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magouille et compagnie - Page 2450

  • Dérisoire lavage de cerveaux

    par

    L’intensité du lavage de cerveau sur les ondes traduit toujours le degré de panique des « élites » médiatiques. Sur le « mariage pour tous », rien ne nous aura été épargné :  sur Europe 1 vendredi à 7 heures un conseiller municipal parisien vociférant contre Frigide Barjot dont la réponse, inaudible, se perdait dans le brouhaha, puis un prêtre catholique, interviewé pendant dix minutes pour expliquer son engagement en faveur de la réforme. Le soir au 20 heures de TF1, en guise d’illustration du contexte de la manifestation de dimanche, un reportage de dix minutes consacré à la détresse d’adolescents victimes de l’homophobie et de l’intolérance de leurs parents. Samedi soir, l’égérie du mouvement jetée seule dans l’arène de « On n’est pas couché », lynchée par trois contradicteurs furieux et un public bruyamment hostile. Le compte rendu de la manifestation parisienne sur FR3 régional, était de la même veine: reportage centré sur les quelques extrémistes présents, longue interview d’une passante ulcérée. Dans l’ensemble pourtant, le bilan d’un mouvement avant rassemblé 800000 personne semble avoir  imposé un net changement de ton aux journaux de 20 heures de dimanche sur TF1 et France 2 qui ne pouvaient que prendre acte du succès des organisateurs.

    Une précision quand même : l’argument du Garde des Sceaux selon lequel la question du mariage homosexuel ne se prête pas juridiquement au référendum semble contestable : l’article 11 prévoit bien la possibilité d’organiser un référendum relatif à une question « sociale » et on ne voit pas ce qui s’opposerait à un choix du chef de l’Etat d’organiser une consultation nationale sur un tel sujet qui concerne la vie quotidienne de tous les Français. Alors, pourquoi cette solution, somme toute logique, est-elle écartée par le gouvernement ? La vérité, c’est que le spectre obsédant du référendum de mai 2005 sur la Constitution européenne, gagné par le non avec 54% des voix, domine les esprits: dans les mois qui avaient précédé le scrutin, plus le couvercle de la pensée unique se rabattait sur la presse, les radios et les télévisions, plus le « non » montait dans les sondages. Un phénomène analogue est en cours, notamment sur la question du droit à l’adoption et à la PMA, si l’on en juge par la courbe des enquêtes d’opinion. La pensée unique, quand elle atteint un tel niveau dans la manipulation, devient inopérante, contre-productive. Le sentiment d’être manipulés pousse les citoyens à rejeter le message qu’on veut leur imposer. Ils n’écoutent plus les ondes « officielles » et s’en remettent à tous les autres canaux d’information ou de réflexion en particulier Internet et leurs réseaux personnels. C’est ce que les élites médiatiques, qui pensent et répètent uniformément la même chose sur tous les sujets possibles, ne comprendront jamais. La mobilisation de la société civile autour « du droit de l’enfant à un père et une mère« , qui s’est cristallisée dans la manifestation du 13 janvier, a un caractère massif, venu des entrailles du pays. Imaginons un instant qu’un référendum associant mariage pour tous, droit à l’adoption et à la PMA ait lieu dans les 45 jours: le non l’emporterait probablement avec 54% des voix. Cela fait peu de doute au vu de l’évolution de la courbe des sondages. Telle est la vraie raison du refus de recourir au référendum.

    Maxime TANDONNET http://maximetandonnet.wordpress.com

  • Grand Orient de France : secte stalinienne

    La religion de la République vient au secours des LGBT

    Dans une position publiée sur son site (actuellement inaccessible), le Grand Orient de France s’indigne de la Manif pour Tous :

    "Depuis la mise en œuvre concrète de cette promesse de campagne présidentielle, un vaste mouvement de contestation a été lancé par les religions monothéistes confondant à dessein le contrat de mariage régi par le Code civil, issu de lois votées par le Parlement de la République française, et l’organisation du mariage religieux au gré des croyances des pratiquants de tout culte. Cette situation française est étonnante quand on constate que ce même droit au mariage pour tous a été reconnu par de nombreux pays où l’Eglise catholique est influente, comme en Espagne ou au Portugal et où l’Eglise anglicane ne conteste pas la décision du Premier Ministre britannique de proposer la même évolution en Grande Bretagne. Devant la violence du débat qui s’instaure, le GODF en appelle à la sérénité et au respect des règles démocratiques dans le fonctionnement des services publics. Ainsi, aux responsables religieux qui s’érigent en conscience morale, il pourrait être rappelé quelques entorses à la légalité :

    - l’utilisation, à des fins de propagande, des émissions religieuses diffusées par le service public France Télévisions le dimanche matin et financées sur fonds publics, pour dénigrer en décembre 2012 le projet de loi déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale ;
    - le non respect de l’interdiction de propagande politique dans les lieux de culte affectataires au titre de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat (article 35) : sermons, remises de tracts appelant à des manifestations, diffusion de lettres ouvertes aux politiques... qui constituent autant de « discours prononcé » constituant un « provocation directe à résister à l’exécution des lois ou actes légaux de l’autorité publique » ou tendant à « soulever ou à armer une partie des citoyens contre les autres »
    - la violation de la loi Debré du 31 décembre 1959 sur les établissements sous contrat, par une utilisation abusive du « caractère propre » des établissements, dont les enseignants sont payés sur fonds publics. [...]"

    Le Grand Orient protège ses petits. Il est en effet de notoriété que cette loi a été conçue dans ses convents.

    Le Salon Beige

  • Encore un scandale du côté de l’Union européenne : elle finance des mosquées turques, hors de son territoire !

    Le député européen du Vlaams Belang Philip Claeys a découvert que l’Union européenne va donner de l’argent pour des mosquées turques située dans le Nord de Chypre, occupé par la Turquie.

    En 1974, l’armée turque a envahi Chypre et occupé le Nord de l’île. Les Grecs en ont été chassés, des milliers d’entre eux ont été assassinés. Des centaines d’églises grecques orthodoxes et de monastères ont été détruits par les Turcs, pillés, brûlés et depuis lors négligés.

     

    Depuis 2004, Chypre est membre de l’Union européenne, mais la Turquie poursuit l’occupation de la partie située au Nord. Les Turcs refusent d’entretenir les restes des églises orthodoxes situées dans leur zone.

     

    Après une longue opposition des Turcs, la Commission européenne a maintenant décidé d’établir une liste de 11 monuments prioritaires au sein des deux communautés qui doivent recevoir de l’argent. Les Turcs ont placé, en tant que provocation, quatre mosquées sur la liste. Pas de problème pour l’Union européenne : elle s’engage à verser 4 millions d’euros et encore plus d’argent suivra.

     

    Pour Philip Claeys, « l’Union européenne va donc payer aux occupants au profit de bâtiments qui sont le symbole de l’occupation. Pas étonnant que l’Union européenne ne soit prise au sérieux nulle part dans le monde. »

     

    Source : Lionel Baland

  • CRISE FINANCIÈRE De Ponzi au scandale Madoff (archive 2009)

    Le naufrage - à 50 milliards de dollars - du célèbre courtier américain Bernard Madoff plonge le monde économique dans la stupeur. Et si le système financier lui-même était une vaste escroquerie...
    Le prix Nobel a rendu les armes. Paul Krugman, professeur d'économie à l'université de Princeton, analyste de la mondialisation, homme de rigueur, qui a éduqué des générations d'étudiants dans la croyance que l'économie obéit à des lois rationnelles, même si elles peuvent être iniques, a jeté l'éponge devant le dernier scandale de la finance. « Le monde est devenu fou, il est devenu Madoff » : voici comment il conclut son éditorial du 22 décembre 2008 dans le New York Times.
    Les Madoff hantent l’économie mondiale
    La découverte de l'escroquerie gigantesque - d'un montant approchant les 50 milliards de dollars - organisée par l'une des figures de proue de Wall Street, porte en effet un nouveau coup à l'édifice, déjà bien fragilisé, de la finance. Bernard Madoff, gestionnaire renommé de sociétés de courtage et ancien patron de l'indice Nasdaq, proposait à ses clients fortunés de lui confier leurs capitaux en échange de rendements hors du commun - parfois jusqu'à 20 %. Mais, la crise financière a brutalement dévoilé le pot aux roses, de nombreux clients, rattrapés par les mauvais résultats de la Bourse, réclamant le retrait de leurs fonds. Ces opérations se montaient à près de 7 milliards de dollars, somme que Madoff était incapable de fournir, puisqu’il payait, depuis des années, ses rendements énormes en puisant simplement dans les dépôts de ses nouveaux clients.
    « À quel point l'histoire de Madoff est-elle différente de celle de la finance dans son entier ? » poursuit Paul Krugman dans son éditorial, doutant de la validité de l'ensemble du système. La réponse est à la fois simple et tragique : il n'y a aucune différence et la prééminence de la rapacité sur la raison est une véritable constante. Il est évident que les Madoff hantent l'économie mondiale depuis longtemps. Pour preuve, reconnaissant pour la première fois que son entreprise ne reposait que sur du mensonge, le financier de Wall Street a, selon le New York Times, tout de suite donné la clé de son système : « Pour résumer, c’était un système de Ponzi. » Dit autrement, une pyramide de Ponzi, du nom de Charles Ponzi, un Italo-Américain resté dans l'histoire pour avoir escroqué des dizaines de milliers de personnes à qui il offrait des rendements intenables, en utilisant l'argent des derniers déposants.
    Tricherie
    En 1920, Charles Ponzi découvrit qu'il existait un moyen simple de faire de l'argent avec la Poste grâce au système des International Postal Reply Coupon (coupons réponses internationaux). Ces bons, servant alors à affranchir le courrier depuis n’importe quel endroit sur la planète, avaient une valeur variant selon leur pays d'achat. Du fait de l'inflation qui touchait l'Europe, un coupon acheté en Italie valait moins cher qu’aux États-Unis. En jouant sur cet écart, Ponzi réalisa des plus-values parfaitement légales. Mais, il créa alors à Boston une entreprise d'investissement, la Securities Exchange Company, et promit, grâce à sa méthode, d'offrir un taux de 50 % de retour sur investissement en quarante-cinq jours. En quelques mois, l'argent afflua par dizaines de millions de dollars. Charles Ponzi devint millionnaire et célèbre. Mais sa réussite fulgurante rendit également suspicieux. La presse calcula alors que pour pouvoir offrir les rendements promis, il fallait qu'existent 160 millions de coupons réponses internationaux. Or, seulement 27 000 étaient en circulation. Ponzi ne pouvait donc offrir de tels rendements qu’en trichant.
    Croyance et profits
    Cette histoire est devenue emblématique des fausses promesses offertes par la finance. Une "chaîne de Ponzi" repose sur la croyance que l'on va réaliser des profits inédits. Attirée en masse par les promesses financières, la clientèle accourt et les capitaux affluent, permettant de respecter l'engagement initial. Jusqu'à ce que quelqu'un crie "le roi est nu" et que la bulle spéculative explose. Dans une telle histoire, il faut un escroc et, surtout, des clients crédules. Par certains côtés, la crise des subprimes a été le résultat d'une arnaque à laquelle le monde de la finance dans son ensemble s'est laissé prendre en croyant qu'il était possible de construire des produits financiers sans risque sur la base des crédits immobiliers des ménages américains pauvres.
    PATRICE MALLET L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 15 janvier au 4 février 2009

  • Une enquête accablente pour la communauté LGBT

    Minute6.pngL’Institut de veille sanitaire (InVS) est inquiet. Depuis douze ans, les « comportements sexuels à risque de transmission du virus du sida et des infections sexuellement transmissibles sont en hausse constante chez les homosexuels…

    29 % d’entre eux déclarent « avoir plus de 10 partenaires occasionnels ». On ne parle pas ici de morale mais bien de santé publique. Et de contamination. Et d’irresponsabilité criminelle. Car 14 % des homosexuels disent n’avoir « jamais » effectué de test VIH de toute leur vie. De sorte que si on sait qu’il y a 69 % de séronégatifs et 17 % de séropositifs (dont un quart dont l’infection est « hors de contrôle »), il reste 14 % de « séro-interrogatifs ». C’est l’homosexuel à tempérament normand en quelque sorte: p’têt ben qu’oui, p’têt ben non… Et qui surtout se contrefout de savoir s’il a chopé une saloperie ou pas, et peut donc la transmettre!

    Car côté fidélité ou abstinence, on a vu mieux. Pour faire simple: plus on est sûr de sa santé, moins on batifole. Encore que tout soit relatif. « Seuls » 23% des séronégatifs avouent avoir eu des pénétrations (entre garçons) « non protégées avec des partenaires occasionnels de statut VIH différent ou inconnu dans les douze derniers mois ». Le pourcentage monte à 58 % chez les « séro-interrogatifs » et à 64 % chez les séropositifs. Et à 63 % chez les séropositifs dont l’infection est hors de contrôle! Les chiffres sont accablants, la comparaison avec la précédente en quête de même type, réalisée en 2004, l’est tout autant: les « comportements sexuels à risque » grimpent aussi vite que la courbe du chômage! De façon continue, inexorable, malgré toutes les campagnes dites de prévention ou d’information, malgré toutes les incitations à se protéger, à se faire dépister, à adopter un comportement « responsable », etc.

    Dans un résumé schématique, l’InVS et l’ANRS écrivent – résignés? – qu’il existe un nombre « incompressible » de « non testés », que la proportion de séropositifs augmente, et, en des termes plus choisis bien sûr, que ça baise de plus en plus n’importe comment (encore que…) et avec n’importe qui sans se préoccuper de l’état de santé du « partenaire »!

    http://fr.altermedia.info

  • Tartarin de Brégançon

    Dans son film satirique Des hommes d’influence, Barry Levinson met en scène un président impopulaire qui lance son pays dans une guerre montée de toutes pièces – qui ressemble fort à celle du Kossovo – pour essayer de regagner les faveurs de l’opinion en vue des prochaines élections.
    Dans le film, le président est américain. Mais en France la réalité dépasse la fiction cinématographique ! M.G. 

    Francois Hollande est enfin populaire !

     

    Voilà en effet François Hollande, le plus impopulaire des présidents de la Ve République, saisi à son tour par la fureur guerrière : les opérations au Mali contre les « islamistes » ont opportunément été déclenchées au moment où près de 1 million de personnes descendaient dans la rue contre le mariage des homosexuels. Un pur hasard évidemment.

     

    Et puis les médias s’empressent de nous dire que depuis cette initiative, François Hollande deviendrait très populaire… à Bamako (par exemple LeMonde.fr du 15 novembre 2013), et qu’il va rebondir bientôt. Il paraît même qu’une majorité de nos concitoyens approuveraient cette intervention militaire. En particulier à Montreuil, où il y a beaucoup de… Maliens.

     

    Mais de qui se moque-t-on ?

     

    C’est une intervention ? Non : une gesticulation

     

    Sur le fond il faut sans aucun doute combattre l’islamisme. Mais encore faudrait-il le combattre aussi à Londres, à Madrid, à Toulouse, à Marseille ou en Seine-St Denis. On ne peut pas dire que les initiatives des socialistes aillent dans ce sens.

     

    Et puis cette intervention au Mali ne s’attaque pas aux racines de l’islamisme ni à ses soutiens réels au Pakistan ou dans les pétro-monarchies, par exemple, que l’on ne cesse au contraire de courtiser. Sans parler de l’effet des révolutions arabes sur la promotion d’un islam radical. Il faut redouter malheureusement que cette intervention militaire ne soit qu’une tartarinade de peu d’effet durable.

     

    En outre, les gesticulations militaires françaises au quatre coins du monde masquent le piètre état réel des forces armées françaises et la nullité de la prétendue défense européenne.

     

    La France fait croire qu’elle joue encore dans la cour des grands, alors qu’elle engage en réalité une très grande part de ses maigres ressources militaires dans des opérations à l’utilité stratégique douteuse, voire, dans le cas du Kossovo, à la nocivité certaine. Nos avions de transport sont à bout de souffle. En Afghanistan, au début, nos militaires achetaient des téléphones portables pour communiquer : plus efficaces que les moyens militaires ! Et les opérations aériennes en Libye ont vite épuisé notre stock de missiles. Sans parler du choc auquel sont confrontés nos matériels et nos soldats, propulsés dans une vraie guerre face à de vrais combattants : dur apprentissage, comme en attestent, hélas, le nombre de nos morts.

     

    Mais en réalité tout cela importe peu aux politiciens.

     

    Honni soit qui Mali pense !

     

    Comme disait Tocqueville dans une formule célèbre, « Les démocraties ne règlent guère les questions du dehors que pour les raisons du dedans. »

     

    En France les mauvaises nouvelles s’accumulent et l’image du gouvernement et du président socialistes ne cesse de se dégrader. Elle atteint un niveau de défiance inégalé sous la Ve République. Le projet de mariage homosexuel a en outre dressé la France réelle contre l’oligarchie. Et ce n’est pas fini car la crise économique continue et plus rien ne marche vraiment dans notre pays.

     

    Ces opérations viennent à point nommé pour détourner l’attention sur une réalité française peu brillante et pour faire croire aux Français qu’ils ont encore un chef d’Etat.
    Comme dans le film de Barry Levinson, nos stratèges en communication ont sans doute pensé qu’en faisant voler une fois encore nos Mirages et nos Rafales, nos gouvernants auraient quelque répit bienvenu.
    Certains rêvent même d’une union nationale autour de Flanby, devenu dieu de la guerre. Il suffit de voir les premières pages du Monde, de Libération ou du Parisien, ou d’écouter la télévision ces derniers jours, pour comprendre quel jeu cynique certains jouent.

     

    Mais ils prennent leurs désirs pour des réalités. Le Mali passera comme le reste : mais le chômage, les petits boulots précaires, les impôts, la délinquance, l’immigration, les initiatives « sociétales » farfelues de nos édiles ne passeront pas mieux.

     

    Le Monde écrit : « L’offensive française sauve un pouvoir en pleine déroute » (leMonde.fr du 15 janvier 2013), mais, hélas, pas au second degré : le journal évoque le Mali, pas le gouvernement français…

     

    Michel Geoffroy , 15/01/2013

     

    Correspondance Polémia – 17/01/2013

  • [Tribune libre] Emission “Mots croisés” sur le mariage homo : les leçons d’un débat – par Frédéric Barnier

    [Tribune libre] Emission “Mots croisés” sur le mariage homo : les leçons d’un débat – par Frédéric Barnier

    PARIS (NOVOpress) - Lundi soir sur France 2, l’émission Mots croisés donnait la parole à quelques acteurs du débat sur l’ouverture du mariage aux homosexuels : Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement ; Henri Guaino, ancienne plume de Nicolas Sarkozy ; Bruno Gollnisch du FN ; Barbara Pompili, co-présidente du groupe EELV à l’Assemblée et l’abbé Grosjean du diocèse de Versailles. Un constat s’impose : le camp des “anti” a remporté la bataille. C’est si rare que la droite gagne un débat d’idées qu’il est important de le noter. On peut tirer plusieurs leçons de cette foire d’empoigne qui, pour une fois, n’a pas viré à la victoire triomphante du camp autoproclamé du Progrès.

    D’abord, ce débat sur une question essentielle, anthropologique même puisque le mariage homosexuel interroge notre regard sur la nature de la famille et sa place dans la civilisation, a permis à la droite… d’être vraiment à droite. Et ce de plusieurs manières. D’abord en défendant la famille contre les savants fous de la majorité, 343 alchimistes en tout et pour tout*, qui prétendent décider entre eux, confortablement installés dans leurs bancs rembourrés, de détruire cette institution plurimillénaire qu’on appelle la famille en la vidant de son essence même : la parité et la complémentarité homme-femme, père-mère. L’un des moments forts du débat fut le récit de son enfance par Henri Guaino, « élevé par deux femmes », sa mère et sa grand-mère : « Vous ne me feriez pas dire que deux personnes de même sexe ne peuvent pas donner un immense amour à leurs enfants (…) Je n’aurais permis à personne de dire que ce n’était pas ma famille ». Mais « Vous ne saurez peut-être jamais toutes les blessures et les douleurs d’un enfant qui n’a pas eu de père (…) Les enfants qui n’ont pas de père ont des blessures secrètes ». A ce moment précis, la droite était le camp de l’émotion. Evidemment, celle-ci fut si souvent au pouvoir ces dernières décennies que la gauche avait oublié ce que ça faisait que d’être dans le camp des révolutionnaires froid et obtus. Ce débat le lui a rappelé. Najat Vallaud-Belkacem et Barbara Pompili ont donc été bien en peine de répliquer. La défense de la famille a permis à la droite de redécouvrir les valeurs que, sur le plan économique, elle a sacrifié sur l’autel de la compétitivité : la tradition, l’expérience, la prudence, la notion éthique et morale de limites, le respect du produit de la sagesse accumulée des siècles passés. Enfin, la droite s’assume réactionnaire dans le noble sens du terme : face au rouleau compresseur de la table rase, elle ne baisse pas les yeux devant ce qu’on lui présente comme un inéluctable progrès – alors qu’elle le ressent intimement comme une régression barbare. Elle ne peut pas s’empêcher de témoigner de son écœurement. Bref, elle réagit !

    Ensuite, la droite redécouvre la démocratie directe, qu’elle avait passablement ignorée en 2007, lors du passage en force du Traité de Lisbonne par les députés français alors que le peuple l’avait refusé sans ambiguïté par référendum deux ans plus tôt. Durant toute l’émission, Guaino comme Gollnisch (et l’abbé Grosjean) n’ont cessé de parler de la nécessité de faire « participer le peuple à la décision », pour « apaiser tout le monde », plutôt que de « diviser les Français », et d’appeler par conséquent à la « responsabilité du chef de l’Etat ». De fait, la gauche se retrouve du côté des pères fouettards, autoritaires et sans cœur, pendant que la droite – c’est encore plus rare ! – est du côté du peuple. Deuxième victoire haut la main !

    Bruno Gollnisch a démonté l’égalitarisme de façade de Najat Vallaud-Belkacem qui écartait l’hypothèse de la GPA (Gestation pour autrui, par mère porteuse) alors qu’elle sait fort bien qu’après la PMA (promise pendant quelques mois par la majorité), les homosexuels reprocheront au gouvernement de les avoir placé en situation d’inégalité avec les lesbiennes. Une nouvelle majorité de gauche devra donc combler cette différence au nom de l’égalité comme elle le fait aujourd’hui pour l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe. Comme dans les années 70, lorsque Simone Veil promettait que l’avortement serait toujours très sérieusement encadré. Mais dans les années qui suivirent, on fit sauter l’obligation pour la jeune fille de voir un psychologue, d’être accompagné par ses parents, … C’est la spirale infernale de toute libéralisation depuis 40 ans : de l’avortement sous condition à l’avortement par tous et du PACS au mariage gay avant de passer de la PMA à la GPA, c’est-à-dire à la marchandisation du corps de la femme. Habilement, la droite se retrouvait donc dans le camp du féminisme intelligent. En plus d’être pertinente sur l’analyse historique et en termes de prospective, la droite restait dans le camp du Bien. Troisième victoire !

    La quatrième victoire est évidente : c’est l’union des droites tout simplement. Durant tout le débat, Guaino et Gollnisch jouèrent en double avec une harmonie certaine, le premier amenant de la douceur et du sentiment, le second rappelant le premier à l’ordre quand celui-ci versait dans l’anti-homophobie de rigueur. Cette collaboration inopinée permit de montrer qu’il existe bien une Droite au sens philosophique du terme, qui transcendance les divergences partisanes et qui défend des valeurs simples que les électeurs de la droite gouvernementale comme de la droite nationale ont à cœur : la défense inconditionnelle de la famille, la protection de l’enfant, le respect des valeurs et des institutions traditionnelles, …

    Enfin, à l’image de l’ensemble des discussions sur le sujet depuis plusieurs mois, la vraie révolution c’est qu’on a jamais vu l’Eglise aussi présente, depuis 1905, dans un débat public. Les Français, lentement mais sûrement, se réhabituent à entendre la voix de l’Eglise dans la société. Et qui sait, peut-être même que des diocèses ici ou là voient de nouvelles ouailles curieuses arriver à tâton dans les églises, intriguées par ces curés frondeurs qui osent dire ce qu’ils pensent.

    Que le projet de loi Taubira soit adopté ou non, il aura au moins contribué à fissurer un peu plus le mur de la pensée unique, offert une tribune nouvelle à l’Eglise et montré que des droites adversaires par ailleurs se retrouvaient du même côté de la barricade sur l’essentiel.

    Il y a toutefois une chose importante à rappeler. Certes, l’argument du référendum est une carte efficace à brandir devant l’intransigeance d’un gouvernement sourd à l’appel de la rue. Il permet aussi de gagner du temps et, pour cela, il faut en user et en abuser. Mais il sous-entend également que, si le résultat est favorable à la majorité socialiste, alors il faudra gentiment courber l’échine et accepter l’inacceptable, puisque la majorité aura parlé… Le risque, c’est donc la neutralisation démocratique de l’opinion. On ne soumet pas la barbarie au bulletin de vote. On la combat. Sans concession.

    * Etrange coïncidence : le texte phare des années 70 qui lança le débat sur la légalisation de l’avortement était le Manifeste des 343.

    Frédéric Barnier http://fr.novopress.info

  • Otages français en Algérie : Najat contredit François !

     

    Pas sûr que Najat soit vraiment à sa place...

    Que se passe-t-il au niveau de la com’ gouvernementale ? Après les multiples cafouillages concernant le Mali, voilà que pour la crise des otages en Algérie, la porte-parole du gouvernement n’a pas hésité à contredire le président de la République. Alors que François Hollande confirmait la présence de Français sur le site gazier d’In Anemas lors d’un point-presse, Najat Vallaud-Belkacem affirmait exactement le contraire…

    8 h 30 – « Pas de confirmation de Français ». La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem affirme qu’il n’y a pas de confirmation de la présence de Français parmi les 41 otages retenus sur place depuis 24 heures.

    Source

  • COMMENT L'ETAT DETRUIT LE LOGEMENT (archive)

    Les offensives du gouvernement contre le logement ne s'arrêtent jamais. Voici quelques-unes parmi les plus récentes.
    Dans la liste des nouveaux impôts se trouve un projet de taxation accrue des plus-values réalisées à l'occasion de la vente de résidences secondaires. Il est tout à fait normal de faire une plus-value lorsque l'on vend une habitation quelle qu'elle soit et il est immoral que les politiciens taxent ces plus-values de quelque façon que ce soit. Autre projet : surtaxer les loyers des chambres de bonne quand ce loyer ne convient pas au gouvernement pour une raison pour une autre ; il en résultera une nouvelle pénurie ou des transactions au noir ! Le Président de la République « veut » une France avec 70 % de propriétaires au lieu de 58 % aujourd'hui. De quoi se mêle-t-il ? Si le logement était libéré, chacun, selon les circonstances choisirait librement d'être propriétaire ou locataire. Il en résulte la promotion du PTZ ou prêt à taux zéro, nous rappelant le triste exemple des subprime aux USA qui avaient pour but de vendre des logements à des personnes ne pouvant pas acheter.
    Ces toutes dernières mesures font suite à un déluge de dispositions qui, depuis 2007, forment des obstacles considérables à la construction nécessaire de logements valables.

    DES DISPOSITIFS DESTRUCTEURS
    Le gouvernement dirige étroitement les loyers, ce qui va jusqu'à un quasi blocage du type « loi 1948 » : erreur fatale. En conséquence et pour, soi-disant, aider les propriétaires bailleurs, il déclenche une floraison de dispositifs avec leurs complications et leur arbitraire : Robien, Scellier, Scellier BBC, Scellier social, Scellier meublé. Dans la réalité, c'est autant de pièges pour ces propriétaires bailleurs, l'essentiel des avantages fiscaux étant captés par les intermédiaires. Le droit au logement opposable (DALO), entré en application le 1er janvier 2008. est un concept socialiste. Quand une personne se trouvant sur le territoire français n'est pas logée ou logée d'une façon qui ne la satisfait pas, elle a le droit de se retourner contre l'État à l’aide d’une instance juridique pour exiger un logement qui lui convienne. Bien sûr, cette innovation est liée aux logements sociaux dont l'État prétend avoir la charge et qui constituent une sorte de verrue communiste dans le paysage français. Cette verrue est bien connue au fond de l'Afrique et susceptible, suivant la phrase d'un socialiste pur et dur, d'attirer en France toute la misère du monde. L'extension sans fin de ces logement sociaux s'est accrue par la pression sur les maires, menacés d'une arme fiscale ; ces innombrables logements sont, à la fois, signe et cause de la dégradation du patrimoine immobilier. Ce DALO t crée à l’intérieur de la France des besoins nouveaux et artificiels, aggravant la lancinante pénurie.
    L'on pourrait citer encore le zonage du territoire ; il existe tant de zones enchevêtrées que la complexité des démarches pour construire un logement est inextricable. Parmi ces zones, se trouvent les régions classées au patrimoine mondial de l'Unesco. Ce classement tout à fait inutile se propage sur la terre entière depuis 1972 date de sa création. La vallée de la Loire, par exemple, a été classée. Les conséquences sont extrêmement importantes sur le plan des formalités car le classement conduit à des délais supplémentaires pour l'étude des dossiers et aussi à des décisions tout à fait arbitraires. Rappelons que ce système a pour objectif évident bien que non déclaré d'enrichir l'Unesco, monstre administratif ruineux, qui compte 175 directeurs et 1000 consultants !
    Un promoteur avait évalué il y a quelques années à 25 % du prix du logement le coût des formalités administratives. La conséquence est la réduction des surfaces disponibles ou des pertes de qualité. Les chanceux qui disposent de grandes surfaces ne s'en aperçoivent guère. Pour celui qui n'a que 10 M2, c'est dramatique.
    Le résultat est pitoyable. Suivant les statistiques de la fondation de l'abbé Pierre, 2 600 000 Français(sic) seraient mécontents de leur logement. Comment se fait-il que dans ce pays bénéficiant de tant de possibilités un telle catastrophe puisse exister ?

    LE VOLONTARISME COUPABLE DE L'ETAT
    L'unique explication est le volontarisme coupable de l'État qui s'incarne dans un double attelage ministériel : Madame Nathalie Kosciuszko, ministre du logement, est flanquée de Monsieur Benoist Apparu, secrétaire d'État chargé du logement. Ce fabuleux attelage pèse lourdement par son existence même sur le marché du logement : impôts abusifs et règlementations obscures détruisent le dit marché. L'attelage s'accompagne d'une foule d'organisations « bourreaucratiques » publiques comme des « Agences Départementale de l'Information sur le Logement Si l'on multiplie par le nombre de départements et si l'on ajoute une foule d'autres organismes parasitaires, le coup de massue frappant les candidats locataires et propriétaires est meurtrier à souhait.
    Provenant de l'action négative des ministres, les causes de la calamité sont si nombreuses qu'il est difficile de les inventorier : il s'en ajoute beaucoup à celles qui viennent d'être mentionnées.
    Citons l'impossibilité de faire partir sans délai le locataire mauvais payeur (En Belgique, c'est immédiat et, de ce fait, l'on trouve à se loger) et l'obligation des diagnostics sans véritable intérêt qui majorent de 2 % les coûts.
    Il existe, même, grâce à l'imagination des énarchos-socialos au pouvoir et sous la pression des écolos, une trouvaille absolument incroyable : c'est le logement « idéologique » ; suivant la doctrine officielle de tels logements « économisent la planète » ! En d'autres termes, les candidats au logement sont incités à faire plaisir aux caciques du prétendu réchauffement climatique rattaché à une cause humaine et parmi eux à Jean-Louis Borloo. L'incitation comporte une foule d'aides de natures diverses en vue d'encourager les travaux désignés arbitrairement comme écologiques : ce sont des « aides vertes ».
    Un exemple de l'orientation « idéologique » du logement est la maison « BBC ». Ces initiales désignent la maison basse consommation. La construction est terriblement compliquée et ces logements BBC coûtent 15 % de plus que les autres. Certes, ce surcoût est pratiquement compensé par des avantages fiscaux. Il en résulte un double effet de ruine pour un acteur du logement : il perd sa liberté de choix alors que celle-ci dans un domaine aussi important fait partie de la richesse et il souffre, comme d'autres, du matraquage des impôts nécessaires pour compenser les avantages fiscaux.

    LIBERER LE LOGEMENT
    La solution à la calamité existe et est connue de tous les économistes : libérer complètement le logement en laissant le marché jouer dans tous les domaines est la seule façon de gérer le problème. Une des causes profondes du désastre Français vient de ce que l'horrible calamité, comme beaucoup d'autres, est le terreau où politiques et chefs syndicalistes cultivent leur fausse gloire et leur vraie richesse grâce aux remèdes mensongers qu'ils appliquent.
    Quelqu'un a remarqué que, du temps d'Henri IV et de Sully, les gens s'enrichissaient car, malgré son pouvoir, le Roi ne « tracassait pas les particuliers ». C'est une phrase extraordinaire. A présent nous sommes soumis à un millier de « Princes » qui fabriquent à leur usage un pouvoir quasi absolu grâce auquel ils nous tracassent de tous les cotés.
    Nous vous en prions : cessez de nous tracasser et nous serons tous logés à notre gré !
    Michel de Poncins. http://libeco.net/

  • Entre 3 et 6 millions d’illétrés, cette maladie qui ronge la société française(archive 1991)

    De récents sondages, d'origines différentes, tendent à prouver qu'en France il existe, selon les uns trois millions, selon les autres six millions de personnes qui ne savent pratiquement pas lire, ou écrire, sinon ni lire ni écrire. Ces chiffres paraissent énormes; pourtant, ils sont peut-être inférieurs à la réalité. Il semble, en effet, difficile de recenser les victimes de cette maladie nouvelle, qu'on nomme illettrisme pour marquer une nuance avec sa « cousine germaine » l'analphabétisme. On ne peut qu'enregistrer les progrès du phénomène et en discerner les causes. L'illettrisme, qui apparaît comme un retour en arrière de la société, est paradoxalement le résultat des techniques modernes, lesquelles supposent pourtant une bonne maîtrise de l'écrit.
    Six septembre dernier, à Genève, Federico Mayor, directeur général de l'Unesco, monte à la tribune pour ouvrir la Conférence internationale de l'éducation et déclare:
    - Le nombre d'analphabètes continue de croître. De quelque 700 millions en 1960, il est passé en 1990 à 948 millions.
    Dans la voix du directeur général, perce la crainte que ce nombre n'atteigne le milliard en l'an 2000. Impressionné par ce cri d'alarme, Laurent Mossu, correspondant du Figaro en Suisse, enquête auprès des spécialistes de la question et confirme :
    « Près d' un milliard de personnes restent en marge de la connaissance. Cela signifie que plus d'un quart de la population adulte ne sait ni lire ni écrire. Plus de cent millions d'enfants en âge de fréquenter l'école primaire n'y vont jamais. Des dizaines de millions d'autres abandonnent leurs études avant la fin du cycle primaire, souvent même sans atteindre la troisième, voire la seconde année. Et l'inégalité est frappante entre les sexes, puisque le taux d'analphabétisme dans la population masculine est estimé à 19,4 % pour l'ensemble du monde, contre 33,6 % pour les femmes. »
    ANALPHABÈTES, OU ILLETTRÉS ?
    Pour ceux qui, par confort intellectuel, tendraient à croire que le fléau frappe uniquement des contrées pas encore entièrement touchées par les bienfaits de la civilisation et la culture de la société de consommation, Laurent Mossu disperse l'illusion :
    « Les pays industrialisés ont longtemps nié l'existence de l'illettrisme dans leur société, réputée trop avancée pour sécréter semblable fléau. Et, pourtant, en 1990, il y aurait environ 32 millions d'analphabètes, ce qui représente 3,3 % des individus de plus de quinze ans dans le monde. »
    Sur sa lancée, le journaliste fournit des précisions qui cernent le problème dans notre Occident
    « Aux Etats-Unis, les chiffres publiés vont de 5 à 25 %. Une enquête effectuée récemment au Canada montre que 25 % des adultes éprouvent de grosses difficultés à lire et à écrire. En France, il y aurait entre 2 et 8 millions d'analphabètes. »
    Pour ce qui concerne notre pays, l'énorme fourchette trahit l'inévitable imprécision des évaluations, mais il est à craindre que la dernière estimation soit la plus vraie. En revanche, si l'on se réfère au langage officiel en vigueur, le terme «analphabètes» se révèle impropre. C'est d'«illettrés», qu'il convient de parler. Lorsqu'il prend, en 1987, la présidence du Groupe Permanent de Lutte contre l'Illettrisme (GPLI), François Bayrou, député CDS, précise la nuance à un reporter du Point :
    « Les sociologues, sans beaucoup de respect pour l'étymologie, ont spécialisé les mots «illettré»  et «analphabète». Un analphabète, c'est quelqu'un qui n'a jamais appris à lire et à écrire. L'iIIettré, lui, maîtrise mal l'écrit, ne parvient pas à s'en servir comme d'un instrument normal de communication. Il peut, par exemple, signer; mais il ne pourra pas comprendre un texte simple, ou répondre par écrit à un questionnaire, remplir un imprimé. Peut-être n' a-t-il jamais su. Peut-être - c'est plus probable - a-t-il oublié, a-t-il, avec le temps, perdu cette faculté. »
    UN PROBLÈME RÉVÉLÉ PAR L'ARMÉE
    François Bayrou ne cherche pas à noircir le tableau mais souhaite attirer l'attention sur les conséquences du fait :
    « L'illettré vie avec un handicap qui devient plus grave chaque jour. Car cette société, au contraire de ce qu' on dit parfois, est de plus en plus la société de l'écrit. Regardez, par exemple, la révolution informatique, qui s'introduit dans tous les postes de travail et repose entièrement sur l'écrit. L'illettré est donc de plus en plus marginalisé, repoussé loin de toute insertion professionnelle, sociale et souvent civique. »
    Bien que la gravité de la situation fût perçue depuis longtemps dans d'autres pays, bien que l'urgence de tenter d'enrayer le mal fût évidente chez nous, il y a moins d'une décennie que les pouvoirs publics français en ont pris conscience. Un document officiel démontre leur lacune : l'enquête du Parlement européen demandant à chaque pays membre de la communauté combien il comptait d'illettrés.
    C'était en 1979. À cette époque, deux hommes veillaient sur les destinées de la France : M. Valéry Giscard d'Estaing présidait la République et se targuait d'écrire sur Flaubert ; M. Raymond Barre limitait les appétits de sa rondeur au fauteuil de Premier ministre et tâchait d' adapter les problèmes de l'heure à ses théories de professeur d'économie politique. Leurs adversaires accusaient M. Giscard d'Estaing de morgue et M. Barre de suffisance, leurs ministres et leurs fonctionnaires craignaient que de telles assertions ne fussent pas totalement calomnieuses ; aussi nul ne courait le risque de parler d'illettrisme à ces deux intellectuels qui, d'ailleurs, eussent pu le confondre avec le Lettrisme, école poétique du temps de leur jeunesse, prônant la priorité du son sur les mots et lancée à la fin des années 40 par leur contemporain Isidore Isou. Rien d'étonnant donc qu'à l'enquête du Parlement européen, la réponse officielle de la France fût :
    - Aucun !
    Sans doute la prudence commande-telle de douter parfois de la parole des technocrates qui nous gouvernent, car à l'aube des années 80, le ministère de la Défense s'inquiète devant la répétition d'un phénomène : sur les 400 000 recrues environ de chaque contingent, régulièrement près de 30 000 éprouvent de telles difficultés devant l'écriture et même la lecture, qu'il ne paraît pas abusif de les classer parmi les illettrés. Le Groupe Permanent de Lutte contre l'Illettrisme fondé en 1984, par Pierre Mauroy, prend alors corps et l'Insee (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) lâche ses enquêteurs.
    20 A 25 % DES FRANÇAIS SERAIENT CONCERNÉS
    Des sondages sont effectués au cours de l'hiver 86-87. Voici leur résultat : « Selon l'Insee, 3,3 millions d'adultes vivant en France sur un total de 37 millions - soit un peu plus de 9% - ont de graves difficultés à lire, écrire ou parler le Français, 400 000 d'entre eux cumulant l'incapacité de lire et d'écrire. »
    Le Figaro assortit la publication de ce score d'un commentaire « L'étude de l'Insee différencie population née en France et immigrés, concernés de manière différente. En chiffres, la première est la plus fortement touchée : 1,9 million contre 1,4 million pour les immigrés. Mais en pourcentage, 31% de cette population d'origine étrangère - estimée globalement à 4 600 000 individus - est touchée par l'une ou l'autre de ces incapacités majeures, contre 6% des nationaux. Parmi les illettrés adultes nés en France, une faible partie - 205 800 - ne sait pas lire ou a du mal à écrire, en ayant perdu l'habitude, mais il s'agit en général de personnes n'ayant jamais été scolarisées. »
    Le 27 octobre 1988. Le Monde, sous la signature de Philippe Bernard, fait état de son côté d'une autre enquête, menée par le Groupe Permanent de Lune contre l'Illettrisme :
    « L'étude du GPLI distingue trois degrés d'illettrisme 2,2 millions de personnes, soit 5,3% de la population adulte, éprouvent de très sérieuses difficultés à la fois pour lire et écrire, Elles sont incapables de lire une offre d'emploi, de rédiger un curriculum vitae, ou une note manuscrite simple.
    Ce noyau dur de l'illettrisme se recrute surtout parmi les personnes âgées ; il est constitué à 47,4% de plus de soixante quatre ans.
    « D'autre part, 4% de la population adulte maîtrisent mal la lecture uniquement. Ces personnes sont incapables de comprendre un texte simple, même lu à haute voix.
    Enfin, 11,5% de la population adulte éprouvent des difficultés à l'écriture seulement. Ces personnes ne parviennent presque pas à former des lettres ou font un nombre de fautes tel (plus d'une faute sur trois mots) que la phrase ne peut être comprise par quelqu'un qui n'en avait pas une connaissance préalable, Si les difficultés d'écriture diminuent avec l'âge, elles sont légèrement plus importantes chez les plus jeunes : les dix-huit/vingt-quatre ans sont plus nombreux (10,6%) que les vingt-cinq/quarante-neuf ans (8,4%) à mal écrire, alors qu'ils maîtrisent convenablement la lecture.
    Au total, l'ensemble des formes d'illettrisme toucherait, selon l'enquête, plus d'un adulte sur cinq. »
    Toujours en 1988, Jean-Pierre Vélis, ancien rédacteur en chef adjoint de la revue l'Education, publie aux Editions du Seuil un essai percutant : La France illettrée, L'auteur présente son livre comme un plaidoyer au nom des silencieux par manque d'instruction, mais à force de détails son analyse des mécanismes du système tient du réquisitoire. Sur le nombre des personnes atteintes en France d'illettrisme, Jean-Pierre Vélis se montre prudent, tout en approchant les estimations des sondages :
    « Le chiffre exact, dit-il, est inconnu, car les illettrés se cachent souvent par honte et leur nombre dépend du critère retenu. Pour ma part, je classe parmi les illettrés les personnes qui ont des difficultés pour remplir un formulaire administratif, déchiffrer un plan d'autobus, remplir un chèque, comprendre une note de téléphone, décrypter une offre d'emploi, etc. Avec ces critères, l'Armée estime à 15 ou 20% la proportion des recrues du contingent ayant des difficultés de lecture-écriture. L'Education nationale évalue de 20 à 25 % la part des élèves qui entrent en classe de sixième avec ces mêmes difficultés. Grosso modo, ce sont donc 20 à 25% des Français qui, à des degrés divers, sont concernés. »
    LES JEUNES DÉSAPPRENNENT A LIRE
    Sur le point essentiel des élèves de sixième, Jean-Pierre Vélis se voit rejoint par Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Enseignement dans le gouvernement de cohabitation de Jacques Chirac :
    « Cinquante pour cent des enfants qui entrent en sixième connaissent des difficultés en français et en calcul. Près de 25% ont des problèmes plus graves, notamment en lecture ; ils ne lisent pas à une vitesse normale et ne comprennent pas bien ce qu'ils lisent. L'explication de ces statistiques inquiétantes ne peut être simple. Certaines causes tiennent à la rigidité du système et particulièrement au caractère par trop uniforme et non personnalisé de l'enseignement. Pour la maîtrise de la langue, on constate que le temps consacré au français à l'école primaire a baissé, depuis 1945, de 33,3 % ; l'équivalent de quatre heures par semaine. »
    EN 1914, 35 % DES CONSCRITS ÉTAIENT ANALPHABÈTES
    Dans le même numéro de l'Evénement du Jeudi, Jean-Pierre Chevènement, futur ministre de la Défense et à l'époque ancien ministre de l'Enseignement du gouvernement précédant celui de Jacques Chirac, donne un avis, en partie assez proche de celui de Michèle Alliot-Marie dans la recherche des causes de l'illettrisme :
    « Bien que le niveau intellectuel des jeunes Français ait globalement augmenté depuis vingt ans, comme l'a récemment montré une enquête de l'Insee, il est de fait aujourd'hui qu'un certain nombre de jeunes qui ont pourtant appris à lire à l'école perdent cette capacité. Pourquoi ? Sans doute parce que leur apprentissage a été insuffisant. Il ne faut pas se le cacher, l'accent n'a pas été mis sur la maîtrise de la lecture à l'école... Et puis, il y a dans l'illettrisme la manifestation d'une non-insertion sociale, Les illettrés d'aujourd'hui sont souvent des jeunes au chômage et qui n'ont connu que cela. Ils ont désappris parce qu'en fait, ils n'ont jamais eu à utiliser ce qu'ils avaient appris. Ici la solution est plus globale, c'est la nécessité de lutter contre le chômage en utilisant tous les moyens disponibles. »
    Lorsqu'il s'entretient avec Pierre-Yves Le Priol, de La Croix, Jean-Pierre Vélis, qui demeure le spécialiste numéro un de l'illettrisme, semble à la fois ne partager qu'à moitié les points de vue des deux ministres et entendre aller plus loin qu'eux dans l'étude des responsabilités :
    « Contrairement à une idée reçue, l'Education nationale n'est pas si mauvaise. Il existe seulement une course de vitesse entre les prestations qu'elle offre et les besoins dus au développement technologique. La France a connu une réelle démocratisation de l'enseignement en 1914. 35% des conscrits étaient analphabètes. Ces gens pourraient s'insérer facilement dans les emplois sans qualification, emplois de plus en plus rares aujourd'hui. »
    Ce rappel de facilités révolues - et ce depuis à peine un quart de siècle - l'amène à constater :
    « Plus que la responsabilité de l'Ecole, c'est l'étroite corrélation entre l'origine sociale et l'illettrisme qui choque. On est plus facilement illettré dans un milieu social marginalisé où l'écrit est absent, où les parents eux-mêmes sont souvent illettrés et ne peuvent soutenir la scolarité de leurs enfants. D'ailleurs, le récit des illettrés est toujours le même : issus des milieux les plus pauvres, ils ont été isolés dans un coin de la classe, marginalisés dès l'année essentielle du cours préparatoire, puis expédiés vers des filières d'exclusion (CCPN, SES, CPA, etc). Là, ils se bloquent psychologiquement dans un refus de l'école et du savoir, ils revendiquent cette différence que donne une identité ; il est plus valorisant pour eux d'être un cas dans l'univers des illettrés qu'un nul dans l'univers des lettrés. »
    BEAUCOUP NE SAVENT MÊME PAS LIRE UN BULLETIN DE VOTE
    Certes, ces propos mettent l'accent sur une interprétation personnelle, et parole de saint laïque n'est pas toujours parole d'Evangile, mais ils n'en valaient pas moins d'être cités. De même que ce que répond Jean-Pierre Vélis quand on lui demande si la lecture va devenir moins indispensable en raison de « l'explosion audiovisuelle » :
    « Non, c'est là une contre-vérité. Lire et écrire, ce n'est pas seulement faire "b-a ba", c'est accéder à des mécanismes mentaux. Tant qu'il n'a pas acquis ces mécanismes, l'illettré reste sur le sable. Même une émission de télévision a été préalablement "écrite" par son producteur : Ne pas savoir lire, c'est peut-être savoir consommer de l'image, mais ce ne sera jamais devenir créateur : »
    La télévision, dans le procès de l'illettrisme, Guy Bayet, ancien président de la société des agrégés, la mettrait volontiers en accusation :
    « Elle ne constitue pas un bon moyen pour apprendre la lecture, et il est consternant de voir sur les écrans des fautes d'orthographe comme, par exemple, "Pyrénées" avec deux "n" durant tel bulletin météorologique. Surtout, l'on ne sait plus étudier en silence, on travaille souvent sur fond sonore ou audiovisuel, ce qui provoque un très gros taux d'inattention.»
    D'autres soutiennent que la télévision ne participe guère aux progrès de l'illettrisme car, affirment-ils, pour comprendre vraiment ses images, il importe de connaître la lecture.
    Et l'illettrisme est-il réellement en progression ?
    Certains en doutent. Tel Christian Baudelot, professeur de sociologie à l'université de Nantes, qui confie ses réserves à Hervé de Saint-Hilaire du Figaro :
    « Les chiffres paraissent effrayants, mais il faut garder sa lucidité. Les documents de l'Armée, remarquable source d'information sur la question, prouvent que la France n'a jamais compté autant de personnes sachant lire et écrire, En 1960, 12% des conscrits étaient illettrés contre moins de 8% en 1988. Près de la moitié des illettrés ont plus de 65 ans. On n'arrête pas de lancer des cris d'alarme à tord et à travers, sans prendre la peine d'analyser les statistiques. Un exemple : un enfant sur cinq, nous dit-on, qui entre en sixième ne lit pas couramment. Mais on oublie de préciser qu'il y a aujourd'hui dix fois plus d'enfants de dix ans sachant lire qu'il y a cinquante ans. A titre de comparaison, en 1880, 85% de la population n'avaient pas de certificat d'études. » Christian Baudelot poursuit : « Autres chiffres : en 1945, 4% seulement des représentants d'une classe d'âge donnée étaient titulaires du baccalauréat contre 31% des personnes nées en 1965 et après. Je suis désolé, mais on ne peut parler d'augmentation de l'illettrisme en France. Quant aux analphabètes, ils représentent environ 0,5% de la population. Il faut cesser de dire n'importe quoi. Reste que l'illettrisme est un phénomène scandaleux. »
    Peut-être Christian Baudelot réduit-il un peu trop sa portée. Peut-être aussi certains ont-ils intérêt à la gonfler, Beaucoup d'illettrés, assure-t-on, ne savent même pas lire un bulletin de vote. Mais si quelqu'un leur conseille d'offrir leurs suffrages à un ami qui leur veut du bien ? Ne suffirait-il pas alors d'indiquer la couleur ?
    Sur ce point, si la question lui était ou s'il se la posait, quelle pourrait être l'opinion de M. Lionel Jospin, notre pittoresque ministre de l'Education nationale, qui proposa un jour de réserver aux illettrés 10% des stages de formation professionnelle ?
    • Luc Lanvin :  le Choc du Mois. Janvier 1991