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tradition - Page 113

  • Énorme succès pour la 1ère fête du Pays réel organisée par Civitas

    En attendant un compte rendu plus détaillé, voici un premier aperçu en image du déroulement de la 1ère fête du Pays réel organisée par Civitas. Cette première journée est un énorme succès qui a vu affluer près d’un millier de personnes dans le grand espace couvert loué par le parti catholique Civitas à Rungis.

    A ceux qui pensent que le rassemblement passe par le reniement, la stratégie de l’enfouissement, les compromis, les discours mièvres et empruntés, Civitas montre qu’il n’en est rien.

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  • Gérard Letailleur vient de publier un recueil de contes intitulé : PÂQUES DE LA SAINTE RUSSIE

    3682141822.jpgLes contes russes constituent un vaste univers dont les racines remontent aux temps les plus reculés. Ils ont conservé leur symbolique dans la mémoire populaire grâce à la riche palette de leurs couleurs, leur sens du mouvement, leurs nobles sentiments, et parfois leur charmante naïveté.

    Dans cet ouvrage, ceux que nous avons choisis ont un point commun : la fête de Pâques. venue de Byzance au Xe siècle, à l’époque où les premiers slaves posèrent le pied sur le territoire russe entre la Haute Volga et le Dniepr, cette célébration revêt dans la liturgie orthodoxe une dimension fastueuse.

    Les plus beaux contes de Pâques portent la signature d’écrivains exceptionnels, à l’instar d’Alexandre Pouchkine, Léon Tolstoï, Anton Tchékhov, Alexandre Kouprine, Fédor Dostoïevski…

    Gageons que la redécouverte de ces petits joyaux tisse de nouveaux liens d’amitié entre nos deux peuples et contribue au renouveau spirituel de l’Occident chrétien.

    Gérard Letailleur, éditeur d’ouvrages de bibliophilie, est l’auteur de nombreux livres consacrés à l’histoire, dont le dernier, L’histoire insolite des cafés parisiens, préfacé par Jean Piat, paru aux éditions Perrin, a rencontré un vif succès couronné par le prix de l’Académie Rabelais 2013.

    Illustrations de Françoise Pichard.

    Pâques de la sainte Russie, Gérard Letailleur, Via Romana, 139 pages, 19 € cliquez ici

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • 40 Days for Life : 51 enfants à naître sauvés de l’avortement

    De Daniel Hamiche :

    "Lancée le mercredi des Cendres dernier, la campagne de Carême des 40 Days for Life manifeste déjà une remarquable réussite. Nous apprenons aujourd’hui que 51 enfants à naître ont déjà été sauvés de l’avortement au 9ème jour de la campagne (jeudi 9 mars) !

    Americatho et Riposte Catholique soutiennent la chaîne de prière “de l’arrière” qui, en France notamment, invite à prier une dizaine de chapelet chaque jour et pendant les 40 jours de la campagne (qui se terminera le dimanche des Rameaux) aux intentions de 40 Days for Life. Au moins un millier de personnes ont rejoint cette chaîne de prière : elle n’attend que vous ! Les adhérents reçoivent gracieusement une lettre quotidienne d’information qui donne des informations et des images des vigiles en cours, et les intentions de prière du jour. Si vous souhaitez vous associer à cette chaîne de prière ou recevoir un spécimen de la dernière lettre d’information, signalez-le nous ici en précisant bien : « J’adhère » ou « Je souhaite recevoir la dernière lettre d’information ». Merci !"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • 4e colloque annuel de l’Institut Iliade le 18 mars, à Paris, sur le thème : « Européens : transmettre ou disparaître ».

    Dans le monde qui vient, pour continuer à exister, il faudra plus que jamais savoir qui l’on est et d’où l’on vient. En France même, le combat politique et celui des idées est un « combat de civilisation ». Ce qui se joue, c’est la nécessité pour les Français et les Européens de renouer avec le fil de leur tradition, que Dominique Venner définissait comme « ce qui persévère et traverse le temps, ce qui reste immuable et qui toujours peut renaître en dépit des contours mouvants, des signes de reflux et de déclin ».

    C’est à cet impératif que s’attachera le colloque annuel de l’Institut Iliade pour la longue mémoire européenne, organisé samedi 18 mars 2017 à partir de 10h à la Maison de la Chimie, 28 Rue Saint Dominique, 75007 Paris.

    La journée est divisée en deux séquences. La matinée (10h-12h30) dressera le cadre de l’analyse, et plus particulièrement la crise de la transmission. Après une introduction de Grégoire Gambier et une mise en perspective proposée par Philippe Conrad, président de l’Institut Iliade (« L’Héritage européen, le connaître, le transmettre »), François Bousquet abordera « les origines du désastre : l’idéologie de la déconstruction », avant une table ronde consacrée à l’impasse de l’école républicaine, réunissant autour de Charlotte d’Ornellas, le délégué général de SOS Education Jean-Paul Mongin (« L’Education nationale : un outil idéologique »), Françoise Candelier, institutrice et créatrice d’une école hors contrat (« Les écoles hors contrat, lieux de résistance et de transmission »), l’enseignant et essayiste Jean-François Chemain (« L’Education nationale au miroir de l’éducation antique »). Cette matinée se conclura sur une évocation stimulante, issue de l’histoire : « Aristote au Mont Saint-Michel, comment la tradition grecque s’est transmise au Moyen Age ? ».

    L’après-midi (14h-18h30) explorera les différentes voies possibles du ressourcement. Interviendront ainsi Philippe Christèle (« Révéler et transmettre les valeurs du chef : éloge incongru de l’entreprise »), Christopher Gérard (« Paideia : la transmission comme acte révolutionnaire »), Jean-François Gautier (« La transmission par le patrimoine musical »), Lionel Rondouin (« Quel récit civilisationnel pour les Européens ? ») et Jean-Yves Le Gallou(« Face au ‘dernier homme’, le recours à la civilisation »). Ces interventions seront entrecoupées d’illustrations concrètes et de deux tables rondes. L’une, animée par Patrick Péhèle, réunira des représentantes des Antigones pour évoquer « le retour des femmes » dans l’œuvre de transmission. L’autre traitera, autour d’Aloysia Biessy, de laPaideia pour « former le corps, l’âme et l’esprit », avec l’essayiste et blogueuse Anne-Laure Blanc (« Le conte, lointaine mémoire et permanence vivante »), le chef d’entreprise et responsable d’un mouvement scout Hadrien Vico(« Le scoutisme, école de la vie et du caractère ») et le maître artisan allemand Harald Bosch (« Compagnonnage et artisanat d’art »).

    Ce colloque constitue la manifestation publique annuelle de l’Institut Iliade. Elle réunit plus de 1 000 participants désireux d’explorer les pistes du nécessaire réveil des peuples européens, d’échanger avec les orateurs et de se retrouver, y compris autour d’un verre, dans la convivialité d’une communauté ainsi reformée.

    Avec ses séances de dédicaces et davantage encore de stands, l’édition 2017 sera l’occasion de présenter en exclusivité :

    • Le prochain film de l’Iliade à destination des réseaux sociaux : « Européen, ton soleil revient !»
    • Le premier ouvrage co-édité par l’Iliade et Pierre-Guillaume de Roux : Le chant des alouettes. Cette anthologie poétique constitue le prolongement du travail réalisé par Thibaud Cassel dans le cadre de sa formation au sein de l’Institut.

    Pour être certain de disposer d’une place et accéder plus rapidement à la salle, il est vivement recommandé de réserver en s’inscrivant en ligne dès maintenant via weezevent.com/colloque-iliade

    Contact, demandes d’interviews et renseignements complémentaires : contact@institut-iliade.com

  • 8 mars, journée de la femme : grande veillée des Sentinelles à Paris

    Le 8 mars, les Sentinelles vous invitent à une grande veillée place Vendôme, à l’occasion de la journée internationale de la femme.  (Evènement Facebook) ! 
    Dans notre monde, l’altérité des sexes est contestée avec par exemple la théorie du genre qui n’existe pas, mais qui fait l’objet d’un enseignement sournois. L’indifférenciation est promue comme un style de vie à la mode. Ce refus des déterminismes naturels est une des sapes qui vise à faire s’effondrer le socle anthropologique de notre société. Sentinelles_20170308

    Dans notre monde, des femmes sont réduites en esclavage. Il n’est pas comparable aux traites arabo-musulmane ou transatlantique. Cet asservissement revêt de multiples formes. Combien de jeunes filles issues de familles d’immigration récente sont mariées de force dans leurs pays d’origine ? Combien de femmes subissent un asservissement domestique dont elles ne peuvent échapper, parfois maintenue dans ce carcan par une violence physique et psychique continue ? Combien de prostituées remettent les fruits de leur travail sordide à des proxénètes ?

    Dans notre monde, certes pas à l’intérieur de nos frontières, mais pas si loin que ça, des femmes vendent d’autres services pudiquement désignés comme « reproductifs ». Certaines vendent leurs ovules, d’autres portent l’enfant qu’elle céderont à sa naissance. La marchandisation du corps humain qu’implique la gestation pour autrui est bien là. L’hypocrisie des élites qui nous gouvernent atteint ici son summum : elles maintiennent une interdiction sur le territoire mais facilitent la transgression dans des pays où le prolétariat des gestatrices n’est pas protégé, et elles organisent la promotion de cette pratique à grand coup de sentimentalisme médiatique, afin de la rendre socialement plus acceptable.

    Pour certains, rien ne doit s’intercaler entre l’individu démuni et l’ogre du marché triomphant. Parce que les femmes sont plus fragiles dans notre monde brutal et violent, des Sentinelles choisissent de veiller à cette occasion de la Journée de la Femme. Cette veille des Sentinelles ne sera pas genrée : tous les sexes sans exception sont les bienvenus, avec toujours les mêmes recommandations : respecter le silence, les distances entre chacun de nous, l’absence de signes distinctifs et la bienveillance.

    A bientôt.

    Des Sentinelles

    http://www.altermedia.info/france-belgique/

  • Vive l'Europe : Yvan Benedetti et Daniel Conversano, le nationalisme et la Tradition (février 2017)

  • Ernst Jünger : L’Anarque

    « L’anarque peut vivre dans la solitude; l’anarchiste est un être social, et contraint de chercher des compagnons.
    Etant anarque, je suis résolu à ne me laisser captiver par rien, à ne rien prendre au sérieux, en dernière analyse… non, certes, à la manière des nihilistes, mais plutôt en enfant perdu, qui, dans le no man’s land d’entre les lignes des marées, ouvre l’oeil et l’oreille.

    C’est le rôle de l’anarque que de rester libre de tout engagement, mais capable de se tourner de n’importe quel côté.

    Le trait propre qui fait de moi un anarque, c’est que je vis dans un monde que, « en dernière analyse », je ne prends pas au sérieux.

    Pour l’anarque, les choses ne changent guère lorsqu’il se dépouille d’un uniforme qu’il considérait en partie comme une souquenille de fou, en partie comme un vêtement de camouflage. Il dissimule sa liberté intérieure, qu’il objectivera à l’occasion de tels passages. C’est ce qui le distingue de l’anarchiste qui, objectivement dépourvu de toute liberté, est pris d’une crise de folie furieuse, jusqu’au moment où on lui passe une camisole de force plus sérieuse.

    Ce qui d’ailleurs me frappe, chez nos professeurs, c’est qu’ils pérorent d’abondance contre l’Etat et l’ordre, pour briller devant les étudiants, tout en attendant du même Etat qu’il leur verse ponctuellement leur traitement, leur pension et leurs allocations familiales, et qu’à cet égard du moins ils sont encore amis de l’ordre.

    Le libéral est mécontent de tout régime; l’anarque en traverse la série, si possible sans jamais se cogner, comme il ferait d’une colonnade. C’est la  bonne recette pour qui s’intéresse à l’essence du monde plutôt qu’à ses apparences – le philosophe, l’artiste, le croyant.

    Quand la société oblige l’anarque à entrer dans un conflit auquel il est intérieurement indifférent, elle provoque ses contre-mesures. Il tentera de retourner le levier au moyen duquel elle le meut.

    Si j’aime la liberté « par dessus tout », chaque engagement devient image, symbole. Ce qui touche à la différence entre le rebelle et le combattant pour la liberté; elle est de nature, non qualitative, mais essentielle. L’anarque est plus proche de l’être. Le partisan se meut à l’intérieur des fronts sociaux et nationaux, l’anarque se tient au-dehors. Il est vrai qu’il ne saurait se soustraire aux divisions entre partis, puisqu’il vit en société.

    Je disais qu’il ne faut pas confondre rebelles et partisans; le partisan se bat en compagnie, le rebelle tout seul. D’autre part, il faut bien distinguer le rebelle de l’anarque, bien que l’un et l’autre soient parfois très semblables et à peine différents, d’un point de vue existentiel.
    La distinction réside en ce que le rebelle a été banni de la société, tandis que l’anarque a banni la société de lui-même. Il est et reste son propre maître dans toutes circonstances.

    Pour l’anarque […] S’il prend ses distances à l’égard du pouvoir, celui d’un prince ou de la société, cela ne veut pas dire qu’il refuse de servir, quoiqu’il advienne. D’une manière générale, il ne sert pas plus mal que tous les autres, et parfois mieux encore, quand le jeu l’amuse. C’est seulement du serment, du sacrifice, du don suprême de soi qu’il s’abstient.

    L’anarque est […] le pendant du monarque : souverain, comme celui-ci, et plus libre, n’étant pas contraint au règne.

    Le libéralisme est à la liberté ce que l’anarchisme est à l’anarchie.

    L’illusion égalitaire des démagogues est encore plus dangereuse que la brutalité des traîneurs de sabres… pour l’anarque, constatation théorique,  puisqu’il les évite les uns et les autres.

    L’anarque, ne reconnaissant aucun gouvernement, mais refusant aussi de se bercer, comme l’anarchiste, de songeries paradisiaques, possède, pour cette seule raison, un poste d’observateur neutre.

    L’anarque pense de manière plus primitive; il ne se laisse rien prendre de son bonheur. « Rends-toi toi-même heureux », c’est son principe fondamental, et sa réplique au « Connais-toi toi-même » du temple d’Apollon, à Delphes. Les deux maximes se complètent; il nous faut connaître, et notre bonheur, et notre mesure.

    Le monde est plus merveilleux que ne le représentent sciences et religions. L’art est seul à le soupçonner.

    L’obligation scolaire est, en gros, un moyen de châtrer la force de la nature et d’amorcer l’exploitation. C’est tout aussi vrai du service militaire obligatoire, qui est apparu dans le même contexte. L’anarque le rejette, tout comme la vaccination obligatoire et les assurances, quelles qu’elles soient. Il prête serment, mais avec des restrictions mentales. Il n’est pas déserteur, mais réfractaire.

    Qu’on lui impose le port d’une arme, il n’en sera pas plus digne de confiance, mais, tout au contraire, plus dangereux. La collectivité ne peut tirer que dans une direction, l’anarque dans tous les azimuts.

    L’anarque […] a le temps d’attendre. Il a son éthos propre, mais pas de morale. Il reconnaît le droit et non la loi; méprise les règlements. Dès que l’éthos descend au niveau des règlements et des commandements, c’est qu’il est déjà corrompu.

    L’anarque n’en [la société] discerne pas seulement de prime abord l’imperfection : il en reconnaît la valeur, même avec cette réserve. L’Etat et la société lui répugnent plus ou moins, mais il peut se présenter des temps et des lieux où l’harmonie invisible transparaît dans l’harmonie visible. Ce qui se révèle avant tout dans l’oeuvre d’art. En pareil cas, on sert joyeusement.

    L’égalisation et le culte des idées collectives n’excluent point le pouvoir de l’individu. Bien au contraire : c’est en lui que se concentrent les aspirations des multitudes comme au foyer d’un miroir concave.

    Etant anarque, ne respectant, par conséquent, ni loi ni moeurs, je suis obligé envers moi-même de prendre les choses par leur racine. J’ai alors coutume de les scruter dans leurs contradictions, comme l’image et son reflet. L’un et l’autre sont imparfaits -en tentant de les faire coïncider, comme je m’y exerce chaque matin, j’attrape au vol un coin de réalité.

    Non qu’en tant qu’anarque, je rejette à tout prix l’autorité. Bien au contraire : je suis en quête d’elle et me réserve, pour cette raison précise, le droit d’examen.
    Je mentionne cette indifférence parce qu’elle éclaire la distance entre les positions : l’anarchiste, ennemi-né de l’autorité, s’y fracassera après l’avoir plus ou moins endommagée. L’anarque, au contraire, s’est approprié l’autorité; il est souverain. De ce fait, il se comporte, envers l’Etat et la société, comme une puissance neutre. Ce qui s’y passe peut lui plaire, lui déplaire, lui être indifférent. C’est là ce qui décide de sa conduite; il se garde d’investir des valeurs de sentiment. Chacun est au centre du monde, et c’est sa liberté absolue qui crée la distance où s’équilibrent le respect d’autrui et celui de soi-même.

    Le bannissement se rattache à la société comme l’un des symptômes de son imperfection, dont l’anarque s’accommode tandis que l’anarchiste tente d’en venir à bout.

    Nous frôlons ici une autre des dissemblances entre [l’anarque] et l’anarchiste : la relation à l’autorité, au pouvoir législateur.
    L’anarchiste en est l’ennemi mortel, tandis que l’anarque n’en reconnaît pas la légitimité. Il ne cherche, ni à s’en emparer, ni à la renverser, ni à la  modifier – ses coups de butoir passent à côté de lui. C’est seulement des tourbillons provoqués par elle qu’il lui faut s’accommoder.
    L’anarque n’est pas non plus un individualiste. Il ne veut s’exhiber, ni sous les oripeaux du « grand homme », ni sous ceux de l’esprit libre. Sa mesure lui suffit; la liberté n’est pas son but; elle est sa propriété. Il n’intervient ni en ennemi, ni en réformateur; dans les chaumières comme dans  les palais, on pourra s’entendre avec lui. La vie est trop courte et trop belle pour qu’on la sacrifie à des idées, bien qu’on puisse toujours éviter d’en être contaminé. Mais salut aux martyrs !

    A première vue, l’anarque apparaît identique à l’anarchiste en ce qu’ils admettent, l’un comme l’autre, que l’homme est bon. La différence consiste en ceci : l’anarchiste le croit, l’anarque le concède. Donc, pour lui, c’est une hypothèse, pour l’anarchiste un axiome. Une hypothèse a besoin d’être vérifiée en chaque cas particulier; un axiome est inébranlable. Suivent alors les déceptions personnelles. C’est pourquoi l’histoire de l’anarchie est faite d’une série de scissions. Pour finir, l’individu reste seul, en désespéré.

    Il n’y a pas plus à espérer de la société que de l’Etat. Le salut est dans l’individu.

    L’idée fondamentale de Fourier est excellente : c’est que la création est mal fondue. Son erreur consiste à croire que ce défaut dans la coulée est réparable. Avant tout, l’anarque doit se garder de penser en progressiste. C’est la faute de l’anarchiste, en vertu de laquelle il lâche les rênes.

    L’anarque peut rencontrer le monarque sans contrainte; il se sent l’égal de tous, même parmi les rois. Cette humeur fondamentale se communique au souverain; il sent qu’on le regarde sans préjugés. C’est ainsi que naît une bienveillance réciproque, favorable à l’entretien.

    Le capitalisme d’Etat est plus dangereux encore que le capitalisme privé, parce qu’il est directement lié avec le pouvoir politique. Seul, l’individu peut réussir à lui échapper, mais non l’association. C’est l’une des raisons qui font échouer l’anarchiste. »

    Ernst Jünger, Eumeswill (1977)

    Source

    http://www.voxnr.com/8245/ernst-junger-lanarque

  • Grand texte XXXIX : L'Avenir du nationalisme français

    Le tome II des Œuvres capitales de Charles Maurras, sous-titré Essais politiques, s’achève par un texte court au titre prometteur : L’Avenir du nationalisme français. En exergue, on y lit la mention suivante : Ces pages forment la conclusion  du mémorial publié sous le titre POUR UN JEUNE FRANÇAIS chez Amiot Dumont, Paris, 1949.

    Maurras y démontre comment « le nationalisme français se reverra, par la force des choses…»  Force des choses qui, aujoud'hui, semble bien s'exercer avec intensité, avec caractère d'extrême gravité et justifier la permanence ou le retour d'un nationalisme français, tel que Maurras l'illustre et le redéfinit ici. Par quoi ce très beau texte trouve toute son actualité.   Lafautearousseau 

    Rien n'est fait aujourd'hui, tout sera fait demain. 1.

    Il ne reste donc plus au Français conscient qu'à agir pour que sa volonté soit faite et non une autre : non celle de l'Oligarchie, non celle de l'Étranger. 2

    Reste le rude effort d'action pratique et réelle, celui qui a voulu maintenir en fait une France, lui garder son bien, la sauver de son mal, résoudre au passage ses crises. C'est un service trop ancien et trop fier de lui-même pour que l'œuvre amorcée en soit interrompue ni ralentie. Ceux qui sont de l'âge où l'on meurt savent qu'elle dépend d'amis en qui l'on peut avoir confiance, car, depuis plus de quarante ans, ils répètent avec nous : par tous les moyens, même légaux. Ayant travaillé ainsi « pour 1950 », ils travailleront de même pour l'an 2000, car ils ont dit dès le début : pour que la France vive, vive le Roi !

    L'espérance ne se soutiendrait pas si le sens national n'en était pas soutenu en première ligne. Mais là aussi je suis tranquille.

    Il est beaucoup question d'abandonner en tout ou en partie la souveraineté nationale. Ce sont des mots. Laissons-les aux professeurs de Droit. Ces messieurs ont si bien fait respecter leur rubrique, intus et in cute3, ces dernières années, qu'on peut compter sur eux pour ajouter du nouveau à tous les plus glorieux gâchis de l'intelligence 4. Les trésors du réel et ses évidences sont plus forts qu'eux. Ce qu'ils déclarent périmé, ce qu'ils affectent de jeter par-dessus bord ne subira pas plutôt l'effleurement d'une égratignure ou d'une menace un peu concrète, vous verrez l'éclat de la réaction ! Preuve que rien ne vit comme le sens de la nation dans le monde présent. Ceux qui voudront en abandonner une part ne feront rien gagner à Cosmopolis : ils engraisseront de notre héritage des nationalités déjà monstrueuses. Les plus grands faits dont nous soyons contemporains sont des faits nationaux : la prodigieuse persévérance de l'Angleterre dans l'être anglais aux années 1940-1945, l'évolution panslaviste ou plutôt panrusse des Soviets, la résistance que la Russie rencontre chez les nations qu'elle a cru s'annexer sous un double vocable de race et de secte, l'éclosion de la vaste conscience américaine, le retour à la vie du nazisme allemand, sont tous des cas de nationalisme suraigu. Tous ne sont pas recommandables. Nous aurions été fous de les imiter ou de les désirer tous. Nous serions plus insensés de ne pas les voir, qui déposent de la tendance universelle. En France, le patriotisme en avait vu de toutes les couleurs après la victoire de Foch : que d'hostilité et que de disgrâces ! De grands partis caractérisés par leurs « masses profondes », étaient lassés ou dégoûtés du vocabulaire français, il n'y en avait plus que pour le charabia marxiste. À peine l'Allemand a-t-il été campé chez nous, toutes ses offres de bon constructeur d'Europe ont été repoussées et le Français, bourgeois, paysan, ouvrier ou noble n'a connu à très peu d'exemples près, que le sale boche ; l'esprit national s'est refait en un clin d'œil. La patrie a dû avaliser la souillure de beaucoup d'hypocrisies politiciennes. L'usage universel de ce noble déguisement est une preuve de plus de sa valeur et de sa nécessité, qui est flagrante : on va le voir.

    Le nationalisme de mes amis et le mien confessent une passion et une doctrine. Une passion pieuse, une doctrine motivée par des nécessités humaines qui vont grandissant. La plupart de nos concitoyens y voient une vertu dont le culte est parfois pénible, toujours plein d'honneur. Mais, parmi les autres Français, surtout ceux du pays légal, distribués entre des partis, on est déjà et l'on sera de plus en plus acculé au nationalisme comme au plus indispensable des compromis. Plus leurs divisions intéressées se multiplient et s'approfondissent, plus il leur faut, de temps à autre, subir le rappel et l'ascendant plus qu'impérieux du seul moyen qu'ils aient de prolonger leur propre pouvoir. Ce moyen s'appelle la France.

    Comment l'éviter quand tout le reste les sépare ? Sur quel argument, sur quel honnête commun dénominateur discuter hors de là ? Il n'y a plus de mesure entre l'économie bourgeoise et l'économie ouvrière. Ouvrier et bourgeois sont des noms de secte. Le nom du pays est français. C'est bien à celui-là qu'il faut se référer. Qu'est-ce qui est avantageux au pays ? Si l'on adopte ce critère du pays, outre qu'il est sous-entendu un certain degré d'abjuration des erreurs partisanes, son essentiel contient toute notre dialectique, celle qui pose, traite, résout les problèmes politiques pendants du point de vue de l'intérêt national : il faut choisir et rejeter ce que rejette et choisit cet arbitre ainsi avoué.

    Il n'y a certes là qu'un impératif limité. Les partis en lutte feront toujours tout pour s'adjuger le maximum en toute propriété. Mais leur consortium n'est rien s'il ne feint tout au moins des références osant aller plus loin que la partialité collective. S'y refuse-t-il ? Son refus peut donner l'éveil au corps et à l'esprit de la nation réelle, et le point de vue électoral lui-même en peut souffrir. Si ces diviseurs nés font au contraire semblant de croire à l'unité du compromis nationaliste, tout spectateur de bonne foi et de moyenne intelligence en sera satisfait.

    Donc, avec douceur, avec violence, avec lenteur ou rapidité, tous ces partis alimentaires, également ruineux, ou périront de leur excès, ou, comme partis, ils devront, dans une certaine mesure, céder à l'impératif ou tout au moins au constat du nationalisme. L'exercice le renforcera. La fonction, sans pouvoir créer l'organe, l'assouplira et le fortifiera. Les doctrines des partis se verront ramenées, peu à peu, plus ou moins, à leurs éléments de Nuées et de Fumées auxquelles leur insuccès infligera un ridicule croissant. Leur foi ne sera bientôt plus qu'un souvenir sans vertu d'efficacité, trace matérielle tendant à s'effacer, car on rira de plus en plus de ces antiquailles, aux faux principes qui voulaient se faire préférer aux colonies et aux métropoles et qui mènent leur propre deuil. 

    Alors pourra être repris quelque chose de très intéressant : le grand espoir de la nation pour déclasser et fusionner ses partis.

    Un mouvement de nationalisme français ne sera complet que par le retour du roi. En l'attendant, les partis se seront relâchés de leur primatie et, par l'effet de leurs abus, les mœurs auront repris tendance à devenir françaises, l'instinct et l'intérêt français auront reparu à leur rang.

    Il ne faut pas se récrier à ce mot d'intérêt. Fût-il disgracieux, c'est le mot juste. Ce mot est plein de force pour nous épargner une grave erreur qui peut tout ruiner.

    Si au lieu d'apaiser les oppositions et de les composer sur ce principe d'intérêt, on a honte, on hésite et qu'on se mette à rechercher des critères plus nobles, dans la sphère des principes moraux et sacrés propres aux Morales et aux Religions, il arrivera ceci : comme en matière sociale et politique les antagonismes réels de la conscience moderne sont nombreux et profonds, comme les faux dogmes individualistes sur l'essentiel, famille, mariage, association contredisent à angle droit les bonnes coutumes et les bonnes traditions des peuples prospères qui sont aussi les dogmes moraux du catholicisme, il deviendra particulièrement difficile, il sera impossible de faire de l'unité ou même de l'union dans cet ordre et sur ce plan-là. Ou si on l'entreprend, on essuiera une contradiction dans les termes dont l'expérience peut déjà témoigner.

    Ces principes contraires peuvent adhérer, eux, à un arrangement, mais non le tirer de leur fond, non le faire, ni se changer, eux divisés, eux diviseurs, en principes d'arrangement.

    Ces principes de conciliation ne sont pas nombreux. Je n'en connais même qu'un.

    Quand, sur le divorce, la famille, l'association, vous aurez épuisé tous les arguments intrinsèques pour ou contre tirés de la raison et de la morale, sans avoir découvert l'ombre d'un accord, il vous restera un seul thème neutre à examiner, celui de savoir ce que vaut tout cela au point de vue pratique de l'intérêt public. Je ne dis pas que cet examen soit facile, limpide ou qu'il ne laisse aucune incertitude. Il pourra apporter un facteur de lumière et de paix. Mais si, venu à ce point-là, vous diffamez la notion d'intérêt public, si vous désavouez, humiliez, rejetez ce vulgaire compromis de salut public, vous perdez la précieuse union positive qui peut en naître et, vous vous en étant ainsi privés, vous vous retrouvez de nouveau en présence de toutes les aigreurs qui naîtront du retour aux violentes disputes que l'intérêt de la paix sociale aurait amorties.

    On a beau accuser l'intérêt national et civique de tendre sournoisement à éliminer ce que l'on appelle, non sans hypocrisie, le Spirituel : ce n'est pas vrai. La vérité est autre. Nous avons appelé et salué au premier rang des Lois et des Idées protectrices toutes les formes de la Spiritualité, en particulier catholique, en leur ouvrant la Cité, en les priant de la pénétrer, de la purifier, de la pacifier, de l'exalter et de la bénir. En demandant ainsi les prières de chacune, en honorant et saluant leurs bienfaits, nous avons rendu grâces à tous les actes précieux d'émulation sociale et internationale que ces Esprits pouvaient provoquer. Si, en plus, nous ne leur avons pas demandé de nous donner eux-mêmes l'accord désirable et désiré, c'est qu'ils ne le possèdent pas, étant opposés entre eux : le Spirituel, à moins d'être réduit à un minimum verbal, est un article de discussion. Le dieu de Robespierre et de Jean-Jacques n'est pas le Dieu de Clotilde et de saint Rémy. Le moral et le social romains ne sont pas ceux de Londres et de Moscou. Vouloir les fondre, en masquant ce qu'ils ont de contraire, commence par les mutiler et finit par les supprimer. Dès que l'unité de conscience a disparu comme de chez nous, la seule façon de respecter le Spirituel est celle qui en accueille toutes les manifestations nobles, sous leurs noms vrais, leurs formes pures, dans leurs larges divergences, sans altérer le sens des mots, sans adopter de faux accords en paroles. Un Spirituel qui ne serait ni catholique ni protestant ni juif n'aurait ni saveur ni vertu. Mais il doit être l'un ou l'autre. Ainsi seront sauvés la fécondité des féconds et le bienfait des bons ; ainsi le vrai cœur des grandes choses humaines et surhumaines. Il existe une Religion et une Morale naturelles. C'est un fait. Mais c'est un autre fait que leurs principes cardinaux, tels qu'ils sont définis par le catholicisme, ne sont pas avoués par d'autres confessions. Je n'y puis rien. Je ne peux pas faire que la morale réformée ne soit pas individualiste ou que les calvinistes aient une idée juste de la congrégation religieuse. On peut bien refuser de voir ce qui est, mais ce qui est, dans l'ordre social, met en présence d'options tranchées que l'on n'évite pas.

    De l'abondance, de la variété et de la contrariété des idées morales en présence, on peut tout attendre, excepté la production de leur contraire. Il ne sera donc pas possible à chacun, catholique, juif, huguenot, franc-maçon, d'imposer son mètre distinct pour mesure commune de la Cité. Ce mètre est distinct alors que la mesure doit être la même pour tous. Voilà les citoyens contraints de chercher pour cet office quelque chose d'autre, identique chez tous et capable de faire entre eux de l'union. Quelle chose ? L'on n'en voit toujours qu'une : celle qui les fait vivre en commun avec ses exigences, ses urgences, ses simples convenances.

    En d'autres termes, il faudra, là encore, quitter la dispute du Vrai et du Beau pour la connaissance de l'humble Bien positif. Car ce Bien ne sera point l'absolu, mais celui du peuple français, sur ce degré de Politique où se traite ce que Platon appelle l'Art royal, abstraction faite de toute école, église ou secte, le divorce, par exemple, étant considéré non plus par rapport à tel droit ou telle obligation, à telle permission ou prohibition divine, mais relativement à l'intérêt civil de la famille et au bien de la Cité. Tant mieux pour eux si tels ou tels, comme les catholiques, sont d'avance d'accord avec ce bien-là. Ils seront sages de n'en point parler trop dédaigneusement. Car enfin nous n'offrons pas au travail de la pensée et de l'action une matière trop inférieure ou trop indigne d'eux quand nous rappelons que la paix est une belle chose ; la prospérité sociale d'une nation, l'intérêt matériel et moral de sa conservation touche et adhère aux sphères hautes d'une activité fière et belle. La « tranquillité de l'ordre » 5 est un bel objet. Qui l'étudie et la médite ne quitte pas un plan humain positif et néanmoins supérieur. Sortir de l'Éthique n'est pas déroger si l'on avance dans la Politique vraie. On ne se diminue pas lorsque, jeune conscrit de la vertu patriotique, on élève son cœur à la France éternelle ou, vieux légiste d'un royaume qu'un pape du VIe siècle mettait déjà au-dessus de tous les royaumes, on professe que le roi de France ne meurt pas. Tout cela est une partie de notre trésor, qui joint où elle doit les sommets élevés de l'Être.

    La nouvelle génération peut se sentir un peu étrangère à ces chaudes maximes, parce qu'elle a été témoin de trop de glissements et de trop de culbutes. Elle a peine à se représenter ce qui tient ou ce qui revient ; c'est qu'on ne lui a pas fait voir sous la raison de ces constantes, le pourquoi de tant d'instabilités et de ruines. Il ne faudrait pas croire celles-ci plus définitives qu'elles ne sont. L'accident vient presque tout entier des érosions classiques d'un mal, fort bien connu depuis que les hommes raisonnent sur l'état de société, autrement dit depuis la grande expérience athénienne continuée d'âge en âge depuis plus de deux mille ans, soit quand les royaumes wisigoths de l'Espagne furent livrés aux Sarrasins ou les républiques italiennes à leurs convulsions, par le commun effet de leur anarchie. La vérification polonaise précéda de peu nos épreuves les plus cruelles, et nos cent cinquante dernières années parlent un langage instructif.

    Le mal est grave, il peut guérir assez vite. On en vient d'autant mieux à bout qu'on a bien soin de ne point le parer d'autres noms que le sien. Si l'on dit : école dirigeante au lieu d'école révolutionnaire, on ne dit rien, car rien n'est désigné. Si l'on dit démagogie au lieu de démocratie, le coup tombe à côté. On prend pour abus ou excès ce qui est effet essentiel. C'est pourquoi nous nous sommes tant appliqués au vocabulaire le plus exact. Une saine politique ayant le caractère d'une langue bien faite peut seule se tirer de Babel. C'est ainsi que nous en sommes sortis, quant à nous. C'est ainsi que la France en sortira, et que le nationalisme français se reverra, par la force des choses. Rien n'est fini. Et si tout passe, tout revient 6.

    En sus de l'espérance il existe, au surplus, des assurances et des confiances qui, sans tenir à la foi religieuse, y ressemblent sur le modeste plan de nos certitudes terrestres. Je ne cesserai pas de répéter que les Français ont deux devoirs naturels : compter sur le Patriotisme de leur pays, et se fier à son Intelligence. Ils seront sauvés par l'un et par l'autre, celle-ci étant pénétrée, de plus en plus, par celui-là : il sera beaucoup plus difficile à ces deux grandes choses françaises de se détruire que de durer ou de revivre. Leur disparition simultanée leur coûterait plus d'efforts que la plus âpre des persévérances dans l'être et que les plus pénibles maïeutiques du renouveau.

    Charles Maurras  
     
    Maurras.net
  • Patrick Buisson et les derniers Gaulois

    Le nouveau film de Patrick Buisson, Ce Monde ancien. Les derniers Gaulois, réalisé par Guillaume Laidet, avec des images exceptionnelles, sera diffusé sur la chaîne "Histoire" à partir du 1er mars.

    Selon Patrick Buisson, il y a des moments où se modifie radicalement le cours des choses. Ce fut en France dans les années 1950 avec une économie basée sur la production à une économie basée sur la consommation. Il s'agit d'une révolution anthropologique. L'homme ancien était pluridimensionnel. L'homme moderne répudie tout héritage. L'homme ancien gardait la tradition, l'homme moderne suit la mode. La modernité c'est la victoire de la mode sur les moeurs. 

    Ce film parle de ce monde ancien. Il pose la question du progrès. Après le paysan vient le barbare. Après la culture, la destruction. Le génie en politique ce n'est pas de créer mais de conserver.

    En voici un extrait :

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html