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tradition - Page 199

  • Le Parlement n'est pas légitime pour créer un nouveau statut parental

    Communiqué du Printemps français :

    "Le Printemps Français refuse au parlement toute légitimité pour créer un nouveau statut parental !

    Le Printemps Français s'est opposé et continue de s'opposer à la loi Taubira et à la prétention du législateur à créer un mariage entre des personnes de même sexe, au nom de l'évidence biologique qui institue le mariage.

    De même, le Printemps Français s'oppose à la prétention du législateur à créer un statut de tiers-parent, pour soit-disant donner des droits à la personne qui vit avec l'un des deux parents de l'enfant. Il est totalement faux de prétendre que cette proposition de loi réponde à une nécessité. Elle n'a qu'un objectif : faire rentrer dans la loi un statut du beau parent au profit des couples homosexuels. Cette loi, si elle est votée, ouvrira demain à toutes les dérives par la simple adjonction de droits nouveaux à ce que le législateur aura fait.

    La loi est faite pour protéger l'enfant, pas pour donner satisfaction aux fantasmes des adultes. En instaurant juridiquement une confusion volontaire entre les parents et le tiers qui vit avec l'un d'eux, le projet socialiste et écologiste ne vise rien d'autre qu'à l'instauration légale de l'homoparentalité, sous couvert de résoudre des problèmes qui ne se posent que pour eux. En effet, la loi dispose déjà des moyens d'organiser la vie quotidienne entre des parents séparés pour préserver les intérêts de l'enfant. Dans cette proposition de loi, une fois de plus, ce sont les intérêts des adultes que l'on cherche à promouvoir au détriment de l'enfant.

    Le Printemps Français demande aux parlementaires de cesser de mentir aux français. La cause de la famille et des enfant mérite mieux."

    Michel Janva

  • CMRDS et Université d’été

    Il est de coutume à l’AF après les journées johanniques de concentrer toute notre attention sur la préparation du CMRDS. Cette année verra apparaître une innovation : Si le camps de formation des jeunes doit bien avoir lieu comme chaque année, et nous y tenons , car notre combat ne doit pas se résumer à des réactions épidermiques désordonnées,... 

    ...mais doit se structurer intellectuellement, cette année les trois derniers jours seront consacrés à une université d’été à laquelle sont conviés tous les membres adhérents et sympathisants pour évoquer avec eux les perspectives de combat politique à venir.

    Cette université d’été doit s’inscrire dans notre stratégie, évoquée déjà à plusieurs reprises, de conquête de l’intelligence et de travail à l’émergence de nouvelles élites françaises. Aussi bien cette université d’été qui succédera aux journées studieuses des jeunes au sein du camps Maxime Réal del Sartre seront-elles l’occasion d’inviter des compagnons de route animés par des convictions patriotiques, qui se mobilisent comme nous contre les dérives mondialistes du système.

    En effet, il n’est pas un jour sans que l’on apprenne de nouvelles inventions de plus en plus délirantes de notre république frelatée, que désormais nous devons subir quotidiennement. A la veille du scrutin européen, qui menace d’être une fois de plus un désastre électoral, entre ceux qui nous disent le plus sérieusement du monde avec toute la gravité tragique du clown triste : « il faut plus d’Europe et en sortir équivaudrait pour la France à sortir de l’Histoire » et ceux qui très nombreux ne se déplaceront même pas jusqu’aux urnes, il restera les patriotes qui essaieront de faire entendre leur voix, ce qui terrorise beaucoup de bien-pensants et affidés du système en cours de décomposition. Du reste, quelque part, il est presque réjouissant de voir ce « système » piloté par les « déconstructivistes » se déconstruire lui-même.

    Ah, l’Europe, l’Europe, heureusement qu’elle a son canal culturel et télévisuel pour rehausser le niveau avec l’élection par l’Eurovision de la femme à barbe. Après le clown triste de l’Elysée, le cirque « Euro,K Tastrof » vous invite à contempler le phénomène LGBT qui curieusement est promu comme une réponse par l’absurde à la formidable mobilisation de l’an dernier contre la loi Taubira.

    Evidemment, les médias toujours le doigt en l’air pour connaître la direction du vent, se grattent le ventre d’aise en louant ce signe avant coureur de l’ouverture et de la tolérance de notre société, en omettant bien sûr d’informer le public enfumé qu’on passe les menottes en Allemagne et aux Etats-Unis aux pères de famille qui s’opposent à l’endoctrinement sexuel de leurs enfants.

    Ces mêmes média passent sous silence les « Journées de Retrait de l’Ecole » organisées par Farida Belghoul pour lutter contre la main mise LGBT sur nos enfants en milieu scolaire et préfèrent célébrer « l’heureuse » initiative d’une académie de l’Education dite nationale de faire porter des jupes aux garçons dans les lycées. Et il faut contempler le spectacle que nous offrent ces journalistes avec leurs « gueules de faux-culs satisfaits ».

    Nous aurons d’autres motifs de nous alarmer, comme le « traité transatlantique » qu’on nous prépare en douce et qui aura, entre autres mérites, de donner le pouvoir aux grands groupes d’attaquer devant une juridiction privée les Etats dont la réglementation sociale constituerait une gène à leur développement. On pourra évoquer l’absence de politique sociale, économique ainsi que la « non politique étrangère », que ce soit de l’Union européenne ou de la France, qui sont en attente permanente des consignes de Washington.

    La seule réponse possible face à ce déferlement de comportements asexués et suicidaires, ce sera une large prise de conscience des enjeux que constitue pour la France et la vie quotidienne des Français la mobilisation d’un grand rassemblement patriotique dont l’Action française sera le fer de lance.

    Retenez bien les dates, pour les jeunes, du CMRDS et pour les moins jeunes, de l’Université d’Eté, qui sera aussi l’occasion de joyeuses libations pour bien entamer une nouvelle année de lutte.

    Olivier Perceval, secrétaire général de l’Action française

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?CMRDS-et-Universite-d-ete

  • Marion Le Pen défend la famille biologique. Pour Jean-Jacques Bourdin, c’est « dogmatique »…

    Encore un beau numéro de manipulation médiatique !

    Ce matin, Marion Le Pen était l’invitée de Jean-Jacques Bourdin pour un direct sur RMC et BFMTV. Quand Marion Le Pen encourage la France à faire des enfants français, le journaliste oriente immédiatement la question en l’assortissant d’un sous-entendu racialiste.

    Mais le meilleur est à venir. Marion Le Pen dénonce la politique gouvernementale qui nous fait passer de la famille biologique à la famille sociale, avec des tiers auxquels on accorde des droits parentaux. Aussitôt, Jean-Jacques Bourdin bondit en présentant la famille biologique comme « dogmatique » !

    Vas-y Bourdin, dis-nous tout de suite ce que les Français doivent penser, ça ira plus vite…

  • L'école St Dominique au Pecq, premier établissement hors-contrat de France

    L'école St Dominique au Pecq est le premier établissement privé hors-contrat de France par la taille. Fondé par une équipe de parents en 1992 avec 35 enfants, il compte aujourd’hui 747 élèves, répartis en 28 classes, de la maternelle à la terminale. Et devra s’agrandir encore avec l’ouverture du lycée féminin, à la rentrée 2014, grâce à la construction d’un troisième bâtiment. Frédérique Borne, directrice du primaire, répond à Présent :

    "Nous accueillons actuellement 320 élèves répartis en 13 classes toutes mixtes. Pour répondre à une importante demande en cours moyen, nous ouvrirons à la rentrée une nouvelle classe de CM1/CM2 à effectif volontairement réduit. [...]

    Nous recrutons nos enseignants par le bouche à oreille et avec l’aide précieuse de la Fondation pour l’Ecole, qui nous envoie aussi des stagiaires. La formation dispensée à l’Institut libre de formation des maîtres [l’ILFM, fondé par Anne Coffinier] est d’excellente qualité, elle demande à ses étudiants un bon niveau académique doublé d’un dynamisme et d’une forte motivation, indispensables à la pratique du métier d’instituteur. [...]

    Quelle est, pour vous, la qualité première d’une institutrice ?

    La capacité de transmettre des connaissances dans la bonne humeur et la douceur, et celle de susciter l’émerveillement et l’enthousiasme.

    Question inévitable : sans aide aucune de l’Etat et avec votre succès, comment réussissez-vous à faire fonctionner le financement de l’école? J’imagine que c’est par l’engagement des parents, des familles ? Parlez-nous un peu de ce fantastique réseau d’entraide générale.

    A Saint-Dominique, toutes les dépenses sont très rigoureusement étudiées à tous les niveaux, mais 15 % sont couvertes par les dons que nous recevons grâce à nos manifestations comme la vente de Noël, le premier week-end de l’Avent, la kermesse, les 14 et 15 juin cette année, le théâtre de la Troupe Hélène et Tatiana formée de professeurs et de parents de l’école, mais aussi grâce au dynamisme des membres du conseil d’administration et de tous les amis de l’école, qui participent à la vie de Saint-Dominique, soit financièrement, soit en apportant leur aide ponctuelle ou régulière. Nous recevons aussi le soutien de la Fondation pour l’Ecole. [...]

    L’école entretient d’excellentes relations avec la mairie du Pecq et nous y avons été bien accueillis dès le début. En effet, dès notre installation dans cette commune, le sénateur maire de l’époque, Alain Gournac, a accordé sa confiance à notre directeur général, M. Michel Valadier, et à nos projets pédagogiques et éducatifs : sens du travail bien fait, courage, courtoisie, sens des autres… Nous participons aux activités scolaires, comme l’annuel et traditionnel « cross des écoles de la ville du Pecq », nous sommes conviés à toutes les cérémonies et événements organisés par la ville."

    Michel Janva

  • 07, 08 et 09 juin 2014 : Pèlerinage Paris-Chartres.

    Notre-Dame de Chrétienté

    Inscriptions au pèlerinage 2014 N’attendez pas pour vous inscrire !

    A toux ceux qui veulent partager trois jours de prière entre militants et sympathisants d’Action française, rejoignez lechapitre Sainte Jeanne de France..Ce chapitre est historiquement le chapitre d’Action Française, ce qui signifie qu’il est ouvert à tous ceux qui voient dans l’engagement royaliste un prolongement du devoir de charité, mais aussi à tous les sympathisants d’hier et d’aujourd’hui qui souhaitent simplement vivre trois journées édifiantes, sur les traces de Charles Péguy.

    Chef de chapitre : Louis-Charles Bonnaves / lcbonnaves@yahoo.fr / 06.60.75.49.12 Nom du chapitre : Sainte Jehanne de France

    Pour connaître les tarifs en fonction de votre lieu de résidence principale et du nombre de personnes que vous inscrivez, reportez-vous au bulletin d’inscription

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?07-08-et-09-juin-2014-Pelerinage,7492

  • Face au gender, l'unidualité du couple

    L'abbé Guillaume de Tanoüarn, directeur du Centre Saint-Paul, a publié en janvier dernier une Histoire du mal. Il a été interrogé dans L'Action Française 2000. Extrait :

    "Critiquant les deux voies du féminisme, que sont l'enfermement dans le genre ou, au contraire, la volonté de détruire les genres, vous rejoignez l'actualité brûlante en évoquant « l'unidualité du couple » : « le masculin et le féminin » n'ont de sens que dans la perspective « du couple et de la famille »...

    HL'enfermement dans le genre, c'est bien le programme de Julius Evola, qui va jusqu'à penser une nature masculine et une nature féminine. Je trouve à ce monsieur bien peu d'expérience de la biodiversité humaine. Depuis des années, je répète en préparation au mariage qu'il y a des couples modèles mais qu'il n'y a pas de modèle de couple. Chaque couple est une histoire, avec deux tempéraments qui ont trouvé une modulation sur laquelle ils s'entendent et se répondent. Chacun a ses qualités et ses défauts et, contrairement à une idée trop répandue, les époux se choisissent autant sur leurs défauts que sur leurs qualités. L'unidualité de "l'une seule chair", c'est cela : chacun accepte non seulement les défauts de l'autre, mais les siens propres, dans un jeu de compensation où l'amour devra avoir toujours le dernier mot. Et dans cette harmonie duelle, pourquoi faudrait-il que les rôles soient fixés à l'avance, que l'homme fasse les comptes et la femme la cuisine ? C'est absurde. Il y a sans doute un mystère de la femme, c'est celui de sa maternité. Mais il y a aussi un mystère du couple, mystère inaccessible à la raison et qui défie toutes les prévisions. De ce point de vue, je dirais volontiers qu'il y a deux sortes de divorce, le divorce qui n'est qu'un constat d'immaturité persistante et le divorce qui exprime un refus de ce mystère du couple, de cette alchimie du couple, une volonté de tout rationaliser qui se transforme en instinct de destruction et d'autodestruction…"

    Michel Janva

  • Le mouvement « Les Mères Russes » apporte son soutien à la Journée de Retrait de l’Ecole (JRE)

    Le mouvement « Les mères russes » vient de faire savoir son soutien au mouvement français Journée de Retrait de l’Ecole (JRE) ainsi qu’au mouvement allemand « Parents Inquiets ». Des contacts sont pris en vue de coordonner une structure internationale pour la protection des enfants face aux entreprises mondiales de sexualisation des enfants dans les établissements scolaires.

  • Éric Dardel et « L’homme et la terre » par Aristide NON-CONFORME

    Attention, géographe non conforme.

    Éric Dardel peut être présenté comme un mal aimé pour son temps, ou devrions-nous plutôt dire « un ignoré ». Né en 1899, mort en 1967, Éric Dardel fut un professeur d’histoire géographie qui appréciait la philosophie, mais fut également un homme de foi, vivant « authentiquement » son protestantisme. C’est donc tout naturellement qu’il édifia un ouvrage géographique imprégné de philosophie et d’humanité.

    Paru et aussitôt oublié en 1952, L’homme et la terre présente « des courants de pensée novateurs de la géographie contemporaine, celui de la phénoménologie, des perceptions et des représentations par les hommes de leur environnement terrestre » (septième de couverture).

    Pourquoi cet auteur fut-il oublié et en quoi est-il au final une des clefs de voûte de la pensée géographique actuelle ?

    La question peut se poser, compte tenu du fond et de la forme de ce livre.

    I - Un ouvrage de géographie ou de philosophie ?

    À vrai dire, pour y répondre, il faut admettre le fait qu’Éric Dardel se place, dans ce livre, autant en géographe qu’en philosophe et en expérimentateur d’existence.

    À ce sujet, on pourra noter que la géographie n’est absolument pas incompatible avec la philosophie.

    Kant en fut la preuve vivante puisqu’avant d’être le philosophe réputé que l’on connaît et que l’on étudie encore beaucoup aujourd’hui, il fut professeur de géographie physique (Physische Geographie, 1802, – condensé des quarante-neuf cycles de cours à la géographie physique qu’il a a donné entre 1756 et 1796).

    Par ailleurs, faut-il rappeler toutes les réflexions philosophiques qu’entoure la question de l’espace, notamment à travers les travaux de Leibniz pour qui « l’espace est quelque chose d’uniforme absolument; et sans les choses y placées, un point de l’espace ne diffère absolument en rien d’un autre point de l’espace (1) » (pour résumer : l’espace est un tout immuable qui existe indépendamment des choses et des hommes – et de leur point de vue -) et de Kant pour qui « l’espace n’est rien autre chose que la forme de tous les phénomènes des sens extérieurs, c’est-à-dire la condition subjective de la sensibilité sous laquelle seule nous est possible une intuition extérieure […] Nous ne pouvons donc parler de l’espace, de l’être étendu, etc., qu’au point de vue de l’homme (2) » (pour résumer : l’espace est construit subjectivement par l’homme, il est à travers le point de vue de l’homme).

    Dardel a un parcours philosophique fidèle aux grandes évolutions philosophiques de son temps. Il est à ce point héritier de Kant, et très proche de la pensée existentialiste et phénoménologique d’Heidegger surtout et de Merleau-Ponty.

    Les questions entre autre posées par ces philosophes sont les suivantes : comment se place l’homme dans l’inventaire fait de toutes les choses du monde ? Comment est-on soi-même ?

    En phénoménologie, l’homme n’est pas un spectateur extérieur du monde. L’homme est dedans, et ce dès qu’il le perçoit – la perception entraînant alors tout le registre de la sensibilité (que l’on retrouve beaucoup dans le style employé par Dardel dans son ouvrage).

    Éric Dardel, suivant ces préceptes, semble l’un des premiers à voir ce que la géographie peut tirer de la phénoménologie et de l’existentialisme, à entrevoir le lien qui noue toute personne avec son environnement, sur les relations existentielles que nouent l’homme et la terre.

    Cette approche permet à Dardel d’apporter une vision totalement novatrice, mais ignorée à l’époque, sur la géographie.

    La structure même de son livre permet d’entrevoir les grandes lignes de son approche, à savoir d’abord les différents types d’espace, puis le fait que la géographie n’est pas la nature, mais la relation entre l’homme et la nature, ce qui entraîne une relation à la fois théorique, pratique et affective (du terrestre dans l’humain, et non de l’humain au terrestre). C’est cette seconde partie qui est réellement le cœur de cette nouvelle approche géographique.

    Avec ce livre, Éric Dardel a posé les bases de la géographie des perceptions. Il se place comme le porte flambeau de la « géographie de plein vent », expression inventée par Lucien Febvre et qui s’oppose à la « géographie de cabinet », celle qui se fait dans les bureaux grâce à des statistiques, des comptes rendus de voyage, des cartes, etc.

    Cette géographie peut être aussi assimilée aux cours en plein air, la « géographie de terrain », du spécialiste de la géographie régionale André Cholley (1886-1968).

    En outre, pour reprendre un passage très percutant du géographe Claude Raffestin – auteur d’une étude toute en finesse de Dardel, de son œuvre et aussi et surtout du Pourquoi n’avons-nous pas lu Éric Dardel ? (3), – on peut dire que Dardel fut un véritable avant-gardiste victime de sa clairvoyance :

    « Le drame de Dardel est d’avoir été en avance d’un paradigme sur ses contemporains. Formé au paradigme du “ voir ”, il a écrit au moment où triomphait celui de l’« organiser» alors qu’il postulait celui de l’« exister ». Dardel n’assure aucune transition, il n’est pas à une charnière, il anticipe… et il est seul ou presque. Il est même d’autant plus seul que ses références géographiques le desservent en partie auprès des jeunes géographes et que paradoxalement celles de nature historique, philosophique et littéraire appartiennent dans les années cinquante à un courant qui s’estompe… mais qui réapparaîtra un quart de siècle plus tard, juste hier et aujourd’hui (4). »

    II - Quelle géographie ressort de l’œuvre de Dardel ?

    Et bien ce n’est pas à proprement parlé une géographie, mais des géographies.

    Ce qui importe le plus à Dardel, c’est « de suivre l’éveil d’une conscience géographique, à travers les différents éclairages sous lesquels est apparue à l’homme le visage de la Terre. Il s’agit donc moins de périodes chronologiques que d’attitudes durables de l’esprit humain vis-à-vis de la réalité environnante et quotidienne, en corrélation avec les formes dominantes de la sensibilité, de la pensée et de la croyance d’une époque ou d’une civilisation. Ces « géographies » se rattachent chaque fois à une certaine conception  globale du monde, à une inquiétude centrale, à une lutte effective avec le « fond obscur » de la nature environnante (5) ».

    Au fond donc, ce qui anime le projet de Dardel, c’est de montrer les relations multiples et complexes, mais hautement colorées, qui existent entre des peuples, des hommes, ou une personne, avec son environnement. Et cette relation est de l’ordre de l’affectif.

    Ainsi, lorsqu’il parle de « géographie mythique », il évoque une « relation existentielle [qui] commande quantité de rites et d’attitudes mentales (6) ».

    Pour cette géographie mythique, il emprunte beaucoup à Mircea Eliade et notamment son ouvrage Traité d’histoire des religions. Concrètement, donc, la terre, la mer, l’air, le feu, pour reprendre des thèmes chers à Gaston Bachelard, sont au cœur du processus d’échange et de cœxistence entre la terre en sens large et les hommes. D’ailleurs notons que les « hommes » pris en exemple sont souvent des peuplades aux rapports très privilégiés avec leur environnement, qui est souvent peu maniable (nordicité, aridité, forêt sempervirente).

    « Puisque la Terre est la mère de tout ce qui vit, de de tout ce qui est, un lien de parenté unit l’homme à tout ce qui l’entoure, aux arbres, aux animaux, aux pierres même. La montagne, la vallée, la forêt, ne sont pas simplement un cadre, un “ extérieur ”, même familier. Elles sont l’homme lui-même. C’est là qu’il se réalise et qu’il se connaît (7). »

    Le mythe joue un rôle primordial dans l’élaboration d’un dialogue entre cette nature, cet environnement, et les hommes. Ces mythes permettent d’ailleurs de faire le lien entre une Terre « berceau » ou « origine », et une Terre qui est présence actuelle.

    « La Terre se manifeste comme actualisation sans cesse renouvelée en vertu de la fonction éternisante du mythe (8). »

    Il n’y a donc pas de rupture, pas de discontinuité entre le mythe et le discours, entre le religieux et la logique (Raffestin, p. 476), mais bien une « totalité ». Dardel parle du mythe comme d’un absolu, absout du temps comme date et moment (9).

    III - Quel usage faire de ces propos avec la géographie ? Que peut en retenir la géographie ?

    L’aspect novateur des idées développées par Dardel est de mettre en avant la tension qui existe entre le vécu et le connu. Il amène dans la géographie l’importance, non pas du décryptage de la Terre, mais du décryptage des relations mutuelles entre la Terre et les hommes.

    Dardel oscille donc « entre géographie de plein vent et géographie scientifique ». Ici, la géographie de plein vent serait cette perception de la Terre et ses relations avec et en l’homme. La géographie scientifique serait surtout fondée sur une méthodologie et une problématique.

    On le sait bien aujourd’hui que la géographie est le fruit des évolutions épistémologiques de ce dernier gros siècle et demi (depuis le milieu du XIXe siècle).

    Dardel, qui fut redécouvert dans les années 70 – 80 par les géographes sensibilisés par les nouvelles thèses philosophiques, sociologiques et anthropologiques (pensons à Levi-Strauss et le structuralisme, Morin et l’approche systémique, Foucault et Derrida et le déconstructionnisme), a apporté le subjectivisme dans l’approche géographique. Cette dernière n’en était pas totalement à son premier coup d’essai puisque le géographe Armand Frémont avait déjà initié la géographie à l’« espace vécu » (La région, espace vécu, 1976). Mais, Dardel reste clairement en avance de vingt-cinq ans, soit une génération.

    Cette subjectivité permet à la géographie d’aborder aujourd’hui les questions de l’exister dans un espace donné, d’habiter un territoire, et de saisir les liens et les relations multiples qui existent entre les acteurs ou actants, et ces espaces donnés (et cela à toutes les échelles d’analyse).

    Enfin, il faut reconnaître à Dardel une plume qui se fait rare dans le monde de la géographie, et même de façon générale dans le monde scientifique. À croire que la rigueur scientifique ne peut s’exprimer que par une austérité du style.

    En somme donc, le plaisir de lire Dardel va de pair avec la richesse conceptuelle qu’il ressort de son livre.

    À lire.

    Aristide Non-Conforme

    Notes et ouvrages

    1 : G. W. Leibniz, Troisième écrit. Ou Réponse ou seconde réplique de M. Clarke, in Œuvres, Paris, Éditions Aubier-Montaigne, 1972, p. 416.

    2 : E. Kant, Critique de la raison pure, Paris, P.U.F., 1944, pp. 58-59.

    3 : Claude Raffestin, « Pourquoi n’avons-nous pas lu Éric Dardel ? », in Cahiers de géographie du Québec, 1987, vol. 31, n° 84, pp. 471-481. Disponible sur http://archive-ouverte.unige.ch/unige:4356.

    4 : Ibid., p. 473.

    5 : Éric Dardel, L’homme et la terre, p. 63.

    6 : Ibid., p. 65.

    7 : Ibid., p. 66.

    8 : Ibid., p. 69.

    9 : Ibid., p. 69.

    Quelques indications biographiques complémentaires

    Dardel est né le 21 février 1899 et est mort le 19 janvier 1967. Sa famille est originaire de la Suisse par son père, et de Strasbourg par sa mère. Il est donc issu d’une famille protestante.

    En 1925, il est reçu septième à l’agrégation d’histoire et géographie, est fut nommé successivement professeur aux lycées de Sens, de Rouen (où il côtoie Simone de Beauvoir puis Jean-Paul Sartre, mais, semble-t-il, « sans jamais vraiment les rencontrer »), de Janson de Sailly à Paris. Il fut également le meneur et premier proviseur d’un lycée à Montmorency (le lycée expérimental Jean-Jacques-Rousseau).

    Parallèlement à sa carrière d’enseignant, Dardel a participé, comme nous l’avons vu, au monde de la recherche. Il a publié dans les Annales de Géographie des articles consacrés à la pêche. Il en fera d’ailleurs sa thèse de doctorat ès-lettres : « La pêche harenguière en France, étude d’histoire économique et sociale », soutenue en 1941; une autre thèse secondaire suivra, consacrée à un « État des pêches maritimes sur les côtes occidentales de la France au début du XVIIe siècle d’après les procès-verbaux de visite de l’inspecteur des pêches Le Masson de Parc (1723-1732) ».

    Cependant, ses travaux ne lui permirent pas vraiment de faire carrière dans le monde universitaire. D’ailleurs, d’après Philippe Pinchemel – auteur de la biographie d’Éric Dardel qui figure à la fin de   L’homme et la terre – Éric Dardel était plus attiré par d’autres champs de recherche, comme l’histoire et la philosophie, ainsi que la théologie protestante (on notera un certain nombre de recensions d’ouvrages et d’articles consacrés à la religion). Ce sont vraiment les domaines de l’histoire des idées et des mythes qui ont animé l’essentiel de ses travaux.

    Les deux ouvrages publiés indépendamment de ses travaux sur la pêche sont en 1946, L’Histoire, science du concret, et en 1952,  L’homme et la terre, nature de la réalité géographique.

    Ce sont les géographes anglo-saxons qui ont, les premiers, retrouvé et cité L’homme et la terre.

    Concernant sa vie privée, il a épousé une des filles du missionnaire et ethnologue Maurice Leenhardt, avec qui il eut sept enfants.

    • D’abord mis en ligne sur Cercle non conforme, le 2 mars 2014.

    http://www.europemaxima.com/

  • Européennes 2014 – Le grand Meeting de Force-Vie – Des candidats pour la Vie, la Famille et les racines chrétiennes de l’Europe.

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    Ce samedi matin se tenait à Paris le meeting national de Force-Vie dans le cadre de la campagne pour les élections européennes qui se dérouleront dimanche prochain.

    Devant une salle comble les orateurs qui se sont succédés ont brillamnent démontrés de leurs convictions et de leur attachement indéfectible à la Vie, à la famille et aux racines chrétiennes de l’Europe.

    Emmenés par différentes personnalités politiques connues pour leur crédibilité et leur engagement de bon sens au service des valeurs fondamentales et chrétiennes de notre civilisation, les listes Force-vie ont une particularité que l’on peut résumer par un profond souci du Bien Commun.

    Avec Jean-claude Martinez, Antoine Renard (AFC) et les autres têtes de listes, Christine Boutin a rappelé que  « le respect intégral de la Vie est le rempart contre l’objetisation et la marchandisation de la personne humaine ».

     L’accent a également été mis sur la défense de la famille et la mise en valeur des racines chrétiennes de l’Europe.Par ailleurs tous les sujets sont abordés sans les tabous du politiquement correct: Euro, Europe des Nations, Traité transatlantique, chômage, immigration

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