France et politique française - Page 3472
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Les infos dont on parle peu n°104 (26 septembre 2015)
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Cette machine à détruire les peuples et les nations enracinées
Invité hier soir de France 2 de l’émission « Des paroles et des actes », Manuel Valls, fidèle à la méthode Coué, a affiché un optimisme assez sidérant (« Nous allons réussir ») quelques heures après la publication des chiffre du chômage, actant officiellement une nouvelle hausse en août (+ 20 000 demandeurs d’emploi supplémentaires, +0,6 %). Les questions migratoires n’ont pas été oubliées, et partant, la nécessité de lutter contre le seul mouvement qui tient un langage de vérité aux Français sur cette question capitale. «Tout sera fait » pour empêcher la victoire du FN aux élections régionales, et notamment en Nord-Pas-de-Calais/Picardie, a menacé le Premier ministre. Il a également promis que notre pays n’accueillera « pas plus » de 30 000 réfugiés sur les 160 000 (chiffre très en deçà du nombre réel d’immigrés clandestins qui ont pénétré en Europe ces dernières semaines) qui seront dispatchés dans les pays de l’UE. Il n’y a pas de « concurrence des pauvretés» entre «migrants » et Français. «On ne prend pas aux Français, ou à ceux qui vivent en France, on n’oppose pas » a-t-il tenté d’expliquer. Une concurrence qui sera de toute façon escamotée à terme par l’habituelle politique de naturalisation massive. Un chemin emprunté aujourd’hui par une Allemagne, certes beaucoup mieux portante sur le plan économique mais à la démographie plus catastrophique que la nôtre, faute de politique nataliste autochtone jugée d’essence fascisante. L’ex ministre de l’Économie de Mme Merkel, Philipp Rösler, avait déjà expliqué qu’il fallait donner la double nationalité aux immigrés puisque «les ressortissants nationaux ne suffiront pas à couvrir les besoins » des entreprises…
Les Français qui refusent d’être pris une nouvelle fois par des imbéciles et/ou des vaches à lait ont pourtant bien compris que ladite « concurrence » est bien réelle. N’en déplaisent à M. Valls et au lobby immigrationniste, dans un pays qui compte huit millions de pauvres, six millions de chômeurs et un million et demi de personnes qui attendent un logement social, quand la taille du gâteau reste la même, les parts attribuées à chacun diminuent d’autant en cas d’afflux de populations précarisées.
Karim Ouchikh, président du SIEL, le rappelait dans l’entretien qu’il vient d’accorder à Minute, « en liaison avec (Angela) Merkel et (Jean-Claude) Juncker, François Hollande tente de faire passer au forceps « un mécanisme permanent de relocalisation » de migrants au sein de l’UE. De la même façon, le gouvernement socialiste s’organise discrètement depuis plusieurs mois pour répartir partout en France le flot incessant de réfugiés, assurer méthodiquement leur hébergement et garantir leur prise en charge par la collectivité aux dépens du contribuable français.»
Dans ce contexte, il est tout sauf anodin, constate Bruno Gollnisch, que François Hollande ait annoncé hier qu’une « politique de préemption » des terrains « sera engagée » à l’encontre des communes récalcitrantes qui sont rétives à l’obligation fixée par la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbains) d’avoir 25% de logements sociaux…
D’accueil des migrants faisant route vers l’Europe, il sera aussi question à l’occasion de l’ouverture, le 28 septembre, de l’Assemblée générale de l’ONU qui coïncidera avec son soixante-dixième anniversaire et marquera la fin du mandat du Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon.
Dans une tribune publiée ces derniers jours, intitulée « L’UE a-t-elle vraiment besoin de 15 millions de migrants d’ici 2025 ?», Denis Bachelot (journaliste économique, Délégué Général du Comité Richelieu, l’association française des Entreprises d’Innovation et de Croissance (EIC) et Gilbert Péna (Conseil en communication) rappellent que « l’ONU, l’OCDE, la Banque Mondiale » trouvent au sein des institutions européistes, de la Commission européenne, « le premier laboratoire où se construit l’idéologie migratoire qui domine le vieux continent ».
« La migration est une des (dix) priorités politiques de la Commission Juncker » indique ainsi « le site de la Commission» qui « définit cette «nouvelle politique de migration légale de la manière suivante: Faire en sorte que l’Europe reste une destination attrayante pour les migrants dans un contexte de déclin démographique, notamment en révisant le régime de la carte bleue, en redéfinissant les priorités des politiques d’intégration et en améliorant l’efficacité de la politique migratoire des pays d’origine, par exemple en facilitant les envois de fonds des travailleurs émigrés.»
« Plus explicitement, Dimitris Avramopoulos, commissaire chargé de la migration, des affaires intérieures et de la citoyenneté, à l’occasion de la Journée internationale des migrants, à Bruxelles, le 18 décembre 2014, expliquait que: « Les migrations sont source de croissance économique et d’enrichissement culturel et social. La migration régulière est devenue une composante essentielle des sociétés et des marchés du travail dans l’Union européenne ».
« Au cours de la seule décennie 2010-2020, commente-t-il, « le nombre de personnes en âge de travailler dans l’UE va diminuer de 15 millions. C’est pourquoi il nous faut trouver de nouvelles modalités juridiques pour permettre à des ressortissants de pays tiers de venir travailler ou étudier en Europe. L’immigration doit devenir une composante à part entière d’une approche plus globale à l’échelle de l’UE des questions relatives au marché du travail et des problématiques socioéconomiques. (…) La Commission européenne est déterminée à définir une politique cohérente, globale et efficace pour le bien commun des Européens et des migrants. »
«Cette vision favorable à une immigration massive » poursuivent MM. Bachelot et Péna, « est partagée, sans restriction, par l’ensemble des 28 commissaires européens. Ainsi Carlos Moedas, commissaire en charge de la recherche, de la science et de l’innovation, invité d’Europe 1, le 11 mai 2015, estimait qu’il faut plus d’immigrants en Europe, car l’immigration est essentielle à la croissance.»
«Mieux encore, un rapport publié en 2010, par un groupe de réflexion comprenant, notamment, Mario Monti, Nicole Notat et Lech Walesa, intitulé Projet pour l’Europe à l’horizon 2030 à la demande du Conseil européen, considérait déjà que le recours à une main-d’œuvre étrangère fera partie de la solution à apporter aux pénuries futures de main-d’œuvre et de compétences que connaîtra l’Europe et soulignait que « l’UE devra élaborer une approche proactive de l’immigration ».
«Affirmations basées sur le constat suivant: « Le fait est que, d’ici 2050, en l’absence, peu probable, d’immigration et à taux d’activité constant, la population active de l’UE diminuerait d’environ 68 millions de travailleurs. Étant donné que tous les immigrés ne rejoignent pas la population active, il faudrait un gain net de 100 millions de personnes environ pour combler le déficit. Le groupe reconnaissait, cependant, qu’« objectivement, un afflux net aussi important au cours des quarante prochaines années n’est ni probable, ni nécessairement souhaitable. »
Ce qui est certain en revanche affirme Bruno Gollnisch, c’est que la nature ayant horreur du vide, c’est aussi par un sursaut démographique des Européens, au-delà même de la nécessité impérieuse pour l’Europe de se protéger des flux migratoires, que notre continent pourra se construire un avenir conforme à son identité et à ses valeurs civilisationnelles. Ce qui commande de se libérer du joug que l’idéologie mondialiste et ses relais «institutionnels», font peser sur les pays de l’UE. Là encore, la France peut montrer le chemin puisque c’est sur son sol que se lève le courant politique de résistance nationale le plus à même d’enrayer cette folle machine à détruire les peuples et les nations enracinées.
http://gollnisch.com/2015/09/25/cette-machine-a-detruire-les-peuples-et-les-nations-enracinees/
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Anne Hidalgo met à mal le bidouillage des chiffres de l’immigration par François Hollande
Anne Hidalgo promet d’accueillir 30.000 immigrés – pardon, « réfugiés » – à Paris quand François Hollande tenait de nous faire croire que la France toute entière n’en accueillerait que 24.000…
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Syrie : l’aviation française a frappé L’État Islamique
Les Rafale de l’armée de l’Air française ont frappé des sanctuaires de Daesh, a annoncé un communiqué de l’Élysée. « Nous frapperons à chaque fois que notre sécurité nationale sera en jeu », ajoute la présidence.
La France « a frappé en Syrie », a annoncé la présidence de la République ce dimanche dans un communiqué officiel. « Nos forces ont atteint leurs objectifs », a ajouté le chef de l’Etat, précisant que six avions avaient été utilisés, et assurant qu’il n’y avait pas eu de pertes civiles.
Nous l’avons fait sur la base de renseignements collectés au cours des opérations aériennes engagées depuis plus de deux semaines, dans le respect de notre autonomie d’action, en coordination avec nos partenaires de la coalition.
Décryptage : la France a demandé aux États-Unis la permission de lancer ses raids.
Dans la matinée, Manuel Valls a précisé que ces frappes ont été menées contre « les sanctuaires de Daech où sont formés ceux qui s’en prennent à la France ».Nous frappons Daech en Syrie, car cette organisation terroriste prépare les attentats vers la France depuis ces sanctuaires, a poursuivi Manuel Valls. Nous agissons en légitime défense.
Le Premier ministre ne précise pas comment les reconnaissances aériennes qui ont servi de « préalable » à ces frappes – selon la communication officielle — ont permis de déterminer que les terroristes formés dans ces camps d’entraînement visaient spécifiquement la France. Il s’agit donc soit de frappes décidées sur la foi de renseignement humain… soit d’une action décidée sur des motifs plus politiques que militaires.
L’annonce intervient opportunément à la veille de l’ouverture officielle de l’Assemblée générale de l’ONU, où la Syrie va constituer un sujet majeur. Il s’agit de marquer des points et d’affirmer le rôle de la France alors que, sur le dossier syrien, celle-ci se trouve de plus en plus isolée sur le plan diplomatique.
Angela Merkel a rejoint le camp de ceux qui prônent un dialogue avec Bachar el-Assad pour combattre Daesh, aux côtés de la Russie. Même les États-Unis semblent peu à peu accepter cette idée.
François Hollande maintient de son côté le cap -pour une fois…- du ni-ni (ni l’État islamique, ni Assad)Plus que jamais, l’urgence est à la mise en place d’une transition politique, qui associe des éléments du régime et de l’opposition modérée, conformément au communiqué de Genève. La France y est engagée.
explique le communiqué élyséen, se gardant bien de définir ce qu’est « l’opposition modérée » en Syrie, à peu près aussi facile à trouver que le dahu dans les Alpes ou le Yéti dans l’Himalaya. Pas très grave, car vu le climat entre la France et la Russie, il est peu probable que Poutine fasse rentrer Hollande dans le jeu d’une solution au conflit. Moscou a fait une croix sur Hollande, régulièrement humilié sur la scène internationale, trop souvent accusé d’être le toutou des Américains. Une opération de communication qui risque de se retourner contre la France ? Probablement…
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Approche spatiale de la mutation des systèmes productifs français - Partie 2 : Mutations des systèmes productifs urbains
A/ Etat des lieux de la question urbaine
La ville en géographie recouvre deux sens : un sens spatial pour ses aspects morphologique, métrique et démographique ; et un sens fonctionnel, où la ville est perçue comme un lieu d’échange, comme le nœud de flux de personnes, de capitaux, de marchandises, de « culture », d’informations, d’idées, etc. Cependant, avec la modernité, voire la post-modernité, et la mondialisation, la ville échappe à son ancienne délimitation et définition. Si l’on se fie à Michel Lussault et ses réflexions déjà entrevues sur MZ, notamment sous l’angle de ses ouvrages et plus particulièrement de L’homme spatial, la construction sociale de l’espace urbain (pages 267 et suivantes), on constate que la ville occidentale a disparu et a été remplacée par ce que Françoise Choay nomme la non-ville, puisl’urbain (1994). Ce nouvel espace est le lieu de prédilection de l’être urbain, personnage complexe qui fait de l’urbain son milieu, et dont les principes fondamentaux sont la diminution des distances pour arriver à son effacement quasi-totale (on pensera alors au concept de « dromologie », cher à Paul Virilio), et la coprésence qui est induite par ce nouveau rapport temps/distance. L’ensemble de ces deux phénomènes qui résulte (participe et développe également) de la mondialisation, entraîne de ce fait une urbanisation de la ville. Ce processus est fatalement ce qui conduit à repenser les systèmes de production de ces espaces, puisque ces systèmes productifs sont autant générateurs et consommateurs d’espaces urbains que conséquences de la redéfinition de la ville et de l’urbain. Cette interdépendance et ces interconnexions sont au cœur de notre sujet, et varie selon un gradient double : selon l’intégration à la mondialisation et la mégalopole européenne, et, in fine, selon une logique scalaire.
B/ Analyse scalaire selon l’intégration à la mondialisation et à l’UE
- Paris et son aire urbaine : une ville plus tournée vers l’UE et le Monde que vers le territoire français.
Paris et son aire urbaine représentent à peu près 30% du PIB français. C’est une ville-monde mieux intégrée à l’Archipel Métropolitain Mondial (AMM, Dollfus, 2007) qu’au reste de la France. C’est un espace très accessible qui génère une intense mobilité, la rendant de ce fait très compétitive.
De façon générale, les systèmes productifs parisiens peuvent être divisées en deux catégories : les plus dynamiques (tourisme, transports, affaires, hautes technologies), et ceux qui ont connu une nécessaire réinvention après la désindustrialisation (la mode et le luxe, et le secteur de l’audiovisuel). Paris est donc majoritairement dominée par des activités du tertiaire, dont le développement repose surtout sur la réputation internationale de Paris, à savoir « la ville du luxe et du bien vivre » (en opposition avec l’Allemagne où l’on considère que c’est le pays idéal où travailler).
Avant de rentrer dans les systèmes productifs les plus dynamiques, les mieux intégrés à la mondialisation et à la mégalopole européenne, il convient de s’attarder sur le fait que Paris est au cœur d’un important réseau de Lignes à Grande Vitesse (LGV) faisant de cette ville-monde un carrefour européen, le lieu de convergence d’importants flux de touristes, d’hommes et de femmes d’affaire. On peut rappeler que cette organisation en étoile, avec Paris en son centre, remonte au réseau ferré conçu au milieu du XIXème siècle par l’ingénieur Baptiste A. V. Legrand, et qu’à partir des années 1980, ce réseau ferré s’est muni progressivement de LGV : LGV Paris Lyon en 1981, TGV Atlantique en 1989, TGV Nord en 1993, LGV Est en 2007 (vers Francfort sur le Main, Stuttgart et Munich), LGV Rhin-Rhône en 2011 (vers Bâle et Zurich). Ce à quoi l’on peut rajouter les LGV Eurostar (1994) vers Londres et Thalys (1995) vers Bruxelles, Amsterdam et Cologne.
Dans cette même idée de mise en réseau, de raccourcissement du rapport temps/distance, Paris est dotée d’aéroports d’envergure internationale au devant desquels on trouve l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, dont le poids économique s’élève à plus de 80000 salariés si l’on compte la gare TGV et le RER : c’est le deuxième aéroport d’Europe derrière celui de Londres Heathrow. D’ailleurs, il est intéressant de signaler, en reprenant les prédictions de John D. Kasarda, qu’autour de Roissy se développe une véritable aéropolis ou aéroville. Pour ce spécialiste américain de l’aviation et de développement économique, les aéroports vont façonner les zones économiques et le développement urbain du XXIème siècle comme l’ont fait les autoroutes au XXème siècle.
Tous ces moyens de transport, ces hubs, ces réseaux de communications sont indispensables au bon développement du système productif touristique dont Paris et son aire urbaine se vantent de posséder. Avec environ 60 millions de séjour à Paris et en Île-de-France (IdF), cette métropole est la première destination touristique mondiale. Son « industrie » pèse près de 39 milliards d’euros de chiffre d’affaire, et rassemble plus de 70000 entreprises, soit environ 400000 emplois presque tous non délocalisables, sauf pour le tourisme d’affaire. Parmi ces emplois, six sur dix sont des emplois dans la restauration et l’hébergement. A l’inverse des sites touristiques de la province, l’IdF attire des touristes toutes l’année ( http://www.insee.fr/fr/insee_regions/idf/themes/insee-ana... ). Sur les 25 sites les plus visités de France, 16 sont franciliens. Ce développement est à mettre en lien avec les progrès en équipements, tels que les musées de plus en plus accessibles, nombreux et adaptés aux visiteurs internationaux. On signalera cependant qu’au niveau de l’art se pose un paradoxe : Paris possède finalement peu d’art au regard de ce que peuvent proposer d’autres grandes villes du monde, alors qu’on y trouve une place importante pour le marché de l’art. Face à ce problème, on estime que Paris risque de devenir un musée déserté par les « innovateurs » en matière d’art, entraînant avec eux une baisse de notoriété. On notera également que Paris rencontre des échecs internationaux lorsqu’il s’agit de rentrer en compétition avec d’autres villes du monde. On peut citer celui subi contre Londres pour l’obtention des J.O. de 2012.
En outre, Paris est aussi une métropole de commandement mondial concentrant des activités importantes en matière de finance et de hautes technologies. Le lieu privilégié où se concentrent la finance, ainsi que les sièges des FMN, se trouve dans le quartier de la Défense, le CBD parisien par excellence. Celui ci a une superficie de 160 ha, est se situe à l’ouest de Paris. Ce n’est cependant pas le premier centre financier d’Europe. En tête, on retrouve encore une fois Londres qui, selon le classement établi par le cabinet Cushman & Wakefield en 2007, a un score de 0,92, alors que la France n’est qu’en seconde position avec 0,57 (Francfort sur le Main étant à 0,32, Barcelone en 4ème position, Amsterdam et Bruxelles en cinquième ex æquo). Cependant, la DIACT de 2007 a posé la volonté de valoriser les formations d’excellence en mathématique financière. De plus, à côté de la Défense, on trouve deux autres centres financiers et économiques : le centre du quartier de l’Opéra (siège de la Bourse et de quelques sièges sociaux) et le ministère des Finances et de l’Economie de Bercy. Du coup, d’un point de vue urbanistique, l’idée selon laquelle Paris est en froid avec les gratte-ciel ne tient plus puisque plusieurs projets de construction de hauts immeubles, symbole du pouvoir financier, sont en projet ou construction.
Enfin, parmi les systèmes productifs dynamiques, bien intégrés à la mondialisation, il convient de citer les nombreux technopôles, que l’on retrouve principalement au sud de Paris dans le plateau de Saclay, et issues d’une Opération d’Intérêt National (OIN) de 2008. L’ensemble de ces systèmes productifs contribue à développer la polarisation de Paris et de l’IdF sur l’ensemble du territoire français.
A l’inverse des précédents systèmes productifs dynamiques, il en est qui ont du se réinventer pour tenter de traverser, sans s’écraser, la désindustrialisation et la décentralisation industrielle de la fin du XXème siècle. Il s’agit principalement du luxe et des productions manufacturières, comme LVMH et L’Oréal, concentrés principalement dans le pôle dit du « Sentier » au centre de Paris près des Halles, et l’industrie audiovisuelle. Cette dernière est intéressante en ce qu’elle s’est implantée dans la ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) de Landy-Pleyel, entre Saint Denis, Saint Ouen et Aubervilliers, au nord-est de Paris. Celle ci est munie de studios télévisés, d’écoles et de salles d’Arts et Essai.
- Les grandes métropoles régionales et leurs aires urbaines
Le développement des grandes métropoles régionales date de 1963. C’est sous l’impulsion d’une DATAR toute neuve que sont mises en place les grandes bases du développement des métropoles dites « d’équilibre », choisies en périphérie du territoire français afin de « redistribuer le mieux possibles hommes et activités » face à cette macrocéphalie parisienne décriée en 1947 par J.F. Gravier dans sonParis et le désert français. Celles ci sont Lille, Metz-Nancy, Strasbourg, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux et Nantes, et sont destinées à être des « villes pôles ». En plus de celles-ci, d’autres grandes villes, car ayant plus de 200000 habitants selon l’INSEE, peuvent être mentionnées, comme Grenoble, Nice, Toulon, ainsi que les capitales régionales qui dépassent le seuil quantitatif sus cité.
Aujourd’hui ces grandes métropoles régionales concentrent des technopôles et des pôles de compétitivité, des grandes entreprises et PME, du tourisme, des commerces, et une industrie surtout présente dans les banlieues et la couronne périurbaine. Elles sont en plein dans le processus de métropolisation.
Les technopôles de ces grandes villes, d’abord, sont ce qui apparaît comme le plus récent dans les systèmes productifs de ces villes, mais aussi comme le mieux intégré à la mondialisation. Les termes de technopôle et de technopole trouvent leur distinction en 1991 avec le géographe Georges Benko (1953-2009) : une technopole est une ville qui crée et vend de la technologie, comme Paris ou Toulouse avec l’aéronautique et l’aérospatial. Un technopôle est un parc technologique localisé en périphérie d’une ville centre. De façon générale, le réseau technopolitain qui relie ces grandes métropoles régionales a pour objectifs d’être un incubateur d’entreprises (favoriser l’innovation en lien avec les universités et les laboratoires de R&D), une pépinière d’entreprises (pour les start-up), un lieu de rencontre, l’ensemble étant favoriser par des investissements publics et aussi privés, notamment de la part des « business angels », anciens entrepreneurs qui prennent le risque d’investir dans les nouvelles entreprises. Ces technopôles, à l’image du pôle Minatec, à Inovallée, dans la périphérie est de Grenoble, près de Crolles, ou de Sofia Antipolis en périphérie de Nice, ont tendance à prendre la forme paysagère des campus américains, profitant de l’héliotropisme du sud de la France. Inversement, d’autres technopôles réinvestissent des quartiers anciens, réhabilitant des bâtiments dont l’architecture trahi un passé industriel, comme c’est le cas à la frontière entre Roubaix et Tourcoing où les projets de recherche et de développement se multiplient en prenant pour base foncière les anciennes filatures et usines.
Dans le même temps, l’Etat encourage le développement des pôles de compétitivité dans les grandes métropoles. Un pôle de compétitivité se définit « comme la combinaison, sur un espace géographique donné, d’entreprises, de centres de formation et d’unités de recherche publique ou privée, engagés dans une démarche partenariale destinée à dégager des synergies autour de projets innovants » (DATAR, 2004). Il y en a 71 en France en 2014. Certains ont clairement une vocation mondiale, comme ceux en IdF, à Marseille, Bordeaux, Toulouse, Grenoble et Lyon. D’autres ont une vocation plus secondaire, nationale voire européenne, comme Lille, Strasbourg, Reims, Angers, Rennes et Brest. Enfin, des pôles de compétitivités ont été jugés insatisfaisantes entraînant le non renouvellement des investissements. C’est le cas par exemple d’Innoviandes en Auvergne ou Prod’innov en Aquitaine (http://www.usinenouvelle.com/article/six-poles-de-competi...). En outre, en janvier 2013, le conseil des ministres a fixé une nouvelle phase pour 2013-2018 à leur sujet, avec volonté pour l’Etat d’obtenir un retour sur investissement (d’où les cas d’Innoviandes et Prod’innov). 5,8 milliards d’euros sont investis dans ces 71 pôles, dont 2,3 milliards par les institutions publiques (1,4 milliard venant de l’Etat via les FUI (Fonds unique interministériel)).
D’un point de vue strictement géographique, le cœur de ces métropoles concentre un certain nombre d’activités économiques. D’abord, les nouveaux « centres » s’organisent autour d’une gare TGV et développent une nouvelle polarité le plus souvent en lien avec le quartier des affaires, comme la gare Lille Europe et le CBD Euralille (3ème CBD derrière Paris et Lyon). Pour les grandes villes portuaires, les ZIP et les docks sont également vecteur de développement économique : pensons à Saint-Nazaire et Nantes ou Fos-sur-Mer et Marseille. Parallèlement à cela, dans la même ligne d’idée que pour Paris, ces métropoles régionales encouragent le tourisme culturel, historique, patrimonial que contiennent leur centre ville historique et la modernisation des équipements comme les musées, les opéras et les « zénith ». N’oublions pas non plus cette compétition européenne pour obtenir dans sa ville le titre de « capitale européenne de la culture », comme Lille 2004 et Marseille 2013. Derrière ces titres d’ailleurs, d’importants aménagements touristiques sont mis en œuvre et un certain dynamisme économique est à noter, notamment pour Lille ( http://lille2004lille.free.fr/indicateurs_bilan.pdf ). Notons enfin que pour soutenir ces développements au cœur des villes, une re-création des réseaux de transports collectifs est nécessaire et se traduit par le retour d’un ancien moyen de transport : le tramway. La métropole lilloise fut la première à le réaliser en 1983. Aujourd’hui, plus d’une trentaine de villes en ont réouvert. A côté de ce phénomène, il faut citer la volonté d’écarter le plus possible les voitures du centre-ville, au détriment souvent des petits commerces, et de rendre piétonne un maximum de rue. Le développement des « éco-quartiers », très divers tant sur la forme que sur le fond, montre bien que si les agendas 21 des municipalités sont à peu près clairs, la mise en pratique sur le territoire donne des résultats très contrastés, notamment lorsqu’on s’intéresse au prix du foncier dans les quartiers « populaires » transformés en « éco ».
Si l’on applique une logique de type « centre-périphérie » à notre réflexion, il faut alors réfléchir aux systèmes productifs de la banlieue et de la couronne périurbaine de ces grandes villes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on assiste à un nouveau paradoxe. D’un côté, ces villes ont relégué les quelques industries qui survivent en périphérie, souvent dans la première couronne, pour prévenir le plus possible les risques technologiques (AZF à Toulouse). De l’autre côté, les populations fuient le centre ville, où le prix de l’immobilier est trop élevé et la tranquillité trop fragile, pour des espaces périurbains. Ceci entraîne, comme nous l’avons déjà signalé, un étalement urbain, et de nouveaux territoires à cheval entre l’urbain et le rural, comme le « tiers espace » (Vanier). Cette périurbanisation génère un nouveau modèle économique fondé sur la création de zone d’activités commerciales de grande taille, type Auchan, Carrefour, Leclercq, et des infrastructures de transport.
- Les villes petites et moyennes : des villes qui connaissent une difficile mutation de ses espaces productifs
Les villes en question sont très variées et n’ont en commun que le fait qu’elles possèdent moins de 200000 habitants, les plus nombreuses n’atteignant même pas les 100000 habitants. Ce sont des villes qu’on appelle les « villes de labeur », en ce qu’elles furent propices à une activité industrielle intense pendant les Trente Glorieuses et qui, depuis la fin des années 1970, ont souffert de la désindustrialisation, des crises manufacturière, minière ou portuaire. Ces crises concernent certaines régions plus que d’autres, comme la Lorraine pour l’industrie sidérurgique et minière, le Nord Pas de Calais pour l’industrie textile ou certaines villes portuaires de la Manche ou de l’océan Atlantique. Si les grandes villes de ces territoires ont su rebondir en se tertiarisant, les plus petites n’ont pas eu cette même capacité et se retrouvent aujourd’hui dans des situations parfois très difficiles.
Les enjeux en matière de renouvellement productif sont donc très divers. Si pour les villes « moyennes-grandes » (G.F. Dumont, 2007), il y a une possible transition vers le statut de « métropoles régionales intermédiaires », pour les plus petites, les défis sont plus grands et plus complexes.
Dans le cas des villes « moyennes grandes », c’est à dire entre 100000 et 200000 habitants, le processus principale qui anime les mutations de leurs systèmes productifs est la métropolisation, c’est à dire la capacité d’une ville à rassembler des fonctions politique et administrative, économique, culturel, technologique, etc., dont le rayonnement soit suffisant pour que les villes plus petites environnantes soient dépendantes d’elle. Evidemment, ce processus va de pair avec une grande accessibilité et une insertion au système urbain du territoire, sinon de l’Ue. Mais toutes les villes moyennes-grandes qui se réclament et se définissent comme étant des métropoles ne le sont pas forcément dans les faits. On peut citer le cas d’Amiens qui connaît une métropolisation à plusieurs vitesses. La capitale de la Picardie possède environ 135000 habitants (132000 habitants en 2012), et souffre comme bien d’autres villes de la désindustrialisation amorcée dans les années 1980, dans ce cas précis par la délocalisation de l’usine Lee Cooper vers la Tunisie, et poursuivi par la fermeture des usines Magnetti-Marelli appartenant au groupe Fiat. Cependant, malgré plusieurs aménagements comme l’ouverture de la zone Franche d’Amiens Nord, ou la création du nouveau quartier Europamiens réalisé à partir de 2001 à l’ouest de la ville, ces effets d’annonce métropolitaine (la communauté urbain s’appelle « communauté d’agglomération d’Amiens Métropole ») manque d’effets probants, d’autant plus qu’Amiens ne possède pas sa propre gare TGV. La plus proche se trouve en effet entre Amiens et Saint Quentin, la gare TGV Haute-Picardie, sur les territoires d’Estrées-Déniécourt et d’Ablaincourt-Pressoir, au bord de l’A1. Notons également le poids très important de Paris pour toutes les villes moyennes grandes situées dans un rayon de 200 km, voire 300 km vers le Sud, autour de Paris.
Les villes moyennes et petites présentent une grande variété de systèmes productifs selon leur proximité avec une métropole régionale ou régionale intermédiaire, et en fonction de la spécialisation économique héritée des décennies précédentes. De façon générale, plusieurs éléments sont à noter. D’abord, comme pour les précédents types de ville, ces espaces urbains de petite et moyenne taille doivent leur développement à leur accessibilité. L’éloignement du réseau routier et ferré, comme dans les régions de la diagonale des faibles densités ou de montagne, est un frein à leur développement et à la mutation de leurs systèmes productifs. Dans le même temps, ces villes sont tenues de mettre en avant, dans une logique de compétitivité des territoires, leurs potentialités ou spécialisations traditionnelles, ainsi que les nouvelles initiatives productives de type SPL (Systèmes productifs localisés, en lien avec la DATAR) assimilable à des grappes d’entreprises ou clusters, et complémentaires aux pôles de compétitivité. Ces villes doivent leur survie le plus souvent à une labellisation de leur production, qu’elle soit agricole (comme en Ardèche avec les marrons ou les nougats de Vallon Pont d’Arc par exemple) ou industrielle (comme la plasturgie d’Oyonnax), et à une tertiarisation tournée vers les nouvelles technologies (comme le technopôle de La Loue à Montluçon). Il n’en demeure pas moins que les plus petites villes de France, entre villes rurales vidées de sa population partie dans les plus grandes villes, et petites unités urbaines dortoirs dépendantes d’un pôle urbain, maintiennent difficilement un tissu économique dynamique. Seul un tourisme vert diffus et estival peut encore leur permettre de survivre.
Ainsi, au terme de cette seconde partie, nous pouvons noter la très grande diversité de situation en matière de systèmes productifs urbains. Comme nous l’avons vu, le passage de la ville à l’urbain, en lien avec la mondialisation et les nouvelles technologies, est au cœur des mutations de ces systèmes productifs qui s’intensifient à mesure que ces espaces s’intègrent à un système de production et un système urbain mondialisé. Les quêtes d’une meilleure productivité, d’une meilleure compétitivité, d’une meilleure accessibilité, sont véritablement les éléments structurants la nouvelle ossature économico-productive de ces villes. De ce fait, une hiérarchie s’impose, en haut de laquelle se trouve bien évidemment Paris et son aire urbaine, puis les grandes métropoles régionales, et enfin les moyennes et petites villes. Cependant, la taille de la ville et l’avancée dans son processus de métropolisation ne font pas tout. Il est des exemples de villes moyennes-grandes, ou simplement moyennes, qui maintiennent des activités économiques labellisées relativement dynamiques, où la production quantitative a laissé sa place à des productions de qualité, où le savoir faire n’est pas (encore) délocalisé. Les villes françaises connaissent des crises, mais elles possèdent encore un sérieux potentiel que les logiques de gouvernance européenne, étatique et des collectivités, peinent à valoriser, à maintenir ou à sauver…
Aristide / C.N.C.
Lire l'introduction et la partie 1 : Approche spatiale de la mutation des systèmes productifs français - Partie 1 : Mutations des systèmes productifs ruraux : le mythe du retour à la terre.
Sources :
Jean Yves et Vanier Martin, La France : Aménager les territoires, Armand Colin.
Lussault Michel, L’homme spatial, Seuil.
Woessner Raymond, Mutations des systèmes productifs, France, Atlande.
N. Blanc, P. Claval, L. Davezies, K. Dubois-Maury, M. Gérardot (dir.), La France en villes, Atlande.
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Bardot à Ségo : « Comment pouvez-vous être une telle catastrophe écologique ? »
Victime de la maltraitance des hommes, cette biche sait se comporter en véritable tigresse lorsque les chasseurs/prédateurs de la bonne société se conduisent comme des hyènes.
Dans les années 50-60, les puritains de droite clouaient au pilori Brigitte Bardot parce qu’elle représentait la beauté, la féminité et la liberté. De nos jours, elle est considérée comme « réac » et « facho » par les néo-puritains de la gauche bobo parce qu’elle vilipende la décadence morale, le relâchement généralisé et la branchitude cosmopolite. Libre, toujours libre, BB ! Toujours en porte-à-faux avec son temps et ses modes dominantes. Entière, droite et de la droite la plus décomplexée ! Toute une vie marquée par la fierté solaire, le courage et l’indépendance d’esprit en honorant la France, au service des animaux et de la nature.
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L'extrême gauche perturbe la venue de Marine Le Pen à Soissons
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Rentrée 2015 : ENJEUX À VENIR POUR LA FRANCE le vendredi 2 octobre
Chers amies, amis et camarades,La cloche a sonné, la rentrée universitaire a eu lieu, et avec elle la reprise de notre cercle de formation.Nous vous invitons donc tous à nous rejoindre, vendredi 2 octobre. Nous aurons l'occasion d'évoquer ensemble les enjeux à venir pour la France, et de vous annoncer les nouvelles de cette année, qui s'annonce enrichissante et passionnante.Le lieu a changé, mais ne vous inquiétez pas, nous ne sommes pas parti très loin, nous vous attendons aux grands ducs, 19 rue Pascal, 75005. -
Onfray, Sapir : le retour en force de la gauche du non
Entretien avec Thomas Guénolé
Ex: http://patriotismesocial.fr
Thomas Guénolé décrypte comment la gauche du non, ignorée en 2005, est en train de revenir sur le devant de la scène, accusée de «faire le jeu du FN».
Thomas Guénolé est politologue et maître de conférence à Sciences Po, docteur en sciences politiques (Sciences Po – CEVIPOF). Il est l’auteur du Petit guide du mensonge en politique paru aux éditions First en mars 2014.
LE FIGARO. – Jacques Sapir et maintenant Michel Onfray, deux personnalités issues de la gauche, ont été récemment accusés de faire le jeu du FN. Selon vous, ces polémiques s’inscrivent dans la continuité du «Non» français au traité constitutionnel européen en 2005. En quoi ?
Thomas GUÉNOLÉ. – Après la victoire du «Non» au référendum de 2005 sur la Constitution européenne, il y avait eu alliance objective entre le «Oui de droite» et le «Oui de gauche», entre l’UMP de Nicolas Sarkozy et le PS de François Hollande, pour adopter au Parlement quasiment le même texte, rebaptisé «traité de Lisbonne».
Depuis lors, le «Non de gauche» a été repoussé en France dans les limbes du débat public, du paysage politique, et du paysage audiovisuel. Voici dix ans en effet qu’en France, les intellectuels, éditorialistes et économistes qui défendent les idées du «Non de gauche», et qui obtiennent d’être significativement médiatisés, se comptent au total à peine sur les doigts des deux mains. Pourtant, lors du référendum de 2005, selon un sondage de TNS Sofres et de Gallup, le «Non» à la Constitution européenne, en particulier à son programme économique, avait fait 70% des voix chez le «peuple de gauche».
Au bout de dix ans de purgatoire, depuis quelques mois nous assistons au contraire à la brutale réhabilitation du «Non de gauche» dans le débat public. La présence beaucoup plus prégnante d’intellectuels comme Emmanuel Todd, Jacques Sapir, Michel Onfray, tous trois partisans de cette ligne politique, constitue un symptôme évident de ce retour de balancier.
Dans ce contexte, il est parfaitement cohérent que Laurent Joffrin en particulier soit monté au créneau contre Michel Onfray: c’est la riposte du «Oui de gauche» au «Non de gauche». On avait assisté à la même chose, lors de la controverse sur le livre «Qui est Charlie?», entre le «Non de gauche» d’Emmanuel Todd et le «Oui de gauche» de Manuel Valls.
La crise politique euro-grecque de 2015 a-t-elle contribué à cette transformation du débat public français ?
Je pense même que c’est le facteur principal qui a provoqué cette transformation du paysage intellectuel. L’affrontement entre les dirigeants de l’Union européenne et le gouvernement grec a atteint un degré de violence politique proprement ahurissant: songez qu’en plein référendum grec sur les mesures d’austérité exigées par la «Troïka», la Banque centrale européenne a coupé l’arrivée de liquidités au système bancaire grec tout entier. Sauf erreur de ma part, c’est du niveau d’un acte de guerre économique pure et simple.
Obtenue avec ces méthodes et avec ces exigences en termes d’austérité radicalisée, la capitulation d’Athènes le couteau sous la gorge a sans doute agi comme révélateur sur tout un pan de l’opinion publique de gauche en France. Le révélateur de cette vérité simple: non, quand on est dans la zone euro, et quand on a signé le Pacte budgétaire européen dit «traité Merkozy», on ne peut pas faire une autre politique que celle de l’austérité. Et donc: non, quand on est dans la zone euro et quand on a signé le Pacte budgétaire européen, on ne peut pas faire une politique de gauche au sens où l’entend le «Non de gauche».
Tout au plus peut-on, comme actuellement François Hollande, être de gauche au sens très limité d’une politique socio-économique identique à celle de la droite, mais accompagnée d’une lutte rigoureuse contre les discriminations dans la société française ; discriminations qui du reste sont bien réelles, en particulier contre les femmes, les jeunes, et les Français ayant des origines arabes ou subsahariennes. Du reste, c’est toute la logique de la stratégie Terra Nova conceptualisée par feu Olivier Ferrand pour le candidat du PS à la présidentielle de 2012.
Par conséquent, la crise euro-grecque de 2015 ayant brutalement dévoilé qu’une alternative à l’austérité est interdite quand vous êtes membre de l’euro et du Pacte budgétaire européen, il est parfaitement logique qu’elle accouche de la résurrection du «Non de gauche» dans le débat public français.
Ce «Non» de gauche peut-il, non pas faire le jeu du FN, mais le concurrencer ?
Etre de gauche et dire que la France doit sortir de Schengen, pour combattre la concurrence déloyale de la main d’œuvre d’Europe centrale, ce n’est pas faire le jeu du FN. Etre de gauche et dire qu’il faut copier le modèle canadien d’immigration par quotas de métiers, pour empêcher l’écrasement des salaires du personnel non qualifié et le dumping sur celui du personnel qualifié, ce n’est pas faire le jeu du FN. Etre de gauche et dire qu’il faut sortir de l’euro pour ne plus se voir interdire les relances monétaires keynésiennes, ce n’est pas faire le jeu du FN. C’est, au contraire, enrayer la dynamique du FN, en faisant que la gauche se réapproprie ses propres fondamentaux socio-économiques.
C’est la grande contradiction dans le raisonnement d’une partie des éditorialistes, intellectuels et économistes qui défendent le «Oui de gauche»: accuser leurs homologues du «Non de gauche» de «faire-le-jeu-du-FN» en ayant un discours souverainiste de gauche. Or, au contraire, ce sont la marginalisation et l’étouffement du «Non de gauche» dans le débat public français depuis dix ans qui favorisent la montée du FN, en le mettant en monopole sur le message anti-politiques européennes d’austérité. Car, tout bien pesé, si le «Non de gauche» existait solidement dans le paysage intellectuel et politique français, alors, du jour au lendemain, la stratégie Philippot du FN, consistant à cibler les électeurs du «Non de gauche», n’aurait plus aucune chance de fonctionner.
Pour l’heure, le «Non de gauche» ne trouve pas de traduction politique…
C’est plutôt un problème d’unification qu’un problème de vide. EELV tendance Duflot, Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, Nouvelle Donne de Pierre Larrouturou, aile gauche du PS presque en rupture de ban, réseaux d’Arnaud Montebourg: sur le fond, ces courants du paysage politique incarnent tous à des degrés divers le «Non de gauche», et ils ne divergent que sur une poignée d’enjeux, secondaires face au programme européen d’austérité.
Néanmoins, aussi longtemps que cette offre politique du «Non de gauche» sera atomisée, fragmentée, balkanisée, elle n’aura aucune chance de percer. Et ce, alors que l’écroulement progressif dans les urnes du «Oui de gauche» lui donne une fenêtre de tir.
Face aux divisions de la gauche du «Non», la candidature d’une personnalité de la société civile peut-elle émerger pour la présidentielle de 2017 ?
Peut-être Michel Onfray lui-même compte-t-il, comme José Bové en son temps, concourir à l’élection présidentielle ; et après tout, l’aventure d’un candidat venu de la société civile est dans l’air du temps. Cependant, une autre possibilité m’apparaît plus solide pour porter un «Non de gauche» unifié sur les fonds baptismaux: une primaire ouverte de toute la gauche du «Non», pour ne présenter qu’un candidat au premier tour de 2017 ; et d’ici là, l’unité de liste systématique du «Non de gauche» au premier tour des élections régionales de décembre.
Source : Le Figaro
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Quand Bourdin admet le racisme anti-blanc en direct
Lors d’un débat animé consacré aux statistiques ethniques sur RMC, opposant Robert Ménard à Thomas Guénolé, l’animateur donne raison à Robert Ménard sur le racisme anti-blanc qui sévit dans les « quartiers ».
Le débat de jeudi dernier sur Bourdin Direct (RMC) semblait assez convenu : Robert Ménard et Thomas Guénolé s’opposant sur les statistiques ethniques, c’était du classique : Guénolé est contre et fait preuve de son habituelle mauvaise foi, expliquant qu’il est impossible de comptabiliser les Bretons qui ont perdu tout attribut « ethnique », Ménard prenant appui sur son expérience de maire pour expliquer que les responsables ont besoin de connaître le réel pour agir.
C’est au détour d’un échange assez vif sur les Français de papiers et l’assimilation que la perle sort. Robert Ménard parle des Français de papiers « ni des Français de langue, de culture, d’amour de ce pays… », souvent immigrés de seconde ou troisième génération,
Des gamins de 15 ans, 16 ans 17 ans, à l’école, je les vois à l’école, ils traitent de sales petits Français, les Français de souche, alors qu’ils sont autant Français qu’eux. Ca veut dire qu’il y quoi dans leur tête ? c’est ça que vous ne voulez pas voir.
Et Jean-Jacques Bourdin de répondre :
On le sait… mais on le sait, je ne dis pas le contraire, Robert Ménard.