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France et politique française - Page 1967

  • Gilets Jaunes, Macron, violences politiques et après ?

    Gilets Jaunes, Macron, violences politiques et après ?

    Analyse de Franck Abed :

    Depuis que Macron fut imposé pour diriger les destinées de la France par le dernier tirage de la grande loterie du suffrage universel direct sur candidatures partisanes, nous pouvons constater qu’il n’a plus jamais vraiment évolué dans la réalité. Quand je dis réalité, j’entends la vraie vie que vivent ou subissent la grande majorité des Français.

    La prévisible crise des Gilets Jaunes aurait pu aider à le faire redescendre sur terre, lui qui évolue sur des cimes olympiennes. Les Gilets Jaunes ne représentent peut-être qu’une petite partie des Français, ils ont cependant tenté, maladroitement mais loyalement, d’alerter le Président sur leurs conditions de vies précaires. Je ne reviendrai pas sur les critiques qui leur sont adressées à cause de revendications purement personnelles et d’une étonnante absence de stratégie. Je souhaite ici analyser la réponse de Macron adressée aux Gilets Jaunes, ou plus exactement sa non-réponse : non pas simple absence de réponse, mais son choix de ne pas écouter.

    Depuis octobre 2018, la ligne de conduite de Macron face à ce phénomène reste inchangée et repose sur quatre axes principaux.Il joue d’abord la montre, pour que le mouvement se noie de lui-même dans le flux incessant de l’actualité médiatique. Il favorise en même temps la carte de la division interne, en essayant de le mettre sous l’influence de personnalités pilotées par l’Elysée. Il laisse avec une régularité d’horloge la violence s’installer lors des différentes manifestations, alors que l’appareil d’Etat dispose de tous les outils suffisants pour faire rentrer dans le rang les racailles et autres groupuscules violents. Il répond enfin sans cesse à côté des principales revendications des Français, et fait semblant de donner du grain à moudre au bon peuple en organisant un « Grand Débat National », auquel personne ou presque n’a participé par manque d’intérêt et de conviction. Heureusement, la plupart des Français ont refusé d’entrer dans la combine.

    Il était illusoire de croire que les Gilets Jaunes bousculeraient Macron au point de lui faire quitter l’Elysée. Estimer que Macron écouterait la rue relevait d’une naïveté tout aussi déconcertante. Qui pouvait envisager sérieusement que l’ancien élève du lycée Henri IV déclarerait : « J’ai compris et je change le cap de ma politique… » ? En même temps, la dernière fois qu’une personnalité politique du premier plan a prononcé sur un balcon le fameux « Je vous ai compris ! », les Français l’ont chèrement payé, au sens propre comme au sens figuré. Par ailleurs, nous continuons encore aujourd’hui d’en payer le prix, mais cela relève d’un autre sujet.

    Macron ne fascine que les naïfs, et les personnes faiblement armées sur le plan intellectuel et politique. En plus d’évoluer dans une sphère de courtisans et de financiers internationaux, il affecte un profond mépris pour notre pays et les Français de la « France d’en bas », les fameux « Sans-dents » du précédent quinquennat. L’illusion que ses communicants avaient su réaliser pour le faire élire ne prend plus, au point qu’un vent de scepticisme souffle fort sur « les Marcheurs » de la première heure.

    Je pense sérieusement que Macron, au plus profond de lui-même, croit être l’homme de la situation. Son entourage doit sans cesse lui susurrer qu’il appartient aux cercles fermés des grands hommes politiques. Il avait même déclaré en octobre 2016 : « La France a besoin d’un chef d’Etat jupitérien. » A écouter sa garde rapprochée, il serait un « nouveau Petit Prince » de la politique. Mon Dieu, Macron l’Ingénu ! que ne faut-il pas lire ?

    En réalité, mais beaucoup l’oublient malheureusement, Macron ne dispose d’aucune marge de manœuvre politique et financière pour au moins deux raisons. Voici la première : il est en réalité un pantin entre les mains de ceux qui l’ont faire élire (Xavier Niel, la Banque Rotschild, Patrick Drahi, Bernard Arnault, Jacques Attali, Bernard Henri Lévy, pour ne citer que les plus connus). Et la seconde : ce système politico-économique se montre en définitive irréformable, que ce soit de l’intérieur ou de l’extérieur. Ita missa est.

    Macron, comme l’a clamé son prédécesseur d’un air très intéressé, est le président non pas des riches, mais des ultra-riches. Il a été joué placé par ces derniers, qui l’ont imposé au moyen d’une propagande médiatique jamais vue à ce jour en France, afin d’appliquer une politique anti-française, libérale, européiste et bien évidemment mondialiste : internationale et apatride, matérialiste et économique, où le socialisme le plus éclairé fraie sans honte ni fausse pudeur avec le capitalisme le plus sauvage. S’imaginer que Macron remettrait en cause le système libre-échangiste découle d’une naïveté déconcertante, et indique clairement une faiblesse d’analyse abyssale, une véritable incapacité à comprendre. Penser qu’il réussirait à sortir de la France de l’impasse ne pouvait être envisagé par les gens sérieux. 

    Alors qu’il aurait pu saisir l’occasion donnée par les Gilets Jaunes d’exposer à la France et au monde son génie politique, il a préféré rester dans sa tour d’ivoire et « penser printemps ». Non sans rire, cet homme a une capacité extraordinaire à parler pour ne rien dire avec un sérieux qui dépasse l’entendement. Il suffit de le voir fixer son interlocuteur droit dans les yeux, avec une fausse autorité, en énonçant des phrases sans queue ni tête, pour s’apercevoir, si on ne l’avait pas déjà compris, que cet homme ne peut aucunement être l’homme qui sauverait le navire France du syndrome Titanic. Ses métaphores ressemblent en tout point à sa politique : vide de sens, paillettes pour dissimuler l’inconsistance la plus totale, et des rodomontades ! 

    Je ne le regrette pas mais le constate, les Gilets Jaunes n’ont pas réussi à le pousser dans ses retranchements, pour les raisons déjà évoquées. Même si une brise de colère souffle en France, nous sommes très loin d’un tsunami, en dépit des images choquantes que nous voyons circuler sur les réseaux sociaux et autres médias. En France, beaucoup, et cela constitue un sérieux problème, tiennent à leurs petits avantages réels ou non. L’ouvrier d’hier, aujourd’hui retraité, est devenu par la force des choses un rentier au sens strict du terme. Un rentier préfèrera toujours l’ordre établi, même précaire ou excessif, aux incertitudes du lendemain. Par définition, un rentier s’assimile à un conservateur. Concrètement, il faudra bien plus que des manifestations le samedi pour bousculer l’infrastructure étatique… En un sens, il faudrait un véritable prolétariat – au moins en esprit – pour que la (contre)révolution advienne !

    On nous parle de la violence lors des manifestations des Gilets Jaunes. Mais objectivement, celle-ci se montre toute relative. Nous vivons vraiment dans une époque aseptisée. Un CRS qui prend trois poings dans la figure prend 10 jours d’ITT. Un manifestant, pacifique ou non, qui reçoit du gaz lacrymogène dans les yeux, pleure pendant des jours sur la violence policière et porte plainte… Quelques rues dépavées et les bienpensants crient déjà à la révolution. Arrêtez ! Alors oui, les LDB ont gâché des vies et plusieurs éborgnés ou mutilés d’un membre peuvent en témoigner. Mais de grâce, que les observateurs et acteurs des Gilets Jaunes ne parlent pas de l’emploi d’armes de guerre. Il faut ne vraiment pas connaitre ce qu’est réellement la guerre, ne l’avoir jamais faite, ne s’être jamais rendus dans un pays en guerre ou sur un théâtre d’opérations pour professer ce genre d’ineptie. Je leur conseille d’aller en Syrie, en Irak, en Somalie, ils découvriront réellement les dégâts provoqués par les mines, les grenades, les mortiers, les bazookas, les avions, etc. D’une manière générale, dois-je rappeler les manifestations politiques qui se sont déroulées dans notre pays par le passé, et dont certaines ont provoqué la mort de très nombreux Français ? La violence politique d’aujourd’hui se montre très faible et limitée en comparaison de ce que la France a connu par le passé.

    Quand on réfléchit sérieusement et en prenant du recul, la société française est surtout devenue violente sur le plan social. En fin de compte, les émotions vécues lors des manifestations ne me semblent pas être à la hauteur du désastre français que nous encaissons tous. La France qui était célébrée dans le monde entier pour sa qualité de vie devient une prison à ciel ouvert. On peut recevoir des coups de poignard dans la rue pour un regard, mourir en étant assis à la terrasse d’un café ou en marchant le long de la plage un 14 juillet au soir, etc. Il devient difficile dans une conversation sérieuse de parler avec autrui, sans se faire taxer de macho, de raciste, de collaborateur, de nazi, d’esclavagiste et maintenant de pollueur. Buvez un verre de vin dans la rue avec des amis pour fêter un diplôme ou un contrat d’affaire et vous serez ramassés par la police municipale pour alcoolémie et trouble à l’ordre public. France, pays des libertés, qu’es-tu devenue ? 

    Mais ce n’est pas tout. Et que dire de l’ « état de l’Etat » ? Des fonctionnaires payés au lance-pierres pour assurer des missions, dont certaines pensées en dépit du bon sens, et avec des moyens ridicules. Des professeurs et instituteurs rémunérés pour faire avaler aux enfants de France un catéchisme, certes « républicain » mais violemment anti-national. Des services de santé où des infirmières dévouées travaillent sans compter en risquant leur santé… et celles de leurs patients. Sans oublier des urgences saturées, visitées par des populations inconscientes qui souffrent d’un rhume, d’un mal de dos, ou d’un ongle cassé…

    Pendant ce temps, une minorité de hauts-fonctionnaires (hauts par la place, non par les compétences) se gavent sur la bête, au point que du mobilier d’art disparaît tous les ans des inventaires de l’Etat, dans des proportions inimaginables – et je ne parle même pas de leurs appointements. L’Etat, loin de laisser de saines libertés économiques aux entreprises et aux entrepreneurs, les pille, les assèche en leur assénant impôts sur impôts, pendant que les multinationales arrivent à les esquiver par des moyens « légaux ». Et nous, Français de la base, de toutes conditions ou presque, sommes taxés constamment pour enrichir un Etat qui n’assume plus ses fonctions régaliennes, à commencer par la sécurité. Je n’évoque pas ici le délabrement des mœurs… qui représente à dire vrai une violence incommensurable contre l’esprit et la nature humaine. Qui parle de cette violence à l’endroit des plus jeunes et des bébés sans défense ?

    Alors oui, il y a eu des débordements lors des actions organisées par les Gilets Jaunes, des violences provoquées par des idiots utiles, des imbéciles, des agitateurs professionnels, peut-être même des agents de l’étranger. Mais en réalité, tout ceci est peu de choses face à la chute vertigineuse de la France dans le concert des nations, bien peu de choses face à la médiocrité de la vie, de l’esprit et de l’idéal qui s’impose presque partout en France. Nos ancêtres ont combattu et se sont sacrifiés pour nous offrir un pays en paix et resplendissant. Aujourd’hui ils vendent notre héritage à l’encan, mais tout reste possible car, après la chute, la renaissance vient…

    https://www.lesalonbeige.fr/gilets-jaunes-macron-violences-politiques-et-apres/

  • L’avenir n’est pas pour demain

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    Le billet de Patrick Parment

    Les statistiques sont intraitables. L’Europe est un territoire vieillissant. L’âge médian – atteint par la moitié de la population – est de 43 ans dans l’Union européenne quand il est de 30 ans à l’échelle mondiale – ce dont on se fiche, par ailleurs. Le problème est que mécaniquement cela va modifier les équilibres dans l’Union. La charge des actifs supportant les dépenses sociales liées à leurs aînés va exploser. La diminution de la population active  entrainera une baisse de la production. Ce qui ne fera qu’accentuer notre déclassement économique face aux pays émergents, notamment la Chine et l’Inde. Certes, de nombreux paramètres peuvent venir contrarier cette perspective, mais certainement pas le vieillissement de la population.

    Et il y a encore des zozos pour nous dire que l’immigration est une chance pour la France et l’Europe ! Les fadaises du genre les « immigrés paieront vos retraites » relève du pur fantasme.  Et ce pour plusieurs raisons. La première est que la charge des immigrés improductifs ne cessera d’augmenter parallèlement à une augmentation du nombre de retraités. A moins que notre système de santé ne s’effondre à son tour. Malgré les offres de formation, la plupart des emplois à pourvoir ne sont pas satisfaits. Si une minorité de gens issus de l’immigration s’intègrent – plus le niveau de scolarité est élevé, plus on constate une tendance à l’assimilation – tel n’est pas le cas de la grande majorité abonnée aux aides sociales et aux trafics en tout genre. Quant aux immigrés qui trouvent du travail, c’est le plus souvent dans des métiers sans grande technicité.

    On se demande donc où est cette « immigration, chance pour la pour la France » que clament les sociaux-libéraux, d’Emmanuel Macron à Jean-Luc Mélenchon.

    Autre exemple, si nécessaire. Le plus vaste gisement d’emploi se trouve au sein des petites entreprises (de 0 à 10 employés) et notamment dans le domaine artisanal. Nous avons en France une très riche tradition artisanale qui touche une large palette de métiers (bois, fer, textile, terre, etc.) Sans eux les Vuitton, Hermès et autres, n’existeraient pas. Or, ces métiers crient famine et ne trouvent pas assez de candidats pour renouveler une population d’artisans qui, elle aussi, vieillit. Ces métiers sont le fruit d’une longue tradition de techniques mais aussi de gestes qui font le lien entre la main et l’esprit. Leur disparition est donc irrémédiable, leur perte un dramatique appauvrissement. Or, il ne me semble pas que les immigrés aient saisi toute l’opportunité d’une telle ouverture.

    Les immigrés, semble-t-il, préfèrent se réfugier dans un communautarisme qui ne cessera de les marginaliser. Et ce n’est pas la société libérale actuelle qui nous sortira du pétrin. Bien au contraire, elle ne fait qu’accentuer les disparités sociales qui nous mènent droit à l’effondrement démographique (« no future ») et industriel.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/04/08/l-avenir-n-est-pas-pour-demain-6142335.html

  • Gilets jaunes : ce bilan accablant que vous ne lirez nulle part ailleurs

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    Il y a quatre mois que le mouvement des gilets jaunes s’est imposé en une de l’actualité, avec des temps forts et de cruelles déceptions, tant chez les manifestants que du côté du gouvernement.

    On a assez répété que la force du mouvement faisait aussi sa faiblesse. Sans chef ni ligne de conduite, le 8 décembre, il a fait peur au pouvoir, physiquement peur, et ce dernier ne l’a pas pardonné. D’où une répression inédite.

    Pour les analystes, le mouvement devait disparaître dès lors qu’il n’ouvrait aucune perspective politique nouvelle. Il suffisait d’attendre. Pour le gouvernement, l’administration d’une bonne raclée avant Noël ne pouvait que précipiter les choses et clore ce regrettable épisode ; le jeu trouble avec l’extrême gauche ultra-violente faisait partie du scénario. Fin décembre, le pire était passé, pensait-il, et on allait pouvoir se souhaiter une bonne année.

    Début janvier, il fallut déchanter. Les gilets jaunes, toujours soutenus par la majorité de la population, étaient à nouveau sur les ronds-points et au cœur des villes emblématiques. Changement de tactique, donc. L’heure était au grand débat et à la performance physique du débatteur. Sept heures d’affilée sur tous les sujets, sans note et sans même prendre le temps de faire pipi – une performance, vous dis-je. On apprit, après coup, que le public était trié sur le volet et les questions préalablement soumises à l’intéressé.

    Après avoir eu un Président commentateur de sa propre inaction, on attendait un chef, un vrai – Jupiter, disaient-ils – et on découvrit un animateur de débat connaissant, certes, toutes les ficelles du métier mais ayant perdu toute idée de la fonction présidentielle.

    La morosité gagnait : entre des gilets jaunes qui se retrouvaient chaque samedi parce qu’ils étaient là le samedi précédent, et un Président courant après les débats dans toute la France comme un canard fait encore le tour de la basse-cour quand on lui a coupé la tête, il faut bien avouer que ce début d’année avait un côté surréaliste.

    N’était l’intermède des Champs-Élysées, où le ministère de l’Intérieur chercha à faire porter la violence des Black blocs sur les gilets jaunes, nous n’aurions pas vu passer les semaines.

    Aujourd’hui, le grand débat est clos. 24 % des interventions porteraient sur l’écologie ; je peine à le croire. Il est certain, en revanche, qu’à l’heure des synthèses et des propositions, il y aura beaucoup de déçus chez les gilets jaunes. En dehors du fameux référendum d’initiative populaire, qu’aucun homme politique responsable ne peut à bon droit accepter, les gilets jaunes n’ont pas réussi à présenter une seule demande forte et imparable par le gouvernement et soutenue par la base et l’opinion.

    Cette déception, qui pourra même virer à la colère, sera renforcée par l’incompréhension quasi maladive dont font preuve, aujourd’hui encore, à l’égard du mouvement et le Président et le gouvernement. Car, mis bout à bout, les faits sont accablants. Dernier en date : la provocation de l’installation de 400 nouveaux radars encore plus puissants.

    Mais on pourrait aussi ajouter :
    – la frénésie de comparutions immédiates et les sanctions disproportionnées ;
    – le dévoiement des règles d’emploi de certaines armes de maintien de l’ordre ;
    – l’inconscience du transfert de certaines gardes statiques à l’opération Sentinelle ;
    – la duplicité qu’il y a à signer le pacte de Marrakech en prétendant qu’il n’engage à rien ;
    – la hargne tranquille mise à détruire la famille ;
    – l’irresponsabilité de vendre sans raison le patrimoine économique de la France ;
    – et, d’une façon plus générale, l’usage systématique du deux poids deux mesures quand il s’agit d’accabler le peuple.

    Sauf événement majeur, le gouvernement a toutes les chances de faire triompher ses propositions et de remporter une victoire inespérée. Que les gilets jaunes se rassurent : ce sera une victoire à la Pyrrhus, de celles dont l’Histoire nous enseigne qu’il eût mieux valu ne pas les remporter.

    Lucien Paillet

    https://www.bvoltaire.fr/gilets-jaunes-ce-bilan-accablant-que-vous-ne-lirez-nulle-part-ailleurs/

  • Jean Messiha : « À Bruxelles, nous formerons une grande alliance des souverainistes et des patriotes »

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    Jean Messiha s’exprime sur la notion d’identité nationale, selon lui en « menace d’extinction en France ».

    Pour Boulevard Voltaire, il revient également sur les enjeux des prochaines élections européennes pour les partis patriotes de chaque pays.

    Vous avez déclaré, dans une tribune du mensuel L’Incorrect, que « pour le progressiste, le nationalisme est odieux lorsqu’il est blanc, mais plus il change de couleur, plus il devient noble ». Doit-on en conclure que les Français de souche n’ont plus le droit d’être patriotes, aujourd’hui ?

    C’est ce que pensent beaucoup de nos sachants et de nos élites dirigeantes. Il y a comme une sorte de fascination pour les identités nationales, leur expression et parfois même leur expression la plus exacerbée à travers la Terre entière, sauf lorsqu’il s’agit des peuples européens, et notamment de la France. Nous disons simplement que la France est une nation comme une autre qui a le droit de défendre son identité, forgée à travers les âges et les siècles par la culture gréco-romaine, par le judaïsme et par le christianisme. Nous considérons que cette identité est, désormais, menacée. Certains partis comme le Rassemblement national se mobilisent pour défendre cette identité face à sa menace d’extinction, ni plus ni moins.

    Dans l’actualité de votre parti, la dirigeante du Rassemblement national, Marine Le Pen, a rencontré aujourd’hui le Premier ministre italien, Matteo Salvini. Une date de meeting commun a été retenue en mai. Êtes-vous en train de former une Internationale des nationalismes ?

    Le nationalisme est un mot connoté. Si on s’en tient au concept, je n’ai pas de problème avec cela, mais nos adversaires vont s’en servir pour vous dire que le nationalisme, c’est la guerre. Nous préférons donc le terme de patriotisme ou de souverainisme. Toutefois, d’un point de vue du concept, il s’agit bien d’un nationalisme. Il y a deux sortes de nationalismes, un nationalisme généreux et d’affirmation de son identité, et un nationalisme un peu à front de taureau qui n’est pas le nôtre.
    Pour répondre à votre question, il y a effectivement un double enjeu dans la prochaine élection européenne. C’est ce dont ont discuté Matteo Salvini et Marine Le Pen, à l’occasion de la venue de Matteo Salvini dans le sillage du sommet des ministres de l’Intérieur.
    Le premier enjeu est quantitatif. L’idée est de faire en sorte que, le 26 mai prochain, il y ait la plus large majorité possible de députés à tendance patriote ou nationale. Sur ce point, chacun fait campagne dans son pays. Il y aura aussi un volet européen avec un meeting entre le Rassemblement national et la Ligue, à une semaine du scrutin.
    Le second enjeu est plus qualitatif. Une fois qu’on sera au Parlement européen, il s’agira de ne pas rester morcelé. Comme vous le savez, aujourd’hui, il y a trois groupes eurosceptiques. Un problème va, d’ailleurs, se poser avec le départ des Britanniques, qui dirigent deux de ces groupes aujourd’hui. La presse officielle souligne souvent le tort que nous font les départs des députés britanniques dans le sillage du Brexit. En réalité, le tort est beaucoup plus grand pour les autres partis, notamment pour le parti social-démocrate et le PPE. Nous subissons le contrecoup du Brexit par le départ de 17 députés de l’équipe, mais c’est beaucoup moins que les autres.
    Notre idée est de mettre en pratique cette vieille idée, qu’on a essayé de nous vendre au sein de l’Europe avec un succès mitigé, que l’union fait la force. Nous voulons avoir un groupe si possible réunissant tous les eurosceptiques ou, en tout cas, tous ceux qui veulent transformer l’Europe de l’intérieur et revenir au cadre de la nation, qui est pour nous le seul cadre possible d’expression d’une Europe-puissance.

    Une fois au Parlement européen, comment allez-vous collaborer avec le Fidesz, le parti de Viktor Orbán ?

    Le Fidesz doit aussi clarifier sa position. Jusqu’à présent, il était membre du PPE. Il y a eu une décision de le suspendre. Je ne sais pas ce que veut dire la suspension et pour combien de temps. Le PPE va-t-il le réintégrer ? Est-ce que Viktor Orbán lui-même souhaite prendre le large ?
    Il y a, évidemment, des considérations arithmétiques parce qu’au bout du compte, la politique, c’est quand même de l’arithmétique électorale. Je ne vois pas comment le PPE peut exclure Orbán. Le PPE va probablement se prendre une raclée aux prochaines élections européennes. Le nombre de députés qui sortiront de cette élection sera évidemment inférieur à ceux qu’ils ont aujourd’hui. Ils ne peuvent pas s’infliger une sorte de double peine en excluant, en plus, un parti et ses députés.
    Il nous appartient de tenter de convaincre notamment Orbán et d’autres de faire partie de cette grande alliance des souverainistes et patriotes. On voit bien que, sur le fond, Viktor Orbán n’a aucun point commun idéologique avec les européistes du PPE. C’est une addition de carottes et de concombres qui n’ont strictement aucun point commun. En revanche, il y a un vrai continuum idéologique entre le Fidesz et le groupe Europe des nations et des libertés et des autres groupes euroseptiques.
    À un moment, il va falloir que le Fidesz et Viktor Orbán, comme disait le général de Gaulle, se mettent en accord avec leurs arrière-pensées, laissent tomber un peu la tambouille arithmétique et nous rejoignent sur le fond.

    Tribune reprise de Boulevard Voltaire

    https://fr.novopress.info/

  • Immigration clandestine : En Marche drague la droite – Journal du lundi 8 avril 2019

     

    Immigration clandestine : En Marche drague la droite

    C’était considéré comme une fake news, mais Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur l’a enfin avoué : les ONG d’aide aux clandestins sont complices des passeurs. Retour sur une évidence enfin avouée.

    Gilets Jaunes et Grand débat : le dialogue de sourds ?

    Deux mois de grands débats, des centaines d’heures de palabres et des conclusions timides. Alors que le 21e acte des Gilets Jaunes a mobilisé moins de monde, l’exécutif tente d’éteindre définitivement la flamme.

    Mosquée de Strasbourg : une ville dans la ville ?

    Alors que la Capitale alsacienne a inauguré sa grande mosquée en 2012, un nouveau chantier est en cours pour construire un autre lieu de culte musulman dans le quartier de la Meinau, à quelques centaines de mètres du lieu où est installé le Marché de Noël récemment frappé par le terroriste Chérif Chekat. Jean-Paul Garraud, ancien magistrat et fondateur de la droite populaire, 9e sur la liste du Rassemblement National s’est rendu sur place avec une équipe de TVLibertés.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/immigration-clandestine-en-marche-drague-la-droite-journal-du-lundi-8-avril-2019

  • Acte XXI des Gilets jaunes : un engagement politique de plus en plus attendu

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    FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    Malgré une participation en baisse, qui peut s’expliquer en partie par la multiplication des contrôles préventifs (6075 selon les chiffres du ministère), les Gilets jaunes ont parcouru à Paris, le trajet le plus long de leur histoire : 16 km entre La République et La Défense. La marche s’est déroulée sans incident majeur, malgré la tentative de blocage du périphérique porte de Champerret. Eric Drouet a eu droit de nouveau à une amende de 135 € alors qu’il prenait le métro pour rejoindre le point de ralliement…
    Mais peut-on dire pour autant que le mouvement s’essouffle ?

    Non si l’on regarde du côté de Saint-Nazaire, où les Gilets jaunes ont tenu leur assemblée à la veille de l’acte XXI. Le nombre de délégations présentes (environ 300) a été multiplié par 4 par rapport à la première assemblée de Commercy des 26 et 27 janvier et l’on a dénombré plus de 800 participants. Le but était de réfléchir à une structuration du mouvement, à ses modes d’actions, à la formulation de ses revendications et à son avenir.

    Sur France Info, Benjamin Cauchy, ancien porte-parole des Gilets jaunes de Toulouse, et neuvième sur la liste de Dupont-Aignan pour les élections européennes, a invité les Gilets jaunes à s’investir dans la sphère politique.
    Et la mobilisation en province n’a-t-elle pas failli à sa réputation ?

    Colère à Rouen où l’interdiction d’accès du centre-ville a provoqué quelques débordements et notamment l’incendie d’un engin de chantier. A Nantes, la tension est restée vive : des enfants ont été gazés sur le manège d’une fête foraine. Et en Corrèze, des Gilets jaunes ont cru bon manifester contre la vente à la découpe de la France et contre le projet de privatisation des barrages hydroélectriques.

    https://fr.novopress.info/214214/acte-xxi-des-gilets-jaunes-un-engagement-politique-de-plus-en-plus-attendu/

  • Nicolas Lebourg : “Aujourd’hui une partie de la population partage les idées que défend Génération identitaire”

    Nicolas Lebourg : “Aujourd’hui une partie de la population partage les idées que défend Génération identitaire”

    Les préoccupations des Français pour les élections européennes le prouvent. Est-ce pour cette raison que le gouvernement étudie la possibilité de dissoudre Génération identitaire ? Mais cela n’est pas si simple que ça comme l’explique le Figaro :

    “(…) A la différence de ces groupes disparus, Génération identitaire ne représente pas une menace pour la sûreté de l’Etat au sens où la violence ne fait pas partie de leur ‘‘ADN’’. Ses membres se contentent d’actions symboliques, à l’aide de banderoles aux slogans éloquents. Sur quel fondement juridique le ministre de l’Intérieur peut-il ainsi se prévaloir pour sa dissolution?

    «C’est très délicat, car l’argument principal pour dissoudre un groupe est habituellement la violence. Là, il n’y en a pas. Il n’y a pas assez d’éléments», explique Nicolas Lebourg, historien, spécialiste de l’extrême droite et membre de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean Jaurès. La seule base possible pour invoquer une dissolution serait le sixième point de l’article L212-1 du code de la Sécurité intérieure qui évoque la provocation «à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, soit propagent des idées ou théories tendant à justifier ou encourager cette discrimination, cette haine ou cette violence». «Là encore, ça reste délicat car aujourd’hui une partie de la population partage les idées que défend Génération identitaire. Politiquement c’est donc compliqué, ce n’est pas le biais le plus simple, analyse Nicolas Lebourg. Lorsque Manuel Valls a procédé à des dissolutions en 2013, certains des groupes visés assumaient ouvertement être un mouvement fasciste et remettre en cause la forme républicaine du régime, c’était plus simple pour les appréhender»(…)

    L’historien ajoute même qu’une dissolution peut «moderniser» ces militants d’extrême droite. En faisant cela, «on leur permet de faire l’inventaire et d’abandonner certaines références, certains procédés». Un abandon qui leur permet «d’être écouté par les gens par la suite», de paraître plus «fréquentable». Il est également déjà arrivé que le Conseil d’Etat annule des décrets de dissolution par manque de motivation juridique.

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  • Asselineau domine le débat France 2 - meilleurs moments (4 avril 2019)

  • Europe sans défense ?

    6a00d8341c715453ef0240a4795347200d-320wi.jpgAu lendemain d'un pseudo-débat cacophonique, avouons ici préférer l'évocation des vraies questions européennes : à commencer par celle de nos moyens de défense globalement insuffisants et désordonnés.

    Ministre française des Armées, Mme Parly intervenait le 18 mars devant le conseil atlantique à Washington. Utilisant un certain genre d'humour qui plaît aux États-Unis, elle commença son propos très sérieux par une plaisanterie. Jouant sur l'homonymie de son prénom et de l'ouragan dévastateur "Florence", qui ravagea l'Amérique du Nord en septembre 2018, elle s'efforça de démontrer qu'elle n'était pas venue chez nos alliés non pour détruire, mais au contraire pour construire[1].

    On vient de célébrer, trop discrètement, le 70e anniversaire du traité de Washington, signé en avril 1949. On se situait alors au commencement de la guerre froide. Dès 1945 dans une lettre à Truman, puis en 1946 dans son discours de Fulton, Churchill avait dénoncé le rideau de fer coupant le Vieux Continent en deux.

    Le monde ayant, depuis lors, passablement évolué, cette alliance se cherche une nouvelle définition. La sécurité de l'Europe de l'Ouest a reposé pendant plus d'un demi-siècle sur l'effort des États-Unis. Or, ceux-ci, désormais, sous la présidence de Donald Trump, affirment souhaiter voir partager le fardeau[2].

    Depuis la crise de Géorgie en 2008, et plus encore depuis celle de Crimée de 2014, et de la guerre hybride du Donbass, la question officiellement posée est, celle de la part de leur produit national que les pays européens consacrent à leur budget militaire. Il a été posé en principe, au sein de l'Otan, qu'à partir de 2015, et dans un délai de 10 ans cet effort serait porté à hauteur de 2 %.

    Au départ, en 2013, hormis les États-Unis (4,07) et la Grande Bretagne (2,26) un seul pays observait cette évaluation comptable : la Grèce (2,21), et ceci pour des raisons nationales évidentes[3]. 5 ans plus tard en 2018, l'Estonie (2,07), la Pologne (2,05) la Lettonie (2,03), la Lituanie (2,0) observent désormais le ratio. Au contraire, la Belgique (0,93) et l'Espagne (0,93) demeurent au-dessous de 1 %.

    Quant à la France macronienne, elle déclare : "nous soutenons pleinement l'insistance des États-Unis sur les 2 %. Le président Macron a même suggéré récemment que les Européens pourraient inscrire cet objectif dans un traité."

    Hélas, dans les faits, la France est passée de 1,86 à 1,82.

    Cette contradiction entre les paroles et les actes des dirigeants français nous est devenue trop coutumière. Elle nous amène à reconnaître avec Péguy "qu'il est quelque chose de pire que d'avoir une âme perverse c'est d'avoir une âme habituée."

    Au moins aussi grave : nos cousins germains d'outre Rhin, actuellement gouvernés par la Groko, cette grande coalition socialo-merkelienne, s'y refusent. Les sociaux-démocrates par la voix du ministre des Finances Olaf Scholz ne veulent pas dépasser 1,5 % de leur PIB. Leur unique argumentaire repose sur une affirmation pacifiste partagée tant par le parti écologiste des Grünen, que par le parti marxiste Die Linke. La rééducation de ce peuple, si bien réussie depuis 1945, joue à l'évidence son rôle.

    Si l'on s'en tient aux budgets militaires l'Europe, dans son ensemble a, quand même, en 5 ans, a quand même accru son effort de 77 milliards d'euros, mais elle ne pèse encore que 28 % de l'alliance. En gros le budget militaire des États-Unis pèse 600 milliards de dollars, dont 30 milliards affectés à la défense de l'Europe, celui, dispersé[4], des 28 de l'ordre de 300 milliards.

    Un long chemin reste à parcourir pour consolider l'industrie de défense. Les Européens disposent de 20 types d'avions de combat différents, alors que les États-Unis n'en ont que 6. Des progrès ont, certes, été accomplis par la décision franco-allemande en 2017 de construire un char de combat européen[5] et en 2018 un système d'avion de combat européen, Dassault Aviation ayant été désigné chef de file du programme européen du Système de combat aérien du futur (SCAF).[6] En juin 2018, la Commission européenne a aussi proposé de doter de 13 milliards d'euros le Fonds européen de la défense qui contribuera à ces programmes.

    Dans de nombreux domaines, d'autre part, la supériorité des États-Unis demeure totale : les Américains disposent de 71 % des avions de surveillance, de 72 % des hélicoptères d'attaque, de 81 % des transports stratégiques, de 91 % des avions-citernes, de 92 % des UAV Male et Hale, de 100 % des bombardiers stratégiques et de systèmes d'alerte avancée des missiles balistiques.

    Reste aussi à faire prendre conscience à l'opinion des nouveaux dangers[7] ‑ les nouvelles menaces ne venant pas seulement de l'islamisme pudiquement réduit à l'appellation de "terrorisme" – à une opinion intoxiquée par un demi-siècle d'illusoires discours pacifistes. Rappelons à cet égard un vieux proverbe français : nul n'a droit en sa peau qu'il ne la d

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] cf. Discours prononcé à Washington le 18 mars 2019
    [2] Le propos du président américain est encore plus catégorique. Il va jusqu'à dire, à Bruxelles le 10 juillet 2018 : "L’Union européenne empêche nos agriculteurs et nos entreprises de faire des affaires en Europe (déficit commercial de 151 milliards de dollars américains). Et ils veulent ensuite que nous les défendions avec joie par l’intermédiaire de l’OTAN et que nous en payions gentiment. Ça ne marche pas !"
    [3] Les dépenses de défense des pays de l'OTAN sont publiées chaque année par l'organisation.
    [4] 22 des 28 États membres de l’Union sont membres de l’Otan. L’Autriche, Chypre, la Finlande, l’Irlande, Malte et la Suède n'en font pas partie. Outre les États-Unis, 6 membres de l’Otan n'appartiennent pas à l'UE ; le Canada, l'Islande, la Turquie, la Norvège, le Monténégro et l'Albanie. La Macédoine du Nord deviendra le 30e allié en décembre 2019.
    [5] cf. article "Le char futur sera franco-allemand"
    [6] cf. article "La France prend le manche du futur avion de combat européen"
    [7] On doit lire et faire connaître par exemple "Cyber. La guerre Permanente" par Jean-Louis Gergorin (Cerf 2018) ou "La Visée économique de la Chine" par Antoine Brunet (ed. L'Harmattan, 2014).

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  • Chute libre

    DRAPEAU-AMERICANO-EUROPEEN.jpgC’est aujourd’hui qu’est annoncée, sous la verrière du Grand Palais (en majesté et surtout en toute transparence comme le symboliserait l’endroit choisi ?) la « restitution du Grand débat ». Au nombre des préoccupations des Français figure en bonne place le ras-le-bol devant le fiscalisme confiscatoire, une demande d’équité dans le domaine des impôts et autres taxes auxquels nous sommes soumis. Justice et mesure qui ne sont pas au rendez-vous jugent nos compatriotes. Ils constatent  ave effarements  les délirantes retraites chapeaux et autres parachutes dorées dont bénéficient les présidents des grands groupes qui quittent  leur poste, sans que les millions d’euros qu’ils empochent soient en outre (toujours) en lien  avec les résultats obtenus. On se souviendra que Bruno Gollnisch s’est ému de longue date de ces dérives, citant à l’époque notamment le cas d’un certain Carlos Ghosn… La tribune  publiait la semaine dernière quelques exemples de PDG dont les salaires, retraites et avantages apparaissent hors-sol, hors de proportion. Le départ dans  deux jours de l’Allemand Tom Enders, 61  ans,   président exécutif  du groupe Airbus (il sera remplacé par Guillaume Faury) a ainsi attiré l’attention. «Le président exécutif d’Airbus, est-il écrit, va toucher une enveloppe globale pouvant atteindre 36,8 millions d’euros à compter de son départ à la retraite (…) selon une estimation réalisée par le cabinet d’étude Proxinvest. Tom Enders pourrait toucher 26,3 millions d’euros, somme provisionnée par Airbus pour ses années de retraite, des actions gratuites de performances évaluées à 7,3 millions d’euros et 3,2 millions pour une indemnité de non-concurrence d’un an. (…). Ça fait cher la prime de non-concurrence, 12 mois c’est vite passé… Si dans un an et demi il a envie de faire du conseil pour une autre compagnie, il aura le droit, souligne à l’AFP Loïc Dessaint, directeur de Proxinvest, qui conseille les actionnaires… »

    Les émoluments de Tom Enders sont-ils,  pour autant, le seul objet de scandale ? Il y aurait aussi beaucoup à dire sur les menées de M Enders quand il était à la tête d’Airbus, sans que cela n’émeuvent apparemment « nos  hommes d’Etat », qui, il est vrai, n’en sont pas à leur coup d’essai, nous l’avions dit notamment au sujet la récente et sidérante trahison des intérêts français que constitue l’affaire de la vente d’Alstom à General Electric. Pour le magazine MarianneEmmanuel Lévy retraçait le 8 mars dernier  la prise de contrôle d’Airbus par l’Oncle Sam. « Les choix » de M. Enders, « atlantiste assumé ont affaibli l’avionneur européen dans sa guerre avec Boeing. » « La décision d’arrêter l’A380 est le dernier mauvais coup porté par Tom Enders à Airbus , regrette l’un des membres de la direction du groupe aéronautique européen qui ne décolère pas : « Il fallait laisser une chance à cet avion en avance sur tous ses concurrents, et surtout ne pas fermer la porte aux grandes compagnies d’aviation avec lesquelles nous étions toujours en négociation. » Quittant Airbus en avril prochain, Tom Enders aurait pu avoir l’élégance, sinon la décence, de laisser ce dossier stratégique à son successeur, estime ce haut dirigeant. Désormais, poursuit-il, avec la fin du 380, Airbus n’a plus de nouveau programme dans les tuyaux et laisse ainsi le champ libre à Boeing. Un décrochage qui a commencé avec l’arrivée de Tom Enders à la présidence du groupe en 2007. »

    En juillet 2016, dans Causeur, Roland Hureaux pointait cette mainmise américaine sur Airbus avec la nomination d’« un nouveau directeur technique », « un Américain de 36 ans, Paul Eremenko, qui a fait jusqu’ici l’essentiel de sa carrière dans une annexe du Pentagone, la DARPA (Defense Advanced Research Program Agency ), chargée des techniques de pointe en matière d’armement : robotique, drones, satellites. Cette nomination appelle plusieurs questions :– N’y a-t-il en Europe aucun ingénieur qualifié pour occuper ce poste ?– La réciproque est-elle concevable: Boeing nommant un directeur technique ayant travaillé dans son pays dans le domaine de la défense ? Rappelons que l’armement est dans le périmètre du groupe Airbus, comme de Boeing. On peut douter de cette réciprocité au vu d’une récente loi américaine qui prescrit qu’en cas de prise de contrôle d’une entreprise stratégique par un groupe étranger (même venu d’un pays de l’OTAN), bien évidemment le gouvernement  américain se réserve de nommer l’ensemble des membres du conseil d’administration et de la direction, les nouveaux actionnaires n’ayant d’autre  droit que de connaître les comptes et de percevoir des dividendes… »

    Le tropisme otanesque de M. Enders, n’est pas seulement pointé par Marianne ou Causeur maus aussi par l’article très détaillé  de Richard Labévière  paru sur reseauinternational.net sur cette mainmise de Washington sur Aibus. Le profil tracé de Tom Enders est assez évocateur : « Ayant effectué ses études en Californie (mais pas à UCLA comme l’affirme sa biographie officielle), il a été ciblé très tôt par les services américains comme gendre d’un haut dirigeant de Daimler, ne faisant pas mystère de son  atlantisme militant et de son attachement inconditionnel aux Etats-Unis. Sa proximité avec les services américains est confirmée par un officier européen de renseignement,  alors que Tom Enders n’était que directeur de la stratégie de DAS – bras armé de Daimler dans l’activité défense du groupe allemand – tandis qu’EADS n’existait pas encore… . La même source ajoute : Tom Enders est devenu patron de l’activité Aéronautique et Défense de DASA, puis d’EADS à la fin des années 1990, à une époque où l’aval des autorités américaines était indispensable puisque l’armée allemande, particulièrement la Luftwaffe, travaillait en symbiose totale avec le Pentagone ».

    Tom Enders impose plus discrètement au sein des équipes de recherche d’Airbus, une ancienne gradée de l’US Air Force, Valerie Manning. Cette nomination provoque quelques réactions des services français qui ne manque pas de lancer de nouvelles alertes, mais en vain. La charmante jeune femme s’était vu refuser par une DCRI fort méfiante son habilitation et par conséquent interdire l’accès à certains sites français de fabrication de la filière armement d’EADS. Malgré tout, elle est notamment chargée de superviser à Suresnes l’audit réalisé sur le transporteur militaire A-400M. La proximité de Valerie Manning avec Tom Enders et d’autre hauts cadres du groupe a trop souvent défrayé la chronique interne d’Airbus pour ne pas accréditer la vraisemblance d’une confusion désastreuse du cœur et des armes… »

    « Cerise sur le gâteau, Tom Enders a eu recours à la société Palantir dans le domaine des big data  pour l’informatique d’Airbus. Dès 2004 Palantir, créé par Peter Thiel, Alex Karp et Nathan Gettings, proches du président Donald Trump, bénéficie de fonds importants de la CIA, multipliant différentes collaborations avec le renseignement, les forces armées et les services de police américains. Dernièrement Palantir a été associé à Cambridge-Analytica afin de collecter et d’exploiter – à leur insu – les données de millions d’abonnés au réseau numérique Facebook, lors de la campagne présidentielle américaine de 2016. Mais, ce détail n’a pas entamé la sagacité de Tom Enders… »

    Précisons  que comme nous l’avions déjà relevé  en décembre 2016, en l’absence de moyens suffisants, notre Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a signé elle aussi  un contrat avec Palantir  pour  le traitement des énormes flux informatiques qui ont  permis aux Etats-Unis le démantèlement de   réseaux terroristes. Mais comme le confiait alors   « un  agent de la lutte antiterroriste »  au magazine Paris-Match: « Il est habituel et normal que la DGSI, comme les services secrets, la DGSE, partagent certaines informations avec des services de renseignement de pays alliés, au premier rang les États-Unis. Mais l’accord avec les Américains n’a pas été choisi, ils sont les seuls à disposer de cette technologie qui nous est nécessaire. Surtout, avec Palantir, les services US vont disposer d’une fenêtre grande ouverte sur des informations sensibles et notre lutte antiterroriste. C’est un moindre mal, mais il ne faut pas être dupe».  Etre dupe, c’est une chose, mais  être complice de notre mise sous tutelle, encourager notre inféodation c’est encore autrement plus grave. Et d’Alstom à Airbus, ce sont bien à des abandons conscients d’indépendance, de souveraineté, de défense de nos intérêts nationaux auxquels nous assistons de la part de ceux qui en ont normalement la charge.

    https://gollnisch.com/2019/04/08/chute-libre/