, pendant que le sale boulot s’effectue hors du théâtre des opérations médiatiques. Par exemple quelque chose qui ressemblerait à la fermeture, malgré son activisme presque sarkozyen, du site d'Aulnay PSA.
Remarquons au passage que la nationalisation, qui est, littéralement, la reprise en main d’une entreprise par la Nation, est une action tout à fait légale, et envisagée par le préambule de la Constitution de 1946. Gageons que ce qui a pu choquer une ultralibérale comme Parisot a été justement cette évocation d’un geste qui heurte les libre-échangistes fanatiques qui nous dominent, plutôt que le poncif du manque de savoir-faire économique de l’Etat. Il aurait fallu plutôt se demander pourquoi un secteur qui concerne, en France, 40 000 personnes, qui produit un acier de très haute qualité, n’a pas été sauvegardé, protégé du dumping de prédateurs comme Lakshmi Mittal, qui a constitué son empire à coups de rachats d'entreprises défaillantes dans les pays émergents et pourquoi, au nom du dogme de la « main invisible », on réserve à l’industrie nationale et européenne les grands coups de poings qui la mettent à terre. Question oratoire, bien sûr... On préfère, dans un cadre mondial, sacrifier notre économie, notre pays, notre terre, au nom des principes. Et quels principes ? Tout le monde sait que Mittal contracte la production d’acier, dans un contexte de crise, pour sauvegarder des prix élevés. Sa démarche est entièrement financière. Une logique préoccupée de garantir des conditions de vie décentes à notre peuple aurait dû se fonder sur un volontarisme industriel, qui n’existe plus en France et en Europe, nonobstant notre ministre du Redressement productif. Que valent les leçons de « réalisme » lorsqu’on verse des milliards d’euros aux banques pour les sauver, et qu’on est soumis aux intérêts financiers transnationaux, voraces et cyniques ? Les dépenses occasionnées par des mesures d’ampleur, ambitieuses et véritablement soucieuses de notre intérêt, coûteraient bien moins cher que cette lente agonie qui nous ravale irrésistiblement au niveau de pays pauvre, désindustrialisé et dépouillé par les marchands apatrides. Nationaliser Florange, par exemple, exigeait 450 millions d'euros, mais n’oublions pas qu’après avoir été nationalisée, puis revendue, Alstom, qu’on donnait pour obsolète, lui a permis d'encaisser 1,6 milliard d'euros.
Autre source d’embrouille et d’enfumage : la solution alternative est loin de rassurer. Le projet européen «Ulcos» n’a d’ailleurs pas été mentionné dans le communiqué final. Du reste, il a la réputation d’être peu rentable et grevé d’incertitudes techniques et financière. Un avenir fondé sur du sable, en quelque sorte... «Il n'y aura pas de plan social à Florange. Le groupe Mittal s'est engagé à investir au moins 180 millions dans les cinq prochaines années» affirme Ayrault. Cinq ans, c’est long... Quant au « plan social », qui peut garantir que ce n’est pas partie remise ?
Toutefois, la seule question qui vaille la peine d’être posée est de savoir si la décision du gouvernement Ayrault sera aussi dévastatrice politiquement que celle de Jospin, en 1999, qui avouait, du ton technocratique qu’on lui connaît, qu’il ne pouvait rien faire, après des licenciements boursiers provoqués par Michelin. Décidément, la gauche s’est pliée à la logique libérale mondialiste, et ce ne sont pas les couinements de la patronne Parisot qui nous feront croire le contraire. En vérité, l’hypothèse de la nationalisation, outre qu’elle avait été envisagée par Sarkozy, qui s’y connaît pourtant lui aussi en matière d’enfumage, pour ce même ArcéloMittal, a été appuyée par une grande partie des responsables politiques, nationaux et locaux, de droite comme de gauche, adhésion qui ne plaide pas pour le caractère révolutionnaire d’une telle mesure. Il faut croire que, dans le jeu de dupe qu’est devenue la pratique politicienne contemporaine, on s’évertue à parodier les signes du combat ancien, où les affrontements idéologiques pesaient encore, et que cette agitation de pantins télévisuels, qui remuent leur verbe avec les accents faux d’une rhétorique surannée, ne vise qu’à préparer les trahisons futures, qui nous présenteront le dilemme entre un libéralisme mondialiste soft, contre un libéralisme mondialiste hard. Tant les mots sont plus importants que l’on ne croie pour faire avaler les choses.
Il est en tout cas certain que les 2 700 employés de Florange sont insignifiants par rapport aux 260 000 salariés du groupe, et surtout par rapport aux quelque 50 000 chômeurs qui, en ces temps de crise, restent, en France, chaque mois sur le carreau. Leur poids est symbolique, comme l’est le mot « nationalisation », qui renvoie à une France jadis industrialisée, dont le secteur sidérurgique, sans parler des autres, était florissant, où la classe ouvrière était fière, digne, orgueilleuse et combative, et, pour tout dire, quand la France était encore la France.
Le temps est donc au « réalisme », vertu que l’on brandit volontiers pour se donner un air d’honnête gestionnaire, et l’on ne prend même plus la peine d’user de ces feux d’artifices lyriques, qui faisaient frissonner la Mutualité. La chair est triste, hélas !, et je ne prends même plus la peine de lire tous les programmes, tellement ils se ressemblent et s’alignent platement sur les prétendues nécessités de l’économie mondiale.
Il est clair que Hollande a « écouté », dans l’affaire, Michel Sapin et Pierre Moscovici, plus sensibles à « l'image de la France » auprès des investisseurs étrangers qu’à la détresse des ouvriers français. La bourse vaut bien une fermeture. Le capitalisme prospère sur les cadavres économiques. Il n’est qu’à mesurer la hausse des cours boursiers quand des licenciements sont annoncés dans un secteur. « Say Oui to France » - certainement pas à la France des travailleurs !
Les économistes ont toujours d’excellentes raisons pour justifier les capitulations. On peut même dire que les brigades de « spécialistes », dont le nombre ne semble pas très rentable en matière de prévisions, si l’on prend la peine de rassembler toutes les erreurs d’analyse et de prédiction qui ont ridiculisé la profession depuis des lustres, occupent et saturent petit écran, grandes ondes et torchons baveux, et qu’ils n’ont jamais assez de mots pour assurer qu’en matière de rêve, c’est assez. Un jour, il faudra se pencher sur la condition de ces plumitifs qui prospèrent à Science Po, dans des fondations grassement subventionnées par des multinationales, et sur les petites chaises qui serrent de près les arrière trains de ces princes qui nous gouvernent. Ces tristes sires ont pour sale besogne de faire accepter l’inévitable, ou considéré comme tel, et de prôner la résignation.
La réalité économique que ces messieurs de la moulinette à Phynance est pour le coup assez peu ragoûtante, car on a eu souvent affaire, ces dix dernières années, à des licenciements boursiers, qui visaient à accroître les dividendes des actionnaires, en contractant la masse salariale. Danone, Lu, Michelin, Mark&Spencer, Hewlett-Packard, Moulinex, Aventis, Valeo et d’autres sont restées dans les mémoires.
La gauche n’a jamais essayé d’empêcher ces dérives. Du moins, comme pour le cas Danone, a-t-elle fait mine de prendre des mesures qui se sont révélées impuissantes. Car depuis le tournant de la « rigueur », que l’inénarrable et ex-stalinien Yves Montant avait bénie de sa gouaille d’histrion, en 1983, elle n’a de cesse que de prouver son « sérieux », c’est-à-dire, in fine, sa collusion avec la finance internationale, que Hollande, quand il était candidat, a rassuré, dans la patrie de la banque, en Grande Bretagne, en avouant que ses quelques piques contre elle était de la rigolade électoraliste. Avec Fabius et Bérégovoy, le mot d’ordre avait été la « réconciliation avec le monde de l’entreprise », en clair avec le fric, ce que les champions de la gauche caviar ont bien compris. On ne jura alors que par la concurrence, les privatisations, les baisses d’impôts, les déréglementations.
Rappelons les exploits d’une gauche qui a le culot de s’appeler encore « socialiste » (« Je n’aime pas les socialistes, parce qu’ils ne sont pas socialistes », disait déjà De Gaulle) : gouvernement Rocard : Crédit local de France, 5 avril 1991, privatisation partielle ; Renault, 1990, ouverture du capital ; gouvernement Jospin : Air France, 1999, ouverture du capital ; Autoroutes du sud de la France (privatisation partielle), mars 2002 : mise en bourse de 49 % du capital, recette : 1,8 milliard d'euros ; Crédit lyonnais , 12 mars 1999 (décret) ; France Télécom, 1997, ouverture du capital, 42 milliards de FF ; Octobre 1997 : mise en bourse de 21 % du capital ; Novembre 1998 : mise en bourse de 13 % du capital ; Framet, 1999; GAN, 1998; Thomson Multimedia ; 1998, ouverture du capital ; 2000, suite ; CIC, 1998; CNP, 1998; Aérospatioale (EADS), 2000, ouverture du capital.
Si Jean-Marie Le Pen n’avait pas été là en 2002, rien ne les empêchait de continuer sur cette lancée. La droite la fait pour eux.
Comment maintenant le gourvernement actuel va-t-il réagir quand des « plans sociaux » seront annoncés à Renault, SFR, Aetos ; aux Charcuteries Alsaciennes Iller , aux Rillettes Sarthoise Boussard, à la Société Générale, à Coca Cola, à l'AFPA (association nationale pour la formation professionnelle des adultes), à GOL, aux quotidiens régionaux La Provence, Nice Matin, Var matin et Corse Matin sont en vente, à la chaîne télé régionale TLM (Lyon), etc. ?
Les cadavres risquent de ne pas loger dans le placard !Claude Bourrinet http://www.voxnr.com -
Parisot ferait mieux de se taire
FPI-Le Gaulois - « Menacer de nationaliser le site ArcelorMittal de Florange comme le fait le gouvernement si le groupe refuse de le céder est scandaleux », a déclaré jeudi la présidente du Medef, Laurence Parisot, dans une logique ultra-libérale totalement étrangère à l’intérêt national et à celui des ouvriers.
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a annoncé avoir trouvé un repreneur pour la totalité du site mosellan. Il a également déclaré que le gouvernement était disposé à aller jusqu'à sa « nationalisation provisoire » si les négociations n'aboutissent pas d'ici vendredi, veille de la date-butoir fixée par ArcelorMittal pour la fin des négociations.« Cette déclaration est purement et simplement scandaleuse », a dit Laurence Parisot sur RTL. « Envisager une nationalisation, lancer simplement le débat sur un tel principe, est vraiment scandaleux. » C’est bien connu : on ne débat pas avec l’ultra-libéralisme…« C'est une expropriation », a ajouté la présidente de la première organisation patronale française. « Ébranler le principe du droit de propriété comme ça, à la va-vite, c'est très grave et en plus c'est très coûteux. »Et pas un mot pour les ouvriers de Florange… C’est pas scandaleux, ça ?...Au moins les choses sont claires !QUID D’UNE VRAIE NATIONALISATION ?Reste maintenant à savoir ce que Montebourg entend par « nationalisation ». En effet, commentant l’affaire, les médias ne cessent de reprendre benoîtement l’exemple d’Alsthom en 2003 comme « dernière nationalisation en date ».En fait de « nationalisation », à l’époque, l’État n’avait fait que prendre une participation à hauteur de 23% dans le capital de l’entreprise. Drôle de « nationalisation » en vérité !... et cela avait déjà provoqué des vagues à Bruxelles. Pour mémoire, Marion Monti, commissaire européen à la Concurrence avait déclaré : « Les Français peuvent aider Alstom par des mesures transitoires, comme des prêts à court terme; mais il est hors de question de faire dans le structurel, que ce soit par des prises de participation en capital ou des prêts à long terme. »Vous avez bien lu : « Il est hors de question… ». Déjà en 2003, Monti se sentait pousser des ailes… Ordonnant comme si l’Etat français devait obéir à ses injonctions. Qu’est-ce que ce sera alors la prochaine fois si Montebourg procède concrètement à une « vraie » nationalisation ?...