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l'emploi - Page 111

  • Pour un protectionnisme européen

    Le temps du libre-échangisme économique triomphant est fini. Ceux qui dans les médias avaient réduit au silence le prix Nobel Maurice Allais (*) doivent maintenant entrouvrir la porte aux critiques de la mondialisation : localisme, relocalisation, patriotisme économique, protectionnisme national raisonné, protectionnisme européen, tels sont désormais les termes du débat.

    Car, aujourd’hui, il y a bien débat. Pour s’en convaincre, s’il en est besoin, il suffit de suivre les tribunes économiques et se reporter, par exemple, au récent sondage IFOP, commandité par une vingtaine d’économistes et intellectuels indépendants, qui montre que les deux tiers des Français sont favorables à une augmentation des droits de douane et pour les quatre cinquième d’entre eux si possible dans un cadre européen. Le site Marianne2.fr y a consacré une très large étude, le 16 juin 2011.

    Par ailleurs, il est à signaler une vidéo de l’économiste Hervé Juvin, produite pour le site realpolitique.tv, sur le thème, L’heure est-elle au retour du protectionnisme ?, sans omettre son livre, Le renversement du monde - politique de la crise , dans lequel il pourfend le libre-échangisme.

    Une thèse défendue à Rome, dès juillet 2010, par deux économistes de l’Université Montesquieu de Bordeaux. Gérard Dussouy (**), connu des lecteurs de Polémia, et B.Yvars y défendent un protectionnisme autocentré sur une Europe fédérale, identitaire et carolingienne. Un point de vue que nous livrons à l’examen de nos lecteurs qui pourront prendre connaissance de l’introduction ci-après et lire la communication en entier en format pdf (voir en fin de l’introduction). (Source : site web "Chaire Jean Monnet de Bordeaux 4 - Intégration régionale comparée").

    Polémia


    Bien-être et consolidation de l’Etat de droit dans l’UE
    dans le contexte de globalisation

    G. Dussouy et B. Yvars
    Université Montesquieu - Bordeaux IV

    Introduction:

    La prospérité et le bien-être des populations de l’Union Européenne sont désormais en danger sous l’effet des crises engendrées par l’endettement des économies nationales et par les dérives chaotiques d’une économie mondiale dérégulée. Déstabilisé par les flux de la mondialisation, le modèle européen est en crise à tous les niveaux ; il est en voie de marginalisation géopolitique (la décentration de l’économie mondiale vers le Pacifique est un fait de plus en plus admis), de paupérisation et de communautarisation. Sa spécificité et son destin sont d’autant plus en jeu que règne entre les peuples de l’Union une culture d’indifférence aggravée par l’absence de tout progrès dans la formation d’une identité européenne .

    Face aux nouveaux défis, la gouvernance mondiale demeurant un vain mot, un slogan, voir une chimère, comme le démontrent tous les « grands sommets » du G8 au G20, la seule issue réside, plus que jamais, dans la réactivation du projet fédéraliste , dans la réalisation de l’Etat européen capable de rassembler les dernières forces vives du continent. Quitte à ce que le processus n’engage, dans un premier temps, qu’un petit nombre de peuples européens, il doit prioritairement renouer avec des logiques de gouvernement qui privilégient les intérêts et les identités de ces derniers. S’il en était autrement tout est à craindre pour la prospérité et la démocratie en Europe.

    Lire la suite en pdf

    G. Dussouy et B. Yvars http://www.polemia.com
    Rome Juillet 2010

  • Les vrais chiffres du chômage : 9 millions de demandeurs d’emplois

    Il y a les chiffres officiels (les fameuses catégories A) et puis ceux que l’on ne comptabilise pas… les chômeurs invisibles !

  • Chômage : lamentations publiques

    Le drame du chômage revient à la une des journaux avec les lamentations publiques auxquelles s'est joint le Président lui-même par ses vœux. Remarquons, au passage, que l'abondance et le luxe des vœux publics sont encore une exception française. Par leur coût extravagant, ils contribuent à la panne de croissance et donc indirectement au chômage. Quoi qu'il en soit, le président non candidat mais néanmoins en pleine campagne a promis de "terrasser" l'ennemi ; dans cette période électorale, ses principaux challengers participent aussi à ce lyrisme guerrier avec promesses fallacieuses à l'appui. Les mauvais chiffres s'accumulent. En novembre, il y eut trente mille demandeurs d'emploi supplémentaires et les perspectives sont sombres ; les jeunes sont particulièrement touchés. Avec un taux de chômage "officiel" de 10 %, la France est très mal placée. En fait le chiffre est faux ; les 10 % se rapportent à la population active, laquelle comprend les fonctionnaires ou assimilés qui ne risquent pas le chômage ; rapporté aux salariés du privé, le pourcentage réel deviendrait de 20 %. L'Allemagne de son côté affiche un taux officiel de 6.4 % et connaît une pénurie de main-d'œuvre.
    De ce fait, le pouvoir réagit en convoquant un "sommet" à l'Elysée avec, en particulier, les syndicats. J'ai souvent mis en scène cette fâcheuse habitude des "Princes" qui sont aux affaires pour se débarrasser des calamités, dont ils sont eux-mêmes responsables, en organisant des "parlottes" ; cette fois-ci c'est un "sommet" : d'autres termes sont utilisés en grand nombre : États Généraux, Grenelle, tables rondes, assises ou même grands-messes, ce qui est étrange pour des gens que l'on ne voit guère à la messe. Le sommet, par définition, ne pourra rien donner pour une raison toute pratique, à savoir qu'une parlotte de ce genre ne peut jamais rien donner, tout le monde tirant à hue et à dia mais il faut ajouter que l'on ne peut jamais trouver des solutions avec ceux qui sont à l'origine d'un problème.
    Quatre thèmes devraient être abordés au cours du sommet : chômage partiel, formation de chômeurs, financement de la protection sociale et accords compétitivité-emploi. En fait, les solutions envisagées le seront avec les lunettes du dirigisme et du "Tout-Etat" ; c'est tout le contraire de la délivrance absolument nécessaire pour "terrasser" l'ennemi.
    L'enchaînement des faits les plus récents peut donc être ainsi décrit : constatation officielle du chômage récurrent, nouvelle aggravation surtout pour les jeunes, parlotte officielle pour résoudre la calamité, interventionnisme étatique au programme, syndicats embusqués, bricolage étatique d'urgence, nouvelles usines à gaz en perspective. Ce schéma n'est pas nouveau.
    RIEN DE NOUVEAU
    En avril 2009, le président Sarkozy présentait un plan d'urgence destiné prétendument à atténuer le taux de chômage. Il visait à faciliter le recrutement de jeunes dans les entreprises par le biais de l'apprentissage et de contrats aidés. Selon la coutume, ce plan était imprégné de dirigisme, ce qui embarrassait fort les socialistes qui ne savaient que dire pour s'opposer ! Le plan coûtait 1,3 milliards d'euros ce qui conduisait inévitablement à des impôts ; par ricochet ces derniers généraient à due concurrence le chômage dans toute la population, jeunes et vieux. Il était promis 320 000 contrats d'apprentissage en un an, grâce à une exonération de charges et à une prime spéciale ; de l'argent a été déversé dans une campagne d'information sur l'apprentissage (sic) ; personne ne peut savoir si des contrats d'apprentissage supplémentaires ont été conclus.
    Des sortes de nouveaux fonctionnaires, sous le nom de "référents", devaient faire la promotion de l'alternance. Une mission de promotion et de développement de l'alternance incitait les entreprises à signer une charte d'apprentissage contenant des objectifs d'embauché ; c'était du temps perdu, sauf bien entendu pour l'heureux "missionnaire" ; il existe des "Hauts" commissaires : aurons-nous bientôt des "Hauts" missionnaires ? Les référents et le missionnaire existent-ils toujours ? Mystère.
    Un nouveau contrat de travail était créé : le « contrat accompagnement formation », s'ajoutant à la nuée de contrats de travail possibles. La liberté des employeurs était de nouveau réduite par l'obligation de rémunérer les stages de plus de deux mois alors que jusqu'alors l'obligation ne survenait qu'à partir de trois mois.
    À l'époque, l'élection de 2012 était lointaine et le Président avait une totale liberté d'action. Il pouvait en abandonnant ses idées socialisantes résoudre le problème du chômage. Il ne l'a pas fait et la patate chaude lui retombe dessus pendant sa campagne présidentielle déjà ouverte bien que non déclarée. Toute action publique a un effet boomerang sur les problèmes qu'elle prétend résoudre et rien ne s'est amélioré suite au plan d'urgence.
    Le 4 juillet 1977, Raymond Barre avait lancé le premier « pacte national pour l'emploi des jeunes », Ses successeurs à Matignon ont inventé une kyrielle de dispositifs : contrats de qualification, stages d'insertion dans la vie professionnelle, travaux d'utilité collective, contrats emploi-solidarité, emplois-jeunes, contrats jeunes en entreprise, contrat d'insertion dans la vie sociale, contrat de professionnalisation. Dominique de Villepin avait aussi mis en œuvre un « plan d'urgence pour l'emploi des jeunes ». Selon le principe des calamités, chaque dispositif nouveau est une autre calamité prétendant corriger les précédentes.
    L'EXPLICATION DU CHÔMAGE ;
    Les causes du chômage sont si nombreuses qu'il est difficile de toutes les énoncer : désindustrialisation, atonie de l'investissement, chute des exportations, coût du travail excessif, nombre excédentaire des fonctionnaires, les 35 heures, impôts destructeurs des entreprises, immigration sauvage, code du travail et son incroyable complexité des multiples contrats de travail, extrême difficulté des licenciements, grèves permanentes chassant les investisseurs hors de France, nuée d'organismes publics souvent immortels et prétendant s'occuper de la calamité.
    Il s'ajoute à chacun des facteurs de la liste un effet cumulatif : les impôts destructeurs des entreprises poussent à la désindustrialisation. La dramatique culture de la grève en France accélère le mouvement général.
    Tous ces facteurs découlent de la politique socialisante, qu'elle provienne de la fausse droite ou de la vraie gauche depuis des décennies. Le chômage est bien « Le Fils du socialisme ». Il est pratiquement impossible d'agir rapidement sur la totalité des causes, certaines d'entre elles demandant du temps pour obtenir des effets positifs. Or le chômage est un problème majeur par son urgence et il explique en grande partie la panne de croissance ; en le résolvant, l'on déclencherait un effet cumulatif inverse et l'on améliorerait les autres problèmes.
    Que faudrait-il pour remettre au plus vite les Français au travail ? Il y a deux leviers essentiels : les entreprises et le code du travail.
    Libérer les entreprises devrait être au cœur de l'action. Cela exclut toute politique de relance publique, ces politiques étant nocives par avance. Les entreprises sont les seules aptes à faire décoller la croissance en créant de la richesse et des emplois.
    H est nécessaire de supprimer un ou deux impôts parmi les plus destructeurs de ces entreprises. Soulignons un point important : réduire un impôt ne sert à rien ; même réduit, l'impôt conservé génère des frais, des fonctionnaires et des contentieux. Quel que soit le niveau de la réduction, il renaîtra un jour. Il faut supprimer totalement l'impôt visé. La suppression totale implique la suppression des bureaux, des déclarations, des formulaires et de l'incertitude générale.
    Il est évident qu'il faut compenser et bien au-delà les impôt supprimés par des économies. La folie dépensière des gouvernements, les innombrables subventions ouvrent un champ d'action sans limite et parfaitement acceptable par l'opinion.
    Le code du travail, en croissance perpétuelle, compte plus de 2 600 pages et il pèse 1 kilo et demi. De nombreux organismes et personnages parasitent à son abri ; ils sont embusqués et n'entraînent que la destruction des entreprises et de l'emploi. Or la vraie garantie des salariés est l'existence de nombreuses et prospères entreprises. Pour contourner le puissant pavé, la seule solution est de permettre des contrats de travail entièrement libres ; employeurs et employés concluent des contrats à partir de projets bâtis par des avocats indépendants.
    Une solution à minima serait de faire disparaître deux ou trois des dispositifs qui empêchent les entreprises d'embaucher ; cela déclencherait un cercle vertueux. La possibilité de licencier facilement pourrait ouvrir le cycle des embauches. On se souvient de la loi de 1948 qui, en organisant le maintien dans les lieux, a détruit le marché du logement pendant de longues années. Dans le domaine de l'emploi, il existe une sorte de maintien dans les lieux qui gèle toute possibilité d'évolution rapide. Le projet actuel « d'accords compétitivité-emploi » en vue de gérer les trous d'air reflète bien cette situation.
    TOUT EST POSSIBLE
    Personne ne peut dire que ces évolutions sont impossibles. La Suisse, pays de plus grande liberté, se signale par un taux de chômage très bas avec de la pénurie de main-d'œuvre dans certains métiers. En Nouvelle-Zélande, pays qui s'est largement libéré et pourtant sous des gouvernements travaillistes, il existe un contrat de travail libre entre les employeurs et employés. Les bénéficiaires de ces contrats gagnent en moyenne 35 % de plus que les autres !
    Faute de s'engager dans cette voie, le drame épouvantable du chômage se poursuivra et les plus fragiles en souffriront davantage que les autres !
    Michel de PONCINS Rivarol du 27/1/2012

  • Les chantiers navals de Saint-Nazaire sous la menace de Bruxelles

    Communiqué de Karim Ouchikh, conseiller de Marine Le Pen à la Culture, à la Francophonie et à la Liberté d’expression, président exécutif du SIEL

    Au lendemain de la commande historique d’un paquebot géant par la compagnie américaine Royal Caribbean International aux chantiers navals STX, les conditions d’attribution de ce marché font à présent polémique.

    La Finlande, – dont l’une des entreprises de construction navale était en compétition – a annoncé son intention de saisir la Commission européenne afin de vérifier que les règles de concurrence ont été respectées : Bruxelles devra ainsi se pencher sur la manière dont les autorités françaises, qui détiennent 33 % des ex-Chantiers de l’Atlantique, ont pu favoriser l’accord grâce à l’apport d’éventuelles aides publiques.

    Une fois de plus, avec cette épée de Damoclès qui pèse désormais sur l’avenir de ce contrat providentiel, démonstration est faite que les entreprises françaises demeurent chaque jour à la merci d’un droit européen castrateur dont l’application autoritaire prive les États de notre continent de la liberté d‘apporter à leurs champions toute aide financière décisive, au nom du sacro-saint principe de concurrence libre et non faussé.

    Rappelant que la commande américaine apporte un ballon d’oxygène inespéré pour les chantiers de Saint-Nazaire, Marine Le Pen et le Rassemblement Bleu Marine refusent catégoriquement l’édification d’un marché unique européen appelé à prospérer aveuglement aux dépens des intérêts bien compris des entreprises françaises et des salariés qu’elles emploient : plus que jamais la France doit prendre conscience, pour la sauvegarde légitime de ses intérêts économiques et sociaux, de l’ardente nécessité de réorienter radicalement une construction européenne devenue folle suivant un modèle protecteur qui tournerait résolument le dos au dogme mondialiste du libre-échange.

    http://www.nationspresse.info

  • La France de 2013

    Avec ce mélange de suffisance et d’insuffisance qui le caractérise, Manuel Valls s’est félicité de ce que le nombre de voitures brûlées durant la nuit de la Saint-Sylvestre, n’ait atteint «que» 1 193 véhicules, en légère progression par rapport au précédent chiffre publié en 2010. Pathétique et bien révélateur aveu de la résignation de la classe politicienne.Des vœux du chef de l’Etat, Marine Le Pen a dit tout ce qu’il fallait en penser dans un communiqué mis en ligne sur le site du FN. Quelques jours auparavant c’était le vice-président du FN, Louis Aliot, qui soulignait, avec le même à propos, que si François Hollande n’avait pas daigné souhaiter un joyeux Noël aux Français, il n’avait pas a contrario oublié d’adresser un message aux musulmans à l’occasion du ramadan… Cette France oubliée des oligarchies, ce pays réel a un défenseur intransigeant en la personne du FN a rappelé sa présidente lundi lors de ses vœux. 2012 a marqué ainsi « le retour des oubliés dans la vie politique française, le retour de ceux dont on ne se préoccupe jamais et qui souffrent en silence : Français abandonnés dans les petites villes et les communes rurales méprisées par le pouvoir, mères seules laissées dans des conditions intenables, petits retraités dans des situations de pauvreté indignes ».

    Une France qui subit  sous la conduite de l’UMPS de profonds bouleversements démographiques qui ont été analysées par le recensement officiel de la population française au 1 er janvier 2010 consultable sur le site internet de l’Insee depuis quelques heures .

    Au nombre des enseignements de cette enquête, nous y trouvons nombre de confirmations de nos prévisions et avertissements. D’abord que les Français quittent quand ils le peuvent les grandes agglomérations (qui continuent cependant à croître) et les villes moyennes au profit des petites -les communes de moins de 5 000 habitants connaissent une croissance démographique de plus de 1 % par an.

    Et ce, principalement pour des raisons financières mais aussi pour des motifs « culturels » et de « tranquillité » que tout le monde a bien compris… Soit ici aussi les conséquences d’une « bascule » de population que le maire de Montfermeil,Xavier Lemoine, expliquait dernièrement sur les ondes de Radio Courtoisie (voir notre article en date du 6 décembre) : « En Ile-de France, les populations, par déménagements successifs, migrent pour constituer des unités homogènes qui ont leurs propres règles. Nous assistons à une partition de la société française. »

    Six régions ont une croissance supérieure à 0,6 % par an (Aquitaine, Bretagne, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Pays-de-Loire, Rhône-Alpes), la région Rhône-Alpes devient détentrice de la plus forte croissance devançant désormais la région PACA.

    Inversement, celles particulièrement touchées par la crise industrielle (faut-il rappeler que 1500 emplois de cette nature sont détruits chaque jour en France) ou les restrictions budgétaires du secteur public décroissent comme Champagne-Ardenne, le Nord, la Lorraine, la Bourgogne et l’Auvergne.

    Avec l’explosion des divorces, le vieillissement de la population et bien sûr la poursuite de flux migratoires extra-européens ajouterons nous, l’INSEE souligne le manque criant de logements. Pour faire face aux besoins, c’est 120 000 logements qui devraient être construits chaque année an en métropole.

     Et ce n’est pas pour en construire que M. Hollande, lors de son déplacement à Alger, a promis d’accélérer l’émigration en France, en facilitant l’obtention de visas pour les Algériens! Ce même président qui promettait la main sur le cœur lundi soir de tout faire pour lutter contre le chômage… Alors que tous nos comptes sociaux sont dans le rouge, ce gouvernement poursuit aussi une politique de regroupement familial (73 %. des motifs d’immigration), l’immigration de travail ne représentant que 9 % des cas.

     Bref , plus de neuf immigrés sur dix s’installant en France n’ont pas de contrat de travail et se retrouvent à la charge des Français imposables, au nom d’une conception bien dévoyée de la solidarité « nationale » !

    Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que l’INSEE nous confirme aussi implicitement, s’il en était besoin, que l’immigration de peuplement se poursuit de plus belle. La France affiche ainsi « une croissance démographique deux fois plus élevée que la moyenne en Europe », puisqu’en quatre ans, notre pays a gagné 1,4 million d’habitants.

    Au 1er janvier 2010, la population en France s’élevait ainsi officiellement à 64.612.939 d’habitants, dont 62.765.235 en métropole et 1.847.704 dans les départements d’outre-mer, selon les chiffres définitifs publiés lundi 31 décembre par l’Insee. Au 1er janvier 2012, la population de la France était évaluée à 65,35 millions d’habitants, selon des estimations publiées en début d’année. L’Insee présentera le 15 janvier prochain les chiffres estimés de la population au 1er janvier 2013.

    Bruno Gollnisch constate qu’il n’est pas inutile de croiser ce sondage de l’INSEE avec celui que ce même Institut révélait en octobre dernier sur l’immigration en France, chiffres rappelons qui ne prennent pas en compte les centaines de milliers de clandestins (plus encore ?) présents sur notre sol. D’après celui-ci 5,3 millions d’immigrés de « première génération », c’est-à-dire nés à l’étranger, résident en France: La « seconde génération » –leurs enfants conçus et/ou ramenés en France via notamment le regroupement familial-, sont 6,7 millions.

    Soit officiellement 12 millions d’immigrés ; près d’un cinquième de la population française et même plus du quart (27%) si l’on considère la tranche d’âge des 25-54 ans, un record au sein des pays de l’Union européenne.

    Une évolution à « l’américaine », puisque aux Etats-Unis rapportait notamment le quotidien La Croix, « Selon les données publiées jeudi 17 mai (2012) par le recensement américain, les nouveau-nés blancs sont minoritaires, pour la première fois dans l’histoire du pays. » « Les États-Unis compteront dans une trentaine d’années, selon les prévisions, plus d’Hispaniques, de Noirs et d’Asiatiques que de descendants d’Européens. »

     Une évolution qui n’est pas sans conséquence politique (les minorités ont voté très massivement Obama) mais aussi « d’ordre politique et social ». « Car ce nouveau visage implique des changements à opérer dans certains domaines essentiels, à commencer par l’éducation (…). Or, à en juger par les difficultés des jeunes Hispaniques et des jeunes Afro-Américains, dont les résultats sont nettement moins bons que ceux de leurs camarades blancs, le système actuel a bien du mal à s’adresser à eux. C’est à la génération aujourd’hui au pouvoir, très différente de celle à venir, de prendre conscience de ces enjeux. »

    Ne doutons pas qu’au nom du sens de l’histoire, des évolutions inévitables comme l’expliquent ad nauseam depuis 25 ans les faiseurs d’opinons, notre pays sous influence mondialiste et dominé par l’Empire, sera invité à suivre l’exemple américain et à faire place nette aux nouveaux arrivants. Mais les Français peuvent encore reprendre leur destin en main, c’est tout l’enjeu des années à venir, années décisives à plus d’un titre. Courage et lucidité tels sont les vœux que nous formulons prioritairement pour le peuple français en 2013.

    http://www.gollnisch.com

  • Immigration-catastrophe : Merci patrons !

    Merci les patrons !

    Merci au patronat français qui, avec une belle constance, a fait pression sur les gouvernements successifs de la Ve République pour faire ouvrir toutes grandes les portes de l’immigration de travail puis de peuplement, sans jamais en supporter les conséquences collatérales !

    Merci en particulier à tous les dirigeants de l’industrie automobile française qui ont organisé dans les années 1960 des caravanes de promotion dans les pays du Maghreb, pour recruter à bas prix une main-d’œuvre destinée à concurrencer les salariés français ainsi que leurs syndicats et à éviter aussi aux entreprises d’investir dans l’innovation.

    Merci à tous les patrons qui préfèrent employer des immigrés, en situation régulière ou non, en particulier dans les métiers de la restauration, du nettoyage, du gardiennage ou dans les services à la personne et les travaux publics.

    Merci au MEDEF de promouvoir la « diversité » dans les entreprises et d’expliquer que notre économie a toujours plus besoin d’immigrés.

    Merci à tous ces patrons du CAC 40 de chanter les vertus du métissage, eux qui habitent dans les beaux quartiers sécurisés, qui se déplacent toujours en voiture avec chauffeur et dont les enfants ne font leurs études que dans des écoles privées ou à l’étranger.

    Merci aussi aux syndicats de veiller scrupuleusement au respect des droits sociaux de tous les immigrés.

    Merci aux partis « républicains » !

    Merci à tous les partis « républicains », de droite comme de gauche, d’avoir toujours répondu avec bienveillance aux attentes du patronat depuis 50 ans. Merci aux élus locaux de faciliter la construction de mosquées qui égayent tellement nos paysages.

    Merci à Georges Pompidou d’avoir fait voter la loi Pleven qui rend illégale la préférence nationale en l’assimilant à une discrimination.

    Merci à Valéry Giscard d’Estaing et à Jacques Chirac d’avoir ouvert la voie au regroupement familial.

    Merci à François Mitterrand d’avoir dit que les immigrés étaient « chez eux chez nous » et d’avoir fait voter des textes réprimant pénalement toute critique des conséquences de l’immigration. Merci aussi à lui d’avoir installé les ligues de vertu « antiracistes » en gardiens vigilants de la bonne moralité publique, avec le concours zélé des juges.

    Merci à Édouard Balladur d’avoir réformé le code de la nationalité pour faciliter son acquisition.

    Merci à Nicolas Sarkozy d’avoir repris le concept de « discrimination positive » au bénéfice des personnes d’origine immigrée. Merci aussi à lui pour avoir fait de Mayotte un département comme les autres, au bénéfice de tous les migrants comoriens.

    Merci à François Hollande de promettre de donner bientôt aux étrangers le droit de vote aux élections locales.

    Merci aussi à François Mitterrand et à Jacques Chirac d’avoir fait adopter le Traité de Maastricht qui supprime les frontières de l’Europe et instaure le principe de libre circulation entre tous les États membres de l’Union européenne, au bénéfice de tous les migrants.

    Merci enfin aux églises, aux ONG, aux bénévoles et aux intellectuels médiatiques, d’avoir apporté leur précieuse caution morale à la noble cause de l’immigration.

    Merci les juges !

    Merci à tous les juges, choisis par ces mêmes gouvernements, qu’ils siègent à la Cour européenne des droits de l’homme, au Conseil d’État, à la Cour de cassation et dans les juridictions de première instance, de veiller à ce que les droits humains des migrants, spécialement lorsqu’ils s’efforcent d’entrer sans autorisation sur notre territoire, soient scrupuleusement respectés.

    Et merci aux associations de défense des droits des immigrés financées par le contribuable français et leurs avocats, de leur apporter tout leur concours.

    Merci à l’Afrique !

    Merci aussi aux pays africains, du Nord comme du Sud, de nous faire profiter de leur belle jeunesse, prolifique, sportive et souriante !

    Merci aux élites africaines, qui ont souhaité hier que nous quittions leurs pays, de faire en sorte que leurs concitoyens cherchent aujourd’hui à s’installer dans le nôtre.

    Merci en particulier aux gouvernements africains, bénéficiaires depuis les indépendances, soit depuis plus de 50 années maintenant, d’une aide internationale massive en vue du « développement » de leur pays, de ne toujours pas pouvoir réguler la croissance de leur population ni assurer sa sécurité ou sa prospérité, comme ont pourtant su faire les pays émergents, en particulier en Asie. Merci à eux de nous rappeler nos lourdes responsabilités de colonisateurs dans cette situation, en omettant les leurs par la même occasion.

    Merci à eux qui testent pour nous toutes les formes possibles de gouvernements avec une belle constance – socialiste, marxiste, révolutionnaire, autoritaire, démocratique, libéral, tribal, islamique – pour aboutir toujours aux mêmes médiocres résultats.

    Merci à ceux qui profitent de la rente pétrolière ou gazière, qu’ils n’ont pas réussi à valoriser sans l’assistance ou l’intervention des Occidentaux, mais sans jamais doter leur population de conditions stables de vie.

    Merci aussi à toutes les institutions caritatives et à toutes les institutions internationales pour le développement, de nous présenter régulièrement des photos d’enfants sous-alimentés afin de nous mobiliser pour de justes causes : merci à eux d’omettre, par une pudeur bien compréhensible, de nous montrer les palais où habitent les dirigeants de ces pays ou bien les dépenses somptuaires qu’ils aiment faire au profit de leurs familles ou de leurs clans.

    Merci à tous les chefs d’État africains qui ont tellement confiance dans l’avenir de leur pays qu’ils placent leurs modestes économies à l’étranger où ils aiment d’ailleurs prendre leur retraite.Merci à tous ces étudiants africains qui peuplent nos universités de rester chez nous, plutôt que de retourner faire profiter leur pays de leur savoir.

    Merci surtout au peuple français, d’acquiescer à tout cela !

    Voir aussi : Immigration de masse : la grande catastrophe

    Polémia

  • Pour se faire pardonner, la France accroît l'immigration algérienne…

    Les mots les plus durs et souvent inadaptés, prononcés notamment par François Hollande lui-même lors de son discours devant le parlement algérien le 20 décembre dernier, ont ravivé les passions et provoqué certains débordement verbaux. Dans le but de mieux apprécier les retombées de ce discours et sans vouloir attiser la polémique surgie, Polémia a relevé sur le site suisse Commentaires.com un article sous la signature de Philippe Barraud qui, au delà des échanges passionnés franco-français, donne une analyse, froide mais argumentée, que nous soumettons à nos lecteurs. Une vision depuis l’étranger est souvent positive.
    Polémia.

    M. François Hollande, venu faire acte de repentance devant un pouvoir non-démocratique en Algérie, a contribué au déclin de la France. C’était le énième avatar du « sanglot de l’homme blanc », prêt à sacrifier ses valeurs et sa civilisation sur l’autel de la culpabilité.


    Tout le monde y a pensé, mais personne n’a osé l’exprimer: l’Algérie est un pays autoritaire qui méprise les droits de l’homme et en particulier ceux des femmes, où les libertés sont une chimère, où l’économie est en ruine depuis un demi-siècle malgré une manne pétrolière dont on ne sait pas à qui elle profite. Et pourtant, le président de la France vient courber la tête devant un tel pouvoir. Mais bien sûr, dans l’esprit de l’homme blanc repentant façon Hollande, cette situation est la conséquence directe de la colonisation.

    Donc, c’est de notre faute, tout ce qui va mal dans les pays pauvres – ils ne sont pas en voie de développement, ils sont toujours plus pauvres, donc appelons un chat un chat – est toujours de la faute de l’Occident chrétien (chrétien, façon de parler, hélas), tandis que ces pays pauvres sont automatiquement parés de toutes les qualités, puisqu’ils sont des victimes.

    Il est évident que la colonisation a eu des aspects barbares. Mais on ose dire, contrairement aux affirmations de M. Hollande, qu’elle a aussi eu des aspects positifs. Si l’Inde est aujourd’hui la plus grande démocratie du monde, qui oserait prétendre que la colonisation anglaise n’y est pour rien? Rejeter le passé en bloc, ainsi que le fait M. Hollande, revient à juger globalement L’Histoire de la France comme honteuse et condamnable. Ce faisant, il agit en idéologue socialiste, mais certainement pas en citoyen français, et encore moins comme le premier d’entre eux. De quel droit peut-on juger et condamner nos prédécesseurs à la lumière des valeurs d’aujourd’hui? Aurions-nous fait mieux qu’eux, à leur place? C’est faire preuve d’une rare outrecuidance que de prétendre savoir trancher entre le bien et le mal, et rejeter ceux qui, il y a plus d’un siècle, ont eu la malchance de ne pas s’inscrire dans les bonnes cases des grilles de lecture socialistes contemporaines.

    L’Histoire a eu lieu, on ne peut pas la changer, donc, inutile de s’humilier au nom d’une sorte de masochisme purificateur. Au demeurant, lorsqu’il pousse son sanglot d’homme blanc, M. Hollande ne réalise pas qu’il méprise ceux qu’il veut flatter, et aux yeux desquels il croit devoir racheter son pays. L’excellent Pascal Bruckner, qui inventa d’ailleurs le concept du « sanglot de l’homme blanc » (1), analyse finement cette dérive dans son livre La tyrannie de la pénitence (2).


    Voici un extrait que l’on recommande à M. Hollande et à ses faiseurs de discours: « La vague de repentance qui gagne comme une épidémie nos latitudes et surtout les principales églises n’est salutaire qu’à condition d’admettre la réciproque : que d’autres croyances, d’autres régimes reconnaissent, eux aussi, leurs aberrations ! La contrition ne saurait être réservée à quelques-uns et la pureté consentie comme une rente morale à ceux qui se disent humiliés. Pour trop de pays, en Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique latine, l’autocritique se confond avec la recherche d’un bouc émissaire commode qui explique leurs malheurs: ce n’est jamais leur faute, toujours celle d’un grand tiers (l’Occident, la mondialisation, le capitalisme). Mais cette division n’est pas exempte de racisme: à refuser aux peuples des tropiques ou d’outre-mer toute responsabilité dans leur situation, on les prive par là même de toute liberté, on les replonge dans la situation d’infantilisme qui a présidé à la colonisation. Chaque guerre, chaque crime contre l’humanité chez les damnés de la terre serait un peu notre faute, devrait nous inciter à battre notre coulpe, à payer sans fin le fait d’appartenir au bloc des nations opulentes. Cette culture de l’excuse est surtout une culture de la condescendance. Rien ne nous autorise à couper l’humanité entre coupables et innocents : car l’innocence est le lot des enfants mais aussi des idiots, des esclaves. Un peuple qui n’est jamais tenu comptable de ses actes a perdu toutes les qualités qui permettent de le traiter comme un semblable. »
Ajoutons cette phrase, dans une note de bas de page, à propos de l’Algérie qui exige des excuses de la France: « Eh bien, qu’on admette publiquement la réalité de la sale guerre, l’usage de la torture, la brutalité de la colonisation dans ce pays. Mais qu’on invite les Algériens à faire de même, à dévoiler leurs parts d’ombre, à balayer devant leur porte. Réciprocité absolue! »
Il n’en est rien bien sûr, on le sait. Au contraire, M. Hollande croit devoir faciliter l’émigration algérienne en France, comme pour racheter le passé, en facilitant l’obtention de visas pour les Algériens ! On croît rêver… La France n’a sans doute pas assez de chômage avec des immigrés non qualifiés, pas assez de problèmes avec les communautés maghrébines qui ont chassé la République des cités, pas assez à faire à gérer les jeunes enragés qui s’abandonnent au jihadisme faute de perspectives, pas assez de familles nombreuses qui vivent exclusivement d’une politique sociale intenable. 
Créer un tel appel d’air à l’immigration musulmane, aujourd’hui, dans une France en voie de paupérisation rapide, voilà une faute politique gravissime, que sanctionnera la crise qui vient. Car bien entendu, lorsque M. Hollande annonce aux Français que la crise est derrière nous, il leur ment éhontément, comme on parle à des faibles d’esprit – ou à d’anciens colonisés. La crise, c’est demain.

    Philippe Barraud http://www.polemia.com
    Commentaires.com
    25/12/2012

    Notes :
    (1) Pascal Bruckner, Le sanglot de l’homme blanc, Seuil 1983, réédition 2002, 309 pages.

    (2) Pascal Bruckner, La tyrannie de la pénitence. Essai sur le masochisme occidental, Grasset, 2006, réédition Livre de poche, collection Littérature & documents, nov. 2008, 251 pages.

  • Cafouillage industriel, oeuvre d’Etat (arch 2006)

     En cinq ans, le gouvernement Jospin (1997 - 2002) a largement ouvert au « privé » le capital des entreprises qui relevaient de l’Etat. La démagogie électorale permanente de la Vème République dévoyée implique l’appauvrissement et l’affaiblissement de l’Etat. Les médias ont endoctriné l’opinion afin qu’elle s’élève contre « trop d’Etat ». Paradoxalement, alors que les Français veulent « moins d’Etat, ils ne lui ont jamais demandé de leur répartir autant de ressources et de les assister dans toutes les activités, de la crèche à la maison de retraite.

    En somme, plus l’Etat est affaibli (par la « construction européenne ») et appauvri par les lois du marché (et les privatisations) plus les Français en exigent les magnificences, largesses et libéralités dont seul serait capable un Etat souverain, riche et puissant.

    Les gouvernements successifs de la Vème République se sont révélés incapables de faire la différence entre les activités nationales qui gagnent à relever du « privé » et celle qui assurant un service public essentiel, doivent être la propriété de tous les Français et donc dépendre du gouvernement qu’ils se sont donné.

    Poursuivant la politique de privatisation des gouvernements Chirac (1986–1988), des socialistes (de Rocard à Bérégovoy 1988 – 1993) de la droite avec Balladur et Juppé (1993 – 1997), le gouvernement Jospin (1997 – 2002) a non seulement ouvert au privé le capital d’une demi-douzaine de banques, préparé la privatisation d’importantes entreprises publiques (France Télécom, Air France, GDF, EDF, autoroutes du sud de la France…) mais bradé l’industrie aérospatiale de la France.

    S’il est bien une activité scientifique, technique et industrielle qui devrait relever uniquement de l’Etat, c’est bien celle qui conçoit et forge les armes de la France. Il est d’ailleurs malsain que les armements offrent au secteur privé l’occasion de réaliser d’importants profits. Compte tenu de la culture particulière de la France et de ce qu’attendaient les ressortissants de ses gouvernements successifs, non seulement les armements mais l’énergie, les infrastructures terrestres, ferroviaires, maritimes, aériennes, spatiales – et pourquoi pas, l’eau indispensable à la vie – devraient être gérés par l’Etat. Le libéralisme économique, les lois du marché, devenus en France également prioritaires, ont transformé ses équilibres politiques, financiers, économiques, l’Etat, c’est-à-dire la représentation nationale n’y étant plus qu’une symbolique représentation du passé.

    Au cours des années 1998 et 1999 le gouvernement Jospin a été emporté par la générosité. Générosité facile aux dépens des Français.
    Rappelons d’abord qu’en 1996 les activités de la société nationale « Aérospatiale » dans le domaine des satellites (6 % de son chiffre d’affaires) avaient été transférées à Thomson CSF. En revanche, l’Etat cédait à « l’Aérospatiale » les 45,7 % du capital de Dassault aviation qu’il détenait. C’était un réarrangement industriel qui préparait le désengagement de l’Etat, car au cours des années suivantes, des interventions comptables auront pour effet de mettre en question la rentabilité de « l’Aérospatiale »: augmentation de ses charges de recherche et de développement et aussi du remboursement des aides de l’Etat, accroissement des provisions pour aléas de change, Airbus vendant en dollars mais payant ses factures en euros. Au privé de s’en accommoder, l’Etat se désintéressant d’une de ses missions prioritaires : l’armement de la nation.

    En 1999, sa hotte bien emplie le gouvernement Jospin peut jouer les pères Noël.
    En février, Jean-Luc Lagardère est l’heureux bénéficiaire d’un cadeau fastueux. En échange de l’apport de « Matra Haute Technologie » (MHT) il reçoit 31.45 % du capital de la future entreprise « Aérospatiale Matra ». Cependant Lagardère verse à l’Etat 850 millions de francs, soit moins de 2 % du capital de la nouvelle entreprise. Toutefois, il avait été stipulé dans le contrat qu’une somme maximum de 1.150 millions de francs, variant avec les performances boursières évaluées sur 2 ans pourrait compléter l’apport de « Matra ». Mais si le cours du titre – après privatisation – monte de 10 % par rapport à sa valeur au CAC 40, cette dette serait annulée. (Ce qui fut, parait-il le cas).

    Les méchantes langues ont estimé qu’au nombre des opérations préparant la privatisation de l’ « Aérospatiale » figurait un échange de bons procédés : au somptueux cadeau fait à J.L. Lagardère, celui-ci répondrait en faisant campagne pour le PS dans les médias qu’il contrôlait. De surcroît, l’accord du 3 mars 1999 donnait à Lagardère plus de 20 % de droits de vote de la nouvelle entreprise. Il avait licence d’acquérir les actions cédées par l’Etat si celui-ci réduisant sa participation, passait à moins de 20 % du capital. Ce qu’il fit.

    Mais en octobre 1999, le gouvernement français se surpasse. C’est un cadeau impérial qu’il fait à l’Allemagne. Celle-ci pressait Paris pour qu’il « privatise » son industrie d’armement, menaçant même d’exclure la France de toute entreprise européenne si son gouvernement ne cessait pas de contrôler les activités nationales d’armement. Toujours à la remorque de Berlin, Paris obtempéra.

    Le 13 octobre 1999 « l’Aérospatiale-Matra » privatisée largement et la firme automobile Daimler-Chrysler annoncèrent leur fusion afin de former un groupe aérospatial européen capable de rivaliser avec chacune des plus puissantes firmes correspondantes des Etats-Unis.

    La nouvelle entreprise portera une désignation britannique « European Aeronautic, Defense and Space », ou « EADS » en abrégé. Elle rassemble près de 100.000 techniciens et son chiffre d’affaires devrait être de l’ordre de 22 à 23 milliards d’euros. Elle siégera aux Pays-Bas, sera de droit hollandais et l’anglais y sera la langue de travail.

    Le gouvernement français a accepté de réduire de 47,5 % à 15 % sa participation au capital de l’entreprise. Et dans un élan de générosité supplémentaire, M. Raffarin annoncera même qu’il était prêt à renoncer à ces 15% ainsi que le réclamaient les Allemands, qui avaient admis de patienter jusqu’en 2003.

    Autre cadeau et non des moindres, la nouvelle entreprise contrôlera à 80 % le consortium « Airbus Industrie ». Des quatre partenaires du consortium, la France, l’Allemagne, l’Espagne et la Grande-Bretagne, les trois premiers acceptèrent la fusion, « British Aerospace » affichant ses réticences et se détournant de l’accord de 1997 spécifiant que France, Allemagne et Grande-Bretagne formeraient une seule entité aérospatiale et de défense en Europe. Et voici l’Allemagne un des quatre participants à Airbus, devenue à demi propriétaire de l’entreprise.

    Et le 14 octobre 1999 Lionel Jospin, Dominique Strauss-Khan et Jean-Luc Lagardère rencontrent à Strasbourg Gerhard Schröder et Jurgen Schremp, directeur de la DASA, filiale aéronautique de Daimler-Chrysler – Dasa étant une bien modeste entreprise au regard de « l’Aérospatiale » et dont la firme automobile allemande souhaitait se délester grâce à la création d’ « EADS ».

    Aux ordres, les médias célèbrent l’opération. Le « Nouvel Observateur » daté du 21-27 octobre présentait cette capitulation française comme « un retournement inespéré ». A peu près seul, l’économiste Elie Cohen disait la vérité.
    « Le seul point fort de la spécialisation industrielle de la France qui était l’aéronautique (voir Annexe) est en train d’être bradé ». Mais pour le « Nouvel Observateur » à Strasbourg la « France avait raflé la mise » et J.L. Lagardère, principal bénéficiaire et Dominique Strauss- Khan qui avait négocié la reddition de la France étaient les « gagnants ». Et Claude Imbert écrivait dans le « Point » du 22 octobre 1999 : « dans le trousseau de l’Europe on ne peut trouver plus français ». Ainsi désinformée, l’opinion française souscrivit à la démarche de son gouvernement.

    On est en droit de se demander par quelle aberration Paris a accepté, et favorisé, la mainmise à plus de 30 % du groupe « Lagardère-Matra »sur « l’Aérospatiale » Celle-ci a été l’aboutissement des travaux des bureaux d’études et des usines de Sud Aviation, Nord Aviation, Centre et Sud Ouest Aviation qui avaient conçu la « Caravelle », « l’Airbus » et, en coopération avec les Britanniques, « Auparavant, ou parallèlement, avaient été étudiées et construites les séries d’avions de transport militaire « Noratlas », « Transall » et une cinquantaine d’appareils subsoniques et supersoniques.

    En outre « l’Aérospatiale » étudia et fabriqua des hélicoptères, des engins stratégiques et tactiques, des satellites, des systèmes de défense. On saisit mal à quel titre la très modeste firme « Matra » obtint officiellement le droit de détenir la majorité de blocage de « l’Aérospatiale » privatisée et…. bradée à la DASA allemande, société ne présentant d’autre intérêt que d’être une filiale du groupe automobile « Daimler-Chrysler ». La « Deutsch Bank » détenait à l’époque, 12 % de son capital, le Koweit, 7 % et Dubaï 2 %. Quant à la participation de Lagardère elle demeurait dépendante des attraits politiques et financiers des techniques de communication et du pouvoir qu’elle exerçait sur le gouvernement en mettant l’opinion publique « en condition ».

    Le gouvernement français se désintéressant des armes de la France, et de son avenir spatial, il ne faut plus compter sur ses cadres politiques pour réfléchir aux impératifs de sa défense et même de sa sécurité. Et pour entreprendre les travaux de recherche fondamentale sans rapport financier immédiat. Désormais c’est à « la corbeille » de pourvoir aux besoins de la sécurité du pays.
    A l’évidence, ainsi qu’elle venait d’être structurée « EADS » se souciera comme d’une guigne de l’intérêt national et ne recherchera que le profit commercial afin de satisfaire ses actionnaires.

    Comme pour toutes les entreprises menées en coopération avec l’Allemagne, avec « EADS » la France perd de sa substance au profit de son partenaire. Elle lui a apporté l’ « Airbus », ses succès en matière d’hélicoptère, son savoir en engins stratégiques en ce qui concerne les lanceurs de satellites grâce aux travaux nécessités par la force nucléaire de dissuasion. Elle lui a aussi abandonné le marché des avions de combat qu’elle avait conquis au cours des « vingt glorieuses » 1955-1975. (Voir annexe).

    Les média ont encore amplifié les témoignages de satisfaction en spéculant sur la complexité de « l’arrangement » EADS et des cadeaux – ou renoncements nationaux – qu’il a imposé.

    La presse a insisté sur les mérites d’un groupe industriel censé être capable de rivaliser avec les firmes américaines. Or, lors de la signature de Strasbourg, la capitalisation boursière des entreprises concurrentes d’outre-Altantique atteignait 1500 milliards de dollars et celle de EADS moins de 10 milliards. L’« effet de taille » recherché n’était guère évident. D’ailleurs avec moins de 20.000 cadres et ouvriers une entreprise aéronautique française avait gagné plus de la moitié du marché mondial des avions de combat. Avec des effectifs cinq fois plus nombreux « EADS » l’a irrémédiablement perdu. Ce qui réjouit, outre-Atlantique et outre-Rhin.

    « La plus récente campagne que le Pentagone ait menée cette année est celle qui a forcé les industriels européens de l’armement à se fondre dans un ensemble transatlantique avec les firmes des Etats-Unis au lieu de s’en tenir à la notion de forteresse Europe », a écrit Jim Hoagland dans le « Herald Tribune » du 25 octobre 1999. A l’ « effet de taille » raté, s’ajoutent le cheval de Troie américain et la fin du rêve européen, du moins en ce qui concerne l’aviation militaire définitivement conquise par les constructeurs d’outre-Atlantique.

    Qu’il s’agisse du montage financier ou de l’organisation fonctionnelle d’EADS les mesures adoptées en 1999 étaient contraires à l’intérêt national.

    Le montage financier d’abord :
    -Daimler-Chrysler et Dasa ont été tirés d’affaire par la mise sur pied d’EADS. La firme automobile germano-américaine s’est attribuée 30,2 % de l’actionnariat.
    -l’Etat espagnol y figure pour 5,52 %.
    -J.L. Lagardère y détient, initialement 11,1 % mais doit recevoir la participation temporaire de la Banque BNP Paribas et d’Axa, soit 3,9 %, ce qui portera à 15 % la part officielle de Lagardère à parité avec l’Etat français. Plus intéressé par les médias que par l’aéronautique et l’espace, Lagardère pourrait céder tout ou partie de son actionnariat s’il en vient à douter de la rentabilité d’une organisation administrative et technique défaillante. Ce qu’il fera, à hauteur de 7,5 % en 2006. Quant au marché, il était initialement de 34,26 % du capital et ses variations permettent de modifier les rapports de force au détriment de la France qui annonce son intention de se désengager des affaires d’armement, Raffarin dixit.

    L’Allemagne l’emporte à nouveau grâce à une firme automobile en difficulté et une modeste entreprise aérospatiale, Dasa, la voici contrôlant l’ « Aérospatiale » qui, en Europe, détient le secteur des avions de transport militaires et civils, 80 % du consortium « Airbus », 100 % d’Eurocopter, 45 % du projet d’avion de combat « Eurofighter », 37,5 % de la société de missiles « MBDA. »

    Le montage politico-administratif :
    I il repose sur un principe défini lors de la création d’ « EADS » : une stricte parité franco-allemande devra être respectée. Bicéphale la présidence du conseil d’administration, bicéphale également le comité exécutif.
    La politique a escamoté l’efficacité et l’on imagine mal une entreprise aussi ambitieuse qu’ « EADS » devenue l’objet de rivalités de personnes, d’intérêts nationaux divergents alors qu’il eût fallu qu’à sa tête gouverne une équipe homogène menée par un « patron » compétent, appuyé par un gouvernement fort. EADS a été une « construction européenne » caractérisée, et ses difficultés de gestion ont démontré, une fois de plus, les carences de cette politique européenne. Au cours des six dernières années, les désaccords sur le partage des responsabilités, les intrigues entre nationaux et internationaux, les ambitions individuelles et nationales ont secoué l’organisation, inquiété les actionnaires, déconsidéré l’ensemble de l’entreprise.

    A l’issue du conseil d’administration réuni le 29 avril 2005 à Amsterdam, la présidence d’Airbus a fait l’objet de profonds désaccords entre Allemands et Français.

    Aussi, en Comité exécutif, les Allemands ont imposé Thomas Enders, l’adjoint de Manfred Bischoff lorsque celui-ci dirigeait Daimler-Chrysler. On voulait, outre Rhin, équilibrer ainsi un Noël Forgeard qui avait dirigé Airbus, qui était devenu le représentant français au Comité exécutif et qui aurait volontiers cumulé ses fonctions au Comité et à Airbus. Ce que les Allemands ne pouvaient admettre, le pacte d’actionnaires précisant qu’un dirigeant du groupe ne peut diriger une filiale, Airbus en l’occurrence. (L’année suivante Mme Merkel exigera l’éviction de Forgeard et la France s’inclinera).

    Quant à Thomas Enders, ancien parachutiste, membre de la CDU, étudiant la stratégie aux Etats-Unis, il affiche son « atlantisme » si bien qu’il est également un gage donné par l’Allemagne à l’Amérique quant à la gestion future d’EADS – notamment dans le domaine des activités militaires que la firme européenne entend développer afin de moins dépendre des avions de transport commerciaux –

    Airbus, en effet, assurait à EADS 60 % de son chiffre d’affaires et 78 % de ses bénéfices, ce qui inquiétait le Comité exécutif sachant que le coût du développement de l’A 380 de 555 places avait augmenté de 1,5 milliard d’euros, que la série des A 340 subit le choc de l’accroissement du prix du pétrole au profit du 777 américain tandis que le nouveau 787 de Boeing surclasse, en consommation le futur A 350 de EADS. Dès le mois de décembre 2004 la Bourse sanctionne la gestion hasardeuse de la direction bicéphale d’EADS.

    Et au début du mois de mars 2006, il n’est question que du retrait de Lagardère, cédant partiellement sa participation (en accord avec le groupe allemand afin de maintenir la fameuse parité).

    Toutefois, le 8 mars 2005, Noël Forgeard et Thomas Enders annoncèrent les succès commerciaux de l’année 2005 : une hausse de 8 % du chiffre d’affaires et un niveau exceptionnel de prises de commandes d’avions. Mais cet optimisme de commande avait sans doute eu pour objet de masquer les effets de l’« allègement » au capital d’EADS , la part cédée en Bourse pouvant atteindre 6 et même 10 %. Du côté allemand c’était le redressement de Daimler-Chrysler (Mercedes et Smart) qui devait justifier ces ventes d’actifs. Lagardère se tournait vers la « communication » négociant l’achat de 20 % de Canal Plus et de Time Warner Book récupérant 3 milliards d’euros de ses 15 % dans EADS.
    Ainsi se prépare la débandade des stock-options par Noël Forgeard et les chefs des départements techniques J.P. Gut, Francis Auque et Jussi Itavuori, l’action EADS perdant près de 8 %, l'ensemble représentant une perte de 5,8 milliards d’euros.

    C’était la sanction d’une avalanche de mauvaises nouvelles, que n’avait pas effacé le bilan enchanteur présenté le 8 mars par Noël Forgeard, la veille de l’affaire des stock-options et qui rassemblées, inclinaient au pessimisme :
    -Désengagements financiers des grands actionnaires.
    -Retrait des Britanniques cherchant à céder leur participation (20 %) dans Airbus.
    -Echec commercial de l’A 350 à redessiner et devenant l’A 370 au prix de 8 milliards d’euros d’études et de reconstruction.
    -Dépassement du coût de l’industrialisation de l’A 380 de 555 places.
    -Retards réitérés des livraisons de l’A 380 aux compagnies aériennes qui en avaient passé commande. Le 13 juin 2006 les Singapour Airlines apprenaient qu’elles devraient attendre 6 ou 7 mois la livraison des premiers A 380 (ce qui décide Singapour à acquérir 20 Boeing Dreamliner pour 4,52 milliards de dollars).
    -La certification de l’A 380 n’est pas acquise, outre-Atlantique l’on s’efforce de compliquer l’ « accueil » de l’A 380 sur les aérodromes nationaux.
    -Les acquéreurs de l’appareil réclament des réacteurs moins bruyants, plus économes en carburant et toutes sortes d’installations censées attirer la pratique et qui exigent des câblages nombreux, d’autant plus malaisés à connecter que les tronçons de fuselage sont fabriqués dans diverses usines. D’où un retard général des fabrications et des livraisons tardives qui, outre les indemnités réclamées par les acquéreurs, représenteront un manque à gagner de 500 à 600 millions d’euros annuellement jusqu’en 2010/2012.
    -Le 12 mai 2006 est annoncée la fermeture de la Sogerma à Mérignac. Cette société employait plus d’un millier de spécialistes de l’entretien des matériels aériens de transport (alors que l’usine EADS de Dresde croule sous la charge de travail). Relevant de l’Allemand Gustave Humbert, alors président d’Airbus la Sogerma fortement endettée est condamnée dans le même temps que Tom Enders déclarant qu’en 2005 l’industrie aérospatiale allemande avait créé 6000 emplois et que ses revenus avaient augmenté de 6 %. La CFTC protesta contre le bilan social d’Airbus : « la filiale allemande dilapide impunément, et sans vergogne les efforts draconiens d’économie réalisés par la filiale française ».

     Le gouvernement français est indigné », déclara M. Gérard Larcher, oubliant que c’est ce gouvernement qui a préféré passer à une firme portugaise l’entretien des Lockheed C 130 de l’armée de l’air privant ainsi de travail les spécialistes de la Sogerma. EADS s’est engagé à réindustrialiser le site en préservant ainsi la moitié des effectifs.

    Au début de janvier 2006 la presse annonce que EADS supprimerait 670 emplois dans son département « Défense Aéronautique », cela après avoir déclaré qu’il était envisagé d’assembler des Airbus en Chine (avec les suppressions en Europe des emplois correspondants).

    On comprend qu’entre le 15 et le 20 mars les cadres français d’EADS aient vendu quelque 520.000 actions qu’ils détenaient et ce serait en humoriste qu’Arnaud Lagardère a déclaré au « Monde » daté du 16 juin 2006 : « Nous avons été Manfred Bischoff, co-président d’ EADS et moi très surpris par la réaction aux retards, avec la chute du titre… Notre décision de vendre 7,5 % du capital de EADS a été prise à la rentrée de 2005… ».

    « Nous n’étions pas informés » plaident les coupables pourtant largement rétribués pour bien connaître le bilan de leur gestion… EADS est un exemple de la politique industrielle communautaire à éviter. Avant que les exigences de la « construction européenne » conduisent à une pareille aberration, les industriels de l’armement avaient su concilier coopération et efficacité. Ils s’en étaient remis au principe des « maîtrises d’œuvre croisées ». Un maître d’œuvre – national – des sous traitants étrangers associés et, à titre de compensation, d’autres nations assurant la maîtrise d’œuvre de projets semblables.
    Ainsi ont été éliminées les rivalités de personnes et écartées les prétentions nationales.

    Aux Etats, qui entendaient se désengager politiquement et financièrement, de venir à la rescousse d’une entreprise qu’ils ont
    mise en perdition.
    Annexe à la note relative à EADS

    -Au cours de ces trente dernières années la Vème République a pratiquement renoncé à exercer la plus régalienne des ses missions : assurer dans l’indépendance, la Défense et la Sécurité de la nation. Elle n’a pas soutenu son industrie d’armement sans laquelle, dans l’indépendance, il ne peut y avoir recours aux armes, ou même à la menace d’en user.

    -Elle a démantelé son industrie aérospatiale en privatisant la « société nationale aérospatiale » et en la transformant en une société germano-française, au siège hollandais, et dont la quête de profit est le principal objectif.

    -Elle a perdu le marché des avions de combat qu’elle avait quasi mondialement conquis au cours des « vingt glorieuses » (1955 - 1975).

    -Elle a laissé aux constructeurs d’outre-Atlantique les approvisionnements en matériels terrestres notamment en réduisant les activités de GIATT Industries.
    Aux origines de ce désengagement en matière de Défense et de Sécurité se trouvent la « construction européenne », qui vise à effacer la nation, des Institutions démagogiques et une surprenante carence politique et technique du pouvoir.

    La crise profonde dont souffre aujourd’hui EADS est justifiée par les erreurs des gouvernements successifs ignorant les conséquences du progrès technique notamment en matière aéronautique, discipline à évolution rapide, dont les responsables politiques n’ont su en tenir compte.

    Un certain nombre de données techniques et opérationnelles ont pourtant été déterminantes :
    1° - Après qu’une vitesse double de celle du son eut été franchie (en juillet 1956, soit près de 700 mètres/seconde à 15° centigrades) tous les avions de combat piétinent devant le mur de la chaleur, la chaleur de friction.
    2° - Avant cette performance, chaque année ou presque, les ingénieurs gagnaient quelques kilomètres/heure périmant rapidement les appareils moins rapides, la vitesse étant le critère essentiel au combat. D’où le nombre élevé des bureaux d’études, la multiplication des programmes, les générations d’avions se succédant à une cadence rapide.
    3° - Depuis que le « mur de la chaleur » aligne les appareils sur la même performance de vitesse, la vie opérationnelle d’un même appareil a été considérablement prolongée, le progrès visant l’équipement et l’armement et non plus un gain de vitesse.
    C’est ainsi que conçu en 1956, le Mirage III est encore en service outre-mer. Soit un demi siècle au lieu d’une quinzaine d’années de vie opérationnelle effective.
    4° - Hier, entre la conception d’un nouvel avion et sa mise en service en unité, six ou sept années de travail étaient nécessaires. Valable dix ou quinze ans, l’appareil devait être remplacé par un matériel plus performant si bien que les bureaux d’études et que les usines ne demeuraient pas sans travail. Aujourd’hui c’est sur 40 ou 50 ans que se renouvelle le matériel.
    5° - Les industriels pallient les inconvénients de cette nouvelle réalité par une longue gestation de leurs projets – de plus en plus complexes – et par l’exportation en spéculant sur l’étalement des commandes, les gouvernements étrangers ayant des besoins spécifiques à des moments différents.
    En France, dès le début des années 80 il n’a été tenu nul compte de cette mutation dans la durée d’utilisation des avions de combat.
    6° - Soucieux de donner des successeurs aux familles Mirage III et Mirage IV, en décembre 1976, M. Marcel Dassault se rendit à l’Elysée y proposer le lancement de deux nouveaux prototypes :
    -un monomoteur, le Mirage 2000 version très améliorée des Mirage III et F 1.
    -un bimoteur (Mirage 4000) à long rayon d’action éventuel successeur du Mirage IV.

    L’industrie prendrait à sa charge le développement du monomoteur, l’Etat finançant les mêmes opérations pour le bimoteur qui eût été l’avion de la projection de la force à distance de la nouvelle stratégie française.
    M. Giscard d’Estaing inversa la proposition prenant à la charge de l’Etat le développement du Mirage 2000 et s’en remettant aux ressources de M. Dassault pour réaliser la mise point et l’industrialisation du bimoteur Mirage 4000.
    C’était condamner ce deuxième appareil trop coûteux pour l’industriel. En dépit de ses très hautes performances le 4000 sera envoyé au Musée de l’air, y demeurant à l’état d’unique prototype.

    Prise en 1977, la décision relative au Mirage 2000 assurait à la France, pendant une quarantaine d’années – c’est-à-dire jusqu’en 2010/2015 un excellent monomoteur de combat.

    Mais en 1981, Charles Hernu devient ministre de la Défense et cherche à attacher son nom à un nouveau programme. C’était devancer d’au moins une vingtaine d’années la satisfaction des besoins de l’Armée de l’air, c’était bousculer le projet de MD 2000 en cours de réalisation, la France n’ayant pas les moyens de conduire simultanément deux programmes d’études et de fabrication de deux appareils voisins.

    Hernu voulait prendre l’initiative d’un projet européen avec la participation de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne, du Benelux, voire de l’Italie et de l’Espagne.

    C’était ne pas tenir compte des réalisations antérieures de l’Allemagne et du Royaume Uni. Allemands et Anglais voulaient que le nouvel appareil soit propulsé par les réacteurs de l’avion « Tornado », réacteurs développés par les 2 pays et réacteurs à la forte poussée qui eussent équipé un avion plus lourd jugé trop coûteux pour les Français. De surcroît, c’eût été un coup fatal porté à la SNECMA qui, en liaison avec General Electric étudiait un réacteur à la mesure du projet français d’avion Rafale.

    Mais Londres et Bonn s’assurèrent la coopération de Rome et de Madrid, soit la commande de plus de 600 appareils fabriqués en 3 tranches. Ainsi est né l’avion Eurofighter anglo-allemand, concurrent du Rafale commandé en France, en petit nombre, faute de crédits. De surcroît, EADS fait campagne pour l’Eurofighter au détriment du Rafale français. Et l’Etat détient encore 15 % du capital d’EADS si bien qu’il finance un avion concurrent de celui qu’ont payé les contribuables français et qui correspondait aux futurs besoins de l’Armée de l’air.

    Ainsi a été perdu le vaste marché des avions de combat gagné jadis par la France. Ses matériels aériens étaient utilisés dans de nombreux pays, cités pêle-mêle ci-dessous : Allemagne, Afrique du Sud, Argentine, Belgique, Brésil, Inde, Irak, Israël, Libye, Maroc, Pakistan, Pays-Bas, Turquie etc…
    Ainsi ont été privés de travail des centaines de milliers de spécialistes et mis en sommeil un des meilleurs bureaux d’études aéronautiques.

    Et EADS et le mythe européen ne sont pas étrangers à ce sinistre de notre avenir aérospatial.
    Le Rafale a été dessiné en 1982 - 1983. Il devait être initialement l’ « avion européen » des années 1995 - 2000. Il avait été défini comme avion de combat polyvalent (supériorité aérienne et attaque au sol) remplaçant les versions différentes du Mirage 2000 lancé vingt ans plus tôt. C’est dire qu’il se superposait au programme 2000. Le premier vol du prototype eût lieu en 1991 et il était envisagé de produire 294 Rafale en 30 ans, 59 ayant été commandés en décembre 2004. Faute de crédits, la mise au point de l’appareil aux équipements sans cesse perfectionnés a été fort longue si bien que l’Armée de l’air a attendu plus de vingt ans la mise sur pied d’une première unité de Rafale (mai 2006).

    En 2003, le Ministère n’a pu financer que la fabrication de deux Rafale dans l’année. Tous les programmes qu’ils soient français ou européens traînent en longueur.

    - Le GPS européen a 30 ans de retard sur l’américain. Et encore ce sont des fusées russes qui mettent ses premiers satellites sur orbite.

    - Le besoin d’un avion cargo militaire a été manifesté en 1990. Seize ans plus tard le premier prototype n’avait pas encore effectué son vol initial.

    - La mise au point de l’avion Eurofighter n’a pas été aisée non plus (alors que, d’emblée, le Rafale s’est révélé particulièrement réussi).

    -Les constructions navales travaillent également au ralenti. Peut-être commandé en 2009, après des années de tergiversation, le porte-avion destiné à remplacer le Foch n’entrera guère en service qu’en 2015 après un chantier de 5 à 6 ans (et une vie opérationnelle d’une quarantaine d’années). Il emportera une trentaine de Rafale Marine qui remplaceront les Super Etandard (dont le prototype remonte à 1957) et qui, modifiés, auront servi près de deux tiers de siècle.

    L’armée de terre n’a pas été mieux servie.

    La triste déconfiture de GIATT Industries accompagne le renoncement en matière aérospatiale.

    A partir de 1990 le gouvernement entama la liquidation de GIATT Industries : arrêt des commandes d’artilleurs, réduction de production annuelle des chars Leclerc (de 100 à une vingtaine), baisse des commandes de munitions.

    -Liquidation de Métal Europe.

    -Mainmise norvégienne sur Alstom - St Nazaire.

    -Contraction d’Eromet et d’Embert et Duval (alliages spéciaux).

    -Mainmise sur Péchiney par Alcan, de Mittal sur Arcelor.

    -Suppression de 3750 emplois à GIATT Industries et de 1000 emplois chez Schneider Electric.

    -3000 emplois en moins chez S.T Micro Electronique qui délocalise en Chine

    -En 10 ans la France a perdu 60.000 emplois dans la chimie.
    général Pierre-Marie Gallois  http://www.lesmanantsduroi.com

  • Travail des enfants : L’esclavage des temps modernes

    L’Organisation internationale du travail (OIT) a dénombré près de 215 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans exerçant une activité économique. Parmi lesquels plus de la moitié sont exposés aux « pires formes de travail des enfants ».
    Après une année placée sous l’égide de l’élimination du travail des enfants d’ici 2016, l’OIT a défini une feuille de route pour mettre fin au travail des enfants, âgés de 5 à 17 ans, qui reste « un défi persistant ». En effet, ce sont près de 127 millions de garçons et 88 millions de filles qui travaillent chaque jour. Sur les 215 millions dénombrés en 2008 (dernière donnée fournie par l’OIT), 115 millions sont contraints à des activités dangereuses, dont 74 millions de garçons et 41 millions de filles.

    Parmi le travail des enfants, l’exploitation sexuelle concerne près de 5 millions d’entre eux. L’OIT prend en compte les conditions de travail dangereuses, l’esclavage, ou autres formes de travail forcé, les activités illicites, y compris le trafic de drogue et la prostitution ainsi que l’enrôlement dans un conflit armé.

    L’âge minimum légal de base auquel les enfants sont autorisés à travailler est 15 ans (14 ans dans les pays en développement). Pour les travaux légers (quelques heures uniquement et occasionnellement), la limite est fixée à 13-15 ans (12-14 ans dans les pays en développement). Enfin, pour les travaux dangereux, la limite est repoussée à 18 ans (16 ans sous certaines conditions dans les pays en développement).

    Un plan d’action d’ici 2016

    Le Plan d’action mondial de l’OIT s’appuie sur trois piliers : le soutien et l’intégration des réponses nationales au travail des enfants, l’approfondissement et le renforcement du mouvement mondial contre le travail des enfants, et l’intégration des problèmes de travail des enfants dans les stratégies d’ensemble de l’OIT visant à promouvoir le travail décent pour tous.

    Selon l’organisation internationale, le travail des enfants dans le monde a continué « à régresser, mais dans une moindre mesure qu’auparavant ». En Asie-Pacifique et dans la région Amérique latine et Caraïbes, le nombre d’enfants diminue, mais augmente en Afrique subsaharienne. « La baisse est sensible chez les filles. Pour les garçons et les enfants plus âgés (de 15 à 17 ans), la tendance est cependant légèrement à la hausse ».

    D’un point de vue régional, la région Asie-Pacifique compte le plus grand nombre d’enfants astreints au travail (113,6 millions), suivie par l’Afrique subsaharienne (65,1 millions) et par l’Amérique latine et les Caraïbes (14,1 millions). « En valeur relative, c’est l’Afrique subsaharienne qui se trouve dans la situation la plus alarmante », note l’institution, car un enfant sur quatre travaille, contre près de un sur huit dans la région Asie-Pacifique et un sur dix dans la région Amérique latine et Caraïbes.

    Les enfants travaillent généralement dans trois secteurs d’activités économiques : l’agriculture, l’industrie et les services. Une majeure partie des enfants de 5 à 17 ans concernés travaillent dans l’agriculture (60%), contre 26% dans les services et 7% dans l’industrie. Le principal obstacle à la lutte contre le travail des enfants est la non-ratification des conventions de l’OIT sur le travail des enfants (ainsi que les autres conventions fondamentales de l’OIT), la non-adoption des politiques et des programmes nationaux pour garantir des progrès réels dans l’abolition du travail des enfants et l’absence d’initiatives destinées à élargir le mouvement mondial contre le travail des enfants par certains gouvernements.

    L’esclavage des enfants en Inde

    L’Inde détient le record mondial du travail des enfants. Les enfants, âgés de 5 ans, sont vendus à des trafiquants et réduits en esclavage, très souvent victimes de sévices. Le Parlement indien avait proposé une loi interdisant tout travail des enfants avant 14 ans et fournissant des bourses aux familles les plus pauvres, afin d’envoyer leurs enfants à l’école. Cependant, le projet de loi n’a pas été voté par les députés, entrainant la colère des groupes de protection des droits des enfants en Inde.

    Suite à cette décision, de nombreuses organisations de défenses ont fait appel à des associations et ONG occidentales afin d’appeler à une « véritable pression citoyenne ». Les activistes en ligne d’Avaaz ont lancé une pétition afin que les parlementaires votent le projet de loi.

    Au cours des trois dernières années, moins de 10% des 450.000 cas de travail des enfants signalés en Inde ont fait l’objet de poursuites judiciaires sous la loi actuelle. La nouvelle loi devrait être plus draconienne. Celle-ci incitera la police à ne plus attendre la décision de justice pour pouvoir agir. Toutes les formes commerciales de travail des enfants de moins de 14 ans seront punies et, au lieu d’amendes ridicules ou de brèves peines de prison, les criminels encourront des peines sévères, a noté Avaaz.

    De plus, selon des ONG locales citées par “The Christian Science Monitor”, près de 16,4 millions d’enfants âgés de 5 à 14 ans sont engagés dans des activités économiques, des travaux domestiques ou encore des emplois non rémunérés. La Banque mondiale évalue le nombre d’enfants concernés à 44 millions (…).

    Selon l’organisation Save The Children , 74% des enfants embauchés pour des travaux domestiques en Inde ont entre 12 et 16 ans. Face à cette situation, Avaaz espère que la pétition en ligne réunira 1 million de signatures. Celle-ci sera par la suite remise par d’anciens enfants exploités au Parlement indien.

    Nombre total d’enfants (en milliers)
    Monde 1.586.288 19,3 13,6 7,3
    Garçons 819.891 21,4 15,6 9
    Filles 766.397 16,9 11,4 5,4
    5-11 ans 852.488 10,7 10,7 3
    12-14 ans 364.366 23,4 17 7,4
    (5-14 ans) 1.216.854 14,5 12,6 4,3
    15-17 ans 369.433 35 16,9 16,9

    Estimations mondiales concernant les enfants occupés économiquement, ceux qui sont astreints au travail et ceux effectuant des travaux dangereux, 2008 (OIT).

    Témoignages.re

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Florange: lettre ouverte du leader CFDT Édouard Martin à Hollande

    Pas contente, la CFDT. Dans une lettre ouverte adressée jeudi à François Hollande, à qui il demande de ne « pas laisser les salariés être sacrifiés », son leader de l'usine ArcelorMittal de Florange (Moselle), Édouard Martin, pointe les « mensonges, absurdités et vérités » à propos de l'aciérie lorraine.
    « On fait payer Florange. Ça fera du bruit, mais ça se fera quand même, pense Mittal. Dans notre système français, seul le gouvernement peut l'empêcher. Le gouvernement laissera-t-il faire? », interroge Édouard Martin dans sa lettre, publiée jeudi soir sur le site Internet du quotidien Le Républicain lorrain.
    « Monsieur le Président, après vos promesses, nous laisserez-vous être sacrifiés sans comprendre et arrêter cette mécanique à nous broyer ? », poursuit-il.
    Le responsable CFDT conteste notamment l'accord conclu fin novembre entre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le numéro un mondial de l'acier.
    « Il n'y aura pas de plan social parce que la pyramide des âges de l'usine conduira au départ naturel de plus de 600 personnes en trois ans. Dès lors, faire un plan social coûterait plus cher à Mittal qui devrait payer les indemnités de licenciement », estime M. Martin. « Ne pas avoir de plan social est une bonne chose, mais ce n'est pas une victoire », souligne-t-il.
    L'engagement de Mittal à investir 180 millions d'euros sur le site mosellan est également critiqué, car « ce montant contient les dépenses opérationnelles et de maintenance: ce qui reste pour les investissements stratégiques est insuffisant », estime le syndicaliste.
    « Même la maintenance n'est plus faite correctement, les dépenses ont été divisées par deux depuis 2008 et Florange, comme Gandrange naguère et la plupart des usines de Mittal, est une usine qui se dégrade à vue d'œil », écrit-il au président de la République.
    La fermeture des hauts fourneaux P3 et P6, les derniers de Lorraine, est dénoncée par M. Martin, qui observe que le projet de captation de CO2 Ulcos, conditionné à un accord de financement par l'Union européenne, « n'a de sens que sur des hauts fourneaux pérennes ».
    « La vérité c'est que l'usine de Florange est compétitive, y compris sa filière chaude, ses hauts fourneaux, son aciérie. Ce n'est pas un slogan syndical. C'est ArcelorMittal qui le dit en 2011, juste avant de nous arrêter les hauts fourneaux », affirme encore le leader CFDT, selon qui Florange est « le deuxième meilleure des cinq usines ArcelorMittal d'Europe du Nord ».

    Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/