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tradition - Page 283

  • Jean Madiran est mort

    Jean Madiran s’est éteint, hier mercredi 31 juillet, à l’âge de 93 ans.

    Disciple indéfectible de Maurras, combattant de la cause nationale tout au long de sa vie, c’est une grande perte pour notre famille de pensée.

    L’Action française adresse à ses proches, ainsi qu’à toute la rédaction du quotidien Présent, dont il fut le fondateur, ses plus sincères condoléances.

    Nous renvoyons ci-dessous à l’hommage de l’abbé Guillaume de Tanoüarn sur Métablog ainsi qu’à celui de Philippe Maxence.

    Voir également l’article de Jeanne Smits dans Présent

    Les obsèques de Jean Madiran seront célébrées, ce lundi 5 août à 10 h en la chapelle Notre-Dame des Armées (Impasse des Gendarmes) à Versailles, par Dom Louis-Marie, Père Abbé du Barroux.

    http://www.actionfrancaise.net

     
  • Solidarité avec les maires attachés à leur liberté de conscience / On ne lâche rien

    La Manif pour tous communique :

    "Tous solidaires des maires et maires adjoints attachés à leur liberté de conscience

    Le Collectif des maires pour l’enfance, association membre du collectif La Manif Pour Tous, a saisi le Conseil d’Etat d’une demande d’annulation de la circulaire du ministre de l’intérieur relative aux sanctions applicables aux officiers d’état civil qui refuseraient de marier deux personnes de même sexe.

    La Manif Pour Tous est partenaire de cette saisine et invite tous les maires et les maires adjoints à la soutenir également.

    La Manif Pour Tous invite tous ses militants et sympathisants à aller voir leurs maires et adjoints pour qu’ils participent à cette action.

    L’Objectif ?

    Obtenir la reconnaissance du droit à l'objection de conscience 

    • C’est un témoignage de mémoire : nous avons entendu ce que François Hollande a dit à propos de la liberté de conscience lors du dernier congrès des maires à Paris !
    • C'est un témoignage de la mobilisation toujours active des maires !
    • Et c’est un témoignage de solidarité aux officiers d’état civil confrontés à un cas de conscience !

    Comment soutenir ?

    C’est très simple : il s’agit d’inviter les maires et maires adjoints (et eux seuls) à déposer un mémoire dit « en intervention. »  

    Le mémoire est déjà rédigé. Pour les maires et leurs adjoints, il n’y a qu’à signer la dernière page :

    ·         C’est gratuit,

    ·         C’est facile (pas besoin de solliciter une délibération du conseil municipal. La qualité de maire ou adjoint suffit),

    ·         C’est une démarche personnelle (elle n’engage pas l’ensemble du conseil municipal),

    ·         C’est sans risque (pas de sanction possible) et cela ne préjuge pas de la décision qui sera prise si une demande de mariage est déposée dans la commune. 

    D’ores et déjà, plus de 300 officiers d’état civil ont signé ce mémoire, dont Franck Meyer, porte parole du collectif des maires pour l’enfance et porte parole de La Manif Pour Tous, Philippe Brillault, maire du Chesnay et porte-parole de La Manif Pour tous, Xavier Lemoine, Maire de Montfermeil, Jean-Michel Colo, maire d’Arcangues, Jean-Yves Clouet, maire de Mésanger, Clotilde Lebreton, maire de Challains la Potherie et Michel Villedey, maire de Thorigné d’Anjou.

    Quelle marche à suivre ?

    • Télécharger le mémoire en cliquant ici
    • Le maire ou l'adjoint signe, date et tamponne le mémoire. (Un exemplaire par personne)  
    • Envoyer très rapidement le mémoire, soit par courrier (MPE, BP 110, 92253 La Garenne-Colombes cedex), soit par fax (02 35 87 88 46), soit par mail (scanné) : appel@mairespourlenfance.fr  
    • Informer le pôle élus de La Manif Pour Tous lorsqu’un maire ou un adjoint signe le mémoire : elus@lamanifpourtous.fr

    MERCI A TOUS. ON NE LÂCHE RIEN !

    IMPORTANT :

    Nous ne souhaitons pas que les mémoires arrivent directement au Conseil d'Etat, d'où les coordonnées indiquées. Cela permet de garder une visibilité sur le nombre des mémoires déposés, d’identifier les maires mobilisés sur ce sujet, et de s’assurer que les mémoires sont complets et dans les bonnes formes"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Vers un nouveau militantisme (Partie 2)

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    Personne ne prétend ici révolutionner le nationalisme français, la dissidence révolutionnaire et le militantisme en général. Nous n’inventons rien. Nous n’avons pas de solution magique. Et si nous en avions une, encore faudrait-il qu’elle soit appliquée patiemment, méticuleusement, systématiquement, et sur le long terme.

    Plutôt qu’une doctrine militante, nous proposons ici un ensemble de reflexes organisationnels et militants, qui peuvent éventuellement contribuer à changer la donne et à surprendre le système totalitaire auquel nous faisons face.

    UNE DISPOSITON MENTALE
    Avoir un objectif clair et commun.

    Le militant doit savoir ce qu’il veut. Assez précis pour être énoncé clairement, assez commun pour ne pas être sectaire et pouvoir englober plusieurs tendances. Par exemple :
    « Je milites pour :

    - le renversement, par tous les moyens, de la Vème République

    -l’instauration en France d’un Etat fort, indépendant, contrôlant l’économie, basé sur le mérite et la responsabilité politique des français, respectant et préservant l’identité et l’unité de la France. »
    C’est là une définition dans laquelle presque tous les nationalistes, et beaucoup de français peuvent se retrouver, quel que soit leur tendance.
    [Cela a été le succès de la doctrine communiste, qui a connu des dissensions parmi ses intellectuels, mais presque jamais parmis ses militants. L’ouvrier chinois et le guérillero péruvien étaient capables de résumer, en quelques phrases, la même idéologie et les mêmes objectifs (l’instauration d’une société communiste-collectiviste, l’abolition des classes, etc).]
    L’avantage d’un objectif clair, c’est que vous pouvez militer librement avec tous ceux qui partagent essentiellement le même objectif final que vous, même énoncé différemment. Il ne faut jamais confondre la ligne politique et l’étiquette politique. Certains « communistes » ou militants de « gauche » peuvent avoir une ligne politique beaucoup plus proche de la nôtre, contrairement à certains « patriotes » atlantistes et libéraux, et il faut éviter de se faire berner par leur étiquette.

    Au final, une parade au sectarisme mental et à l’enfermement dans le « ghetto faf ».
    Il faut avoir l’esprit le plus large possible et envisager la scène politique, associative, culturelle, économique, comme un échiquier comportant autant de pions qui sont des véhicules de nos idées, de notre vision du monde, de notre combat et de notre victoire.
    Autrement dit, si vous refusez de parler ou de travailler avec tous les gens qui ne sont pas ultranationalistes français, blancs, catholiques et habillés en militaires, vous n’accomplirez jamais rien. 

    Réserver ses cartouches pour l’ennemi :

    -La personne ou l’organisation en question est elle réellement nuisible, dans les faits, à notre but, à nos objectifs?
    -Si non, foutez-leur la paix à défaut de mieux. C’est le Statut Quo.

    -Si oui, est-ce par définition (le NPA trotskyste est par définition mondialiste) ou par récupération (la CGT ou certains mouvements patriotes) ?
    -Si c’est par nature, combattez ce mouvement.
    -Si c’est par récupération, allumez des contre-feux ou réinvestissez ce mouvement vous-même.

    UNE ORGANISATION DIFFERENTE

    On peut imaginer des alternatives aux éternels partis nationalistes traditionnels ::

    -Penser des structures qui se construisent du bas vers le haut (une section de nationalistes locaux, qui s’organise sur une base de coopération locale et de travail concret avec des objctifs de solidarité, quitte à fédérer cette section avec sa voisine, dans la ville voisine ou encore dans la région la plus proche).
    Fini les petits chefs autoproclamés et leurs ultimatums.

    -Si chef il y a, il doit se désigner sur le mérite, c'est-à-dire à la fois sur son efficacité, sur ces accomplissements, et sur l’unanimité du groupe qui décide de le suivre.
    Un intello ne fait pas forcément un bon chef. Un bon organisateur n’est pas forcément un grand théoricien. Il faut donc répartir les tâches selon les capacités de chacun. Çà peut paraître naturel, mais les nationalistes ne le font presque jamais.

    Une autre solution consiste, pour échapper au caporalisme, à se diviser en cellules non officielles (donc inexistantes sur le papier) de 4 ou 5 membres maximum. Ces cellules autonomes peuvent décider plus facilement, par unanimité, avec qui elles travailleront, ou, quand, comment. Moins de membres = moins de conflits de gestion et plus de transparence.
    La transparence, dans le travail de groupe, est essentielle.
    Une ligne de conduite, définie par notre camarade Lénine, résumait bien le fonctionnement idéal :
    « Liberté complète dans la discussion, discipline complète dans l’action ».
    A l’exemple de la section normande de 3ème Voie, toute action ou décision politique était débattue lors de la réunion mensuelle. Il y avait des règles strictes.
    Un chef de réunion proposait un ordre du jour. Personne ne parlait en même temps, chacun son tour. On arrivait finalement à l’unanimité générale, car toutes les questions avaient trouvé une réponse, toutes les suggestions avaient été écouté. Le militant qui désaprouvait radicalement annonçait d’avance qu’il ne participerai pas, et on savait dés lors sur qui compter, exactement, pour telle ou telle action.
    Une fois que l’on s’était mis d’accord, il n’y avait plus de place pour le manque de discipline, l’improvisation, la déconnade. Le militant indiscipliné, provocateur, bourré, en retard, etc, n’avait aucune excuse, et il ne pouvait pas dire « le chef ne m’aime pas ».
    Il faut se rappeler qu’un militant ne sera jamais un soldat. Il n’est pas payé, il est volontaire, et sur le côté, il a le plus souvent un emploi et une vie de famille. On ne peut donc le traiter éternellement comme de la merde et l’obliger à participer à des coups de buzz dont il sera la victime, ou à des actions qui ne le concernent pas.
    Un mouvement révolutionnaire se souciant du peuple, construit localement, và privilégier la mobilisation sur des thèmes qui impliquent directement les travailleurs français sur le plan local. Et ce seront le plus souvent des thèmes socio-économiques, licenciements, etc.
    Avec un petit nombre d’hommes déterminés, des structures de collecte, de distribution de bouffe ou de solidarité diverses peuvent être mis en place. C’est moins romantique que de défiler en uniforme paramilitaire, mais le vrai nationalisme commence comme cela.
    Concernant l’idéologie : un groupe de travail local, à objectif social, ne doit pas, ne PEUT pas être sectaire, ni ridiculement folklorique. L’idéologie ne doit pas passer en premier. D’abord la mobilisation, ensuite le message. Sinon c’est du prosélytisme, et le français déteste cela.

    Pour autant, cela est loin d’être suffisant.
    Deux organisations nationalistes ont fait le pari de s’organiser différemment. Le MAS (Mouvement d’Action Sociale) et les Nationalistes Autonomes.

    Le MAS survit tel un réseau fantomatique à l’origine de très bonnes initiatives. Mais ce n’est pas suffisant. La revue Rébellion ou la radio Méridien Zéro sont de bons outils, mais il s’agit d’intellos fafs qui parlent à des intellos fafs avant tout. Bref, peu de prise sur le populo et peu de capacité de nuisance ou de contre-attaque face au système.
    Les nationalistes autonomes, très bon concept qui voulait copier les black blocks, ont eux aussi soufferts de l’arrivée de petits chefs qui ont mené à des querelles. Leur amateurisme, leur indiscipline et leurs limites géographiques ont réduit leur marge d’action.
    Ces deux mouvements ont toutefois été des expériences très intéressantes, et il faut s’en inspirer.
    Une organisation de nationalistes sans partis, sans chefs, divisée en cellule, doit faire face à plusieurs dangers :
    -se désagréger faute de ciment idéologique (d’où l’utilité d’un programme clair, court et commun).
    -sombrer dans le n’importe-quoi.

    -sombrer dans l’invisibilité et l’inaction.
    -devenir sectaire

    Pour illustrer un peu, on peut imaginer une sorte de « MAS » national, non-existant officiellement, au programme social et national clair, compréhensible et assez large pour englober de droite à gauche des ultranationalistes charnels (tendance Œuvre Française) et des syndicalistes ouvriers, comme des français lambdas…
    Cette organisation se mobiliserait avant tout dans le quotidien, rebâtissant des organisations sociales qui prendraient le relais d’un Etat disparaissant et démissionnaire (exemple du Hezbollah, le parti chiite libanais et premier fournisseur d’emplois dans son pays, possédant une branche militaire et ses propres hôpitaux, crèches, écoles, ateliers, etc).
    Au-delà, les membres de ce parti investiraient au maximum toutes les manifs et les champs de revendication politiques, sur le terrain. En s’y rendant naturellement, de manière autonome, car se serait non un ordre venu d’en haut mais un réflexe militant, une part de leur formation.
    Ainsi, quelle que soit la manif (contre le mariage gay ou contre la réforme des retraites), il s’y trouverait un bloc « rouge & noir » solide, combattif, autonome mais aussi discipliné et lucide, qui serait présent pour combattre et non pour se défouler. Ce serait l’ébauche d’une vraie force révolutionnaire et réellement dangereuse pour le système en place.

    Guillaume Lenormand http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

    Source: Rouge & Noir

  • Jean Raspail : « La hache des steppes »

    Avec sa moustache arverne et sa prunelle wisigothique, Jean Raspail évoque irrésistiblement ces grands guerriers dont le poil blond virait au roux à la lueur des incendies joyeusement allumés. Surgis de leurs forêts et de leurs marécages, ils ne brûlaient des monastères que pour élever des cathédrales… Leur sang bouillonnant et contradictoire incite leur héritier à se proclamer « catholique romain » tout en se découvrant – et un peu plus chaque jour – « mystique- païen ».

    Curieux personnage que ce Languedocien qui fêtera cette année, avec ses cinquante ans, son treizième livre. Au lendemain de la guerre, il ressemble à ces jeunes gens impatients du film de Becker, Rendez-vous de juillet : il veut devenir explorateur. Comme on prétend que tous les paysages sont inventoriés, il s’intéresse aux tribus. Le voici ethnologue. Mais pas du genre pontifiant. Il ne dissèque pas la mentalité primitive au bistouri freudomarxiste. Il se contente de vivre au milieu des populations parquées à l’écart de la société industrielle. Il n’en conclut pas à leur supériorité ni à la nôtre. Il découvre seulement une évidence : prenant les peuples dits « sauvages » pour ce qu’ils sont, on ne peut que désirer soi-même redevenir ce que l’on est. Jean Raspail, sur le terrain, à la dure, loin de Saint-Germain-des-Prés et de l’UNESCO, découvre que l’homme universel et partout semblable n’est qu’une dangereuse fumisterie. L’éminente dignité de la personne humaine, c’est, au contraire, l’individualisme irréductible des ethnies et des hommes. Jean Raspail s’élève donc contre la colonialisation de l’univers « sauvage » par notre civilisation. Mais il dénonce tout autant la colonialisation du monde civilisé par la « sauvagerie », ce qui est certes un péché capital aux yeux des renégats de l’Occident. « Défenseur de toutes les races menacées, y compris la race blanche » voici une bien explosive étiquette à coller sur sa carte de visite !

    Connu pour des romans, des nouvelles et des récits de voyage, Jean Raspail fait scandale, il y a deux ans, avec Le camp des saints. Il faut bien avouer que cet ethnologue romantique reste un incorrigible naïf. Poser clairement le problème qui, selon lui, va dominer les décennies futures, dérange tous les conformismes. S’il n’a que sarcasme pour les progressistes de salon, Jean Raspail n’éprouve que mépris pour les néo-racistes de brasserie : le monde des sectaires et des idéologues lui est étranger.

    Ce voyageur solitaire nous donne dans son dernier livre, La hache des Steppes1, une nouvelle approche de son univers sentimental.

    Autant Le camp évoquait quelque épopée dérisoire et hallucinante, autant La hache s’en tient à l’univers intime de l’auteur. C’est dire que l’on y voyage autour de sa chambre et que l’on y vagabonde à travers le vaste monde. En quelque sorte, ce roman foisonnant est une sorte de riposte individuelle à l’invasion du délire universel. Il nous montre où se trouve véritablement notre prochain : non pas dans le monde horizontal qui nous enchaînerait à quelques milliards d’humanoïdes, mais dans le monde vertical qui nous unit à nos ancêtres. Ils ne sont pas si nombreux que nous puissions ignorer leur présence et leur message.

    Jean Raspail s’attache à la pérennité de l’homme : « Vers l’avenir, c’est le vide sidéral, peuple de foules en suspens, livré aux plèbes… Tandis qu’à l’opposé, combien la chaîne se révèle solide, si toutefois on veut bien s’aviser de son existence ». Il s’interroge sur cette chaîne qui unit chaque homme à ses ancêtres : « En cinquante générations seulement, nous avons rejoint Charlemagne et ses successeurs immédiats, le Débonnaire, le Chauve et le Bègue, et nous ne sommes pas encore des Français ! Cinquante ancêtres dont le petit homme ni personne ne savent rien et vous allez me dire qu’il a toutes les excuses ! Il est inexcusable. Cinquante, c’est peu, avouez-le. Dans sa vie quotidienne, le petit homme connaît au moins cinquante personnes par leur nom, avec quelque chose autour, métier, famille. Et pourquoi pas cinquante ancêtres ? Pour une mémoire normale, je ne vois pas la différence ».

    Ce passage illustre bien le propos de Jean Raspail et la « philosophie » de son livre. Il n’est pas possible de le raconter ni de le résumer. Il suffit de savoir qu’il se passe en différentes parties du monde et qu’on y retrouve une certaine hache qui est bien aujourd’hui le plus nécessaire des bâtons de pèlerins.

    Jean Mabire, Éléments n°8-9, 1974.

    1. Jean Raspail, La Hache des Steppes, Robert Laffont, 1974.

    http://grece-fr.com

  • Le culte du VENT chez les Indo-Européens

     

    Il y a quelques ressemblances entre les dieux du vent et ceux du feu. Tous deux sont changeants, insaisissables, tous deux sont inspirateurs et bons artisans. De même qu'on lisait l'avenir dans le foyer, on le devinait dans la chanson des vents. De même que les flammes de l'âtre sont des âmes, le vent emporte les âmes à travers l'espace. Un méchant vent les amène, une aimable brise les éloigne (1). Il est l'ami du feu qu'il attire et dans lequel les âmes également se réfugient. Si la flamme est destructrice et bienfaisante à la fois, il en est de même du vent qui apporte la vie ou la mort, la maladie ou la prospérité. Le feu est la vie qui circule dans les arbres, les plantes, les hommes. Le vent, d'après une conception fort étendue, fertilise les champs et répand partout la fécondité. 

    D'autre part, le vent est le compagnon de l'orage et des eaux. Il vient d'une caverne, celle des eaux. Les dieux des vents ou de l'orage sont les compagnons de celui des eaux. La tempête se complique d'éclairs et de lueurs diverses. Le vent est donc “fauve”, comme on dit dans l'Inde. Il a ses flèches comme l'orage. Son chant est une musique. Il “inspire” les hommes, notamment dans les assemblées, mais il est capricieux et comme l'esprit, il souffle où il lui plaît.

    Tels sont les caractères que l'on rencontre chez les dieux du vent et chez les divinités, soit issues des génies du vent, soit contaminées avec eux.

    Dans l'Inde, il est Vâyu ou Vâta (mots tirés de la même racine que le néerl. waaien, “venter”), l'inséparable compagnon d'Indra et de Parjanya. Il allume des lueurs fauves. Il est, lui-même, fauve et traverse à toute vitesse le ciel sur des coursiers fauves “rapides comme la pensée” et munis de “cent yeux”. Il accorde la gloire, les enfants et la richesse. Il se porte capricieusement où il lui plaît. Son souffle est celui des dieux.

    Rudra et les Maruts 

    À côté de lui il y a les Maruts et il y a Rudra. Les premiers sont pour l'Inde ce que les nains et les géants de l'orage et des vents sont pour les Grecs et les Germains. Ce sont des êtres collectifs, plutôt effrayants que rassurants, formant une sorte de cortège aux dieux de l'orage. Ils apparaissent dans l'éclair, se font entendre dans le tonnerre. Le mugissement des vents est leur chant. Ils sont “les chantres du ciel”. Ce sont eux qui entonnent un hymne triomphal quand le dragon est touché. Ils sont “fauves”. Ils roulent sur des chars comme Vâyu. Ils font pleuvoir, et comme tels, ainsi que les Centaures, ils peuvent être bienfaisants et généreux mais ils sont capricieux et envoient leurs flèches où il leur plaît. Ils sont les fils de la “vache”, c'est-à-dire, de la nuée.

    Rudra réunit en lui la plupart des traits des Maruts. On l'appelle le “rouge” ou le “bruyant”. Comme les Maruts et comme les orages, il s'attarde dans les montagnes. On insiste particulièrement sur sa qualité d'archer. Ses flèches sont rapides et terribles. Il fait ce qu'il veut, envoie la mort et la maladie ou sauve et guérit ceux qu'il protège. Il est le maître du bétail animal ou humain. Malheur à ceux sur qui il envoie ses chiens hurleurs avec lesquels il rallie sa troupe. On le rencontre dans les carrefours et dans les lieux déserts. Par euphémisme et pour l'engager à se montrer sous un aspect favorable, on lui donne déjà dans le Veda le surnom de çiva (propice), sous lequel il deviendra dans l'Inde brahmanique un dieu très important.

    Il est impossible de ne pas être frappé par l'existence de nombreux traits communs entre Rudra et le dieu grec Apollon, sous sa forme la plus ancienne (2). Certes, ce dernier est beaucoup plus anthropomorphisé et il réunit dans sa personne des attributs d'origines diverses, de sorte que l'on a pu voir en lui un dieu solaire (ce qu'il fut postérieurement), un dieu du feu (3), un génie du bétail, etc. Il est vraisemblable, du reste, que des influences non grecques ont contribué à la formation de ce dieu si important de l'antiquité. Quoiqu'il en soit, dans l'appréciation de son caractère, on ne devrait jamais perdre de vue son association étroite avec Artemis. De même que celle-ci reçoit l'épithète de hekâte sous laquelle elle est parfois honorée comme une déesse spéciale, très puissante, lui, Apollon est hekatos, hekaergos, hekatêbolos.  On a longtemps, à tort, traduit ces expressions par “qui agit au loin, qui atteint au loin”.

    VentLeur sens étymologique — “qui frappe à volonté, agit comme il lui plaît” — est encore clairement conservé dans l'Hymne à Hekatê, enchâssé dans la Théogonie d'Hésiode (*). Le poète nous dit qu'Hekatê inspire dans l'assemblée “qui elle veut”, qu'elle donne gloire et victoire à “qui elle veut”, qu'elle assure bonne chasse à “qui elle veut”, qu'elle intervient dans les courses de chevaux “comme elle le veut”, qu'elle fait prospérer les troupeaux, “si elle le veut” (4). Artemis et Hekatê, comme Apollon, protègent du trépas ou envoient la mort et la maladie de leurs flèches. Ils accordent leur pardon ou le refusent. Tous trois sont invoqués pour la fécondité des troupeaux et des familles. Artemis et Hekatê mènent des troupeaux d'âmes à travers les carrefours, les forêts et les montagnes. Elles apparaissent soudainement et causent des terreurs dans les lieux solitaires. Elles parcourent les solitudes la torche à la main. Elles aiment le clair de lune et ont fini par être traitées comme des divinités lunaires, tandis qu'Apollon devint un dieu solaire. Les 3 aspects d'Hekatê, généralement interprétés comme se rapportant aux phases de la lune, sont peut-être plus anciens. On peut les comparer aux 3 naissances de Rudra, ce dieu qui a tant de points communs avec ces déesses et avec Apollon. 

    [ci-dessus : Triple Hécate, période romaine, Louvre]

    La caractéristique de ces divinités est donc d'agir “capricieusement”, comme il leur plaît, où il leur plaît. C'est là, évidemment, un trait indo-européen. Il convient particulièrement bien aux divinités des vents, surtout si l'on tient compte de ce que ces dernières donnent l'inspiration et apportent la maladie ou la prospérité. 

    Les Muses, déesses du vent

    Apollon a, comme Rudra et Vâyu, un cortège de chantres. Ce sont les Mousai (Muses), filles de « Zeus, le dieu du tonnerre, qui se réjouit de la douce voix de ces déesses, quand elle se répand du haut de l'Olympe » (5). Les Muses, dont le nom signifie “tourbillon, tourmente”, apparaissent dans ces vers comme des déesses du vent. L'agitation de l'esprit au moment de l'inspiration ou de la divination, est comparée à celle du vent. Apollon, comme les dieux du vent, est, par excellence, en Grèce, le dieu de la divination. Son nom est fermement attaché à l'oracle de Delphes. Quant à ce nom même, il a beaucoup intrigué les étymologistes. L'explication la plus probable est celle qui le rattache à apella (assemblée, troupe). Apollon est donc comme Teutates, Ty, etc., le dieu des assemblées. Il est celui qui inspire ceux qui délibèrent, celui qui emporte la décision. Le mot doit, sans doute, aussi se comprendre — et c'est apparemment la signification la plus ancienne — en ce sens que Apollon est non seulement le conducteur des Muses, mais aussi celui des âmes, comme Artemis et la plupart des dieux du vent. Si Apollon apparaît quelquefois comme “loup”, c'est à ce même titre, et là encore il y a une ressemblance avec Rudra et ses chiens hurleurs (6). Si Apollon est également “dauphin”, c'est peut-être par contamination avec les dieux du feu (voyez ci-dessus) ; mais c'est peut-être aussi en tant que dieu du vent favorable qui mène les marins au port, car le dauphin était connu des anciens comme annonçant le beau temps. C'est, sans doute, aussi pour cela que toutes les fêtes d'Apollon se célèbrent en été et qu'il reçoit le surnom de Phoibos, “clair”.

    Hermês 

    Un dieu jeune qui n'a pas mal de traits communs avec Apollon, c'est Hermês. Les mythologues ont longtemps soutenu qu'il était un dieu du vent. La plupart d'entre eux tendent plutôt aujourd'hui à le considérer comme un dieu local d'Arcadie, génie des troupeaux, esprit de la fécondité ou peut-être démon des bornes ou des tas de pierres. Il serait d'autant plus vain d'entrer dans une discussion à ce sujet que le caractère d'Hermês, tel que nous le connaissons, comme celui d'Apollon, est d'origine complexe. Bien des dieux locaux, souvent d'origine préhellénique, ont évidemment été absorbés par ces deux divinités au fur et à mesure que leur popularité s'affirmait. Ce qui est certain en tout cas, c'est que beaucoup d'attributs caractéristiques des dieux du vent se rencontrent chez Hermês. Il est le dieu rapide par excellence. Il parcourt sans cesse les routes, sur lesquelles il exerce son pouvoir souverain, ce pourquoi il est le guide des voyageurs et le protecteur du commerce. Il est, par excellence, le conducteur d'âmes (psychopompos), et celui qui rassemble les troupeaux sur lesquels il exerce une garde spéciale. C'est lui, comme Apollon, qui donne le succès dans la palestre. Certains mythes démontrent son origine atmosphérique. Il a capturé, le jour de sa naissance, 50 bœufs blancs aux cornes d'or et les a cachés dans une caverne. Il est argeïphontês (plein d'éclat). Il a dérobé à Apollon ses flèches. Il est inventeur de la flûte, ce qui nous rappelle que tous les dieux du vent sont chanteurs et musiciens. S'il est en même temps dieu terrestre et souterrain, cela s'explique par des contaminations. 

    Mercurius romain, Esus gaulois 

    Les Romains ont identifié Hermês avec Mercurius, un simple “dieu occasionnel”, protecteur des marchés. Ils ont ensuite appliqué ce nom à des dieux celtiques et germaniques très importants, offrant certaines ressemblances avec Hermês, en même temps que de notables différences. Le Mercure gaulois s'appelle Esus, “seigneur”. Il était un des membres de la fameuse triade mentionnée par Lucain et, au témoignage de plusieurs auteurs, son culte était le plus important en Gaule. Ses épithètes nous font deviner qu'il était un dieu généreux (Vellaunos, “le très bon”, Adsmerios, “le distributeur”) et fécondant (Magniacos, “qui fait prospérer”). Il régnait sur les chemins (Cimiacinos) (7) ? César affirme qu'il était le protecteur du commerce et l'inventeur des arts.

    Wodan 

    Le Mercure germanique est Wodan, dont le nom traduit celui du dieu romain dans angl., Wednesday ; néerl., Woensdag ; fr., Mercredi ; lat., Mercuri diem. Ce nom est parent du lat., vates, divin inspiré, et de l'all., Wut, fureur. L'inspiration, la divination sont en lui, comme chez les dieux du vent et chez les Muses, un aspect de l'impétuosité de son souffle. Wodan est un grand voyageur (Mercurius viator indefessus) et un conducteur d'âmes. Son cortège circule bruyamment dans le ciel pendant les nuits de tempête. Les éclairs nocturnes sont ses regards. Il est accompagné de deux loups et d'un cortège de corbeaux (les âmes). Comme Hermês, Wodan a un grand chapeau, que l'on interprète généralement comme représentant les nuages entourant les sommets avant un ouragan. Comme le dieu grec, il a aussi un bâton à la main. Il circule dans les airs sur un grand cheval blanc (ou noir), enveloppé dans un manteau noir. Comme Esus, il donne un vent favorable aux marins et protège le commerce. Wodan donne la richesse à ses adorateurs. D'autre part, il est le dieu de l'inspiration, de la poésie, de l'intelligence, celui qui connaît tous les secrets. Il accorde la fertilité aux champs, en raison de la croyance populaire allemande que “beau vent donne belle moisson”. Aux îles Feroë, on pense que Wodan, de son souffle, peut faire croître la moisson en une nuit (8). Comme les autres dieux du vent, il donne la victoire “à qui il lui plaît”.

    Wodan a remplacé graduellement en Germanie Ty, le dieu suprême, dans beaucoup de ses attributs. Il joue dans la lutte contre les géants le rôle de Zeus dans la Théogonie

    Prof. Albert Carnoy, Combat païen n°32, avril 1993. http://www.archiveseroe.eu

    (ex : Les Indo-Européens : Préhistoire des langues, des mœurs et des croyances de l'Europe, Vromant, Bruxelles, 1921, pp. 208-214)

    ♦ Notes :

    • 1) F. Krauss, Volksglaube der Süd-Slawen, p. 41.
    • 2) Louis de La Vallée-Poussin, Le védisme (1909), p. 100.
    • 3) Leopold von Schroeder, Arische Religion (1914).
    • 4) Théogonie, v. 425 à 445.
    • 5) Théogonie, v. 40-45.
    • 6) Çiva (autre nom de Rudra) s'appelle aussi Ganeça, “chef des troupes”, comme Apollon.
    • 7) Dottin, Manuel pour servir à l'étude de l'Antiquité celtique, 2ème éd., 1915, p. 304.
    • 8) Eugen Mogk, Germanische Mythologie (1907), éd. Göschen, p. 51.

    ♦ note en sus :

    * : « L'Hymne à Hécate, inséré dans l'œuvre attribuée à Hésiode, et qui est, on l'a dès longtemps remarqué, une interpolation orphique, témoigne de ce fait intéressant. D'après l'auteur de cet hymne, le domaine d'Hécate comprend à la fois la terre, la mer et le ciel étoilé : son pouvoir sans bornes s'étend à toutes les conditions et à toutes les fonctions de la vie humaine. Elle est donc une des grandes divinités de l'orphisme » (Mythologie de la Grèce antique, Paul Decharme, 1886, p. 140). Si Hécate est « la seule divinité de la Théogonie (...) en relation si directe avec les hommes » (Aurore Petrilli, « Trouver et nommer Hécate » , in Ephesia Grammatia n°2, 2008), il ne faudrait pourtant point négliger, selon Pietro Pucci, que ce passage parmi d'autres « vise plusieurs narrataires différents (...) Après les louanges à la déesse, le texte donne la liste de ceux qui reçoivent ses dons et tirent profit de sa bienveillance. Du vers 428 au vers 439, il s'agit seulement des nobles : les rois (basileis) que la déesse aide dans l'administration de la justice ou dans la guerre, les champions des agônes, et les chevaliers (hippeis) ; du vers 440 au vers 449, suit la liste des artisans et autres travailleurs : marins, pêcheurs, agriculteurs, éleveurs, etc. La distinction entre nobles et non nobles est précise et absolue, et l'accent de sincérité et de foi que les lecteurs décèlent dans cet “hymne” vient en partie de cet aspect tout à fait vivant de vraie prière, adressé pour et par des hommes réels » (« Auteur et destinataires dans les Travaux d'Hésiode », in : Le métier du mythe - Lectures d'Hésiode, Presses du Septentrion, 1996, p. 203). 

  • Théorie du genre : La Manif Pour Tous placent Peillon et Belkacem sous haute surveillance

    QUE CHACUN APPORTE SA CONTRIBUTION À CETTE ŒUVRE DE SALUBRITÉ PUBLIQUE !

    Dès la rentrée, des comités de vigilance veilleront, avec les parents d’élèves, aux messages véhiculés dans les écoles et les crèches.

    En route vers sa « saison 2 », la Manif pour tous s’empare d’un nouveau cheval de bataille : la « diffusion subreptice » de la fameuse « théorie du genre », à l’école notamment. Certes, le ministre de l’Éducation, Vincent Peillon, a bien assuré qu’il n’était « pas pour ». Mais, dans une lettre de janvier dernier, il s’engageait à « s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités »… Et, rappellent les porte-parole du collectif, la référence au « gender » dans certains manuels scolaires, la mobilisation du syndicat SNUipp en faveur de la lutte contre l’homophobie dès le primaire, ainsi que plusieurs amendements (finalement rejetés) destinés à promouvoir une « éducation à l’égalité de genre » à l’école, « cela fait tout de même un faisceau d’indices concordants »…

    À la rentrée, le mot d’ordre sera donc la « vigilance ». La Manif pour tous réclame « le retrait du concept de genre des manuels, des décrets et des projets de loi » et encourage les parents d’élèves à créer des « comités de vigilance » dans tous les établissements scolaires. Soit en s’appuyant sur des fédérations comme l’Apel (Association des parents d’élèves de l’enseignement libre) ou la PEEP (Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public), soit en créant des listes indépendantes. « Les sympathisants, en région, nous attendent énormément sur ces questions-là, insiste Arnaud, responsable du pôle “genre”. On n’aura aucun mal à trouver des volontaires. Avec trois objectifs : récolter des informations, faire de la pédagogie et favoriser le dialogue avec les associations de parents et les élus. » Une « base d’information » sera bientôt créée, avec un courriel spécifique, pour que chacun puisse témoigner. « Cela nous permettra de sensibiliser les parlementaires et de préparer les municipales, poursuit Arnaud, car les élus locaux sont partie prenante dans l’achat de manuels scolaires et de livres pour les crèches. On n’oublie pas les crèches, dont beaucoup réfléchissent en ce moment à la “déconstruction des stéréotypes”. » Un tract et un document pédagogique sont en préparation, pour être distribués dans tous les départements.

    «  On ne lutte pas pour l’égalité des sexes en niant la différence entre les sexes  !  » Ludovine de la Rochère, présidente du collectif la Manif pour tous

    Particulièrement inquiet des arrière-pensées du gouvernement, Bertrand, responsable de la Manif pour tous 92, vient de rédiger un fascicule intitulé L’Éducation à la théorie du genre dans les écoles françaises, c’est maintenant !« L’identité de genre est officiellement désormais un axe prioritaire d’action gouvernemental, peut-on y lire. Quant à l’enseignement, il est appelé à ne plus se fonder “sur le postulat de la complémentarité des sexes”… » Multiplication des « jeux asexués » dans les crèches, suppression des fêtes des pères et des mères, cours d’éducation à la sexualité « orientés », listes de lectures « surprenantes », de nombreux témoignages de parents perturbés de ne « pas trop savoir ce que leurs enfants vont étudier » lui sont déjà parvenus. Ce père de famille pointe par ailleurs du doigt le site Giga la vie, créé par l’Institut des Hauts-de-Seine à l’intention des jeunes : « On y trouve plein de conseils judicieux sur la nutrition ou l’hygiène, indique-t-il. Mais dans l’onglet “Sexualité 11-12 ans”, on peut aussi lire : “Tu peux devenir père à chaque rapport sexuel ! Il devient urgent de connaître les moyens de contraception qui te permettent d’avoir une vie sexuelle harmonieuse”… C’est bien de faire de la prévention, mais délivre-t-on ici les bons messages aux bons publics ? »

    La « réforme de civilisation » promise par Christiane Taubira, « elle va se faire subtilement, par le biais de l’école », assure Jérôme Brunet, président de l’Appel des professionnels de l’enfance. « Les partisans de la théorie du genre avancent masqués, affirme ce nouveau porte-parole de la Manif pour tous. Ils présentent leurs thèses d’une façon généreuse, comme un progrès sociétal, mais cela se fera au détriment des enfants. On ne peut pas nier la dimension biologique d’une personne. C’est une erreur de dire que tout est inné, mais c’est également grave de dire que tout est acquis ! » Présidente du collectif, Ludovine de la Rochère renchérit : « On ne lutte pas pour l’égalité des sexes en niant la différence entre les sexes ! »

    En septembre, « nous sommes prêts à taper très fort ! » promet donc Ludovine de la Rochère. Et pas seulement sur le genre. « Si la proposition de loi sur la PMA pour toutes n’est pas retirée, lance-t-elle, on envisage d’ores et déjà une nouvelle grande manifestation. » Il y aura aussi, les 14 et 15 septembre, la première université d’été du mouvement. Philosophes, éditorialistes, politiques de tous bords, magistrats et psychologues interviendront devant tous les volontaires, au Parc floral de Vincennes. Les inscriptions au public sont déjà ouvertes. Une université d’été intitulée « La Manif pour tous an II… Objectifs pour tous ».

    Le Figaro   http://www.actionfrancaise.net

  • La France malade de sa médecine – Eléments N°148, juillet-septembre 2013

     

    La France malade de sa médecine – Eléments N°148, juillet-septembre 2013

    Présentation du dossier : Dans l’Antiquité, la maladie était considérée comme le résultat d’un déséquilibre de l’harmonie présidant aux combinaisons formelles de la nature. Aujourd’hui, l’être humain devient un assemblage de pièces détachées et d’organes à réparer qu’on surveille et qu’on change en attendant de pouvoir les modifier. La médecine pratique en quelque sorte l’autopsie des corps vivants, des vivants transformés en matériau biologique recyclable dans une structure d’échanges commerciaux infinis.

    La marchandisation de la santé va de pair avec la médicalisation de l’existence, qui fait de la santé une sorte de nouvelle religion laïque, où le corps s’est définitivement substitué à l’âme dans le droit fil de la « biopolitique » dont parlait Michel Foucault. Cette idéologie médicale, d’origine américaine, relève d’un hygiénisme dogmatique qui, exploitant l’hypocondrie des individus, se traduit par une surveillance toujours plus grande des styles de vie, en conciliant puritanisme moral et homogénéisation conformiste des conduites avec l’acceptation de dispositifs politico-économiques nocifs.

     

    Elle prescrit socialement des conduites normalisées, cherchant ainsi à domestiquer tous les modes de vie, toutes les façons d’être, qui se dérobent aux impératifs de surveillance, de transparence et de rationalité. Les grandes croisades contre l’alcool, le sexe ou le tabac, ou encore la vitesse au volant, qui s’appuient sur les textes sacrés de l’expertise sanitaire, font partie de cette biopolitique qui répond au « droit au bonheur » en cherchant à normer les conduites, tout en continuant de les inscrire dans une logique de consommation et de publicité pour le seul profit du marché.

    Ce numéro est paru en kiosque le 29 juillet. On peut également commander ce numéro ou s’abonner sur le site de la revue.

    Au sommaire de ce numéro :

    Éditorial
    Bilan de santé par Robert de Herte

    Dossier : la France malade de ses médicaments
    La médicalisation, du berceau à la tombe par Jean-François Gautier
    Un enseignement sous influence par Jean-François Gautier
    Représentant de laboratoire pharmaceutique par François Delussis
    Un cinéma muet sur l’extrême médicalisation par Ludovic Maubreuil
    Léon Daudet contre les doctrinaires du scalpel par Olivier François

    L’entretien
    David Engels: “L’Europe ne peut échapper à son destin impérial”

    Cartouches
    L’actualité des idées, des sciences, du cinéma, des arts et des lettres
    Carnets de lectures par Michel Marmin
    «Le bureau» par Xavier Eman

    Romans noirs par Pierric Guittaut
    «Confessions d’un dragueur» par Ludovic Maubreuil
    Économie, religions, philosophie …
    «Alarme citoyens!» par Laurent Schang
    Sciences par Bastien O’Danieli

    Le combat des idées
    Mort d’un samouraï par François Bousquet
    L’éthique comme un sacerdoce par Michel d’Urance
    Dominique Venner par Alain de Benoist
    Une fable par Jacques Vergès
    Cornelius Castoriadis, le « germe grec» par Jean-Louis Prat
    Edouard Berth, le syndicaliste révolutionnaire par David L’Épée
    Guerres justes au service de la «paix perpétuelle» par Félix Morès
    Là où bat le cœur celte des Appalaches par Pierric Guittaut