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tradition - Page 281

  • Qui veut la peau de la Rochère ?

    Alors même qu'elle est dénigrée publiquement par une de ses anciennes porte-parole, la présidente de la Manif pour Tous, Ludovine de la Rochère a aussi essuyé les foudres d'Act-Up. Tentative de réponse à l'épineuse question en titre par 24heuresactu :

    "Aucune place n’est laissée au doute : les affiches placardées sur le bâtiment de la fondation Jérôme Lejeune représentent bien la présidente de la Manif Pour Tous. Les nazillons d’Act Up ont écrit le nom de leur victime en toutes lettres : « Ludovine de la Rochère » avec le motif de leur rage : « présidente de la Manif Pour Tous ». L’insulte est en caractères grands et gras, telle une étoile jaune bien discriminatoire : « homophobe », et dramatisée par la mise en scène d’une peinture rouge aspergée sur le bâtiment, sensée représenter du sang. Fiers de leur méfait, les milices du parti socialiste le signent : « Act Up Paris ».

    Libé se charge ensuite de la sale besogne : désinformer l’opinion publique. Selon le titre de l’article paru dans le quotidien, « Act up affole les opposants au mariage homo ». Voilà qui est instructif, car l’info n’était pas sur l’affiche : il y a donc bien un lien avec les manifestations populaires massives de mai-juin 2013 et surtout avec celles qui se préparent pour la rentrée de septembre 2013. En réalité, ce ne sont pas les opposants au mariage homo qui s’affolent comme le prétend Libé, mais le gouvernement socialiste sous influence, qui commence à redouter une mobilisation populaire massive dès la rentrée de septembre 2013.

    Les options idéologiques de Libé transparaissent à toutes les lignes : Act up est présentée comme une association légitime, car luttant contre le sida. La fondation Jérôme Lejeune serait « très pieuse », ironie toute voltairienne, et Ludovine de la Rochère aurait « fait les frais de l’agitation des esprits » selon le quotidien. Libé va jusqu’à donner la parole à l’agresseur, Aurélien Selle, chargé de communication d’Act Up, qui essaye de se justifier : « La fondation Lejeune est un lieu doublement intéressant. D’une part en raison des liens personnels de Ludovine de la Rochère, et d’autre part en raison du soutien officiel que la fondation a apporté à la Manif pour tous

    Voilà donc dévoilée la motivation de cette association de malfaiteurs : il s’agit bien d’une attaque ciblée contre Ludovine de la Rochère : une entreprise de démolition de l’individu. La stratégie de démolition est classique : de la même manière que le lobby Bergé-Augier-Valls avait réussi à faire craquer Frigide Barjot en juin 2013, il va maintenant mettre la pression sur Ludovine de la Rochère en espérant un faux pas ou une démobilisation de la militante pacifique. Cette tentative de démolition est préventive, car la rentrée s’annonce chaude : C’est bien La Manif Pour Tous qui affole le gouvernement socialiste, et non l’inverse comme titre Libé" (suite).

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  • Monarchie active, premiers éléments de définition

    Dans un monde globalisé, que peut l’Etat et, en particulier, l’Etat royal ?
    Je me place ici dans l’hypothèse d’une Monarchie fraîchement instaurée en France, ce qui, pour l’instant, relève évidemment de la simple théorie, puisque nous sommes présentement en République.
    Avouons d’abord que les conditions mêmes de l’instauration royale pèseront sur ses capacités d’action, non pas qu’elles handicapent forcément l’Etat mais qu’elles le placent en position de ne pas décevoir et, donc, de tenir compte, sans en être prisonnière, d’une Opinion publique attentive et impatiente.
    La Monarchie « à la française » se signale, traditionnellement, par une force particulière de l’Etat, par l’autonomie du politique à l’égard des forces économiques et une volonté d’intervention qui ne se confond pas, néanmoins, avec l’étatisme, maladie d’hypertrophie invasive de l’Etat.
    Cette force, cette autonomie et sa capacité d’inscrire sa volonté et son action dans le long terme sont d’autant plus « permises » que la monarchie est bien enracinée dans le temps et la suite des générations, et qu’elle n’a plus l’obligation pour l’Opinion de prouver sa légitimité ou son utilité, celles-ci étant avérées par son « temps passé » et les services rendus, pour autant qu’ils soient reconnus. Cela est sans doute plus délicat dans les premières années de l’instauration, dans le « règne inaugural ». Mais, quoiqu’il en soit, le simple fait de la transmission héréditaire annoncée procure à la magistrature suprême de l’Etat une certaine liberté qui a des possibilités de se vérifier et de se fortifier au fil des règnes.
    Cela étant, il est nécessaire de rappeler que la monarchie, nouvelle ou adulte, ne peut pas tout faire et que, surtout, elle ne doit pas tout faire : son principe lui donne l’autorité nécessaire pour parler et agir, mais lui interdit de monopoliser les pouvoirs et les libertés.
    Son rôle est de donner l’impulsion aux grands projets qui ont besoin d’une garantie politique sur le temps long, d’arbitrer entre les grandes assemblées, conseils ou syndicats, qu’ils soient nationaux ou régionaux, mais aussi d’ouvrir les grands chantiers institutionnels, politiques, sociaux, économiques, environnementaux, … par la convocation de conseils et le lancement de grands programmes de recherche et de prospective. Cette action qui mêle volonté, rapidité d’initiative et enracinement dans la durée, est rendue plus facile qu’en régime électif présidentiel par l’essence même de l’Autorité suprême qui n’a pas à remettre son destin tous les cinq ans entre les mains de ceux qui font (ou défont…) les élections et les opinions. Au contraire du système de la Cinquième République où le calendrier, sauf accident (démission du président ou décès, deux cas possibles, comme en 1969 et 1974), est réglé comme la minuterie d’une bombe à retardement, la monarchie n’est pas maître de son calendrier mais accompagne le temps, offrant, par son principe successoral, la garantie d’une « respiration humaine » et de la continuité statutaire.
    L’action politique n’est pas réductible à la seule parole, et elle se doit de poser des actes : tout l’intérêt d’une monarchie héréditaire est d’en assumer la responsabilité, y compris d’un roi à son successeur, mais le renouvellement par le remplacement d’une génération par une autre au travers du monarque permet aussi de remettre en cause ce qui pourrait s’avérer obsolète sans, pour autant, menacer la continuité et la garantie de la permanence de l’Etat.
    La Monarchie active ne peut être juste une magistrature morale, elle se doit d’être politique : de Gaulle, en établissant la Cinquième République, avait sans doute en tête ce que pourrait être une monarchie au-delà même de celle qu’il fondait, d’une certaine manière, incomplète et inachevée. En somme, le mieux ne serait-il pas de faire de cette Cinquième République qui, par le jeu des partis et des ambitieux, se caricature aujourd’hui en monocratie pipolisée, une monarchie véritable, hors d’atteinte des querelles partisanes et libre de toute attache clientéliste et financière, libre de parler et d’agir, avec le garde-fou des obligations constitutionnelles, des Conseils et des Assemblées, entre autres. C’était le vœu du comte de Paris, de Pierre Boutang et, au moins un temps, du général de Gaulle lui-même. Pour aller au bout de la logique gaullienne (je n’ai pas dit gaulliste…), et restaurer la politique, assumer le souci politique au sommet de l’Etat…
    Jean-Philippe CHAUVIN http://www.actionroyaliste.com

  • La Manif pour tous Italia ne lâche rien

    Depuis le 22 juillet, le Parlement italien débat d'une mesure contre les discriminations envers les LGBT. Il s'agit de modifier une loi italienne en matière de lutte contre les discriminations, la loi Mancino. Cette loi adoptée en 1993 condamne les actes de discriminations, les violences et les incitations à la haine fondées sur la religion, de l'origine ou de la couleur de peau. Aujourd'hui, elle pourrait donc être modifiée afin que l'homophobie et la transphobie y soient incluses et traitées.

    Les défenseurs de la famille ne lâchent rien:

    Legge-omofobia-manif-pour-tous-italia-5-agosto_1Malgré les vacances quelque 400 personnes (selon la presse) brandissant des drapeaux de la « Manif pour tous Italia » qui revendique des liens étroits avec la Manif pour tous française ont manifesté à proximité de l’Assemblée italienne lundi soir à Rome pour dénoncer le flou du texte qui en fait, selon Il Tempo, une « loi bâillon » qui aurait pour effet d’empêcher toute critique raisonnée du « mariage » des homosexuels et de l’adoption par des couples homosexuelles. Six mois à 4 ans de prison : voilà le tarif qui pourrait s’appliquer à ceux qui continueraient de définir le mariage comme l’union entre un homme et une femme et à revendiquer le droit pour l’enfant d’avoir un père et une mère.

    En France, la loi "anti-homophobie", première étape vers la légalisation du mariage homosexuel, date de 2004, sous l'ère Chirac/Raffarin.

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  • J-2 avant le lancement de la Marche des Veilleurs !

    Tout ce que vous voulez savoir sur la Marche des Veilleurs : 

    J-4 avant le lancement de la Marche des Veilleurs ! Nous vous attendons nombreux samedi à 21h à Rochefort, place Colbert ! 

    « La vérité est en marche et rien ne l'arrêtera. » Emile Zola
    Toutes les informations
    Informations pratiques pour s'organiser
    Pour être tenu au courant de la Marche, inscrivez-vous à la newsletter
    Les rendez-vous d'une journée de la Marche des Veilleurs :
    • 9h : départ de la Marche sur le lieu de la veillée de la veille
    • 17h : arrivée de la Marche sur le lieu de la veillée du soir même
    • 21h : Veillée
    Chaque soir à 21h se tiendra une veillée dans les villes suivantes (les 3 premiers lieux sont précisés, pour les autres, regardez régulièrement ici ) :
    • Rochefort - Samedi 10 août 2013 - place Colbert
    • Châtelaillon – Dimanche 11 août 2013 - plage des Bouchôleurs
    • L’Ile de Ré – Lundi 12 août 2013 - plage de la Flotte
    • Charron - Mardi 13 août 2013
    • Luçon – Mercredi 14 août 2013
    • La Faute sur Mer – Jeudi 15 août 2013
    • La Tranche sur Mer – Vendredi 16 août 2013
    • Jard sur Mer – Samedi 17 août 2013
    • Sables d’Olonne – Dimanche 18 août 2013
    • Bretignolles sur Mer – Lundi 19 août 2013
    • Saint-Gilles Croix de Vie – Mardi 20 août 2013
    • Challans – Mercredi 21 août 2013
    • Bourgneuf en Retz – Jeudi 22 août 2013
    • Pornic – Vendredi 23 août 2013
    • Saint-Michel Chef-Chef – Samedi 24 août 2013
    • Saint-Nazaire – Dimanche 25 août 2013
    • Paimbœuf – Lundi 26 août 2013
    • Couëron – Mardi 27 août 2013
    • Nantes – Mercredi 28 août 2013
    • Sartrouville – Jeudi 29 août 2013
    • Bondy – Vendredi 30 août 2013
    • Paris – Samedi 31 août 2013 - 17h30 la Défense - 21h30 Concorde

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  • "C'est la dictature ici!" Des paroles qui onf fait fuir François Hollande :

  • Identité française : relire Renan !

    Quand on parle d’identité française, « Qu’est ce qu’une nation » d’Ernest Renan reste un texte incontournable. Le seul problème c’est que cette très belle conférence du 11 mars 1882 est davantage commentée que réellement lue et comprise.
    Retour au texte : http://www.bmlisieux.com/archives/nation01.htm

    Le socle objectif d’une nation : race, langue, religion, intérêts, géographie
    Les commentateurs rapides retiennent souvent du texte de Renan une et une seule chose : « la nation est un plébiscite de tous les jours » ; ils en tirent la conclusion que Renan a défendu une conception exclusivement subjectiviste de la nation. Ce qui est parfaitement inexact. La partie la plus longue du texte – le chapitre II – est consacrée à une longue discussion sur les bases objectives de la nation. Renan s’écarte effectivement d’une conception purement déterministe de la nation tout en reconnaissant l’importance de données objectives.
    Certes, pour Renan la nation n’est pas la race (au sens de peuple : celte, germain ou romain) et « Ce que nous venons de dire de la race, il faut le dire de la langue. La langue invite à se réunir ; elle n’y force pas » (…) « La religion ne saurait non plus offrir une base suffisante à l’établissement d’une nationalité moderne ». Mais « La communauté des intérêts est assurément un lien puissant entre les hommes ». (…) et « La géographie, ce qu’on appelle les frontières naturelles, a certainement une part considérable dans la division des nations. »
    Il faut bien comprendre ce que Renan dit ici : refus du déterminisme mais prise en compte de la réalité. La dernière phrase du chapitre II est déterminante pour comprendre : « Nous venons de voir ce qui ne suffit pas à créer un tel principe spirituel : la race, la langue, les intérêts, l’affinité religieuse, la géographie, les nécessités militaires. Que faut-il donc en plus ? »
    Deux phrases sont ici essentielles : « ce qui ne suffit pas » et « Que faut-il donc en plus ? ». En clair la race, la langue, la religion, les intérêts, le territoire ne sont pas des conditions suffisantes à l’existence d’une nation mais ce sont des conditions, sinon nécessaires, du moins préalables.

    Le socle subjectif d’une nation : « Nous sommes ce que vous fûtes ; nous serons ce que vous êtes »
    La suite montre d’ailleurs l’idée très exigeante que Renan se fait de la nation et l’importance qu’il attache à l’héritage moral et historique, à l’inscription dans le temps long : « Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. L’homme, Messieurs, ne s’improvise pas. La nation, comme l’individu, est l’aboutissement d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements. Le culte des ancêtres est de tous le plus légitime ; les ancêtres nous ont faits ce que nous sommes. Un passé héroïque, des grands hommes, de la gloire (j’entends de la véritable), voilà le capital social sur lequel on assied une idée nationale. Avoir des gloires communes dans la passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple. On aime en proportion des sacrifices qu’on a consentis, des maux qu’on a soufferts. On aime la maison qu’on a bâtie et qu’on transmet. Le chant spartiate : « Nous sommes ce que vous fûtes ; nous serons ce que vous êtes » est dans sa simplicité l’hymne abrégé de toute patrie. »
    Pour Renan, il n’y a pas pour une nation de présent commun possible, sans passé commun revendiqué ou assumé. Le socle subjectif d’une nation renvoi à un socle objectif : l’héritage.
    Jean-Yves Ménébrez,30/11/2009
    Polémia

  • Les Veilleurs Debout se placent sous le signe de Camus

    Tout a commencé le 24 juin. Jean-Baptiste apprend que Nicolas Bernard-Buss est condamné à une peine scandaleuse au regard de ses actions. Inspiré par l'exemple de la place Taksim, il décide d'aller protester, seul, devant le ministère de la Justice. Un ami le prend en photo et publie la photo sur Twitter. Les réseaux sociaux s'en emparent. Quelques heures plus tard, quatre amis en train de diner la voit circuler : « On a vu ça, on a vu qu'il se tenait debout, on n'a pas hésité une seconde, on s'est dit "c'est génial, on y va !" et on a sauté dans un taxi. » Ils débarquent place Vendôme où Jean-Baptiste a été remplacé par trois compagnons.
    Les sept jeunes gens s'alignent, et un policier leur demande de se disperser : l'un d'entre eux s'éloigne de quelques mètres, s'immobilise et invite les autres à en faire autant. Le policier remonte dans son fourgon, demandent des ordres... Les sept passeront la nuit séparés ensemble, à « veiller debout », les policiers les regardant, coincés dans leur véhicule. « Le matin, les autres sont arrivés, ça avait fait le tour sur Facebook, et ils ont pris la relève. » Les Veilleurs Debout sont nés.
    Minimal et efficace
    Immédiatement, cette nouvelle manière de manifester remporte un succès inattendu : c'est qu'elle vient combler un manque. Après des mois le manifestations géantes, de mouvements de foule, de bataille des nombres, les Veilleurs Debout proposent un mode d'action efficace, visible, simple, immédiat, autonome. Tout le monde peut veiller, seul ou en famille, en allant à la fac ou pendant la pause déjeuner, un quart l'heure ou une nuit entière. Il suffit désormais que quelqu'un soit là, tout le temps.
    Chacun s'empare de l'idée, avec cette spontanéité et cette liberté qui fait la saveur de la lutte anti-mariage gay ; il n'y a d'ailleurs pas d’organisateurs des Veilleurs Debout, juste une page Facebook où sont répertoriées les veilles, les incidents avec la police, les abus de pouvoir... « C'est une démarche individuelle, on se contente de relayer, de dire comment ça se passe. »
    La station debout est une expérience particulière : le Veilleur Debout est actif. Là où les « Veilleurs assis » dispensent un enseignement, chantent, installent des haut-parleurs, le Veilleur Debout ne fait rien d'autre que se tenir debout, sans rien attendre, sans rien recevoir. Est-ce vraiment une action? « Oui, et franchement ennuyeuse ! On n'en peut plus assez rapidement, on a envie de bouger : on se force, ce n'est pas vraiment passif même si ce n'est pas spectaculaire. Cela dit, une rangée de gens immobiles, c'est très impressionnant, ça marque les esprits. »
    L'homme révolté
    Les Veilleurs Debout se placent sous le signe de Camus, en citant L'Homme révolté : « Plutôt mourir debout que de vivre à genoux. » Car il s'agit bien d'une révolte, au sens camusien : « Qu'est-ce qu'un homme révolté ? Un homme qui dit non. [...] Quel est le contenu de ce "non " ? Il signifie, par exemple, "les choses ont trop duré", "jusque-là oui, au-delà non", "vous allez trop loin ", et encore, "il y a une limite que vous ne dépasserez pas". En somme, ce non affirme l'existence d'une frontière. » Ce qui compte, désormais, c'est se tenir debout face aux lieux de pouvoir (ministères, mairies, palais de justice, Assemblée...), qui symbolisent tous ceux qui n'écoutent pas, qui méprisent, qui répriment. Dans un manifeste intitulé L'esprit du Veilleur Debout, les animateurs précisent : « Le Veilleur Debout est un résistant silencieux qui se dresse contre l'injustice et le mensonge des gouvernements. » Les gouvernements, car comme le précise l'un d'entre eux : « ceux d'avant n'ont pas forcément fait mieux et ceux d'après, on a peur qu'ils ne fassent pas mieux... »
    Si la protestation est née autour de Nicolas Bernard-Buss, elle se poursuit légitimement : « À partir du moment où on a décidé de dire non au mensonge, on ne peut pas se résigner, il n'y a pas de compromis possible. On veut une société juste, on va se battre pour y arriver, peut-être toute notre vie, mais "on ne lâchera rien ". » Un combat au nom d'une civilisation qui paraît s'effacer sans que rien ne la remplace, sinon l'arbitraire de l’État - un État d'ailleurs attentif à réprimer un mouvement qui irrite, quitte à être plus répressif que l’État turc, et encore une fois à agir dans la plus complète illégalité. Le 19 juillet, les Veilleurs Debout ont d'ailleurs publié un communiqué sans équivoque : « [...] Ne nous habituons pas à l'illégalité des actions des forces de l'ordre ! Soyons vigilants, ne nous laissons pas berner par la fausse amitié de certains policiers ! Tant qu'ils exécutent ces ordres, ils collaborent avec le pouvoir que nous combattons, ils n'ont pas compris l'importance de notre combat, ils ne sont pas nos amis ! »
    Quousque tandem abutere patienta nostra ?
    Chacun veille donc où il veut et pourquoi pas, un jour, devant les usines qui licencient ou les laboratoires qui utilisent des embryons, là où le pouvoir économique opprime aussi sûrement que le pouvoir politique. Mais les Veilleurs Debout, qui font plutôt partie de la population active, ne sentent pas, chez ceux qui veillent, y compris les démunis et les chômeurs, la nécessité d'affirmer le primat de l'économique. Chez ceux qui se lèvent, c'est l'absence terrifiante de sens qui prévaut, la claire conscience que nous n'allons nulle part et que l'homme ne peut qu'être dégradé par les révolutions successives touchant la filiation, la conception, le genre, la mort...
    « La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent », disait Camus. Les Veilleurs dans leur manifeste ne disent pas autre chose : « [le Veilleur Debout] refuse de léguer aux générations futures un monde relativiste et individualiste, où le bien et le mal, le vrai et le faux, ne suscitent que l'indifférence générale. » C'est aujourd'hui qu'il faut se lever et veiller - c'est aujourd'hui, chaque jour, que ce gouvernement franchit les limites.


    Hubert Champrun Monde & vie