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tradition - Page 195

  • Les belles victoires des « pro-vie » américains !

    Voilà des chiffres qui devraient encourager tous les militants qui tentent d’enrayer la progression effrayante de la culture de mort conjuguée à l’acharnement de nos gouvernements à détruire notre civilisation millénaire. Les efforts finissent par payer, au prix d’une lutte incessante mais surtout persévérante. Alors qu’une énième manifestation est prévue dans les rues de Paris et Bordeaux dimanche prochain, certains sont tentés de ne plus y croire… Les résultats des lobbies « pro-vie » américains prouvent qu’il ne faut effectivement rien lâcher.

    Tous les indicateurs culturels de nos sociétés occidentales semblent aller dans le mauvais sens : l’immigration et l’islamisation ne cessent de progresser, la consommation de drogue explose, les gens ne se marient plus, les lois iniques se multiplient et de trop nombreux enfants sont encore tués dans le sein de leur mère… Pourtant, aux Etats-Unis où les organisations opposées à l’avortement sont particulièrement actives et efficaces, les résultats sont là : le nombre d’avortements baisse de manière significative.

    Ce nombre pour 1000 femmes est en effet passé de 20,9 à 16,9 entre 2001 et 2011, chiffre le plus bas depuis 1973, année durant laquelle l’avortement a été légalisé aux Etats-Unis. Plus d’un million d’enfants sont encore avortés chaque année et le combat n’est pas gagné, mais les esprits changent : dans un récent sondage mené par l’institut américain Gallop entre 2009 et 2014, six personnes interrogées sur dix se sont identifiées comme « pro-vie », un ratio qui permet donc largement d’espérer.

     

    Depuis l’interdiction de l’avortement par naissance partielle en 2003 à des mesures restrictives contre l’avortement votées dans différents états, les victoires sont réelles et régulières. Depuis 2011, plus de 200 textes de loi pro-vie ont été adoptés dans la moitié des états américains grâce à l’engagement permanent de ces lobbies partout présents.

    L’une des grandes victoires de ces organismes a été de se préoccuper autant des futures mères que des enfants à naître, notamment en s’occupant de trouver des familles d’adoption. Ils ont rendu aux femmes un choix de possibilités qu’on leur avait volontairement rendu inaccessible. Mais c’est aussi la compassion qui anime ce mouvement qui aide les femmes à choisir la vie qui les pousse à servir également celles qui la refusent, une démarche largement appréciée dans une société si individualiste…

    Le message est finalement clair : il est possible de récupérer notre culture, de gagner du terrain sur la culture de mort par un travail acharné, de la créativité, une attention constante sur les débats politique mais également un service quotidien des personnes de l’entourage le plus proche.

    http://www.contre-info.com/les-belles-victoires-des-pro-vie-americains#more-34776

  • 40 Days for Life, c'est parti !

    La campagne d’automne des 40 Jours pour la Vie (40 Days for Lifeest lancée aujourd'hui mercredi 24 septembre, elle s’achèvera dans 40 jours, c’est-à-dire le dimanche 2 novembre.

    Pendant des 40 jours, des vigiles ininterrompues vont se succéder devant des avortoirs aux États-Unis et dans d’autres pays, 24 h sur 24, et 7 jours sur 7, afin de prier pour la fin de l’avortement, ce « crime abominable ».

    Il ne s’agit pas de juger ni de stigmatiser : il s’agit de porter témoignage du caractère sacré de la vie, et de la vie à naître.

    Depuis son lancement aux États-Unis, la campagne des 40 Days for Life a mobilisé plus de 625 000 volontaires dans 3 039 campagnes locales qui se sont déroulées dans 539 villes réparties dans 24 pays. Le résultat de ces efforts, ce sont 8 973 vies sauvées de l’avortement !

    Daniel Hamiche propose de constituer une chaîne de prière “de l’arrière”. En quoi consiste-t-elle ? À prier pendant ces 40 jours dix Je Vous salue Marie aux intentions de cette campagne. Chaque jour. Pendant 40 jours. Accepterez-vous de vous joindre à ce pieux effort ? Il vous suffit de le signaler ici.

    Michel Janva

  • La quête du roi fait apparaître dans toute sa réalité le pouvoir des mythes anciens

    Il y a aussi une tout autre histoire, une authentique quête – véritable pendant celle de l’Anneau – qui sillonne le livre. Elle donne à la faërie une autre dimension, une dimension proprement humaine. Conduite exclusivement par les hommes et pour les hommes, sous l’œil bienveillant de Gandalf et des Elfes, c’est la quête d’Aragorn pour devenir ce qu’il est ! Cet engagement elfique pour que les hommes puissent avoir un destin en Terre du Milieu est tout aussi essentiel que la destruction de l’Anneau de Sauron. Mais cette quête-là est bien plus « calculée » : elle fait apparaître dans toute sa réalité le pouvoir des mythes anciens. 

         Quel sens peut bien avoir ce Retour du Roi, d’un Roi imaginaire, comme dit du Seigneur des Anneaux ? Les temps présents ignorent très largement ce que peut être un roi, et même ce que les rois, au cours de l’histoire humaine, ont pu représenter. On peut même voir une contradiction dans la manière dont Tolkien exploite ce thème. 

         Dans une faërie, un tel retour du Roi est tout à fait compréhensible : on peut parfaitement le concevoir comme faisant partie des thèmes incontournables de ce type de récit. Nombreux sont les textes médiévaux, en effet, qui se concluent sur cette eucatastrophe (néologisme tolkenien pour signifier la fin heureuse des faëries). 

         Mais son importance dans les livres du Seigneur des Anneaux est singulière. Ce n’est pas simplement un roi qui revient en puissance, mais une véritable quête qui parcourt le livre. Les livres I, II et IV sont entièrement consacrés à la quête de l’Anneau – mais les livres III, V et la moitié du livre VI sont, eux, consacrés à la guerre du Roi, au Roi, au retour du Roi et à la libération du Comté, terme de l’histoire. Si la vaste entreprise du professeur Tolkien a un sens – et, pour cela, on peut lui faire confiance : dans tous ses écrits, il a rigoureusement respecté la logique – ce sens, sans nul doute, il faut aussi le chercher là. 

         Tolkien a beaucoup écrit. Surtout pour répondre aux interrogations de ses lecteurs et critiques. Dans l’une de ses nombreuses lettres, à propos du pouvoir de l’Anneau, il dit ceci, qui peut sans difficulté s’appliquer à toutes les formes de pouvoir : « Si je devais philosopher à propos de ce mythe, je dirais qu’il s’agissait de représenter d’une façon mythique une vérité qui consiste à dire que la puissance (ou plutôt la potentialité), si elle doit être exercée et produire des résultats, doit être externalisée. A un degré plus ou moins important, elle doit, en quelque sorte, passer hors du contrôle direct de son propriétaire. Un homme qui veut exercer un pouvoir doit avoir des sujets extérieurs à lui-même et dont il dépend » (Lettre 211). Phrase éclairante : on y voit ce qui précisément différencie un pouvoir ayant comme « externalité » l’élection – dont la légitimité ne dépend alors que de l’efficacité de sa propagande, de sa « communication » – et un pouvoir dont « l’externalité » s’établit sur une tradition dans le respect des lois écrites et non écrites... Un pouvoir royal est contraint parce qu’il représente, parce qu’il est : c’est ainsi qu’il est tenu en laisse par son « externalité ». 

         Tolkien affirme à plusieurs reprises qu’il n’aime pas beaucoup ce que nous appelons démocratie. Mais on ne trouve sous sa plume aucun discours qui tenterait de théoriser un anti-démocratisme politique. Son livre n’a rien d’un livre politique. Ce n’est pas du tout de ce côté-là qu’il faut chercher. 

         Pour Tolkien, chrétien, catholique, la seule égalité qui vaille est devant Dieu : « Non pas que je sois un démocrate dans ses aspects habituels, sauf que je pense, pour parler littérairement, que nous sommes tous égaux devant le Grand Auteur » (Lettre 163). Cette pensée a conduit à certains esprits un peu limités à imaginer qu’il pourrait avoir quelque accointance avec des pensées et des penseurs hostiles à la démocratie. Il n’en est absolument rien ! Ce n’est vraiment pas son sujet. Son biographe Humphrey Carpenter précise : « Tolkien, en jargon moderne, était ‘de droite’ en ce qu’il honorait le roi et sa patrie et qu’il ne croyait pas au gouvernement du pays par le peuple ; mais il ne s’opposait à la démocratie que parce qu’il ne pensait pas qu’en fin de compte les hommes en tireraient profit » (Une biographie). 

    François-Marin Fleutot, Les mythes du Seigneur des Anneaux

    http://www.oragesdacier.info/2014/09/la-quete-du-roi-fait-apparaitre-dans.html

  • Prochaine veillée à Paris : le 5 octobre


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    Les Veilleurs étaient fidèles au rendez-vous pour la reprise hier à Paris à la place Maubert. Tout un symbole pour cette ancienne place d'exécution publique, qui fut aussi l'un des premiers lieux de barricades des Ligueurs du duc de Guise. Pratique aussi car c'est à 2 pas du commissariat et du musée de la Police de Paris ! Mais il n'y a pas eu de "sortie de classe" en GAV cette fois-ci...

    L'équipe de Veilleurs a conçu de nouvelles formes d'action, avec des "équipes de dialogue" pour aller à la rencontre des badauds qui s'interrogent sur ces drôles de gens assis par terre, mais aussi des "expos volantes" : des équipes ponctuelles avec des panneaux pour présenter les Veilleurs en plein jour dans des lieux fréquentés.

    La prochaine Veillée parisienne aura lieu le 5/10, après la manif LMPT.

    Hier soir, le thème de la Veillée était la conscience, avec des allocutions remarquées de Jean-Marie Le Méné et d'un responsable de l'associationObjection pour la conscience.

    IMG_20140917_211430Albéric Dumont a également donné de bonnes nouvelles sur  la prochaine Manif du 5/10 : le début de la mobilisation est très encourageant. Expérience, aguerrissement, unité et persévérance y sont peut-être pour quelque chose !

    Sa motivation principale est moins de faire pression sur les médias qui peuvent facilement piétiner des milliers de manifestants, mais de faire pression sur les partis politiques qui ont besoin des votes et qui ne pourront donc pas être insensible à une forte mobilisation. Plusieurs partis ont en effet des élections internes, et si certains partis sont clairs sur la volonté de revenir sur la loi Taubira, d'autres tergiversent encore.

    Michel Janva

  • Un jeune Anglais fait fureur en faisant la promotion de la chasteté

    "Phin Lyman n'avait pas imaginé que ses paroles auraient un tel retentissement. Ce jeune Anglais fait la couverture de tous les journaux. La raison: il est vierge et fier de l'être."

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    "Qui aurait pensé qu'un jeune apparaîtrait dans tous les journaux du fait de sa décision de rester vierge jusqu'au mariage ? Nos grands-parents n'auraient probablement jamais pu l'imaginer, mais de nos jours c'est devenu quelque chose de peu commun. C'est en tout cas ce que croit The Guardian, un journal anglais qui n'a jamais été très orienté vers les valeurs chrétiennes. La nouvelle a causé un tel engouement que le même journal a publié trois éditions de la même nouvelle, qui a été reproduite par d'autres grands médias britanniques, notamment The Times et The Daily Breast, l'un des plus lus par le public jeune d'Angleterre.

    "Sincèrement, je me demande : quel problème y a-t-il à attendre ? Pourquoi pensons-nous que tout doit être rapide ? Repas rapide, bronzage rapide, sexe rapide." C'est avec ces mots que Phyn Lyman a commencé une lettre ouverte écrite pour The Wellingtonian, une revue publiée dans son école, et qui a eu un si grand impact auprès de ses collègues de cours que les médias ont fait tout leur possible pour en obtenir l'exclusivité.

    Curieusement, les statistiques démontrent que Phyn n'est pas seul, et de plus en plus de jeunes en Angleterre choisissent de s'abstenir de relations occasionnelles, et par ailleurs beaucoup ont découvert qu'avoir des relations avec plusieurs personnes ne satisfait pas leurs besoins émotionnels, mais les aggrave.

    Ils sont déjà nombreux, les jeunes à succès qui ont plaidé pour la virginité jusqu'au mariage, reconnaissant que c'est le chemin le plus sûr pour vivre une bonne relation matrimoniale. Nous verrons combien d'autres jeunes se joindront à eux et répondront à cette invitation du Christ et de l’Église."

    (InfoVaticana - Traduction: Espérance Nouvelle)

    Marie Bethanie

  • "ABCD de la complémentarité" contre le gender

    Lu ici :

    ""ABCD de la complémentarité". Voilà le nom de la nouvelle action qu'a lancée ce week-end Farida Belghoul, l'égérie des Journées de retrait de l'école. Au programme, des lectures collectives de "contes traditionnels", suivies de séances de questions-réponses. [...] Pour participer à ces "ABCD de la complémentarité", parents, grands-parents, adultes sont invités à regrouper des enfants "entre 4 et 12 ans ou plus", "dans un domicile privé, en salle ou dans un parc", hors temps scolaire, pour leur lire des contes préalablement sélectionnés par l'équipe de Farida Belghoul. A la suite de quoi les adultes sont incités à poser toute une série de questions issus d'un questionnaire également proposé sur le site internet des JRE. "Ces échanges revêtent une importance considérable: compte tenu de la dissimulation des idées pro-genre à l'école, vos enfants seront les seuls à témoigner de la vérité" précise d'entrée le communiqué. "S'ils veulent sauver leurs enfants, les parents doivent trouver le temps et l'énergie de s'organiser et de se consacrer à des têtes-à-tête avec 'le fruit de leurs entrailles'" explique encore Farida Belghoul."

    Michel Janva

  • ONU : nouveau succès pro-vie

    Human Life International est une organisation internationale pro-vie et pro-famille. Elle est la plus importante au monde de ce type car elle regroupe des centaines d’associations. Selon ses statuts elle défend le droit à la vie, de la conception à la mort naturelle. Elle est dirigée par le Père Shenan J. Boquet. Ce prêtre est d’origine française comme son nom l’indique. Il exerce en Louisiane. Le siège social de l’association est aux États-Unis à Front Royal en Virginie.

    Cette association avait demandé son accréditation à l’ONU en 1990. Celle-ci lui avait été refusée. Sans but lucratif, elle demandait un statut consultatif. Ayant renouvelé sa demande, celle-ci s’est trouvée satisfaite le 1eraoût dernier. Elle peut désormais assister aux réunions de l’ONU, soumettre des déclarations écrites et orales aux assemblées générales, avoir accès aux textes officiels, bénéficier d’un budget. Ses déclarations feront partie de la documentation officielle de l’ONU.

    Le père Boquet a bien expliqué l’intérêt d’une telle position stratégique. Un seul mot peut faire changer tout le sens d’un texte. Il s’est réjoui donc de pouvoir défendre la vie de cette manière. Il expliqua qu’il y avait eu trois tentatives ayant pour but de s’opposer à cette accréditation. Il s’était trouvé face à des oppositions farouches. « Nos adversaires anti-vie n’étaient guère heureux ». Il a expliqué qu’un pays peut tout à fait être opposé à l’avortement mais par naïveté va aider une ONG qui financera la culture de mort. Il voit dans cette décision inattendue l’intercession de la Sainte Vierge.

    Avec l’accréditation de  Catholic Family & Human Rights Institute d’Austin Ruse il y a trois mois, il est manifeste que le clan pro-vie marque des points à l’ONU.

                                                                                                                                     JP Dickès

    http://medias-presse.info/onu-nouveau-succes-pro-vie/14223

  • Armin Mohler, l’homme qui nous désignait l’ennemi !

    Le Dr. Karlheinz Weissmann vient de sortir de presse une biographie d’Armin Mohler, publiciste de la droite allemande et historien de la “révolution conservatrice” Armin Mohler ne fut jamais l’homme des demies-teintes !

    Qui donc Armin Mohler détestait-il ? Les libéraux et les tièdes, les petits jardiniers amateurs qui gratouillent le bois mort qui encombre l’humus, c’est-à-dire les nouilles de droite, inoffensives parce que dépouvues de pertinence! Il détestait aussi tous ceux qui s’agrippaient aux concepts et aux tabous que définissait leur propre ennemi. Il considérait que les libéraux étaient bien plus subtils et plus dangereux que les communistes: pour reprendre un bon mot de son ami Robert Hepp: ils nous vantaient l’existence de cent portes de verre qu’ils nous définissaient comme l’Accès, le seul Accès, à la liberté, tout en taisant soigneusement le fait que 99 de ces portes demeuraient toujours fermées. La victoire totale des libéraux a hissé l’hypocrisie en principe ubiquitaire. Les gens sont désormais jugés selon les déclarations de principe qu’ils énoncent sans nécessairement y croire et non pas sur leurs actes et sur les idées qu’ils sont prêts à défendre.

    Mohler était était un type “agonal”, un gars qui aimait la lutte: sa bouille carrée de Bâlois l’attestait. Avec la subtilité d’un pluvier qui capte les moindres variations du climat, Mohler repérait les courants souterrains de la politique et de la société. C’était un homme de forte sensibilité mais certainement pas un sentimental. Mohler pensait et écrivait clair quand il abordait la politique: ses mots étaient durs, tranchants, de véritables armes. Il était déjà un “conservateur moderne” ou un “néo-droitiste” avant que la notion n’apparaisse dans les médiats. En 1995, il s’était défini comme un “fasciste au sens où l’entendait José Antonio Primo de Rivera”. Mohler se référait ainsi —mais peu nombreux étaient ceux qui le savaient— au jeune fondateur de la Phalange espagnole, un homme intelligent et cultivé, assassiné par les gauches ibériques et récupéré ensuite par Franco.

    Il manquait donc une biographie de ce doyen du conservatisme allemand d’après guerre, mort en 2003.  Karlheinz Weissmann était l’homme appelé à combler cette lacune: il connait la personnalité de Mohler et son oeuvre; il est celui qui a actualisé l’ouvrage de référence de Mohler sur la révolution conservatrice.

    Pour Mohler seuls comptaient le concret et le réel

    La sensibilité toute particulière d’Armin Mohler s’est déployée dans le décor de la ville-frontière suisse de Bâle. Mohler en était natif. Il y avait vu le jour en 1920. En 1938, la lecture d’un livre le marque à jamais: c’est celui de Christoph Steding, “Das Reich und die Krankheit der europäischen Kultur” (“Le Reich et la pathologie de la culture européenne”). Pour Steding, l’Allemagne, jusqu’en 1933, avait couru le risque de subir une “neutralisation politique et spirituelle”, c’est-à-dire une “helvétisation de la pensée allemande”, ce qui aurait conduit à la perte de la souveraineté intérieure et extérieure; l’Allemagne aurait dérogé pour adopter le statut d’un “intermédiaire éclectique”. Les peuples qui tombent dans une telle déchéance sont “privés de destin” et tendent à ne plus produire que des “pharisiens nés”. On voit tout de suite que Steding était intellectuellement proche de Carl Schmitt. Quant à ce dernier, il a pris la peine de recenser personnellement le livre, publié à titre posthume, de cet auteur mort prématurément. Dans ce livre apparaissent certains des traits de pensée qui animeront Mohler, le caractériseront, tout au long de son existence.

    L’Allemagne est devenue pour le jeune Mohler “la grande tentation”, tant et si bien qu’il franchit illégalement le frontière suisse en février 1942 “pour aider les Allemands à gagner la guerre”. Cet intermède allemand ne durera toutefois qu’une petite année. Mohler passa quelques mois à Berlin, avec le statut d’étudiant, et s’y occupa des auteurs de la “révolution conservatrice”, à propos desquels il rédigera sa célèbre thèse de doctorat, sous la houlette de Karl Jaspers. Mohler était un rebelle qui s’insurgeait contre la croyance au progrès et à la raison, une croyance qui estime que le monde doit à terme être tout compénétré de raison et que les éléments, qui constituent ce monde, peuvent être combinés les uns aux autres ou isolés les uns des autres à loisir, selon une logique purement arbitraire. Contre cette croyance et cette vision, Mohler voulait opposer les forces élémentaires de l’art et de la culture, de la nationalité et de l’histoire. Ce contre-mouvement, disait-il, et cela le distinguait des tenants de la “vieille droite”, ne visait pas la restauration d’un monde ancré dans le 19ème siècle, mais tenait expressément compte des nouvelles réalités.

    Dans un chapitre, intitulé “Du nominalisme”, le Dr. Karlheinz Weissmann explicite les tentatives de Mohler, qui ne furent pas toujours probantes, de systématiser ses idées et ses vues. Il est clair que Mohler rejette toute forme d’universalisme car tout universalisme déduit le particulier d’un ordre spirituel sous-jacent et identitque pour tous, et noie les réalités dans une “mer morte d’abstractions”. Pour le nominaliste Mohler, les concepts avancés par les universalismes ne sont que des dénominations abstraites et arbitraires, inventées a poteriori, et qui n’ont pour effets que de répandre la confusion. Pour Mohler, seuls le concret et le particulier avaient de l’importance, soit le “réel”, qu’il cherchait à saisir par le biais d’images fortes, puissantes et organiques. Par conséquent, ses sympathies personnelles n’étaient pas déterminées par les idées politiques dont se réclamaient ses interlocuteurs mais tenaient d’abord compte de la valeur de l’esprit et du caractère qu’il percevait chez l’autre.

    En 1950, Mohler devint le secrétaire d’Ernst Jünger. Ce ne fut pas une époque dépourvue de conflits. Après l’intermède de ce secrétariat, vinrent les années françaises de notre théoricien: il devint en effet le correspondant à Paris du “Tat” suisse et de l’hebdomadaire allemand “Die Zeit”. A partir de 1961, il fut le secrétaire, puis le directeur, de la “Fondation Siemens”. Dans le cadre de cette éminente fonction, il a essayé de contrer la dérive gauchisante de la République fédérale, en organisant des colloques de très haut niveau et en éditant des livres ou des publications remarquables. Parmi les nombreux livres que nous a laissés Mohler, “Nasenring” (= “L’anneau nasal”) est certainement le plus célèbre: il constitue une attaque en règle, qui vise à fustiger l’attitude que les Allemands ont prise vis-à-vis de leur propre histoire (la fameuse “Vergangenheitsbewältigung”). En 1969, Mohler écrivait dans l’hebdomadaire suisse “Weltwoche”: “Le ‘Républiquefédéralien’ est tout occupé, à la meilleure manière des méthodes ‘do-it-yourself’, à se faire la guerre à lui-même. Il n’y a pas que lui: tout le monde occidental semble avoir honte de descendre d’hommes de bonne trempe; tout un chacun voudrait devenir un névrosé car seul cet état, désormais, est considéré comme ‘humain’”.

    En France, Mohler était un adepte critique de Charles de Gaulle. Il estimait que l’Europe des patries, proposée par le Général, aurait été capable de faire du Vieux Continent une “Troisième Force” entre les Etats-Unis et l’Union Soviétique. Dans les années 60, certaines ouvertures semblaient possibles pour Mohler: peut-être pourrait-il gagner en influence politique via le Président de la CSU bavaroise, Franz-Josef Strauss? Il entra à son service comme “nègre”. Ce fut un échec: Strauss, systématiquement, modifiait les ébauches de discours que Mohler avait truffées de références gaulliennes et les traduisait en un langage “atlantiste”. De la part de Strauss, était-ce de la faiblesse ou était-ce le regard sans illusions du pragmatique qui ne jure que par le “réalisable”? Quoi qu’il en soit, on perçoit ici l’un des conflits fondamentaux qui ont divisé les conservateurs après la guerre: la plupart des hommes de droite se contentaient d’une République fédérale sous protectorat américain (sans s’apercevoir qu’à long terme, ils provoquaient leur propre disparition), tandis que Mohler voulait une Allemagne européenne et libre.

    Le conflit entre européistes et atlantistes provoqua également l’échec de la revue “Die Republik”, que l’éditeur Axel Springer voulait publier pour en faire le forum des hommes de droite hors partis et autres ancrages politiciens: Mohler décrit très bien cette péripétie dans “Nasenring”.

    Il semble donc bien que ce soit sa qualité de Suisse qui l’ait sauvé de cette terrible affliction que constitue la perte d’imagination chez la plupart des conservateurs allemands de l’après-guerre. Par ailleurs, le camp de la droite établie a fini par le houspiller dans l’isolement. Caspar von Schrenck-Notzing lui a certes ouvert les colonnes de “Criticon”, qui furent pour lui une bonne tribune, mais les autres éditeurs de revues lui claquèrent successivement la porte au nez; malgré son titre de doctorat, il n’a pas davantage pu mener une carrière universitaire. La réunification n’a pas changé grand chose à sa situation: les avantages pour lui furent superficiels et éphémères.

    La cadre historique, dans lequel nous nous débattions du temps de Mohler, et dans lequel s’est déployée sa carrière étonnante, freinée uniquement par des forces extérieures, aurait pu gagner quelques contours tranchés et précis. On peut discerner aujourd’hui la grandeur de Mohler. On devrait aussi pouvoir mesurer la tragédie qu’il a incarnée. Weissmann constate qu’il existait encore jusqu’au milieu des années 80 une certaine marge de manoeuvre pour la droite intellectuelle en Allemagne mais que cet espace potentiel s’est rétréci parce que la gauche n’a jamais accepté le dialogue ou n’a jamais rien voulu apprendre du réel. Le lecteur se demande alors spontanément: pourquoi la gauche aurait-elle donc dialogué puisque le rapport de force objectif était en sa faveur?

    Weissmann a donc résussi un tour de force: il a écrit une véritable “biographie politique” d’Armin Mohler. Son livre deviendra un classique.

    Thorsten Hinz,

    Pour Euro-Synergies Via VoxNR

    http://la-dissidence.org/2014/07/27/armin-mohler-lhomme-qui-nous-designait-lennemi/