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tradition - Page 202

  • La Manif pour tous n’a aucune raison d’être « soulagée » !

    Laurence Rossignol, secrétaire d’État chargée de la Famille, a reçu les opposants au mariage homosexuel il y a quelques jours. Les responsables de la Manif pour tous sont ressortis « soulagés » sur certains points, « inquiets » sur d’autres.

    « Inquiets », on le croit aisément étant donné l’autisme du gouvernement depuis un an et demi. « Soulagés », en revanche…

    Laurence Rossignol a réaffirmé que ni la PMA ni la GPA n’étaient au programme… À la bonne heure ! Et la Manif pour tous va donc être assez naïve pour faire confiance à ce gouvernement qu’aucune promesse n’a jamais engagé, à moins qu’elle ne soit faite précisément au lobby LGBT ou à quelque autre minorité ? Finies les manifs, oubliée celle du mois de mai parce que Laurence Rossignol a été un peu plus habile que les autres en termes de communication ?

    Recevoir enfin la Manif pour tous n’est pas un signe d’apaisement, c’est la moindre des choses.

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  • Le nombre de catholiques a augmenté plus vite que la population mondiale

    Les oiseaux de mauvaise augure qui nous racontent que les catholiques sont en voie de disparition peuvent manger leur chapeau. Le nombre de catholiques -1,228 milliard de baptisés- a augmenté plus vite en 2012 que la population mondialea révélé l'Annuaire statistique de l'Eglise publié par les éditions du Vatican.

    Avec quelque 14 millions de fidèles en plus, les catholiques du monde entier sont passés de 1,214 milliard à 1,228 milliard entre 2011 et 2012, soit une augmentation de 1,15%. Durant la même période, l'augmentation de la population mondiale est estimée autour de 1,1%.

    Au cours de 2012, 16 millions de baptêmes d'enfants et d'adultes ont été célébrés. La proportion de catholiques dans le monde se situait autour de 17,5%. Sur le continent américain, plus de 63% de la population est catholique. Les catholiques ne constituent que 3,2% des habitants de l'Asie. Il y a 414 313 prêtres à travers le monde (on est loin de la pénurie de vocations...) au 31 décembre 2012. Leur nombre augmente particulièrement en Afrique et en Asie. Les religieux (non prêtres) sont 55 314, les religieuses 702 529.

    Michel Janva

  • [Paris, vendredi 16 mai 2014] Olivier DARD présente son "Maurras" au Cercle de Flore

    Vendredi 16 mai, le Cercle de Flore recevra Olivier Dard, historien, professeur à l’université de Metz, directeur de plusieurs colloques consacrés à l’Action française, qui viendra présenter son ouvrage consacré à Charles Maurras 

    À 19 heures dans les bureaux de l’Action française,

    10 rue Croix-des-Petits-Champs, Paris 1er (métro Palais-Royal).

    Participation : 3 euros  ; entrée libre pour les adhérents du CRAF.

    (Armand Colin, 352 p., 25 euros)

  • Farida Belghoul participera au défilé Jeanne d’Arc organisé par Civitas ce 11 mai à 14h30

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    Farida Belghoul, porte-parole des JRE, a annoncé qu’elle participerait au défilé en hommage à Sainte Jeanne d’Arc et Saint Louis organisé le 11 mai prochain à 14h30 par Civitas et ouvert à tous les patriotes.

    Cette annonce témoigne de l’estime réciproque affichée par Farida Belghoul (JRE) et Alain Escada (Civitas) qui s’épaulent mutuellement depuis plusieurs mois dans le combat pour la défense de la Famille.

    De son côté, Alain Escada a appelé les familles de France a participé à la prochaine Journée de Retrait de l’Ecole fixée le lundi 12 mai pour réclamer l’interdiction de la théorie du genre à l’école.

    Point de départ du défilé à 14h30 place Saint Augustin.

    Quelques photos de l’édition précédente de ce défilé :

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  • Alexandre Douguine, chantre de l’eurasisme anti-américain en Russie

    Veronika Dorman est correspondante à Moscou

    Le géopoliticien inonde les médias officiels de ses thèses ultranationalistes depuis le début de la crise en Ukraine.

    «Imaginez que, dans un pays voisin de la France, la Belgique par exemple, peuplé de Français, ces derniers soient menacés de déportation et de génocide.» C’est ainsi que le géopoliticien-philosophe Alexandre Douguine explique pourquoi Vladimir Poutine n’a tout simplement pas le choix dans sa politique ukrainienne : tout comme il a été obligé de répondre à l’appel des habitants de Crimée, que la «junte de Kiev» s’apprêtait à «exterminer», de même il est forcé d’intervenir dans le sud-est de l’Ukraine pour protéger les russophones. «La manière dont les représentants de l’Ukraine de l’Ouest ont décidé de traiter les russophones de l’Est rappelle les pires moments du IIIe Reich, qui a été célébré sur le Maidan, avec des portraits de Hitler et des croix gammées. La Russie ne peut pas rester passive. Il s’agit de son peuple, près de chez elle», poursuit Douguine, qui ne s’embarrasse guère de la réalité des faits, parle neuf langues et porte fièrement une longue barbe de prophète.

    Décadent. Longtemps marginal pour ses positions extrémistes, cet intellectuel a désormais le vent en poupe et a envahi les médias officiels. Pour ce théoricien du «néo-eurasisme», le jeu de la Russie en Ukraine, certes dicté par les circonstances, obéit surtout à des impératifs géopolitiques, historiques et eschatologiques, qui dépassent de loin le Maidan.

    Intellectuel moscovite porté dans sa jeunesse sur l’ésotérisme et le mysticisme, Alexandre Douguine est le père de la version moderne et dépoussiérée de l’eurasisme, une idéologie formulée dans les années 20 par des penseurs russes en exil (Georges Florovsky, Nikolai Trubetskoï, Piotr Savitsky). Pour ces derniers, la géographie de la Russie - un «troisième continent» entre l’Occident et l’Asie - est sa destinée : tous ses dirigeants sont condamnés à conquérir puis assimiler les populations dangereuses limitrophes. Et surtout l’Etat doit être fort, centralisé, résistant aux velléités démocratiques et libérales délétères d’un Occident décadent. L’Eurasie de Douguine comprend tout l’espace postsoviétique et doit même étendre son influence sur l’Union européenne : «Le projet de réunifier la grande Russie est évidemment enclenché. Nous attirons ceux que nous pouvons par l’amitié et la paix, mais si nos intérêts sont menacés, alors l’intégration se fera par morceaux. Ceux qui sont hostiles à la Russie et à ses intérêts, comme l’avait été Saakachvili [ex-président de la Géorgie, qui a perdu des territoiresaprès l’intervention militaire russe de 2008, ndlr], ou comme aujourd’hui la junte de Kiev, doivent comprendre qu’ils ne pourront pas exister en tant qu’Etats antirusses. Tout Etat de l’espace postsoviétique, s’il décide de s’opposer violemment à la Russie, ne pourra exister que sous forme tronquée», prévient Douguine, qui précise que «l’intégrité territoriale de tous les Etats postsoviétiques sans exception dépend en premier lieu de Moscou. Ce qui ne veut pas dire que la Russie est prête à les démembrer. Mais sans accord avec Moscou (pas forcément une soumission totale au Kremlin ou à Poutine), l’intégrité territoriale ne peut être garantie.» A l’instar de ses maîtres à penser, Alexandre Douguine formule une idéologie anti-occidentale et antilibérale en prônant des valeurs sociales traditionalistes pour une Russie dont la mission est de dominer le monde, en luttant contre le «mal mondial» que représente l’Amérique. Dans cette perspective, «la crise ukrainienne n’est qu’un petit épisode d’une confrontation très complexe entre un monde unipolaire et multipolaire, entre la thalassocratie [civilisation de la mer, l’Amérique, ndlr] et la tellurocratie [la civilisation de la terre, la Russie]».

    «Inéluctable». Endossant le discours officiel du Kremlin, Douguine explique que, pour Moscou, «ce qui se passe en Ukraine est une opération spéciale américaine. Les Etats-Unis veulent conserver leur hégémonie mondiale et utilisent les Ukrainiens pour provoquer un conflit militaire avec la Russie». En vertu des lois de la Grande Guerre des continents (titre d’un ouvrage clé de Douguine), la guerre entre la Russie et les Etats-Unis aura fatalement lieu, un jour ou l’autre. «Que Poutine, Obama, les Européens, les Ukrainiens le veuillent ou non, contre le gré de tous, et même contre les intérêts de tous, c’est inéluctable», prophétise-t-il, soulignant que «la Russie et les Etats-Unis sont condamnés à la confrontation. Il ne peut y avoir de coexistence pacifique». N’en déplaise aux Européens. «Je ne voudrais pas les vexer, mais l’Europe, elle, est hors jeu dans ce choc des civilisations», insiste Douguine. Du reste, la Russie ne lui est pas hostile, a priori : «Nous partageons l’espace et l’histoire. Nous pourrions nous entendre avec l’UE, l’Allemagne, la France.» Mais, là encore, les lois historiques ne le permettent pas, car c’est l’Amérique qui tire toutes les ficelles. «En vérité, l’Europe n’a pas besoin de l’Ukraine. Ce sont les Américains qui sont derrière toute cette affaire. A Bruxelles, une grande partie de la bureaucratie est atlantiste. Au lieu d’être un pont entre la Russie et l’Europe, tenter d’équilibrer ses intérêts entre les deux, l’Ukraine est devenue une pomme de discorde», analyse le géopoliticien. Et d’aviser : «D’ailleurs, les Européens devraient faire attention : les Américains ont libéré le génie de l’ultranationalisme, du nazisme, dans le but de transférer ensuite la situation en Europe.»

    Si ses idées semblent correspondre au discours officiel et donner, du moins en apparence, quelques clés pour tenter de décrypter le jeu de Moscou depuis le début de la crise ukrainienne, le sentencieux Alexandre Douguine murmure-t-il pour autant à l’oreille de Vladimir Poutine ? Rien n’est moins sûr. En revanche, il a ses entrées dans les cercles du pouvoir. Depuis la fin des années 90, Douguine est introduit à la Douma, en tant que conseiller stratégique et politique. S’il ne remportera jamais de siège parlementaire, ses idées deviennent moins marginales à mesure que Poutine commence à formuler plus clairement sa vision d’une Russie qui n’est ni en Asie ni en Europe, mais qui doit suivre une «troisième voie». L’idéologie de Douguine offre un cadre théorique commode au conservatisme de plus en plus affirmé du maître du Kremlin, à son refus de recevoir des leçons de l’Occident, à ses penchants autoritaristes et ses ambitions expansionnistes.

    Mainmise. Aujourd’hui, Douguine est étroitement lié à l’économiste Sergueï Glaziev, l’aiguilleur du président russe sur les affaires ukrainiennes et son conseiller sur l’intégration eurasiatique. Il conseille aussi le président de la Douma, Sergueï Narychkine, qui a soutenu agressivement l’intervention russe en Ukraine. Enfin, ses multiples apparitions ces derniers temps sur les chaînes de télé fédérales, caisses de résonance du discours officiel, indiquent que le néo-eurasiste est «accrédité», sinon mandaté, par le pouvoir pour promouvoir sa vision du monde. «La géographie, c’est le destin, elle détermine l’histoire. Il y a deux Ukraine, rive droite et rive gauche du Dniepr. La première revient à l’Occident, la seconde nous revient à nous. L’Ukraine de l’Est sera russe», martèle Douguine. «Ces frontières qui nous séparent ne sont pas des frontières historiques entre deux Etats, deux peuples, elles étaient purement conventionnelles au sein d’un même Etat, d’abord l’Empire russe, puis l’URSS. Les Russes et les Ukrainiens ont toujours vécu comme un peuple unifié. L’Ukraine n’est pas un pays autonome qui serait entré en tant que tel dans l’URSS, mais une région de l’URSS, et avant cela de l’Empire russe. Pour sortir, il faut d’abord être entré. L’Ukraine n’existait pas, elle a été créée à partir de fragments par Staline et Khrouchtchev», insiste-t-il, en écho à l’argumentation du Kremlin. Ainsi, la mainmise sur la Crimée n’est qu’un premier pas dans le «rassemblement des terres russes».

    Le projet à long terme reste le retour au bercail de la Novorossiia(«nouvelle Russie», comme on désignait, du temps de l’empire, la partie orientale de l’Ukraine actuelle), mais dans l’immédiat il faut protéger «le peuple russe, les 20 millions menacés de génocide par la junte de Kiev». Dans ce sursaut patriotique, Douguine voit le renouveau de l’homme russe. «C’est le début du printemps russe, a-t-il expliqué sur le plateau de Pervy Kanal, principale télé fédérale. Nous commençons à ressentir de la fierté pour notre pays. Les Russes commencent à comprendre qu’ils ne sont pas que des objets passifs, mais des sujets de l’Histoire. Et plus nous nous soucions des Russes et des russophones au-delà de nos frontières, plus nous renforçons notre société.» Là-dessus, sans avoir besoin de se consulter, Alexandre Douguine et Vladimir Poutine sont absolument d’accord.

    souce :http://www.liberation.fr/monde/2014/04/27/alexandre-douguine-chantre-de-l-eurasisme-anti-americain-en-russie_1005913

    http://www.voxnr.com/cc/d_douguine/EFAAEZVZVFdqyBQtvK.shtml

  • L’hymne breton au Stade de France : bravo les Breizh, Blancs, Blacks !

    Bretagne, terre des vieux saints, terre des bardes […]. Chaque montagne, chaque vallée est chère à mon cœur.   

    Je n’aime pas spécialement le foot, préférant de loin le ballon ovale au ballon rond, l’angoisse d’un dimanche gallois de gueule de bois d’après-match à… la Marseillaise footballistique, sifflée moult fois au Stade de France. Et à tout prendre, Michalak, Florian Fritz ou Morgan Parra à… Ribéry, Karim Benzema & Co. Et puisqu’on y est, Fabien Galthié ou Raphaël Ibañez à Guy Roux ou Jean-Michel Larqué, rejoints demain au Mondial par le soixante-huitard Cohn-Bendit en mal de reconversion… Mamma mia !

    Mais le foot breton a réussi ce tour de force que le rugby des Catalans de l’Aviron bayonnais ou des Basques du Biarritz olympique n’a pas réussi à ce jour : faire chanter l’hymne national breton Bro gozh ma zadoù (Vieux pays de mes pères) au Stade de France.

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  • Alain Escada

  • Simone Weil et l'Enracinement : un trésor politique pour les "temps de crise"

    Déjà presque au terme de sa vie, une jeune philosophe, rebelle, mystique, révolutionnaire, syndicaliste, adresse à Albert Camus le manuscrit qu'elle rédigea à Londres en 1942-43. Après l'avoir lu, Albert Camus lance : “Il me paraît impossible d’imaginer pour l’Europe une renaissance qui ne tienne pas compte des exigences que Simone Weil a définies dans L’Enracinement.” Ce merveilleux texte, rien de moins qu'un "Prélude à une Déclaration des obligations envers l'être humain", écrit au coeur de l’effondrement de l'Europe du 20ème siècle, peut être considéré comme le « testament spirituel et politique » de Simone Weil, légué aux générations futures pour une pensée exigeante en « temps de crises ». En proposant une civilisation des « besoins de l’âme », en opposant à la civilisation des droits de l’homme celle des "obligations envers les êtres humains", elle définit l'enracinement comme "le besoin de le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine." Contre le scientisme, postulat de tous les mondialismes brun, rouge ou libre-échangiste, renvoyant dos à dos les "croyants" en la Science et au Progrès divinisés et les nostalgiques du passé, Simone Weil, comme plus tard son ami Gustave Thibon, nous propose de nous élever au-delà du temps, dans la merveilleuse continuité des générations, des traditions vivantes, dans l'amour de la racine qui se prolonge dans la fleur : "La perte du passé, collective ou individuelle, est la plus grande tragédie humaine et nous avons jeté le nôtre comme un enfant déchire une rose..." 

    "Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir."

    Pour Simone Weil, l’objet de la vie publique, la responsabilité des hommes politiques, des classes dirigeantes en particulier, est de "prendre toutes les dispositions susceptibles d’amener dans la plus grande mesure possible le pouvoir sous toutes ses formes, sans exception, aux mains de ceux qui acceptent en fait d’être liés par l’obligation universelle envers tous les êtres humains.“ A l'heure de la pulvérisation de toutes les limites, de la science - économique, naturelle - "sans conscience", de la mondialisation de tout et du déracinement généralisé, l'oeuvre de Simone Weil apparaît comme une lueur étincelante d'espoir pour tous ceux qui n'ont pas renoncé à "changer le monde", ceux qui n'ont pas sombré dans le fatalisme au nom d'un prétendu "sens de l'Histoire"... L'Enracinement est, comme l'affirme Camus, l'unique voie d'une renaissance, en 2014 comme en 1944, pour la France et pour la civilisation européenne, le seul programme authentiquement révolutionnaire dans un monde qui cherche sa boussole. L'ObsE vous en propose ici deux extraits. 

    "L'argent détruit les racines partout où il pénètre, en remplaçant tous les mobiles par le désir de gagner." (Ext p.34-35) 

    "L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir. Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie. 

    Les échanges d'influences entre milieux très différents ne sont pas moins indispensables que l'enracinement dans l'entourage naturel. Mais un milieu déterminé doit recevoir une influence extérieure non pas comme un apport, mais comme un stimulant qui rende sa vie propre plus intense. Il ne doit se nourrir des apports extérieurs qu'après les avoir digérés, et les individus qui le composent ne doivent les recevoir qu'à travers lui. Quand un peintre de réelle valeur va dans un musée, son originalité en est confirmée. Il doit en être de même pour les diverses populations du globe terrestre et les différents milieux sociaux. 

    Il y a déracinement toutes les fois qu'il y a conquête militaire, et en ce sens la conquête est presque toujours un mal. Le déracinement est au minimum quand les conquérants sont des migrateurs qui s'installent dans le pays conquis, se mélangent à la population et prennent racine eux-mêmes. Tel fut le cas des Hellènes en Grèce, des Celtes en Gaule, des Maures en Espagne. Mais quand le conquérant reste étranger au territoire dont il est devenu possesseur, le déracinement est une maladie presque mortelle pour les populations soumises. Il atteint le degré le plus aigu quand il y a déportations massives, comme dans l'Europe occupée par l'Allemagne ou dans la boucle du Niger, ou quand il y a suppression brutale de toutes les traditions locales, comme dans les possessions françaises d'Océanie (s'il faut croire Gauguin et Alain Gerbault).

    Même sans conquête militaire, le pouvoir de l'argent et la domination économique peuvent imposer une influence étrangère au point de provoquer la maladie du déracinement.

    Enfin les relations sociales à l'intérieur d'un même pays peuvent être des facteurs très dangereux de déracinement. Dans nos contrées, de nos jours, la conquête mise à part, il y a deux poisons qui propagent cette maladie. L'un est l'argent. L'argent détruit les racines partout où il pénètre, en remplaçant tous les mobiles par le désir de gagner. Il l'emporte sans peine sur les autres mobiles parce qu'il demande un effort d'attention tellement moins grand. Rien n'est si clair et si simple qu'un chiffre."  

    "Ce n'est pas l'adolescent abandonné, misérable vagabond, à l'âme affamée, qu'il est juste d'accuser, mais ceux qui lui ont donné à manger du mensonge" (à propos du jeune Hitler, Ext p.156 à 160) 

    "On doute de tout en France, on ne respecte rien, il a des gens qui méprisent la religion, la patrie, l’État, les tribunaux, la propriété, l'art, enfin toutes choses ; mais leur mépris s'arrête devant la science. Le scientisme le plus grossier n'a pas d'adeptes plus fervents que les anarchistes. Le Dantec est leur grand homme. Les « bandits tragiques » de Bonnot y puisaient leur inspiration, et celui d'entre eux qui était plus que les autres un héros aux yeux de ses camarades était surnommé « Raymond la Science ». À l'autre pôle, on rencontre des prêtres ou des religieux pris par la vie religieuse au point de mépriser toutes les valeurs profanes, mais leur mépris s'arrête devant la science. Dans toutes les polémiques où la religion et la science semblent être en conflit, il y a du côté de l'Église une infériorité intellectuelle presque comique, car elle est due, non à la force des arguments adverses, généralement très médiocres, mais uniquement à un complexe d'infériorité.

    Par rapport au prestige de la science il n'y a pas aujourd'hui d'incroyants. Cela confère aux savants, et aussi aux philosophes et écrivains en tant qu'ils écrivent sur la science, une responsabilité égale à celle qu'avaient les prêtres du XIIIe siècle. Les uns et les autres sont des êtres humains que la société nourrit pour qu'ils aient le loisir, de chercher, de trouver et de communiquer ce que c'est que la vérité. Au XXe siècle comme au XIIIe, le pain dépensé à cet effet est probablement, par malheur, du pain gaspillé, ou peut-être pire.

    L'Église du XIIIe siècle avait le Christ ; mais elle avait l'Inquisition. La science du XXe siècle n'a pas d'Inquisition ; mais elle n'a pas non plus le Christ, ni rien d'équivalent.

    La charge assumée aujourd'hui par les savants et par tous ceux qui écrivent autour de la science est d'un poids tel qu'eux aussi, comme les historiens et même davantage, sont peut-être plus coupables des crimes d'Hitler qu'Hitler lui-même.

    C'est ce qui apparaît dans un passage de Mein Kampf : « L'homme ne doit jamais tomber dans l'erreur de croire qu'il est seigneur et maître de la nature... Il sentira dès lors que dans un monde où les planètes et les soleils suivent des trajectoires circulaires, où des lunes tournent autour des planètes, où la force règne partout et seule en maîtresse de la faiblesse, qu'elle contraint à la servir docilement ou qu'elle brise, l'homme ne peut pas relever de lois spéciales. »

    Ces lignes expriment d'une manière irréprochable la seule conclusion qu'on puisse raisonnablement tirer de la conception du monde enfermée dans notre science. La vie entière d'Hitler n'est que la mise en œuvre de cette conclusion. Qui peut lui reprocher d'avoir mis en œuvre ce qu'il a cru reconnaître pour vrai ? Ceux qui, portant en eux les fondements de la même croyance, n'en ont pas pris conscience et ne l'ont pas traduite en actes, n'ont échappé au crime que faute de posséder une certaine espèce de courage qui est en lui.

    Encore une fois, ce n'est pas l'adolescent abandonné, misérable vagabond, à l'âme affamée, qu'il est juste d'accuser, mais ceux qui lui ont donné à manger du mensonge. Et ceux qui lui ont donné à manger du mensonge, c'étaient nos aînés, à qui nous sommes semblables.

    Dans la catastrophe de notre temps, les bourreaux et les victimes sont, les uns et les autres, avant tout les porteurs involontaires d'un témoignage sur l'atroce misère au fond de laquelle nous gisons.

    Pour avoir le droit de punir les coupables, il faudrait d'abord nous purifier de leur crime, contenu sous toutes sortes de déguisements dans notre propre âme. Mais si nous réussissons cette opération, une fois qu'elle sera accomplie nous n'aurons plus aucun désir de punir, et si nous croyons être obligés de le faire, nous le ferons le moins possible et avec une extrême douleur.

    Hitler a très bien vu l'absurdité de la conception du XVIIIe siècle encore en faveur aujourd'hui, et qui d'ailleurs a déjà sa racine dans Descartes. Depuis deux ou trois siècles on croit à la fois que la force est maîtresse unique de tous les phénomènes de la nature, et que les hommes peuvent et doivent fonder sur la justice, reconnue au moyen de la raison, leurs relations mutuelles. C'est une absurdité criante. Il n'est pas concevable que tout dans l'univers soit absolument soumis à l'empire de la force et que l'homme puisse y être soustrait, alors qu'il est fait de chair et de sang et que sa pensée vagabonde au gré des impressions sensibles." "La charge assumée aujourd'hui par les savants et par tous ceux qui écrivent autour de la science est d'un poids tel qu'eux aussi, comme les historiens et même davantage, sont peut-être plus coupables des crimes d'Hitler qu'Hitler lui-même."

    Il n'y a qu'un choix à faire. Ou il faut apercevoir à l'œuvre dans l'univers, à côté de la force, un principe autre qu'elle, ou il faut reconnaître la force comme maîtresse unique et souveraine des relations humaines aussi.

    Dans le premier cas, on se met en opposition radicale avec la science moderne telle qu'elle a été fondée par Galilée, Descartes et plusieurs autres, poursuivie au XVIIIe siècle, notamment par Newton, au XIXe, au XXe. Dans le second, on se met en opposition radicale avec l'humanisme qui a surgi à la Renaissance, qui a triomphé en 1789, qui, sous une forme considérablement dégradée, a servi d'inspiration à toute la IIIe République.

    La philosophie qui a inspiré l'esprit laïque et la politique radicale est fondée à la fois sur cette science et sur cet humanisme, qui sont, on le voit, manifestement incompatibles. On ne peut donc pas dire que la victoire d'Hitler sur la France de 1940 ait été la victoire d'un mensonge sur une vérité. Un mensonge incohérent a été vaincu par un mensonge cohérent. C'est pourquoi, en même temps que les armes, les esprits ont fléchi.

    Au cours des derniers siècles, on a confusément senti la contradiction entre la science et l'humanisme, quoiqu'on n'ait jamais eu le courage intellectuel de la regarder en face. Sans l'avoir d'abord exposée aux regards, on a tenté de la résoudre. Cette improbité d'intelligence est toujours punie d'erreur.  

    L'utilitarisme a été le fruit d'une de ces tentatives. C'est la supposition d'un merveilleux petit mécanisme au moyen duquel la force, en entrant dans la sphère des relations humaines, devient productrice automatique de justice. Le libéralisme économique des bourgeois du XIXe siècle repose entièrement sur la croyance en un tel mécanisme. La seule restriction était que, pour avoir la propriété d'être productrice automatique de justice, la force doit avoir la forme de l'argent, à l'exclusion de tout usage soit des armes soit du pouvoir politique.

    Le marxisme n'est que la croyance en un mécanisme de ce genre. Là, la force est baptisée histoire ; elle a pour forme la lutte des classes ; la justice est rejetée dans un avenir qui doit être précédé d'une espèce de catastrophe apocalyptique.

    Et Hitler aussi, après son moment de courage intellectuel et de clairvoyance, est tombé dans la croyance en ce petit mécanisme. Mais il lui fallait un modèle de machine inédit. Seulement il n'a pas le goût ni la capacité de l'invention intellectuelle, en dehors de quelques éclairs d'intuition géniale. Aussi a-t-il emprunté son modèle de machine aux gens qui l'obsédaient continuellement par la répulsion qu'ils lui inspiraient. Il a simplement choisi pour machine la notion de la race élue, la race destinée à tout faire plier, et ensuite à établir parmi ses esclaves l'espèce de justice qui convient à l'esclavage.

    À toutes ces conceptions en apparence diverses et au fond si semblables, il n'y a qu'un seul inconvénient, le même pour toutes. C'est que ce sont des mensonges.

    La force n'est pas une machine à créer automatiquement de la justice. C'est un mécanisme aveugle dont sortent au hasard, indifféremment, les effets justes ou injustes, mais, par le jeu des probabilités, presque toujours injustes. Le cours du temps n'y fait rien ; il n'augmente pas dans le fonctionnement de ce mécanisme la proportion infime des effets par hasard conformes à la justice.

    Si la force est absolument souveraine, la justice est absolument irréelle. Mais elle ne l'est pas. Nous le savons expérimentalement. Elle est réelle au fond du cœur des hommes. La structure d'un cœur humain est une réalité parmi les réalités de cet univers, au même titre que la trajectoire d'un astre.

    Il n'est pas au pouvoir d'un homme d'exclure absolument toute espèce de justice des fins qu'il assigne à ses actions. Les nazis eux-mêmes ne l'ont pas pu. Si c'était possible à des hommes, eux sans doute l'auraient pu. (...)

    Si la justice est ineffaçable au cœur de l'homme, elle a une réalité en ce monde. C'est la science alors qui a tort. 

    Non pas la science, s'il faut parler exactement, mais la science moderne. Les Grecs possédaient une science qui est le fondement de la nôtre. Elle comprenait l'arithmétique, la géométrie, l'algèbre sous une forme qui leur était propre, l'astronomie, la mécanique, la physique, la biologie. La quantité des connaissances accumulées était naturellement beaucoup moindre. Mais par le caractère scientifique, dans la signification que ce mot a pour nous, d'après les critères valables à nos yeux, cette science égalait et dépassait la nôtre. Elle était plus exacte, plus précise, plus rigoureuse. L'usage de la démonstration et celui de la méthode expérimentale étaient conçus l'un et l'autre dans une clarté parfaite.

    http://www.oragesdacier.info/2014/05/simone-weil-et-lenracinement-un-tresor.html

  • Alliance VITA porte plainte pour diffamation dans l'affaire Gerson

    Lundi 14 avril, Europe 1 a lancé contre Alliance Vita une campagne médiatique en se fondant sur des témoignages anonymes. Alliance VITA est accusée d’avoir tenu des propos outranciers lors d’une intervention au lycée privé Gerson (Paris), stigmatisant les femmes ayant eu recours à l’avortement. Des allégations mensongères qui vont jusqu'à l’amalgame avec l’intégrisme, avec comme but évident de les exclure de l’Ecole.

    Attaqués par la Mairie de Paris, Alliance Vita a été soutenue tant par la direction de l’établissement scolaire, que par la direction diocésaine de l’enseignement catholique, ainsi que par le cardinal-archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, dénonçant « un procès d’intention ».

    Alliance VITA a décidé d'adopter une attitude ferme dénonçant le mensonge et le procédé malhonnête visant à salir son image et à jeter le discrédit sur le coeur même de sa mission. Une plainte pour diffamation a été déposée par l’intermédiaire de Maître Antoine Beauquier.

    Michel Janva