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tradition - Page 202

  • Alain Escada

  • Simone Weil et l'Enracinement : un trésor politique pour les "temps de crise"

    Déjà presque au terme de sa vie, une jeune philosophe, rebelle, mystique, révolutionnaire, syndicaliste, adresse à Albert Camus le manuscrit qu'elle rédigea à Londres en 1942-43. Après l'avoir lu, Albert Camus lance : “Il me paraît impossible d’imaginer pour l’Europe une renaissance qui ne tienne pas compte des exigences que Simone Weil a définies dans L’Enracinement.” Ce merveilleux texte, rien de moins qu'un "Prélude à une Déclaration des obligations envers l'être humain", écrit au coeur de l’effondrement de l'Europe du 20ème siècle, peut être considéré comme le « testament spirituel et politique » de Simone Weil, légué aux générations futures pour une pensée exigeante en « temps de crises ». En proposant une civilisation des « besoins de l’âme », en opposant à la civilisation des droits de l’homme celle des "obligations envers les êtres humains", elle définit l'enracinement comme "le besoin de le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine." Contre le scientisme, postulat de tous les mondialismes brun, rouge ou libre-échangiste, renvoyant dos à dos les "croyants" en la Science et au Progrès divinisés et les nostalgiques du passé, Simone Weil, comme plus tard son ami Gustave Thibon, nous propose de nous élever au-delà du temps, dans la merveilleuse continuité des générations, des traditions vivantes, dans l'amour de la racine qui se prolonge dans la fleur : "La perte du passé, collective ou individuelle, est la plus grande tragédie humaine et nous avons jeté le nôtre comme un enfant déchire une rose..." 

    "Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir."

    Pour Simone Weil, l’objet de la vie publique, la responsabilité des hommes politiques, des classes dirigeantes en particulier, est de "prendre toutes les dispositions susceptibles d’amener dans la plus grande mesure possible le pouvoir sous toutes ses formes, sans exception, aux mains de ceux qui acceptent en fait d’être liés par l’obligation universelle envers tous les êtres humains.“ A l'heure de la pulvérisation de toutes les limites, de la science - économique, naturelle - "sans conscience", de la mondialisation de tout et du déracinement généralisé, l'oeuvre de Simone Weil apparaît comme une lueur étincelante d'espoir pour tous ceux qui n'ont pas renoncé à "changer le monde", ceux qui n'ont pas sombré dans le fatalisme au nom d'un prétendu "sens de l'Histoire"... L'Enracinement est, comme l'affirme Camus, l'unique voie d'une renaissance, en 2014 comme en 1944, pour la France et pour la civilisation européenne, le seul programme authentiquement révolutionnaire dans un monde qui cherche sa boussole. L'ObsE vous en propose ici deux extraits. 

    "L'argent détruit les racines partout où il pénètre, en remplaçant tous les mobiles par le désir de gagner." (Ext p.34-35) 

    "L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir. Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie. 

    Les échanges d'influences entre milieux très différents ne sont pas moins indispensables que l'enracinement dans l'entourage naturel. Mais un milieu déterminé doit recevoir une influence extérieure non pas comme un apport, mais comme un stimulant qui rende sa vie propre plus intense. Il ne doit se nourrir des apports extérieurs qu'après les avoir digérés, et les individus qui le composent ne doivent les recevoir qu'à travers lui. Quand un peintre de réelle valeur va dans un musée, son originalité en est confirmée. Il doit en être de même pour les diverses populations du globe terrestre et les différents milieux sociaux. 

    Il y a déracinement toutes les fois qu'il y a conquête militaire, et en ce sens la conquête est presque toujours un mal. Le déracinement est au minimum quand les conquérants sont des migrateurs qui s'installent dans le pays conquis, se mélangent à la population et prennent racine eux-mêmes. Tel fut le cas des Hellènes en Grèce, des Celtes en Gaule, des Maures en Espagne. Mais quand le conquérant reste étranger au territoire dont il est devenu possesseur, le déracinement est une maladie presque mortelle pour les populations soumises. Il atteint le degré le plus aigu quand il y a déportations massives, comme dans l'Europe occupée par l'Allemagne ou dans la boucle du Niger, ou quand il y a suppression brutale de toutes les traditions locales, comme dans les possessions françaises d'Océanie (s'il faut croire Gauguin et Alain Gerbault).

    Même sans conquête militaire, le pouvoir de l'argent et la domination économique peuvent imposer une influence étrangère au point de provoquer la maladie du déracinement.

    Enfin les relations sociales à l'intérieur d'un même pays peuvent être des facteurs très dangereux de déracinement. Dans nos contrées, de nos jours, la conquête mise à part, il y a deux poisons qui propagent cette maladie. L'un est l'argent. L'argent détruit les racines partout où il pénètre, en remplaçant tous les mobiles par le désir de gagner. Il l'emporte sans peine sur les autres mobiles parce qu'il demande un effort d'attention tellement moins grand. Rien n'est si clair et si simple qu'un chiffre."  

    "Ce n'est pas l'adolescent abandonné, misérable vagabond, à l'âme affamée, qu'il est juste d'accuser, mais ceux qui lui ont donné à manger du mensonge" (à propos du jeune Hitler, Ext p.156 à 160) 

    "On doute de tout en France, on ne respecte rien, il a des gens qui méprisent la religion, la patrie, l’État, les tribunaux, la propriété, l'art, enfin toutes choses ; mais leur mépris s'arrête devant la science. Le scientisme le plus grossier n'a pas d'adeptes plus fervents que les anarchistes. Le Dantec est leur grand homme. Les « bandits tragiques » de Bonnot y puisaient leur inspiration, et celui d'entre eux qui était plus que les autres un héros aux yeux de ses camarades était surnommé « Raymond la Science ». À l'autre pôle, on rencontre des prêtres ou des religieux pris par la vie religieuse au point de mépriser toutes les valeurs profanes, mais leur mépris s'arrête devant la science. Dans toutes les polémiques où la religion et la science semblent être en conflit, il y a du côté de l'Église une infériorité intellectuelle presque comique, car elle est due, non à la force des arguments adverses, généralement très médiocres, mais uniquement à un complexe d'infériorité.

    Par rapport au prestige de la science il n'y a pas aujourd'hui d'incroyants. Cela confère aux savants, et aussi aux philosophes et écrivains en tant qu'ils écrivent sur la science, une responsabilité égale à celle qu'avaient les prêtres du XIIIe siècle. Les uns et les autres sont des êtres humains que la société nourrit pour qu'ils aient le loisir, de chercher, de trouver et de communiquer ce que c'est que la vérité. Au XXe siècle comme au XIIIe, le pain dépensé à cet effet est probablement, par malheur, du pain gaspillé, ou peut-être pire.

    L'Église du XIIIe siècle avait le Christ ; mais elle avait l'Inquisition. La science du XXe siècle n'a pas d'Inquisition ; mais elle n'a pas non plus le Christ, ni rien d'équivalent.

    La charge assumée aujourd'hui par les savants et par tous ceux qui écrivent autour de la science est d'un poids tel qu'eux aussi, comme les historiens et même davantage, sont peut-être plus coupables des crimes d'Hitler qu'Hitler lui-même.

    C'est ce qui apparaît dans un passage de Mein Kampf : « L'homme ne doit jamais tomber dans l'erreur de croire qu'il est seigneur et maître de la nature... Il sentira dès lors que dans un monde où les planètes et les soleils suivent des trajectoires circulaires, où des lunes tournent autour des planètes, où la force règne partout et seule en maîtresse de la faiblesse, qu'elle contraint à la servir docilement ou qu'elle brise, l'homme ne peut pas relever de lois spéciales. »

    Ces lignes expriment d'une manière irréprochable la seule conclusion qu'on puisse raisonnablement tirer de la conception du monde enfermée dans notre science. La vie entière d'Hitler n'est que la mise en œuvre de cette conclusion. Qui peut lui reprocher d'avoir mis en œuvre ce qu'il a cru reconnaître pour vrai ? Ceux qui, portant en eux les fondements de la même croyance, n'en ont pas pris conscience et ne l'ont pas traduite en actes, n'ont échappé au crime que faute de posséder une certaine espèce de courage qui est en lui.

    Encore une fois, ce n'est pas l'adolescent abandonné, misérable vagabond, à l'âme affamée, qu'il est juste d'accuser, mais ceux qui lui ont donné à manger du mensonge. Et ceux qui lui ont donné à manger du mensonge, c'étaient nos aînés, à qui nous sommes semblables.

    Dans la catastrophe de notre temps, les bourreaux et les victimes sont, les uns et les autres, avant tout les porteurs involontaires d'un témoignage sur l'atroce misère au fond de laquelle nous gisons.

    Pour avoir le droit de punir les coupables, il faudrait d'abord nous purifier de leur crime, contenu sous toutes sortes de déguisements dans notre propre âme. Mais si nous réussissons cette opération, une fois qu'elle sera accomplie nous n'aurons plus aucun désir de punir, et si nous croyons être obligés de le faire, nous le ferons le moins possible et avec une extrême douleur.

    Hitler a très bien vu l'absurdité de la conception du XVIIIe siècle encore en faveur aujourd'hui, et qui d'ailleurs a déjà sa racine dans Descartes. Depuis deux ou trois siècles on croit à la fois que la force est maîtresse unique de tous les phénomènes de la nature, et que les hommes peuvent et doivent fonder sur la justice, reconnue au moyen de la raison, leurs relations mutuelles. C'est une absurdité criante. Il n'est pas concevable que tout dans l'univers soit absolument soumis à l'empire de la force et que l'homme puisse y être soustrait, alors qu'il est fait de chair et de sang et que sa pensée vagabonde au gré des impressions sensibles." "La charge assumée aujourd'hui par les savants et par tous ceux qui écrivent autour de la science est d'un poids tel qu'eux aussi, comme les historiens et même davantage, sont peut-être plus coupables des crimes d'Hitler qu'Hitler lui-même."

    Il n'y a qu'un choix à faire. Ou il faut apercevoir à l'œuvre dans l'univers, à côté de la force, un principe autre qu'elle, ou il faut reconnaître la force comme maîtresse unique et souveraine des relations humaines aussi.

    Dans le premier cas, on se met en opposition radicale avec la science moderne telle qu'elle a été fondée par Galilée, Descartes et plusieurs autres, poursuivie au XVIIIe siècle, notamment par Newton, au XIXe, au XXe. Dans le second, on se met en opposition radicale avec l'humanisme qui a surgi à la Renaissance, qui a triomphé en 1789, qui, sous une forme considérablement dégradée, a servi d'inspiration à toute la IIIe République.

    La philosophie qui a inspiré l'esprit laïque et la politique radicale est fondée à la fois sur cette science et sur cet humanisme, qui sont, on le voit, manifestement incompatibles. On ne peut donc pas dire que la victoire d'Hitler sur la France de 1940 ait été la victoire d'un mensonge sur une vérité. Un mensonge incohérent a été vaincu par un mensonge cohérent. C'est pourquoi, en même temps que les armes, les esprits ont fléchi.

    Au cours des derniers siècles, on a confusément senti la contradiction entre la science et l'humanisme, quoiqu'on n'ait jamais eu le courage intellectuel de la regarder en face. Sans l'avoir d'abord exposée aux regards, on a tenté de la résoudre. Cette improbité d'intelligence est toujours punie d'erreur.  

    L'utilitarisme a été le fruit d'une de ces tentatives. C'est la supposition d'un merveilleux petit mécanisme au moyen duquel la force, en entrant dans la sphère des relations humaines, devient productrice automatique de justice. Le libéralisme économique des bourgeois du XIXe siècle repose entièrement sur la croyance en un tel mécanisme. La seule restriction était que, pour avoir la propriété d'être productrice automatique de justice, la force doit avoir la forme de l'argent, à l'exclusion de tout usage soit des armes soit du pouvoir politique.

    Le marxisme n'est que la croyance en un mécanisme de ce genre. Là, la force est baptisée histoire ; elle a pour forme la lutte des classes ; la justice est rejetée dans un avenir qui doit être précédé d'une espèce de catastrophe apocalyptique.

    Et Hitler aussi, après son moment de courage intellectuel et de clairvoyance, est tombé dans la croyance en ce petit mécanisme. Mais il lui fallait un modèle de machine inédit. Seulement il n'a pas le goût ni la capacité de l'invention intellectuelle, en dehors de quelques éclairs d'intuition géniale. Aussi a-t-il emprunté son modèle de machine aux gens qui l'obsédaient continuellement par la répulsion qu'ils lui inspiraient. Il a simplement choisi pour machine la notion de la race élue, la race destinée à tout faire plier, et ensuite à établir parmi ses esclaves l'espèce de justice qui convient à l'esclavage.

    À toutes ces conceptions en apparence diverses et au fond si semblables, il n'y a qu'un seul inconvénient, le même pour toutes. C'est que ce sont des mensonges.

    La force n'est pas une machine à créer automatiquement de la justice. C'est un mécanisme aveugle dont sortent au hasard, indifféremment, les effets justes ou injustes, mais, par le jeu des probabilités, presque toujours injustes. Le cours du temps n'y fait rien ; il n'augmente pas dans le fonctionnement de ce mécanisme la proportion infime des effets par hasard conformes à la justice.

    Si la force est absolument souveraine, la justice est absolument irréelle. Mais elle ne l'est pas. Nous le savons expérimentalement. Elle est réelle au fond du cœur des hommes. La structure d'un cœur humain est une réalité parmi les réalités de cet univers, au même titre que la trajectoire d'un astre.

    Il n'est pas au pouvoir d'un homme d'exclure absolument toute espèce de justice des fins qu'il assigne à ses actions. Les nazis eux-mêmes ne l'ont pas pu. Si c'était possible à des hommes, eux sans doute l'auraient pu. (...)

    Si la justice est ineffaçable au cœur de l'homme, elle a une réalité en ce monde. C'est la science alors qui a tort. 

    Non pas la science, s'il faut parler exactement, mais la science moderne. Les Grecs possédaient une science qui est le fondement de la nôtre. Elle comprenait l'arithmétique, la géométrie, l'algèbre sous une forme qui leur était propre, l'astronomie, la mécanique, la physique, la biologie. La quantité des connaissances accumulées était naturellement beaucoup moindre. Mais par le caractère scientifique, dans la signification que ce mot a pour nous, d'après les critères valables à nos yeux, cette science égalait et dépassait la nôtre. Elle était plus exacte, plus précise, plus rigoureuse. L'usage de la démonstration et celui de la méthode expérimentale étaient conçus l'un et l'autre dans une clarté parfaite.

    http://www.oragesdacier.info/2014/05/simone-weil-et-lenracinement-un-tresor.html

  • Alliance VITA porte plainte pour diffamation dans l'affaire Gerson

    Lundi 14 avril, Europe 1 a lancé contre Alliance Vita une campagne médiatique en se fondant sur des témoignages anonymes. Alliance VITA est accusée d’avoir tenu des propos outranciers lors d’une intervention au lycée privé Gerson (Paris), stigmatisant les femmes ayant eu recours à l’avortement. Des allégations mensongères qui vont jusqu'à l’amalgame avec l’intégrisme, avec comme but évident de les exclure de l’Ecole.

    Attaqués par la Mairie de Paris, Alliance Vita a été soutenue tant par la direction de l’établissement scolaire, que par la direction diocésaine de l’enseignement catholique, ainsi que par le cardinal-archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, dénonçant « un procès d’intention ».

    Alliance VITA a décidé d'adopter une attitude ferme dénonçant le mensonge et le procédé malhonnête visant à salir son image et à jeter le discrédit sur le coeur même de sa mission. Une plainte pour diffamation a été déposée par l’intermédiaire de Maître Antoine Beauquier.

    Michel Janva

  • La direction de l'enseignement catholique de Paris défend le droit d'Alliance Vita à intervenir dans les lycées

    La direction diocésaine de l'enseignement catholique de Paris a tenté d'apaiser les esprits au lycée catholique Gerson en organisant une réunion interne longue de près de 4 heures à l'adresse du personnel et de la direction.

    Dans l'entourage de la direction de l'établissement, on affirme que «tout s'est bien passé», que «chacun a pu s'exprimer» et que le «dialogue était franc».

    Mais les «opposants» évoquent une «mascarade de dialogue» et «l'impossibilité de prendre la parole sans être coupé».

    Frédéric Gautier, le représentant de la direction diocésaine de l'enseignement catholique qui est venu présenter les résultats d'un audit réalisé à sa demande en janvier et février, estime avoir rencontré une communauté éducative «désireuse d'apaisement»:

    «Les conditions du dialogue étaient réunies».

    Une partie des enseignants rencontrés par la tutelle diocésaine lors de l'audit lui ont fait part de 4 craintes principales : sélection sur le niveau des élèves, sur l'origine sociale et l'appartenance catholique, sélection dans le recrutement des enseignants. Enfin, le style de la catéchèse tendrait vers une forme d'«uniformité». Sic.

    Frédéric Gautier répond que ces craintes

    «restent à vérifier. Il faut laisser le temps au chef d'établissement d'y répondre. Gerson ne se contente pas de recevoir les catholiques pratiquants du 16ème arrondissement, loin de là. Et ce n'est évidemment pas un établissement que l'on peut soupçonner d' intégrisme comme certains médias ont pu l'avancer».

    Concernant l'intervention d'Alliance Vita, l'autorité de tutelle a rappelé qu'il s'agissait d'une association

    «non suspecte en elle-même, ni intégriste, ni sectaire qui intervient sans aucune difficulté dans d'autres établissements catholiques».

    Le chef d'établissement a fait part de sa «colère» et de sa «tristesse» d'avoir été «traîné dans la boue» dans la presse, le plus souvent de façon anonyme mais a affirmé qu'il «renouerait le dialogue». Certains parents étaient venus soutenir le directeur, estimant que le lycée était victime d'une cabale menée par des «laïcards gauchistes». Des banderoles de soutien à la direction ont même été affichées hier sur les murs.

    «Il n'y a aucun problème ici. Nos enfants y sont très heureux. Si l'esprit catho qui règne ici ne convient pas à certains, il sont libres de partir. Nous ne sommes pas dans un établissement public!».

    Michel Janva

  • Civitas en Belgique, ce 1er mai, contre la théorie du genre et l’antichristianisme

    FRANCE-THEATRE-RELIGION-DEMO

    Jeudi soir, Alain Escada, président de Civitas, fera une conférence à Bruxelles, square Frère-Orban, à deux pas des institutions européennes. La conférence portera sur la théorie du genre. Une conférence comme Escada en fait à travers toute la France. A ceci près qu’elle sera adaptée au public belge et fera également le point sur les développements de la théorie du genre en Belgique.

    Le sujet y est d’autant plus d’actualité que, quinze jours plus tard, l’Université Libre de Bruxelles (ULB), organise un colloque international sur le thème : « Habemus Gender ! Déconstruction d’une riposte religieuse« . Durant deux jours, les 15 et 16 mai, des partisans de l’idéologie du genre venus de différents pays (parmi lesquels le Français Eric Fassin) vont se succéder à la tribune. « Ce colloque bénéficie du soutien d’institutions politiques belges comme la Fédération Wallonie-Bruxelles, la COCOF ou la ville de Bruxelles », insiste Alain Escada.

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    La conférence de Civitas à Bruxelles le 1er mai viendra donc bien à point pour amorcer une résistance belge à cette idéologie imposée par des organismes internationaux dans le cadre d’un nouvel ordre sexuel mondial.

    Alain Escada ne cache pas son ambition de parvenir, à l’issue de cette soirée, à lancer une antenne de Civitas en Belgique. « Je ne m’en occuperai pas personnellement car je suis déjà bien occupé à développer et structurer Civitas sur le territoire français, mais une petite équipe de Belges devrait rapidement se mettre en place. Il est temps de développer des réseaux catholiques à travers toute l’Europe et même au-delà car les problématiques auxquelles nous sommes confrontés sont désormais mondiales. Seul le calendrier varie de pays en pays.« 

    Une antenne belge de Civitas aura-t-elle une utilité plus large que de combattre la théorie du genre ? « Bien entendu !, répond Escada. Comme en France, Civitas aura en Belgique pour mission de faire entendre une voix catholique dans l’espace public et d’installer un esprit de résistance catholique. Les événements récents ont montré que la Belgique en avait un urgent besoin. Regardez comment la loi permettant l’euthanasie des enfants a été votée en Belgique dans la quasi indifférence générale. La résistance à cette loi inique a été quasiment inaudible et invisible. Seuls quelques poignées de Belges ont fait office de « sentinelles » devant les institutions parlementaires. Ce silence des catholiques belges est impardonnable et doit cesser. Ils doivent prendre des responsabilités et assumer leur catholicité sans couardise. »

    « Où sont les catholiques belges ? Les provocations s’accumulent sans réaction. Un seul exemple : le Jeudi Saint, la télévision (Club RTL en l’occurrence) avait programmée en soirée la diffusion du film blasphématoire « La dernière tentation du Christ « … A-t-on entendu une réaction vigoureuse ? Non, aucune! Quelle autre confession religieuse serait l’objet de telles humiliations de la part d’un grand groupe de télévisions ? Aucune ! « 

    (conférence à Bruxelles : 1er mai à 19h20, salle St Joseph, square Frère Orban)

    Annonce conf Gender Bruxelles

  • La menace Sentinelles

    Pour l'anniversaire de la loi Taubira, les Sentinelles étaient comme à leur habitude place Vendôme pour rappeler que déterminés, ils ne lâcherons jamais rien ! Face à cette pacifique assemblée un ministère tourmenté, à nouveau retranché, barricadé derrière véhicules, policiers et barrières. Un no man's land en plein Paris, une aberration étalée aux yeux de tous les touristes et passants qui prouve encore une fois que la plus oppressante des subversions n'est pas forcément la plus violente ou la plus bruyante.

    S

    Michel Janva

  • Apporter son aide aux oeuvres qui se réapproprient une identité catholique

    De Jean-Pierre Maugendre à propos du lycée Gerson :

    "Le lycée Gerson, établissement catholique coté du XVIe arrondissement de Paris, est au cœur d’une tempête destinée, me semble-t-il, à se reproduire de nombreuses fois. Suite à l’intervention dans le lycée de représentants de l’Alliance VITA sur des sujets qui traitent de la bioéthique, de la naissance et de la grossesse, des élèves, des parents et des enseignants se sont plaints à la direction diocésaine de l’Enseignement catholique des « dérives intégristes » de l’établissement. Le ministère de l’Éducation nationale a diligenté une enquête. Il n’y a bien sûr aucune dérive « intégriste » du lycée mais uniquement une volonté de la direction de poser un regard catholique sur la Vie et tout ce qui concerne sa transmission en accord avec la loi naturelle et donc l’enseignement de l’Église. Ce processus de réaffirmation identitaire n’est pas un fait isolé. La mobilisation de nombreux catholiques, laïcs, prêtres et évêques contre la dénaturation du mariage fait partie de ce processus plus général.

    Trois difficultés se font cependant jour :

    Une partie non négligeable des enseignants et des parents d’élèves des établissements catholiques ne partagent pas le projet pédagogique de l’établissement : telle œuvre d’éducation cherche à revenir aux intuitions catholiques originelles de sa fondation mais se retrouve avec 25% d’éducateurs musulmans ; tel professeur de Lettres d’une classe de Khâgne d’un lycée catholique de province est un obsédé sexuel notoire, etc. Comment gérer la transition ?

    Les évêques apparaissent divisés entre partisans du consensus et de l’enfouissement, qui est souvent le préalable à l’ensevelissement, (NNSS Pontier, Brunin, Dagens…) – et tenants d’une affirmation catholique décomplexée (NNSS Aillet, Rey, Cattenoz, Barbarin, Centène…). La réélection de Mgr Brunin comme président du conseil Famille et Société de l’épiscopat manifeste que les partisans du consensus sont toujours majoritaires.

    - Les pouvoirs publics ont choisi leur camp. N’oublions pas que Jean-Marc Ayrault est un ancien militant de la J.E.C. Le gouvernement mettra tout son poids et l’appareil d’État dans la balance pour que l’Église catholique en France reste sur l’Aventin et se contente de pieuses considérations sur la « nécessité d’accueillir l’étranger », de « faire famille », de « lutter contre le racisme et l’intolérance », etc.

    Deux actions complémentaires et non antagonistes apparaissent nécessaires : soutenir les œuvres, associations, communautés religieuses… qui n’ont jamais succombé aux charmes délétères de l’enfouissement. Apporter son aide aux établissements, directions, organismes, diocèses… qui essayent de se réapproprier une identité catholique. Cette tâche est sans doute plus ingrate tant il est difficile de verser du vin nouveau dans de vieilles outres. Elle n’en est pas moins nécessaire."

    Michel Janva