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tradition - Page 282

  • Madiran, un pourfendeur de la société technicienne et un prophétisme pragmatique hérité de Charles Maurras

    L'hommage de Joël Prieur lu dans Minute :

     

    "C'est cette radicalité de Jean Madiran (ce qui fait son génie propre) que je voudrais – en un ultime hommage à sa personne – tenter de définir ici : comment la fréquentation de son oeuvre peut-elle nous enraciner dans une vérité aperçue sur notre temps ?

    La force de Jean Madiran tient d’abord au fait qu’il fut un           maître d’attitudes, se tenant obstinément entre deux exigences de l’esprit : ni compromis ni compromission d’une part, et d’autre part jamais d’idéologie.
    Il faut suivre les principes que l’on a mis au jour, mais pas anticiper sur leur application, en la rendant systématique et universelle ; ne pas avoir peur de la pensée et de ce qu’elle peut livrer comme jugement définitif, et en même temps garder la certitude que le réel est plus grand que toutes nos analyses et qu’il les corrige à chaque instant ; saisir l’idée lorsqu’elle se présente dans son évidence native, mais ne pas chercher à trop vérifier la théorie en la mettant partout.

    Un pourfendeur de la société technicienne

    Jean Madiran a fait ses classes de maître penseur pendant et surtout après la Deuxième Guerre mondiale, période qui fut particulièrement difficile – entre autres pour la pensée, il faut le dire, y compris la sienne.
    Dans un livre qu’il publia en 1947, sous le nom de Jean-Louis Lagor, Le Temps de l’imposture et du refus, il se présente déjà tel qu’en lui-même. Il ne s’agissait pas seulement pour lui de « dénoncer » l’imposture politique de la Libération, cette épuration véritablement révolutionnaire, mais de la « refuser ». De toutes ses fibres. En ne prenant aucune part à la chasse aux sorcières et aux lynchages collectifs qui fleurissaient en ce temps-là, quitte à paraître défendre certains collaborateurs.
    Il me semble à cet égard que sa manière, à cette époque, de défendre Robert Brasillach (auquel il consacrera un ouvrage important) contre Maurras lui-même, participe de ce noble souci : devant le spectacle de la haine qui s’étalait partout chez les Gaulois à l’époque, ne pas céder un pouce de terrain à l’emballement collectif ; être capable de refuser toute compromission, même seulement apparente, avec « l’imposture », sans pour au tant partager l’idéologie collaborationniste – sa ferveur nationale et maurrassienne le tenait éloigné de telles extrémités.
    Ce qui lui permet de tenir cette ligne de crête imprenable – sur laquelle ils devaient se compter et se trouver bien peu nombreux à l’époque –, c’est la gravité de la situation, qui ne tolère aucune lâcheté. Je cite son introduction au Temps de l’imposture, oeuvre de jeunesse. Notre auteur a 27 ans : « Notre gouvernement ose associer la France à la hideur de ce qui se fait dans le monde, il l’associe à l’oppression d’une partie de l’Europe par une domination de fer et de sang, mécanique exactement montée et fonctionnant exactement, qui supprime le Ciel et courbe les hommes sur leurs machines, sur leurs outils et sur leur misère comme jamais esclaves n’ont été courbés, leur enlevant tout espoir et toute indépendance, les anéantissant dans la masse et dans la matière – ignoble mécanique qui se gonfle comme une tumeur, progresse et se propage comme une suppuration mécanique infernale. »

    Dans son dernier livre, Dialogues du Pavillon bleu (2011), le diagnostic s’est affiné mais la pensée est la même et le même Jean Madiran, ayant dépassé les 90 ans, conclut ces Dialogues par ces mots : « Nous vivons quelque chose de beaucoup plus profond qu’une crise politique, intellectuelle ou morale ; de plus profond qu’une crise de civilisation. Nous vivons ce que Péguy voyait naître et qu’il nommait une “décréation“. Dans l’évolution actuelle du monde, on aperçoit la domination à de mi-souterraine d’une haine atroce et générale, une haine de la nation, une haine de la famille, une haine du mariage, une haine de l’homme racheté, une haine de la nature créée… »

    Un prophétisme pragmatique hérité de Charles Maurras

     

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    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

     

  • Et si nous lisions les classiques cet été ?

    Au début du siècle dernier, l’université américaine a été touchée par le mouvement des Grands Livres. De quoi s’agissait-il ? Dans une perspective interdisciplinaire, ce programme invitait les étudiants à lire les grands textes de la tradition occidentale afin d’acquérir une base culturelle indispensable mais aussi de puiser dans l’expérience morale des siècles passés. Pour le professeur Mortimer Adler de l’université Colombia, un grand livre se caractérisait par le fait qu’il offrait des éléments de réflexion par rapport aux problèmes contemporains, que sa lecture pouvait être sans cesse reprise sans que l’intérêt s’épuise et, enfin, qu’il reflétait les grandes questions qui avaient toujours agité l’humanité. Une liste (forcément discutable) avait été mise au point, proposant aussi bien Platon, Aristote, Homère ou Virgile (photo) que Shakespeare, Voltaire, Corneille ou Chaucer. On y trouvait aussi des œuvres de saint Augustin, de saint Thomas d’Aquin ou de Martin Luther. Dans un essai paru aux États-Unis, puis traduit en français, Jacques Maritain avait salué l’effort du mouvement des Grands Livres dans lequel il voyait « le moyen d’éducation primordial ».

    Dans les années soixante-dix, le professeur John Senior, ancien élève de Columbia, alors enseignant à l'université de Kansas, a dressé le constat de l’échec de cet effort. Non, parce que l’idée était mauvaise en soi, mais parce que proposée aux étudiants, elle arrivait trop tard. L’imagination encombrée, l’intelligence déviée dès le plus jeune âge, les étudiants n’arrivaient pas à en tirer un réel profit. D’une certaine manière, la situation est pire aujourd’hui et explique aussi bien les erreurs anthropologiques de nos contemporains que leur capacité à se laisser mouvoir par la propagande.

    C’est pourquoi, sans lui donner l’ampleur de l’époque de Colombia, ne serait-il pas malgré tout utile de reprendre chacun pour soi-même quelques idées de ce mouvement ? Entre le dernier Marc Lévy et un dialogue de Platon ou un texte de Virgile, choisissons l'un de ces derniers cet été. Il faudra faire un effort au début mais la récompense sera au rendez-vous. Entre le dernier livre de spiritualité à la mode et nos grands auteurs spirituels,  saint François de Sales ou sainte Catherine de Sienne par exemple, n’hésitons pas non plus. Nous y gagnerons personnellement et nous favoriserons autour de nous le terrain de la reconquête spirituelle et culturelle.

    http://caelumetterra.hautetfort.com/

  • Chronique de livre: Dominique Venner, Un samouraï d’Occident, Le Bréviaire d’un insoumis

     Dominique Venner, Un samouraï d’Occident, Le Bréviaire d’un insoumis, Edition Pierre-Guillaume de Roux, 2013

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    Dominique Venner fut un personnage d’exception qui œuvra toute sa vie au réveil des Européens. Il fut pour moi un maître dont les idées prolongeaient brillamment certaines de mes intuitions. Son décès fut un choc terrible. J’ai donc acquis cet ouvrage en prenant bien en compte la dimension et l’importance qu’il pouvait avoir. Plonger dans un tel livre, quelques semaines après la mort rituelle de son auteur, est une sorte de parcours initiatique. Rares sont les livres qui ont un tel poids que celui-ci. Les mots choisis par le maître prennent tout leur sens et leur portée doit être bien mesurée.

    Ainsi je me refuse dans cette chronique de détailler les idées principales de l’ouvrage comme je le fais habituellement, je me contenterai de quelques remarques sur le contenu de l’ouvrage. Je considère que ce livre doit être lu pour au moins trois raisons.

    Pour ceux qui ont découvert Dominique Venner le 21 mai 2013, il sera un excellent moyen d’entrer en contact avec le parcours et la pensée de l’auteur. Pour ceux qui connaissent l’auteur, il me semble que consacrer quelques heures de sa vie à lire un livre est la moindre des choses quand celui qui l’a écrit a consacré une vie complète à son combat et s’est donné la mort pour ses idées. Pour ceux qui cherchent une boîte à outil militante, Dominique Venner donne quelques pistes.

    Dominique Venner apporte son regard historique et philosophique, celui d’un Européen terriblement meurtri par la déliquescence de son continent et de son peuple mais un regard plein d‘espoir. Le regard porté est sans compromis comme le fut la vie de l’auteur qui refusa les mondanités et les compromissions. L’Eglise catholique est souvent égratignée, tout comme la morale chrétienne et Augustin d’Hippone, l'auteur de La Cité de Dieu. L’auteur ne fait aucun mystère sur son « paganisme »* et puise ses racines dans deux traditions de l’Antiquité, les mythes de l’Iliade et l’Odyssée et le stoïcisme de Marc-Auréle ou Caton d’Utique. Le premier combat que nous devons mener est d’abord un combat contre nous-même, ou plutôt, un combat sur nous-même. C’est surement l'un des enseignements les plus importants de l’ouvrage et j’y reviendrai dans un article.

    Pour certains, il réservera quelques « surprises ». Je songe par exemples aux quelques considérations sur le néo-capitalisme. Le jour de son décès, Dominique Venner avait publié un ultime article qui faisait la part belle à l’islamisation, ce qui a été souvent mal compris. Le bréviaire lève le voile, si je puis dire, sur cette question. Dominique Venner ne vise pas l’islam pour l’islam, mais l’islam comme la manifestation la plus visible de l’immigration de masse qui atteint l’Europe. Phénomène très explicitement relié dans l’ouvrage au capitalisme. Il n’est donc pas à classer dans la case des « islamophobes » pathétiques et pathologiques qui pullulent à l’extrême-droite. Il était un homme clairvoyant préoccupé tout autant par l’américanisation que par l’immigration de masse et son corollaire islamique.

    L’autre grande force de l’ouvrage consiste au dialogue établit avec le monde extrême-oriental et particulièrement le Japon. Dialogue qui donne tout son sens au titre de l’ouvrage. Le Japon féodal et la culture japonaise y sont analysés. Je ne perçois pas dans ce dialogue la volonté d’imposer le Japon comme un modèle pour les Européens. Les Européens ont leur propre histoire, leur propre philosophie, mais il permet de comprendre le fonctionnement d’une autre civilisation et d’en saisir à la fois les points communs avec la nôtre (essentiellement fondée sur l’héritage grec ancien) mais aussi les différences, comme le rôle moindre joué par la Raison.

    Les lecteurs de la Nouvelle Revue d’Histoire et de Dominique Venner retrouveront beaucoup de réflexions dont ils sont déjà familiers. Ce Bréviaire est une lecture indispensable pour réfléchir sur le monde, sur nous-même et pour envisager le combat sur le long terme. Il est remarquablement bien écrit et certaines phrases fusent comme des balles. Le livre est ponctué de quelques conseils pratiques. Je ne trahirais aucun secret en rappelant que Dominique Venner n’a jamais caché qu’il trouvait un certain nombre de limites au militantisme dans des structures politiques et qu’il faut peut-être, pour certains, envisager d’agir autrement. C’est surement à la fois l’enjeu de sa mort et de son livre, quel est le message que nous devons recevoir, intérioriser et transmettre ? Le livre donne quelques éléments de réponse.

    * plutôt que paganisme, nous pourrions dire que Dominique Venner est fidèle à la tradition originelle de l’Europe.

    Jean http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • La révolution ontologique de Francis Cousin par Georges FELTIN-TRACOL

     

    En janvier 2012, à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, des folliculaires d’une célèbre feuille de choux vespérale, spécialisés dans la dénonciation de tous ceux qui pensent mal, s’alertaient des accointances coupables entre Francis Cousin et Marine Le Pen. Celle-ci citait en effet dans Pour que vive la France des extraits de La société de l’indistinction, un essai en partie rédigé par Francis Cousin.

     

    Diplômé en philosophie et philo-analyste de métier, Francis Cousin participe à un groupe informel de rédaction nommé « Gustave Lefrançais » qui a intégré un inter-collectif officieux, « L’Internationale ». D’émanation clairement situationniste et d’ultra-gauche, ces équipes n’ont pas hésité à collaborer à Europe Maxima sans en partager le dessein. Contrairement à maints de leurs « camarades » sectaires et arrogants, ces militants ont montré à diverses reprises leur esprit d’ouverture, leur goût pour la discussion franche, directe et courtoise et leur désir de confronter des idées sans s’invectiver. En leur sein, Francis Cousin en est l’éminent maïeuticien.

     

    Longtemps réticent à publier un écrit sous sa signature, l’ami Cousin s’est finalement décidé à sortir L’être contre l’avoir, un ouvrage de haute volée, à la lecture exigeante et à la réflexion ciselée. Ce livre déclare une guerre totale à la présente société marchande et à ses pâles idoles. Lecteur assidu de Guy Debord, de Karl Marx, de Friedrich Engels, de Pierre Clastres, de Marshall Sahlins et de quelques présocratiques, l’auteur y défend la « tradition primordiale de l’être ». Attention cependant au risque compréhensible de confusion ! Cette « tradition primordiale »-là n’a rien à voir et ne se compare pas avec la Tradition primordiale d’un René Guénon ou d’un Julius Evola. Pour Cousin, leur raisonnement s’est arrêté prématurément !

     

    La thèse de L’être contre l’avoir est résolument anti-politique et anti-économique. Pour son auteur, l’« essence du politique » chère à Julien Freund résulte de la fragmentation de l’unité totale originelle. Il dénie ainsi toute pertinence à la tripartition indo-européenne mise en évidence par Georges Dumézil. La tripartition est déjà pour Cousin une solide avancée de l’avoir aux âges anciens. À l’aube de l’humanité, aux temps pré-historiques donc, l’homme vivait dans la concorde, une « unité sacrale du cosmique originel qu’économie, religion, politique et science ont séparé (p. 316) ». « L’homme des vieilles communautés de l’être a vécu durant des millénaires anti-économiques et anti-politiques au rythme des saisons cosmiques dans une vie harmonique d’anti-argent avec la nature sacrale (p. 49). » Bref, pour Cousin, « la communauté primitive n’est pas une société sans argent et sans État, mais une société contre l’État et contre l’argent (p. 155) ». Il est donc légitime qu’à ses yeux, « toute l’histoire de la modernité est l’histoire du déploiement de la dialectique par laquelle l’avoir s’est employé à effacer le souvenir de l’être (p. 95) ». Mieux encore, il explique que « la communauté est le site cosmique de la pro-venance de l’homme en l’être alors que la polis est le site mercantile de sa relégation en l’avoir (p. 86) ».

     

    Francis Cousin s’affirme communiste et estime que le communisme réel n’a jamais été appliqué, car il s’est toujours confronté à la présence mortifère de la politique (soviétisme) et de l’économique (capitalisme). En fait, « le but de la révolution communiste pour la communauté humaine n’est pas de fonder un système de gestion économique nouveau, mais d’engendrer au-delà et contre toute gestion et toute économie une activité différente qui rompe avec la falsification de la vie sociale (p. 283) ». Malgré la pesante domination de l’avoir, « la révolution communiste du refonder le cosmos de l’être […] permettra aux hommes de la qualité de redevenir des êtres de la qualité humaine (p. 115) ». Le retour à l’être s’impose ! Mais pas n’importe comment. « L’époque actuelle, apogée de l’humanisme de la marchandise, a voulu faire de chacun un simple objet d’échange et de désir chosifié. Elle nous offre ainsi la preuve permanente que la classe capitaliste est la classe de l’organisation de la mort généralisée (p. 209). » Il s’agit de retrouver, de reconstituer l’unité perdue en se reliant au sol, à la terre. « L’être est […] ce qui pose comme énergie du tenir, en tant que force de l’auto-mouvement du vivre des puissances de la terre… (p. 237) », car « dans la communauté de l’être, être, penser et parler sont le même mouvement de vie de l’être (p. 84) ».

     

    Dans ce cadre enfin libéré de l’emprise de l’argent surgit « l’homme de l’être [qui] est l’homme qui saisit l’être qui est en le recueillant et en y demeurant aux racines de terre de l’existence véridique (pp. 131 – 132) ». Francis Cousin s’oppose à toutes les structures politiques de l’histoire : l’État, l’Empire, la cité, le royaume, la république, la théocratie, etc., aliènent l’être de l’homme. S’appuyant sur les vieux Germains décrits par Tacite et sur le quotidien des Amérindiens des Grandes Plaines, l’auteur esquisse une alternative utopique (dans les deux sens du mot) : une fédération mondiale de communes libres. Fidèle à une pensée communarde délaissée, il considère, d’une part, que « la Commune est […] la communauté réunie pour toute délibération ordinaire ou extra-ordinaire de son habitat unitaire en tant qu’assemblée (éventuellement insurrectionnelle !) du mouvement de sa préservation générique (p. 183) » et, d’autre part, que « contre la mondialisation cosmopolite de l’avoir (la formule est de Marx !), la résistance du prolétariat pour faire jaillir l’être de l’homme par l’auto-abolition de la condition prolétarienne s’est dès les origines, d’emblée et immédiatement, auto-intitulée : Internationale, cela pour bien mettre en perspective l’inter-activité nécessaire de tous les espaces-temps du foyer du naître… (p. 263) ».

     

    Cette « révolution internationale communarde de l’être » devra impérativement s’inspirer des révoltes populaires qui ont égrené l’histoire européenne. Francis Cousin rend hommage à l’exemplarité de ces insurrections françaises et européennes. Souvenons-nous des Flagellants, des Jacques, des Maillotins, des Croquants et des Nu-Pieds. Il s’enthousiasme pour la méconnue « Guerre des Demoiselles » qui concerna l’Ariège entre les années 1830 et 1870. Il salue aussi la Vendée de 1793, la Chouannerie et la Commune de Paris de 1871. Il indique que leur facteur déclencheur est souvent la prise par quelques particuliers enrichis de terres communes qui bénéficiaient jusqu’alors à l’ensemble de la communauté. Les paysans pyrénéens déguisés en jeunes filles pour ne pas être reconnus, d’où leur surnom de « Demoiselles », agissent physiquement contre l’interdiction des pratiques communautaires forestières ! L’auteur souligne que le premier à s’indigner du « populicide » vendéen fut le partageux Gracchus Babeuf. Comme plus tard les fédérés parisiens, « les Vendéens s’emparant des villes républicaines de la marchandise et les communards de 1871 mettant la main sur les édifices de la servitude, auront toujours le même comportement insurrectionnel d’aller vouloir enflammer les papiers aliénants de l’administration étatique (pp. 114 – 115) ».

     

    Francis Cousin demande aux Européens de renouer avec cet état d’esprit protestataire et de relancer, renouer et reprendre une intense lutte des classes. « L’homme de l’être est l’homme qui se lève et qui refuse le monde échangiste où l’assurance de posséder la détresse du patrimonial se troque contre l’obligation de mourir d’ennui (p. 112). » Ce combat n’est pas civique, car « le prolétariat n’a rien à faire sur le terrain de la votation qui organise les territoires de la Cité du maintien de l’ordre capitaliste, pas plus à participer qu’à s’abstenir (p. 303) » d’autant que « les élections constituent un terrain de mystification destiné à perpétuer la dictature démocratique de la marchandise totalitaire librement circulante (p. 303) ». Il préférerait que l’« Europe [… redevienne un] espace historique de la tradition critique radicale (p. 212) » parce qu’à la différence des autres aires humaines d’Asie, d’Afrique et d’Amérique, le continent européen détient une vieille conscience révolutionnaire si bien que « toute l’histoire des luttes radicales qui ont fini par positionner la nécessité du subversif conscient sont nés sur le terrain pagano-christianiste des ancestrales communautés paysannes dont est sorti ultérieurement le prolétariat européen, dans la tradition primordiale du souci de l’être et du refus de sa réduction en avoir calculé (p. 185) ». Cette habitude à la contestation propre aux Européens ne serait-elle pas due précisément à la particularité longtemps vivace de privilégier le politique ? Si les Asiatiques, les Africains, les Américains ne possèdent pas ce Logos radical de l’être, cela signifierait-il peut-être qu’ils sont potentiellement plus communistes (au sens que l’entend Francis Cousin) que les Européens ?

     

    Loin des proclamations enflammées et intéressées de ses zélateurs stipendiés, l’avoir n’implique pas le bien-être. Il le détruit plutôt par un changement profond et insidieux des mentalités. Francis Cousin rappelle qu’au Moyen Âge, l’Européen mangeait beaucoup plus de viande qu’à partir du XVIe siècle. En plus, loin de l’hygiénisme ambiant de ce début de XXIe siècle, « les hommes du Moyen Âge boivent beaucoup plus qu’aujourd’hui et surtout beaucoup mieux des crus de véridique qualité de terre (p. 257) ». Outre l’alimentation (il s’approche à ce sujet des idées de l’écologiste radical Bernard Charbonneau) et le divertissement qui rend idiot, le caractère ontologiquement réfractaire de l’esprit européen tend à s’éroder, à s’émousser, à se corrompre sous les effets dévastateurs du « Grand Remplacement (Renaud Camus) » démographique. « Si l’immigrationnisme est la clef de voûte du capitalisme contemporain, c’est avant tout parce que l’immigré y est bien toujours la matière première la plus maniable, la plus inféodée et la plus malléable (p. 228). » Il souligne que « l’immigration se révèle […] comme une stratégie capitaliste de vaste envergure pernicieuse qui vise fondamentalement à disloquer la spontanéité historique des solidarités prolétaires naturelles en hétérogénéisant le substrat de la réalité du sentir et du ressentir ouvrier. De la sorte, l’immigration est toujours l’expression de la contre-révolution du capital car elle permet avant tout de dé-manteler la combativité ouvrière en désarticulant l’identité de ce qui structure les cohésions et les immanences de l’éco-système de sa longue durée (pp. 27 – 28) ». C’est une action de destruction du fond réfractaire européen puisque « à partir du moment où l’envisageable du métisser cesse d’être une possible rencontre personnelle pour devenir un commandement idéologique de la tyrannie spectaculaire des obligations marchandes générales, il est clair qu’est alors bien advenu l’âge du camp de concentration de la liberté du totalitarisme cosmopolite du marché planétaire (p. 46) ». Francis Cousin prévient par conséquent que « le principe de la production de la société de l’avoir, c’est le fractionnement quantitativiste de la vie en la coupure de l’être, la perte de soi dans la production tourmentée et inconsciente d’un monde qui échappe totalement à ses producteurs puisque leur existence y devient justement le procès universel de la détention permanente où tout regard s’y perd dans le bagne de la possession (p. 21) ».

     

    « La liberté démocratique est la tyrannie de la marchandise comme seule consommation autorisée et comme seule opinion permise dans la circulation sans fin des hommes falsifiés par la domination spectaculaire du temps – argent (p. 21). » À ce stade, il ne faut rien attendre – sinon le pire – des oppositions marginalisées et théâtrales du Système. « La gauche et l’extrême gauche du Capital en tant qu’avant-garde du progrès de la raison mercantile, sont là les meilleurs serviteurs du melting-pot mondialiste qui aspire à créer cet homme hors-terre, hébété, nomade et vagabond qui n’a plus pour seul repère que les grandes surfaces spectaculaires de la possession, là où l’existence se mesure exclusivement à l’aune des calculs du fétichisme marchand, de l’errance narcissique et du coloriage stupide de la vie fausse (p. 27). » La collusion et le reniement sont inévitables parce que « le spectacle moderne de la dictature démocratique de la marchandise se révèle comme le règne autocratique de la liberté de marché enfin parvenu à mettre en mouvement la plénitude mondiale de sa logique appropriative (p. 22) ». Jeux politiciens et campagnes électorales ne sont donc que des diversions qui neutralisent le potentiel contestataire, révolutionnaire, des Européens. « La démocratie de la marchandise spectaculaire est un énorme carnaval parodique qui se confond avec la fin désormais manifeste de toute possibilité pour l’intelligence d’apparaître de manière perceptible dans aucun domaine qui se prétend officiellement compétent pour causer de sa spécialité. Le seul fait que le faux soit désormais reconnu pour le vrai sans aucune discussion lui a donné cette qualité magique tout à fait exceptionnelle de faire que le vrai a maintenant cessé d’exister pratiquement en tout lieu puisqu’il est de la sorte réduit à l’état d’une hypothèse indémontrable qui ne pourra par principe jamais être discutée (p. 17). » L’auteur ne réserve pas que ses coups à la gauche. La « droite » reçoit de belles raclées. Il s’en prend ainsi au « concept équivoque de désinformation, mise en vogue ces temps derniers par ceux qui souhaiteraient voir se mettre en place une autre forme d’économie politique de l’aliénation et qui aboutit finalement à faire croire que le mensonge résulterait d’une simple utilisation inadéquate et malveillante de l’authenticité qu’il conviendrait uniquement de changer en bon usage de réinformation, oublie que c’est la marchandise qui est en soi pure contre-vérité. tant que le fétichisme de la marchandise existera, et peu importe là quelle faction étatique en assume la gestion, le renseignement et l’investigation, la vérité officielle du spectacle démocratique ne saurait être chose que la perfidie impérialiste du marché, puissance la plus hostile qui puisse être pour la vraie passion de vérité humaine. Ainsi, de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital, tous les contre-médiatiques qui voudraient simplement changer d’État et modifier la donne de l’argent, omettent de voir que le faux ne résulte nullement de soi-disant mauvais jugements, observations ou déductions mais qu’il est, a contrario, l’impeccable conclusion du bon raisonnement spectacliste de l’intellection marchande (p. 19). »

     

    Pour Francis Cousin, non seulement « le temps médiatique du spectaculaire mercantile purge chaque soir le déroulement des événements pour réinventer chaque matin la comédie d’un nouveau théâtre où le triomphe du pouvoir culturel du profit emprisonne toujours plus les hommes dans la consommation illusoire d’objets inutiles et dans la prosternation devant la puissance universelle de la marchandise totale ravageant l’ensemble des domaines du vécu (p. 11) », mais « le fétichisme de la marchandise étant devenu le Tout du monde, la seule chose qui puisse s’y présenter c’est, d’entrée, l’imprimature systémique, irréfléchi et stéréotypé de tout ce par quoi la cybernétique du ministère de la Vérité a fait du monde le spectacle du Tout de la marchandise (pp. 17 – 18) ». Implacable dans son jugement, il assène que « le héros journalistique comme tous les héros scientifiques, artistiques ou bancaires est toujours un supplétif de la Bourse, de la Maffia ou de l’État. Il se rêvasse toujours en conseiller du Prince et c’est pourquoi il est l’ennemi des vérités indésirables, chargé simplement d’aider à passer le temps de la liberté dictatoriale du marché (p. 20) ». Francis Cousin en profite aussi pour se moquer de « l’actuelle mode orwelliste qui voit tous les thuriféraires du spectacle critique faire aujourd’hui obstacle massif à une véritable critique du spectacle de la marchandise en tant que telle, il convient sans cesse de rappeler que la décence commune, la réputée common decency (comme cœur radical de toute protestation humaine contre l’in-humain) sur laquelle insiste avec tant de justesse Orwell est, pour paraphraser Marx, d’abord et avant tout une activité pratique – critique puisque la discussion sur la réalité ou l’irréalité d’une pensée qui s’isole de la pratique, est d’emblée et purement la scolastique de l’illusoire (p. 14) ». Cet illusoire est solidement cadenassé. Il conduit les populations à accepter un sort sordide.

     

    « Le XXIe siècle, né du triomphe des perfectionnements totalitaires de la finance occidentale par les vétustés carcérales du capitalisme soviétique, s’impose dorénavant planétairement comme abondance fastueuse de la sur-vie dans les galeries marchandes des droits de l’homme commercialisé (p. 22). » Dans ce nouveau totalitarisme sophistiqué et indolore, l’État joue le rôle de gardien vigilant, voire de garde-chiourme attentif. Il assure à la domination de l’avoir les moyens de perdurer. Il y a d’abord « l’alliance militaire États-Unis/O.T.A.N./Israël [qui] n’a qu’un seul but : […] vassaliser davantage les Européens en tentant de les distancier toujours plus de la perspective de s’installer fortement sur le marché des vraies décisions mondiales (p. 215) ». Ensuite, « les fauves urbains de l’économie souterraine qui brûlent rituellement des voitures ne sont pas des enfants d’ouvriers en révolte qui se battent par haine de la marchandise, mais des paumés incultes adorateurs du fric, de ses modes insanes et de toutes ses grossières insipidités. Bien loin d’être des persécutés en rupture, ce sont les enfants chéris du système de la discrimination positive de l’anti-subversif, les talismans médiatiques de l’ordre capitaliste à révérer (pp. 30 – 31) ». Les racailles des banlieues sont les mercenaires du terrorisme d’État. Certes, « l’État a toujours été terroriste [… et] a toujours recruté ses troupes de choc dans la faune des truands et des proxénètes et il a toujours usé du lumpenprolétariat abruti pour écharper le prolétariat insoumis. À l’heure où des groupes financiers peuvent s’acheter des pays entiers, il est normal qu’à côté des polices et des armées officielles, la tyrannie démocratique du marché puisse lever dans toutes les banlieues racailleuses de la planète des milices privées, des polices parallèles et des cohortes de toutes sortes chargées d’aider à la défense des sanctuaires du profit (p. 44) ». On a compris que « le terrorisme d’État est la continuation de la politique de l’économie de crise par d’autres moyens et sur d’autres modes plus expéditifs. Il accomplit ici la force supérieure des manœuvres obscures de l’État de droit (p. 41) ». Bref, « le spectacle terroriste mondial est le prolongement de la politique de guerre commerciale (p. 217) ».

     

    Anti-politique conséquent, Francis Cousin ne soutient aucun régime en place sur le globe. Il les vomit tous. « La mythologie tiers-mondiste sud-américaine de Chavez n’est pas mieux en l’être que les fadaises éthico-monétaristes nord-américaines d’Obama… (p. 247). » Un puissant pessimisme semble pourtant le tenir. Il juge que « les peuples vont immanquablement disparaître et s’y substitueront alors des populations informes de libres consommateurs serviles de la temporalité échangiste du métissage obligatoire en l’adoration des galeries marchandes de la dépense (p. 301) ». Aurait-il compris que le retour à l’être est impossible et que son unité primordiale est irrémédiablement perdue ? Cela n’empêche pas que L’être contre l’avoir soit un grand ouvrage subversif et vivifiant.

     

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/

     

    • Francis Cousin, L’être contre l’avoir. Pour une critique radicale et définitive du faux omniprésent…, Le retour aux sources, 2012, 331 p., 21 €.

  • "JE N'AI QUE FAIRE D’ÊTRE BEAU. IL ME SUFFIT QUE LES MÉCHANTS TREMBLENT ET QUE LES BONS SE RASSURENT."

    A Tolède, dès le 18 juillet, les officiers nationalistes ont rallié le mouvement, en se mettant sous les ordres du colonel Moscardo. 
         A l'annonce de l'insurrection, le Cadet Jaime Milan del Bosch a quitté Madrid, avec cinq de ses camarades, pour rentrer immédiatement à Tolède, où d'autres Cadets les ont rejoints le soir même. 
         Dans la ville, il n'y a, au reste, que six cent cinquante gardes civils qui refusent de rallier les casernes de gendarmerie de la capitale, où le gouvernement a donné l'ordre de concentrer toute la garde ; par contre, cent cinquante gardes du 14e Tercio de Madrid sont venus se joindre à eux. 
         C'est avec ces huit cents hommes, commandés par le lieutenant-colonel Romero Bazar, et avec quelques officiers en stage à la fabrique d'armes, que les Cadets organisent la résistance de Tolède, où ils ont la haute main pendant les trois premiers jours.
         Dès que Madrid a appris que Tolède était passée aux rebelles, le gouvernement a fait partir un corps de gardes d'assaut et de miliciens pour y rétablir la situation à son profit : et, le 18 juillet, à huit heures du soir, le général Riquelme, commandant les troupes gouvernementales, téléphone au colonel Moscardo d'avoir immédiatement à se rendre. 
         Mais, quelques instants plus tôt, le ministère de la Guerre, où l'on ignore sans doute la rébellion de Tolède, n'a-t-il pas téléphoné de son côté au même Moscardo :
         - Faites-vous livrer d'urgence le million de cartouches qui se trouvent à la fabrique d'armes, et dirigez-le au plus vite sur Madrid. 
         C'est ainsi que le colonel Moscardo apprend l'existence de ce dépôt, dont il exige qu'il lui soit livré sur-le-champ. En même temps, il se fait remettre des fusils, des instruments de chirurgie et le stock d'armes disponibles. Quand les miliciens de Madrid arrivent, le lendemain, pour dégager la fabrique de munitions, tout a déjà pris le chemin de l'Alcazar. 
         Pendant trois jours, la lutte se poursuit à les ruelles étroites et tortueuses de Tolède, entre les hommes du général Riquelme et ceux du colonel Moscardo. Lutte de quartier à quartier, de maison à maison, où l'on se dissimule derrière les fenêtres grillées, dans l'embrasure des portes cloutées, le long de ces âpres couloirs dallés, de ces pentes pierreuses qui dévalent au flanc de la ville. 
         La canaille et la populace ne tardent pas à se joindre aux miliciens, dont les forces sont manifestement de beaucoup supérieures. 
         Pour ne point tomber entre les mains des coquins qui font la loi dans Tolède, le colonel Moscardo et les Cadets décident, le 22, de s'enfermer dans l'Alcazar avec leurs troupes, auxquelles vont bientôt se joindre tous ceux qui préfèrent soutenir un siège que se rendre. Mais les femmes ont voulu suivre leurs maris, les enfants, leurs mères, et près de deux mille personnes ont réussi à gagner la forteresse.
         Quand commence le siège, il y a dans la haute citadelle huit cents gardes civils qui vont constituer le gros de la résistance et qu'encadrent quelques officiers, les Cadets, des artilleurs détachés à la fabrique de munitions, des ingénieurs civils, deux médecins militaires, des intendants, deux cents petits Cadets de l’École de gymnastique, quatre-vingt-cinq "phalangistes" de Tolède, de tout jeunes gens pour la plupart, quelques nationaux militants rassemblés autour de M. Ardias, le propriétaire du Café Suisse, l'un des grands cafés de la ville. L'ancien gouverneur civil, don Manuel Gonzalez Lopez, n'a pas tardé à les rejoindre. 
         La discipline intérieure a été placée sous la surveillance du capitaine Vela et du lieutenant Lopez Rialt, la loi martiale proclamée dans l'enceinte de la forteresse. Tous les insurgés ont pu trouver place parmi les vastes bâtiments militaires. Et la résistance se prépare derrière les murs de ce lourd palais qui proclame du haut de son roc décharné :
         "JE N'AI QUE FAIRE D’ÊTRE BEAU. IL ME SUFFIT QUE LES MÉCHANTS TREMBLENT ET QUE LES BONS SE RASSURENT." (1)

    Les Cadets de l'Alcazar, Henri Massis et Robert Brasillach
    (1) Maurice Barrès, Greco ou le secret de Tolède

    http://www.oragesdacier.info/

  • Un homme d’honneur : Roger HOLEINDRE

    CNC2-300x225.jpg« Certains attendent que le temps change, d’autres le saisissent avec force et agissent.» (Dante)

    Roger Holeindre est né en Corse en 1929 dans une famille paysanne et ouvrière. Durant la guerre 39/45, pensionnaire à la Pension Clerbois à Rosny-sous-Bois, il est alors membre d’une troupe scoute clandestine et effectue de nombreuses missions de nuit pour la résistance. À la libération, quittant la pension sans autorisation, il enlève, seul, deux mitrailleuses jumelées aux Allemands à la gare de triage de Noisy-le –Sec, devenant ainsi un des plus jeunes résistants de France. À 17 ans, falsifiant ses papiers, il s’engage dans la Marine et part volontaire pour l’Indochine où il sert à la 1ère division Navale d’Assaut. De retour en France, il se rengage aux Commandos Parachutistes Coloniaux et participe à tous les gros combats du Tonkin où il est blessé. Rapatrié sanitaire en métropole, il se porte aussitôt volontaire pour sauter sur Diên Biên Phu dès qu’il apprend le drame qui s’y noue, là-bas.
    Arrivé en Indochine, on lui annonce la chute du camp retranché… C’est l’anéantissement. Incorporé dans un bataillon de parachutistes, il participe aux derniers et terribles combats sur les hauts plateaux où le GM100 est anéanti.
    Puis, c’est l’Algérie, où il se fait remarquer au sein du 8ème Régiment de Parachutistes Coloniaux en effectuant avec un effectif restreint au plus près de la population musulmane, des opérations commandos en « tenue rebelle » dans les Aurès Nementcha et jusqu’en Tunisie. Grièvement blessé dans un combat au corps à corps et hospitalisé à Philippeville, il réalise alors que l’armée française va gagner la guerre militairement, mais que De Gaulle la lui fera perdre politiquement. La mort dans l’âme, il quitte l’Armée et s’installe à Tébessa où il crée une maison des jeunes fréquentée majoritairement par des Musulmans. Cette activité sociale lui vaudra d’être cité en tant que civil à l’ordre de l’armée.
    Les événements prenant la tournure qu’il avait pressentie, il participe alors au combat clandestin de l’Algérie française dans les rangs de l’OAS. Arrêté, emprisonné à la prison de Bône, il organise une évasion rocambolesque entraînant dans sa fuite ses camarades de détention. Reprenant aussitôt le combat, il forme le deuxième maquis Bonaparte. Encerclé par deux régiments d’appelés hostiles à l’Algérie française qui avaient arrêté leurs officiers, il se refuse à ouvrir le feu sur eux et n’accepte de se rendre qu’au Général Ducourneau qu’il a connu en Indochine. Lourdement condamné puis amnistié, il mène dès sa libération une carrière d’écrivain et de journaliste, devenant grand reporter à Paris Match.
    En 1972, Roger Holeindre participe à la fondation du Front National. Elu sous cette étiquette, député de la Seine-Saint-Denis (1986-1988) et Conseiller régional d’Île-de-France (1992-1998), il quitte ce parti le 15 janvier 2011. Parallèlement, il crée en 1985 le Cercle National des Combattants qu’il préside depuis lors.
    Taillé dans le roc, guerrier hors pair, infatigable baroudeur, patriote dans l’âme, Roger Holeindre dont le personnage s’apparente très exactement à celui d’André Gide qui n’avait de cesse de répéter : « Quant je cesserai de m’indigner, j’aurai commencé ma vieillesse », demeure à la pointe du combat prêchant sans fin la réconciliation et l’union nationale afin de combattre au mieux l’immigration invasion, le danger que représente l’intégrisme islamique et pour que la France, fille aînée de l’Église, reste à jamais une terre chrétienne.
    José CASTANO
    e-mail : joseph.castano0508@orange.fr

    Dimanche 6 Octobre 2013 – Fête du Cercle National des Combattants
    sur le thème « Hommage à l’Armée française d’hier et d’Aujourd’hui »

    Au Château de LA CHAPELLE D’ANGILLON
    Route Jacques Cœur – 18380 LA CHAPELLE D’ANGILLON

    Voir le site du chateau d’Angillon

    Entrée 5€ – Parking gratuit

    Transport : Un autocar est prévu. Départ 06h45, Porte Maillot (PARIS) devant l’entrée principale du Palais des Congrès – 30€ par personne aller-retour – Inscription au 01.40.59.07.66

    Nombreux stands variés – Programme de cette journée auprès du CNC – Tel : 01.40.59.07.66 (Repas sur inscription) – Buvette – stand casse-croûte.
    e-mail : cerclenationalcombattants@orange.fr
    Lien : cncombattants.org/22

    - A cette occasion, le film de Robert SAUCOURT, président de l’Association pour la Mémoire de l’Empire Français : « Tu te souviens ? C’était Alger… », sera projeté.

    Dans le cadre de cette manifestation, une conférence sera donnée à 15h précise par José CASTANO sur le thème :

    « LES SEIGNEURS DE LA GUERRE »

    - De l’Indochine à l’Algérie, la Légion étrangère au combat
    - L’Odyssée et la fin tragique du 1er Régiment Etranger de Parachutistes en Algérie.

    « De l’Indochine à l’Algérie, le conférencier évoque le vécu, l’héroïsme et les sacrifices de ces légionnaires, Fils de France non par le sang reçu mais par le sang versé. Ces soldats-loups à la démarche souple de félins, accoutumés à la chasse et au guet, infatigables dans le chaos minéral de l’Aurès, acceptaient le défi de la guerre dans les défilés étroits comme des pièges, sur les pitons enneigés ou brûlés par le soleil, dans l’enfer du désert où le monde mort a chassé celui des vivants. Ces hommes, «soldats pour mourir», constituaient le plus beau régiment du mode ; jalousés, admirés et vénérés parce qu’ils étaient capables de mourir avec panache en criant : «Vive la Légion !»
    … Puis il y eut le 22 avril 1961 et le soulèvement des meilleures unités combattantes dont le 1er REP était le « fer de lance »… sa dissolution et celle des plus belles unités parachutistes… l’émouvant adieu de la population de Zéralda à « ses » légionnaires… le « cessez-le-feu » et la fin tragique de l’Algérie française… Le génocide des harkis commençait. »

    «La mémoire n’est pas seulement un devoir, c’est aussi une quête» (Commandant Hélie de Saint-Marc – 1er REP – ” Les champs de braises “)

    http://fr.altermedia.info/

  • Benoist Apparu (UMP) a demandé à rencontrer les Veilleurs et a cru pouvoir leur vendre du rêve

    Bien sûr, ça ne prend pas : il serait temps de comprendre qui est cette génération de mai 2013.

    Communiqué :

    "Questions au député UMP Benoit Apparu sur son vote POUR le mariage pour tous

    Le député UMP Benoist Apparu a rencontré les veilleurs de Châlons-en-Champagne le 29 juillet 2013.

    M. Apparu est l’un des deux députés UMP à avoir voté POUR la loi Taubira, pour le mariage et l’adoption pour tous.

    A quelques mois des municipales pour lesquelles il vient d’annoncer sa candidature à Châlons-en-Champagne, Benoist Apparu a demandé à rencontrer les responsables des veilleurs de Châlons. 

    Sa position : il est POUR le mariage et l’adoption pour les personnes de même sexe. Il pense qu’il y a une barrière qui n’est pas prête d’être franchie en faveur de la GPA-PMA pour les couples homosexuels, puisque ces droits ne sont pas ouverts aux couples hétérosexuels. Il assure qu’un président normalement « vertébré » (je cite) ne fera pas passer cette réforme avant la fin de son mandat en 2017. Réforme qui d’après M. Apparu prendra 10 ou 20 ans car pour lui, un changement de civilisation se réalise sur un temps qui se compte en décennies. Il relie les lobbies de la théorie du genre à la chute du communisme pour dire que leur influence est décroissante depuis une vingtaine d’années. 

    Notre avis : Nous aimerions partager son optimisme mais nous ne le pouvons pas. Que fait-il de la proposition de loi déposé le 19 Juillet dernier par 5 sénateurs socialistes pour « ouvrir l’assistance médicale à la procréation à tous les couples infertiles, qu’il s’agisse d’une infertilité médicale ou ‘sociale’ ». On voit bien là que la « barrière » qu’il pense ne pas pouvoir être franchie vole en éclats ! Encore une fois, l’influence de LGBT n’est pas loin puisque le dépôt de cette proposition intervient au lendemain de la rencontre, le 18 juillet, entre l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) et Dominique Bertinotti. La ministre déléguée chargée de la famille affirmait alors que « la PMA ne sera pas renvoyée aux oubliettes ».

    Inutile de se voiler la face : le gouvernement avance vers la PMA et la GPA pour tous. On ne lâche rien !

    Notre demande à M. Apparu : M. Apparu, allez-vous reconnaître que le mariage pour tous entraîne la PMA et la GPA ? Allez-vous reconnaître votre erreur d’avoir voté ce texte qui marque un changement de civilisation ? Allez-vous vous opposer publiquement à la PMA pour tous et à la diffusion subreptice de la théorie du genre, notamment à l’école ? Nous l’espérons".

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • CAMP MAXIME REAL DEL SARTE 2013 et GRANDE RÉUNION PUBLIQUE DU SAMEDI 31 AOÛT À LYON

    CAMP MAXIME REAL DEL SARTE 2013 : DEMANDEZ LE PROGRAMME ET INSCRIVEZ-VOUS : IL EST ENCORE TEMPS !

    Avec :

    Bernard LUGAN, Philippe MESNARD, François MARCILHAC, Sylvain ROUSSILLON, Michel MICHEL, François DAVIN.

    Le samedi 31 août, l’université se clôturera par une réunion publique, dans le centre de Lyon, organisée par le Cercle Anthinéa, qui aura lieu de 14 à 18h. Le thème ?

    "DU PRINTEMPS FRANÇAIS À LA PRISE DU POUVOIR".

    avec :
    - Béatrice Bourges (Le Printemps Français)
    - Frédéric Pichon (Collectif des Avocats contre la Répression Policière)
    - Isabelle Fradot (Les Enfants des Terreaux)
    - Frédéric Rouvillois (Constitutionnaliste)
    - Stéphane Blanchonnet (Action Française)
    - Olivier Perceval (Centre Royaliste d’Action Française)

    Un banquet de l’AF Lyon suivra (avec la participation des intervenants de la réunion publique). Le prix est de 25 €.

    Réservations et inscriptions obligatoire pour la réunion et le banquet : lyon@actionfrancaise.net

    Inscrivez-vous, faites inscrire vos proches, amis et familles.

    http://www.actionfrancaise.net

  • Les Veillées de la semaine

    LUNDI 5 AOUT 
    Luxembourg : 21h devant la Bibliothèque nationale
    Mazamet : 20h sq. Tournier
    Villefranche-sur-Saône : 21h pl. des Arts

    MARDI 6 AOUT
    Beauvais : 21h30 devant la Mairie
    Bourg-en-Bresse : 21h30 devant la Grenette
    Bourges : 20h45 près de la Mairie 
    Carcassonne : 21h sq. Gambetta
    Carpentras : 21h devant Saint-Siffrein
    Chambéry : 19h sur les marches du Château 
    Cholet : 21h pl. Travot
    Gap : 21h pl. Alsace-Lorraine
    Jérusalem : 19h30 devant le Consulat
    Limoges : 21h pl. d'Aine
    Luçon : 21h15 pl. Sochet des Touches
    Mâcon : 20h45 quai Lamartine
    Metz : 21h place d'Armes
    Moulins-sur-Allier : 21h pl. d'Allier
    Orléans : 21h30 devant la Mairie
    Périgueux : 20h30 bd Montaigne sur la place entre BNP et LCL
    Saintes: 21h pl. M. Foch
    Saumur : 20h30 pl. Bilange

    MERCREDI 7 AOUT
    Cognac : 21h pl. François Ier
    Grenoble : 21h pl. de Verdun
    Les Sables d'Olonne : 21h devant le Palais de Justice
    Marseille : 21h devant l'Hôtel de Ville (Vieux Port)
    Morlaix : 21h30 devant la Mairie
    Niort : 21h15 : en haut pl. de la Brèche
    Saint-Raphaël : 20h30 espace Delayen en bord de mer
    Toulouse : 21h30 derrière le Capitole
    Valence : 21h près de la Mairie / Halles si pluie

    JEUDI 8 AOUT
    Alençon : 20h30 pl. de la Magdelaine
    Annecy : 21h30 pl. de la Mairie
    Avignon : 21h30 pl. du Palais des Papes
    Brie-Comte-Robert : 19h30 devant la Mairie
    Châteauneuf de Galaure : 20h45 devant la salle des fêtes
    Le Puy-en-Velay : 21h pl. Cadelade
    Montélimar : 21h sur les Allées Provençales
    Pau : 21h pl. Clémenceau
    Romans-sur-Isère : 21h Kiosque, pl. Jules Nadi
    Saint-Nazaire : 21h en bord de mer face Sous Préfecture
    Toulon : 21h pl. de la Liberté
    Vannes : 21h au pied des Remparts

    VENDREDI 9 AOUT
    Aiguilles-en-Queyras (05) : 21h30 pl. du 19 mars 1961
    Ajaccio : 21h cours Napoléon
    Bordeaux : 21h30 pl. Pey-Berland
    Boulogne-sur-Mer : 21h jardin éphémère devant la Mairie
    Caen : 21h45 pl. Saint-Pierre
    Chartres : 21h portail sud Cathédrale
    Cherbourg : 20h30 sur les marches du Théâtre
    Colmar : 21h Koïfhus
    Fréjus : 21h bord de mer, face passage du Micocouliers
    Le Havre : 21h30 pl. Perret
    Londres : 21h30 Hyde Park près de l'Ambassade
    Nîmes : 21h30 face à la Maison Carrée
    Saint-Brieuc : 21h devant centre commercial des Champs
    Saint-Dizier : 21h pl. de l'Hôtel de Ville
    Sélestat : 21h devant la Mairie

    SAMEDI 10 AOUT
    Tréguier : 21h pl. de la Cathédrale

    DIMANCHE 11 AOUT
    Ancenis : 21h près du pont/statue Joachim du Bellay
    Dijon : 20h30 pl. de la Liberté
    Dreux : 20h30 devant la Sous-Préfecture
    Vernon : 21h devant la Mairie

    NB1 : Si vous avez des précisions à apporter ou souhaitez annoncer une veillée, merci d'écrire à veilleurs.paris@gmail.com ou dans les commentaires.

    NB2 : gardez le contact avec les Veilleurs en vous inscrivant à la newsletter : http://www.les-veilleurs.eu/wp/formulaire-newsletter/

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Entretien avec Bruno Gollnisch : hommage à Jean Madiran, affaire Méric, Eduardo Rihan Cypel