Ce week-end se réunit, à Munich, la 60e Conférence sur la sécurité en Europe, quasi entièrement consacrée à la guerre en Ukraine. Deux ans après le début d'un conflit que nos somnambules européens n'ont pas vu venir ni su empêcher, le retour de l'impensable a sonné le début d'un aggiornamento généralisé des élites européennes en matière de défense. Une révolution copernicienne qui est d'abord une liquidation de décennies d'illusions de la gauche, notamment allemande. Cette gauche dominée par des Verts antinucléaires et pacifistes a, sous la férule du chancelier Scholz, été contrainte d'avaler son vieux chapeau mité : le 27 février 2022, trois jours après l’invasion de l’Ukraine, le chancelier parlait de « changement d’époque » (Zeitenwende) et promettait que l'Allemagne, qui préférait privilégier sa croissance économique à sa défense, respecterait enfin l’objectif fixé par l’OTAN, à ses membres, de consacrer 2 % de leur produit intérieur brut à leur défense.
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