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tradition - Page 201

  • Pierre Sidos : "Le salut romain"

    La civilisation c’est d’abord la politesse. Tout le monde s’accorde pour dire qu’être poli est la marque d’un civilisé. Être civilisé correspond donc, en premier lieu, à observer les usages du savoir-vivre, d’éducation et de courtoisie. Le salut et les salutations, soit par la parole, l’écrit ou le geste, constituent ainsi les premiers indices de la bienséance, du respect, de la déférence.

    Saluer quelqu’un ou quelque chose, c’est rendre hommage à un être, une œuvre, un principe. Parmi les saluts ceux de la tête ou de la main sont les plus courants. Depuis des millénaires, chaque fois qu’un homme s’engage à servir, jure de dire la vérité, promet de tenir parole, affirme son honnêteté, rencontre un ami ou exprime sa gratitude, il lève naturellement le bras droit plus ou moins haut avec la main bien ouverte. Ce signe d’engagement, de bienvenue, d’amitié, est incontestablement le symbole le plus répandu de l’humanité civilisée.

    Du légionnaire de Rome au barde celtique, de l’athlète olympique au chevalier médiéval, du fédéré du Champ de Mars au soldat vers le drapeau, du témoin devant le tribunal au sportif sur le stade, le bras droit levé paume de la main visible fut et demeure le geste rituel de l’humanité authentique, de celle qui croit, travaille, lutte et joue franc-jeu.

    Quant à l’emploi systématisé de ce geste dans le monde politique contemporain, du début de l’Italie mussolinienne à l’achèvement de l’Espagne franquiste, en France même, il faut savoir que la main ouverte brandie répondait à la main fermée, au poing haineusement tendu, des marxistes de toutes obédiences ; et aussi s’opposait à l’image de la main cachée, qui désigne l’alliance des forces occultes dirigeantes et des puissances du gros argent corrupteur.

    La main droite ouverte dressée vers le ciel, reflétant spirituellement l’image du soleil vers la terre, n’est pas un monopole national ou partisan, mais une part du patrimoine indivis de la civilisation. Vouloir réduire son usage à un pays en particulier ou à une seule catégorie idéologique, en prétendant mettre dans le même sac indistinctement tous ceux qui l’on utilisé ou qui le font encore, c’est le but commun intéressé des tenants de la main fermée et de la main cachée, alors que présentée ou tendue la main ouverte a toujours été un signe universel de paix et d’amitié. Pour les Français, le fait est que sous des formes variées, le salut à la romaine ou olympique a été utilisé de la monarchie du roi Saint-Louis à l’État national du maréchal Pétain, y compris dans l’entre-deux grandes guerres du siècle dernier lors de la 8ème olympiade, en 1924 à Paris, et de la 11ème en 1936 à Berlin où toute l’équipe nationale française participante salua unanimement de la sorte la tribune officielle.

    Le salut militaire français, par sa présentation de l’intérieur de la main droite, est le témoin persistant de ce geste de sincérité et de droiture.

    Pierre Sidos, (29 Mars 2011)

    Source : Lorraine Nationaliste

    http://la-dissidence.org/2014/04/30/pierre-sidos-le-salut-romain/

  • Dimanche 25 mai 2014 : mobilisez-vous pour la Journée Nationale pour la Vie


    M
    Dimanche 25 mai,
    se tiendra la Journée Nationale pour la Vie qui a lieu chaque année le jour de la fête des mères.

    Cette journée avait été demandée en 2000 par le Pape Jean-Paul II.

    Cette journée est l'occasion de sensibiliser les médias, les politiques et le grand public à l'accueil de la Vie et la grandeur de la maternité.

    Des affiches, tracts, autocollants sont à votre disposition ainsi qu' un livret expliquant ce qu'est cette journée nationale pour la Vie et les actions à mener ce jour là.

    N'hésitez pas à en demander à [email protected]

    Michel Janva

  • Farida Belghoul défilera en l'honneur de Ste Jeanne d'Arc

    Elle l'annonce sur son site :

    "Sauver la pudeur et l’intégrité des enfants c’est aussi sauver les principes de la France chrétienne. Les JRE et Farida Belghoul seront présents ce dimanche 11 mai dans le défilé en l’honneur de sainte Jeanne d’Arc, avec dédicace à saint Louis, dans les rangs de CIVITAS. Venez nombreux pour bouter la théorie du genre hors de France! Rendez-vous dimanche 11 mai à 14h30, place Saint Augustin à Paris."

    Par ailleurs, la prochaine Journée de Retrait de l'Ecole est fixée au 12 mai.

    Michel Janva

  • Sur l'égalitarisme moderne

    Réponse de Robert Steuckers à un étudiant dans le cadre d’un mémoire de fin d’étude

    Quelle différence entre Nietzsche et Marx quand on se place du point de vue de l’égalitarisme moderne? Pour Marx, l’injustice provoque l’inégalité, pour Alain de Benoist, en ce sens post-nietzschéen, l’injustice s’instaure justement parce que nous vivons dans une ère égalitaire…

    (Robert Steuckers, mai 1998)

    Votre question s’inscrit dans une problématique d’ordre sémantique. Vous cherchez à y voir clair dans la manipulation tous azimuts de “grands mots” du débat politico-social: justice, liberté, égalité, etc., toutes dévalorisées par les “discours-bâteaux” de la politique politicienne. Essayons ici de clarifier ce débat.

    1. Pour Marx, effectivement, l’injustice sociale, la non redistribution harmonieuse des revenus sociaux, la concentration de capitaux en très peu de mains provoquent une inégalité entre les hommes. Il faut donc redistribuer justement, pour que les hommes soient égaux. Ou ils seront égaux quand ils ne seront plus victimes d’aucune injustice d’ordre matériel (bas salaires, exploitation du travail humain, enfants compris, etc.).

    2. Pour la tradition dite “inégalitaire” dont s’est réclamé de Benoist au début de sa carrière “métapolitique”, l’injustice, c’est que les individus d’exception ou surdoués ne reçoivent pas tout leur dû dans une société qui vise l’égalité. En ce sens, “égalité” signifie “indifférenciation”. Cette équation est sans doute plausible dans la plupart des cas, mais ne l’est pas toujours. Alain de Benoist craint surtout le nivellement (par le bas).

    Ces opinions se développent au niveau de la vulgate, de la doxographie militante.

    Pour approfondir le débat, il faut récapituler toute la pensée de Rousseau, son impact sur le socialisme naissant, sur le marxisme et sur les multiples avatars de la gauche contestatrice. Néanmoins, dans le débat actuel, il convient de souligner ce qui suit:

    a) Une société équilibrée, consensuelle, harmonieuse, conforme à une tradition crée d’elle-même la justice sociale, elle la génère spontané­ment, elle est travaillé par une logique du partage (des risques et des biens) et, partiellement, du don. Elle évite les clivages générateurs de guerres civiles, dont les inégalités trop flagrantes en matières économiques. La Rome antique nous donne de bons exemples en la matière, et pas seulement dans les réformes des Gracches (auxquelles se réfèrent les marxistes). Les excès de richesses, les accumulations trop flagrantes, les spéculations les plus scandaleuses, l’usure étaient réprimés par des amendes considérables, réinvesties dans les festivités de la ville. On s’amusait a posteriori avec l’argent injustement ou exagérément accumulé. Les amendes levées par les édiles couroules et plébéiennes taxaient ceux qui contrevenaient à la frugalité paradigmatique des Romains et le peuple en tirait profit. L’accumulation exagérée de terres arables ou de terres à pâturages étaient également punie d’amende (multo ou mulcto).

    b) La pratique de la justice est donc liée à la structure gentilice et/ou communautaire d’une société.

    c) Une structure communautaire admet les différences entre ses citoyens mais condamne les excès (hybris, arrogance, avarice). Cette condamna­tion est surtout morale mais peut revêtir un caractère répressif et coercitif dans le chef des autorités publiques (le multo réclamé par les édiles de la Rome antique).

    d) Dans une structure communautaire, il y a une sorte d’égalité entre les pairs. Même si certains pairs ont des droits particuliers ou complémen­taires liés à la fonction qu’ils occupent momentanément. C’est la fonction qui donne des droits complémentaires. Il n’y a nulle trace d’inégalité ontologique. En revanche, il y a inégalité des fonctions sociales.

    e) Une structure communautaire développe simultanément une égalité et des inégalités naturelles (spontanées) mais ne cherche pas à créer une égalité artificielle.

    f) La question de la justice est revenue sur le tapis dans la pensée politique américaine et occidentale avec le livre de John Rawls (A Theory of Justice, 1979). Le libéralisme idéologique et économique a généré dans la pensée et la pratique sociales occidentales un relativisme culturel et une anomie. Avec ce relativisme et cette anomie, les valeurs cimentantes des sociétés disparaissent. Sans ces valeurs, il n’y a plus de justice sociale, puisque l’autre n’est plus censé incarner des valeurs que je partage aussi ou d’autres valeurs que je trouve éminemment respectables ou qu’il n’y a plus de valeurs crédibles qui me contraignent à respecter la dignité d’autrui. Mais, dans le contexte d’une telle déperdi­tion des valeurs, il n’y a plus de communauté cohérente non plus. La gauche américaine, qui s’est enthousiasmée pour le livre de Rawls, a vou­lu, dans une deuxième vague, restaurer la justice en reconstituant les valeurs cimentantes des communautés naturelles qui composent les Etats et les sociétés politiques. Reconstituer ces valeurs implique forcément un glissement à “droite”, non pas une droite militaire ou autoritaire, mais une droite conservatrice des modèles traditionnels, organiques et sym­biotiques du vivre-en-commun (merry old England, la gaieté française, la liberté germanique dans les cantons suisses, etc.).

    g) La contradiction majeure de la “nouvelle droite” française est la suivante: avoir survalorisé les inégalités sans songer à analyser sérieusement le modèle romain (matrice de beaucoup de linéaments de notre pensée politique), avoir survalorisé les différences jusqu’à accepter quelques fois l’hybris, avoir simultanément chanté les vertus de la communauté (au sens de la définition de Tönnies) tout en continuant à développer un discours inégalitaire et faussement élitiste, ne pas avoir vu que ces communautés postulaient une égalité des pairs, avoir confondu l’égalité des pairs et l’égalité-nivellement ou ne pas avoir fait clairement la différence, avoir produit des raisonnements critiques sur l’égalité sans prendre en compte la valeur “fraternité”, etc. D’où l’oscillation de de Benoist face à la pensée de Rousseau: rejet complet au début de sa carrière, adhésion enthousiaste à partir de la fin des années 80 (cf. intervention au colloque du GRECE de 1988). Avec la percée de la pensée communautarienne américaine (cf. Vouloir n°7/NS et Krisis n°16), qui se réfère à la notion de justice théorisée par Rawls, la première théorie néo-droitiste sur l’égalité vole en éclat et n’est plus reprise telle quelle par la nouvelle génération du GRECE.

    h) L’égalité militante, leitmotiv qui a structuré les démarches de toutes les pensées politiques dominantes en France, est une égalité qui vise l’arasement, la mise au pas des mentalités et des corps (Foucault: “surveiller et punir”), le quadrillage du territoire, qui agit par le déploiement d’une méthode systématique pour transformer la diversité grouillante de la societas civilis en une “Cité géométrique” (Gusdorf). Dans une telle démarche les communautés et les personnalités sont disciplinées, se voient imposer l’interdiction d’exprimer et leur spontanéité et leur spécificité et leur génie créatif. La volonté de restaurer cette spontanéité, cette spécificité et ce génie créatif passe par un refus des méthodes d’arasement “égalitaires”, mais n’interdisent pas de penser l’égalité en termes d’égalité des pairs et en termes de “phratries” communautaires et de fraternité au sens général (troisième terme de la triade révolutionnaire française, mais laissée pour compte dans quasi toutes les pratiques politiques post-révolutionnaires). La ND française (contrairement à ses pendants allemand et italien) a mal géré cette contradiction entre la première phase de son message (anti-égalitariste obsessionnel) et la seconde phase (néo-rousseauiste, démocratiste organique, communautarienne et citoyenne, intérêt pour la théorie de la justice chez Rawls). Elle est toujours perçue comme anti-égalitariste obsessionnelle dans les sources historiographiques les plus courantes, alors qu’elle développe un discours assez différent depuis environ une douzaine d’années, discours dont les principaux porte-voix sont de Benoist lui-même et Charles Champetier.

    http://robertsteuckers.blogspot.fr/2014/05/sur-legalitarisme-moderne.html

  • La Manif pour tous n’a aucune raison d’être « soulagée » !

    Laurence Rossignol, secrétaire d’État chargée de la Famille, a reçu les opposants au mariage homosexuel il y a quelques jours. Les responsables de la Manif pour tous sont ressortis « soulagés » sur certains points, « inquiets » sur d’autres.

    « Inquiets », on le croit aisément étant donné l’autisme du gouvernement depuis un an et demi. « Soulagés », en revanche…

    Laurence Rossignol a réaffirmé que ni la PMA ni la GPA n’étaient au programme… À la bonne heure ! Et la Manif pour tous va donc être assez naïve pour faire confiance à ce gouvernement qu’aucune promesse n’a jamais engagé, à moins qu’elle ne soit faite précisément au lobby LGBT ou à quelque autre minorité ? Finies les manifs, oubliée celle du mois de mai parce que Laurence Rossignol a été un peu plus habile que les autres en termes de communication ?

    Recevoir enfin la Manif pour tous n’est pas un signe d’apaisement, c’est la moindre des choses.

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  • Le nombre de catholiques a augmenté plus vite que la population mondiale

    Les oiseaux de mauvaise augure qui nous racontent que les catholiques sont en voie de disparition peuvent manger leur chapeau. Le nombre de catholiques -1,228 milliard de baptisés- a augmenté plus vite en 2012 que la population mondialea révélé l'Annuaire statistique de l'Eglise publié par les éditions du Vatican.

    Avec quelque 14 millions de fidèles en plus, les catholiques du monde entier sont passés de 1,214 milliard à 1,228 milliard entre 2011 et 2012, soit une augmentation de 1,15%. Durant la même période, l'augmentation de la population mondiale est estimée autour de 1,1%.

    Au cours de 2012, 16 millions de baptêmes d'enfants et d'adultes ont été célébrés. La proportion de catholiques dans le monde se situait autour de 17,5%. Sur le continent américain, plus de 63% de la population est catholique. Les catholiques ne constituent que 3,2% des habitants de l'Asie. Il y a 414 313 prêtres à travers le monde (on est loin de la pénurie de vocations...) au 31 décembre 2012. Leur nombre augmente particulièrement en Afrique et en Asie. Les religieux (non prêtres) sont 55 314, les religieuses 702 529.

    Michel Janva

  • [Paris, vendredi 16 mai 2014] Olivier DARD présente son "Maurras" au Cercle de Flore

    Vendredi 16 mai, le Cercle de Flore recevra Olivier Dard, historien, professeur à l’université de Metz, directeur de plusieurs colloques consacrés à l’Action française, qui viendra présenter son ouvrage consacré à Charles Maurras 

    À 19 heures dans les bureaux de l’Action française,

    10 rue Croix-des-Petits-Champs, Paris 1er (métro Palais-Royal).

    Participation : 3 euros  ; entrée libre pour les adhérents du CRAF.

    (Armand Colin, 352 p., 25 euros)

  • Farida Belghoul participera au défilé Jeanne d’Arc organisé par Civitas ce 11 mai à 14h30

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    Farida Belghoul, porte-parole des JRE, a annoncé qu’elle participerait au défilé en hommage à Sainte Jeanne d’Arc et Saint Louis organisé le 11 mai prochain à 14h30 par Civitas et ouvert à tous les patriotes.

    Cette annonce témoigne de l’estime réciproque affichée par Farida Belghoul (JRE) et Alain Escada (Civitas) qui s’épaulent mutuellement depuis plusieurs mois dans le combat pour la défense de la Famille.

    De son côté, Alain Escada a appelé les familles de France a participé à la prochaine Journée de Retrait de l’Ecole fixée le lundi 12 mai pour réclamer l’interdiction de la théorie du genre à l’école.

    Point de départ du défilé à 14h30 place Saint Augustin.

    Quelques photos de l’édition précédente de ce défilé :

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  • Alexandre Douguine, chantre de l’eurasisme anti-américain en Russie

    Veronika Dorman est correspondante à Moscou

    Le géopoliticien inonde les médias officiels de ses thèses ultranationalistes depuis le début de la crise en Ukraine.

    «Imaginez que, dans un pays voisin de la France, la Belgique par exemple, peuplé de Français, ces derniers soient menacés de déportation et de génocide.» C’est ainsi que le géopoliticien-philosophe Alexandre Douguine explique pourquoi Vladimir Poutine n’a tout simplement pas le choix dans sa politique ukrainienne : tout comme il a été obligé de répondre à l’appel des habitants de Crimée, que la «junte de Kiev» s’apprêtait à «exterminer», de même il est forcé d’intervenir dans le sud-est de l’Ukraine pour protéger les russophones. «La manière dont les représentants de l’Ukraine de l’Ouest ont décidé de traiter les russophones de l’Est rappelle les pires moments du IIIe Reich, qui a été célébré sur le Maidan, avec des portraits de Hitler et des croix gammées. La Russie ne peut pas rester passive. Il s’agit de son peuple, près de chez elle», poursuit Douguine, qui ne s’embarrasse guère de la réalité des faits, parle neuf langues et porte fièrement une longue barbe de prophète.

    Décadent. Longtemps marginal pour ses positions extrémistes, cet intellectuel a désormais le vent en poupe et a envahi les médias officiels. Pour ce théoricien du «néo-eurasisme», le jeu de la Russie en Ukraine, certes dicté par les circonstances, obéit surtout à des impératifs géopolitiques, historiques et eschatologiques, qui dépassent de loin le Maidan.

    Intellectuel moscovite porté dans sa jeunesse sur l’ésotérisme et le mysticisme, Alexandre Douguine est le père de la version moderne et dépoussiérée de l’eurasisme, une idéologie formulée dans les années 20 par des penseurs russes en exil (Georges Florovsky, Nikolai Trubetskoï, Piotr Savitsky). Pour ces derniers, la géographie de la Russie - un «troisième continent» entre l’Occident et l’Asie - est sa destinée : tous ses dirigeants sont condamnés à conquérir puis assimiler les populations dangereuses limitrophes. Et surtout l’Etat doit être fort, centralisé, résistant aux velléités démocratiques et libérales délétères d’un Occident décadent. L’Eurasie de Douguine comprend tout l’espace postsoviétique et doit même étendre son influence sur l’Union européenne : «Le projet de réunifier la grande Russie est évidemment enclenché. Nous attirons ceux que nous pouvons par l’amitié et la paix, mais si nos intérêts sont menacés, alors l’intégration se fera par morceaux. Ceux qui sont hostiles à la Russie et à ses intérêts, comme l’avait été Saakachvili [ex-président de la Géorgie, qui a perdu des territoiresaprès l’intervention militaire russe de 2008, ndlr], ou comme aujourd’hui la junte de Kiev, doivent comprendre qu’ils ne pourront pas exister en tant qu’Etats antirusses. Tout Etat de l’espace postsoviétique, s’il décide de s’opposer violemment à la Russie, ne pourra exister que sous forme tronquée», prévient Douguine, qui précise que «l’intégrité territoriale de tous les Etats postsoviétiques sans exception dépend en premier lieu de Moscou. Ce qui ne veut pas dire que la Russie est prête à les démembrer. Mais sans accord avec Moscou (pas forcément une soumission totale au Kremlin ou à Poutine), l’intégrité territoriale ne peut être garantie.» A l’instar de ses maîtres à penser, Alexandre Douguine formule une idéologie anti-occidentale et antilibérale en prônant des valeurs sociales traditionalistes pour une Russie dont la mission est de dominer le monde, en luttant contre le «mal mondial» que représente l’Amérique. Dans cette perspective, «la crise ukrainienne n’est qu’un petit épisode d’une confrontation très complexe entre un monde unipolaire et multipolaire, entre la thalassocratie [civilisation de la mer, l’Amérique, ndlr] et la tellurocratie [la civilisation de la terre, la Russie]».

    «Inéluctable». Endossant le discours officiel du Kremlin, Douguine explique que, pour Moscou, «ce qui se passe en Ukraine est une opération spéciale américaine. Les Etats-Unis veulent conserver leur hégémonie mondiale et utilisent les Ukrainiens pour provoquer un conflit militaire avec la Russie». En vertu des lois de la Grande Guerre des continents (titre d’un ouvrage clé de Douguine), la guerre entre la Russie et les Etats-Unis aura fatalement lieu, un jour ou l’autre. «Que Poutine, Obama, les Européens, les Ukrainiens le veuillent ou non, contre le gré de tous, et même contre les intérêts de tous, c’est inéluctable», prophétise-t-il, soulignant que «la Russie et les Etats-Unis sont condamnés à la confrontation. Il ne peut y avoir de coexistence pacifique». N’en déplaise aux Européens. «Je ne voudrais pas les vexer, mais l’Europe, elle, est hors jeu dans ce choc des civilisations», insiste Douguine. Du reste, la Russie ne lui est pas hostile, a priori : «Nous partageons l’espace et l’histoire. Nous pourrions nous entendre avec l’UE, l’Allemagne, la France.» Mais, là encore, les lois historiques ne le permettent pas, car c’est l’Amérique qui tire toutes les ficelles. «En vérité, l’Europe n’a pas besoin de l’Ukraine. Ce sont les Américains qui sont derrière toute cette affaire. A Bruxelles, une grande partie de la bureaucratie est atlantiste. Au lieu d’être un pont entre la Russie et l’Europe, tenter d’équilibrer ses intérêts entre les deux, l’Ukraine est devenue une pomme de discorde», analyse le géopoliticien. Et d’aviser : «D’ailleurs, les Européens devraient faire attention : les Américains ont libéré le génie de l’ultranationalisme, du nazisme, dans le but de transférer ensuite la situation en Europe.»

    Si ses idées semblent correspondre au discours officiel et donner, du moins en apparence, quelques clés pour tenter de décrypter le jeu de Moscou depuis le début de la crise ukrainienne, le sentencieux Alexandre Douguine murmure-t-il pour autant à l’oreille de Vladimir Poutine ? Rien n’est moins sûr. En revanche, il a ses entrées dans les cercles du pouvoir. Depuis la fin des années 90, Douguine est introduit à la Douma, en tant que conseiller stratégique et politique. S’il ne remportera jamais de siège parlementaire, ses idées deviennent moins marginales à mesure que Poutine commence à formuler plus clairement sa vision d’une Russie qui n’est ni en Asie ni en Europe, mais qui doit suivre une «troisième voie». L’idéologie de Douguine offre un cadre théorique commode au conservatisme de plus en plus affirmé du maître du Kremlin, à son refus de recevoir des leçons de l’Occident, à ses penchants autoritaristes et ses ambitions expansionnistes.

    Mainmise. Aujourd’hui, Douguine est étroitement lié à l’économiste Sergueï Glaziev, l’aiguilleur du président russe sur les affaires ukrainiennes et son conseiller sur l’intégration eurasiatique. Il conseille aussi le président de la Douma, Sergueï Narychkine, qui a soutenu agressivement l’intervention russe en Ukraine. Enfin, ses multiples apparitions ces derniers temps sur les chaînes de télé fédérales, caisses de résonance du discours officiel, indiquent que le néo-eurasiste est «accrédité», sinon mandaté, par le pouvoir pour promouvoir sa vision du monde. «La géographie, c’est le destin, elle détermine l’histoire. Il y a deux Ukraine, rive droite et rive gauche du Dniepr. La première revient à l’Occident, la seconde nous revient à nous. L’Ukraine de l’Est sera russe», martèle Douguine. «Ces frontières qui nous séparent ne sont pas des frontières historiques entre deux Etats, deux peuples, elles étaient purement conventionnelles au sein d’un même Etat, d’abord l’Empire russe, puis l’URSS. Les Russes et les Ukrainiens ont toujours vécu comme un peuple unifié. L’Ukraine n’est pas un pays autonome qui serait entré en tant que tel dans l’URSS, mais une région de l’URSS, et avant cela de l’Empire russe. Pour sortir, il faut d’abord être entré. L’Ukraine n’existait pas, elle a été créée à partir de fragments par Staline et Khrouchtchev», insiste-t-il, en écho à l’argumentation du Kremlin. Ainsi, la mainmise sur la Crimée n’est qu’un premier pas dans le «rassemblement des terres russes».

    Le projet à long terme reste le retour au bercail de la Novorossiia(«nouvelle Russie», comme on désignait, du temps de l’empire, la partie orientale de l’Ukraine actuelle), mais dans l’immédiat il faut protéger «le peuple russe, les 20 millions menacés de génocide par la junte de Kiev». Dans ce sursaut patriotique, Douguine voit le renouveau de l’homme russe. «C’est le début du printemps russe, a-t-il expliqué sur le plateau de Pervy Kanal, principale télé fédérale. Nous commençons à ressentir de la fierté pour notre pays. Les Russes commencent à comprendre qu’ils ne sont pas que des objets passifs, mais des sujets de l’Histoire. Et plus nous nous soucions des Russes et des russophones au-delà de nos frontières, plus nous renforçons notre société.» Là-dessus, sans avoir besoin de se consulter, Alexandre Douguine et Vladimir Poutine sont absolument d’accord.

    souce :http://www.liberation.fr/monde/2014/04/27/alexandre-douguine-chantre-de-l-eurasisme-anti-americain-en-russie_1005913

    http://www.voxnr.com/cc/d_douguine/EFAAEZVZVFdqyBQtvK.shtml

  • L’hymne breton au Stade de France : bravo les Breizh, Blancs, Blacks !

    Bretagne, terre des vieux saints, terre des bardes […]. Chaque montagne, chaque vallée est chère à mon cœur.   

    Je n’aime pas spécialement le foot, préférant de loin le ballon ovale au ballon rond, l’angoisse d’un dimanche gallois de gueule de bois d’après-match à… la Marseillaise footballistique, sifflée moult fois au Stade de France. Et à tout prendre, Michalak, Florian Fritz ou Morgan Parra à… Ribéry, Karim Benzema & Co. Et puisqu’on y est, Fabien Galthié ou Raphaël Ibañez à Guy Roux ou Jean-Michel Larqué, rejoints demain au Mondial par le soixante-huitard Cohn-Bendit en mal de reconversion… Mamma mia !

    Mais le foot breton a réussi ce tour de force que le rugby des Catalans de l’Aviron bayonnais ou des Basques du Biarritz olympique n’a pas réussi à ce jour : faire chanter l’hymne national breton Bro gozh ma zadoù (Vieux pays de mes pères) au Stade de France.

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