Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

tradition - Page 347

  • Manif Pour Tous : dimanche, il devrait y avoir beaucoup de monde à Rennes

    RENNES (NOVOpress Breizh) – A l’appel de l’association La Manif Pour Tous, Bretons, Normands, Vendéens, Angevins, Manceaux et Mayennais sont invités à se rendre massivement au rassemblement interrégional qui aura lieu à Rennes dimanche 5 mai, à partir de 15 heures, place du Champ de Mars. Si la loi instituant le mariage homosexuel a été adoptée par le Parlement, un recours a été formé devant le Conseil constitutionnel. Alors les opposants à cette « réforme de civilisation » (C. Taubira) ne désarment pas. Bien au contraire.

    Il devrait y avoir beaucoup de monde dans le centre de Rennes dimanche prochain. Covoiturage, bus, hébergement, babysitting…  de toute part, on s’active pour préparer et faciliter le déplacement à ce rassemblement, l’un des sept organisés ce jour-là en France métropolitaine. 

    L’imagination des militants est débordante. Pour preuve, comme le signale Europe 1, la nouvelle affiche publiée le 30 avril par la “manif pour tous” sur son compte twitter, « la finance dehors, l’humain d’abord » (photo). Un  pastiche d’une précédente affiche du Front de gauche et du Parti communiste. Dans l’entourage de Mélenchon – ce dernier a soutenu à fonds le projet de loi – on n’a pas trop apprécié…

    Comme tiennent à le rappeler les responsables du mouvement, « La Manif Pour Tous est un mouvement spontané, populaire et pacifique qui, au-delà des sensibilités religieuses, partisanes et sexuelles, dépasse toutes les diversités pour préserver l’unité paritaire de la filiation humaine garantie par le droit français dans le mariage civil. »

    Dans une tribune publiée dans Le Figaro (27-28/04/2013), Claude Bartolone s’est réjouit bruyamment de l’adoption de cette loi. Pour le président de l’Assemblée nationale, «c’est d’abord une victoire pour la République, qui voit ses fondements consolidés.» (sic).

    L’élu socialiste s’empresse d’affirmer  «que cette loi ne retire de droits à personne », un avis  vivement contesté par un collectif de juristes qui, sous le nom de Portalis, écrit qu’ «on impose ainsi à l’enfant, contre toute vraisemblance et par la ‘force injuste de la loi’, selon les mots de François Mitterrand, des ‘parents de même sexe’, c’est-à-dire une filiation physiquement impossible, une identité boiteuse et une généalogie mutilée (…) Cette loi, ajoute ce collectif, va créer des inégalités réelles et profondes entre les enfants.(…) En privant les enfants adoptés par deux personnes du même sexe d’une filiation bilinéaire et bisexuée pour les enfermer définitivement dans une filiation unisexuée, la loi viole le principe d’égalité entre les enfants en attente d’adoption, entre ceux qui auront droit à une vraie famille fondée sur un père et une mère, et ceux qui n’auront pas ce même droit » (Le Figaro, 27-28/04/2013).

    Rappelant que la garde des Sceaux a qualifié cette loi de « réforme de civilisation », ces juristes affirment qu’en la matière un référendum s’imposait donc : « Une telle réforme aurait nécessité le consentement du peuple souverain (…) dont on ne peut heurter la morale républicaine et déchirer le contrat social sans le consentement exprès. (…) On ne change pas de civilisation par la seule volonté d’une majorité parlementaire simple et passagère ».

    Dimanche prochain, à Rennes, comme à Paris, Lille, Lyon, Montpellier, Toulouse ou Dijon, les défenseurs des droits des enfants auront une nouvelle fois l’occasion de faire entendre leur voix. « On ne lâche rien, jamais ! » : un cri du cœur plus que jamais d’actualité.

     http://fr.novopress.info

  • Le combat commun contre la loi Taubira nécessitera des alliances politiques

    Catherine Rouvier est interrogée sur Le Rouge et le Noir. Extraits :

    "J’avais dit dans ma précédente inquisitoriale que pour un résultat politique, il vous fallait une action politique, et je le maintiens. Il fallait, pour faire bouger les lignes, qu’une action résolue, une vraie mobilisation voie le jour - et non une simple « cathopride » festive tenant plus du spectacle que du phénomène de foule - se fasse jour, et c’est ce qui s’est produit. Mais quand Frigide Barjot ou Beatrice Bourges emploient le terme « politisation », elles évoquent clairement le rattachement à des partis. Et de fait, c’est alors que les divergences apparaissent. Mais il ne faut pas se leurrer : les divergences, de fond et de forme sont déjà là, entre ceux qui sont prêts à se rallier a un compromis et cherchent une porte de sortie qui pourrait être l’union civile et l’éducation à l’homoparentalité (Barjot) et ceux qui ont d’ores et déjà annoncé qu’elles refuseront de transiger sur ces deux points (Boutin, Bourges, Marion Maréchal-Le Pen).

    Le positionnement politique restera latent cependant jusqu’à l’automne. C’est là que se lancera vraiment la campagne pour les municipales, et c’est là que les rivalités possibles peuvent détruire l’unité. C’est à ce moment-là qu’il faudra être vigilants pour tenter d’éviter la manœuvre classique de la Gauche, qui a si bien réussi en 1984 et les années suivantes : diaboliser une partie du mouvement - qualifié d’extrême - afin d’éviter cette belle unité qui la chasserait du pouvoir pour longtemps. [...]

    Hors élection, il faut déjà que chacun accepte en son for intérieur qu’il y ait « différentes demeures dans la maison du Père », ce que votre génération semble faire plus facilement que la nôtre parce qu’elle n’a pas connu les combats passés qui nous ont séparés. Il faut donc que face à votre unité, réelle, les leaders résistent à la tentation de s’anathèmiser. Aux élections, il vous faudra supporter, au premier tour, d’avoir des « compagnons de combat » à toutes les fenêtres : RPF, DLR, MPF, SIEL, FN, RBM, PCD, UMP, etc., voire dans un parti d’une gauche non libertaire qui pourrait bien renaître de ses cendres.

    Cette diversité de l’offre partisane n’est pas un atout pour la cause, car elle rend plus difficile d’atteindre la majorité et de gagner. Mais elle sera surement ressentie comme un « plus » pour des jeunes qui rêvent d’aller pour la première fois sur le terrain électoral et sont habitués a la multiplicité des programmes et au « zapping ». Encore faudrait-il les former un peu à cette forme de combat très différente de l’action directe et les rendre sensibles au danger de l’émiettement.

    En effet, au deuxième tour, il faudra arriver à passer des accords de désistement réciproque si on veut que le but qu’évoquent déjà certains manifestants soit atteint : que ne soient pas élus ou réélus des gens de gauche - mais aussi de droite - qui ont voté ce projet de loi, et ceux qui seront déposés dans les mois à venir contre la famille, la dignité humaine, ou la civilisation chrétienne de notre pays. A moins même qu’une union de la Gauche découlant des primaires qu’elle veut organiser en septembre n’oblige à s’entendre avant le premier tour !

    Il faudra alors que ne se rejoue pas entre Barjot et Bourges, entre Boutin et Marechal le Pen, entre l’UMP et le FN, et entre les diverses « petites » formations l’éternelle scène du mépris qui a coûté à la Droite la perte de toutes les élections depuis 1998 : « Je me rapproche de toi mais pour te prendre tes voix, pas pour te parler ». Il faudra de vrais accords, clairs, ouverts. C’est ce qu’il vous faut préparer dès maintenant, en fraternisant dans ce combat commun. Cela seul construira un avenir politique au service de cette cause qui en constitue le socle."

    Le Salon Beige

  • Comme une rébellion qui s’annonce par Georges FELTIN-TRACOL

     

    En cette fin de décennie 2000, la réflexion non-conformiste, radicale et réfractaire virerait-elle à gauche ? La victoire de Sarkozy en France, la crise financière mondiale, les années Bush ont-elles favorisé la redécouverte des penseurs du socialisme européen ? Oui, si on suit Rébellion, un essai publié par les sympathiques Éditions Alexipharmaque.

     

    Le titre n’est pas anodin. Depuis 2003 sort tous les deux mois une revue éponyme, sobre et dense, d’esprit révolutionnaire dont le siège se trouve à Toulouse, ville connue pour sa nature contestataire. Ce recueil de textes s’assigne la mission de diffuser le plus largement possible les principes anti-capitalistes de l’équipe.

     

    Bénéficiant d’une chaleureuse préface d’Alain de Benoist qui replace le cheminement intellectuel de la revue dans la tradition réfractaire française, Rébellion réhabilite les concepts de socialisme, d’anti-libéralisme radical, de lutte des classes, de défense du peuple, dans une vue grande-européenne. En effet, ses rédacteurs se revendiquent du principe de subsidiarité, proposent une Europe solidaire, écologique, fédérale, « à vocation impériale », et vomissent a contrario la pesante et impuissante Union européenne technocratique, atlantiste et ultra-libérale.

     

    On aura compris que leur radicalité est totale. La présente époque, toute orientée vers le matérialisme et la quête effrénée du pognon, les exaspère. Contre cette horreur moderne, Rébellion veut changer la société et de société. Loin de singer le gauchisme parasitaire du Facteur, des pseudo-« anar » et des décroissants verdâtres du dimanche, les sempiternels valets du Système, les auteurs œuvrent et préparent dans les têtes d’abord une inévitable révolution. C’est dans cette perspective que la rédaction a d’abord suscité la formation de Cercles Rébellion avant de constituer une Organisation socialiste révolutionnaire européenne (O.S.R.E.). L’investissement est aussi sectoriel. Aucun champ social (urbanisme, syndicats, éducation, économie) n’est délaissé ! Il s’échafaude ainsi les prochaines tempêtes qui renverseront le Système actuel.

     

    Qu’on ne s’étonne par conséquent de leurs vastes références culturelles : Karl Marx bien sûr, mais aussi Pierre-Joseph Proudhon. Les auteurs prennent le meilleur des deux et jugent que « la pensée de Proudhon et celle de Marx, au lieu de s’exclure, se complètent et se corrigent mutuellement », ce qui ne peut pas être la moindre des choses de la part du théoricien du mutualisme.  Mieux, ils estiment que « l’œuvre de Karl Marx s’imposera naturellement en fournissant des outils d’analyses théoriques en phase avec l’évolution du monde ouvrier. Elle sera certes à l’origine d’interprétations arides et de froides dérives, mais elle conserve jusqu’à nos jours sa pertinence et son utilité dans l’élaboration d’une nouvelle pensée rebelle. Pensée anti-totalitaire et anti-réformiste, qui se nourrira également de l’élan du Socialisme français et du fédéralisme européen ». Pourquoi alors l’auteur du Capital n’est-il pas présent dans la rubrique « Nos figures » de l’ouvrage ? Il aurait très bien pu y figurer à côté de Proudhon, des Communards de 1871, de Jack London, de Georges Orwell, des enfants Scholl de La Rose Blanche anti-nazie, du socialiste indépendantiste irlandais James Connoly ou des fondateurs du « national-communisme » allemand, Heinrich Laufenberg et Fritz Wolffheim. Regrettons aussi l’absence de ce grand socialiste européen fort attaché à la vie des peuples qu’était Jean Mabire (il serait profitable que les auteurs lisent ses articles politiques en faveur d’une vision certaine du socialisme enraciné).

     

    Avec les grands ancêtres du socialisme déjà cités, Rébellion intègre dans sa réflexion d’autres penseurs de l’ultra-gauche : le conseillisme de Pankoeke, les travaux bordiguistes, Debord et les situationnistes, Claude Lefort et Cornélius Castoriadis du temps de Socialisme ou Barbarie… Ne soyons pas en outre surpris de lire ici ou là une citation de Julius Evola ou de Carl Schmitt.

     

    Par cette brève énumération, Rébellion n’hésite pas à franchir les limites de la convenance politique et à se proclamer national-bolchevik sans s’attarder vraiment sur cette autre personnalité attachante que fut Ernst Niekisch. Est-il néanmoins possible de concilier le national-bolchévisme et l’idée fédérale continentale ? Alain de Benoist y répond par la négative : « On ne peut à la fois rejeter le “ nationalisme centralisateur ” et se réclamer d’un “ État de type fédéraliste ”, tout en adhérant à un national-bolchevisme dont l’esprit révolutionnaire se fondait sur un centralisme jacobin exacerbé. » Conscients de cette contradiction, les rédacteurs paraissent aujourd’hui abandonner cette étiquette pour se dire « communistes nationaux ». Ils considèrent que « le cadre de la nation n’est pas neutre, il peut servir à l’élaboration de formes d’existence sociale différentes de celles vécues jusqu’à maintenant ». De ce fait, ne s’inscrivent-ils pas dans cette Modernité finissante, d’autant que Rébellion conçoit la lutte des classes comme le point central d’interprétation du monde actuel ? Est-ce vraiment sensé ? L’acceptation du fait national n’invalide-t-elle pas, par son existence même, le concept de lutte des classes au profit d’une atténuation, voire d’une sublimation, des antagonismes de classes ?

     

    Il est incontestable qu’un conflit mortel oppose actuellement l’hyper-classe ou les oligarchies transnationales mondialistes – dont Jacques Attali en est le symbole le plus évident – aux peuples du monde entier dont certains sont déjà en première ligne avec Hugo Chavez, Mahmoud Ahmadinejad, Evo Moralès, Alexandre Loukachenko ou Hassan Nasrallah. Doit-on pour autant transposer dans la nation l’affrontement entre possédants et salariés alors que se maintiennent péniblement les petits patrons eux-mêmes victimes de la mondialisation ? Et puis, quitte à passer pour provocateur, existe-t-il encore des peuples ou bien n’assistons-nous pas aux débuts de la « multitude » ? Dubitatifs, les auteurs eux-mêmes s’interrogent. « Le peuple est largement manipulé par des “ faiseurs d’opinion ” à la solde de l’oligarchie. La “ démocratie ” n’est plus qu’un paravent politiquement correct pour faire accepter ce que les puissants ont décidé d’imposer aux peuples. » Pis, la société occidentale des droits de l’homme renforce le contrôle social et conditionne les esprits. Informations biaisées, surveillance généralisée des ordinateurs, inculture de masse accélérée, célébration de la consommation et du paraître aux dépens de l’épargne et de la citoyenneté, bref, « là où les nazis et les staliniens ont mis en place le camp de concentration et le goulag, la société de consommation a créé le supermarché ». La notion de peuple est en train de disparaître, mais Rébellion s’attache à la sauvegarder et à la ragaillardir. Dans ces conditions, la lutte des classes n’est-elle pas incongrue ? La priorité n’est-elle pas à la concorde nationale face à l’ennemi globalitaire ?

     

    C’est dans cette vision d’unité populaire que nous invitons les auteurs de Rébellion à examiner ces cas de communisme national (voire nationaliste) que sont la Chine de Mao, la Yougoslavie de Tito (qui était fédérale et autogestionnaire !), l’Albanie d’Enver Hodja et la Corée du Nord de la famille Kim. Rappelons-leur que les cinq étoiles du drapeau de la Chine populaire évoque un consensus « inter-classe » entre la grande étoile incarnant le Parti et les quatre petites (les ouvriers, les paysans, les petits bourgeois – en clair, les classes moyennes – et les capitalistes patriotes).

     

    Nonobstant ces quelques critiques, il est importe de lire cet essai. Certains textes sont excellents comme ceux consacrés au philosophe, poète et dramaturge roumain Lucian Blaga ou l’extraordinaire « Aperçu sur l’ordre politique dans la philosophie européenne ».

     

    Considérer l’ouvrage comme une émanation gauchiste serait au final une ineptie ou la preuve flagrante d’une très grande paresse intellectuelle, d’autant que les auteurs réfutent ce sordide clivage politico-électoral stérile. Rébellion a le mérite de redonner au socialisme son acception originelle. Dans un livre passé bien trop inaperçu, Naissance de la gauche (Michalon, 1998), Marc Crapez démontre qu’à la fin du XIXe siècle, les courants socialistes français ne se trouvaient pas encore à gauche (il faudra attendre les retombées de l’affaire Dreyfus et l’influence de Jean Jaurès pour positionner le socialisme à gauche de l’éventail politique) et s’acquoquinaient avec le nationalisme, « ce nationalisme de 1900, déjà d’extrême droite, note Crapez, et encore d’extrême gauche, reste fondamentalement égalitaire ».

     

    Mieux que Luc Michel et le Parti communautaire national-européen, qu’Alain Soral et Égalité & Réconciliation, qu’Emmanuel Todd et son républicanisme nationiste, Rébellion serait le digne héritier des socialistes patriotes français. Il faut s’en réjouir. Pourtant, à la réhabilitation du socialisme, terme historiquement connoté et lourdement chargé, ne devrait-on pas plutôt repenser le solidarisme ?

     

    Georges Feltin-Tracol septembre 2009 http://www.europemaxima.com

     

    • Louis Alexandre et Jean Galié, Rébellion. L’Alternative socialiste révolutionnaire européenne, Alexipharmaque, coll. « Les Réflexives », 2009, préface d’Alain de Benoist, 275 p., 25 €.

    Les commentaires sont fermés.

  • Manifestations contre la loi Taubira !

    Dimanche 5 mai 2013 : Grandes manifestations régionales !

    Paris : Rassemblement festif, amical et familial, avec les mères veilleuses, avenue de Breteuil. RDV à 15h, place Vauban.

    Rennes : Rassemblement pour tout l’Ouest de la France (Bretagne / Pays de Loire / Normandie). RDV 15h, esplanade du Champs de Mars (Métro Charles de Gaulle). Fin de manifestation à 18h.

    Lyon : Rassemblement pour les départements Rhône-Alpes (Ain, Drôme, Ardeche, Isere, Savoie, Haute-Savoie, Rhône, Loire) et l’Auvergne. RDV à 14h Place Bellecour, Lyon 2ème (marche au travers de la ville : rue de la république, place de la comédie, retour par les quais du Rhône à la place Bellecour). Fin de manifestation à 18h15.

    Montpellier : Rassemblement Languedoc-Roussillon. RDV 14h30 aux jardins du Peyrou. Fin de manifestation à 16h30. Tract ici.

    Toulouse : RDV à 15h30 sur les Allées Charles de Fitte (M° St Cyprien, ligne A). Ce rassemblement concerne le Midi-Pyrénées, le Limousin, le Cantal (Auvergne), l’Aude (Languedoc-Roussillon) et les départements d’Aquitaine qui le souhaitent. Événement Facebook : http://www.facebook.com/events/4885...

    Dijon : Rassemblement pour la Bourgogne et la Franche-Comté. 12h30 : Pique-nique pour tous au Parc de la Colombière à Dijon ; 14h30 : Marche sur les allées du Parc ; 15h30 : Rassemblement Place Wilson et interventions en tribune ; 17h00 : fin de la manifestation.

    Lille : RDV à 15h30, place de la préfecture.

    Amiens : RDV place GAMBETTA à 16h30 armés de biscuits, de jus de fruits, de pancartes, de drapeaux et de bonne humeur ! http://www.lamanifpourtous80.com/

    Saint-Raphaël (83) : Rendez-vous à 15h plage du Veillat avec vos drapeaux, vos sweats, votre goûter et votre détermination.

    Pour organiser votre week-end, n’oubliez pas le site Week-end facile : covoiturage, hébergement, babysitting...

  • La désobéissance civile

    Lu sur Metablog :

    "[Q]u'est-ce que la désobéissance civile selon Hannah Arendt : ni l'objection de conscience ni non plus une résistance à l'autorité qui serait purement subjective. La désobéissance civile a trois caractéristiques selon la philosophe : la publicité (on résiste pour les autres), la non-violence (on résiste sans rébellion ni révolution), le fait de provenir non pas d'individus isolés mais de groupes, parce que c'est essentiellement un geste politique et pas simplement un geste moral. La désobéissance civile est un geste qui n'est ni réactionnaire ni révolutionnaire, c'est un geste conservateur : il s'agit d'invoquer l'esprit de la loi contre la loi...

    Je me suis demandé si les Veilleurs étaient en train d'instaurer un espace de résistance ou de désobéissance civile. Et pourquoi non ? Toute démocratie, si elle ne souhaite pas être dominée par la dictature la plus pernicieuse et la plus cachée, la tyrannie de la majorité, doit avoir recours à des espaces de désobéissance civile pour équilibrer le jeu politique de la majorité et de la minorité.

    De ce point de vue, l'espace de la désobéissance civile est indispensable en toute vraie démocratie. Elle nous vaccine contre le Contrat social à la mode de Rousseau (où la majorité est prise comme l'unanimité citoyenne en un redoutable tour de passe passe). Comme l'écrit Hannah Arendt : "Le consensus de fait ne peut représenter le consensus de droit. Si tel était le cas, alors une humanité hautement organisée pourrait en arriver à conclure le plus démocratiquement du monde, c'est-à-dire à la majorité, que l'humanité en tant que tout aurait avantage à liquider certaines de ses parties" (cit. in A.M. ROVIELLO, Sens commun et modernité chez HA").

    Je reviens demain sur Hannah et sur le film extraordinaire que vient de lui consacrer Margarethe von Trotta (allez le voir !). Mais je crois que Les Veilleurs pourraient bien réussir à dé-rousseauiser notre République, en inscrivant invisiblement sur le sol de Paris, cet espace de liberté spirituelle, où un vivant esprit de la loi peut juger des lois perverses, même de celles qui se recommandent d'un vote républicain pour s'imposer violemment à tous les citoyens. Loin d'être un coup de canif dans la démocratie, la désobéissance civile apparaît comme le seul moyen d'être vraiment démocrate. Il s'agit d'empêcher que se mette en place cette tyrannie de la majorité, où, disait déjà Aristote, "tout le peuple est comme un seul tyran". Hannah Arendt, convaincue de l'importance de ces considérations (voir son article dans Du mensonge à la violence) appelait à constitutionnaliser la désobéissance civile.

    En attendant il faut encourager les Veilleurs, les aider à faire vivre en France, pour la première fois depuis longtemps, une vraie démocratie. Le temps des Veilleurs est bien un temps politique, comme le disait Axel : le temps de la désobéissance civile."

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • "La nouvelle élite catholique sera plus radicale, moins effacée : les gens ne peuvent plus être des schizophrènes"

    Une pause-lecture captivante pour mieux repartir vers un week-end qui promet d'être agité : 

    "Le début de cet entretien est paru dans Monde et Vie, dont le dernier numéro comporte un magnifique dossier sur le printemps chrétien que notre France est en train de vivre. Faute de place, la revue n'a pas pu publier intégralement le témoignage de Guillaume et de Carl. Mon amie Claire Thomas me l'a proposé. Le voici donc sur metablog. Ni Guillaume ni Carl ne sont des activistes. Ils voient les choses du point de vue de l'Eglise et de ce que ce printemps change dans l'Eglise de France

    Le Mouvement initié par la Manifestation pour tous et qui la déborde largement est difficile à décrypter. Pas de leaders affirmés, sinon des gens que l’on désigne par leurs prénoms. Pas de mots d’ordre officiels, des consignes qui passent par les réseaux sociaux. Cela veut-ils dire que ces manifestants sont des manifestants de hasard, des militants de rencontre ? Nous avons souhaité donner la parole à deux jeunes qui participent aux manifestations. Ils ne se connaissaient pas avant que nous n’organisions cette rencontre. Ils ne se sont pas entendus pour délivrer un discours semblable.

    Leur point de vue et leur formation sont assez différents mais leur enthousiasme est tout à fait convergent. Ils indiquent, sans s’être concertés, que naît dans la rue, en ce moment, un véritable printemps du christianisme en France.

    CT : Guillaume, Carl, j’aurais d’abord envie de vous demander qui vous êtes… D’où parlez-vous ? 
    GL : Nous sommes tous deux de simples militants de base, ni Printemps français, ni Veilleurs, ni Camping pour tous, ni Hommens, ni « Salopards », ni « Comité d’accueils » pour ministres en déplacements professionnels, mais n’hésitant pas à aider les uns et les autres. Depuis le début de cette affaire de mariage homosexuel, à Paris, nous essayons d’être présents sur tous les fronts dans une opération qui compte déjà quelques réussites… Vous nous demandez : « Qui êtes-vous ». Disons que nous représentons l’un et l’autre, incognito, deux parmi des milliers, un mouvement fondateur qui implique toute une génération de catholiques : les manifestants viennent de partout mais ils se sont regroupés autour de viviers de gens formés : je pense à l’Institut Albert le Grand (Angers) à l’ICES (La Roche sur Yon), à l’IPC (Paris), qui fournissent des cadres à notre révolte.
    Pour la plupart, on pourrait dire que nous relevons de « la jeunesse JMJ ». Au départ, nous sommes des catholiques bisounours, soit de formation diocésaine classique, soit des groupes chacha (charismatiques NDLR) qui découvrent l’hostilité des médias et du monde.
    Ces jeunes gardent encore une sorte de répulsion pour le milieu tradi, mais ils se sont radicalisés par rapport aux médias et au gouvernement. François Hollande a réussi à transformer des bisounours en militants politiques engagés… contre lui. C’est un véritable tour de force ! "(suite).
  • La Hongrie de Viktor Orban, ou le choix du patriotisme Magyar (2/3)

    II. La Grande Hongrie, entre fantasmes et réalités

    Le spectre de Trianon

    Fort de sa majorité des deux tiers, Viktor Orban a désormais les mains libres pour faire adopter ses réformes. L’une de ses premières mesures sera d’octroyer le droit à la nationalité et à un passeport hongrois à la diaspora magyare, décision qui devait provoquer un véritable tollé en Slovaquie et les plus vives critiques européennes. De fait, cette manœuvre aurait pour but d’attirer vers la Fidesz les voix d’environ 500.000 Magyars de l’étranger. Dès janvier 2011, Budapest introduisait une procédure simplifiée pour l’obtention d’un passeport hongrois, une procédure selon laquelle il n’est plus nécessaire aux citoyens magyars de résider sur le territoire de la Hongrie pour obtenir ce passeport. Or, 370.000 demandes de citoyenneté ont ainsi été déposées par les Hongrois des pays voisins et plus de 320.000 candidats ont d’ores et déjà prêté serment de citoyenneté hongroise. Quelques rappels historiques et géopolitiques s’imposent ici. A l’issue de la première guerre mondiale, l’Empire austro-hongrois, allié des autres empires dits « centraux », prussien et ottoman, se voit complètement démembré.par le traité de Saint-Germain-en-Laye (1919).

    Or, l’Empire austro-hongrois était composé de deux parties (si l’on excepte le cas particulier de la Bosnie-Herzégovine), soit la Cisleithanie dominée par les Autrichiens, et la Transleithanie dominée par les Hongrois et correspondant aux frontières historiques du royaume multiséculaire de Hongrie. A l’exemple de l’empire austro-hongrois, le vieux royaume de Hongrie allait à son tour se voir totalement dépecé par le traité de Trianon (1920), que la plupart des Hongrois considèrent encore aujourd’hui comme un traité inique. Ainsi, chaque fois que l’on souhaite accréditer la thèse d’une dérive nationaliste et revanchiste magyare, accuse-t-on la Hongrie et les Hongrois de vouloir remettre en cause Trianon au risque de provoquer un conflit régional de grande ampleur.

    Les minorités magyares de l’étranger

    La Transleithanie, soit le vieux royaume de Hongrie, incluait, outre le territoire de la Hongrie actuelle, une partie du territoire de la Croatie (Zagreb et Slavonie), la Voïvodine (qui est aujourd’hui une région autonome en Serbie), la Slovaquie, la Transylvanie (qui représente la moitié du territoire roumain actuel et s’étend jusqu’aux Carpates), la Ruthénie subcarpatique (actuelle Ukraine extrême-occidentale), un petit territoire slovène (district de la Mur) et quelques régions limitrophes de l’actuelle république d’Autriche. Dans toutes ces régions vivaient ou vivent encore des populations magyares plus ou moins importantes, selon les cas. Dans ce contexte on peut distinguer deux situations particulières. : celle des Magyars de Transylvanie et celle des Magyars « frontaliers ». Les populations magyares de Transylvanie roumaine sont principalement concentrées dans une région qui s’étend entre Cluj, Sibiu et la chaîne carpatique soit dans le centre de l’actuelle Roumanie, et relativement loin, donc, des frontières de la Hongrie (les Magyars de Roumanie sont entre 1,5 et 2 millions). Cette absence de continuité territoriale rend invraisemblable toute idée de rattachement de ces populations magyares à la Hongrie. Deuxièmement, celle des populations frontalières, soit les populations magyares de Roumanie qui longent la frontière hongroise sur une ligne Arad-Oradea-frontière hungaro-ukrainienne (plus d’autres populations magyares vivant entre la frontière hongroise et la région de Cluj); les populations magyares de la frontière hungaro-ukrainienne (Ruthénie subcarpatique) ; les populations magyares de Slovaquie (600.000) qui longent la frontière hungaro-slovaque et se concentrent principalement sur le versant nord du Danube, au sud-est de la capitale slovaque Bratislava ; et enfin, les populations magyares de la région autonome serbe de Voïvodine (entre 250 et 300.000). On constate donc qu’environ 3 millions de Hongrois vivent hors des frontières de la Hongrie (pays d’environ 10 millions d’habitants).

    Les conflits potentiels : Voïvodine, Slovaquie, Transylvanie et Subcarpatie

    1°) Les Hongrois de Voïvodine (Serbie)

    Les Magyars de Voïvodine sont entre 250.000 et 300.000. S’ils ne constituent que 14 % environ de la population de cette région autonome serbe, ils sont principalement concentrés dans la partie nord de cette région nommée Bachka et le nord du Banat serbe, régions limitrophes de la Hongrie. Les Magyars y sont majoritaires dans sept communes et très présents dans deux autres. En 1999, durant les frappes atlantiques sur la Serbie, Budapest (membre de l’OTAN depuis une dizaine de jours !) avait clairement exprimé son intention de venir en aide aux populations magyares de Voïvodine en cas d’agression contre elles. Mais Budapest, désormais membre de l’Alliance, avait aussi prudemment décidé de ne pas se joindre à l’intervention atlantique contre la Serbie. Les tensions entre Hongrois et Serbes n’y ont pas moins persisté jusqu’à récemment. Ainsi, signalait-on en 2009 des persécutions diverses contre les militants hongrois, émanant de la police serbe, de même que des agressions violentes de jeunes hongrois par des bandes de Serbes pour le simple fait qu’ils appartiennent à la minorité magyare de Voïvodine. Lorsqu’on traverse la Voïvodine, on peut voir de nombreux panneaux tagués : là on a fait disparaître la mention d’une localité écrite en serbe, ici une autre, écrite en hongrois, etc. La tension reste perceptible et explique vraisemblablement la diminution de la population magyare durant les vingt dernières années, vraisemblablement de 385.000 à 300.000 environ. A la fin de l’année 2009, la Voïvodine se voyait octroyer une autonomie un plus large, bien que celle-ci n’enthousiasme que peu la minorité magyare représentée par la VMSz (Alliance Magyare de Voïvodine), qui n’y voit globalement qu’une autonomie de façade. Mais onze ans plus tard, le 22 mars 2010, les ministres de la Défense de Hongrie et de Serbie s’engageaient sur la voie d’une coopération militaire. Signe des temps ? Cet accord de coopération fut signé par le gouvernement socialiste hongrois, environ un mois avant son éviction… Depuis l’installation du gouvernement Orban II, par contre, et conformément à la nouvelle règlementation hongroise, des passeports ont commencé à être délivrés à la minorité magyare de Voïvodine, soit sans doute près de 80.000 passeports, rien que pour l’année 2011. Une mesure que certains observateurs considèrent comme pouvant représenter une menace pour les relations hungaro-serbes. C’est sans compter le fait que Budapest peut ainsi monnayer son appui à l’adhésion de la Serbie à l’Union européenne. Un jeu peut-être dangereux sur le long terme ?

    2°) Les Hongrois de Slovaquie

    Les Magyars de Slovaquie sont, eux, au nombre de 600.000, soit le double des Magyars de Voïvodine. Ces populations longent la frontière méridionale de la Slovaquie et se concentrent tout particulièrement dans une région située au nord du Danube, en territoire slovaque donc, entre Bratislava (Slovaquie) et Eztergom (Hongrie). Cette région très majoritairement peuplée de Hongrois a été rattachée, en 1920, à la Tchécoslovaquie parce que l’on a voulu fixer de manière arbitraire la frontière hungaro-slovaque sur le Danube. Cette situation constitue une source permanente de tensions entre Bratislava et Budapest. On peut par exemple imaginer comment fut perçue à Budapest et dans la minorité magyare de Slovaquie, l’entrée, en 2006, du SNS (Parti national slovaque, nationaliste) dans le gouvernement de gauche de Robert Fico (Smer), d’autant que ledit SNS prôna de répandre dans tous les lieux publics, des écoles au Parlement, tous les symboles de la nation slovaque, et de faire du slovaque la langue officielle, y compris dans l’administration et les panneaux de signalisation à l’entrée des communes méridionales à majorité hongroise. D’autre part, la loi votée par le gouvernement hongrois de Viktor Orban permettant l’accès à la nationalité hongroise pour les Hongrois de l’étranger, et notamment de Slovaquie, n’a pas manqué de susciter l’ire de Bratislava, qui par mesure de rétorsion a proclamé que tout Hongrois de Slovaquie qui se verrait octroyer la nationalité hongroise serait automatiquement déchu de sa nationalité slovaque. Les tensions entre Budapest et Bratislava se seraient apaisées sur cette question, d’autant que l’Union européenne s’est révélée incapable d’intervenir concrètement dans cette affaire et que la Roumanie et la Serbie, qui accordent respectivement aux Roumains de Moldavie et aux Serbes de Bosnie-Herzégovine, le même accès à leurs citoyennetés respectives, que la Hongrie l’accorde aux siennes, se trouvent bien isolés. Ainsi l’exemple de Komarom (Komarno, en slovaque), une ville peuplée à 60 % de Hongrois, est-il particulièrement révélateur de ce conflit latent entre les Magyars, qui soulignent l’injustice du tracé frontalier hérité de Trianon, et les Slovaques, qui craignent une magyarisation progressive : « Komarno vit dans un climat d’ambiguïté, plus tendu que celui qui existait au début des années 1990, quand pourtant le Premier ministre slovaque Vladimir Meciar et le Hongrois Joszef Antall échangeaient des insultes de part et d’autre du Danube. A l’époque, les habitants de la ville haussaient les épaules et disaient ne rien avoir à faire avec des querelles de politiciens. Aujourd’hui, bien des Slovaques de la ville pensent que les changements, « l’effacement des frontières », voulus par la municipalité, se font à sens unique. Que Komarno se « magyarise ». Que certains jeunes commerçants hongrois ne parlent pas le slovaque. Que, petit à petit, Janos le Magyar aura de moins en moins en commun avec Juraj le Slovaque ». On le voit, l’apaisement, tout relatif, n’est certes pas la paix. La minorité magyare de Slovaquie est représentée par deux partis : le SMK-MKP, le parti historique de la minorité hongroise de Slovaquie (proche de la Fidesz de Viktor Orban), et une scission de ce parti, intervenue en 2009, le Most-Hid (ces deux mots signifient respectivement « pont » en slovaque et en hongrois), qui semble vouloir jouer la carte d’un certain « multiculturalisme local ».

    3°) Les Hongrois de Transylvanie (Roumanie)

    La plus importante communauté magyare de l’extérieur est de loin celle de Transylvanie (Erdély, en hongrois ; Ardeal, en roumain). Comptant environ 2 millions de personnes, elle se répartit en deux communautés : les Magyars et les Sicules (Széklers, en hongrois). Les Sicules constituent aujourd’hui, avec 845.000 personnes, environ la moitié de la population magyare de Transylvanie (il existe également en Moldavie roumaine, une communauté de 60.000 Magyars parlant un hongrois largement mâtiné de roumain, il s’agit des Csangos, dont le parler est proche de celui des Magyars de Transylvanie). Les Sicules occupent le creux de l’arc des Carpates (haute vallée de l’Olt et de la Mur). L’origine des Sicules reste mystérieuse. Selon certains historiens, ils auraient accompagné les Avars, et donc précédé les Hongrois eux-mêmes. Les Avars constituaient à l’origine un peuple cavalier turc qui se sédentarisa dans les plaines de l’actuelle Hongrie. Leur empire fut détruit par Charlemagne en 791. Selon d’autres historiens, il s’agirait de Khazars magyarisés (un autre peuple semi-nomade turc, originaire d’Asie centrale). Le doute subsiste. Doté d’une identité forte, quoique partiellement diluée dans le cadre du conflit qui oppose par intermittence l’ensemble de la minorité magyare de Transylvanie à Bucarest, la question sicule s’est brusquement imposée récemment au-devant des scènes médiatiques hongroise et roumaine. A l’origine du conflit, le retrait par le préfet roumain de la localité d’un drapeau sicule qui se trouvait dans une salle du conseil départemental de la localité de Covasna, suivi d’une riposte de Budapest qui prit la décision de hisser un drapeau sicule sur le Parlement hongrois, un acte qui entre de toute évidence dans la stratégie du gouvernement hongrois visant à s’attirer les voix des Hongrois de l’étranger dont plus de 300.000 auraient d’ores et déjà prêté serment de citoyenneté hongroise, les consulats de Miercurea Ciuc et de Cluj (Roumanie) étant ceux qui ont traité le plus de demandes. Parallèlement, des poussées nationalistes roumaines anti-hongroises explosent aussi de temps à autre, comme lorsque le 15 mars 2012, jour de la fête nationale hongroise, une centaine de militants du parti nationaliste roumain Noua Dreapta (Nouvelle Droite), manifesta à Cluj, l’un de ses multiples défilés anti-hongrois organisés notamment dans les villes sicules. Tensions persistantes, là encore, malgré des tentatives d’apaisement. Les Magyars de Roumanie sont représentés par l’Union démocrate magyare de Roumanie, qui a joué un rôle important sur la scène politique roumaine après la chute du communisme, et le Parti civique magyar, fondé en 2008.

    4°) Les Hongrois de Subcarpatie (Ukraine)

    Bien moins connue est la situation des Hongrois de Subcarpatie (ou Ruthénie/Ukraine subcarpatique). Les Hongrois de cette région, concentrés sur une bande de territoire qui longe la frontière hongroise, représente environ 0,3 % des 51 millions d’Ukrainiens. L’Oblast de Subcarpatie est la région la plus occidentale de l’Ukraine. Les Magyars, au nombre de 200.000, y représentent 1/8e (12,5 %) de sa population. Au cours du 20e siècle, la Subcarpatie a successivement appartenu à l’Autriche-Hongrie (jusqu’à 1918-1920), à la Tchécoslovaquie (jusqu’à 1938-1939), à la Hongrie (jusqu’à 1946), à l’URSS/République socialiste soviétique d’Ukraine (jusqu’à 1991) et, finalement, à l’Ukraine indépendante. La minorité hongroise de cette région est peu connue et fait bien peu parler d’elle. Soumise à une forte répression au lendemain de la seconde guerre mondiale (les Soviétiques déporteront plus 25.000 Magyars, dont plus du tiers ne sont jamais revenus du Goulag). La minorité hongroise n’a jamais été indemnisée ni matériellement, ni moralement de la terreur stalinienne. Malgré cela, l’activité éducative, littéraire et théâtrale en langue hongroise renaquit dès les années 1970. La Subcarpatie ou Ruthénie subcarpatique a toujours été d’une grande diversité ethnique qui se répartirait  aujourd’hui de la manière suivante : 78 % d’Ukrainiens, 12,5 % de Hongrois, 4 % de Russes, plus des populations roumaines et tziganes. Les Hongrois de Sucarpatie, qui, d’un point de vue confessionnel se répartissent entre 100.000 réformés, 70.000 catholiques et 30.000 gréco-catholiques (catholiques de rite byzantin), connaissent une situation socio-économique pire que celle des Ukrainiens : pour la plupart manuels, ils subissent un taux de chômage plus élevé, leurs gains sont inférieurs à la moyenne nationale, etc. Quant aux lois ukrainiennes visant à la protection de ses minorités, notamment magyares, il semble qu’elles ne soient que partiellement appliquées au niveau local, même si des progrès indéniables ont été réalisés en la matière. Les Hongrois de Subcarpatie sont notamment représentés par l’UMDSz, l’Association démocratique des Hongrois d’Ukraine. A noter que la constitution ukrainienne ne permet pas à ses citoyens d’obtenir la double nationalité. Accepter la nationalité hongroise reviendrait donc, pour les Hongrois de Subcarpatie, à se voir déchoir de leur citoyenneté ukrainienne.

    L’amiral Horthy et la Grande Hongrie

    La Hongrie actuelle, et plus précisément celle de Viktor Orban, quand bien même le voudrait-elle, et rien ne vient le démontrer, ne possède ni les moyens politiques ni les moyens militaires d’une politique expansionniste et revanchiste en Europe centrale. Ceci n’empêche toutefois nullement les médias européens d’accuser régulièrement le gouvernement de Viktor Orban, qualifié lui-même parfois d’ « apprenti autocrate », d’être « plus inspiré par la nostalgie d’une Grande Hongrie nationaliste que par les valeurs de l’Union européenne que son pays a rejoint en 2004 ». Et d’évoquer dans la foulée une supposée « révolution nationale » magyare. Ces accusations font moins référence au royaume de Hongrie, qui disparut définitivement sous les coups du traité de Trianon en 1920, qu’à la tentative de reconstitution d’une « Grande Hongrie » par Miklos Horthy durant la seconde guerre mondiale. Miklos Horthy naquit à Kenderes, en Transylvanie hongroise, en 1868. Il était issu d’une noble famille calviniste. Il fera carrière dans la marine impériale austro-hongroise dont il deviendra amiral et le commandant en chef en 1918. Il sera gravement blessé, durant la première guerre mondiale lors de la bataille du détroit d’Otrante. A la fin de la guerre, l’Autriche-Hongrie est effacée de la carte d’Europe et la Hongrie perd les deux tiers de son territoire. Nommé ministre, Miklos Horthy prend la tête des forces armées du gouvernement contre-révolutionnaire de Szeged qui combat la République des Conseils du communiste Béla Kun qui ne tiendra que 133 jours. Au régime communiste et à sa terreur rouge succèdera bientôt une terreur blanche menées par les forces contre-révolutionnaires dirigées par l’aristocratie hongroise. Elle est dirigée contre tout qui est accusé d’avoir collaboré, de près ou de loin, à tort ou à raison, avec le régime communiste, les juifs, francs-maçons et socialistes, notamment. On considère généralement que cette terreur blanche a été largement tolérée, voire encouragée par Horthy lui-même, qui ne se distança de son armée qu’en 1920, année de son élection comme régent de Hongrie. Celle-ci est désormais dirigée par une oligarchie établie par la régence et l’aristocratie conservatrice. La régence doit être assurée par Horthy jusqu’au rétablissement de la monarchie hongroise. Toutefois, le Régent s’accroche au pouvoir, soutenu par l’aristocratie, l’Eglise et les grands propriétaires fonciers. Des lois antisémites sont instaurées dès 1920. Le régime de Horthy, on le voit, s’apparente donc plus à un pouvoir oligarchique ultraconservateur qu’à un régime fasciste. Il va toutefois s’appuyer sur l’Italie mussolinienne et l’Allemagne hitlérienne pour récupérer, entre 1938 et 1941 (premier et deuxième arbitrage de Vienne), une partie des territoires hongrois perdus en 1920 : régions magyares de Slovaquie méridionale et de Ruthénie subcarpatique (1939), la Transylvanie septentrionale et tout le pays sicule (1940), la Baranya et la Bachka (1941). Pour prix de ses annexions, Budapest va progressivement se laisser entraîner par Berlin sur la voie de la politique hitlérienne: de nouvelles lois antijuives sont édictées (1938), la Hongrie entre en guerre contre l’URSS (1941). Peu à peu, la Hongrie se voit placée sous la coupe de Berlin. Horthy et le gouvernement de Miklos Kallay rechignent, mais il est trop tard.

    L’occupation nazie et les Croix-Fléchées

    Considérer le régime de Horthy comme un régime « fasciste » relève de la simplification. Il s’agit d’un régime ultraconservateur, nationaliste, certes, mais nullement apparenté idéologiquement à l’hitlérisme, ni même au fascisme italien, même s’il en viendra à collaborer avec eux, voire à s’aligner sur eux. La nuance est d’importance. Mais comme dans beaucoup de cas de ce genre, le régime nationaliste et ultraconservateur s’est aussi vu doubler à sa droite par des partis et des mouvements se réclamant peu ou prou d’une forme ou l’autre de fascisme. La Milice de Darnand, la Phalange espagnole, la Garde de Fer roumaine appartiennent globalement à ce genre d’évolution, ceci dit en simplifiant à outrance, chaque cas étant particulier et ne pouvant être intégralement comparé à l’autre, mais nous étendre sur ce point nous mènerait évidemment trop loin de notre sujet. En Hongrie, existait également un mouvement de ce genre. Il se nommait les Croix-Fléchées (l’emblème des Croix-Fléchées est un ancien symbole des tribus magyares) et était dirigé par Ferenc Szalasi. Ce parti était fortement inspiré par le NSDAP. Fondé une première fois en 1935 (interdit deux ans plus tard pour son extrémisme), il est fondé officiellement et définitivement en 1939. Il avoue clairement ses sympathies nazies, antisémites, pro-germaniques et pan-magyares. La même année, il obtient 17 % des voix ainsi que 29 % des sièges au Parlement hongrois. Lorsque Horthy tente de se dégager de l’emprise nazie dans lequel il s’est fourvoyé, Berlin va s’appuyer sur les Croix Fléchées pour prendre le contrôle total de la Hongrie. En février 1942, Istvan Horthy, le fils de Miklos, avait été élu vice-président pour seconder son père, mais Berlin le considérant comme trop modéré, notamment sur la question juive, le fit probablement éliminer : l’avion d’Istvan s’écrasa peu après son envol, le 20 août 1942. Le 17 mars 1944, Hitler exigea d’Horthy qu’il s’implique plus loin dans l’effort de guerre et qu’il accepte l’annexion de la Hongrie par le Reich, ce que le Régent refusa. Le 19 mars 1944, la Wehrmacht occupe la Hongrie, alors que l’Armée rouge progresse dans la plaine ukrainienne. Entre le 15 mai et le 8 juillet 1944, plus de 430.000 juifs sont déportés à Auschwitz, selon les ordres d’Eichmann. Ce processus sera interrompu par Horthy qui, en août, parvient à se dégager de l’emprise de Berlin et conclut un accord d’armistice avec Moscou, mais il est arrêté par les Allemands le 15 octobre et emprisonné en Bavière. Il sera libéré par les Américains en mai 1945 et finira sa vie en exil au Portugal en 1957, à l’âge de 89 ans. Soutien inconditionnel d’Hitler, le parti des Croix-Fléchées de Ferenc Szalasi se voit alors offrir le pouvoir par Berlin. Il dirige la Hongrie d’octobre 1944 à la fin mars 1945. C’est le temps du « Gouvernement d’unité nationale » d’inspiration nazie durant lesquelles nombre d’atrocités furent commises, notamment contre les juifs de Budapest.

    Éric Timmermans, pour Novopress

    http://fr.novopress.info

  • [Entretien] Albert Salon à L’Action Française : "Libérons les nations francophones."

    UNE VOLONTE FRANÇAISE - Je me souviens et je projette (Glyphe, Paris, 2012), préface de Claude Hagège. : tel est le livre que vous avez écrit.

    L’AF 2862 : S’agit-il d’un livre-projet ? Vous mettez en avant le lien entre le libéralisme apatride et le reniement de la langue française par ses élites…

    Albert Salon : Il s’agit bien d’un projet de redressement de la France, car elle a été plongée dans une sorte d’hébétude paralysante par des décennies de brouillage volontaire de ses repères ancestraux par des forces extérieures et intérieures très diverses mais convergentes. L’ultralibéralisme impérial hégémonique et les divers communautarismes ont convergé en fait dans le brouillage et la fragilisation de la langue française et de la Francophonie.

    Nous avons en 2013 deux exemples aveuglants du brouillage organisé. Le premier, dans l’affaire du « mariage-pour-tous » consiste à donner à « mariage » un sens très différent de celui qu’il a toujours eu en France et ailleurs ; et, dans la même veine : de parler de « couple » là où il s’agit de « paire », « duo », ou « binôme ». Le deuxième se cache dans l’article 2 du projet de loi me Fioraso, où une mesure apparemment anodine aboutit en fait à faire passer à terme nos universités et nos grandes écoles à l’enseignement non plus en français, mais en « globish-pour-tous » y compris pour les étudiants français, signal clair d’abandon du français en France et de largage de la francophonie mondiale.

    Une forfaiture sans nom, ou plutôt : au nom de notre vassalisation à l’empire. Avec l’Académie française que nous avions saisie, et bien d’autres mouvements, dont le vôtre, nous demandons le retrait de ce funeste article 2 du projet Fioraso.

    Pourquoi avoir choisi la forme du dictionnaire ?

    Les "dictionnaires amoureux" et d’autres formes de lexiques sont à la mode. Mais, bien au-delà, j’ai songé que la période actuelle de désarroi, de déclin, de décadence intellectuelle et morale, récurrente dans notre histoire comme dans celle de la Chine, doit à nouveau déboucher sur une "époque" selon Péguy. Il faut pour cela, comme Confucius le conseillait à son empereur qui lui demandait comment sortir d’une grave anarchie, « commencer par rétablir le sens des mots ». Régis Debray l’exprime à sa manière : « La langue est la substance même d’une nation, et si la politique, c’est la mise en ordre du chaos, cela ne peut se faire qu’avec des mots. »

    Travailler au redressement de la France, c’est donc rétablir d’abord le sens de ce qui la nomme, la désigne, la rend intelligible et présente dans les esprits et les cœurs. J’ai choisi cent mots pour exprimer, en un mot France comme en cent mots français en cohérence, le volontarisme de notre espérance.

    Dans sa préface, Claude Hagège parle, à propos de votre livre, d’ « indignation constructive et d’enthousiasme de refondation » ? Cela dépeint-il assez bien votre entreprise ?

    Oui. M. Claude Hagège, Professeur au Collège de France, auteur de Contre la pensée unique (Odile Jacob, Paris 2012), membre d’Avenir de la langue française, grand militant de notre cause, a été aussi orfèvre pour dépeindre ainsi mon livre.

    Qui se souvient et projette ?

    Nous les Français, Québécois, Wallons, tous les francophones et francophiles, qui veulent le réveil et la libération du fait français dans le monde, assailli comme tant d’autres langues et cultures par un mondialisme « pensée unique » porté par un anglo-américain voulu unique. Volonté ferme et tenace de vivre pleinement dans la langue française, dans toutes nos cultures. Volonté de redonner un sens, une orientation, aux 100 mots-clefs de ce dictionnaire du renouveau, des entrées « Afrique, Allemagne, Belgique, Chrétiens, Décadence, Empires, à Racisme, République, Révolutions, Universalisme, en passant par Etat, Europe, France, Histoire, Intégration, Islam, Métissage, Mondialisation et Nation », en cohérence profonde pour relever ensemble de redoutables défis :
    - Le défi de la démographie, des mouvements mondiaux de populations en forte croissance, de l’immigration dans les pays francophones développés, de l’intégration, puis de l’assimilation nécessaire des immigrés, et du degré acceptable de métissage physique et culturel, en combattant à la fois le relativisme du « tout se vaut », les divers fanatismes et communautarismes, et le racialisme qui refait surface et nourrit partout les racismes latents.
    - Le défi culturel d’une nouvelle « réforme intellectuelle et morale », d’une réaffirmation de nos valeurs, de nos capacités de créer, de rejeter toute sujétion impériale et religieuse, et de faire respecter chez nous en France, au Québec, en Wallonie, notre commune laïcité. - Le défi économique et social de la lutte contre la crise provoquée par l’Argent-roi, l’endettement, et la spéculation des institutions financières débridées, en assainissant nos finances, réindustrialisant, instaurant paix et justice sociale par le dialogue et la Participation.
    - Le défi politique pour libérer nos nations francophones de leurs carcans fédéraux, leur rendre la maîtrise de leurs espaces terrestres et maritimes (11,2 M. de km2 pour la France), et leurs choix politiques, stratégiques, et de développement économique et social.
    - Le défi de la formation, d’abord de la reconstruction d’une école d’excellence et du puissant ascenseur social qu’elle fut.

    Avec le fil d’Ariane de la langue française, celui que nos adversaires savent tirer pour défaire tout le tricot, ce livre se veut un révélateur de nos atouts trop négligés, un ouvreur des voies du renouveau. Un programme volontariste, inspiré, de réveil et de libération.

    Où en est la campagne nationale « Communes de France pour la langue française » lancée par Avenir de la langue française (ALF) avec d’autres associations ?

    Lancée en effet par ALF avec l’appui de 31 autres associations françaises et 8 associations hors de France, principalement du Québec, où des actions analogues peuvent être envisagées, cette campagne nationale vise à faire remonter politiquement la vox populi, qui est, elle, profondément attachée à sa langue nationale, sans préjudice des langues régionales, parties fortes de notre patrimoine.
    - Puisqu’un referendum est peu vraisemblable dans le contexte actuel des « partis de gouvernement », il faut un autre canal pour que le peuple manifeste son amour du français.
    - Cet autre canal passe par les Communes ; c’est le vote d’un manifeste par de nombreux conseils municipaux, de villes emblématiques de notre histoire : de Domrémy, Vaucouleurs et Chinon à Reims et Rouen ; de l’Île de Sein à Colombey ; de St Denis à Cluny et Cîteaux, à Vézelay, à Chartres, à Notre Dame ; à Villers-Cotterêts et Versailles ; de Poitiers à Denain et Verdun - qui a voté à l’unanimité -.et de communes jusqu’aux plus modestes ;
    - dans le but de présenter, au moment des élections municipales de 2014, un magnifique bouquet de votes de communes des diverses régions, équivalant alors à un referendum d’initiative populaire pour le français, et contre ce globish que l’on veut nous imposer, pour le seul profit d’une super-classe mondiale apatride financiarisée et désincarnée ;
    - tout le monde est invité à participer activement à cette campagne nationale lancée par Avenir de la langue française (ALF) et soutenue par 32 associations françaises et 8 étrangères, surtout québécoises ; chacun peut aller convaincre un ou plusieurs maires !
    - le manifeste – franco-québécois - proposé au vote de chaque conseil municipal, et de brefs documents de présentation, peuvent être demandés rue Croix des Petits Champs, ou au siège d’Avenir de la langue française (ALF) 34 bis, rue de Picpus, 75012, tel 01 43 40 16 51. avenirlf@laposte.net

    Propos recueillis par Axel Tisserand - L’AF 2862 Albert Salon, docteur d’Etat ès lettres, ancien ambassadeur, président d’Avenir de la langue française (ALF).

  • Oser briser le vrai grand tabou : pas l'économique (à briser, certes) mais le véritable : le POLITIQUE !

    (lu le lundi 22 avril, sur le Blog de Patrice de Plunkett)

    "Écouter ce matin France Info et France Inter était instructif. À France Info, Tugdual Derville rappelait le seul objectif de la mobilisation de masse : défendre la famille et la filiation contre le saccage de l'état-civil. Cela dit, par où continuer ? Le pari des manifestations à répétion ne peut durer indéfiniment, ne serait-ce qu'en raison des vacances : celles de printemps et celles d'été. Présenter des candidats aux municipales est une idée, mais lointaine. Dans l'entre-deux, il est urgent de lancer le mouvement d'écologie humaine auquel Tugdual Derville a fait de nouveau allusion ce matin à France Info. Mais, là, Tugdual, il va falloir en débattre avec tous – et aller réellement au fond des choses, c'est-à-dire jusqu'à la mise en cause du modèle économique dominant."

    C'est juste, mais c'est aussi oublier que ce qui a produit ce "modèle économique dominant", c'est le "modèle politique dominant"...

    Alors, "aller réellement au fond des choses" ? Oui, tout à fait d'accord... mais "le fond des choses" n'est pas économique !

    Qui a dit Politique d'abord ?....

    http://lafautearousseau.hautetfort.com

  • Manifeste d’un Veilleur

    veilleurs-de-lyon-lm.jpg[Tribune libre de Jean de Rouen]

    Amis,

    Au mois d’avril, la France a vu naître des Veilleurs. Postés en sentinelles, ils veillent sur un dépôt, sur un héritage. Car il est des lois qui ne sont pas légitimes. Lorsque le pouvoir, sous couvert de légalité, ébranle les assises d’une civilisation, bouscule les fondements traditionnels de la société, pour satisfaire des revendications idéologiques et catégorielles, il suscite naturellement un vent de révolte populaire. Nous sommes rentrés en résistance. Une résistance pacifique et résolue, dont rien ne saurait entamer la détermination, et que l’on doit désormais inscrire dans la durée .

    Nous défendons le droit d’un enfant à avoir un père et une mère, à ne pas être arraché à ses origines, à pas être privé de racines. Gardiens silencieux d’un trésor qui ne nous appartient pas, nous voulons préserver les lois immuables dont la civilisation est naturellement la protectrice : les lois de la filiation, de la lignée, de l’enracinement. Aux avant-postes, sentinelles en vigie, nous serons des témoins, pacifiques et résolus, d’un héritage que nous refusons de voir disparaître. Parce que nous sommes dépositaires, et non propriétaires, nous avons le devoir de le transmettre, intact, aux futures générations. C’est encore la raison pour laquelle notre résistance actuelle n’est pas un droit : elle est un devoir !

    Car il est des lois qui découlent d’un ordre des choses dont l’homme n’est pas l’auteur. Ces lois supérieures ne sont pas écrites, mais elles demeurent gravées dans le cœur de l’homme : nul législateur humain ne peut les transgresser impunément, car c’est à leur respect qu’est suspendu l’équilibre de l’homme. N’est-ce pas précisément l’enseignement de l’Antigone de Sophocle, sous le patronage de laquelle sont placés les Veilleurs ? Sommée de se justifier après avoir bravé l’interdit de la loi promulguée par Créon, loi qui interdisait de sépulture les soldats morts dans les rangs de l’ennemi, elle déclare au roi : « Je ne croyais pas que tes édits eussent tant de pouvoir qu’ils permissent à un mortel de violer les lois divines : lois non écrites, mais intangibles. Elles ne datent ni d’aujourd’hui, ni d’hier : elles sont de toujours. Nul ne sait le jour où elles sont parues. Leur désobéir, n’était-ce point, par lâche respect pour l’autorité d’un homme, encourir la rigueur des dieux ? » Depuis Antigone, les peuples savent que le bien et le mal ne sont pas déterminés par la volonté humaine, fût-elle générale, et que ce qui est légal n’est pas toujours légitime.

    A l’intérieur de cet ordre des choses que l’homme n’a pas fait, il y a la nature humaine. Et la nature humaine est sexuée : c’est-à-dire qu’elle ne se réalise pas en dehors de l’homme et de la femme. Sur cette altérité sexuelle, sur quoi reposent la transmission et l’accueil de la vie, se fonde ainsi la famille : socle sur lequel repose l’édifice social, elle est la condition d’une société pérenne, le fondement objectif d’une société qu’elle inscrit dans le temps en assurant le renouvellement des générations. Construite sur la complémentarité des sexes, la famille organise ainsi la filiation ; elle perpétue une lignée. Mais aujourd’hui le pouvoir préfère diviser l’humanité en homosexuels et en hétérosexuels, plutôt qu’en hommes et en femmes : il nie la différentiation sexuelle qui fonde la société pour lui préférer l’orientation sexuelle dans laquelle il enferme les individus, il substitue finalement à l’objectivité d’une nature sexuée, la subjectivité du désir égoïste. De là, quand la loi, rejetant le réel et ignorant la fonction sociale de la famille, se détourne du bien commun et s’ordonne au contraire à la satisfaction du désir humain, se mettant à son service, quitte à faire demain de l’enfant un dû plutôt qu’un don, quitte à prêter demain au corps de la femme une valeur marchande, alors en toute vérité, elle perd sa raison d’être et, par là, sa légitimité. C’est pourquoi notre conscience nous commande aujourd’hui d’entrer en résistance face à l’arbitraire du législateur.

    L’État n’est pas prestataire de service : il n’a pas vocation à reconnaître une multitude de catégories en vue, simplement, de leur associer des droits. La loi ne doit pas être confisquée pour être mise au service des intérêts consuméristes de l’individu, dans une société en perte de sens : sa mission consiste au contraire à poursuivre le bien commun.

    L’idéologie des apprentis sorciers au pouvoir, aussi séduisante soit-elle, ne fera jamais plier la réalité : et la réalité, c’est qu’un bébé procède toujours de l’amour d’un papa et d’une maman, et qu’il a besoin des deux pour grandir. Pour se substituer au réel, l’idéologie s’impose donc par la violence. C’est pourquoi la famille est aujourd’hui attaquée de toute part : elle est pourtant le dernier rempart des démunis et des déshérités, là où se vivent et se transmettent, naturellement et au plus près, les liens de solidarité.

    Jusqu’à quand résisterons-nous ? La réponse est simple : nous ne lâcherons JAMAIS ! Tant que subsisteront les intérêts aux noms desquels nous nous sommes battus, à savoir l’intérêt de l’enfant, des futures générations, de la France de demain, nous ne nous tairons pas ! Ces intérêts sont-ils devenus caduques au lendemain du vote ? Ont-ils cessé d’exister ? Non seulement ils subsistent, mais ils sont aujourd’hui bien plus menacés qu’hier ! Nous sommes les témoins vigilants d’une civilisation qui se meurt : mais tant que nous veillerons, elle continuera d’exister. Face à la contre-civilisation que les ennemis de la France sont en train de bâtir sur les ruines d’un héritage plusieurs fois millénaire, notre témoignage sera public et permanent. Il a vocation à durer. Pour que l’on oublie pas.

    Jean de Rouen http://www.contre-info.com/