REPORTAGE – Enseignants, médecins, chefs d’entreprises… Depuis le début des blocages, le quotidien des Mahorais est bercé par les agressions et intimidations. Tous vivent la peur au ventre. Récit de l’envoyée spéciale du Figaro.
Sur Instagram, TikTok, Snapchat, ils se surnomment les « Watoro » (les gens des forêts), les « Terroristes » ou les « Racailles » et s’amusent à se lancer des défis entre bandes rivales. Dans la « vraie vie », ce sont ces milliers de jeunes délinquants, livrés à eux-mêmes dans les bangas – des cases de fortune en tôle ondulée -, qui sèment la terreur à Mayotte. Sur les routes, ils caillassent les véhicules, rançonnent les automobilistes, cambriolent les villageois, pillent les magasins, et leurs « guerres de territoires » se règlent dans le sang.