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magouille et compagnie - Page 2015

  • Emprunts toxiques des collectivités locales : l’État fait voter une loi pour protéger les banques

    Les élus locaux crient au scandale après que l’État a fait voter une loi leur enlevant leur principal argument de recours contre les banques dans ce dossier à 17 milliards.

    David contre Goliath ! Dans la guerre qu’ils ont lancée contre les banques, les élus locaux viennent de perdre une bataille. Avant la crise, de nombreuses collectivités se sont endettées en souscrivant des emprunts dont les taux d’intérêt étaient libellés en devises étrangères ou en matières premières. Des emprunts qui sont vite devenus « toxiques », les taux souscrits grimpant en flèche et entraînant des niveaux de remboursement insurmontables pour les collectivités fragiles.

    En juillet, le Conseil constitutionnel a validé une loi protégeant les banques de multiples recours. Avec ce texte, un établissement ne pourra plus se faire condamner pour ne pas avoir mentionné ou avoir mal mentionné le taux effectif global (TEG, mesurant le coût total du crédit) ou d’autres indicateurs (taux de période, durée de la période) dans les documents échangés avec un client. Les communes, départements et régions se voient donc désormais privés d’un argument d’attaque efficace, qui avait permis à plusieurs collectivités de gagner des procès face aux banques.

    Lire la suite de l’article sur lefigaro.fr

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Emprunts-toxiques-des-collectivites-locales-l-Etat-fait-voter-une-loi-pour-proteger-les-banques-27460.html

  • Devoir de mémoire : quand Alain Juppé soutenait une intervention militaire en Syrie

    23/08/2014 – PARIS (via RTL)
    On ne peut que frémir, au vu de la situation des Chrétiens d’Orient ou des Yazidis et de la réalité de l’Etat islamique, à l’écoute des propos d’Alain Juppé – candidat à la primaire UMP pour l’élection présidentielle de 2017- il ya presqu’un an. Interrogé le 5 septembre 2013 par Jean-Michel Apapthie, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy s’est glissé dans la peau d’un va-t-en-guerre en Syrie ressortant de nombreux bobards bellicistes. Mais surtout Alain Juppé s’est servi des bombardements contre la Serbie en 1999, avec les conséquences que l’on connaît, pour justifier une action militaire contre la Syrie.

  • L’Angolagate : commissions et rétrocommissions

    Opérant à partir des bureaux parisiens de la société Benco appartenant à Falcone (commerçant milliardaire proche de Charles Pasqua) – ce qui permettra à la justice française de déclencher, en décembre 2000, des poursuites contre eux –, Falcone et Gaydamak (affairiste israélo-russo-franco-canadien) vont monter un système d’une complexité extrême pour fournir des armes à Dos Santos (président de l’Angola et chef du MPLA). A partir d’une société slovaque qu’ils dirigent, ZTS Ozos, les deux associés vont livrer pour près de 500 millions d’euros d’équipements militaires provenant des arsenaux d’Europe de l’Est : blindés, camions, hélicoptères, bombes et munitions, tout ce qui sera nécessaire à Dos Santos pour reprendre l’offensive contre Savimbi, dont la domination militaire culmine en 1998 et 1999 – avant que la situation se retourne les années suivantes, jusqu’à la mort au combat de Savimbi, le 22 février 2002, qui entraînera bientôt la fin de l’UNITA. Les commissions tombent dru. Cette affaire aurait rapporté plusieurs dizaines de millions de dollars à Falcone, 100 millions à Gaydamak, sans oublier environ 25 millions à l’entourage de Dos Santos.  

         Les soutiens dont auraient bénéficié les deux affairistes à Paris sont impressionnants. Lorsque les poursuites judiciaires initiées par le juge d’instruction Philippe Courroye seront entamées contre les deux hommes pour « trafic d’influence et commerce illicite d’armes », la liste des bénéficiaires de leurs largesses sera étalée au grand jour : dans leur réseau d’amitiés stipendiées, officiellement pour diverses « prestations » dont la réalité est discutée, le juge découvrira, outre Jean-Christophe Mitterrand, Jean-Charles Marchiani et Charles Pasqua, l’écrivain Paul-Loup Sulitzer, l’ancien conseiller de François Mitterrand, Jacques Attali, ou l’ancien conseiller diplomatique de Pasqua, Bernard Guillet. Ils sont tous mis en examen. 

         Pierre Falcone n’est pas vraiment bien vu par la justice. Les procédures engagées contre lui pour commerce illicite se doublent d’autres accusations, de fraude fiscale cette fois. Depuis 1996 et le déclenchement des premières enquêtes douanières, le fisc lui réclame plus d’un milliard de francs ! Il passera un an à la prison de la Santé, de décembre 2000 à décembre 2001. Cette première détention préventive sera suivie en octobre 2002 d’une seconde, de quelques jours cette fois, pour avoir violé les conditions de son contrôle judiciaire. Eduardo Dos Santos, qui le considère comme un bienfaiteur et un exceptionnel ami de l’Angola, acceptera en juin 2003 de le nommer ambassadeur de son pays, plus précisément « ministre conseiller au sein de la délégation permanente de l’Angola à l’Unesco, à Paris ». Cet incroyable pied de nez, destiné à lui accorder l’immunité diplomatique qui lui permettrait d’échapper aux poursuites judiciaires en France, aurait été imaginé par les amis chiraquiens de Falcone. La justice ne l’entend pourtant pas de cette oreille, et lorsqu’il quittera la France en juin 2003, ce sera pour être aussitôt visé par un mandat d’arrêt international. 

         Arkadi Gaydamak se trouve dans la même situation, et passe sa vie en Israël, qui refuse par principe d’extrader ses nationaux. Ce dernier est lui aussi fort bien accueilli en Angola : il y possède désormais le monopole de la commercialisation des diamants. De quoi attendre tranquillement que le procès des ventes d'armes s’ouvre un jour à Paris. Peut-être. 

         Durant de longs mois, Eduardo Dos Santos a tenté de lier le sort des permis de recherche et d’exploitation accordés dans son pays au groupe total, au traitement qui serait réservé par la justice à son ami Falcone. Pendant des mois, tous les dirigeants français en contacts professionnels ou politiques avec les Angolais ont entendu le même refrain. Depuis, les choses se sont calmées et Total n’avait pas été exclu, à l’été 2006, des licences vendues par le gouvernement angolais et la société pétrolière d’Etat, Sonangol. En juillet, les trois dernières parts attribuées à des opérateurs étrangers n’ont pas lésé les Français, et les droits antérieurs de Total ont été conservés. Mais le pétrolier français, à côté de ses traditionnels compétiteurs étrangers, doit depuis quelque temps compter avec une nouvelle petite société de droit angolais, Falcon Oil, dont le milieu pétrolier dit qu’elle appartient en partie à Pierre Falcone. Elle apparaît dans plusieurs des « blocs » attribués en 2006, et notamment dans le Bloc 17 où Total est majoritaire. Intéressant, non ? 

    Jean Guisnel, Histoire secrète de la Ve République

    http://www.oragesdacier.info/2014/08/langolagate-commissions-et.html

  • Les «pauvres» ne paient pas d'impôt sur le revenu, vraiment?

    FISCALITE - En fait, ils l'acquittent déjà. Explications...

    Cette année, 4,2 millions de personnes devraient payer moins ou même plus du tout d’impôt sur le revenu. C’est ce qu’a confirmé ce mercredi le gouvernement. Rappelons que la réduction d’impôt atteint 350 euros pour une personne seule ayant déclaré jusqu’à 14.144 euros de revenus et 700 euros pour un couple dont le revenu fiscal ne dépasse pas les 28.289 euros.

    Comme toujours en matière de fiscalité, ce coup de pouce divise les Français. Si certains se réjouissent de la nouvelle, d’autres au contraire s’interrogent: tous les citoyens ne devraient-ils pas payer des impôts sur leurs revenus, même d’un montant symbolique? Et comment notre système peut-il perdurer si seules les classes moyennes et aisées continuent d’acquitter l’impôt? 20 Minutes leur répond.
    Les plus modestes échappent-ils vraiment à l’impôt? 
    Non. Effectivement, la moitié des foyers (51,5% cette année, 47% l’an dernier) sont exonérés du paiement de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP), qui découle de la traditionnelle déclaration des revenus que vous adressez entre mai et juin à l’administration fiscale.

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    Pour autant, les «pauvres» paient eux aussi des impôts sur leurs revenus… A travers la CSG, la contribution sociale généralisée, dont les recettes sont affectées aux dépenses sociales (maladie, famille, vieillesse). Cet impôt taxe tous les revenus -salaire, revenu d’activité non salarié, allocation retraite, allocation-chômage, revenus du capital, y compris les plus-value à un taux de 8%. Seuls les retraités les plus modestes et les bénéficiaires de certaines allocations comme le RSA n’acquittent pas de CSG.
    Mais ce n’est pas tout. Car au-delà de ces impôts sur les revenus, d’autres prélèvements obligatoires existent: les impôts sur le capital (taxe foncière, impôt sur la fortune, etc), les cotisations sociales et les impôts sur la consommation (TVA notamment). Or, ces deux derniers impôts pèsent beaucoup plus lourdement sur les revenus bas que sur les hauts revenus.
    Combien d’impôts paient les plus pauvres ? 
    Tous prélèvements confondus, les classes populaires, c’est-à-dire celles qui gagnent jusqu’à 2.200 euros bruts par mois, sont confrontées à un taux d’imposition de 41% à 48%, comme le démontrent les économistes Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez, auteurs de l’ouvrage Pour une révolution fiscale (Le Seuil/République des idées). Autrement dit, ces foyers reversent entre 41% et 48% de leurs revenus à l’Etat.
    Les classes moyennes, qui gagnent de 2.300 à 5.100 euros bruts, paient entre 48% et 50% d’impôts. Les classes aisées, qui ont plus de 5.200 euros de revenus, paient aussi près de 50% d’impôts… Jusqu’à un revenu de 6.900 euros. A partir de là, le taux d’imposition commence à diminuer, jusqu’à atteindre 33% pour ceux qui gagnent plus de 14.000 euros par mois.
    Proportionnellement, les pauvres paient donc bien plus d’impôts que les riches en France. C’est ce que l’on appelle un impôt régressif.
    Un impôt régressif, ça veut dire quoi exactement ? 
    Prenons l’exemple d’un individu avec 1.000 euros de revenu mensuel faisant face à un taux d’imposition de 50% et à un autre individu disposant de 5.000 euros de revenu mensuel et confronté à un taux d’imposition de 30%.
    «Avant impôts, le premier gagne 1.000 euros et le second 5.000 euros, soit un écart d’un à cinq. Après impôts, les premiers gagnent 500 euros et les seconds 3.500 euros, soit un écart d'un à sept. Le système fiscal accroît les inégalités», détaillent Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez.
    Maintenant, imaginons que ces mêmes individus soient confrontés à un taux d’imposition identique, par exemple 40%. «Avant impôts, l’écart est toujours d'un à cinq. Après impôts, le premier tombe à 600 euros et le second, à 3.000 euros, soit de nouveau un écart d'un à cinq. Le système fiscal est neutre vis-à-vis des inégalités.» C’est ce que l’on appelle un impôt proportionnel.
    Dernière possibilité: l’impôt progressif. Cette fois-ci, notre premier individu fait face à un taux d’imposition de 30% et le second, à un taux de 50%. L’écart avant impôts, qui est toujours d'un à cinq, passe de 1 à 3,6 après impôts, puisque le premier conserve 700 euros dans son portefeuille et le second, 2.500 euros. Ce système fiscal réduit donc les inégalités.
    Combien rapporte l’impôt sur le revenu (IRPP)?
    Moins que la CSG. En 2013, il a rapporté 67 milliards d’euros à l’Etat, alors que ce dernier a récolté 90 milliards avec la CSG –acquittée par quasiment tous les citoyens. Et nous sommes encore très loin des recettes procurées par la TVA: 136,3 milliards d’euros l’an dernier. Cette fois-ci, cet impôt est bien payé par la totalité des citoyens, plus pauvres compris.

    20 minutes :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuplykFlkuCxtDQatB.shtml

  • Le viol, moins grave qu'une insulte

    Il viole sa fille mineure pendant 3 ans : la justice le condamne à 6 mois ferme, moins qu’Anne-Sophie Leclere après sa blague sur Taubira.

    Michel Janva

  • François Hollande, « président de personne »

    Dans son palais, dans son Conseil, au milieu de sa Cour, politiquement comme personnellement, François Hollande est un homme seul.   

    Libre à certains de siffler, de conspuer ou d’approuver et d’applaudir ceux qui, le 14 juillet dernier, ont sifflé et conspué le président de la République sur l’avenue des Champs-Élysées.

    Libre à certains – bien souvent les mêmes – de se réjouir et de s’esclaffer au spectacle du chef de l’État en maillot de bain dont un magazine a fait cette semaine sa couverture. Sans doute riraient-ils encore davantage si quelque audacieux photographe le surprenait au saut du lit, aux toilettes ou dans quelque autre activité relevant du privé ou de l’intime.

    Pour nous, ce n’est pas à l’occasion de la fête nationale et du défilé de l’armée française qui en est traditionnellement le symbole qu’il convient de manifester les sentiments hostiles que peut légitimement inspirer François Hollande, ce n’est pas sur son physique peu avantageux et sur les apparences que se fonde notre opposition résolue à la personne et à la politique de celui qu’une majorité de votants – dont les trois quarts s’en mordent les doigts – ont élu le 6 mai 2012, mais sur son caractère ondoyant, sur les zigzags de sa démarche, sur la légèreté de son optimisme démenti par les faits, sur ses promesses fallacieuses et ses reniements, sur ses mensonges, sur la nocivité de ses choix économiques et sociétaux, sur son incapacité à juguler la crise, sur son obstination à tenir le cap qui nous mène sur les écueils, sur l’abaissement et les humiliations qu’il a fait subir à la France, sur l’état dans lequel il a mis un pays qui n’était déjà pas en bonne santé lorsqu’il est arrivé à la barre, bref sur son échec.

    Lire la suite

  • France, royaume des imposteurs

    Nous reproduisons ci-dessous une tribune libre de Natacha Polony, cueillie sur le site du Figaro et consacré à l'imposture dans le monde politique français... Journaliste et agrégée de lettres, Natacha Polony est l'auteur de  Nos enfants gâchés. Petit traité sur la fracture générationnelle (Lattès, 2005), L’Homme est l’avenir de la femme (Lattès, 2008) et de Le pire est de plus en plus sûr (Mille et une nuits, 2011).

    par Natacha Polony

    Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

    Cela commence par un président qui se fait élire sur la promesse d'imposer les plus riches à 75%. Disposition retoquée par le Conseil constitutionnel. Le même se fait écraser aux municipales et promet des baisses de charges salariales. À nouveau retoqué. Ce président prend aussi des airs compassés pour aligner trois mots effarants de banalité sur «le droit à la sécurité d'Israël» avant de se reprendre, quelques jours plus tard, et d'évoquer les morts palestiniens parce qu'un communicant l'a alerté sur l'effet désastreux de son assourdissant silence. Triste figure de composition qui est la même qu'à peu près tous les politiques, de droite comme de gauche, quand ils veulent montrer au citoyen français qu'ils sont impliqués, conscients, déterminés.

    C'est cet air d'un ancien président interrogé par deux journalistes et qui évoque ce «sens du devoir» qui seul pourrait lui donner l'envie de mettre fin au feuilleton savamment orchestré de son retour pour annoncer qu'il répond à l'appel du peuple. C'est celui d'un ministre des affaires étrangères au visage de circonstance, voulant faire croire que la France a une quelconque position diplomatique qui serait autre que l'alignement pur et simple sur les volontés américaines.

    C'est celui de ces chefs de la droite, grands ou petits, qui proclament à chaque élection leur «conviction européenne» depuis que Jacques Chirac, en 1992, a décrété qu'on ne pouvait avoir de destin présidentiel si l'on avait osé critiquer cette Europe.

    C'est enfin celui de tous ces responsables qui parlent la main sur le cœur du déclassement des classes moyennes inférieures parce qu'ils ont - enfin - compris que leur abandon total les précipitait dans les bras du Front national.

    Quel rapport entre ces personnages disparates? Cette petite gêne que l'on ressent devant ce qui ressemble fort à une simple posture. Le soupçon qu'il n'y a là aucune conviction, pas l'ombre d'une vision, mais un discours calculé suivant les impératifs supposés de la popularité ou de la réussite. La posture, c'est cette façon de ne se positionner que selon les critères du moment et ce que l'on suppose être l'attente de son public.

    C'est ce dommage collatéral généralisé du règne de la communication. Car le phénomène ne frappe pas seulement les politiques. Dans chaque domaine de l'activité humaine, on peut relever ces exemples, non pas d'hypocrisie - ce serait encore un hommage du vice à la vertu - mais de composition d'un argumentaire ponctuel hors sol. Et cela nous raconte un peu de notre monde moderne.

    La communication dont on nous rebat les oreilles comme d'un principe d'efficacité a changé de nature sous l'effet d'une extension de la logique marchande. Elle n'a plus rien à voir avec la vieille réclame qui se contentait de vanter les qualités d'un produit, de «faire savoir». Il s'agit désormais de concevoir le produit en fonction de ce qui va séduire. La communication modifie l'essence même des choses.

    Dans le domaine des idées? Plus un discours qui ne vante l'action merveilleuse des femmes, tellement «indispensables». Posture. Et que dire de ces proclamations sur la tolérance dont le but est moins de changer les choses que de montrer à ses pairs que l'on se situe du bon côté? Posture. Dans le domaine de l'art? Il y a longtemps que nous sommes habitués à ce discours verbeux qui accompagne des œuvres sans âme pour les positionner sur l'échelle de la «rébellion». Posture encore. Dans le domaine du vin? Il n'y a plus de choix qu'entre des vins passés dix-huit mois en barrique neuve, parce que certains œnologues à la mode n'aiment que le goût du chêne, ou les vins oxydés de ceux qui ont fait du vin «bio» une idéologie.

    Le dénominateur commun? Le lecteur, l'électeur ou le buveur sont devenus des clients, plus des citoyens auxquels on s'adresse, des gens à qui l'on offre une émotion ou une vision en partage. Ils sont des parts de marché potentielles. En politique, le tournant date du début des années 1980, quand des publicitaires ont pris en main les campagnes électorales. Un petit village de France sur une affiche et ce slogan: «La force tranquille». Première forfaiture politique. Car malgré l'espoir sincère que soulevait dans une partie du peuple l'arrivée de cette gauche au pouvoir, on entrait dans l'ère du mensonge. Sous prétexte d'aider les politiques à formuler leurs idées et d'offrir un écho à leurs actes, les marketeurs ont peu à peu modifié le discours politique lui-même pour le faire coller aux codes.

    Comme dans le vin, c'est maquillage au bois neuf du techno pinard ou vinaigre imposé par les «purs» autoproclamés. C'est un gaullisme de circonstance par des héritiers perchés sur la croix de Lorraine pour mieux s'asseoir sur les engagements et les choix de l'homme du 18 Juin. C'est une invocation ad nauseam des mânes de Jaurès par ceux-là mêmes qui ont désindustrialisé le pays et abandonné la classe ouvrière pour convenir aux sirènes de la mondialisation.

    Une société de posture ne peut rien produire de durable, rien qui dépasse le simple cadre de notre existence immédiate, puisqu'elle ne cultive que le court terme et la rentabilité. Quitte, pour cela, à tromper un peu le client. Ainsi de la posture sommes-nous passés à l'imposture.

    Natacha Polony (Figarovox, 11 août 2014)

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/08/20/france-royaume-des-imposteurs-5431044.html

  • Les familles françaises peuvent-elles encore sauver ce qui reste de l'économie du pays ?

    Communiqué de Laissez-les-vivre SOS Futures mères :

    "Comment ne pas voir dans les récentes réformes fiscales anti-famille une volonté de casser toute politique familiale déstabilisant encore davantage la société. Car, d'un côté par le biais des deux dernières baisses successives de plafond du quotient familial, de 2 300 euros à 2 000 euros par demi-part en 2013, puis de 2 000 à 1 500 en 2014, voici plus d'un milliard et demi d'euros par an dont les familles vont être privées et de l'autre par celui des allègements fiscaux sans quasiment de prise en compte de charges de famille, voici seulement 48,5% des foyers fiscaux soumis à l'impôt en 2014 contre 53% en 2013, ce qui certes n'est certes pas en soi une mauvaise nouvelle mais ne va pas dans le sens d'une véritable politique d'aide aux familles. Une fois de plus, ce sont bien elles, qui se révèlent les perdantes.

    Même si en théorie, ce ne sont pas les mêmes caisses qui sont concernées, l'argent économisé par la baisse du plafond du quotient familial devant servir à combler le déficit, ô combien artificiel, de la branche famille puisque cette dernière serait largement excédentaire si la mauvaise foi des gouvernements successifs n'avait pas conduit à faire peser sur elle des dépenses normalement à la charge du fonds de solidarité vieillesse puis de la branche vieillesse, tandis que les ristournes d'impôt accordées aux revenus modestes, sans quasiment de prise en compte de charges familiales, constituent des recettes fiscales en moins, éventuellement prélevées sur des réserves autorisées par l'Union Européenne, qui, effectivement, a toujours marqué son hostilité au principe français du quotient familial. Un nouvel effort pour les revenus modestes pour 2015 avait été évoqué par M. VALLS le 9 juillet 2014 : il avait alors annoncé que les célibataires gagnant 2,2% le S.M.I.C seraient exonérés d'impôt et que l'ensemble du dispositif devrait concerner environ cinq millions de foyers et constituer ainsi une perte d'impôt d'un milliard d'euros.

    La simultanéité officiellement fortuite de ces deux mesures montre bien à quel point il existe une volonté sournoise de destruction de la politique familiale fiscale de la France, laquelle avait pourtant assuré sa grandeur. Comment ne pas y voir un début masqué d'individualisation de l'impôt, tel que le rapport LEMIERE du 9 décembre 2013 l'avait préconisé. Mais il s'agit également d'un simple calcul électoraliste : d'un côté, on mécontente deux millions et demi de foyers fiscaux soit environ cinq millions d'électeurs, de l'autre on satisfait cinq millions de foyers fiscaux, dont beaucoup certes sont célibataires. Néanmoins, cela peut concerner sept à huit millions d'électeurs ! Le calcul est aisé et c'est bien l'absence de représentation politique des enfants qui le favorise.

    Cependant, les partis "de droite", eux non plus, ne sont pas exempts de démagogie électorale ; ils pourraient également être tentés de proposer une limite au nombre d'enfants pour lequel les allocations familiales seraient versées. Le dispositif est envisagé actuellement par les conservateurs britanniques et, en France, certains y songent également en y décelant même un moyen politiquement correct de limiter le remplacement de population. Même s'il n'est pas prévu de sanctions à la chinoise, cette mesure serait profondément tout à la fois contraire aux libertés et tout empreinte d'étatisme le plus dur. Or, dans un système confiscatoire (en 2013, les prélèvements obligatoires atteignaient 46% du PIB) et de surcroît sans aucun système de bon scolaire, il va devenir de plus en plus difficile de construire une famille et l'érosion de la natalité depuis 2010 (moins de 780 000 naissances en France métropolitaine en 2013) en témoigne. Certes, nous ne sommes plus à l'époque des Trente Glorieuses où la vigueur de la natalité avait soutenu la croissance.

    Actuellement dans une économie plus ouverte l'argent dépensé dans la politique familiale n'est pas entièrement réinvesti dans l'emploi français. Néanmoins, même si le lien entre la politique familiale et l'essor de l'économie est désormais plus ténu, il existe et l'argent pris sur le dos des familles manque à l'économie française ainsi qu'en témoigne à cet égard les deux premiers trimestres 2014 de croissance nulle. Il n'est pas encore possible de chiffrer avec précision la baisse de pouvoir d'achat des familles de trois enfants et plus depuis l'élection de M. HOLLANDE, mais cette dernière pourrait être pour certains foyers de l'ordre de 10% pour la seule année 2013, en prenant en compte également l'absence de revalorisation des allocations familiales, et pour l'année 2014, c'est officiellement un peu plus d'un 1,4 million de familles qui ont été affectées par la baisse du plafond du quotient familial et elles comptent donc lourdement parmi les 13,7 millions de foyers fiscaux ayant vu leur taux d'imposition augmenter en 2014. Avec l'imprécision frisant l'amateurisme ou la mauvaise foi de la part du gouvernement, il a d'ailleurs fallu attendre le 29 juillet 2014 pour que la rapporteure générale du budget à l'Assemblée, Valérie RABAULT, découvre que l'abaissement du plafond du quotient familial en 2013 avait rapporté 13% de plus que prévu et avait concerné 190 000 foyers fiscaux de plus qu'annoncé initialement. Il n'est donc pas impossible que la même "découverte" concernant la sous-évaluation, volontaire ou non, du surplus de rentrées fiscales occasionné par la nouvelle baisse du plafond du quotient familial en 2014 soit effectuée en juillet 2015 et que les chiffres des familles concernées soit alors encore revu à la hausse.

    Alors même que le chef de l'Etat français a été formé à l'école des Hautes Etudes Commerciales pourtant considéré depuis près d'un demi-siècle comme l'une des toutes premières écoles de gestion en France ; qu'il a été brillamment diplômé de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, comme d'ailleurs quatre autres présidents de la République ; qu'il est sorti au 7° rang de la promotion Voltaire de l'Ecole Nationale d'Administration, considérée comme l'une des plus brillantes promotions depuis la création de l'ENA en 1945 ; qu'il a été affecté dès sa sortie dans l'un des corps les plus prestigieux corps de l'Etat, la Cour des Comptes, il semble ignorer l'une des règles fiscales maintes fois avérée depuis deux siècles, et enseignée en classe de première, à savoir : "Trop d'impôt tue l'impôt". En effet, une nouvelle fois, l'Etat a tout simplement oublié que les ménages, et tout particulièrement les familles, constituent les principaux consommateurs de l'économie du pays et qu'en les traitant comme de simples contribuables, taillables et corvéables à merci, ils ont considéré que " La croissance se décrète". Ainsi, rêvant d'une croissance dopée à la méthode Coué, les plus brillants esprits de la République ont imaginé, probablement pour satisfaire les projections de leurs cabinets ministériels ont budgété pour l'année 2014 (donc, à l'automne 2013) 75,3 milliards d'euros, soit une croissance des recettes fiscales de 17,65 %, autant dire un doux rêve de poètes invétérés. Or, à fin août, les projectionnistes de l'INSEE les plus optimistes donnent à fin décembre un chiffre de 65 milliards d'euros de recettes fiscales, soit 1,5 % de croissance ! C'est pourquoi l'association Laissez-Les-Vivre - SOS Futures Mères demande au gouvernement, sans remettre en cause les baisses d'impôt annoncées, de revenir de toute urgence sur les baisses de plafond du quotient familial, au risque d'aboutir avec certitude à une croissance négative et probablement même à la banqueroute de l'Etat."

    Michel Janva

  • L’allocation de rentrée scolaire version Hollande : 158 millions versés injustement !

    L’allocation de rentrée scolaire, une prestation des allocations familiales, a été versée à près de 3 millions de foyers depuis le 19 août. Son montant varie de 362 € à 395 € par enfant selon les âges, et n’est versée que sous condition de ressources.

    On peut toujours discuter du bien fondé de ce type d’aide et de sa réelle efficacité : en effet cette somme étant destinée à équiper l’enfant pour suivre dans de bonnes conditions son année scolaire, on aurait pu reverser cette somme aux établissements en fonction du nombre d’élèves, l’établissement devant fournir le « kit » nécessaire à l’enfant.

    La version ARS (allocation de rentrée scolaire) 2014 signée François Hollande est une gabegie : en effet, nul n’est besoin d’apporter la preuve de la scolarisation de l’enfant pour lequel on réclame cette allocation. Une simple déclaration sur l’honneur suffit.

    Le problème est que le taux de lycéens non scolarisés (15 à 19 ans) est important : je n’ai pas trouvé les chiffres de 2013, mais simplement ceux de 2005 à 2009. Entre ces deux années, le taux d’enfants scolarisés est passé de 89 % à 84 %, soit un recul de 1% par an. Cela laisse entrevoir les chiffres de 2014…Restons donc sur la base de 2009, qui nous indique que les adolescents déscolarisés grimpent à 16 %.

    Sachant que le nombre de lycéens scolarisés pour l’année 2012-2013 était de 2.100.000, on peut en déduire que le nombre de lycéens déscolarisés est de 400.000 au minimum. A 395 € pour cette tranche d’âge, la CAF aura donc versé 158 millions d’euros pour des enfants non scolarisés. Et en ne se basant que sur les lycéens !!!

    L’argent du contribuable n’a pas de valeur pour Flamby !

    Xavier Celtillos

    http://medias-presse.info/lallocation-de-rentree-scolaire-version-hollande-158-millions-verses-injustement/14336