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tradition - Page 349

  • Peillon et la morale pour tous

    Le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, vient de présenter, le 22 avril, un rapport intitulé "Pour un enseignement laïque de la morale", rédigé par Alain Bergounioux, historien et inspecteur général de l’Education nationale, Laurence Loeffel, professeur de philosophie de l’éducation à l’université de Lille-3 et Rémy Schwartz, conseiller d’Etat.
    Jusqu’à cette date historique, on ignorait que cet « enseignement laïque » fût absent de nos salles de cours. Ce qui, évidemment, ne semble pas être le cas, si l’on entend par « laïque » la tradition issue des Lumières, dont les enseignants se font généralement, sans trop de recul, les prosélytes. De ce point de vue, tous les préjugés véhiculés depuis deux siècles par le modernisme militant, antireligieux et anti-autoritaire, y sont assénés comme autant de vérités.
    On aurait voulu croire que cette manœuvre assez opaque se serait traduite par la réintroduction du sens du devoir, du travail et de l’effort, valeurs explicitement bannies des réformes depuis quatre décennies, sous le prétexte fallacieux qu’elles seraient source d’inégalité, d’injustice et de stigmatisation des plus faibles. De même aurait-on pu espérer une réaffirmation de l’autorité des maîtres, dont le respect du savoir, de l’âge et du symbole institutionnel est sans doute le début de la sagesse. Au lieu de quoi on nous annonce naïvement, comme il va de soi quand il est question de pédagogie actuelle, de « discussions », de « débats autour des valeurs des droits de l'homme telles que la dignité, la liberté ou l'égalité - notamment entre les filles et les garçons -, la solidarité, l'esprit de justice ». Autrement dit – et cela n’étonnera personne – on proposera une sorte de café du commerce, une foire aux opinions, un forum comme l’on en trouve sur la toile. N’est pas Socrate qui veut, et l’on sait qu’en guise de maïeutique, l’accouchement contemporain n’aboutit qu’à des clones de la non pensée unique, à des poncifs affadis, souvenirs vagues des catéchismes cathodiques ou des prêches idéologiques sermonnés par des associations au-dessus de tout soupçon (et souvent de tout contrôle financier).
    Au demeurant, l’hypothèse scolaire de se référer à des oeuvres littéraires ou à l’Histoire pour susciter la réflexion morale ne suscitera que scepticisme. Cette pâte-là ne laisse suinter la morale que pour faire goûter l’ennui. Les hommes se meuvent ou créent rarement pour des raisons « morales ». L’Histoire est façonnée avec les passions, les haines, les fureurs et une grande dose d’amour de la destruction, tandis que la littérature comporte sa part d’ombre, de Mal, au risque de s’abolir dans la médiocrité.
    Il est malgré tout question de prodiguer cet enseignement durant une heure hebdomadaire en école primaire et en collège, et dix-huit heures annualisées en lycée, au détriment probablement d’autres disciplines. Ce qui rend encore plus perplexe, c’est la suggestion de notre ministre que « cela pourrait passer par exemple par une "forme de contrôle continu au bac" ». Selon quels critères, quels paramètres ?  Devra-t-on être sanctionné en fonction d’une question qui porterait sur notre propension à assassiner, ou à épargner, les petites vieilles, ou à proférer des propos racistes ? On remarquera qu’une telle évaluation se rapproche dangereusement des épreuves de correction politique organisées dans les régimes totalitaires, ou, sur un mode moins excessif, et beaucoup plus humain, risque d’encourager, comme c’est souvent le cas, la double pensée, la dissimulation, une hypocrisie parfois de bonne foi, en tout cas la profération d’un discours attendu, qui ne sera sans doute pas l’expression d’une expérience authentiquement vécue.
    Un tel exercice est en effet redoutable, et on ne fera pas l’injure à Vincent Peillon, agrégé de philosophie, de ne pas y avoir songé. Derrière la simplicité quasi évangélique avec laquelle cette réforme est proposée se profilent des questions redoutables. On a souligné, à juste raison, que c’était la nation qui avait donné naissance à Kant, père de la morale contemporaine, qui avait généré le nazisme. Dernièrement, une étude réalisée aux Pays-Bas et publiée dans l'European Sociological Review montre que les leçons d’anti-racisme données à l’école accroissent souvent les réflexes d’intolérance en dehors de la classe.
    Aussi, il peut arriver que, si les élèves reproduisent volontiers, dans des circonstances artificielles de prise de parole, sollicités par des autorités à qui ils débitent leur catéchisme, une rhétorique bienpensante, une langue de bois convenue, leur comportement, leurs réflexes, quand ils sont naturels, spontanés, authentiques, relèvent franchement de ce que les curés moralistes nomment "intolérance", "racisme", "homophobie" etc. Peut-être le retour du "refoulé", d'autant plus virulent qu'il avait été censuré.
    Reste l’épineux problème du fondement d’une telle « morale laïque », qui se voudrait une « morale commune à tous ». On nous apprend qu’elle serait une "orthodoxie à rebours", «  le contraire du dogmatisme », et qu’elle ferait « le pari de la liberté de conscience et de jugement de chacun : elle vise[rait] l'autonomie ».
    "Chaque citoyen doit construire librement son jugement", a commenté le ministre. C'est aussi "le respect de toutes les convictions, de toutes les croyances". "Une société démocratique ne peut pas vivre uniquement" dans "la peur du gendarme", mais avec ce "qui vient de l'intérieur, ce que nous portons nous-mêmes, ça s'appelle la morale", a-t-il conclu.
    Que la morale vienne de l’intérieur, on l’admettra, mais cela n’explique pas comment elle y est entrée, à moins de concevoir une morale innée, ce que Rousseau ne contesterait pas, mais qu’une infinité de penseurs, et la variabilité factuelle des morales, démentent. En outre, invoquer une libre construction du jugement – affirmation qui contredit l’assertion de l’innéité de la morale -, si une telle démarche correspond au dogme idéologique actuel du pédagogisme et de l’anthropologie postmoderne, impliquerait que l’on n’ait à suivre que la voie de la Raison pour appliquer le Bien, ce qui est sans doute fort abusif, surtout si l’on prétend se passer du « gendarme », pari encore plus aventureux.
    L’accent mis sur la liberté, l’absence de contraintes, l’autonomie, paraît étrange pour celui qui a réfléchi quelque peu à ce qu’est la morale, qui se définit justement – et singulièrement chez Kant !- par des impératifs, des nécessités, des règles, des injonctions communes qu’il est difficile de remettre en cause, sous peine de passer pour un scélérat ou une forte tête. Même Sade, du reste, propose une morale, celle des maîtres, et Pascal, à la suite de saint Augustin, prétendait que les brigands en avait plus que d’autres.
    La modernité, justement, à laquelle se réfèrent des gens comme Péillon, dont ce n’est pas un mystère qu’il appartient à la franc-maçonnerie, se caractérise singulièrement par la relativisation des morales. La découverte et la fréquentation des peuples extra-européens ont permis de saisir que la morale européenne était loin d’être l’unique, et, du reste, des penseurs anciens, d’Hérodote aux plus extrêmes des sceptiques, en avaient fait le fondement de leur vision. La laïcité imposée par les « hussards noirs de la République » relevait en grande partie de la sécularisation de la morale judéo-chrétienne, sans la référence explicite à la religion. Elle en reprenait des préceptes et des valeurs qui les inscrivaient nettement dans un système anthropologique occidental.
    Insister sur le fait que la nouvelle laïcité ne relèverait pas de la « raison d’Etat » est joué sur les mots. Au contraire, elle en est le dernier mot, celui d’un Etat ne s’en voudrait pas un, qui invoque la libre et fragile individualité pour « construire » la personnalité morale, sans doute comme on choisit son sexe, et qui a pour vocation de déraciner, comme la société libérale dont elle est le garant, toute identité, toute appartenance à une tradition, à un système de valeur justifié par les siècles.
    Cette « morale » se veut donc neutre, elle produit le vide existentiel, elle ne propose rien, elle ne se conjugue qu’à la forme négative, et sous l’injonction de la « tolérance » et du « respect », elle conduit, en principe, à admettre toutes les « différences ». Position intenable. Si l’on accepte la "diversité", il faut admettre des altérités radicales, et l’on n’aura pas de « morale pour tous ». La conversion de facto, sinon, de plus en plus, de jure, de l’Europe à une certaine forme de communautarisme, la multiplicité des références culturelles et confessionnelles, empêchent, à moins que l’on ne tombe dans un humanitarisme candide, que ne soit viable un « vivre ensemble » fondé sur une conception solide des droits et des devoirs de l’homme. Une seule solution la rendrait possible, ce serait l’indifférence universalisée, ce repli médiocre de l’homme sur des intérêts uniquement consuméristes, matérialistes, qui caractérise le « citoyen » postmoderne. Le véritable lieu de convivialité tolérante, c’est le supermarché.
    Pour l’heure, si l’on prend au sérieux la morale et la diversité des êtres, pour peu qu’on veuille bien admettre qu’in fine, l’éthique et la conduite humaine concernent surtout les familles et les institutions librement acceptées, qui ne sont pas forcément les écoles de la République, on préférera que chacun fasse la loi chez soi. Le « vivre ensemble », c’est d’abord le vivre, et aucune société ne peut perdurer de manière équilibrée si elle ne se réfère pas à un système de valeur codifié par les siècles et l’assentiment, inscrit souvent dans le paysage, de nombreuses générations antérieures. Aussi bien, la France est-elle une région du monde d’héritage grec, latin et celte (ou germain), de tradition chrétienne, et dont l’Histoire a laissé des marques particulières, glorieuses ou honteuses, mais qui sont les siennes.

    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com

  • Notre mouvement de contestation les agace

    Lu dans Présent :

    "Ils sont les mouches du coche, nouvelle génération. Les moustiques-tigres qui asticotent, énervent, importunent, irritent, harcèlent, exaspèrent, horripilent, tous les jours et en tous lieux, ce gouvernement porteur d’uniques et d’iniques mauvaises nouvelles. Et bien qu’il dégaine à chaque occasion des tapettes de plus en plus larges, les moustiques se multiplient et l’épidémie est à craindre.

    La presse est d’ailleurs bien obligée, et de plus en plus, de relayer l’information à leur sujet. Ne serait-ce que pour les accuser d’homophobie. Ou de plagiat, quand la « Manif pour tous » se plaît à réutiliser les visuels et les mots d’ordre du PCF et du Front de gauche… Ça les agace. Et c’est tant mieux. Il est temps qu’ils se rappellent toute la bien-pensance dans laquelle on leur a donné l’ordre de baigner.

    [...] La dissidence prend acte de son engagement. Encore faut-il qu’elle le fasse jusqu’au bout et à fond. Par-delà tout ménagement de cette pensée unique qui nous mine, par-delà cette théorie du genre, véritable maître d’œuvre du renversement du mariage qu’elle conteste. Les opposants ont su mettre en place un front, rendu très efficace par les nouvelles techniques de communication. Il ne faut rien lâcher sur le fond. Et surtout pas pour une union civile à la Frigide Barjot."

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Le dimanche 26 mai, organisons un grand coup de balai !

    "Une loi ne mérite obéissance qu'autant qu'elle est conforme à la droite raison et à la loi naturelle"
    (Léon XIII)

    Le fossé entre le pays réel et le pays légal n'a cessé de se creuser durant les derniers mois. Le pouvoir, tenu par des lobbies occultes, est resté sourd et aveugle à l'extraordinaire mobilisation nationale et populaire contre une loi dénaturant le mariage et la parenté. Et nous voici à la croisée des chemins.

    Soit nous nous inclinons et nous laissons la France s'enfoncer dans un totalitarisme dont la haine de la Famille est le corollaire de la haine du christianisme. Et nous subirons dans les prochaines semaines les nouvelles offensives de cette entreprise de subversion. Procréation médicalement assistée, puis gestation pour autrui (défendue dès 2010 par plusieurs de nos actuels ministres) qui ne sont rien d'autre que la marchandisation de l'être humain. Promotion de la théorie du gender dès l'école maternelle. Formatage de l'opinion à travers des formations professionnelles obligatoires pour les enseignants, le personnel médical, les forces de l'ordre, la magistrature,..., destinées à nous imposer la soumission au lobby homosexuel et à cette funeste théorie du "'genre indéfini". Criminalisation de toute expression de résistance à ce lobby homosexuel et à cette théorie. Avec à la clé un Etat révolutionnaire qui aura toute autorité sur l'éducation des enfants.

    Soit nous considérons que, 45 ans après Mai 68, il est grand temps de contribuer à un sursaut contre-révolutionnaire. Et nous osons à la foi désobéir aux lois iniques, résister à ce plan de destruction de nos familles et riposter en témoignant d'une mobilisation déterminée pour faire triompher le Bien commun malgré toutes les tentatives d'intimidation d'un gouvernement embourbé dans les scandales.

    Le dimanche 26 mai, CIVITAS organisera donc une grande manifestation nationale dont le mot d'ordre sera "Du balai !". Cette manifestation est ouverte à tous ceux qui espèrent un printemps français. Venons nombreux de toute la France pour que la clameur "Du balai !" se fasse entendre à tous les destructeurs de la Famille, de la Patrie et de la Foi.

    Drapeaux frappés du sacré-coeur et balais seront les emblèmes du jour, qu'on se le dise !

    Alain Escada,
    Président de CIVITAS

  • Le 12 mai, venez défendre la Famille, la Patrie et la Foi : défilé Ste Jeanne d'Arc


    Défilé en hommage à Ste Jeanne d'Arc, le dimanche 12 mai à 14h30, de la place Saint Augustin à la place des Pyramides. Attaquer la Famille, c'est également attaquer la Patrie et la Foi. Dans ce contexte, Sainte Jeanne d'Arc s'impose comme le modèle de chef dont la France a cruellement besoin. Soyons nombreux à le témoigner publiquement.

  • Jeanne d’Arc contre le nouvel ordre mondial

    Sainte Jeanne d’Arc est célébrée en France, chaque 1er mai, comme la libératrice d’Orléans ayant bouté les Anglais hors de France. Si ce rappel historique est juste, il masque la véritable mission de Jeanne. En effet, on se garde bien d’expliquer la cause profonde poussant une jeune fille de 17 ans à secourir le dauphin Charles et la France prêts à succomber sous les coups de l’Angleterre.

    L’âme de la France, sa civilisation et les caractéristiques propres de son peuple sont dus à un fait majeur : le baptême de Clovis dans la nuit de Noël 496. Cet événement capital permit de jeter les fondements du premier royaume catholique après la chute de l’Empire romain. Alors que l’hérésie arienne (du nom du théologien Arius mettant à mal, sous l’influence de la gnose, le principe de la Trinité) fait des ravages en Europe occidentale et en Orient, le pouvoir politique franc s’associe aux représentants de l’Église restés fidèles à l’orthodoxie de la foi fixée d’une manière définitive par le concile de Nicée (325). Ainsi, l’évêque saint Remi put baptiser et oindre par la « sainte Ampoule » Clovis selon la célèbre formule « Courbe la tête, fier Sicambre, adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré. » [...]

    Pierre Hillard - La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net

  • Drapeaux français interdits à Paris? On ne lâche rien

    J'ai reçu ce témoignage :

     

    "Jusqu’où ?

    Jusqu’où ira-t-on dans la stupidité et le ridicule ? Jusqu’où avons-nous le droit d’être Français ?...  Je parle aux noms de mes quatre camardes qui étaient avec moi.

    Cette après-midi du 01 mai 2013, deux d’entre nous, des étudiants parisiens, faisons visiter en vélo les grands tracés de Paris à nos trois amis. Un de nous, bien malheureusement semble-t-il, arbore le drapeau Français accroché à son sac… Nous avons donc, déjà, franchi un pas vers une « incitation à une manifestation ». Nous passons donc devant l’Elysée et là, surprise au bout de la route trois gendarmes nous stoppent : obligation d’enrouler le drapeau, de donner un descriptif complet de notre itinéraire, de notre ville de résidence et de nos possibles intentions quant à la suite de notre trajet.

    uite à ça arrive un camion de police, descend un officier gradé d’une épaule à l’autre, et voici ses premiers mots : ‘’Enfin ! Ca fait un bout de temps qu’on vous cherche !!‘’ Vous me direz c’est normal après tout, on sort d’un meeting du Front National, on est donc clairement et ouvertement des terroristes fascistes d’extrême droite liés à une organisation nuisible au gouvernement. Enfin, face à ça, je prends la liberté de dire aux gendarmes que pour Mohamed Merah la localisation a pris sensiblement plus de temps : mais là encore vous soulignerez que Mohamed était sans aucun doute fiché comme bien moins dangereux que nous…

    Je vous passe les détails sur le contrôle d’identité, les renforts de police qui débarquent, et l’interdiction de continuer plus en avant sur la route, qui apparemment est une zone sensible. En tout, une grosse dizaine d’individus des forces de l’ordre nous encerclent pendant que monte en nous une indignation grandissante : comment peut-on, en France, être interdit de porter le drapeau national !? Comment peut-on arrêter cinq bons gars en vélo pour le simple fait qu’ils sont fiers de leurs couleurs !? Face à ça les gendarmes font la moue, il paraitrait, en effet, qu’eux aussi sont exaspérés.

    Là-dessus je conclurai que si vous souhaitez être le bon Français intégré aux normes du gouvernement, restez comme vous êtes... Surtout ne bougez pas, balancez vos valeurs républicaines à la poubelle, rangez vos trois couleurs, fermez-la à tout jamais et sortez nous ces beaux drapeaux rouges et noirs que l'on voit si souvent pendant les manifestations de la CGT..."

    Lahire  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Valls gaze et matraque, Taubira organise les procès : la répression contre les défenseurs de la famille est rôdée

    INFO RMC - Manif pour tous : 34 personnes jugées en juin

    Depuis fin mars, 120 manifestants contre le mariage pour tous ont été placés en garde à vue. Parmi eux, 34 seront jugés en juin.

    Chiffres que nous vous révélons ce jeudi matin en exclusivité sur RMC. Etudiants, mères de famille… ils s’estiment victimes d’une justice « à deux vitesse », trop rapide. Témoignages.

    Les chefs d’accusation : participation à une manifestation non déclarée et violence à l’encontre des forces de l’ordre. La plupart des 34 manifestants contre le mariage homosexuel qui seront jugés en juin, sont des étudiants et des mères de famille qui se sont rassemblés au mauvais endroit, au mauvais moment. Tous contestent le manque de temps pour constituer leur défense, ils s’estiment victimes d’une justice « à deux vitesse », trop rapide. Et les prochaines manifestations des "anti", prévues les 5 et 26 mai prochains, risquent de grossir le chiffre de justiciables.

    « On a voulu me faire porter le chapeau de ce que je n’ai pas commis »

    Reconnu coupable de violences sur des fonctionnaires de police lors de la dernière grande manifestation, Guillaume, 26 ans, est le premier manifestant à avoir été condamné. Le 26 avril dernier, il a écopé de 4 mois de prison avec sursis, et il ne digère pas sa condamnation : « Je trouve ça tout à fait scandaleux. Deux CRS ont témoigné. L’un d’eux a dit, à l’audience, que je me suis débattu lors de mon arrestation, et l’autre non. On me reproche aussi des violences volontaires envers les forces de l’ordre, en étant porteur d’une arme par destination. L’arme en question, c’est une malheureuse canette de bière vide, et la peine au final c’est 4 mois de prison avec sursis, 70 heures de travaux d’intérêt général et 800 euros de dommages et intérêts, soit 400 euros par CRS. On a l’impression que l’Etat les incite à toucher leur prime de cette manière-là. On a voulu me faire porter le chapeau du reste, de ce que je n’ai pas commis ». [...]

    La suite sur RMC   http://www.actionfrancaise.net

  • Une aventure intellectuelle : la Jeune Droite

     

    L’ouvrage est volumineux, les références sérieuses et l’étude argumentée. Jeune historien des idées politiques, Nicolas Kessler analyse la Jeune Droite de ses origines à sa disparition. Aile droitière des « non-conformistes des années 1930 », cette galaxie qui s’anime autour de nombreuses revues n’avait jamais fait l’objet d’une enquête approfondie. C’est aujourd’hui chose faite.

     

    Si la Jeune Droite s’intitule ainsi, c’est parce que les jeunes gens qui la constituent ont reçu l’influence et l’héritage du maurrassisme. Cependant, elle doit sa cristallisation au rôle fécond de deux compagnons de route de l’Action française : Henri Massis et Jacques Maritain. L’importance de ces deux écrivains dans la formation des futurs plumes de la Jeune Droite explique la place prépondérante du catholicisme dans leurs écrits.

     

    Dans la continuité d’Antimoderne de Maritain et de La Défense de l’Occident de Massis, les premières publications de la Jeune Droite – les Cahiers de Jean-Pierre Maxence et Réaction de Jean de Fabrègues – s’intéressent aux arts et aux lettres tout en célébrant la Chrétienté, le Moyen Âge et les croisades. Le ton se rapproche plus du catholicisme social « intransigeant » d’un Pie X que du nationalisme intégral de Maurras. À l’individualisme et au matérialisme d’une société sans charmes, ils exaltent les valeurs humanistes et chrétiennes. Ils saluent Bernanos comme leur frère aîné et voient en Charles Péguy un maître. Enfin, le thomisme, alors en plein essor sous l’impulsion de Maritain, les subjugue.

     

    Cette Jeune Droite n’en reste pas moins hétérogène : Maxence et Fabrègues ne s’apprécient guère. Et puis, il y a les ruptures. En 1927, la condamnation de l’Action française par le Pape les déchire, mais ils demeurent fidèles à Maurras. Plus tard, Fabrègues rompt “ politiquement ” avec le chef du royalisme français tout en lui gardant son estime et son admiration.

     

    Avec les répercussions économiques et sociales de la crise de 1929 dans la France du début des années trente, la Jeune Droite s’investit dans des créneaux naguère délaissés tels que l’économie ou le syndicalisme. Aux problèmes récurrents du capitalisme qu’ils détestent et à la fausse solution de la planification, soviétique ou « dirigiste », ils apportent avec Louis Salleron les principes revus et corrigés du corporatisme d’un René de La Tour du Pin et de la doctrine sociale de l’Église de Léon XIII. La crise doit permettre l’instauration d’un « ordre social chrétien » en France.

     

    En liaison avec leurs amis de L’Ordre nouveau (Arnaud Dandieu, Robert Aron, Denis de Rougemont, Alexandre Marc), ils élaborent un personnalisme « de droite ». En dépit d’une méfiance réciproque et sous le patronage de L’Ordre nouveau, la Jeune Droite cherche même à se rapprocher d’Emmanuel Mounier et de son groupe Esprit. Mais les basses manœuvres et les arrières pensées des uns et des autres font échouer l’entente esquissée, ce qui met un terme à la possibilité d’un Front commun de la jeunesse française et européenne de sensibilité non-conformiste.

     

    La Jeune Droite a beau célébrer la catholicité et la mission de la France, elle n’est pas cocardière et encore moins chauvine. Au nationalisme maurrassien qu’elle juge un peu trop positiviste, elle préfère un nationalisme orienté vers l’humanisme et l’universel. Cependant, il serait réducteur de la considérer comme une simple expression d’une pensée catholique néo-réactionnaire, car elle accueille en son sein des agnostiques qui, très vite, démontrent des talents éblouissants. Il s’agit, entre autres, de Maurice Blanchot, Claude Roy et, évidemment, de Thierry Maulnier rencontré par Maxence à la Revue française vers 1930. Partisan des valeurs classiques du « Grand Siècle » et du génie français, et fort proche de Maurras, Maulnier tient un raisonnement néo-nationaliste qui va contribuer à modifier le discours de la Jeune Droite à partir du 6 février 1934.

     

    En attente d’un sursaut spirituel qui s’exprimerait par une révolution personnaliste, communautaire, anticommuniste et anticapitaliste, une « révolution de l’Ordre », la Jeune Droite – qui s’organise autour de la Revue du Siècle devenue plus tard la Revue du XXe Siècle, en Groupe XXe Siècle – décèle dans l’émeute sanglante de la place de la Concorde le signal d’une révolte prochaine. Elle place alors tous ses espoirs dans le peuple et dans ses ligues. C’est l’époque où Jean-Pierre Maxence adhère à la Solidarité française parce qu’elle comprend une proportion sensible d’ouvriers et de paysans et que Maulnier se sent attirer par le Parti populaire français de Doriot. Tous ont le secret dessein de devenir les conseillers du Prince, de trouver une tribune publique plus large que le cercle restreint de leurs abonnés et d’influencer la droite politique.

     

    Cette recherche de diversification des supports d’expression explique aussi la participation des ténors de la Jeune Droite au Courrier royal, le bulletin mensuel du fils du Prétendant, le jeune comte de Paris. Par leur présence, ils contribuent à rénover le royalisme et à lui faire redécouvrir sa dimension sociale. Quand les relations se détériorent entre le comte de Paris et Maurras, la Jeune Droite rompt encore par fidélité au vieux Provençal avec Henri d’Orléans. Le chapitre consacré au Courrier royal est un des plus aboutis du livre. Il éclaire un épisode fort méconnu du royalisme contemporain mais qui imprégnera durablement le chef de la Maison de France.

     

    La rupture, accrue par l’arrivée du Front populaire au pouvoir, radicalise Maulnier et ses camarades du Groupe XXe Siècle, exaspérés par l’apathie des Français. C’est la période du mensuel Combat (1936 – 1938), puis pendant moins d’un an, de son équivalent polémique, L’Insurgé (janvier – octobre 1937). Contre l’esprit bourgeois et le triomphe des masses, Maulnier, Maxence, Blanchot font feu de tout bois. Le titre des articles dans l’un ou l’autre organe est explicite : « La France intoxiquée par la politique » (René Vincent), « Le terrorisme, méthode de salut public » (Maurice Blanchot), « À bas la culture bourgeoise ! », « Une France qui nous dégoûte », « Sortirons-nous de l’abjection française ? », « Désobéissance aux lois » ou « Nous voulons des agitateurs » (Thierry Maulnier). À l’instar de Maulnier qui préfaça Le Troisième Empire d’Arthur Mœller van den Bruck, le groupe lit les penseurs de la révolution conservatrice d’outre-Rhin (Ernst van Salomon, par exemple), élabore un nationalisme révolutionnaire et social, se mue en droite révolutionnaire. Faut-il pour autant parler d’une « dérive » ou d’une « tentation » fasciste comme l’ont fait Zeev Sternhell et Pierre Milza ? Avec honnêteté et en comparant les itinéraires parallèles de la Jeune Droite et de l’équipe de Je Suis Partout, Nicolas Kessler ne le croît pas, car la Jeune Droite s’est toujours montrée méfiante envers l’expérience italienne. Le corporatisme mussolinien, l’État totalitaire répugnent ces adeptes de la libre personne, enracinée dans ses communautés naturelles et protégée par ses corps intermédiaires. Quant au nazisme, les jeunes maurrassiens y voient, certes, l’éternel esprit de l’Allemagne, « romantique et barbare », mais aussi un système qui mêle massification complète et administration totale. Anecdote éclairante, Nicolas Kessler signale en outre que les articles de Lucien Rebatet seront systématiquement refusés par Combat et L’Insurgé !

     

    À partir de 1938 avec la montée des périls en Europe, la Jeune Droite prend conscience de l’imminence du danger nazi. Récusant ses positions des derniers mois, elle en appelle au redressement de la France, à son réarmement militaire et moral. Dans le même temps, Jean de Fabrègues, quelque peu marginalisé par le caractère polémique, politicien et nationaliste des dernières publications, lance une nouvelle revue, Civilisation, d’orientation explicitement philosophique et catholique.

     

    La soudaine défaite de mai-juin 1940 meurtrit profondément les intellectuels de la Jeune Droite. Tout ce qu’ils avaient prévu et dénoncé se réalise ! Seule note d’espoir dans ce crépuscule : le régime honni laisse la place à la Révolution nationale et à son chef, le Maréchal Pétain. Certains de ses éléments se mettent au service de Vichy soit pour redonner une forme à la jeunesse française et à sa culture avec Jeune France (où la confrontation entre Mounier et Fabrègues y est paroxystique), soit avec la revue Idées conduite par René Vincent. Pourtant, toujours lucide, la Jeune Droite n’hésite pas à critiquer les travers bureaucratiques de l’État français.

     

    La Libération et l’Épuration mettent-elles un terme à la Jeune Droite ? Bien sûr, c’est la fin des revues et d’une aventure; ceux qui y on participé se dispersent. Néanmoins, dès les années 1950, au marxisme dominant, Jacques Laurent qui a collaboré étroitement, avant-guerre, à Combat (en compagnie de Kléber Haedens) célèbre une littérature désengagée que les critiques qualifient vite de « hussarde ». Dans sa conclusion, il est à déplorer que Nicolas Kessler suive l’opinion générale sur l’« embourgeoisement » de Thierry Maulnier. Il ignore que l’ancien co-directeur de Combat et de L’Insurgé, celui qui fut l’une des vedettes de la Jeune Droite, participa activement, à la fin des années 1960, avec Dominique Venner à l’Institut d’Études Occidentales, une des matrices intellectuelles d’où allait sortir quelques années plus tard la « Nouvelle Droite » !

     

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com

     

    • Nicolas Kessler, Histoire politique de la Jeune Droite (1929 – 1942). Une révolution conservatrice à la française, L’Harmattan, Paris, 2001, 494 p., 38,11 €.

  • Discours de Paul Déroulède sur Jeanne d’Arc à Orléans (1909)

    A l’occasion de la Béatification de Jeanne d’Arc, de grandes fêtes populaires ayant été organisées à Orléans le 6 mai 1909, Paul Déroulède s’y rendit à la tête d’une délégation de la Ligue des Patriotes, pour déposer une couronne sur le monument de la bonne Lorraine. Voici le très beau discours qu’il prononça au banquet qui suivit cette manifestation patriotique :

    Mesdames,
    Messieurs,

    Il n’est pas de disposition d’esprit plus fâcheuse pour un auditoire que de s’attendre à un discours tout différent de celui qui sera prononcé ; il n’est pas non plus de déception qui puisse être plus funeste à un orateur. Je répéterai donc bien vite et bien haut ce qu’a si sagement écrit mon ami Marcel Habert dans le journal la Patrie. Je ne suis venu ici ni pour faire une manifestation politique, ni pour invectiver les ministres, les ministériels et le régime parlementaire, que je juge pourtant fort coupables ; j’y suis venu pour saluer Jeanne d’Arc, pour parler de Jeanne d’Arc, et pour la saluer et pour en parler en patriote chrétien que j’ai toujours été, en républicain catholique que je serai toujours.

     

    Je ne voudrais pourtant pas, messieurs, que cette profession de foi — c’est bien le mot — puisse être attribuée par vous, soit à l’émotion que m’a mise au cœur la pieuse et magnifique cérémonie de tout à l’heure, soit à la reconnaissance qu’a fait naître en moi le geste inspiré par lequel Pie X a porté à ses lèvres le drapeau de la France. Je n’ai attendu ni ce pèlerinage à Orléans, ni cet émouvant écho des cérémonies de Saint-Pierre de Rome pour être ce que je suis et penser ce que je pense. Je rappellerai qu’il y a vingt ans, j’ai tenu ce même langage à la tribune de la Chambre en réponse à la proposition d’un garde des sceaux tendant à supprimer le Dimanche comme jour férié et je rappelle également que, pendant ma dernière campagne électorale en Charente, j’ai aussi nettement réclamé la revision des lois constitutionnelles que la revision des lois antireligieuses.

    Vous me direz peut-être que cela ne m’a pas beaucoup réussi, j’en demeure d’accord, mais vous m’accorderez bien à votre tour qu’à aucune époque de ma vie publique, ce n’a été sur le succès ou sur l’insuccès de mes idées que j’ai réglé ma conscience et mes convictions.

    Ceci posé, me blâme qui voudra, sourie qui voudra, mais qui m’écoutera n’est exposé du moins à aucune surprise et à aucun malentendu.

    Etre de cœur avec les gens n’est trop souvent qu’une formule d’égoïsme et de paresse, il faut, dès qu’on le peut, y être de corps.

    Et ce n’est pas seulement pour les amis vivants qu’il faut prendre la peine de se déranger et de se déplacer, c’est aussi pour les amis morts. Voilà pourquoi mes camarades parisiens et moi sommes venus aujourd’hui à Orléans! Car n’est-ce pas, patriotes, le fait qu’elle ait été promue par l’Église au rang de bienheureuse ne nous empêche pas de considérer toujours la grande Jeanne d’Arc comme notre grande amie. Il y a si longtemps que nous l’aimons d’avoir aimé la Patrie, si longtemps que nous l’admirons d’avoir si généreusement offert sa vie pour empêcher la mort de sa nation ; si longtemps que nous la bénissons d’avoir sauvé la terre et la race, le sang et l’âme de la France ! chère et sainte paysanne, ce n’est pas nous qui contesterons la vérité de ton affirmation ! Assurément oui ! Ta mission était de Dieu, puisque aussi bien il n’est pas dans toute notre histoire de plus divin miracle, il n’en est pas de plus évident que ton apparition libératrice.

    Certes, il y a eu avant elle, il y a eu après elle, de glorieux hommes de guerre élevés dans le métier des armes, de vaillants hommes du peuple enrôlés sous nos drapeaux qui ont utilement et héroïquement servi la Patrie, mais ni avant elle, ni après elle, ni en France, ni en Europe, ni dans l’univers entier, aucune fille des champs ne sachant « ne A ne B » comme elle le disait naïvement elle-même, ne s’est tout à coup métamorphosée en chef d’armée, n’est tout à coup devenue un capitaine victorieux, n’est passée tout à coup du modeste rôle de gardeuse de brebis, au rôle sublime de gardienne du royaume, de conducteur de peuple, de créatrice de courages, de pasteur d’âmes !

    Je sens, messieurs, à quel point est grammaticalement incorrect ce mélange de qualificatifs féminins et masculins, mais il n’est guère possible de parler autrement de cette héroïne qui fut un héros, de cette jeune fille qui a été notre bon ange, de cette créature exceptionnelle qui est un être sans pareil !

    C’est qu’en effet, Jeanne d’Arc avec tout son courage et toute sa charité, tout son enthousiasme et toute sa sagesse, toute son éloquence et toute sa sagacité, Jeanne d’Arc est en même temps une Française et un Français, elle est bien plus, elle est la France même !

    Quelqu’un d’entre vous a-t-il jamais dénombré combien d’années ont suffi à cette fille au grand cœur pour mettre dans notre histoire ce rayon pur et lumineux que rien n’efface, que rien ne ternit, que rien n’égale ; dont cinq siècles passés n’ont fait que raviver la splendeur ; que les matérialistes se sont en vain efforcés d’éteindre et que le jugement de l’Église a définitivement transformé hier en une auréole de béatitude ?

    Deux ans ! En vérité, oui, messieurs ! la mission de Jeanne d’Arc sur la terre de France n’a duré que deux ans. Elle est née à la gloire humaine le 8 mai 1429 en cette même ville d’Orléans qu’elle délivra ! Elle est entrée dans la gloire éternelle le 30 mai 1431, au milieu des flammes du bûcher de Rouen qui fut tout ensemble sa transfiguration et son calvaire.

    Et à quel âge la glorieuse Pucelle avait-elle déjà rempli son extraordinaire destinée ? Ce serait à ne pas le croire, si les textes n’étaient là pour le confirmer : Jeanne d’Arc a dix-sept ans quand elle se présente à la Cour du petit roi de Bourges, elle n’en a pas dix-neuf quand elle comparaît devant l’odieux tribunal présidé en fait par l’indigne évêque de Beauvais, Pierre Cauchon, mais dirigé, excité, soudoyé par le cruel Warwick, mandataire spécial du roi d’Angleterre.

    Vous rendez-vous compte, messieurs, de tout ce qu’il y a d’inouï, de prodigieux, d’incompréhensible, et par cela même d’inexplicable pour toute science purement humaine, non pas seulement dans les hauts faits de la guerrière improvisée ou dans la constance de l’indomptable prisonnière, mais en particulier et précisément dans la résolution initiale de l’humble bergère de Domrémy ?

    Perdue au fond d’un obscur village du pays lorrain, isolée avec ses troupeaux au miheu des champs et des bois, n’étant ni assez riche pour avoir à craindre pour ses domaines, ni assez pauvre pour avoir à fuir la misère, n’ayant aucun intérêt personnel, aucun esprit de vengeance ou d’ambition, sans autre guide que son instinct, sans autre aide que sa foi, la noble créature a conçu à elle seule et par elle-même ce que devait être une nation, ce qu’était une Patrie. Elle a souffert des maux de la France, elle a saigné de ses blessures, elle s’est désespérée de ses défaites et de son invasion, comme d’un mal personnel, comme d’une plaie à son propre corps, comme d’une atteinte à son propre honneur.

    Car ses voix du ciel, dont je ne doute pas, ses voix ne se sont pas adressées à une indifférente, elle ne sont pas venues réveiller un cœur endormi ; elles ont plutôt fini par répondre aux supplications, aux prières et aux angoisses incessantes d’une âme déchirée « par la grande pitié qui était au royaume de France ». Tout a été dit, messieurs, et admirablement dit depuis plusieurs années, depuis quelques semaines, aujourd’hui même au sujet de cette Patriote, unique au monde, que le souverain pontife vient de glorifier et dont tous les Français vraiment Français n’ont jamais cessé et ne cesseront jamais de se glorifier eux-mêmes. Mais de ce que l’adorable fille a reçu, de la bouche des orateurs les plus éloquents et les plus autorisés, des éloges dignes d’elle, il ne s’ensuit pas que je veuille et puisse refuser un verset de plus à ses litanies, une strophe de plus à son hymne, une génuflexion de plus à son nouvel autel.

    La plus belle biographie de Jeanne d’Arc ce ne sont d’ailleurs pas ses admirateurs qui l’ont écrite, sa plus triomphale apologie ce ne sont pas ses défenseurs qui l’ont rédigée, c’est tout d’abord très inconsciemment, et à coup sûr tout à fait contre son gré, le greffier du tribunal de Rouen chargé d’enregistrer au jour le jour les interrogatoires et les réponses de « Jehanne, dite la Pucelle, menteresse, pernicieuse, abuseresse de peuple, devineresse et mécréante » ainsi que la qualifiait péremptoirement l’arrêt infâme du non moins infâme évêque Cauchon.

    Son second panégyriste plus sincère, mais non pas plus convaincant que le premier ce sera, quelques années plus tard, un autre greffier d’un autre tribunal, le tribunal de réhabilitation celui-là, et dont le volumineux compte-rendu abonde en témoignages contemporains sur la pureté, sur la vertu, sur la vaillance physique et sur la valeur morale de cette vraie madone de la Patrie.

    Ces deux documents d’un intérêt poignant et passionné n’ont été publiés pour la première fois dans leur texte intégral que vers le milieu du siècle dernier. De là vient selon moi le long intervalle de temps qui s’est écoulé entre la justification de 1456 et la béatification de 1909. Je serais assez porté à croire que c’est l’étude attentive de ces deux procès qui a inspiré au pieux et érudit évêque Dupanloup la première idée de sa requête au Saint-Siège en faveur de la canonisation de Jeanne d’Arc. Quant à moi, je n’ai pu consulter les pièces authentiques sans que les larmes ne m’aient maintes fois jailli des yeux, et j’ai puisé à leur double source l’admiration émue et émerveillée que j’ai le désir et que je voudrais avoir le pouvoir de faire passer de mon cœur dans vos cœurs.

    Tout d’abord et pour répondre aux sceptiques qui sans autre motif que leur scepticisme même ou que leur indulgence sur ce point émettent volontiers des doutes sur la virginité de cette intrépide chevalière qui passait six jours et six nuits avec son harnois de guerre sur le dos, je leur affirme, et mon affirmation s’appuie sur des textes, que de sa première à sa dernière parole, Jeanne d’Arc a toujours témoigné qu’elle attachait une importance religieuse, ou si les sceptiques l’aiment mieux, superstitieuse, à conserver sa pureté d’âme et de corps.

    « Tant que je me garderai pure, disait-elle, les saintes ne m’abandonneront pas, et si je meurs comme je suis née, elles m’ont promis le Paradis ». Jeanne se plaisait en outre à répéter à elle-même et aux autres, ainsi que le raconte une de ses amies de Vaucouleurs, certaine prophétie annonçant que la France perdue par une femme serait sauvée par une vierge des marches de Lorraine… Et puis en vérité, entre son adoration pour Dieu et sa passion pour la France, quelle place aurait pu trouver dans ce cœur déjà si plein une quelconque de nos amours humaines ?

    Plus naturel serait-il encore de la taxer de folie que d’impureté.

    Mais Jeanne n’était pas plus folle que dissolue. Très au-dessus de l’humanité par la sublimité de son sacrifice aussi voulu que consenti, elle se montre logiquement et simplement humaine dans ses relations de la vie quotidienne, charmant jusqu’à ses compagnons d’armes par sa bonne humeur et par son bon sens. Tout en étant une créature d’extase et de foi, elle n’en était pas moins un être de réflexion et de raisonnement. La Providence lui a fort heureusement permis de faire cette importante démonstration en épargnant sa vie sur les champs de bataille.

    Si, en effet, la sainte héroïne y fût tombée frappée à mort, même en un jour de victoire plus décisive que celle d’Orléans ou de Patay, son nom se fût assurément transmis à nous d’âge en âge à côté de ceux de Gaston de Foix et de Bayard, de Du Guesclin et du grand Ferré, ce rude bûcheron qui taillait les Anglais à coups de hache, mais son âme, sa grande âme, fût restée pour nous une énigme et un mystère. Il ne fallait pas moins que cet abominable procès d’accusation en sorcellerie pour nous révéler ce qu’elle était, ce qu’elle voulait et ce qu’elle valait.

    Au cours de ces longs et douloureux débats suscités et conduits sous-main par des capitaines anglais, furieux et honteux d’avoir été vaincus par une enfant, c’est l’enfant qui juge les juges, c’est l’accusée dont chaque répartie condamne les accusateurs à l’impuissance, ou ce qui est pire, à la nécessité d’être injustes. Pas une de ses phrases qui ne soit nette comme une claironnée ou tranchante comme un glaive. Les enquêteurs se perdent en arguties, en sophismes, en obscurités volontaires ou professionnelles. Chacun de leurs points d’interrogation est un piège, chacune de leurs objections un guet-apens. Jeanne les arrête d’un mot et les casuistes restent confondus devant ces deux cas non prévus par eux : la simplicité et le courage.

    Ecoutez-la tenir tête à la meute hurlante des interrogateurs qui la harcèlent tous ensemble en un assaut de questions furieuses : « Mes bons seigneurs, faites l’un après l’autre si vous voulez que j’entende ». A un clerc retors qui essaie de la faire tomber dans le péché d’orgueil et lui pose brusquement ce problème : « Jeanne, vous croyez-vous toujours en état de grâce ? » — « Si j’y suis que Dieu m’y garde, si je n’y suis pas qu’il m’y mette ».

    A cet autre qui lui demande si elle n’a jamais usé de sortilèges pour braver la mort : « Mes sortilèges étaient l’amour de la France et le mépris du danger ». Et, comme la brute insiste et s’enquiert des moyens qu’elle employait pour entraîner ses soldats : « Je leur disais : entrez hardiment emmy les Anglais, et je y entrais la première. » Puis, voici venir la série des questions captieuses : « Quand ils vous apparaissaient, vos saints et vos saintes, étaient-ils tout nus ? — Dieu est assez riche pour vêtir les siens ! »

    Enfin, au méchant évêque de Beauvais qui lui fait un crime d’avoir osé introduire son étendard de guerre dans la cathédrale de Reims, cette réponse qui, pour être la plus connue, n’en est pas la moins belle : « Il avait été à la peine, c’était raison qu’il fût à l’honneur ! » Et elle n’a pas vingt ans ! Et elle est seule, toute seule au milieu de ce prétoire d’assassins gagés par l’Anglais ! Et elle ne quitte l’isolement de son banc d’accusée que pour passer à l’isolement de son cachot de prisonnière. Là, des juges hostiles et perfides, ici des soudards anglais grossiers et violents. Et à aucune heure, en aucun lieu, personne qui la réconforte et qui la guide, qui la conseille et qui la console. Voilà pourtant déjà huit mortels mois que la blessée de Compiègne est traînée de geôle en geôle, de Noyon à Arras, d’Arras à Dieppe, de Dieppe à la tour de Rouen. Mais ici ou là, dans sa cage de fer ou dans sa basse fosse, rien ne brise son courage, rien ne lasse sa volonté, rien ne modifie son attitude ni son langage.

    Et vous douteriez, vous pourriez douter que la main de Dieu ne se soit réellement étendue sur ce front d’enfant pour la préserver du désespoir et de l’égarement, de l’abattement ou du vertige !…

    Cependant, le menu peuple s’émeut au spectacle de tant d’endurance, de tant de magnanimité et de sang-froid. Les superbes répliques de la divine inspirée vont de bouche en bouche augmenter les sympathies ou les respects de tout ce qui n’est pas de connivence avec les « Goddons », comme Jeanne les appelle. Un de ces Goddons lui-même ne peut retenir son admiration et s’écrie bonnement en pleine audience : « Ah ! la brave femme ! que n’est-elle Anglaise ! »

    Aussi, Warwick qui veille et Cauchon qui s’impatiente, décident que les interrogatoires se continueront désormais dans l’intérieur de la prison. Dès lors, comme le feront au dernier jour de leur orgie les terroristes de la Révolution, le tribunal des affidés du roi d’Angleterre qui avait déjà refusé tout avocat à Jeanne lui refuse, par surcroit, tout public. Désormais, elle parlera dans l’ombre, elle se défendra à huis clos, elle luttera au miheu des ténèbres et de la solitude de son cachot ; mais, là encore, là toujours, même en ce lugubre encerclement d’oiseaux de proie dont Warwick continue à aiguiser les becs et les ongles, elle ne baisse ni le ton, ni la voix, non pas même la tête.

    Un jour, le neuvième de mai 1431, l’évêque et ses assesseurs pénètrent dans sa cellule, ils font étaler sous ses yeux tous les appareils de la torture : chevalets, tenailles, poix bouillante. Ecoutez ! cette déclaration de la vaillante vainement menacée : « Quand vous me feriez broyer les membres et arracher l’âme du corps, je ne vous dirais rien autre chose que ce que je vous ai dit, et si je vous disais quelque chose d’autre, je protesterais aussitôt après que vous me l’auriez fait dire par force et contre mon gré ! »

    Paul Déroulède

    Vous en faut-il plus. Patriotes ? Avez-vous besoin de me suivre encore jusqu’au pied de son bûcher ? Avez-vous besoin d’y voir l’héroïne monter sans faiblesse, d’y entendre la chrétienne demander et donner pardon à tous, d’y regarder la martyre brûler et mourir en baisant la croix, pour déclarer avec elle et comme elle en cette heure suprême que la mission de Jeanne était bien de Dieu ?

    Cette mission, messieurs, la missionnaire l’a expliquée elle-même en maints propos et sous maintes formes ; nulle part elle ne l’a mieux résumée qu’en son cri de guerre tant de fois répété : « Il faut bouter l’Anglais hors de France. » Quand Jeanne parle ainsi, ce n’est pas, vous l’entendez bien, qu’elle ait voué une haine particulière à telle ou telle nation, mais c’est que la nation dont elle parle occupe et détient le sol de sa Patrie, opprime et pressure son peuple, blesse et tue les soldats de la France.

    Elle en eût dit tout autant cent cinquante ans plus tard des Espagnols maîtres de l’Artois et du Roussillon ; tout autant, trois siècles après, des Impériaux ravageant les Flandres ; tout autant des coalisés de 1792, des alliés de 1814, tout autant et plus encore de nos envahisseurs de 1870 et des geôliers de notre Alsace et de notre Lorraine.

    Aussi est-ce en souvenir d’elle que je vous jetterai à tous et à toutes ce pressant appel : Espoir quand même. Français et Françaises, courage quand même ! En haut les cœurs et les fronts ! Laissons passer et s’agiter au-dessous de nous les misérables querelles de partis ! Unissons-nous et fondons-nous en une irréductible phalange de protestation nationale ! Et pensons et disons comme la Libératrice : « Oui, tout étranger qui est l’ennemi, tout étranger qui est le conquérant, tout étranger qui veut être le maître, il faut tout faire pour le bouter hors de France ! »

    Il est également de la fière Pucelle, ce noble devis : « Les femmes prieront, les hommes batailleront. Dieu vaincra ! »

    DÉROULÈDE Paul, Qui vive ? France ! « Quand même ! ». Notes et discours, 1883-1910, Paris, Bloud et Cie, 1910, pp. 55-66.

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  • Manif Pour Tous : dimanche, il devrait y avoir beaucoup de monde à Rennes

    RENNES (NOVOpress Breizh) – A l’appel de l’association La Manif Pour Tous, Bretons, Normands, Vendéens, Angevins, Manceaux et Mayennais sont invités à se rendre massivement au rassemblement interrégional qui aura lieu à Rennes dimanche 5 mai, à partir de 15 heures, place du Champ de Mars. Si la loi instituant le mariage homosexuel a été adoptée par le Parlement, un recours a été formé devant le Conseil constitutionnel. Alors les opposants à cette « réforme de civilisation » (C. Taubira) ne désarment pas. Bien au contraire.

    Il devrait y avoir beaucoup de monde dans le centre de Rennes dimanche prochain. Covoiturage, bus, hébergement, babysitting…  de toute part, on s’active pour préparer et faciliter le déplacement à ce rassemblement, l’un des sept organisés ce jour-là en France métropolitaine. 

    L’imagination des militants est débordante. Pour preuve, comme le signale Europe 1, la nouvelle affiche publiée le 30 avril par la “manif pour tous” sur son compte twitter, « la finance dehors, l’humain d’abord » (photo). Un  pastiche d’une précédente affiche du Front de gauche et du Parti communiste. Dans l’entourage de Mélenchon – ce dernier a soutenu à fonds le projet de loi – on n’a pas trop apprécié…

    Comme tiennent à le rappeler les responsables du mouvement, « La Manif Pour Tous est un mouvement spontané, populaire et pacifique qui, au-delà des sensibilités religieuses, partisanes et sexuelles, dépasse toutes les diversités pour préserver l’unité paritaire de la filiation humaine garantie par le droit français dans le mariage civil. »

    Dans une tribune publiée dans Le Figaro (27-28/04/2013), Claude Bartolone s’est réjouit bruyamment de l’adoption de cette loi. Pour le président de l’Assemblée nationale, «c’est d’abord une victoire pour la République, qui voit ses fondements consolidés.» (sic).

    L’élu socialiste s’empresse d’affirmer  «que cette loi ne retire de droits à personne », un avis  vivement contesté par un collectif de juristes qui, sous le nom de Portalis, écrit qu’ «on impose ainsi à l’enfant, contre toute vraisemblance et par la ‘force injuste de la loi’, selon les mots de François Mitterrand, des ‘parents de même sexe’, c’est-à-dire une filiation physiquement impossible, une identité boiteuse et une généalogie mutilée (…) Cette loi, ajoute ce collectif, va créer des inégalités réelles et profondes entre les enfants.(…) En privant les enfants adoptés par deux personnes du même sexe d’une filiation bilinéaire et bisexuée pour les enfermer définitivement dans une filiation unisexuée, la loi viole le principe d’égalité entre les enfants en attente d’adoption, entre ceux qui auront droit à une vraie famille fondée sur un père et une mère, et ceux qui n’auront pas ce même droit » (Le Figaro, 27-28/04/2013).

    Rappelant que la garde des Sceaux a qualifié cette loi de « réforme de civilisation », ces juristes affirment qu’en la matière un référendum s’imposait donc : « Une telle réforme aurait nécessité le consentement du peuple souverain (…) dont on ne peut heurter la morale républicaine et déchirer le contrat social sans le consentement exprès. (…) On ne change pas de civilisation par la seule volonté d’une majorité parlementaire simple et passagère ».

    Dimanche prochain, à Rennes, comme à Paris, Lille, Lyon, Montpellier, Toulouse ou Dijon, les défenseurs des droits des enfants auront une nouvelle fois l’occasion de faire entendre leur voix. « On ne lâche rien, jamais ! » : un cri du cœur plus que jamais d’actualité.

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