
L’éditorial de François Marcilhac
On pensera évidemment, avec un soupçon de malhonnêteté intellectuelle, mais on peut faire confiance à certains qui nous lisent, au célèbre article de Marcel Déat dans L’Œuvre du 4 mai 1939 : « Mourir pour Dantzig ? ». On y pensera d’autant plus que des esprits aussi superficiels que dangereux n’ont de cesse de comparer la situation actuelle, créée par l’invasion russe de l’Ukraine, à la situation créée par l’Allemagne nazie, surtout après l’Anschluss. Comparaison n’étant pas raison, nous nous garderons bien d’aller en ce sens. D’ailleurs, l’article de Déat (faut-il le rappeler, adversaire rabique de l’AF), suscité à l’époque par la réponse polonaise attendue aux exigences allemandes sur le corridor de Dantzig, avait été traité de « déplaisant » par François Léger, qui assurait la revue de la presse (L’AF du 5 mai 1939), car la connotation pacifiste de l’article déplaisait, en effet, à une Action française dont toute la politique consistait à sauvegarder la paix tant que nous ne serions pas capables de gagner une guerre, contre l’Allemagne nationale-socialiste, qu’elle savait inéluctable.