Comme pour tous les événements très codifiés, il y a, tous les 14 Juillet, des variations sur un thème imposé.
La France aime son armée : c'est même la seule démocratie du monde dont la fête nationale est couronnée par un défilé militaire.
Les gauchistes enragent : c'est tant mieux. Eva Joly, éphémère candidate écolo à la présidentielle, avait proposé autrefois (il y a une éternité) qu'un défilé de lycéens et de travailleurs sociaux remplace cette démonstration de puissance : un silence gêné avait accueilli cette ébouriffante suggestion. Michel Audiard, lui, dans l'excellent Vive la France, exposait une convaincante vision de Marianne : la République est une fille libérée mais qui « aime les militaires », comme la grande-duchesse de Gerolstein dans l'air éponyme d'Offenbach. D'où ce besoin, récurrent chez elle, de se réfugier dans les bras d'un officier quand les choses tournent mal.